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  • Nouvel An en Roumanie

    Nouvel An en Roumanie

    Les offres dominantes pour fêter le Jour de lan – et peut-être les plus recherchées – sont dans des établissements isolés, au milieu de la nature, loin du brouhaha des villes. Mais il y a aussi quelques offres de réveillon du Nouvel An dans les rues lors dévénements organisés, par exemple, par les autorités locales de Iaşi, Constanţa ou encore Craiova. Dautre part, à Cluj Napoca, Baia Mare et Suceava, seuls des feux dartifice seront organisés. Les opérateurs privés ont pu sadapter aux conditions actuelles imposées par la pandémie de Covid-19, explique Traian Bădulescu, consultant en tourisme :



    Traian Bădulescu: « Dans toute la Roumanie, on peut passer un beau réveillon de la Saint-Sylvestre, grâce à la richesse des traditions. Je me souviens quil y a six, sept ans, une entreprise internationale a mené une étude sur lheure jusquà laquelle on réveillonne le Jour de lan, selon la nationalité. La Russie sétait classée première, lUkraine deuxième, et la Roumanie occupait la troisième place – à 4 h 30. Les Roumains aiment donc faire la fête, et en plus, nous avons des traditions spéciales. La bonne nouvelle, cest quà lheure actuelle, les tests antigéniques et PCR sont également acceptés pour laccès. »



    La question demeure : où passer le réveillon du Nouvel An ? Réponse : là où les traditions sont préservées, où les gens sont décontractés et font la fête.

    Traian Bădulescu : « A la campagne, par exemple, en dehors du fait que les touristes peuvent profiter dun cadre naturel particulier, ils peuvent faire une promenade en traîneau tiré par des chevaux ou encore assister à de petits festivals de traditions. En choisissant le tourisme rural, les touristes peuvent voir les coutumes dhiver. Il y a beaucoup de régions où le tourisme rural est très développé, telles que Bran-Moieciu, Mărginimea Sibiului (les environs de Sibiu), le Maramureș, la Bucovine, lOlténie, le département de Neamţ et ainsi de suite. Ensuite, il y aurait les stations de montagne. Je mentionnerais Poiana Braşov, Sinaia, Predeal, Păltiniș, Borșa au Maramureș, Slănic Moldova ou encore Vatra Dornei. Par ailleurs, les stations balnéaires sont très recherchées, et en premier lieu Băile Felix, Herculane, Sovata et Balvanyos. Une grande partie des hôtels sont de qualité, les stations sont situées dans de belles zones naturelles de montagne ou de colline avec de lair frais, et les touristes, même sils ne vont pas en cure, ont accès au SPA. En plus, les prix sont très intéressants. Certains disent quen Roumanie cest très cher ; cest une légende, ça. Oui, il existe bien des hôtels à Poiana Braşov où un couple peut débourser même des milliers deuros pour un séjour de quelques jours au moment du Nouvel An, qui comprend un spectacle de qualité. Mais il ny a pas beaucoup dhôtels à ce tarif-là et dailleurs il existe des offres pour tous les prix. Les tarifs commencent à 500-1000 euros par personne pour quelques jours et peuvent aller jusquà 1 000 euros par personne. »



    Pour illustrer ces propos par un exemple, nous avons contacté Dan Buru, responsable culturel à la mairie de Herculane: « La station balnéaire de Herculane propose des offres variées. Cest une station de montagne, où larrivée du Nouvel An est fêtée chaque année, et 2022 ne fait pas exception. Ici, on remarque la diversité de loffre touristique, allant des maisons privées aux hôtels cinq étoiles, des petites maisons dhôtes jusquaux hôtels de 500 chambres. Ils ont tous des programmes des plus divers pour la Saint-Sylvestre. Par exemple, un hôtel quatre étoiles a invité lartiste Anca Ţurcașiu, qui, avec le Iulia Dumitrache Band, assurera une fête extraordinaire. Un autre hôtel a invité dautres artistes, Lora et Ștefan Stan, et prévu de nombreuses surprises. Un autre établissement propose un spectacle folklorique de la région du Banat (sud-ouest). »



    Les prix affichés par les agences de voyages se situent entre 1 400 (280 euros) et 4 800 lei (980 euros). Les trois repas sont compris, alors que le paquet supérieur inclut le repas du Jour de lan, le spectacle et laccès au SPA. Dans les conditions actuelles, peut-on encore trouver attrayante loffre de réveillonner dans la rue ?



    « En respectant, bien sûr, les règles de base, en employant du désinfectant et en portant des masques, oui. Actuellement, la Roumanie est le pays dEurope avec le moins dinfections. Quoi quil en soit, cest un pays avec une offre généreuse pour passer du temps dans la nature, où les règles de prévention de la contamination au Covid-19 dans les établissements dhébergement sont respectées. Enfin, nous devons garder à lesprit que le tourisme est une question de santé physique et mentale. Vous ne pouvez pas toujours rester à lintérieur et les touristes peuvent être responsables et respecter les règles. »



    Quelle que soit la région où vous choisissez de réveillonner, les premiers jours de la Nouvelle Année, vous pouvez prévoir des visites ou différentes activités telles que des promenades en traîneau, la détente au SPA, des activités sur la piste de ski, des visites de certains sites. Traian Bădulescu, consultant en tourisme, a également collaboré pendant trois ans avec la Compagnie municipale de tourisme de Bucarest. Nous lui avons demandé quelle était limpression générale des touristes sur la Roumanie.



    « Nous avions un point dinformation dans le centre-ville et nous avons reçu beaucoup de touristes étrangers. Personne nétait mécontent de ce quil avait vu à Bucarest, dans la Vallée de la Prahova et en Roumanie dans son ensemble. Par exemple, je me souviens dun citoyen australien qui était venu en Europe pour la première fois en Roumanie. Pourquoi ? Malheureusement, pas en raison de la promotion touristique. Il avait découvert la Roumanie sur Internet. Jai demandé à tous les touristes ce qui leur déplaisait et ils navaient vraiment rien à dire, sauf quelques-uns qui souhaitaient voir plus de bâtiments restaurés. Lun des leaders du tourisme qui fait venir des étrangers en Roumanie, Gheorghe Fodoreanu, disait il y a quelques années que la plus grande différence en Europe entre le degré dattente et le degré de satisfaction est à retrouver en Roumanie. Malheureusement, le niveau dattente est encore bas, parce que nous ne savons pas comment promouvoir le pays, mais le degré de satisfaction, lui, a été très élevé. »



    Ainsi, en vous conduisant de manière responsable, en respectant quelques règles de base pour prévenir la propagation du Covid-19, la Roumanie peut être la destination idéale pour fêter le Jour de lan. (Trad. : Ligia Mihaiescu)

  • Traditions de Noël en Roumanie

    Traditions de Noël en Roumanie

    Noël est une des fêtes les plus aimées des Roumains.
    Moment essentiel dans la transformation du temps, la fête de la Nativité ainsi que les autres dates
    festives sont célébrées par les chrétiens du monde entier. Parmi les rituels
    spectaculaires, respectés par les communautés de jadis et qui font partie du
    patrimoine culturel mondial, le « colindat » – chanter des noëls
    (« colinde ») en faisant le tour des foyers d’une communauté – est
    probablement le plus connu. Dans les communautés roumaines traditionnelles, ce
    rituel avait lieu dans la nuit du 24 au 25 décembre) et il était portait par un
    groupe d’hommes, les « colindători ». C’était un rituel d’intégration
    de chaque famille et de chaque individu dans la communauté, à l’heure sacrée de
    la Naissance de Jésus.






    Un répertoire caractéristique de ce rituel
    d’intégration mentionnait la maison, la famille et chacun de ses membres, à
    commencer par le père, ensuite la mère, les enfants en âge de se marier, les
    autres enfants, plus jeunes. Si un décès avait eu lieu dans un foyer au cours
    de l’année en train de partir, le groupe de chanteurs pouvait entonner un noël
    spécial pour les trépassés. Les colindători recevaient en signe de remerciement,
    entre autres, des gimblettes en forme d’anneau, du vin, un morceau de viande
    spécialement préparé pour eux.








    Natalia Lazăr, directrice du Musée du Pays d’Oaș,
    ajoute: « Parmi les traditions préservées au Maramureş, je
    mentionnerais le « colindat » de la chèvre, qui rappelle les cortèges
    dionysiaques, ou bien le « Viflaim », une forme de théâtre populaire
    chrétien, qui existe toujours dans la Vallée de l’Iza, dans la Vallée de la Mara
    et même au Pays d’Oaş. Je voudrais aussi signaler deux autres coutumes moins
    mentionnés dans les documents, mais qui persistent dans la mémoire collective. Le
    premier, appelé le Jeu des Vieux à Noël (Jocul Moșilor de Crăciun), qui se
    réfère à l’heure sacrée, quand le ciel s’ouvre et les deux mondes peuvent communiquer
    plus facilement. Le second rituel, l’Enterrement de Noël (Îngroparea
    Crăciunului) ou de l’ancienne année, rappelle la mort et la renaissance de
    l’être humain, de la nature. Une autre coutume, bien vivante dans la ville de
    Cavnic, est celle des Brondoși, qui fait allusion aux invasions tatares. Une
    légende des lieux affirme qu’en 1717, les Brondoși avaient réussi défendre la
    bourgade devant l’assaut des hordes tatares. J’ajouterais qu’il existe aussi les
    festivals, d’autres façons de conserver ces traditions de Noël. Nous avons le
    Festival annuel des coutumes et traditions hivernales Marmația, dans la ville de Sighet, qui a lieu
    les deuxième et troisième jours de Noël, ou bien le festival de Negrești-Oaș. »









    Le repas du jour de Noël est
    chargé d’une importance particulière partout en Roumanie. Il est ouvert par une
    prière prononcée par tous les convives, qui se tiennent debout autour de la
    table, signe de communion spirituelle profonde. À la tombée de la nuit, des
    groupes de jeunes gens, munis de flambeaux, vont chanter des noëls à travers le
    village. De beaux chapeaux décorés de brindilles de myrte et de fleurs de
    géranium, viennent compléter leurs costumes traditionnels.








    La gimblette en forme
    d’anneau, spécialement préparée pour le jour de Noël, est toute aussi
    importante, explique Delia Suiogan, ethnologue à l’Université du Nord de Baia
    Mare : « Il s’agit de la gimblette ronde, en forme d’anneau, qui reposera sur
    l’essuie-main festif, sous lequel sera déposée une botte du meilleur foin,
    fauché pour de tels jours de fête. C’est aussi le moment de pétrir la pâte et
    d’enfourner les petites gimblettes, destinées à récompenser les colindători, des
    plus jeunes aux plus âgés. Le père de famille doit aller chercher des noix
    stockées dans le grenier, des pommes. La table devra occuper le milieu de la
    pièce, la maison entière sera joliment décorée. Un très joli rituel local veut
    que les pieds de la table soient reliés avec une chaîne, pour que la nouvelle
    année soit entière, la famille reste unie et pour que, dit-on, les animaux de
    la ferme ne soient pas volés, ni ne tombent malades. L’homme de la maison sort
    des bouteilles de « pălinca » de la cave, car il est tenu
    d’accueillir les colindători, en leur offrant à boire et en les invitant à
    franchir le seuil de la maison. Quand le jour se lèvera, ce sera le tour des
    enfants d’aller chanter des noëls. »







    La
    société moderne a ajouté d’autres significations à la fête de Noël. Dans les
    villes, la période d’avant Noël se transforme en un marathon de shopping. Les
    cadeaux pour les gens que l’on aime, le sapin, les décorations et les mets pour
    le repas de Noël sont des éléments indispensables pour ceux qui souhaitent passer
    d’inoubliables journées festives, même dans le contexte de la pandémie auquel
    nous nous confrontons aujourd’hui. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • Le sapin

    Le sapin

    Dans la société roumaine actuelle, le sapin est associé aux fêtes d’hiver. Décorer le sapin la veille de Noël est une des plus grandes joies des enfants, mais aussi des adultes. Il y a des Roumains qui préfèrent décorer le sapin début décembre, pour profiter de l’atmosphère des fêtes tout le mois. Et pourtant, ceux qui connaissent la vraie signification du sapin dans la tradition roumaine ancienne sont peu nombreux.

    Delia Suiogan, ethnologue à l’Université du Nord de Baia Mare: « Le sapin est un des doubles végétaux de l’être humain dans la culture roumaine. Il fait l’objet de nombreux rituels. Le fait qu’il est connu de nos jours uniquement en tant que sapin de Noël prouve que la culture roumaine a perdu de nombreux rites anciens. D’où l’importance de déchiffrer les sens anciens des symboles de notre culture. C’est à peine au 17e siècle que le sapin de Noël apparaît dans la culture roumaine, donc très tard. Certaines communautés traditionnelles roumaines ne l’acceptent toujours pas. Ce qui est une bonne chose à mon avis. Dans la tradition roumaine ancienne, le sapin a une toute autre signification. Il est même interdit d’apporter le sapin à l’intérieur de la maison. C’était un mauvais signe que d’apporter le sapin coupé prématurément dans son habitation».

    Dans les sociétés traditionnelles, le sapin accompagnait les gens tout le long de leur vie, étant un élément clé de tous les moments de transition : le baptême, les noces et les funérailles. Delia Suigan nous en dit davantage : «Le sapin, en tant que double végétal de l’être humain, est utilisé dès la naissance d’une personne jusqu’à sa mort. Par exemple, lors de la cérémonie du baptême, au moment où un enfant recevait son nom on lui désignait un sapin. La manière dont le sapin poussait illustrait le développement de l’enfant. D’où le parallélisme entre l’univers humain et celui végétal. Le sapin fait aussi partie du rituel des noces. On coupait le sommet du même sapin qui avait été offert à l’enfant, pour que le jeune homme qui se mariait l’utilise en tant que drapeau de noces. Le sapin devenait ainsi le témoin du nouveau contexte social et culturel dans lequel l’homme se retrouvait une fois marié. Le sommet du sapin était attaché à l’extérieur de la maison, où il restait jusqu’au moment où il tombait tout seul. De nombreux symboles l’accompagnaient, dont celui d’une famille qui devenait un tout et qui ne se séparait plus jamais. Enfin, au moment des funérailles, on coupait le tronc du même sapin pour le transformer en lance, un autre symbole funéraire. Il devenait ainsi l’échelle par laquelle l’âme allait remonter vers le ciel ».

    Dans de nombreux ouvrages spécialisés, le sapin est associé à un axis mundi, une liaison permanente entre le Ciel et la Terre que les communautés traditionnelles tentaient de préserver. Cet arbre éternel devient ainsi un des éléments dont les symboles sont presque inconnus de la société moderne, mais dont les valeurs spirituelles sont très anciennes et très profondes. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Noël en Roumanie

    Noël en Roumanie

    Pandémie oblige, même si les fêtes ne sont plus ce qu’elles étaient et que les marchés de Noël soient conçus de manière à assurer un minimum de distance entre les visiteurs, les maisons d’hôtes et les hôtels situés à la mer, dans les montagnes, dans les régions historiques ou des stations balnéaires demeurent un bon choix pour les vacances d’hiver.Une première offre pour la fête de Noël en Roumanie vient du nord-ouest du pays, du département de Maramureș ; elle est à Cavnic.

    L’offre d’hébergement est très variée et les possibilités de loisirs sont nombreuses. Ecoutons Mariș Dumitru, administrateur public à la Mairie de Cavnic : « En 2001 et 2003, deux pistes de ski ont été aménagées, appelées Icoana et Roata, des motels, des maisons d’hôtes et un hôtel. Aujourd’hui, le tourisme est le principal secteur d’activité. Cavnic, en raison du grand nombre de jours d’hiver, environ six mois, est le pôle de la neige au Maramureş. C’est un véritable atout pour ceux qui aiment les sports d’hiver. Après les derniers travaux effectués à l’été 2007, la superficie sur laquelle on peut skier dans cette ancienne ville minière a atteint environ 8,5 km. Nous avons actuellement sept pistes de ski : Icoana 1, Icoana 2, Roata 1, Roata 2, Rainer 1, Rainer 2 et Pârtia Albastră. Parmi elles, trois sont neuves, elles ont entre 800 et 2 200 mètres de long et une déclivité de 19 à 37 degrés. Elles conviennent donc aussi bien aux débutants qu’aux avancés ou aux professionnels. Dans la ville de Cavnic, il y a un centre de sauvetage en montagne ainsi qu’un Centre national d’information et de promotion touristique. »

    La première neige de Roumanie tombe souvent à Cavnic, considéré le pôle de la neige dans ce pays, et il y a eu des études attestant qu’il est possible de skier au moins 120 jours par an. Et pour que l’offre soit encore plus riche, à seulement 25 km de la station de Cavnic, au pied du massif de Mogoşa, vous arriverez au domaine skiable de Şuior. Il a 3,5 km de pistes, équipées d’un télésiège, avec des degrés de difficulté moyen et élevé.Tables pleines de plats traditionnels, hôtes accueillants et un véritable spectacle de traditions vous y attendent. Tout cela complète avec succès l’offre du Maramureş pour le tourisme actif pendant les vacances d’hiver. Daniel Măran, directeur du Centre national d’information et de promotion touristiques de Sighetu Marmaţiei, précise :« Le Maramureş a des hivers avec beaucoup de neige et de hautes montagnes ; il est donc idéal pour pratiquer des sports d’hiver. Pour skier, nous recommandons les pistes de Borşa Complex, Pasul Prislop, de la station Izvoare ou Cavnic. Les trajets faciles de la zone dépressionnaire, qui permettent de passer d’un village à un autre en empruntant des sentiers pittoresques, sont recommandés pour les randonneurs. Les itinéraires les plus spectaculaires sont ceux des monts Rodnei, dont les hauteurs dépassent fréquemment les 2 000 mètres. En plus, les maisons d’hôtes des villages du Maramureş proposent souvent des promenades en charrette ou en traîneau, selon la saison. Les fêtes de fin d’année sont l’occasion de montrer ce que nous avons de plus authentique. Il y a généralement un certain nombre d’événements culturels en décembre, mais en raison du contexte de la pandémie mondiale de coronavirus, ces événements ont été adaptés cette année pour offrir un haut degré de protection aux visiteurs et aux habitants. Au moment des vacances d’hiver, les maisons d’hôtes du Maramureş sont toujours réservées, et cela en dit long sur l’hospitalité des habitants. Une fois ici, les visiteurs pourront passer les fêtes avec les gens de l’endroit et je vous garantis qu’ils seront ravis. »

    Également située dans le nord de la Roumanie, la Bucovine est une destination tout aussi recherchée pendant les vacances d’hiver. Cătălina Velniciuc, conseillère touristique au Conseil départemental de Suceava, affirme qu’il ne faut pas manquer une visite aux célèbres monastères peints, monuments de l’UNESCO, et que le village de Bucovine étonne les touristes de tous les coins du monde, qui promettent à chaque fois de revenir. « La Bucovine est une région qui a peut-être les traditions les plus belles et les plus spectaculaires, de la Saint Nicolas à la période des chants de Noël. Les danses des masques sont vraiment spectaculaires. Selon la zone ethnographique, nous rencontrons des groupes complexes. On peut dire que le village de la région devient une scène ouverte, un espace magique, grâce à ces spectacles et coutumes du Nouvel An. Les costumes des personnages aux masques sont particulièrement spectaculaires, représentant toute sorte d’animaux : chèvres, ours, cerfs, loups ou personnages de la mythologie populaire et du folklore. Les masques sont fabriqués à partir de bois, d’une écorce d’arbre, de perles ou de haricots. Quiconque vient les voir est impressionné. Les établissements d’hébergement de la région font tout pour que le touriste passe de bons moments, ne préparent que des plats traditionnels et offrent aux touristes des spectacles de cantiques. »

    Pour les amateurs de tourisme actif, la station de Vatra Dornei (centre-nord) les attend avec quatre pistes de ski, équipées aux normes internationales, sur lesquelles vous trouverez des écoles de ski et des centres de location d’équipement.Une autre destination de Noël, célèbre principalement pour l’offre de sports d’hiver, c’est la Vallée de la Prahova (sud). Si vous voulez passer Noël au pied d’une piste de ski, mais aussi visiter des monuments qui rendent cette destination royale, vous pouvez choisir Sinaia. C’est une ville-musée du début du 19e siècle, quand elle s’est développée suite à l’initiative de la famille royale roumaine de choisir leur résidence d’été ici. Paul Popa, coordinateur du Centre national d’information et de promotion touristiques : « Nous sommes une destination classique, reconnue à l’échelle nationale en matière de fêtes de fin d’année. Il y a beaucoup de petits bâtiments élégants, pour quelques familles avec enfants, qui les louent et passent les vacances dans un cadre à part. En Roumanie, Noël et de Pâques sont, généralement, fêtées à la maison. Nous essayons d’amener la maison ici. Les gens s’organisent exactement comme ils le souhaitent. Nous apprécions toujours la neige et la ville devient un petit paradis montagnard d’hiver, où vous pouvez passer de belles journées en faisant de la luge, du ski, en randonnée dans les environs et en promenade dans les rues de la ville. »

    Quel que soit votre choix, les voyagistes respectent les nouvelles règles de prévention de la propagation du virus SARS-CoV-2, l’une des conditions étant la présentation du certificat vert attestant d’avoir eu la maladie ou de la vaccination. Pour profiter de chaque destination, vous devrez vérifier les conditions d’accès et d’hébergement. Ainsi, avec l’attention nécessaire pour prévenir l’infection, la Roumanie reste ouverte pour y passer les fêtes de fin d’année.

  • La Saint André

    La Saint André

    Andrei ou Andreea comptent parmi les noms les plus répandus en Roumanie. C’est pourquoi le 30 novembre est un jour important pour l’ensemble du pays. De même, Saint-André est le saint patron de la Roumanie. Une raison de plus de faire la fête. Par conséquent, le 30 novembre est jour férié chez nous depuis plusieurs années. Plusieurs coutumes sont liées à cette fête religieuse. Le Saint Apôtre André avait participé au baptême de Jésus et au choix des autres apôtres. C’est lui qui avait réuni les premières personnes converties au christianisme. Dans la tradition roumaine, la fête de la Saint André est liée à plusieurs pratiques de protection contre les loups. Et pour cause, jadis, la veille de la Saint André, pour protéger leurs foyers contre les morts vivants, les Roumains mettaient de l’ail aux portes et aux fenêtres. Selon les ethnologues, l’ail avait le pouvoir d’écarter les loups. La veille de la Saint-André est une nuit magique, une sorte d’Halloween à la roumaine si vous voulez. Une des pratiques était de garder l’ail. Les gens se réunissaient chez une vieille femme qui connaissait tous les détails de cette coutume. Chaque jeune fille du village y apportait trois têtes d’ail qu’elles mettaient à côté d’une poupée appelée Indrei et qui représentait une divinité préchrétienne qui devait mourir. On observait ainsi une sorte de veillée funèbre plutôt amusante, même si c’était carême avant Noël.

    Et c’est toujours à la Saint-André que les jeunes filles tentaient d’apprendre qui serait leur amoureux ou si elles allaient se marier l’année suivante. Parmi leurs pratiques : mettre des graines de blé sous l’oreiller. Le jeune homme qu’elles voyaient dans leur rêve et qui venait leur demander de semer le blé serait leur amoureux. Le blé est d’ailleurs un symbole important des fêtes de l’hiver. Enfin, Saint André est considéré comme le saint patron des loups, un animal important dans la mythologie roumaine car les Daces, les ancêtres des Roumains, l’avaient mis sur leur drapeau de combat.

    Du point de vue de la religion, Saint-André avait parcouru plusieurs pays pour prêcher l’Evangile, arrivant sur le territoire de la Dacie, en passant par la région actuelle de la Dobroudja, pour arriver ensuite en Grèce ou il fut crucifié, devenant un martyre chrétien. Symbole de son sacrifice au nom de la foi chrétienne, sa croix est en forme de X. Il est le patron de plusieurs pays orthodoxes comme la Roumanie, la Grèce ou la Russie. Sa croix se retrouve aussi sur le drapeau écossais. Enfin sachez aussi que le 30 novembre, des pèlerins des 4 coins de la Roumanie se rendent en Dobroudja, à la grotte où l’on dit que Saint André aurait vécu lors de son passage dans la région.

    De nos jours, les pratiques traditionnelles sont tombées dans l’oubli, surtout en milieu urbain. Une coutume persiste toujours : celle de mettre des graines de blé dans du coton trempé dans l’eau ou dans un petit pot à fleurs pour voir si la plante commence à pousser. Une petite superstition dit que l’année qui suit sera tout aussi riche que le blé qui a poussé. En plus, c’est amusant pour les enfants et une bonne leçon de biologie aussi. Il n’y a pas d’autres manières spécifiques de célébrer cette journée. Ceux qui portent le nom d’Andrei ou Andreea reçoivent des cadeaux de la part des proches. Les enfants qui ont ces noms peuvent offrir des bonbons à leurs camarades, les adultes peuvent offrir quelque chose à manger (pâtisseries, chocolats etc) à leurs collègues de bureau. Voilà pour la fête de la Saint-André en Roumanie. Une journée assez importante pour une bonne partie de la population, une fête religieuse aussi et un moment lié à nombre de traditions anciennes. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Escapade à Comăneşti

    Escapade à Comăneşti

    Madame, Monsieur, aujourd’hui, on vous propose une petite escapade dans l’est de la Roumanie, au cœur de la Moldavie, pour découvrir ensemble une destination de vacances moins connue, mais pleine de charme : la ville de Comanesti, dans le département de Bacau. Sise sur les deux bords de la rivière Trotus, dans la dépression homonyme, aux pieds des Carpates Orientales, la ville de Comanesti attire les touristes notamment pour le Palais Ghika-Comănești qui de nos jours, abrite le Musée d’Ethnographie et d’Art contemporain Dimitrie Ghika-Comănești. Les Ghica- Comanesti représentent l’une des principales maisons princières de chez nous d’où sont issus plus de dix princes ayant dirigé 75 ans durant les principautés de la Moldavie et de la Valachie. Le nom de Ghica est également connu grâce au grand scientifique Dimitrie N.Ghica-Comăneşti (1840-1932), chercheur, explorateur en Afrique, docteur en droit de l’Université de Berlin. Avec son fils, Nicolae (1875-1921), Dimitrie Ghica-Comanesti a effectué une expédition en Afrique d’où il est rentré avec de nombreux trophées zoologiques qu’il a donnés par la suite, au Musée d’Histoire naturelle « Grigore Antipa » de Bucarest. Une partie de ces trophées existent de nos jours encore.Romulus Dan Busnea, du Service public départemental pour la promotion du tourisme de Bacau, nous donne un petit avant goût d’une visite du Palais Ghika-Comănești: « Construit en style baroque tardif par des maîtres italiens, le Palais se dresse au beau milieu d’un parc magnifique qu’il domine du haut de ses deux niveaux regroupant 22 pièces très larges. Fondé par Nicolae Ghica-Comănești, le palais a été construit par l’architecte Albert Galleron à qui on doit aussi le projet de l’Athénée roumain et de la Banque centrale de Bucarest. Le palais se trouve à proximité de la Gare de Comanesti, elle-même un monument historique réalisé par l’ingénieur Elie Radu ».

    Une fois à Comanesti, on pourrait visiter aussi le Cimetière international des Héros de la Première Guerre mondiale. Localité montagnarde, Comanesti offre de nombreux passe-temps, tout en invitant les touristes à observer de près différentes coutumes locales préservées aujourd’hui encore. Romulus Dan Busnea affirme que « Une fois sur place, vous pourriez emprunter quelques chemins de randonnée pour des ballades à pied ou quelques itinéraires de montagne pour y faire du VTT. Après, chaque année, aux alentours du 30 décembre, la ville de Comanesti accueille le Festival des traditions ancestrales, un événement unique en Roumanie qui invite les spectateurs à assister à une coutume unique dans le monde : la Danse des Ours ».

    En quoi consiste cette tradition? Hé bien, au rythme des tambours, des flûtes et des coups de fouets, des danseurs vêtus en ours grognent, se balancent en imitant les pas saccadés de l’animal et frappent le sol de leurs pattes, dans une danse frénétique censée dégager la chaleur de la terre et la rendre plus fertile pour la nouvelle année.Pour ceux d’entre vous qui cherchent plutôt à profiter de quelques moments de détente, une idée serait de faire halte au Centre de loisirs Trotuș-Ionuț Iftimoaie, sur les bords de la rivière de Trotus, au sud du parc Ghika. Disons aussi que pas très de loin de Comanesti se trouve une autre destination touristique intéressante, à savoir la station Targu Ocna, qui, disent ses habitants, nous fait penser à la ville autrichienne de Salzbourg.

  • Guy Le Louët (France) – Propriétés du prince Charles de Galles en Roumanie

    Guy Le Louët (France) – Propriétés du prince Charles de Galles en Roumanie

    En fait, lintérêt de lhéritier de la Couronne britannique pour la Roumanie ne date pas d’hier, puisqu’il créait une fondation déjà en 1987, pour aider les intellectuels roumains à être en contact avec des universités occidentales — notamment Oxford et Cambridge. En avril 1989, à Londres, il a tenu un discours sur la situation dramatique des villages roumains — vous vous souvenez peut-être, pour Ceauşescu, l’heure était à la systématisation. Les villages étaient rasés pour faire des terrains agricoles ou les maisons des gens étaient démolies pour céder la place à des immeubles collectifs.



    Le prince de Galles est venu pour la première fois en Roumanie en 1998 et il est tombé sous le charme de la Transylvanie, cette région du centre du pays, de sa nature, de l’habitat, des traditions et des gens de l’endroit. Il déclare avoir pour ancêtres Vlad l’Empaleur, mais aussi la comtesse Claudine Rhédey de Kis-Rhéde, née sur le territoire de notre pays au XIXe siècle. Depuis lors, il vient chaque année, même plusieurs fois par an en Roumanie pour y séjourner, mais ce n’est pas tout.



    On ne sait pas exactement combien de propriétés le prince Charles a acquises en Roumanie, mais il s’agit d’au moins une dizaine. Et quand je parle de propriétés, il faut entendre des maisons traditionnelles, anciennes, certaines plus que centenaires, qu’il a achetées. Ainsi, à Valea Zălanului, un hameau de 150 habitants du département de Covasna (centre), où le temps s’est arrêté et les gens vivent au rythme de la nature, il achète une, puis deux, puis trois et, selon certains, même une quatrième maison de plus de cent ans. Préoccupé par la conservation du patrimoine, des traditions et par la promotion du tourisme durable, il les a rénovées avec les mêmes matériaux que ceux qui avaient été utilisés à l’origine et les mêmes techniques, les a aménagées avec des objets traditionnels authentiques, mais les a aussi équipées de salles de bains tout confort et elles peuvent être louées. Le magazine Vanity Fair a fait un classement des plus belles maisons du monde parmi lesquelles figure une de ces propriétés. Le prince Charles a aussi quelques maisons à Breb, un village traditionnel du Maramureş (nord).



    Il a créé une fondation pour soutenir les communautés rurales du pays. En 2015, l’héritier de la Couronne britannique a créé une autre fondation avec pour mission de protéger le patrimoine architectural du pays et de soutenir le développement rural et le développement durable. Cette fondation offre des programmes gratuits de formation aux métiers traditionnels qui avaient quasiment disparu.



    Le prince a également acheté des maisons traditionnelles aussi dans le village de Viscri, listé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce village a une église fortifiée saxonne dont la construction a commencé au XIIe s. Il entendait ainsi sauver le patrimoine architectural transylvain, mais aussi le style de vie et les métiers traditionnels. Viscri est maintenant hautement touristique, et son église a été listée parmi les plus belles du monde par la publication The Telegraph.



    Il s’est beaucoup investi dans la conservation des monuments historiques, dans des villages saxons de Transylvanie, fondés au XIIe siècle, dont certains figurent aujourd’hui sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, mais non seulement. Ainsi, en trois ans, la fondation a investi dans ces activités un million de livres sterling, rénovant des édifices représentatifs avec les mêmes matériaux et les mêmes techniques. Un exemple, c’est l’Eglise de la Dormition de la Mère de Dieu de Strei, un monument historique de l’art roman du XIVe s.



    Lorsqu’il vient en Roumanie, l’héritier de la Couronne britannique aime se balader en pleine nature, rencontrer les villageois, et se donne pour tâche de promouvoir les produits traditionnels de ces villages. L’idée, c’est de créer un circuit économique autour de ces monuments pour permettre aux habitants d’avoir des emplois. Ainsi, les chaussettes traditionnelles tricotées par les femmes de Viscri sont exportées en Allemagne et de là, ailleurs en Europe occidentale.



    La fondation du prince se propose de sauver une église vieille de 800 ans, celle de Drăuşeni, au département de Braşov ; à cet effet, un plan a été élaboré. Il prévoit la rénovation de l’église, la construction d’un café, de places d’hébergement et d’ateliers de métiers traditionnels. C’est un projet pilote. S’il fonctionne, il sera étendu à d’autres monuments médiévaux en péril. Il finance par ailleurs la rénovation d’une église en bois du département d’Arad, celle de Luncşoara, mais aussi de deux autres dans le département de Mureş : celles de Curtelnic et celle de Bălăuşeri.



    Nombre de ces projets sont sélectionnés par l’Association L’Ambulance des monuments, dont nous vous avons déjà parlé sir nos ondes, et qui bénéficie du soutien financier du prince Charles. Une maison fortifiée du département de Gorj a également été restaurée ainsi. Ce ne sont que quelques exemples des activités des fondations du prince de Galles en Roumanie.



    En 2011, le prince Charles commente le documentaire Wild Carpathia, du réalisateur britannique Charlie Ottley — un documentaire fabuleux sur la Roumanie. Pour la petite histoire, entre temps, Charlie Ottley a acheté une maison traditionnelle et a emménagé en Transylvanie ! En 2020, en pleine pandémie, dans un autre film commenté par lui, le prince Charles a exhorté les Roumains à passer leurs vacances en Roumanie et à y découvrir « les richesses incroyables » de ce pays. Il avoue être venu pour la première fois en Roumanie une vingtaine d’années auparavant et y avoir découvert un pays « étonnant », qui occupe depuis lors une place à part dans son cœur, et qu’il « se sent chez lui ici » à chaque visite. « La Roumanie est un pays étonnamment divers, dit-il, du delta du Danube, la zone humide la plus grande et la plus sauvage d’Europe, aux forêts, aux sources et aux monastères de Bucovine, de Moldavie et du Maramureş, aux collines des Apuseni ou aux étendues inhabitées de Harghita, aux précieuses collections des musées de Bucarest ou à la beauté sauvage du défilé des Portes de fer, aux châteaux, aux montagnes et aux villages saxons de Transylvanie ou aux vallées reculées du Banat et de la Crişana. Une si riche diversité naturelle et culturelle réunies sous le même drapeau est remarquable et c’est une des caractéristiques qui font de la Roumanie un coin à part de l’Europe. »



    Et le prince Charles déclare qu’il regrette que la pandémie ne lui ait pas permis de voyager en Roumanie, mais il continuera à plaider pour la protection des « trésors uniques » de la Roumanie. Bien entendu, la presse roumaine parle de chaque voyage ou séjour du prince en Roumanie, et de toutes ses activités.

  • Des traditions qui perdurent

    Des traditions qui perdurent

    Aujourd’hui nous parlons traditions.
    Souvent, les fêtes religieuses se superposent aux fêtes archaïques. C’est le
    cas, entre autres, des célébrations qui marquent le début du carême de Pâques. En
    Roumanie ces fêtes s’appellent « Lăsata secului », une sorte de Mardi
    Gras, si vous voulez.








    Le printemps venu, les Roumains
    célèbrent par exemple la « Journée des coucous », une tradition très ancienne
    encore vivante à Brăneşti, près de Bucarest. Une fête si importante pour les
    habitants de cette petite ville qu’ils ont fait de leur mieux pour la
    préserver, raconte M Marius Ovidiu Sebe, professeur de géographie et chef de l’Association
    culturelle Brăneşti.






    Marius Ovidiu Sebe : « En 2013, nous avons conclu un partenariat avec les institutions
    importantes de la ville afin de sauvegarder cette tradition. Concrètement, il s’agit
    d’impliquer les établissements scolaires en les invitant à former des groupes
    de « coucous » et à participer à un festival censé ressusciter cette
    tradition qui, malheureusement se dégradait d’une année à l’autre ; en
    fait, elle risquait de disparaître. Cette année, la pandémie qui nous affecte
    tous n’a pas épargné cette coutume. L’année dernière nous avons réussi à la célébrer,
    le 2 mars, juste avant le confinement. Le festival a accueilli des invités de l’étranger
    et ce fut une édition extraordinaire. Cette année, en raison des restrictions
    imposées, il a été carrément impossible d’organiser quoi que ce soit. Les rues
    de Brăneşti étaient vides à l’exception d’un petit groupe de « coucous
    » qui a défilé comme à l’accoutumée juste pour promouvoir la tradition, en
    respectant toutes les normes de distanciation sociale, dont le masque. Alors
    que l’année dernière il y avait eu des centaines de « coucous » dans
    les rues. »








    Ce fut quand même une bonne
    occasion de débattre de cette tradition en ligne, lors d’un symposium qui est
    devenu lui aussi traditionnel, comme nous le dit notre invité, Marius Ovidiu
    Sebe. Il nous explique concrètement en quoi consiste la tradition des « Coucous
    » de Brăneşti : « Les « Coucous » sont de jeunes hommes mariés,
    costumés en vêtements de femmes, portant une ceinture aux clochettes, un masque
    sur le visage et une sorte de fichu sur la tête. Ils sautent et dansent et font
    du bruit avec leurs clochettes, une sorte de balai à la main, ou plutôt un
    bâton avec un fil attaché, au bout duquel il y a une chaussure traditionnelle
    appelée « opincă ». Ils parcourent les rues du village pour chasser les
    mauvais esprits, en frappant sur les épaules toute personne rencontrée, pour qu’elle
    soit en bonne santé toute l’année. Cette tradition fait partie des célébrations
    d’avant le carême de Pâques, elle est une des plus anciennes, censée marquer
    aussi le passage à une nouvelle année végétale. »








    Voilà donc une tradition qui
    a failli disparaître et qui survit toujours grâce à une poignée de personnes
    très motivées de la commune de Brăneşti, malgré toutes les difficultés imposées
    par la pandémie.








    Direction maintenant le delta
    du Danube, pour découvrir une autre tradition de printemps. A Enisala, dans le
    nord de la Dobroudja, parmi les communautés locales de Russes, une autre fête
    marque le début du carême. Les Russes des communes de Sarichioi et Jurilovca
    ont célébré « la Fête du pardon » près de la citadelle d’Enisala par un
    spectacle folklorique. C’était la dernière semaine avant le début du carême de Pâques.






    Davantage de détails avec
    Catalin Tibuleac, président de l’Association de gestion du tourisme dans le
    delta du Danube : « Cette première fête, en partenariat avec la mairie de
    Sarichioi et de Jurilovca, a été marquée par les mesures de sécurité sanitaire
    en place. Et pourtant, la Fête du pardon a été une raison de joie, une occasion
    pour les deux grandes communautés russes du delta du Danube de se réunir. En
    effet, deux groupes représentatifs des deux communes se sont réunis près de la
    cité, à Enisala, afin de fêter la Maslenita et de marquer la fin de l’hiver et
    le début du printemps. D’habitude, cette fête est également connue sous le nom
    de la Fête des crêpes, parce que les crêpes au fromage sont des produits
    gastronomiques spécifiques que l’on prépare et l’on mange à cette occasion. En
    effet, chaque année, les Russes lipovènes marquent la fin de l’hiver et le
    début du printemps la veille du carême. La Maslenita constitue en fait une
    occasion de demander pardon aux autres, une raison de se réjouir, de chanter et
    de se réunir au sein de la famille. C’est une tradition préservée depuis
    plusieurs centaines d’années, que les Russes lipovènes respectent rigoureusement.
    Les vêtements traditionnels des Russes sont pleins de couleurs, il s’agit de
    robes décorées de fleurs, alors que les habits des hommes sont extraordinaires.
    S’y ajoutent les chansons traditionnelles tout à fait spéciales. »






    Les 14 minorités qui
    constituent ce conglomérat qu’est le delta du Danube cherchent à préserver
    toutes les traditions de la région, explique Catalin Tibuleac, président de
    l’Association de gestion de de la destination touristique delta du Danube, qui
    ajoute que : « Cette année, les conditions de sécurité sanitaire et de
    prévention nous ont imposé des restrictions majeures, et par conséquent la
    réunion des deux communautés de Sarichioi et de Jurilovca s’est réalisée en
    ligne, en visioconférence. Nous espérons que l’année prochaine, cette fête sera
    organisée d’une manière beaucoup plus ample, dans le contexte post-pandémie, et
    que nous pourrons présenter en détail ces fêtes et traditions superbes. Nous
    invitons à y participer tous ceux qui souhaitent fêter le printemps. C’est
    également une excellente occasion de donner le coup d’envoi à la saison
    touristique. Nous invitons donc tous les passionnés de nature et du delta du
    Danube à visiter cette contrée. »






    Voilà, amis auditeurs,
    comment, malgré la pandémie et les nombreuses restrictions, en Roumanie les
    traditions authentiques demeurent toujours d’actualité. (Trad. Valentina Beleavski, Alex Diaconescu)

  • 24.06.2021

    24.06.2021




    UE -
    Les chefs européens d’Etat et de gouvernement se réunissent, aujourd’hui et
    demain, à Bruxelles, pour le Conseil européen d’été. La Roumanie sera représentée
    par le président Klaus Iohannis. A l’ordre du jour de la réunion : la
    gestion de la crise de la Covid-19 au niveau de l’Union, la relance économique,
    les migrations, tout comme les relations entre l’Union européenne et la Turquie
    et, respectivement, la Fédération russe. Le président roumain participera
    également au sommet de la zone euro qui aura lieu demain, 25 juin, où les
    dirigeants européens discuteront des défis économiques pour la zone euro au
    lendemain de la crise sanitaire. Ils feront aussi le point sur l’union bancaire
    et l’union des marchés des capitaux au niveau européen. Selon un communiqué de
    l’administration présidentielle, Klaus Iohannis va décorer aujourd’hui Donald
    Tusk, le président du Parlement européen, au siège de la Représentation
    permanente de la Roumanie auprès de l’Union européenne à Bruxelles.




    Diplomatie
    – Le
    ministre roumain des Affaires étrangères Bogdan Aurescu démarre aujourd’hui une
    tournée régionale de trois jours au Caucase Sud, accompagné par les chefs des
    diplomaties d’Autriche, Alexander Schallenberg, et de Lituanie, Gabrielius
    Landsbergis. L’action vise à renforcer le profil géopolitique de l’UE dans son
    voisinage et d’accroitre son implication dans la résolution des conflits
    prolongés de la région. Le déplacement comprend des visites en Azerbaïdjan, en
    Arménie et en Géorgie. Les trois ministres auront des rencontres à Bakou,
    Erevan et Tbilissi, avec des réceptions au sommet et des consultations élargies
    avec leurs homologues des pays visités. Cette visite donnera un signal fort en
    matière d’ouverture et d’intérêt de l’Union européenne à soutenir une
    coopération élargie entre les pays du Caucase Sud, y compris par
    l’intermédiaire du Partenariat oriental. Le ministère des Affaires étrangères
    de Bucarest souligne que le Caucase Sud est une zone d’intérêt géopolitique
    prioritaire pour la Roumanie, et que la résolution des conflits prolongés de la
    région de la mer Noire constitue un objectif stratégique pour le pays.

    Coronavirus -
    Une nouvelle tranche de 60 000 doses de vaccin anti-Covid-19
    Johnson&Johnson, qui ne nécessite pas de rappel, est arrivé en Roumanie. Le
    nombre des contaminations est toujours bas et les hôpitaux sont en train de
    préparer leur réouverture pour traiter les malades non-Covid. 68 nouveaux cas
    de contamination ont été rapportés ce jeudi, sur 28 000 tests effectués au
    niveau national. 145 décès ont également été rapportés, mais seulement 7 datent
    des dernières 24 heures, les autres 138 étant des décès survenus l’année
    dernière ou début 2021 et qui n’ont pas été rapportés à temps. Depuis le début
    de la pandémie, 32 771 personnes sont décédées des suites de l’infection avec
    le nouveau coronavirus.

    Média -
    Les bureaux réunis du Sénat et de la Chambre des députés de Bucarest ont nommé
    ce matin Ramona Săseanu et Liviu Popescu en tant que directeurs généraux par
    intérim de la Télévision et de la Radio publiques pour une période de 60 jours.
    Les deux avaient été nommé à ces mêmes fonctions le 11 mai, par le Parlement,
    après que les deux chambres réunies avaient rejeté les rapports d’activité pour
    2017, 2018 et 2019 des deux institutions. Le 17 juin, la Cour constitutionnelle
    de la Roumanie avait déclaré recevable la saisine formulée par le Parti
    social-démocrate (d’opposition) et a jugé inconstitutionnelles les décisions du
    Parlement concernant la désignation des directeurs généraux par intérim des
    deux institutions médias. Le président de la Chambre des députés, Ludovic
    Orban, a précisé que la procédure d’aujourd’hui fait suite à la décision de la Cour
    constitutionnelle et que son but est d’assurer la gestion courante de la Radio
    et de la Télévision publiques.




    Education -
    Les élèves roumains en dernière année de collège ont eu ce matin l’épreuve de
    mathématique de l’Evaluation nationale, l’équivalent du Brevet français en
    Roumanie. Mardi, ils ont eu l’examen de langue et littérature roumaine. Environ
    94% des quelques 130 000 élèves inscrits sur les listes se sont présentés à
    cette première épreuve, un pourcentage plus élevé que celui l’année dernière. Demain,
    les élèves appartenant aux minorités nationales vont plancher sur l’épreuve de
    langue et littérature de leur langue maternelle respective.


    Blouse
    roumaine
    – Chaque année, le 24 juin marque la Journée universelle
    de la blouse roumaine – la « ie » – pièce emblématique du costume traditionnel
    et symbole international de la culture roumaine. Cette année, la ie est fêtée
    dans plus de 50 pays, par les missions diplomatiques roumaines, par les musées
    ou autres institutions culturelles, ou tout simplement par les communautés
    roumaines. C’est une communauté en ligne, « La Blouse Roumaine », qui a lancé
    cette journée de la blouse en 2013. Cette année, ils ont choisi pour thème la
    nature et l’artisanat, pour faire réfléchir à la relation que cette pièce
    d’habillement entretien avec la nature, en termes d’inspiration, de motifs, de
    matière première ou, encore, de rituels.






    Météo
    – Vigilance
    rouge canicule aujourd’hui et demain dans sept départements de l’ouest et le
    nord-ouest de la Roumanie, où sont attendus des pics de chaleur à 41 °C. Dans
    le reste du pays, les maximales iront de 33 à 37°C et des taux élevés
    d’humidité, ce qui rendra les températures particulièrement difficiles à
    supporter. Des orages et des pluies torrentielles sont attendues sur la moitié
    est du pays, notamment dans l’après-midi et en soirée. A Bucarest, il faisait
    30° à midi, avec une température maximale attendue de 34°.

  • Jacques Augustin (France) – Une femme peut-elle choisir librement son mari?

    Jacques Augustin (France) – Une femme peut-elle choisir librement son mari?

    Oui, Jacques, une femme est tout à fait libre de choisir son mari. Le mariage est le deuxième grand événement dans la vie d’une personne, après la naissance. Dans la vision traditionnelle roumaine, le mariage ou les noces s’entendent comme un passage à une autre étape de la vie, qui marque l’accès des époux dans la vie sociale, leur intégration à la communauté. Le mariage est précédé ou non par des fiançailles. La tradition veut que le futur marié aille avec ses parents chez la future mariée pour demander sa main aux futurs beaux-parents. Une fête peut être organisée pour les fiançailles ou pas. Aujourd’hui, chacun fait comme il l’entend.



    Une obligation particulièrement importante, c’est de choisir les témoins de mariage, qui sont considérés les guides spirituels des futurs époux dans le mariage. Selon la tradition, les témoins ont un rôle essentiel d’abord dans le mariage civil, qui ne peut pas avoir lieu à défaut, ensuite dans le mariage religieux, s’il est organisé, à la noce, et dans toute la vie des futurs époux. Il convient de tenir compte d’une série de critères dans le choix des témoins, mais aussi des devoirs financiers qui leur incombent, et qui ne sont pas des moindres.



    Pour pouvoir célébrer le mariage civil, les futurs époux doivent satisfaire à certaines conditions, par exemple que l’homme ait au moins 18 ans, et la femme au moins 16, qu’ils ne soient pas déjà mariés — eh oui ! La femme peut seulement se marier à 16 ans « pour des motifs justifiés ». La bigamie et la polygamie sont des infractions conformément au Code pénal roumain. A noter également qu’en Roumanie, les mariages entre des personnes du même sexe sont interdits. En vue de passer devant l’officier d’état civil, les futurs mariés sont tenus de soumettre des certificats médicaux sur leur état de santé et de faire personnellement une déclaration de mariage à la mairie, qui est affichée et devient publique. Ils obtiennent alors une date et une heure pour la célébration du mariage civil. Deux témoins doivent nécessairement être présents. A Bucarest, la cérémonie dure très peu, peut-être 2-3 minutes, et vu la pandémie, seules 8 personnes ont le droit d’accéder à la salle où le mariage est célébré : les mariés, leurs parents et les témoins. L’officier d’état civil demande à chaque futur marié s’il souhaite prendre pour époux/épouse l’autre ; une fois qu’ils ont dit oui, ils sont déclarés mariés, signent dans le registre et obtiennent l’acte de mariage. Ce document crée des obligations légales entre les mariés. Le capitaine d’un bateau ou d’un avion a aussi le droit d’unir deux personnes. Le texte de la célébration du mariage est fixé par le Code de la famille. Toutefois, si l’officier d’état civil connaît le couple, il peut aussi tenir un discours, par exemple.



    En sortant de la salle où le mariage civil est célébré, la coutume veut que les invités apportent des fleurs et qu’ils fassent une voûte avec ces fleurs, sous laquelle passent les mariés. Les invités chantent « La mulţi ani » – c’est un souhait que l’on fait à beaucoup d’occasions en Roumanie — aux anniversaires, à la Nouvelle Année et après, quand on se voit, aux mariages… Au moment où les mariés passent sous la voûte de fleurs, il est coutume que les invités jettent des poignées de riz ou de blé pour la fertilité du couple. Cela vaut aussi pour le moment où les mariés sortent de l’église après la célébration du mariage religieux. Selon les régions, les familles des mariés offrent aux invités de petits gâteaux secs sucrés et salés et du champagne/vin mousseux. Toutefois, avec la pandémie, l’alcool n’est plus autorisé dans ces enceintes. Au regard de la loi, c’est le mariage civil qui est reconnu par l’Etat.



    La nouvelle famille peut choisir de célébrer un mariage religieux aussi ou pas. Il faut avoir l’acte de mariage civil en vue du mariage religieux. Ce dernier s’accompagne de différents rituels et d’éléments festifs, selon les régions, selon la culture et la position des époux dans la société. Dans les villages, il y a toute sorte d’us, coutumes et superstitions à observer à cet effet, notamment pour la chance, la bonne entente, la prospérité, la réussite et le bien-être des époux dans leur mariage. En Roumanie, les noces sont célébrées avec beaucoup de faste et de joie. Certaines des traditions à respecter sont très anciennes, certaines visent à amuser les mariés, mais aussi les convives. Je vous parlais des témoins ; ils devront payer le voile de la mariée, les cierges et le prêtre qui va célébrer le mariage. Et ce sont encore les témoins qui offriront le plus grand cadeau de noces.



    Si les futurs époux choisissent de respecter les traditions, il y en a dès l’habillement des mariés dans les vêtements de cérémonie jusqu’à la fin de la noce, et d’autres à observer toute la vie. La témoin de mariage fixe le voile à la mariée. La mariée porte une robe blanche si c’est le premier mariage et un bouquet qui normalement est offert par le marié. La témoin de mariage est censée offrir un gâteau de la mariée (turta miresei) à ceux qui sont présents. A l’église, la célébration du mariage dure 3 heures en Transylvanie, alors qu’à Bucarest, j’ai même assisté à un mariage en 20 minutes ! C’est dire que ça m’a marquée, j’ai même été choquée ! Le prêtre unit les jeunes et leur accorde la bénédiction du Seigneur. Le service religieux commence par la messe de fiançailles. Les époux vont porter des couronnes à un moment donné — symboles de la dignité et de l’honneur. Les témoins allument des cierges spéciaux et ornés pour l’occasion. Chaque moment a une signification. Bien sûr, à un moment donné, les alliances sont passées aux doigts des époux. Le prêtre fait déguster du vin aux mariés de la même coupe, ce qui symbolise la douceur de l’amour et de la joie qu’ils vont partager.



    Après le mariage à l’église, on va au restaurant. Les noces durent d’habitude jusqu’au matin, avec des moments et des superstitions à observer — ou pas. A l’entrée, on offre le champagne. Le menu, très riche, est choisi d’avance par les mariés. Ces derniers doivent danser une danse, ils doivent l’avoir exercée à l’avance aussi. Au moment de servir le gâteau des mariés, la mariée lance son bouquet en direction des jeunes filles célibataires, en se tenant le dos vers ces dernières, et on dit que celle qui l’attrape sera la prochaine mariée. A minuit, la mariée change de tenue. Aussi, la témoin enlève le voile et lui met un fichu — elle est désormais mariée. A certains endroits, des noceurs volent la mariée et alors le témoin et le marié doivent faire ce qu’on leur demande — parfois des choses drôles – ou leur donner de l’argent pour qu’ils la rendent.



    En fonction du degré de parenté et d’amitié avec les mariés, de l’endroit choisi pour la célébration (soit le coût du menu et de la musique), mais aussi des revenus de l’invité en question, les invités offrent aux mariés, au moment de se retirer de la fête, une enveloppe contenant une somme d’argent conséquente. Il y a même un site pour ne pas se tromper ! Par exemple, pour un mariage célébré à la campagne, nettement moins cher qu’en ville, si c’est votre meilleur ami, un couple offrira 300 euros. Les témoins de mariage – au moins 600 euros à Bucarest, et du reste, on a entendu tous les chiffres, pas de limite supérieure.



    Voilà, je vous ai parlé, en grand, du mariage civil et aussi du mariage orthodoxe en Roumanie. Je vous disais qu’une femme choisit librement son mari, sauf peut-être dans le cas des mariages forcés qui sont pratiqués par certains Roms, qui ont l’habitude de marier leurs enfants en bas âge, sous couvert de faire une fête. C’est interdit, bien sûr. Je ne m’attarderai pas plus, car les pratiques sont très différentes d’une région à l’autre, et chaque couple choisit celles qu’il entend respecter, mais je pense vous avoir quand même donné une bonne idée de la manière dont le mariage se célèbre en Roumanie.

  • Visite du département de Bistrița-Năsăud

    Visite du département de Bistrița-Năsăud

    Aujourd’hui nous voyageons dans le centre-nord de la Roumanie et plus précisément au département de Bistrița-Năsăud, pour découvrir les monuments les plus importants du chef-lieu, la ville de Bistriţa, mais aussi les autres sites du comté. Donc si vous êtes à la recherche d’un séjour de détente ou bien de vacances actives, c’est dans cette partie de la Roumanie que vous trouverez des offres pour tous les goûts et pour toutes les bourses. Ovidiu Bozbici, conseiller au Service de tourisme de la mairie de Bistriţa, nous propose de commencer notre tour par un monument-symbole de la ville : « Nous commençons par l’Eglise évangélique de Bistriţa, le principal monument de la ville, qui a une tour haute de 75 mètres. Depuis 2013, elle est équipée d’un ascenseur, donc entièrement visitable par les touristes. Ceux-ci peuvent monter jusqu’à une hauteur de 45 mètres, d’où ils peuvent admirer un superbe panorama de la ville. L’église fut bâtie au début du 14e siècle et sa construction s’est étalée sur une cinquantaine d’années. Au fil du temps, l’édifice a connu toute une série de rénovations. A présent il fait l’objet d’un chantier de rénovation à l’aide de fonds européens d’une valeur de quatre millions d’euros et nous espérons que les travaux se terminent avant la fin de l’année. »

    La citadelle de Bistriţa est une des cités fortifiées transylvaines les plus connues, telles Sighişoara, Braşov et Sibiu. Ovidiu Bobzici, conseiller au Service de tourisme de la mairie de Bistriţa, précise : « L’ancienne citadelle de Bistriţa disposait initialement de 18 tours et bastions à rôle défensif. Ces constructions étaient situées le long des remparts. Pour sa part, la muraille était renforcée par une douve. A présent, sur l’ancienne fortification, une seule tour a survécu, celle des tonneliers, haute de quelque 18 mètres. Actuellement, elle accueille des expositions d’artistes locaux. Puis il y a le complexe Sugălete, qui accueillait jadis les artisans de la ville de Bistriţa qui travaillaient le métal. C’est un complexe unique en Roumanie, une série de 13 immeubles. La construction avait démarré en 1480 et a continué jusqu’en 1520. Bistriţa était connue et reconnue notamment grâce aux orfèvres qui travaillaient des métaux semi-précieux et précieux. Les minerais étaient extraits des mines de Rodna, à une soixantaine de kilomètres de la ville. Les documents anciens font état du fait que les princes régnants moldaves s’y approvisionnaient avec toute sorte de bijoux, d’outils agricoles et d’armes. Et si je viens de mentionner Rodna, je dois préciser que Bistriţa a été mentionné pour la première fois dans un document de l’an 1241. Et voilà que cette année, en 2021, nous célébrons les 800 ans depuis la première mention documentaire, qui coïncide en fait avec la grande invasion tartare. Ils sont venus et vaincu la vieille citadelle de Rodna, après quoi ils sont arrivés à Bistriţa, en 1241, où ils ont tué 6 mille habitants. Cela fait état du fait que Bistriţa était une ville très peuplée. »

    Sur le territoire du département de Bistriţa-Năsăud se trouvent toute une série de musées qui valent la peine d’être visités afin de découvrir le riche passé de cette région ainsi que ses métiers et ses traditions. Ovidiu Bozbici : « Le Musée départemental possède une section d’ethnographie et une autre d’histoire naturelle. Il y a la Maison de l’orfèvre, qui est un des principaux monuments de la ville, rénovée à son tour et qui abrite actuellement le Centre allemand. Il s’agit d’une maison construite entre 1560 et 1563 par le même artisan qui a participé à la construction de l’église évangélique. La maison Andread Beuchel est un autre immeuble assez ancien, situé dans le centre-ville. Elle a appartenu à un des premiers juges de la ville de Bistriţa, qui est entré en conflit avec les puissances de l’époque et c’est pourquoi il fut décapité. Bistriţa est également connue pour son multiculturalisme. Il y a une église évangélique, des églises orthodoxes, une église catholique, une autre uniate et enfin une église réformée. Bistriţa compte quelque 80 mille habitants, selon le recensement le plus récent. »

    Les passionnés de tradition et de folklore peuvent visiter aussi la contrée de Năsăud, la commune de Salva, explique Ovidiu Bozbici, conseiller au Service de tourisme de la mairie de la ville de Bistria. « La ville possède un musée ethnographique exceptionnel et c’est également là qu’il existe un musée des vêtements traditionnels. L’artisane basée ici et connue à travers la Roumanie a non seulement conservé d’anciens vêtements roumains, mais elle produit aussi des chapeaux à la plume de paon, qui est archi-connue en Roumanie. Les touristes peuvent se rendre ensuite à Sângeorz-Băi. Ses eaux minérales sont connues pour le traitement des maladies gastriques. Pour une cure d’air très pur, il y a la nouvelle station touristique de Colibiţa, où les touristes peuvent pratiquer des sports aquatiques, l’escalade et le rafting. Une station nouvelle est à retrouver à Băile Figa, de Beclean, à quelque 38 kilomètres de Bistriţa. Hormis les eaux salées, aux qualités curatives, la station propose aussi des bains de boue et des piscines flambant neuves. C’est pourquoi Figa a été déclarée station touristique d’intérêt local. »

    Evidemment, le tourisme est une des priorités de la ville de Bistriţa-Năsăud. Les projets du domaine ont été démarrés par le biais de fonds européens à l’aide desquels 12 des anciens passages piétons de la ville ont été réhabilités. La ville est renommée de ce point de vue et c’est d’ailleurs pourquoi elle a obtenu le renom de Ville des passages. Mais les projets ne s’arrêtent pas là, affirme Ovidiu Bozbici : « Nous déroulons un projet d’envergure qui s’appelle la Cité de Bistriţa qui se propose de rénover la muraille de l’ancienne citadelle et quelques-uns des principaux bastions. Puis il y a aussi un projet mené par l’Eglise évangélique. Il se propose de rénover entièrement cet immeuble, qui sera inséré au circuit touristique. Un autre projet, qui fait débat actuellement, s’appelle Intelligence Cities Challenge. Nous essayons ainsi de revitaliser le centre historique pour qu’il ressemble au centre-ville d’une bourgade médiévale. »

    Donc si vous souhaitez un séjour consacré aux loisirs ou bien des vacances actives, Bistriţa-Năsăud vous attend nombreux. Pour d’autres informations sur les tarifs des d’hébergement et les itinéraires personnalisés, mais aussi pour obtenir des cartes et des brochures, n’hésitez pas à vous arrêter au Centre national d’information touristique, ouvert durant la semaine au cœur de la ville de Bistriţa. A bientôt et bon voyage !

  • Traditions pascales des orthodoxes de Roumanie

    Traditions pascales des orthodoxes de Roumanie

    La Semaine sainte, c’est-à-dire la dernière semaine avant Pâques, débute après le Dimanche des Rameaux, dernier dimanche précédant le dimanche de Pâques, et culmine par le Vendredi saint, pour faire ensuite place à la joie de la nuit de la Fête de la Résurrection.





    L’ethnologue Florin-Ionuţ Filip Neacşu nous éclaire sur les multiples significations des fêtes pascales pour les chrétiens d’Orient, et notamment pour ceux qui vivent en Roumanie : « Pâques représente la fête la plus importante des Roumains et, plus largement, de tous les chrétiens orthodoxes. Par rapport aux autres chrétiens de l’Ouest de l’Europe, où la fête de Noël demeure primordiale, pour les croyants de Roumanie, de Russie, d’Ukraine, de Grèce, mais aussi de Syrie, de Palestine ou d’Egypte, Pâques est la fête la plus importante du calendrier. Pendant les premiers siècles de l’ère chrétienne, les apprentis des premiers apôtres sont arrivés dans ce qu’était alors le territoire de la Roumanie actuelle, dans la région de Dobroudja, qu’ils ont traversée. C’est probablement à ce moment-là que Pâques est devenue une fête particulièrement importante. Selon certains ethnographes et historiens roumains, il est probable à ce que Pâques ait cannibalisé d’autres fêtes païennes, communes aux peuples thraces et géto-daces, et qui marquaient l’arrivée du printemps et le renouveau de la nature. Mais parce que l’essence du christianisme est concentrée dans le miracle de la Résurrection du Seigneur, elle fait que la fête de Pâques soit devenue la plus importante fête des peuples qui vivent à l’Est de l’Europe et de la Méditerranée. En 1925, l’Eglise orthodoxe de Roumanie a été élevée au rang de Patriarcat. Depuis lors, la fête de la Résurrection a lieu à minuit, et c’est des mains du patriarche que les croyants prennent la lumière symbolisée par les cierges allumés. »





    Peindre les œufs de Pâques et préparer les mets traditionnels constituent les occupations principales des ménages roumains durant cette période. La région de Maramureş (région historique, située dans le nord de la Roumanie) est peut-être la région où les traditions liées aux fêtes pascales sont le mieux respectées.





    Delia Suiogan, ethnologue à l’Université du Nord de Baia Mare, raconte la manière dont se déroule la Semaine sainte dans le respect des traditions : « Le lundi de la Semaine sainte on va aérer les vêtements, on les sort au soleil, car l’habit doit se renouveler, et le soleil a depuis toujours cette qualité de pouvoir purifier. Les premiers jours de la Semaine sainte sont donc destinés au nettoyage, de fond en comble. Dans les maisons en torchis d’autrefois, les locataires réparaient le sol et les murs. Puis, à partir du Jeudi saint, on commence à préparer les mets pour la grande fête pascale. Car le Vendredi saint il est généralement défendu de pétrir la pâte ou d’utiliser le four, alors tout ce que l’on prépare se doit d’être prêt dès jeudi. Le jeudi avant Pâques est d’ailleurs appelé le Jeudi des œufs peints, car c’est le jour où on fait cette activité. Mais c’est aussi le moment de faire la charité en souvenir des trépassés, ou encore de faire la paix avec tout le monde. Il n’y a pas de règle à faire don des œufs peints à l’occasion. Les œufs peuvent aussi être crus, mais il est important que tout le monde, les familles pauvres comme les autres, puissent fêter dignement la Résurrection du Seigneur. Le Vendredi saint est, depuis toujours et sans exceptions, un jour de repos. Il est censé être un jour dédié à la méditation, à la prière. Il faut jeûner toute la journée, respecter sans faille le carême, pour racheter le pêché collectif d’avoir acculé le Sauveur au sacrifice suprême. Le samedi, l’activité reprend, on pétrit la pâte, on prépare le gâteau traditionnel de Pâques, sorte de galette, faite de pâte et de fromage frais. La confection de cette galette trouve ses origines dans un rite agraire. Elle contient des ingrédients d’origines à la fois végétale et animale, et ce mélange est supposé réaliser un transfert de puissance, de force, depuis le végétal et l’animal vers l’humain. Enfin, le sacrifice de l’agneau, qui a toujours lieu le samedi, est supposé symboliser le sacrifice du Rédempteur. La viande d’agneau est préparée de manière rituelle. Une sorte de pain de viande d’agneau préparée au four et appelé « drob » est servi en entrée, alors que le ragoût d’agneau aux oignons frais, appelé « stufat » constitue, avec l’agneau farci, le plat de résistance. »





    Aussi, dans la tradition roumaine, lors des fêtes religieuses on ne va pas consommer d’aliments, quelle que soit leur origine, avant de les avoir fait bénir. C’est donc que le panier de Pâques était ainsi une forme de bénédiction des mets qui allaient être consommés lors du repas de fête, lorsqu’il fallait respecter un certain code alimentaire dont, sans faute, l’œuf peint.



    Florin-Ionuţ Filip Neacşu, précise : « Dans toutes les régions du pays il est de coutume d’emmener à l’église les mets préparés pour le repas de Pâques, pour qu’ils soient bénis par les prêtres, avant de pouvoir les consommer. Il s’agit notamment des œufs de Pâques, peints notamment en rouge, et symbolisant vie et renaissance. Il s’agit paraît-il d’une vieille coutume d’origine celte ou thrace. Puis des plats traditionnels, et il ne faut pas oublier la « ciorba » d’agneau, une soupe aigre délicieuse. A l’instar des traditions pascales juives de Palestine, il est de coutume à ce que l’on sacrifie des agneaux, des moutons ou des chèvres. D’un point de vue étymologique le mot « Pâque » signifie « passage » en hébreu, et le terme a été repris par les chrétiens, vu comme un passage vers la lumière par la Résurrection. En Bucovine, en Bessarabie, en Moldavie et même dans la partie est de la Transylvanie, à côté du « cozonac » (sorte de gâteau traditionnel) les autres mets traditionnels sont le « drob » (terrine d’agneau au four), la galette traditionnelle, décorée d’une croix ».





    Dans la région de Maramureş on trouve une coutume qui a peu survécu dans les autres régions historiques du pays. Il s’agit de la bénédiction de la galette de Pâques et des mets qui seront servis le dimanche de Pâques, lors du repas rituel. Aussi, le jeûne se prolonge dans le Maramures pendant la nuit de samedi à dimanche. Ce n’est que le dimanche matin que l’on peut rompre le jeûne, lorsque les gens rapportent de l’église, à la fin de la messe de Pâques, qui ne s’achève qu’au petit matin, les plats que le prêtre a bénis. Aussi, la bénédiction des mets se fait selon un rituel particulier. Devant les églises, on peut observer la nuit de Pâques des rangées de croyants attendent avec leurs paniers joliment décorés des tissus aux motifs traditionnels, chacun portant les signes distinctifs de sa famille », précise l’ethnologue Florin-Ionuţ Filip Neacşu. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Des attractions touristiques dans le département de Mehedinti

    Des attractions touristiques dans le département de Mehedinti

    Nous visitons aujourd’hui le sud-ouest de la Roumanie, une zone touristique connue non seulement à travers le pays, mais aussi au-delà des frontières nationales : le département de Mehedinţi. On y trouve des loisirs pour tous les goûts – randonnées en nature, découvertes de grottes, alpinisme, rafting, équitation, cyclotourisme. Qui plus est, c’est là que le Danube entre sur le territoire de la Roumanie, entouré de quelques-uns de plus beaux paysages du pays, parsemés de nombreux vestiges historiques.

    Le département de Mehedinţi est reconnu pour ses beautés naturelles et les autorités locales font de leur mieux pour les mettre en valeur, comme nous le dit Aladin Georgescu, le président du Conseil départemental de Mehedinţi Les randonnées en bateau sur le Danube, les excursions en montagne ou encore la pêche sont autant d’activités intéressantes pour les touristes. Je vous invite avant toute chose de découvrir le Défilé du Danube (Clisura Dunarii), une région de plus en plus connue ces dernières années. Au début, c’était une destination recherchée pour le tourisme de week-end, mais l’année dernière déjà nos hôtels et gîtes ont reçu de nombreux touristes tout le long de la saison estivale. Le paysage y est très beau et c’est une véritable source d’énergie pour tous ceux qui nous rendent visite. Puis, il y a les collines rocheuses de Mehedinți. Le Parc naturel des Portes de Fer est le 2e en termes de dimensions en Roumanie. On y retrouve une fleur rare appelée « La tulipe jaune des Chaudrons », une espèce protégée par la loi, qui fleurit début mai et qui pousse sur les versants abrupts des Monts Ciucarul Mare, qui veillent sur les Grands Chaudrons du Danube. Je précise que c’est une fleur que l’on peut voir uniquement le long du fleuve, du bateau, lors d’un voyage sur le Danube.

    A part les beaux paysages et les plantes rares, ça vaut vraiment la peine de aussi découvrir les grottes et les monastères de Mehedinţi. Dans les gîtes, vos hôtes seront heureux de vous recommander un programme spécial, pour s’assurer que vous passez des vacances de rêve. Aladin Georgescu nous fait plusieurs autres suggestions : Dans le Défilé du Danube, on peut visiter la grotte de Ponicova, avec ses galeries spectaculaires qui communiquent entre elles, ou encore celle de Veterani, qui avait était habitée il y a plus de 4 000 ans. Je vous assure que ça vaut la peine de les visiter toutes les deux. Une sortie en bateau sur le Danube vous permettra de voir le barrage des Portes de fer et les Chaudrons du Danube, où le fleuve s’étale en toute beauté entre les montagnes et les rochers. A ne pas rater non plus l’attraction touristique la plus visitée du Défilé du Danube : le visage de Décébale sculpté dans un rocher. C’est la sculpture en pierre la plus haute de Roumanie et la deuxième en Europe de par ses dimensions. C’est un objectif touristique que nous avons souhaité mettre en valeur dans une collaboration du Conseil départemental de Mehedinţi avec la Direction régionale des routes et ponts de Timisoara, en y assurant un éclairage architectural à part, aux côtés du pont de la baie de Mraconia, sis à la base de la sculpture.

    A ne pas rater non plus la grotte de Topolniţa, située dans la commune de Cireșul. C’est la 2e grotte de Roumanie du point de vue de la longueur, et la 16e au monde. Elle s’étale sur 24,5 km dont seulement 11 km peuvent être explorés. Elle a été déclarée monument de la nature et ne peut être visité qu’une seule journée par an, l’été, pendant quelques heures, lors de la fête qui porte le même nom. Nous arrivons maintenant à Drobeta Turnu Severin, le chef-lieu du département que nous visitons aujourd’hui. Aladin Georgescu, le président du Conseil départemental de Mehedinţi, nous sert de guide : A Drobeta Turnu Severin on peut visiter le Musée de la Région des Portes de fer, l’institution culturelle la plus importante du département. Le bâtiment est situé au bord du Danube, près des ruines du camp romain de Drobeta, au pied du pont de Trajan construit par Apollodore de Damas entre les années 103 et 105 pour permettre aux légions romaines de traverser le fleuve pour conquérir la Dacie. Ce pied de pont est le dernier témoignage de la plus impressionnante construction sur l’eau créée par l’Empire romain. Une maquette fidèle est à découvrir au Musée de la Région des Portes de fer. Parmi d’autres attractions historiques et culturelles à ne pas rater dans la ville de Drobeta Turnu Severin, je mentionnerais le Château des Arts, le Théâtre, la Cité médiévale – tous les trois ayant été modernisés par des projets financés de fonds européens, tout comme le Musée.

    Et les surprises ne s’achèvent pas là. C’est toujours au département de Mehedinţi que l’on trouve le seul pont routier naturel en service d’Europe. On l’appelle « Le Pont de Dieu », il est haut de 13 m et large de 9 m. Notre invité explique : Dans la zone de montagne il y a le Pont de Dieu, le plus grand pont naturel de Roumanie et le 2e en Europe. C’est le seul sur lequel on peut circuler. Puis, dans le nord du département, il y a la grotte Ponoarele et la Forêt de lilas, qui est une réserve botanique s’étalant sur 20 hectares. C’est là que la Fête du Lilas est organisée chaque année, début mai. Tous ces objectifs de la ville de Drobeta Turnu Severin et du nord du département de Mehedinţi ont inclus sur l’itinéraire Via Transilvanica et couvrent une centaine de km. De même, plusieurs trajets de randonnée sont à découvrir dans le Géo parc du Plateau de Mehedinţi. Tourisme de qualité, attractions touristiques historiques et culturelles sont autant de raisons pour visiter notre département. Les touristes seront bien servis de tous les points de vue, surtout que nous nous sommes adaptés aux normes imposées par cette période de pandémie afin de limiter tout risque sanitaire.

    Enfin, si vous vous passionnez pour les traditions et l’artisanat, il faut absolument faire une petite halte dans la localité de Șișești, la seule de Mehedinţi où l’art de la poterie est toujours vivant. Si bien que les maîtres artisans respectent encore les techniques utilisées jadis par les Daces, les ancêtres des Roumains. Puis, dans la localité de Ponoarele, c’est le costume traditionnel qui est à l’honneur. Là, les femmes en créent toujours, à la main, selon les traditions locales. Les blouses roumaines de Ponoarele sont connues pour leurs motifs spécifiques de la zone. Ce sont de véritables joyaux de l’artisanat roumain. Ceci dit, chers amis, nous espérons vous avoir donné plein de raisons pour vous rendre un jour dans le département de Mehedinţi, dans le sud-ouest de la Roumanie. (Trad. Valentina Beleavschi)

  • Traditional milling in rural area

    Traditional milling in rural area

    100 years ago, there were 367 traditional hydraulic installations in the upper basin of Mures River alone, with only three left at present, that form part of museum collections in Reghin and Sibiu. Scientific researcher Dorel Marc, with the Ethnography and Folk Art Section of the Mures County Museum, has found not only mills, but also many other devices made by peasants, which he included in a study entitled The traditional technical civilization and the peasant industries. Hydraulic installations in Mures area in the mid-20th century. The role of the miller in the life of the village is described in detail in the study.



    Dorel Marc: This craft that became, in time, a genuine folk industry, can be found today only in the large open-air museums in Romania, such as Astra Museum of Sibiu, Dimitrie Gusti Museum in Bucharest and the Museum in Sighetu Marmatiei. These tools are still remembered by our grandparents, as some highly ingenious technical devices. They can still serve as inspiration for contemporary engineers.



    First, there were the small hand mills, then, by using the force of waters, these mills developed a lot in the Middle Ages, first in the boyars’ households. In time, the peasants also earned the right to build mills in their own households. In the area of research, that is, the Mureş area, but also on Târnave, Dorel Marc found a number of particularities: “In 1956, when the Council of Waters made an inventory of the mills that were still functional, there were 400 mills in this area, of which 236 with a hydraulic wheel, 55 with two wheels and 5 with 3 wheels. But beyond these statistics, we must see milling as a phenomenon not only in economic terms, but also in social terms, since the role of the miller was very important in the rural community of the past. Many households became centers of traditional technical installations, in the sense that the same gutter, which brought water to the mills wheel, was also used to activate timber cutting, needed for constructions, or whirlwinds and oil presses. So in addition to the fact that the mill provided bread and polenta for the family, this complex system of installations served the entire household.



    The grinding mechanism consisted in two millstones, one fixed and one mobile, the latter having the role of rotating and crushing the grains. With the same mill, with the help of a separator, wheat and corn were ground, because with the help of that separator or screw, the moving stone was lifted from the fixed stone and, depending on the height, it gave the required granulation. The force of water, which pushed the large wooden wheel from the outside, was transmitted to the mechanism that guided the moving stone with the help of large belts, initially made of leather and later of rubber.



    The destiny of the miller families was sad, during the communist period, as they were declared ‘privileged, were persecuted, and their children banned from attending high schools. So the tradition remained a story. Dorel Marc plans to extend his research in the future: “I would like to continue this research related to the destinies of these millers, of these true owners, who were spread all over Romania.



    The researcher wants to make traditional values a genuine attraction for tourists: It would be nice if tourists could see how wheat flour and corn flour are obtained with the traditional mills, how seeds are crushed to obtain oil, how wool is washed only with the help of this centrifugal force, without detergents, without polluting the environment. Who knows? Maybe, in the future, ethnologists will be more involved in these actions aimed at reviving some crafts, because there are such initiatives from people who still adhere to traditions, who want to reconstitute some crafts. It is good to keep in mind that this should be done scientifically, so as to preserve their authenticity.



    In time, the mills and the milling activity have changed, so that after 1990, in some rural localities, mechanized, electric mills started to be used, particularly in agricultural production cooperatives. But just as homemade bread is less and less popular, village households are using mills less for grinding flour or corn and more for feeding the farm animals.



  • Au moins trois raisons pour visiter le comté de Bacau

    Au moins trois raisons pour visiter le comté de Bacau

    Bien le bonjour et soyez les bienvenus à une nouveau voyage en Roumanie. Aujourd’hui, RRI vous invite à découvrir un département qui a bénéficié ces derniers temps de peu de promotion touristique. Sis au beau milieu de la Moldavie, le comté de Bacau vous attend pour la découverte de toute une série de sites touristiques à ne pas rater. Horia Olinic, adjoint au directeur du Service de promotion du tourisme du département de Bacau, passe en revue plusieurs destinations de visites pas comme les autres : « Mentionnons premièrement la piste de ski de Slanic Moldova, mais aussi les stations de cure de Târgu Ocna et de Slanic Moldova, avec leurs sources minérales, ainsi que les monastères du 17e siècle se trouvant sur le territoire du département. Côté culture, c’est dans la ville de Bacau que se trouve la maison-musée George Bacovia (poète symboliste de la première moitié du 20e siècle qui a choisi comme pseudonyme littéraire le nom latin de la ville natale). Un peu plus loin, à Tescani, se trouve la maison musée de George Enescu, qui a vécu durant la même période pour devenir le musicien le plus important de Roumanie. »

    La station thermale de Slanic Moldova s’enorgueillit d’avoir été baptisée « La Perle de la Moldavie » grâce notamment à ses paysages alpins superbes, spécifiques à la région des Carpates orientales. S’y ajoute la piste de ski Nemira, qui malgré son niveau de difficulté très bas, attire de nombreux skieurs plutôt débutants, qui préfèrent notamment admirer les paysages de montagne. Situé dans l’ouest du massif Nemira, la réserve naturelle homonyme vise à protéger plusieurs centaines de plantes et d’animaux, dont l’edelweiss et la tormentille (Potentilla erecta). Parmi les animaux protégés dans la réserve figure l’ours brun, le loup, le hibou grand-duc et la salamandre de montagne.

    La réserve se trouve tout près de la ville de Târgu Ocna et s’avère l’endroit idéal pour les passionnés d’itinéraires de montagne et de tourisme rural. Sachez que si vous choisissez de visiter la réserve durant les mois d’automne, vous aurez probablement l’occasion d’entendre les cerfs bramer. Une autre expérience inédite. Une fois arrivés à Târgu Ocna vous devriez absolument visiter la mine de sel. Une journée entière passée dans une ancienne mine de sel implique normalement toute sorte d’activités sportives, des visites d’expositions d’art et des moments passés dans une église construite à l’intérieur.

    Côté sports et loisirs, mentionnons une grande piscine à eau salée. Quelques heures sous la terre, pour respirer l’air salé et extrêmement pur peuvent contribuer à l’amélioration de certaines maladies respiratoires. C’est une réalité confirmée et reconfirmée par les pneumologues. Mais revenons au grand poète roumain George Bacovia, dont la maison musée se trouve à Bacau, chef-lieu du département homonyme. Celui-ci a choisi comme pseudonyme littéraire le nom sous lequel était connue sa ville dans les cartes moyenâgeuses ainsi que dans d’autres documents latins, dans les archives du Vatican. La ville de Bacau apparait comme Bacovia ou bien Ad Bacum. La maison reçoit des visiteurs depuis 1971 et ses collections comprennent tant des objets personnels du poète et de ses parents que des manuscrits du poète et des livres en différentes langues étrangères, notamment les langues dans lesquelles ont été traduites les œuvres de George Bacovia.

    Enfin, c’est également à Bacau que peut être visité le Vivarium, l’unique musée de Roumanie qui fait reproduire et élever les espèces qu’il détient. Fondé en 1975, il déroule son activité dans un bâtiment classé monument historique. Le Vivarium est formé de 4 expositions permanentes qui incluent des espèces autochtones et exotiques de poissons, d’oiseaux multicolores, plusieurs races de pigeons, amphibiens et reptiles. Voilà donc les trois raisons de visiter le département de Bacau : les sports d’hiver, la santé et la culture ! A bientôt !