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  • Les sciences naturelles sous la loupe à Constanta

    Les sciences naturelles sous la loupe à Constanta

    Adrian Bîlbă, directeur et cheville ouvrière du Complexe, va détailler, au micro de RRI, les dernières transformations qui l’ont fait dernièrement battre des records en termes de visiteurs : « Le bâtiment du Complexe a été remis à neuf, pour un confort grandement amélioré. On peut se vanter de compter ici, à Constanta, l’un des plus beaux delphinariums européens. Il est peut-être moins impressionnant en termes de volume, mais il reste l’un des plus élégants en termes de confort de la visite. Aussi, nos visiteurs seront non seulement émerveillés de ce qu’ils verront, mais ils vont décupler leurs connaissances sur la région, l’habitat, car l’éducation, c’est ce qui nous tient à cœur. Ils apprendront ainsi que la mer Noire fut à l’origine un grand lac d’eau douce et qu’elle ne compte que 7500 ans, mais aussi que cette mer recèle des trésors vivants, telles ses trois espèces de dauphin, qu’il faut à tout prix préserver. »

    Erigé entre 1972 et 1973, modernisé pendant les années 2006-2007, le Complexe muséal est situé dans la partie nord de la ville de Constanta, près de la station de Mamaia. Adrian Bîlbă, son directeur actuel, précise: « Nous sommes à Constanta, dans cette zone qui s’appelle le Delphinarium et, sans exagérer, nous avons réussi à attirer un nombre de visiteurs supérieur, par exemple, à celui de tous les parcs zoologiques de Roumanie pris ensemble. C’est sans doute grâce aux programmes éducatifs et scientifiques que nous développons. C’est pourquoi nous comptons laisser encore plus d’espace à ce genre d’activités dans l’économie générale du Complexe ».

    C’est très bien, mais finalement qu’est-ce que l’on va pouvoir admirer dans ce delphinarium ? Adrian Bîlbă : « Nous comptons des dauphins et des lions de mer, des phoques et des pingouins, mais nous désirons étendre encore notre offre de mammifères et d’oiseaux aquatiques pour pouvoir concourir avec les meilleurs delphinariums d’Europe. »

    Une animatrice anglophone a le rôle de stimuler les animaux pour développer leurs capacités, ce qui ravit forcément les visiteurs, petits et grands.

    Adrian Bîlbă, le directeur du Complexe, souligne toutefois qu’il ne s’agit pas d’un spectacle : « On ne fait pas du cirque, parce que l’idée, c’est de transmettre déjà le respect des animaux. Mais l’on essaye de mettre en valeur leur intelligence. Alors, nos amis font ce qu’ils font parce qu’ils le veulent bien, sans contrainte et juste grâce à la connivence développée avec l’animateur ».

    Fier de sa tradition de plus d’un demi-siècle, disposant d’une excellente base matérielle et comptant sur une équipe pluridisciplinaire, le Complexe muséal de Sciences naturelles de Constanta est devenu un repère incontournable dans le paysage culturel et scientifique de la principale ville port de Roumanie et de son littoral. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Museikon

    Museikon

    Recelant une collection qui compte plus de 5.600 objets, le Musée de l’Icône d’Alba Iulia, a ouvert ses portes vers la fin de l’année dernière. Museikon a été installé dans un des plus anciens bâtiments baroques de la ville, qui avait jadis accueilli le premier hôpital militaire de Roumanie. Lors de sa restauration, un fragment de la muraille du castre romain Apulum a été découvert dans un de ses murs. Pour transformer ce bâtiment en musée d’art, la ville a bénéficié de fonds norvégiens. Sur le grand nombre d’icônes qui y ont été réunies, 52 sont restaurées, dont 3 d’une très grande valeur. Le musée recèle les plus vieilles icônes de Transylvanie, remontant à 1539, dont deux – celles de « La Vierge à l’Enfant entourée de prophètes » et de « Saint Nicolas avec des scènes de sa vie » – occupent la deuxième place parmi les icônes les plus anciennes de Roumanie et les seules travaillées dans un atelier de la cour princière de Moldavie à avoir été conservées. Museikon offre également aux visiteurs la possibilité d’admirer quelques raretés de bibliophile, comme, par exemple, les seules pages existantes encore en Roumanie du plus ancien livre en roumain conservé jusqu’à nos jours: l’Evangile imprimée à Sibiu.

    Ana Dumitran, muséographe et chef de la section Museikon du Musée de l’Union d’Alba Iulia, explique : « Museikon a été tout d’abord un rêve, qui est devenu un projet ; des fonds ont été nécessaires pour restaurer le bâtiment – classé monument historique – qui allait l’accueillir, pour les icônes et les livres et pour assurer leur évaluation. A présent, il est devenu une réalité inimaginable – dans le bon sens du terme. »

    Qu’est-ce que le musée offre au public ? Ana Dumitran : « Des icônes et des livres anciens. Les icônes sont placées dans leur contexte, chacune racontant son histoire. A mon avis, leur disposition, réalisée par Silvia et Ştefănel Danucev, est unique en Roumanie pour ce genre d’objets. Elles sont exposées de telle sorte qu’en entrant dans le musée, on entre pratiquement dans la lumière qui baigne les objets, aidant le visiteur à plonger dans leur contenu mystique. »

    Pour entamer notre visite du musée, Ana Dumitran nous invite à l’étage : « C’est là-haut que l’exposition commence. Au début, nous avons pensé que le bâtiment était banal, mais il s’est avéré être une véritable page méconnue de l’histoire de la Roumanie. Nous avons donc dû nous adapter à ce passé, en raison des importants vestiges archéologiques qui y ont été découverts. C’est donc au premier étage que commence l’histoire de l’icône : comment elle est née, qui l’a peinte, comment elle a évolué du point de vue artistique, quelle a été son existence avant d’être exposée dans ce musée et, une fois arrivée là, est-elle encore un objet sacré ? Ce sont des choses que nous pouvons découvrir en les contemplant, en lisant les étiquettes, en regardant les images du laboratoire de restauration et les vidéos. Ensuite, on pénètre dans la deuxième salle, où l’on découvre la perception différente de l’image dans les trois principales branches du christianisme : l’orthodoxie, le catholicisme et le protestantisme. C’est que toutes ces trois confessions ont été représentées et ont joué un rôle important en Transylvanie. Cette salle est consacrée donc à la présence du livre et de l’icône dans la vie du chrétien de TransylvanieEt notre périple continue. Ana Dumitran : « Dans une troisième salle on découvre les racines de l’art transylvain, qui sont à retrouver en Moldavie et en Valachie. C’est de Moldavie que proviennent les plus anciennes icônes de Transylvanie, remontant à 1539, auxquelles s’ajoutent les icônes appartenant à l’époque de Constantin Brancovan, prince régnant de Valachie. Elles ont été réalisées par des artistes qui ont également peint des églises ou des édifices pour Brancovan. »

    De là, on pénètre dans une ambiance purement transylvaine, avec de véritables dynasties de peintres qui, tout au long des 18e et 19e siècles, ont créé tout ce qui a survécu dans le domaine de cet art. Notre interlocutrice nous invite ensuite au rez-de-chaussée, pour retrouver tous les peintres importants d’icônes sur bois et connaître ceux d’icônes sur verre.

    Ana Dumitran : « C’est toujours là que nous pouvons voir comment une icône est réalisée. Il y a là un atelier – de peinture, mais aussi de gravure – destiné aux visiteurs. Pour sortir du musée, nous traverserons une salle consacrée à «l’icône de tous les jours » où est exposée une des plus belles iconostases conservées en Transylvanie. »

    A la mansarde et au sous-sol on peut voir des vestiges romains. Museikon comporte une exposition permanente, où l’on peut admirer une centaine d’objets d’art – icônes sur bois et sur verre, livres anciens roumains et étrangers, objets de culte. S’y ajoutent des expositions temporaires, dont le but est de promouvoir la collection du musée et les artistes contemporains. Museikon est aussi un espace d’essais : dans ses ateliers de création, les visiteurs peuvent peindre des icônes ou rédiger et imprimer des textes à l’aide d’une presse typographique identique à celles utilisé aux 17e – 18e siècles. (Trad. : Domnique)

  • Panthéon 3D

    Panthéon 3D

    En franchissant le seuil de cet édifice imposant, érigé entre 1851 et 1853, on peut retourner à la préhistoire, à l’époque des Daces et des Romains, vivre la révolte paysanne de Horea ou les deux conflagrations mondiales. A partir de cette année, les œuvres d’art de l’époque romaine faisant partie de la collection du Musée National de l’Union seront mises en valeur par leur numérisation en 3D. Le public malvoyant aura également accès à ce patrimoine, grâce à une impression tridimensionnelle.

    Le projet s’appelle Panthéon 3D et il est mis en œuvre par une équipe dont fait partie George Bounegru, archéologue du musée : « L’automne dernier, nous avons imaginé un programme culturel pour les années 2018-2019. Ce programme pluriannuel, Panthéon 3D, permettra une mise en valeur du patrimoine archéologique de l’époque romaine par la technologie moderne, à savoir la numérisation en 3D des œuvres d’art de cette époque représentant des divinités et des personnages mythologiques. Une collection virtuelle, une plate-forme interactive en 3D sera également réalisée, qui sera une sorte d’exposition mobile. S’y ajouteront 4 expositions temporaires – classiques, cette fois-ci – consacrées à la religion et à l’art romain. 4 catalogues seront lancés à cette occasion, ouvrages de popularisation qui seront disponibles au Musée national de l’Union. »

    A part la numérisation des artéfacts archéologiques, le musée organise également des ateliers. George Bounegru : « Le premier atelier, « Mythologie 3D » s’est déjà déroulé. Cet atelier, consacré aux mythes a été destiné aux élèves du Lycée d’art « Regina Maria » de la ville, qui ont réalisé des créations artistiques à partir des thèmes mythologiques que nous leur avons présentés. Ces ouvrages sont exposés aux Musée Principia – qui est l’autre musée de la ville. »

    George Bounegru mentionne d’autres particularités de ce projet, placé sous l’égide de l’Année européenne du patrimoine : « Notre projet a démarré cette année. « Mythologie 3D » est le premier événement, prévu du 19 mai au 1er août, aussi bien au siège du Musée national de l’Union qu’à celui du Musée Principia. Y sont exposées des objets de la collection Panthéon 3D, représentant la mythologie romaine : sculptures ou objets en bronze à caractère mythologique. Ils sont mis en valeur d’une manière moderne, dans de nouvelles vitrines à éclairage moderne, et ils sont accompagnés de panneaux en roumain et en anglais, qui expliquent les mythes liés à ces objets. Une exposition, dédiée à la mythologie classique est prévue à l’automne et deux autres l’année prochaine. Chacune bénéficiera d’un catalogue qui sera mis à la disposition de nos visiteurs. »

    George Bounegru nous incite à visiter le Musée national de l’Union : « Le Musée national de l’Union d’Alba Iulia est un des plus prestigieux de Roumanie. Il dispose d’un patrimoine remarquable, appartenant surtout à l’époque romaine. Alba Iulia est une ville érigée au-dessus d’autres villes, pour ainsi dire, son sous-sol recèle des vestiges de l’époque romaine. Alba Iulia est l’ancienne cité d’Apullum, qui a été capitale de la Principauté de Transylvanie. C’est aussi la ville qui a accueilli le Grand rassemblement national de 1918, lors duquel a été parachevée la Grande Union. Le Musée de l’Union dispose d’un patrimoine inestimable représentant tous ces moments clé de l’histoire roumaine. J’invite les passionnés de culture, de mythologie, de religions antiques, notamment romaines, à passer le seuil de notre musée, pour l’explorer. »

    Le Musée, dont les collections comptent quelque 200.000 objets, organise annuellement une cinquantaine d’expositions temporaires. (Trad. : Dominique)

  • Le Musée de l’horloge de Ploiesti

    Le Musée de l’horloge de Ploiesti

    La collection dhorloges, de montres et de dispositifs utilisés pour mesurer le temps, qui remontent, quelques-uns, même au XVIème siècle, a fasciné des générations entières denfants et dadultes. Fondé en 1963 par le professeur dhistoire et habitant de la ville Nicolae Simache, le Musée de lHorloge est une des sections du Musée départemental dhistoire et darchéologie de Prahova et a un patrimoine de plus de 2000 objets. Une présentation de ces horloges, cest aussi, un voyage dans le passé de la Roumanie, daprès les informations que nous a fournies notre interlocutrice Elisabeta Savu, muséographe.



    « Initialement, le patrimoine du musée contenait environ 300 pièces extrêmement importantes. Il contient toujours des pièces du XVIème siècle, des pièces avec un caractère astronomique, une multitude dhorloges de poche et de pendules de cheminée. Ce qui est particulier, cest lexistence des horloges ayant appartenu aux personnalités importantes de lépoque. Par exemple, le musée détient une horloge de table qui date de la moitié du XIXème siècle, travaillée par la marque française Pierre Bally, et qui a appartenu à Alexandru Ioan Cuza, prince régnant de Moldavie et de Valachie. Il sagit dune horloge astronomique qui fonctionnait un mois entier sans devoir être remontée, et qui fonctionne toujours. Nous avons aussi deux horloges qui ont appartenu au roi Carol Ier de Roumanie, deux splendides horloges de poche en or. Parmi les objets exposés dans le musée on retrouve aussi la montre du poète Vasile Alecsandri, celle du diplomate Nicolae Titulescu et celle de lhomme politique et général de la Première Guerre mondiale Alexandru Averescu. Il y a aussi des horloges ayant appartenu aux personnalités étrangères, comme par exemple Alexandre II, le tsar de Russie, qui a visité la ville de Ploieşti en 1877, et le Grand-duc Nicolas, son contemporain. »



    Aujourdhui, lexposition permanente du musée comporte 500 pièces, environ 100 dentre elles étant toujours fonctionnelles. La plupart des horloges datent du XIXème siècle. Beaucoup dentre elles ont des formes et des mécanismes inédits, comme par exemple lhorloge à eau, la plus ancienne horloge exposée, fabriquée à Londres, en 1654, par le célèbre horloger Charles Rayner. Parmi dautres curiosités présentes ici, il y a « lhorloge invisible », qui a un cadran transparent et un mécanisme caché dans la monture, lhorloge « centrale thermique à vapeurs », encadrée dans un parapluie, lhorloge tableau avec des figurines mobiles ou lhorloge cachet. On peut retrouver là-bas aussi des horloges avec des mécanismes musicaux qui jouent lair de « La Marseillaise », « Réveille-toi, Roumain! », lhymne national de la Roumanie, ou des valses de Strauss.



    Le bâtiment qui abrite le Musée de lHorloge a, au-delà de son architecture extrêmement précieuse et attrayante, une histoire digne dêtre mentionnée, selon lhistorien Lucian Vasile.



    « Le Musée de lHorloge a une histoire très intéressante, car il a été construit à peu près à la fin du XIXème siècle par un homme politique conservateur Luca Elefterescu, qui était aussi le préfet du département. Dans les salons du musée avaient lieu les soirées littéraires patronnées par son fondateur. Au début des années 1920, le bâtiment a été vendu à un citoyen britannique, Thomas Masterson, qui était le directeur dune raffinerie de la zone. En 1939, le début de la Deuxième Guerre mondiale a mis Masterson dans une situation assez dangereuse. En tant quofficier en réserve de larmée royale britannique, il a reçu lordre despionner dans la région de la Vallée de la Prahova et sa maison est devenue le lieu de rencontre des espions. Après 1940, une fois que le général Antonescu a pris le pouvoir, Masterson et ses amis ont été arrêtés et avant que les officiers allemands naient le temps dintervenir, ils ont été envoyés en Grande Bretagne par voie diplomatique. La maison reste inoccupée pour très peu de temps, car Alfred Gerstenberg, le colonel allemand chargé de la défense de toute la Vallée de la Prahova, sy installe. Il ne vit pas pour longtemps dans cette maison, car après le 23 août 1944, cest-à-dire après le changement radical dalliances, il a été capturé par larmée roumaine et rendu aux Soviétiques qui lont envoyé en Sibérie jusquen 1955. Il est mort peu après son retour en Allemagne.»



    Après linstauration du régime communiste en Roumanie, limmeuble bâti par lancien préfet Luca Elefterescu a abrité plusieurs institutions. En 1963, le professeur Nicolae Simache a inauguré lexposition « Lhorloge au fil du temps » dans un espace emménagé dans le Palais de la Culture de Ploieşti. Plus tard, le Musée de lHorloge a été créé, qui fonctionne depuis 1972 dans lancienne maison de Luca Elefterescu. (Trad.: Nadine Vlàdescu)

  • Le musée des tire-bouchons

    Le musée des tire-bouchons

    Des pièces rares, appartenant à toutes les époques, y retracent l’histoire de cet objet ménager. A ne pas rater, car l’histoire, la culture et l’art se donnent rendez-vous au Musée des records roumains. Aussi, la société roumaine Romfiltatelia lui a-t-elle dédié une émission de timbres de 7 valeurs différentes. La collection impressionne aussi bien par le grand nombre d’objets exposés que par la variété des matériaux utilisés pour leur fabrication, des plus communs – fer, laiton, bronze – jusqu’aux métaux précieux – or et argent – aux manches incrustés de pierres précieuses. Le collectionneur Ion Chirescu explique : « C’est une performance unique, que nous n’avons pourtant pas recherchée. Pour moi, c’était un hobby et, de façon incroyable et sans m’en rendre compte, je suis arrivé à une collection de plus de 30 mille tire-bouchons différents, réellement différents, ramassés exclusivement grâce à ma passion et au plaisir de les dénicher et de les collectionner. »

    Grands, destinés aux restaurants, petits, pour les flacons d’eau de toilette, et même minuscules, à mettre sous une loupe, les tire-bouchons se sont accumulés insensiblement : « La collection s’est agrandie peu à peu. Au début, j’ai acheté des livres sur cette passion, car je ne suis évidemment pas le seul collectionneur de tire-bouchons au monde, il y en a plusieurs milliers, organisés par pays, par continents. La plus grande collection figurant dans le Livre des Records comptait environ 1700 exemplaires. En constatant où j’en étais avec ma collection, j’ai été moi-même surpris. »

    Dans la collection de Bucarest se retrouvent des pièces décoratives fabriquées pendant la seconde moitié du 17e siècle et dont un gentilhomme pouvait se servir, par exemple, pour ouvrir les encriers se trouvant sur le bureau. La collection comporte également des tire-bouchons destinés aux bouteilles de champagne, remontant à l’époque où le champagne était prescrit comme remède contre la dépression. On se contentait donc de percer le bouchon, pour qu’aucune goutte du liquide miraculeux ne soit gaspillée, car le champagne était très cher. S’y ajoutent des tire-bouchons mignons, aux incrustations ou aux manches de nacre, pour les flacons de parfum des dames, et de petits tire-bouchons très simples, prévus d’un anneau, utilisés dans les apothèques, où on les laissait dans les bouchons des petites bouteilles, pour les utiliser à plusieurs reprises. La collection contient également d’innombrables tire-bouchons « artistiques ».

    Une section de la collection est consacrée aux pièces que l’on ne peut voir nulle part ailleurs et dont certains ont été patentés comme inventions. On ne manquera pas d’y trouver pourtant aussi des tire-bouchons vendus dans les foires, ornés de motos, d’ancres, d’avions, de chats, d’os ou d’autres décorations kitch. Organiser la collection a été un travail d’équipe : « Le plus important, c’est l’équipe qui m’a aidé. Elle a été constituée d’amis et d’autres personnes qui ont souhaité y contribuer. Les objets ont été nettoyés, réparés, remis en état. L’organisation du musée a commencé par la manière de les exposer. Nous avons opté pour une présentation historique, depuis les premiers tire-bouchons créés dans le monde, jusqu’à ceux de nos jours. La manière de les exposer et surtout l’éclairage ont été très importants, car, dans un musée, c’est la lumière qui met en valeur les objets. »

    La pièce de résistance de la collection roumaine est un des deux tire-bouchons qui existent dans le monde fabriqués du pylône de fer de l’ancien Pont de Londres, construit en 1176 et remplacé 1831. Sur ce tire-bouchon « historique » sont gravés les mots : « il s’est trouvé pendant 656 ans au fondement du Pont de Londres ». Le tire-bouchon le plus ancien a été fabriqué en 1740, à l’époque de Louis XV. Gabriel Soare, commissaire du musée, nous en donne un avant-goût : « Les visiteurs constateront que dans notre musée, les pièces sont organisées différemment. Dans les musées du monde, les tire-bouchons sont regroupés suivant leur fonctionnement. Puisque notre collection contient un nombre très grand de tire-bouchons, nous avons également choisi le critère de l’aspect. On découvrira donc des tire-bouchons au manche en bois, en os, en ivoire, en pierres précieuses, des tire-bouchons mécaniques, à levier, à double levier, prévus de différents mécanismes facilitant l’enlèvement du bouchon. Leur diversité technique et de design est inouïe. »

    La collection de tire-bouchons est gardée dans des conditions de température et d’humidité contrôlées, afin d’assurer leur conservation. Les visites sont guidées et sur inscription préalable.(Aut. : Ana-Maria Cononovici ; Trad. : Dominique)

  • Nouari Naghmouchi (Algérie) – les musées de Bucarest (II)

    Nouari Naghmouchi (Algérie) – les musées de Bucarest (II)

    Il y a deux semaines nous avions entamé notre périple dans les principaux musées de Bucarest. Nous avons découvert le Musée national dhistoire naturelle Grigore Antipa, le Musée national de Géologie, le Musée du paysan roumain, le Musée du village, le Musée national dart contemporain et le Palais du Parlement.



    Pour ne pas trop nous éloigner, je vous propose aujourd’hui de rentrer sur la fameuse avenue Calea Victoriei (Avenue de la Victoire), où les monuments d’architecture s’enchaînent. L’un d’entre eux, c’est le Musée national d’art de la Roumanie. Il est abrité par l’ancien Palais Royal et comporte trois galeries : art européen, art roumain ancien et art roumain moderne.



    Et maintenant, je vous invite à continuer cette découverte, par des musées un peu moins connus de la capitale roumaine, tels qu’ils sont présentés dans un article paru sur le site apropotv.ro. Par exemple le Musée Militaire National. Créé en 1923, par décret du roi Ferdinand Ier, ce musée accueille une exposition d’histoire ancienne, une collection d’armes blanches et armes à feu, une collection de maquettes de fortifications et de technique militaire et une bibliothèque réunissant des livres et revues sur des thèmes militaires. Les tarifs des entrées sont modiques, soit l’équivalent d’un peu plus de 2 euros par adulte. Pour ceux qui sont passionnés d’histoire ce sera sans doute une expérience intéressante.



    Une visite tout aussi passionnante est celle du Musée Technique national Dimitrie Leonida. Situé à côté du parc Carol, un des plus beaux et des plus connus de Bucarest, ce musée apparemment caché témoigne des moments les plus importants de l’histoire de la science et de la technique roumaines. Fondé en 1909 par l’ingénieur Dimitrie Leonida d’après le modèle du musée du Transport de Berlin, c’est le premier musée technique de Roumanie. Au début, il était accueilli par un autre bâtiment, où à l’étage fonctionnait une école d’électriciens, alors que le musée se trouvait au sous-sol. Deux décennies plus tard, lors de la Première exposition d’électricité de Roumanie, organisée dans le parc Carol Ier, le musée s’est vu allouer un des multiples pavillons de l’exposition. En 1935, le musée a été transféré dans le bâtiment actuel, s’étalant sur 3000 mètres carrés tout près du parc Carol. De nos jours, c’est le musée technique le plus important du pays de par le nombre et la valeur de ses objets. Ceux-ci illustrent différentes branches de la science, telles l’énergétique, les machines à vapeur, les transports routiers, l’optique, la cinématographie, le son, les télécommunications, les machines à calculer et à imprimer, l’aviation, l’hydraulique, la sidérurgie etc.



    Pour rester dans le même domaine, nous allons marquer aussi un bref arrêt au Musée de la société nationale des Chemins de Fer. Inauguré en 1939 pour marquer le 70e anniversaire de l’ouverture de la voie ferrée reliant Bucarest à Giurgiu (sud), il se trouve dans le bâtiment actuel, près de la Gare du Nord, depuis 1953.



    Et il ne faut pas oublier non plus le Musée des Pompiers ouvert en 1963 dans une ancienne Tour d’incendie datant de la fin du 19e siècle. Cette tour est d’ailleurs un véritable repère de la capitale, la zone étant connue selon son nom : Foisorul de Foc.



    Revenons ensuite au centre historique de la ville. C’est ici que se trouve le Musée de la Banque Nationale de la Roumanie. Il est ouvert au public gratuitement, mais sur demande uniquement. On peut y admirer une impressionnante collection de numismatique, témoignant de la circulation de la monnaie roumaine sur le territoire du pays depuis la préhistoire jusqu’à nos jours.



    Et puisque nous sommes arrivés au centre historique, il ne faut surtout pas rater le Musée Curtea Veche, à savoir l’ancienne cour princière de Bucarest, connue aussi comme le Palais des Voïvodes. Inauguré en 1972, c’est l’ensemble architectural médiéval le plus ancien de la capitale, qui a servi de résidence pour les voïvodes de la Valachie pendant presque 3 siècles.



    Enfin on ne saurait oublier non plus le Musée National de Cotroceni qui se donne pour mission de promouvoir les valeurs historiques et culturelles de la Romanie des 3 derniers siècles à l’aide d’exposition temporaires à sujets des plus divers, conférences, débats et concerts. C’est aussi un important monument d’architecture. Le même ensemble accueille aussi le siège de la présidence de la Roumanie.



    Chers amis, nous navons eu le temps de mentionner que quelques-uns des musées importants de Bucarest. Mais il y en a plein d’autres… Une chose est sûre, si vous êtes de passage par la capitale roumaine ça vaut la peine de les découvrir. Les tarifs sont vraiment modiques, moins de 5 euros, le plus souvent, et cela vous aidera à mieux comprendre l’essentiel de ce qui constitue l’âme des Roumains et de la Roumanie.

  • Rencontre sur des pages imprimées

    Rencontre sur des pages imprimées

    On ne dirait pas, à première vue, mais les lectures à rebrousse-poil de notre petite actualité quotidienne entrent parfois au musée. C’est le cas, par exemple, des desseins et des caricatures de presse. Témoins d’une époque bien ponctuelle, certains passent l’épreuve du temps et aident la postérité à considérer le passé sous des angles peu communs. Pour preuve, l’exposition-événement que le Musée national d’art de Bucarest vient d’ouvrir – « Rencontre sur des pages imprimées » met en dialogue deux artistes complets — un caricaturiste français du 19e siècle, Honoré Daumier, et un architecte-dessinateur franco-roumain de nos jours, Tudor Banus. Une exposition recommandée par RRI. Mais pourquoi doubler les mots et mettre l’actualité en images dessinées ? Comment fait-on une lecture alternative du quotidien ? Avec quels instruments arrive-t-on à figer l’instant, l’éphémère, tel fait de société qui nous enthousiasme ou nous indigne pour le transformer en œuvre d’art aujourd’hui comme jadis ?



    Une rencontre sur des pages imprimées, plutôt verbale que visuelle aujourd’hui, avec l’artiste Oana Ionel, une des deux commissaires de cette exposition du MNAR, avec un des deux protagonistes de cet événement, Tudor Banus, architecte, dessinateur, graveur, et Calin Stegerean, directeur général du Musée national dart de Bucarest.





  • Salaires au musée

    Salaires au musée

    212 musées et institutions culturelles de Roumanie ont ouvert leurs portes lors de la Nuit des musées 2017. Le public était lui aussi au rendez-vous — des dizaines de milliers de personnes ont franchi leurs portes, un chiffre en nette progression par rapport à l’année dernière. Toutefois, l’événement n’a été qu’un papier de tournesol pour le mécontentement des employés de ce secteur. Ils ont d’ailleurs ouvert cette Nuit par des piquets de grève devant le Musée national d’histoire et le Ministère de la Culture, à Bucarest, la première protestation au sein de cette branche culturelle depuis la chute du régime communiste.



    Les muséographes précisent qu’ils avaient été oubliés par tous les gouvernements, étant laissés en dehors de toute majoration salariale collective. Une situation qui devrait se perpétuer, selon eux, si le projet de la loi de la grille unique des salaires dans le secteur public, actuellement débattu par la chambre haute du Parlement roumain, entre en vigueur sans modifications sur le fond.



    Les employés des musées demandent à ce que leurs rémunérations soient portées au même niveau que les salaires proposés par les institutions publiques de spectacle et d’enseignement, des sommes déjà augmentées à deux reprises. Ils exigent également l’élimination des différences salariales entre les personnels des musées dits « nationaux » et ceux du reste des établissements du secteur.



    Toutefois, pour le moment, les modifications apportées à la loi de la grille salariale unique ne semblent pas améliorer leur situation. En revanche, aux termes des derniers amendements apportés, les employés des institutions se trouvant sous la tutelle du ministère de l’Environnement, de même que le personnel de l’Agence nationale d’intégrité se verront augmenter les revenus de 15%, à compter du 1er janvier 2018. Des indemnités majorées attendent aussi les maires et les vice-maires de toutes les villes, à l’exception de Bucarest, selon une proposition du Parti National Libéral et de l’Union Démocrate Magyare de Roumanie, d’opposition. Selon les commentateurs, les partis semblent vouloir s’assurer ainsi la fidélité des élus locaux, essentiels pour mobiliser les gens et collecter des voix aux élections législatives et présidentielles.



    Le projet de loi de la grille unique propose une majoration moyenne de 56% des revenus des employés du secteur public, avec des hausses de plus de 100% à la base de la pyramide salariale, mais qui vont en diminuant vers le sommet. Pour la ministre du Travail, la sociale-démocrate Lia Olguta Vasilescu, cette loi est indispensable car les actes réglementaires en vigueur avaient produit des décalages substantiels entre les différentes catégories d’employés du secteur public, provoquant aussi une fuite vers l’étranger des médecins du pays. La loi est, effectivement, nécessaire mais elle entraînera, en sa forme actuelle, des baisses de rétribution dans certains cas, soit une violation de la Constitution du pays, mettent en garde les élus libéraux ainsi que les représentants des grandes confédérations syndicales.



    C’est justement ce que craignent aussi les employés des musées — voir leur maigres revenus rester au même niveau qu’aujourd’hui, voire même baisser. Ils appellent les autorités à trouver d’urgence une solution, en l’absence de laquelle ils menacent de déclencher une grève générale. (trad. : Andrei Popov)


  • Le musée des jouets

    Le musée des jouets

    Nous racontons aujourd’hui l’histoire de plusieurs milliers de jouets rassemblés avec soin par des personnes qui ont compris que ce « capital émotionnel » ne devait pas être gaspillé. Une des expositions de l’Association « Le Musée des Jouets », est accueillie en ce moment par « La Maison des Mureşanu » de Braşov.

    L’ingénieur Dumitru Cristian, initiateur du « Musée des jouets », nous dit comment cette idée est née: « Le point de départ en a été pratiquement ma collection de jouets. Comme tout enfant roumain des années ’60-’70, j’ai dû prendre grand soin de mes jouets, car je savais que si je les abîmais, je n’en recevrais plus d’autres. J’ai donc gardé les miens, j’ai aussi gardé ceux de mes frères et peu à peu, dans les années ’80 je possédais déjà une petite collection réunissant, évidemment, des jouets en vente dans les magasins, dans les librairies de Roumanie. Quiconque a vécu à cette époque-là se rappelle que l’offre de jouets était limitée. Dans le meilleur des cas, vous pouviez recevoir un jouet japonais grâce à une personne de votre entourage qui était chauffeur de poids lourd ou bien travaillait sur un bateau ou à l’étranger. Peu à peu ma collection s’est agrandie et il y a une vingtaine d’années je me suis rendu compte qu’elle était assez riche pour que je puisse envisager d’en faire quelque chose de sérieux. Seulement, j’ai constaté à regret que c’était une collection de jouets pour garçons, constituée uniquement d’avions, de petits trains, de bateaux, de voitures et que je n’avais aucune poupée et aucun personnage ayant enchanté l’enfance des filles. Je devais pallier ce manque et depuis 20 ans je ne fais que compléter ma collection ».

    Dumitru Cristian a souhaité que cette collection représente une partie de l’enfance des Roumains : « En fait, c’était ça, mon idée : collecter des jouets s’étant trouvés entre les mains des enfants de Roumanie. De nos jours, c’est simple, avec les nouvelles possibilités de communication, on peut mettre sur pied un musée des jouets en quelques mois, en cherchant sur Internet. Pourtant, moi, j’ai voulu à tout prix retrouver ces jouets dans les foires, dans les marchés, chez de vieilles personnes et qu’ils soient fabriqués à 95% en Roumanie ou avoir fait les délices d’enfants roumains. Notre collection n’est pas d’une grande valeur, elle n’est pas estimée à des milliers d’euros, c’est plutôt une collection personnelle, à valeur sentimentale, censée illustrer une partie de l’enfance roumaine. Elle compte environ 14 mille jouets – je n’en connais déjà plus leur nombre exact : voitures, petits trains, poupées, jeux et jouets pour les bébés, jouets en caoutchouc, jeux didactiques et j’en passe. Nous avons également une petite collection de plusieurs dizaines de plumiers et quelques centaines de taille-crayons. Pour que le panorama soit complet et représentatif de l’enfance roumaine, nous y avons ajouté des livres, des cahiers et des cahiers de souvenirs de filles entre 1900 et 1980 ainsi que des globes terrestres utilisés dans les écoles roumaines ».

    Cette collection est connue et appréciée. Aussi, à l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance ou à l’approche de Noël, l’Association « Le Musée des jouets » est invitée à organiser des expositions. Leur succès a déterminé les différents musées à accueillir des expositions de jouets pendant le reste de l’année aussi. C’est le cas de l’exposition organisée en ce moment à Braşov.

    Dumitru Cristian : « De temps à autre, nous choisissons plusieurs centaines de jouets de notre collection pour en faire une belle exposition et répondre à l’invitation d’un musée ou d’une autre institution culturelle du pays. Une sélection de jouets représentant environ 30% de la collection est exposée à Braşov. Certains d’entre eux ont été restaurés et y sont présentés pour la première fois. L’exposition est ouverte, jusqu’au 26 mai, Place du Conseil, au Musée La Maison des Mureşanu. Après, elle se mettra en route pour Arad, ville de l’ouest du pays où elle doit être accueillie par le Musée Preparandia. Nous espérons qu’elle jouira du même succès que ces jours-ci à Braşov. »

    A qui s’adresse cette collection ? Dumitru Cristian : « Tous ceux qui nous ont invités jusqu’ici ont pensé que cette exposition s’adressait surtout aux enfants – et c’est vrai. Seulement, les enfants y viennent accompagnés de leur maman, de leur papa, de leurs grands-parents, qui y retrouvent une partie de leur enfance. Il est intéressant d’entendre leurs commentaires. Car les enfants n’ont peut-être pas eu un jouet d’il y a 30 ou 40 ans; certains disent en avoir vu un chez leur grand-mère, placé sur une table ou une étagère ou encore oublié dans un coin de la maison qu’ils ont à la campagne. La réaction des adultes est elle aussi intéressante et nous a rassurés dans notre démarche, car notre collection de jouets d’il y a 30 ou 40 ans, nous la présentons en fait à des enfants qui, à 4 ans, possèdent déjà une tablette. Et nous ne pouvons pas faire de concurrence à la technologie moderne. »

    Pourtant, même les enfants qui ont des tablettes pour jouer se laissent séduire par le charme de ces vieux joujoux. Dumitru Cristian : « Ils se réjouissent, ça les fait sortir un peu de leur quotidien et c’est peut-être une bonne chose. Les enfants de chaque nouvelle génération pensent que tout a été inventé quand ils sont nés. Et les enfants d’aujourd’hui, c’est pareil. Ils n’imaginent pas que des jouets complexes ont pu exister du temps de leur grand-mère. » (Trad.: Dominique)

  • 25.02.2017 (mise à jour)

    25.02.2017 (mise à jour)

    Visite — Le chef de la diplomatie roumaine, Teodor Meleşcanu, se rendra lundi en visite officielle à Budapest, à l’invitation de son homologue, Peter Szijjarto. Au programme de sa visite figurent notamment des rencontres avec le ministre hongrois des Affaires étrangères et avec le premier ministre Viktor Orban. Teodor Meleşcanu devrait également prononcer une allocution à l’occasion de la réunion annuelle de la diplomatie hongroise, une première pour un ministre roumain, apprend-on dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères de Bucarest. Pendant ses entretiens avec les officiels de Budapest, Teodor Meleşcanu soutiendra la nécessité d’intensifier le dialogue politique et diplomatique bilatéral et de dynamiser la coopération économique notamment dans les domaines énergétique et de l’infrastructure et abordera aussi la question de la protection des droits des personnes appartenant à des minorités nationales. Par ailleurs, Teodor Meleşcanu rencontrera des représentants de la communauté roumaine vivant en Hongrie. L’occasion de discuter de leur préoccupation liée à la sauvegarde de l’identité ethnique, culturelle, religieuse et linguistique.



    Défense — Un exercice militaire conjoint d’entraînement roumano-américain sera accueilli la semaine prochaine par la base aérienne Mihail Kogălniceanu, dans le sud-est de la Roumanie. Il fait partie de l’opération « Atlantic Resolve », visant à renforcer le flanc oriental de l’OTAN. Selon le ministère roumain de la Défense, des manœuvres de ravitaillement et des opérations d’assaut aérien sont prévues pour mardi. Les forces américaines participeront avec des hélicoptères de type Black Hawk, appartenant à un bataillon de la Brigade 10 de l’Armée de terre des Etats-Unis. Cette brigade est la première à être déployée en Europe de l’Est pour l’opération Atlantic Resolve. Par ailleurs, un détachement formé de 20 militaires des Forces terrestres de l’armée roumaine prendra part à l’exercice multinational « Dynamic Front II », qui se déroule en Allemagne du 26 février au 10 mars. Y participent au total près de 1.400 militaires de 9 pays: République tchèque, France, Allemagne, Italie, Lituanie, Grande-Bretagne, Roumanie, Etats-Unis et Turquie.



    Anniversaire — Le musée national Brukenthal de Sibiu, ville du centre de la Roumanie, a fêté samedi son 200e anniversaire. C’est le premier musée du pays et un des plus anciens d’Europe. Ouvert au grand public par disposition testamentaire de Samuel von Brukenthal, juriste saxon et gouverneur de la province de Transylvanie, entre 1777 – 1778, le musée est abrité par le majestueux palais baroque situé au centre — ville, construit à cette époque-là par les soins du baron. Un palais qui allait accueillir ses collections de peinture, de livres anciens, de numismatique, d’estampes et de cartes. Rappelons que Sibiu a été en 2007 capitale européenne de la culture, aux côtés de Luxembourg.



    Migrants — La police aux frontière a interpellé samedi huit ressortissants syriens, âgés de 15 à 30 ans. Cachés dans un minibus conduit par un chauffeur bulgare, ils tentaient d’entrer illégalement en Roumanie, depuis la Bulgarie. Ils ont déclaré avoir payé 16.000 euros pour être emmenés en Allemagne.



    Handball — La Fédération internationale de handball a annoncé que la Suédoise Isabelle Gullden, qui évolue sous les couleurs du CSM Bucarest, et Cristina Neagu, qui devrait rejoindre l’équipe la saison prochaine, ont été nominées pour le trophée de Meilleure joueuse de l’année 2016. Cristina Neagu, 28 ans, a été désignée meilleure joueuse du monde en 2010 et 2015. Isabelle Gullden a été meilleure buteuse de la précédente édition de la Ligue des Champions.



    Météo — Dans le prochain intervalle de 24 heures, le ciel sera nuageux. De faibles précipitations sont attendues sur le nord-ouest du territoire. Les températures maximales iront de 4 à 11 degrés.







  • Alchimie et pharmacie à Cluj

    Alchimie et pharmacie à Cluj

    Au cœur de Cluj se dresse l’immeuble ayant abrité la boutique d’apothicaire la plus ancienne de la ville, dont la présence était attestée par des documents dès 1573. Ce même édifice accueille de nos jours la collection d’histoire de la Pharmacie appartenant au Musée national d’histoire de Transylvanie, très précieuse par sa valeur et le caractère inédit des objets exposés. A cheval entre science et alchimie, cette collection réunit instruments pharmaceutiques vieux de plusieurs siècles et récipients servant à la distillation des médicaments, pots aux formes et couleurs étranges, trousses homéopathiques et bouquins jaunis par le temps recelant des modes de préparation des remèdes que l’on méconnaît aujourd’hui.

    Voici ce que nous a raconté Ana-Maria Gruia, muséographe: « C’est une collection à part, rare en Roumanie, et assez peu courante même en Europe. Nous sommes le second musée de ce type du pays, après celui de Sibiu. Par ailleurs, cette collection a été conçue de sorte à pouvoir fournir des informations non seulement aux spécialistes, mais aussi au grand public. Elle illustre une grande variété d’aspects, relevant tant de l’histoire proprement-dite de la pharmacie que de l’évolution des mentalités, du commerce des épices au Moyen-Age, de l’approche de la maladie, de la guérison, de la santé surtout à l’époque pré-moderne et moderne, car notre collection reflète plutôt les 18e et 19e siècles. »

    Cette pharmacie présentait une structure similaire à celle des autres établissements de ce type existants en ces temps-là, répandus dans toute l’Europe. L’officine, c’est-à-dire la pièce où étaient vendus les médicaments, est décorée d’une peinture murale de style baroque unique en Roumanie et qui remonte à 1766.

    Notre interlocutrice, Ana-Maria Gruia, poursuit la présentation de cet endroit : « Puisque c’est la pharmacie la plus ancienne de la ville, le bâtiment qui l’abrite est tout aussi important que la collection. Il garde le décor baroque d’origine, la structuration de l’espace, le laboratoire aménagé au sous-sol. En plus, tous les objets sont présentés dans le contexte originel de leur utilisation. La plus grande partie de la collection est formée de récipients fabriqués à partir de différents matériaux, qui servaient à garder les produits pharmaceutiques et surtout les ingrédients et qui portent toujours des inscriptions en latin. On peut y admirer aussi du mobilier authentique, des instruments utilisés jadis pour préparer les remèdes, depuis les creusets jusqu’aux récipients plus spécialisés, aux alambics, aux torches et aux percolateurs (installations pour fabriquer les teintures). Nous avons aussi une riche collection de livres et de documents, d’ordonnances et de modes de préparation remontant à différentes époques. Une autre salle abrite une collection d’instruments médicaux utilisés par les hôpitaux de Cluj depuis 1900 jusqu’il n’y a pas longtemps. La réaction des visiteurs à cette section est plus visible, car ils reconnaissent plus facilement certains objets exposés. »

    Nous avons demandé à Ana-Maria Gruia si les ingrédients employés jadis dans les pharmacies sont reconnus comme des remèdes par les visiteurs d’aujourd’hui : « Ils sont facilement reconnaissables pour ceux qui s’y connaissent dans les traitements naturistes ou dans la pharmacie moderne qui entend revenir aux bonnes vieilles pratiques. Il s’agit des ingrédients à base de plantes, dont certaines exotiques ou provenant de différentes espèces d’insectes et d’animaux. Il y en a même qui proviennent de l’être humain, telle la célèbre poudre de momie, utilisée jadis comme remède universel. En partant de ces ingrédients, le visiteur découvrira aussi des éléments qui tiennent à l’histoire de l’art, par le biais des décorations des apothicaireries ou bien aux stratégies de vente. Pratiquement, l’étude du marché est née dans les pharmacies, vu qu’elles ont été les toutes premières affaires privées. Bref, la découverte de la pharmacie peut prendre des directions inattendues. »

    Dans la pharmacie de Cluj on découvrira aussi quelques bols contenant de l’asphalte de Syrie, utilisé dans le traitement du rhumatisme, de la poudre de corail et d’yeux d’écrevisse, deux sources naturelles de calcium, de la thériaque vénitienne, employée comme contre-poison, des excréments de blaireau servant à préparer des remèdes contre l’épilepsie ou bien des parties du corps d’une espèce de lézard originaire de l’Orient, qui, mélangées avec d’autres éléments, servaient de base pour la fabrication d’aphrodisiaques. Bénéfiques ou non, ces remèdes aux vertus curatives desquels les apothicaires croyaient dur comme fer étaient d’autant plus prisés que l’animal ayant fourni les ingrédients était exotique.

    Seraient-ils nombreux les remèdes anciens à se retrouver à l’origine des médicaments de nos jours ? Voici la réponse de notre interlocutrice, Ana-Maria Gruia : «Beaucoup de ces ingrédients n’ont pas été examinés d’un point de vue scientifique, tandis que dans le cas de certains autres on suppose qu’ils recelaient aussi des substances utiles. L’étude de ces dernières aurait abouti aux produits de synthèse que l’on emploie aujourd’hui. Par ailleurs, il n’y a pas de doute là-dessus, plus d’un de ces ingrédients non seulement n’étaient nullement utiles, mais ils pouvaient être même nuisibles, y compris du fait de leur fraîcheur ou du mode d’administration. Enfin, quant à la poudre de momie, je crois quelle figure parmi les remèdes dont l’efficacité s’explique par l’effet placebo.»

    Les visiteurs d’une telle collection doivent avoir le sens de l’humour, a encore précisé Ana-Maria Gruia, en ajoutant que: « Ils doivent aussi se laisser emporter par cette histoire, qui renvoie à celle d’Harry Potter et à l’alchimie. Pour jouir pleinement d’une visite au musée de la pharmacie de Cluj, il faut aussi être curieux. »

    Avec son enseigne en forme de mortier et pilon, qui trône au-dessus de l’entrée, la collection de Cluj invite le visiteur non seulement à remonter le temps mais aussi à guérir de la « maladie » des temps modernes, à savoir la précipitation. (Trad. Mariana Tudose)

  • Couleurs de fête

    Couleurs de fête

    Le parfum des brioches — cozonac — et du vin chaud règne toujours dans les maisons roumaines, mais on n’entend plus les enfants chanter des noëls dans les rues. Avant que les fêtes ne s’éloignent pas trop, nous vous proposons de passer en revue quelques traditions roumaines liées au Nouvel An.



    La chèvre, le Turc, Hérode, le maréchal, les Tziganes, les Phanariotes, la vieille femme et le vieil homme, le diable, la mort, les chevaux et la grande charrue sont autant de traditions que l’on peut rencontrer dans différentes régions du pays, sinon recréées dans des musées du village du pays. Par exemple, le musée du village Dimitrie Gusti de Bucarest a récemment accueilli un véritable régal de musique et de couleurs : « Le festival des coutumes et traditions de Noël et du Nouvel An.» Des groupes de jeunes en habits traditionnels ou costumés en différents personnages y sont venus des 4 coins de la Roumanie pour y présenter leurs traditions locales.



    Costumes, masques, carillons, chants et danses — chaque élément a des significations bien précises. En voici un exemple. Ionut, jeune membre d’un groupe traditionnel de la région de Tulcea (est), nous explique les traditions de sa zone : «Il ne faut jamais oublier ces traditions. La veille de Noël, des groupes de jeunes sillonnent les villages : ils annoncent l’arrivée des fêtes et chassent les mauvais esprits, pour que les cours des fermiers soient propres à Noël. C’est pourquoi, au moment où ils entendent les carillons, les gens ouvrent les portes de leurs cours. Le fermier qui ne reçoit pas les jeunes qui chantent ne se sentira pas en paix à Noël. D’habitude, chaque foyer reçoit deux ou trois groupes de chanteurs. Chez nous, il y en a une cinquantaine !»



    En Dobroudja, où vivent plusieurs ethnies, les Turcs reçoivent chez eux des chanteurs de noëls, alors que les Roumains préparent du baklava, le gâteau oriental aux noix et au miel. En Transylvanie, dans la région de Cluj, au centre de la Roumanie, il faut absolument accueillir les groupes de chanteurs qui vont d’une maison à une autre, en chantant des noëls. Ils ne portent pas de masques, mais seulement des costumes traditionnels. En revanche, les masques, c’est-à-dire les personnages, sont très répandus en Bucovine, dans le nord de la Roumanie. Ici, les chanteurs de noëls sont accompagnés par l’Ours, (évidemment — une personne costumée en ours).



    Eugen Amaria, le chef d’un groupe de danseurs de Bucovine, nous explique en quoi consiste la danse de l’ours : « Premièrement, ce sont les gens déguisés en ours qui commencent à danser. Ils sont à genoux, puis ils se lèvent et dansent, puis ils retombent par terre. Cette danse symbolise la vie, la mort et la résurrection de l’animal. Notre groupe est formé de 13 personnes, en plus des musiciens. Les costumes sont faits en peau de mouton, chaque membre du groupe réalise son propre costume, alors que les musiciens portent des habits traditionnels. Le 31 décembre, nous parcourons le village jusqu’à minuit pour chasser les mauvais esprits et marquer le passage à la nouvelle année. »



    Outre la danse de l’ours, de nombreuses autres traditions sont liées au Nouvel An : la danse de la chèvre, la danse des masques ou encore la danse des tsiganes. Les Bucarestois ont pu les découvrir toutes sans quitter leur ville, au festival organisé au musée du village Dimitrie Gusti. Ce fut aussi l’occasion pour eux de s’acheter des objets traditionnels réalisés par des maîtres artisans de différentes régions du pays, de goûter des produits du terroir, bref de s’immerger complètement dans l’atmosphère des fêtes d’hiver traditionnelles. Une fois les fêtes terminées, ils en gardent de beaux souvenirs qui les accompagneront jusqu’au prochain mois de décembre. (Version française : Valentina Beleavski)

  • Le “Regard” qui s’entend…

    Le “Regard” qui s’entend…

    Symboles, mythes, repères, tout semble être mis en cause ces derniers temps. Il y a pourtant des endroits, un peu partout dans le monde, où le temps semble s’être arrêté, les figeant dans un passé menaçant ou serein, selon les cas. Toutefois, à l’abri des apparences, le présent est bel et bien là et tout se réinvente, secrètement ou ouvertement. La Maison du peuple, l’actuel Palais du Parlement de Bucarest, en est un exemple, de même qu’une ancienne région minière du centre de la Roumanie. Qu’est-ce qui rapproche les deux ? C’est le 76e numéro de la revue Regard, la plus importante publication francophone dEurope du sud-est, qui nous donne des éléments de réponse. Coup d’œil sur les temps forts de cette nouvelle parution, avec Laurent Couderc, rédacteur en chef de la revue, et Aline Fontaine, journaliste.




  • Arsenal de vacances en Transylvanie

    Arsenal de vacances en Transylvanie

    Ouvert en 2009, à Orăştie, dans le comté de Hunedoara, Arsenal Park na cessé de se développer. A présent, les touristes bénéficient aussi dun Parc aquatique. La zone de détente et de remise en forme a été agrandie et modernisée. Arsenal Park est le seul parc daventure à thématique militaire de Roumanie et de cette région de lEurope. Ce nest pas pour la première fois que nous vous y invitons sur les ondes.



    Emil Cristescu, directeur général du parc, retrace lhistoire de cette destination de vacances atypique: « Etant un passionné dhistoire militaire, jai profité de cette grande superficie de terrain dont je disposais et jai acheté au ministère de la Défense quelque 150 engins que nous avons remis en état et exposé. Arsenal Park est ainsi devenu le plus grand musée militaire en plein air de Roumanie. Il a été ouvert au public en juin 2009 et na cessé de se développer depuis. Le Parc couvre à présent 80 hectares et dispose de 12 km de piste cyclable. Pratiquement, tout le parc peut être parcouru à vélo. En 2010 nous avons déposé un projet en vue dobtenir un financement européen, en 2013 le projet était approuvé et les travaux démarraient une année plus tard. A présent, léventail des loisirs est complet. Le nombre de touriste a progressé dune année à lautre. En 2015, nous avons reçu plus de 50.000 visiteurs. Lavantage de ce lieu spécial est quici on peut bénéficier à la fois de ladrénaline et de la relaxation. »



    Les touristes qui visitent Arsenal Parc viennent de nombreux pays. Olav Bagyo, directeur du parc daventure militaire, précise : « Cette année nous avons reçu beaucoup de Hongrois et dEspagnols. Les Espagnols arrivent dhabitude en 4×4 pour des randonnées hors route. Les Français sy intéressent, eux aussi, mais ils préfèrent les motos et les quads. Nous avons signé plusieurs contrats avec le Danemark doù arrivent aussi des personnes du troisième âge. Ils roulent à moto. Le champion de moto du Danemark est notre collaborateur et il nous amène des motards. Le plus âgés des motards danois qui nous a rendu visite avait 87 ans. »



    Le parc a été aménagé sur un terrain où se trouvait, jadis, une fabrique de mines anti-char et dartifices. Un des points forts dArsenal Park, cest sa thématique militaire. Une partie des objets exposés constituent une véritable page de lhistoire militaire de la Roumanie. Les jeunes trouvent très intéressante lexposition déquipement militaire utilisé par larmée roumaine tout au long de son histoire récente. Le musée militaire en plein air rassemble 150 objets exposés. Parmi eux : canons, transporteurs blindés, véhicules à chenilles, moyens anti-char, mitrailleuses et cannons anti-aériens, lance-roquettes, camions militaires, une ambulance, une locomotive, un avion dattaque IAR 93, un avion de transport AN2 et un chasseur Mig 21, ainsi quun hélicoptère Kamov Ka 26.



    Arsenal Park est également lunique complexe de vacances à proposer de linstruction militaire, fournie par danciens instructeurs de larmée roumaine. Olav Bagyo, directeur dArsenal Park : « Les activités connexes, spécifiques à la thématique, viennent compléter loffre de loisirs : simulations militaires avec des armes airsoft, paintball, tir à larc. Toutes ces activités créent laventure militaire, deux mots qui vont très bien ensemble. Pour la partie aventure, nous avons un ancien château à eau, équipé actuellement dun ascenseur et haut de 35 mètres. Cest ici que nous avons installé léquipement de power fan, qui est une sorte de cousin plus jeune du bungee jumping. Cest à peu près le même système, sauf quau lieu de la corde élastique, le pratiquant de cette activité utilise une corde métallique roulée sur un tambour conique. Le freinage qui se fait à seulement cinq mètres du sol, est plus doux, plus progressif, donc il ny a pas de choc. Cest un défi pour tous les touristes. Cest également depuis une hauteur de 45 mètres que part une des plus longues tyroliennes de Roumanie, de pas moins de 640 mètres de long. »



    Cest dans le même cadre que se trouve aussi le Parc Aventura, qui dispose du même équipement et qui propose plusieurs itinéraires : « Il sagit de trajets à obstacles, construits entre plusieurs arbres. Tout est écologique, sans aucun clou en acier. Il ny a pas de vis dans les arbres, qui peuvent se développer normalement. Chaque année, les liens sont ajustés pour quils ne nuisent pas aux arbres. Il existe plusieurs itinéraires. Les degrés de difficulté sont indiqués par des couleurs. Les itinéraires commencent à une hauteur de quatre mètres et vont jusquà 19 mètres. Nous sommes aussi favorisés par lespace généreux dont nous disposons, qui dépasse les 88 hectares. Cela permet aux personnes, qui ne souhaitent pas nécessairement passer des vacances actives, de se promener, de faire du yoga, de visiter notre réserve de chevreuils, à lintérieur du parc. »



    Le centre Spa et la salle multifonctions, appelés ensemble «Aquapark Arsenal », incluent trois espaces distincts : Sunwaves, Innerbliss et Belvedere Lounge & Terrasse. Sunwaves est la partie extérieure, dotée de quatre piscines, six toboggans et un bar. Inner Bliss réunit des espaces à lintérieur : toboggans, quatre piscines, trois saunas et un bar. La vue est latout principal de la zone Belvedere. La profondeur maximale des piscines est de 1,2 mètres, alors que la température de leau est soigneusement réglée pour quelle aille de 29 à 32 degrés. (trad. : Dominique, Alexandru)

  • Le musée de l’aviation roumaine

    Le musée de l’aviation roumaine

    C’est au milieu de l’été que les aviateurs roumains célèbrent la fête de l’aviation roumaine, qui coïncide avec celle de leur protecteur, Saint Elie. L’aéronautique est un des domaines à tradition en Roumanie, pays qui a donné plusieurs pionniers de l’aviation mondiale. Les aviateurs roumains sont les auteurs de véritables faits d’héroïsme dans des guerres et dans des missions humanitaires. Ils ont également obtenu des performances notables pour l’aviation utilitaire, sportive et de transport. Par ailleurs, les ingénieurs roumains ont eux aussi contribué à préserver la tradition de la construction aéronautique, malgré de nombreuses difficultés.

    Le 2 mars 1990, le Musée de l’aviation a été fondé pour honorer ce domaine à longue tradition en Roumanie. Carmen Beuscuca, muséographe, responsable de la section d’histoire de l’aéronautique au Musée national de l’aviation, nous aide à parcourir les objets exposés dans les salles de ce musée. « Si on évoque les trois pionniers de l’aviation, Traian Vuia, Aurel Vlaicu et Henri Coanda, sachez que vous pouvez admirer une réplique de l’avion Vuia 1, celui au bord duquel Traian Vuia a réalisé, le 18 mars 1906, le premier vol avec un appareil plus lourd que l’air. Il y a aussi les maquettes des appareils « Vlaicu 2 » et « Vlaicu 3 » de l’ingénieur Aurel Vlaicu, ainsi que la maquette du premier avion à réaction au monde, « Coanda 1910 ». Une autre réplique est celle du fameux chasseur IAR 80, construit en 1939 à IAR Brasov, à bord duquel les pilotes roumains ont obtenu plus de 2 mille victoires aériennes durant la Seconde guerre mondiale. Les collections du musée contiennent toute une série d’avions à réaction, à commencer par le Yak 23 et jusqu’au Mig 29 et bien entendu l’avion IAR 93, de conception et production roumaines. »

    Rappelons-le, ce fut également dans l’espace roumain que les premières pages de l’histoire mondiale du vol humain ont été écrites à l’époque, quand ce domaine était difficile même à imaginer. Entre 1529 et 1555, l’Autrichien Conrad Haas a conçu et testé à Sibiu des fusées à étage. Au début du XXe siècle, Traian Vuia, Aurel Vlaicu et Henri Coanda ont été des représentants de proue pour le début de l’aéronautique mondiale. Des copies des célèbres appareils imaginés par les trois pionniers de l’aviation se retrouvent dans les collections du Musée national de l’Aviation.

    Carmen Beuscuca explique quel fut le sort des appareils d’origine : « L’appareil d’origine de Traian Vuia se trouve actuellement en France, là où il fut construit et où son créateur a activé. L’appareil Vlaicu 2 s’est écrasé en 1913 tuant son pilote, Aurel Vlaicu, qui tentait de de traverser les Carpates. « Coanda 1910 », également construit en France, s’est écrasé en décembre 1910 juste après son décollage. Il était manié par son inventeur Henri Coanda qui en fait n’était pas pilote. Une autre réplique que nous possédons est celle de l’avion de chasse de la deuxième guerre mondiale IAR 80. Aucun appareil de ce type n’a survécu puisqu’après la Seconde Guerre Mondiale ils ont tous été envoyés à la casse. »

    Hormis les objets exposés, le Musée national de l’aviation possède aussi des archives et plusieurs objets ayant appartenu à des personnalités roumaines. Carmen Bescuca :« Nous avons la montre de poche de l’ingénieur Aurel Vlaicu, un objet qui l’a accompagné dans tous ses vols. N’oublions pas non plus les archives de la première parachutiste roumaine, Smaranda Braescu, celle qui en 1931 établissait le record du monde au saut en parachute depuis une altitude de 6 mille mètres. En 1932 elle a battu le record absolu du monde avec un saut depuis une altitude de 7233 mètres. Nous exposons aussi toute une série de carnets de vol, de brevets de pilote, de journaux de bord ayant appartenu aux pilotes de la Seconde guerre mondiale et de l’après-guerre. A cela s’ajoutent les documents ayant appartenu aux pilotes des avions à réaction des forces aériennes roumaines ».

    Une visite du Musée national de l’aviation signifie aussi la découverte d’un patrimoine impressionnant. De petits détails, tels des objets ayant appartenu aux aviateurs militaires et civils, des dessins et des moulages suscitent l’intérêt des visiteurs. Mais ce qui impressionne le plus les visiteurs de ce musée, ce sont les avions, les hélicoptères, les missiles, les centres de commande et contrôle, les équipements de communication et les radars, ainsi que les moteurs, un siège d’éjection et d’autres composantes. L’aviation roumaine dispose donc d’un musée où les passionnés de l’aviation peuvent vraiment savourer leur hobby et pourquoi pas, leur futur métier. (trad. Alex Diaconescu