Category: La Roumanie chez elle

  • Des histoires au cœur de la Transylvanie

    Des histoires au cœur de la Transylvanie

    C’est de cette manière que notre histoire
    d’aujourd’hui pourrait commencer. Nous voilà arrivés, chers amis, en
    Transylvanie, au cœur de la région qui s’étale entre les cités de Sibiu, Făgăraş
    et Sighişoara, la deuxième aire protégée la plus vaste de Roumanie. « Ici,
    on vient pour visiter et on y reste pour toujours », ce sont les mots par
    lesquels débute un film documentaire parlant justement de cet endroit magique,
    du photographe mentionné et des vacanciers qui choisissent d’en faire leur chez
    soi. Pour plus de détails sur cette production, passons le micro au réalisateur
    Mihai Moiceanu, photographe et vidéographe : « Mon film raconte l’aventure d’un couple
    d’Allemands, salariés d’une multinationale, que j’avais rencontrés 15 ans
    auparavant, quand je les ai accompagnés pendant un séjour en Roumanie. Et
    puisqu’ils étaient passionnés de photographie, je leur ai proposé plusieurs
    tours photographiques privés. Et comme ils sont tombés sous le charme de la
    Transylvanie, ils ont fini par y acheter une ancienne propriété en ruines, sur
    les lieux de laquelle ils ont fait construire une très belle pension, où ils
    mènent, depuis, leur vie de tous les jours. »





    Issu d’une campagne de promotion, déroulée l’année
    dernière, en partenariat avec l’Association de Tourisme écologique Roumanie et
    avec la Fondation pour le partenariat, le documentaire de Mihai Moiceanu s’est
    proposé de promouvoir le tourisme vert en Roumanie, en faisant découvrir au
    public la région dite des Collines de Transylvanie. Pourquoi cet
    endroit précis ? Le réalisateur, Mihai Moiceanu, raconte : « L’un des atouts de la Transylvanie est
    justement cette vie rurale qui s’y déroule depuis des centaines d’années. Il y
    a ensuite de nombreux monuments peu connus, mais spectaculaires du point de vue
    de la construction et de la position géographique. On ne saurait oublier les
    communautés rurales très intéressantes qui continuent à préserver leurs
    traditions et qui attendent les touristes pour des vacances actives. Cela veut
    dire qu’à part les objectifs touristiques connus, les vacanciers se verront
    offrir la possibilité de découvrir la véritable vie à la campagne, avec son
    rythme particulier, ses coutumes ou encore ses plats à base d’ingrédients issus
    d’une agriculture biologique.»





    Considérée l’une des régions les plus pittoresques d’Europe centrale et
    orientale, la Transylvanie, dont le nom signifie, en latin, « au-delà des
    forêts », s’enorgueillit d’un riche patrimoine culturel et naturel à découvrir
    en toute saison. Outre les belles églises fortifiées, notons aussi l’existence
    de plusieurs édifices religieux en pierre datant du début du XXème siècle et
    dont les fresques sont attribuées à la famille de maçons Zugravu, connus pour
    leur style moralisateur d’interprétation des scènes bibliques. Le réalisateur Mihai Moiceanu nous parle aussi des protagonistes de son
    documentaire: « Cela fait plusieurs
    années que j’organise des tours photographiques à travers la Roumanie, à
    l’intention aussi bien des photographes amateurs que des professionnels.
    Ensemble, on part à la découverte de différents endroits, communautés ou
    traditions. La plupart de ceux qui m’ont accompagné une fois, ont choisi de
    répéter l’expérience, ce qui fait qu’on a fini par devenir amis. Mon film a été
    commandé pour ainsi dire par ceux de l’Association de tourisme écologique de
    Roumanie qui voulait faire la promotion des régions de tourisme vert de chez
    nous. Et comme les collines de Transylvanie figurent parmi les destinations de
    tourisme respectueux de la nature, je leur ai proposé de réaliser un
    documentaire qui raconte l’histoire de cette famille allemande. Une approche
    qui a cartonné auprès du public. »





    Le film « Les Collines de Transylvanie » attire le public
    plutôt par la simplicité et la beauté des images que par le sensationnel. Mihai
    Moiceanu renchérit: « La plupart des touristes qui
    visitent la Roumanie ne sont pas forcément émerveillés par des paysages
    formidables, comme cela aurait été le cas si on parlait des Alpes, mais par
    cette communion entre l’homme et la nature. Par la façon dont la nature se mêle
    aux traditions et au quotidien. C’est un des aspects qui fait la différence. Un
    autre élément renvoie à la préservation des coutumes et de la vie simple,
    proche de la terre. Trouver une civilisation qui se conduit selon des règles
    d’il y a 50 ou 70 ans, c’est ça qui impressionne les touristes. »





    Disons à la fin que tout en vous invitant à chercher à voir le documentaire
    de Mihai Moiceanu, on vous invite aussi à vous rendre un jour en Transylvanie pour voir de vos propres yeux les merveilles dont on vient de parler. (Trad. Ioana Stăncescu)

  • La pandémie à travers des histoires et des images

    La pandémie à travers des histoires et des images

    La vie est, somme toute, un enchaînement
    d’histoires. Plutôt agréables ou plutôt éprouvantes, plutôt riches de sens ou
    plutôt banales, les histoires ressemblent aux êtres humains et, comme eux,
    elles sont toutes différentes les unes des autres. Il n’est donc pas étonnant
    que, confrontés à l’isolement, les gens de tous les coins du monde ont cherché
    à savoir quelles histoires partageaient leurs semblables.








    A Oradea, Cristina Liana Puşcaş, docteur en histoire
    et chercheuse au « Musée de la cité », s’est proposé de réaliser une
    documentation sur cette période, car son expérience lui disait que des années
    plus tard on aurait besoin d’informations, d’images et de témoignages sur la
    pandémie de 2020. Liana Puşcaş a donc entrepris une recherche scientifique
    interdisciplinaire : « Vivre au temps de la pandémie ».








    Liana Puşcaş : « Cela a supposé un questionnaire, comportant 25 questions que j’ai
    lancé dans l’espace public. Je m’intéressais notamment à la manière dont les
    habitants de la ville d’Oradea et de la contrée de Bihor, ainsi que les
    Roumains vivant à l’étranger avaient perçu cet incident de l’histoire. J’ai
    lancé le questionnaire le 22 avril 2020 et il semble avoir suscité un grand
    intérêt. J’ai reçu jusqu’à présent 321 réponses. Evidemment, pour
    différentes raisons, les questionnaires complétés ne seront pas tous validés, mais
    je pense que 200 d’entre eux le seront certainement. Seul petit bémol pour ce projet
    : le questionnaire a dû être complété en ligne, ce qui a exclu d’emblée les
    personnes n’ayant pas accès à Internet. Les répondants sont plutôt des
    personnes avec une éducation universitaire et qui sont connectées Internet. »






    Les réponses sont arrivées des départements de
    Bihor, Satu Mare, Sălaj, Cluj, Timiş, Arad et de la capitale, Bucarest, mais
    aussi de Vienne, Hambourg et New York.








    Cristina Liana Puşcaş mentionne quelques questions
    et les réponses reçues : « Première
    question : à quel projet avez-vous dû renoncer au moment du confinement ?
    Nombre de personnes affirment avoir été obligées à renoncer aux vacances, à la
    rénovation de leur maison, à un emploi, aux spectacles de théâtre ou à se
    rendre à l’église. Les personnes qui sont restées chez elles et ont travaillé à
    distance, respectant de strictement le confinement, ont le plus souffert de
    l’isolement. Le confinement semble ne pas avoir provoqué la même frustration
    chez ceux qui ont continué d’aller au travail ».









    Une autre question visait les difficultés des gens à
    s’adapter aux nouvelles conditions, imposées par le confinement. Cristina
    Puşcaş : « Les personnes qui ont
    répondu au questionnaire semblent s’être adaptées le plus difficilement au
    manque de socialisation, à l’absence des membres de leur famille élargie, de
    leurs amis et mêmes de leurs collègues de travail. Le confinement a été
    éprouvant notamment pour certaines femmes qui devaient être à la fois
    mères, employées travaillant à distance, épouses, institutrices, soignantes,
    médecins, psychologues à plein temps, masseuses, coiffeuses, pédagogues,
    professeurs d’allemand et d’anglais etc. Les répondants ont affirmé s’être
    adaptés très difficilement aux nouveaux rituels : désinfecter, compléter
    les attestations de déplacement, renoncer à leurs promenades, à leur liberté de
    mouvement. »








    La plupart des personnes ont affirmé que leur vie de
    couple n’avait pas été affectée, bien que, dans certaines réponses, elles aient
    glissé un petit sourire : « Je n’aime pas devoir servir 3 repas par
    jour », « Je ne comprends pas pourquoi ma femme essaie de m’imposer un
    programme », « Il est évident que nous avons des rythmes biologiques
    différents ».








    Passer du temps dans l’isolement incite les gens à
    se tourner vers leur monde intérieur. C’est pourquoi, Cristina Liana Puşcaş a
    ajouté la question : « Quelles
    petites joies avez-vous découvertes durant ces journées de confinement ? »
    Certains ont su mettre à profit cette période, en découvrant le soleil, la
    saveur d’un café qu’on prend le temps de siroter, le pain fait maison, le
    plaisir de cuisiner, le jardinage, la famille. »








    « Une image vaut mille mots » – dit un
    proverbe chinois. C’est pourquoi, Cristina Liana Puşcaş a développé
    parallèlement le projet : « Photos prises pendant la pandémie ».
    Qu’est-ce qu’elle a pu constater en regardant les photos reçues ?


    Cristina Liana Puşcaş : « Elles sont toutes prises à l’intérieur de la maison ou depuis
    une fenêtre par laquelle on voit la cour. Une dame m’a envoyé une photo d’elle
    après s’être rasé le crâne. Un monsieur de Satu Mare m’a envoyé l’image d’une
    femme agenouillée sur les marches d’une église. La quasi-totalité des photos
    représentent pourtant la vie à l’intérieur de la maison et très peu à
    l’extérieur. »









    Ces projets sont encore en déroulement. L’optimisme
    nous incite, certes, à rêver des jours meilleurs, mais le réalisme nous pousse
    à évaluer ce qui compte vraiment pour nous. Et, selon Cristina Liana Puşcaş,
    les gens semblent s’être rendu compte de l’importance de la nature et de la
    présence des êtres chers. (Trad. : Dominique)

  • Chaussures anti-Covid 19

    Chaussures anti-Covid 19

    L’humanité a
    apporté, ces derniers temps, toute sorte de réponses à la crise provoquée par
    la pandémie de Covid-19. Pour un cordonnier créatif, la pandémie a été une
    occasion de lancer la chaussure parfaite pour les temps que nous vivions.
    Depuis son atelier de Cluj-Napoca (nord-ouest), Grigore Lup raconte comment il
    a créé des chaussures pour respecter la distanciation sociale : « L’idée m’est venue après
    l’institution de l’état d’urgence. Tout d’un coup, l’activité de notre atelier a
    été bloquée ; plus personne ne franchissait le seuil de notre boutique.
    Alors les ouvriers – une dizaine – ont été mis en chômage technique. Moi, je me
    rendais de temps à autre à l’atelier et un jour je me suis rappelé qu’il y a
    quelques années, j’avais travaillé des chaussures en cuir à pointe allongée,
    pour le théâtre. Et comme j’avais vu à la télé que la distanciation sociale,
    bien que fortement recommandée, n’était pas respectée, je me suis dit : je
    vais faire trois paires de chaussures et les poster sur ma page Facebook, pour plaisanter,
    et puis on verra bien. J’ai donc posté les chaussures, que j’ai appelées chaussures pour respecter la distanciation sociale. »


    Nous avons
    invité Grigore Lup à nous expliquer comment il fabrique ces chaussures : « Elles sont un peu difficiles à
    travailler, il faut un patron spécial, les tailler manuellement, ensuite les river,
    les coudre à la machine, achever les claques ; ensuite il faut un
    embauchoir, pour les allonger. Pour vous donner un exemple : le joueur
    roumain de basket Ghiţă Mureşan mesurait 2,31 m. C’était le plus grand joueur de
    la NBA. Sa pointure était 53. Imaginez, par comparaison, les chaussures taille 75
    que j’ai conçues. Elles sont très, très grandes, ces chaussures, et tout est
    travaillé à la main. Et on doit utiliser des matériaux légers, pour qu’elles
    puissent être portées. »


    Bien qu’âgé de
    55 ans seulement, Grigore Lup fabrique des chaussures depuis 39 ans. Il a commencé
    quand il avait 16 ans. Né dans une famille qui comptait 8 enfants, il n’a pas
    pu continuer ses études et il est allé apprendre un métier. Après 3 mois – au
    lieu des 6 que durait normalement l’apprentissage pour devenir cordonnier -
    Grigore Lup réalisait sa première paire de chaussures. Depuis, il n’a refusé
    aucune commande – nous a-t-il confessé. Combien de temps lui faut-il pour
    réaliser une paire de ces chaussures géantes ? « Ça prend
    deux jours, car, après les avoir placées sur l’embauchoir manuel, on doit les enduire
    de toute sorte de solutions et les laisser sécher. A présent, que les ouvriers
    sont revenus à l’atelier, je pourrais en travailler plusieurs en même temps.
    J’ai beaucoup d’idées. »


    Grigore Lup est
    fier d’avoir réalisé, au fil du temps, des chaussures pour des chanteurs très
    connus de musique traditionnelle du pays, pour des ensembles de musique
    traditionnelle, ainsi que des chaussures traditionnelles roumaines, une sorte
    de sabots en cuir appelés « opinci », pour les étrangers qui viennent
    à Cluj apprendre les danses folkloriques roumaines. Pourtant, une fois mises en
    ligne sur un réseau de socialisation, les chaussures pour respecter la
    distanciation sociale ont fait le buzz sur la toile, valant à Grigore Lup une
    notoriété mondiale : « Avec mes chaussures, je suis
    arrivé là où je n’aurais jamais pensé pouvoir arriver ! Je vous raconterai
    une petite anecdote : il y a cent ans, mon grand-père est parti aux
    Etats-Unis avec plusieurs autres paysans transylvains, pour gagner de
    l’argent ; revenu au village, il achetait des terrains. Et voilà qu’après
    tant d’années, l’histoire de mes chaussures est arrivée, elle aussi, dans le
    New York Times, aux Etats-Unis. Et, par l’intermédiaire de plusieurs agences
    qui m’ont promu dans le monde entier, je reçois des appels du Canada,
    d’Australie, des Etats-Unis, où j’ai d’ailleurs des petits-fils, de Russie,
    d’Allemagne. Le quotidien espagnol « El Mundo », qui est un journal
    très important, ainsi que «The Telegraph » ont parlé de moi. La dernière
    agence à m’avoir contacté est la plus grande d’Amérique du Sud et mes
    chaussures ont commencé à être distribuées en Argentine et au Brésil. C’est incroyable
    ! »


    Et, évidemment,
    après tant de publicité, au grand amusement du créateur de ces chaussures, des
    commandes sont arrivées de Roumanie aussi, ainsi que du Canada et du
    Royaume-Uni. Puisque le masque est déjà un accessoire obligatoire, pourquoi les
    « chaussures pour faire respecter distanciation sociale » ne
    deviendraient-elles pas, elles aussi, à la mode ? (Trad. Dominique)



  • Le Café virtuel

    Le Café virtuel

    Si les sorties et les causeries entre amis vous manquent, sachez que vous n’êtes pas les seuls. Et puisque les artistes souffrent peut-être le plus de l’isolement, dès le début de la période de confinement, ils ont créé une variante de socialisation en ligne : le Café virtuel.

    Roxana Donaldson, écrivaine et plasticienne, nous en parle : « Le Café virtuel a été une tentative de garder la communication ouverte. Ce moment d’isolement maximum est difficile, l’espace réel s’est beaucoup rétréci, alors que l’espace virtuel s’est élargi à une vitesse incroyable, nous offrant la possibilité de préserver, tant soit peu, le monde d’avant. Moi et mes amis du Café virtuel, nous avons pensé que le moment était venu de remplir, d’une façon ou d’une autre, ce temps dilaté, en gardant vivante la communication par les moyens du moment – soit ceux du milieu virtuel. Et nous avons pensé à un Café, car nous sommes tous des êtres sociaux et nous avons besoin de conversation, donc si l’on va au café, c’est aussi pour échanger des idées. Les cafés artistiques et la communication intellectuelle sont une vieille tradition. Nous avons essayé de mettre sur pied un tel lieu virtuel. »

    Ce café est ouvert à toutes les personnes intéressées – précise Roxana Donaldson : « Les personnes qui fréquentent ce café en ligne viennent des domaines les plus divers : arts visuels, littérature, affaires, freelance, marketing, relations publiques… Ce qui nous unit c’est, d’une part, le désir de communiquer et, de l’autre, la volonté de ne pas fléchir. Lors de nos rencontres en ligne, chacun parle de ce qui le passionne, propose des thèmes de débat, emmène un invité, lance des questions. Notre Café virtuel est ouvert à tous ceux qui souhaitent participer à nos événements et l’entrée est libre. On peut nous suivre sur nos pages Facebook, par l’intermédiaire d’une application de médias sociaux. Les personnes qui nous rejoignent peuvent écouter, poser des questions ; nous pouvons échanger et respirer plus librement. »

    Ensuite, Roxana nous a parlé des débuts du projet : « Lors de notre première rencontre, nous avons parlé un peu des limites du numérique, de la télé-école, du travail à distance, parce que c’était le premier sujet à s’imposer au début du confinement. Notre Café virtuel a donc débuté par des questions et des réponses sur la façon dont nous faisions face à la situation et nous avons échangé nos impressions après la première « dégustation du numérique » – pour ainsi dire -, le numérique étant devenu le seul moyen de communication. C’est une solution de dépannage, elle est imparfaite, mais elle nous permet, quand même, de continuer, de ne pas nous arrêter net. Pourtant, je pense que, du moins en ce moment, le numérique a montré ses limites. Nous avons compris que nous pouvions faire des choses par le biais du numérique, mais que ça allait être fondamentalement différent de la réalité autour ; nous serons également obligés, en quelque sorte, à trouver des modalités supérieures d’utiliser le numérique. A mon avis, tant qu’il restera une solution de dépannage, le numérique n’atteindra pas son potentiel maximal. Le bon côté des choses, c’est que nous avons appris, à cette occasion, que ça peut marcher. »

    Bien que se tourner vers une vie en ligne ait été une surprise pour nous, l’idée de se rencontrer à un Café virtuel a plu aux participants. Roxana Donaldson : « En effet, ça nous a plu. Nous avons eu une rencontre à laquelle nous avons invité Axel Mustaş (pseudonyme d’Axel Mustață, comédien au Théâtre National, président de la Fondation Ileana Mustatza, membre de la Compagnie de théâtre Passe-Partout Dan Puric et membre fondateur de la troupe d’improvisation « Improvisneyland ». Axel Mustaş nous a parlé de ce que ça signifie le fait d’être acteur et de ne plus pouvoir jouer, pour l’instant. C’était très intéressant et nous avons même fait un exercice d’improvisation en ligne qui s’est très bien passé, ça nous a beaucoup plu. Axel Mustaş nous a fourni l’occasion de nous poser les questions que lui aussi se pose et d’entrer dans sa peau. D’habitude, quand on traverse des périodes de crise, chacun pense à la façon dont il en est touché. Or, quand on a la possibilité de voir les choses sous un autre angle, par les yeux de quelqu’un d’autre, on peut porter un jugement plus juste sur ce qui se passe et sur l’impact de la crise dans les différents domaines sociaux. »

    « Perfect strangers » (De parfaits inconnus) a été un autre thème abordé au Café virtuel. Car nous sommes tous isolés entre le réel et le virtuel, connectés par des synapses virtuelles et tâchant de tenir bon. L’invitée à ce débat sur l’art, les projets d’avenir, le coronavirus, les archives, les photos et les souvenirs, a été Cristina Irian, présidente de l’Association Omnia Photo : « Je suis une des invités de ce Café et, au début, c’était pour parler aux autres de l’activité de notre association et de nos archives photo. En fait, le nom de notre association provient du nom de deux studios photo de l’entre-deux-guerres. Mon collègue de Craiova, Dorin Delureanu, et moi-même, nous avons trouvé, chacun de son côté, de vieilles photos datant des années ’30 et ’40. Il a découvert Photo Omnia de Craiova et moi – Photo Omnia de Bucarest et nous avons commencé à nous poser des questions sur ces ateliers moins connus, d’où l’idée de cette association, par l’intermédiaire de laquelle nous essayons de récupérer des archives, des photos, même de collections privées, moins connues du public. »

    Le Café virtuel propose des rencontres hebdomadaires et les participants envisagent de rester connectés. Tout le monde peut les rejoindre sur la page Cafeneaua Virtuală Brand Trainers. (Trad. : Dominique)

  • Les discothèques dans les années 70-80

    Les discothèques dans les années 70-80

    Plus de 200 personnes ont participé au vernissage d’une exposition permanente consacrée aux Discothèques dans les années 1970- 1980, accueillie par le Musée municipal d’Oradea. L’événement propose un voyage dans le temps, à l’époque des magnétos, des K7 et des tourne- disques, quand les jeunes s’amusaient et dansaient sous le regard attentif d’une Commission de visualisation et d’audition, à même de décider de la musique à être diffusée.

    Cristina Puscas, muséographe, raconte que l’idée d’une telle exposition est venue suite à des dons que le public a faits au musée, parallèlement à une activité soutenue de recherche: Ce fut en septembre 2016 qu’on a lancé la campagne Ne jette pas le passé, offre-le au musée, suite à laquelle, des dizaines d’habitants de la ville se sont mis à faire la collecte de différents objets renvoyant aux années communistes. Parmi ses objets, on a trouvé de nombreux disques vinyles, des magnétoscopes, des tourne-disques, bref, tout un patrimoine à même de témoigner des discothèques de ces années- là. C’est comme ça que l’idée de cette exposition nous est venue. Personne n’a menée jusqu’à présent une recherche portant sur les boîtes de nuit de l’époque communiste. Dans un premier temps, je n’ai trouvé aucun règlement sur la façon dont les discothèques étaient-elles organisées sous Ceausescu. Du coup, j’ai fouillé dans les archives et c’est là que je suis tombée sur un fond important du Comité de culture et d’éducation socialiste du département de Bihor. J’ai donc appris quelques normes de fonctionnement et d’organisation, j’ai lu sur la Commission de visualisation et d’audition, sur la censure et les restrictions. Une fois ce travail de documentation accompli, on est passé à la deuxième étape, à savoir parler avec les DJ de l’époque sur la façon dont les choses se passaient dans les années 70-80. C’est comme ça que ce projet a pris naissance. Ce n’est pas simplement une exposition riche en objets et photos, mais aussi un espace censé refaire l’ambiance des boîtes de nuit de cette époque -là.

    Dans un premier temps, les discothèques fonctionnaient dans des Maisons de culture, centres culturels, club éducatifs, bars, restaurants ou hôtels. Elles étaient obligées de respecter des normes de fonctionnent comme par exemple, se voir délivrer chaque année, une autorisation de la part du Comité départemental de culture et d’éducation socialiste. Pour se munir de ce document, il fallait que la Commission de visualisation et d’audition se prononce, par écrit, sur le programme musical proposé au public. Il convient de préciser que dans les années 1980, 80% de la musique qu’on écoutait dans les discothèques de Roumanie était roumaine.

    Maintenant, qu’on a parlé des prémisses de cette exposition, voyons un peu à quoi le visiteur peut s’attendre, une fois sur place. Cristina Puscas : Le public se retrouve dans une véritable discothèque éclairée par la lumière d’un stroboscope et des tubes néon. Une fois sur place, il peut admirer la collection des vinyles en vogue dans ces années -là, des magnétoscopes Tesla et Tascam, des tourne-disques ou encore des photos issues de la collection privée d’un des DJ de l’époque qui nous en a fait le don. Ces photos sont d’autant plus précieuses qu’on manque de documentation sur les boîtes de nuit pendant le régime communiste. Le public aura également droit à une collection de chansons, lettres d’amour ou encore images découpées dans les magazines de l’époque. Ce sont des matériels originaux qui forment un riche patrimoine dans ce domaine.

    Si vous voulez visiter l’exposition, écoutez Cristina Puscas pour savoir comment faire pour vous y rendre: L’exposition est accueillie par le Musée municipal Oradea, au cœur de la cité. C’est un édifice à deux étages et justement, au deuxième, dans une des salles les plus belles et les plus grandes, on a ouvert cette discothèque. Franchement, l’exposition a cartonné dès le départ, puisque le jour de l’inauguration, la salle s’est avérée trop étroite pour accueillir les 200 visiteurs venus danser sur la musique des années 70-80. Parmi eux, beaucoup de nostalgiques, mais aussi des jeunes curieux de découvrir les chansons de l’époque. Finalement, tout le monde s’est amusé.

    Et puisqu’à l’époque communiste, les discothèques affichaient un programme de deux à quatre heures tout au plus, le jour de l’inauguration, l’exposition d’Oradea a fermé, elle aussi, à 20h00.

  • Vivre à la campagne autrement

    Vivre à la campagne autrement

    Il
    était une fois, dans l’ouest de la Roumanie, quelque part dans le comté d’Arad,
    un village abandonné, comme bien d’autres à travers le
    pays. Il n’avait pas été aussi triste qu’il l’était maintenant, car déserté. Ce
    hameau de 500 habitants pendant l’entre-deux-guerres n’en comptait plus que cinq.
    Et ceux-là menaient une vie hors du temps.




    Un
    beau jour, un entrepreneur italien, Osvaldo Martinelli de son nom, tomba
    amoureux de cette contrée. C’est ce qui le poussa à jeter les fondements d’un
    nouveau concept qu’il baptisa Agro Village. Paulo Zanetti, collaborateur
    d’Osvaldo Martinelli, le père du projet Agro Village, nous a fourni plus de
    détails : « Agro
    Village est un projet à trois volets principaux : touristique, immobilier et de
    production. A présent, seule la composante touristique est opérationnelle. Nous
    avons développé à Labaşint, dans le département d’Arad, un complexe comportant
    un hôtel 4 étoiles, une auberge, une discothèque, une piscine et un restaurant.
    Ces structures sont situées sur un périmètre de 4 hectares, au cœur d’une
    nature belle à couper le souffle, dans un coin oublié du monde. »




    La
    construction d’habitations est également prévue cette année, à l’intention de
    ceux qui envisagent de s’installer à la campagne. La troisième composante du
    projet Agro Village concerne la production agricole, grâce à des cultures de
    niche ou bien la production agro-alimentaire. Les têtes pensantes du projet
    envisagent donc d’y mener des activités spécifiques à l’agritourisme. Paulo
    Zanetti précise : « L’idée,
    c’est de mettre à profit les éléments qui existent dans la région, pour son
    développement touristique. Nous voudrions, par exemple, créer une sorte de
    réseau des petits producteurs, tels les artisans fromagers ou les apiculteurs.
    Cette idée est née avant tout de notre passion pour la nature, pour les beaux
    endroits authentiques. En effet, cette contrée inaltérée, qui semble figée dans
    le temps, est d’une beauté sans pareille. C’était là le point de départ de
    notre projet. D’autant plus que, de nos jours, les gens ressentent le besoin
    impérieux d’un nouveau rapprochement de la nature. Des études réalisées au
    Japon ou aux Etats-Unis prouvent l’importance vitale du contact avec la nature,
    de la vie menée loin des ordinateurs ou des portables. Autant dire que la
    nature a des effets positifs sur la santé physique et psychique de l’être
    humain. »




    Paulo
    Zanetti nous livre ses arguments en faveur de ce rapprochement de la nature : « Notre
    style de vie moderne a bien des limites et des défauts que la pandémie de
    coronavirus a mis en évidence. Il serait bon de prendre un peu de recul, de
    redécouvrir la nature, les choses plus simples, mais plus vraies. »




    C’est
    en 2007 qu’Osvaldo Martinelli a lancé le projet Agro Village. Au tout début, il
    a été question d’une maison qui devait abriter les siens et ses amis. D’autres
    constructions allaient s’ensuivre. Et puis, en 2016, il eut l’idée d’ouvrir ces
    structures au grand public. Paulo
    Zanetti, collaborateur d’Osvaldo Martinelli, l’auteur du projet Agro Village,
    nous a parlé des activités que l’on peut y faire : « Il
    n’y a pas de formule toute faite, car une fois là, chacun peut passer la
    journée comme bon lui semble. Nos hôtes ont vraiment l’embarras du choix. Nous
    proposons des randonnées en VTT, lors desquelles ils seront accompagnés de
    guides, vu que les itinéraires s’étalent sur plusieurs centaines de km, à
    travers des forêts, sur des chemins forestiers. Aux amateurs de sensations
    fortes, nous proposons, cette année, de survoler en parapente les vallées et
    les forêts de la région. On peut également faire de la marche nordique, ce
    nouveau sport de plein air qui consiste à marcher en s’aidant de bâtons, comme
    dans le ski de fond. Un sport idéal pour développer un style de vie sain et
    actif. Une autre activité, c’est la cueillette de champignons. Enfin, pour la
    détente, il y a la piscine à l’eau chauffée par des panneaux solaires. On peut
    y nager jusque tard en soirée ou bien causer, passer un bon moment avec des
    amis autour d’une bière. »




    Bref,
    nature, un rythme de vie plus doux, et détente – voilà les maîtres-mots du
    projet Agro Village. (Trad. Mariana Tudose)

  • Surprises, pandémie et art contemporain

    Surprises, pandémie et art contemporain

    Parmi
    eux, le Musée National d’Art Contemporain, dont le directeur, Călin Dan, nous invite
    à découvrir les : « Il y en a
    plusieurs. En fait, deux fois par an, nous réservons à nos visiteurs la
    surprise de deux vernissages d’envergure, pour lesquels les 4 étages du musée
    sont réorganisés de fond en comble. Deux fois par an nous accueillons 5 ou 6
    nouvelles expositions, sans compter la collection permanente, qui subit elle
    aussi des remaniements importants lors de chaque vernissage saisonnier. Cette
    année, l’exposition sera consacrée à la période ingrate que nous venons de
    traverser et que nous souhaitons contrebalancer. Et puisque notre musée se
    trouve derrière le Palais du Parlement et que devant nous s’étend un terrain
    vague sur lequel se promènent des oiseaux et des lièvres, nous envisageons d’en
    profiter pour organiser un vernissage en plein air. Ce sera une expérience nouvelle
    pour nous et pour le public. »






    Une expérience et une tentative de réinventer l’approche
    de l’art et le rapprochement entre les êtres humains, dans la mesure où cela peut
    se faire en ce moment. « L’art comme facteur de cohésion sociale »
    est d’ailleurs le thème de cette nouvelle saison au Musée d’Art Contemporain. Les
    expositions pourront être visitées en réservant un tour et en respectant les
    conditions de distanciation physique imposées.






    Călin Dan passe en revue les expositions qui attendent
    leurs visiteur : « A l’entrée,
    veille une gigantesque installation du peintre Petru Lucaci, professeur et
    président de l’Union des artistes plasticiens, qui est un ami de longue date de
    notre musée. A côté, dans la Salle de marbre, nous avons placé une
    méga-installation signé par Radu Comşa, un artiste moins connu de Cluj, mais je
    suis certain que ce qu’il propose fera fureur. Au premier étage est installée
    la principale exposition du musée, «Văzând Istoria/ Regarder
    l’histoire », grandement renouvelée. J’invite donc ceux qui l’ont déjà vue
    à ne pas l’éluder. Au troisième étage – nouvelle rétrospective Iulian Mereuţă,
    un artiste roumano-français vraiment extraordinaire, qui nous a quittés, hélas,
    il y a quelques années. Trois salles débordent de ses œuvres, que le public
    pourra connaître en profondeur. Au quatrième étage nous avons installé les créations
    de Filip Markiewicz, un artiste luxembourgeois pluridisciplinaire. Enfin, dans
    la très sympathique galerie de la cafétéria, nous avons exposé les propositions
    reçues suite à notre concours de visibilité ; ce sont des projets
    graphiques réalisés en collaboration avec la cafétéria et qui se proposent de
    personnaliser nos verres à café. Et
    puis, depuis le 4e étage jusqu’au rez-de-chaussée, l’escalier
    d’évacuation accueille l’exposition de graffiti « Urban Steps »,
    réalisée par les plus célèbres – et en même temps les plus jeunes – graffeurs
    de Roumanie. »






    Présent, cette année, avec « Material
    Scapes », Petru Lucaci procède à une réévaluation du symbolisme des
    objets environnants, en proposant de nouveaux « paysages » matériels.
    Utilisant des matériaux recyclables et des objets apparemment anodins,
    l’artiste recompose l’espace, lui conférant de nouvelles significations et
    connotations.






    L’exposition proposée par Radu Comşa s’appelle
    « Discussion réductionniste en 4 couleurs ». Sa peinture excède la
    toile, tentant de se créer son propre décor et renvoyant au jeu comme méthode
    de travail. Cette exposition découle d’une étude approfondie des différentes
    théories des couleurs. L’artiste n’essaie pas de les illustrer, mais de dévoiler
    la vérité par des méthodes empiriques.






    Au 4e étage, le projet « Ultraplastik
    Rhapsody » de Filip Markiewicz évoque la complexité et l’absurdité
    mélancolique du monde actuel. Alors que l’Europe et le monde numérique sont
    minés par des contradictions intérieures et que la croissance économique et le
    progrès technologique y apparaissent comme la seule trajectoire possible pour
    l’humanité, l’univers de signes et d’images de Filip Markiewicz encourage la
    conscience et la résistance individuelles face aux régimes de la peur.


    Aux expositions que nous venons de mentionner s’ajoute
    une rétrospective-laboratoire de Iulian Mereuță – « Les métamorphoses de
    Julian ». A noter que Iulian (Julian) Mereuță (1943 – 2015) s’est formé à
    l’école de la troisième vague du surréalisme roumain, comme membre de l’équipe
    de la revue Arta et comme
    représentant du mouvement de l’art conceptuel. Cet art est apparu vers la fin
    des années ’60, avant l’émigration de l’artiste en France, en 1978. C’est une exposition
    vivante, conçue pour être dynamique et qui sera transformée plusieurs fois pendant
    qu’elle restera ouverte.






    Simple et juvénile, le projet « Go to MNAC » (« Allez
    au Musée National d’Art Contemporain ») est une exposition
    d’illustration contemporaine. Elle a été réalisée suite à un concours destiné
    aux jeunes talents et dont le but était de faire du musée un repère sur la
    carte de la ville. Les 20 ouvrages exposés sont signés par les finalistes et
    par la gagnante du concours. L’illustration gagnante sera imprimée sur 50.000
    verres à café utilisé par la cafétéria du musée – et par les cafétérias du même
    réseau répandus à travers la ville.






    Pour l’instant, les personnes qui franchissent le seuil
    du musée doivent porter un masque, des doseurs de désinfectants sont placés à
    l’entrée et le nombre de visiteurs acceptés au même moment à l’intérieur du
    musée est limité. (Trad. : Dominique)

  • Les héros d’Internet

    Les héros d’Internet

    Ce programme lancé par Google permet aux enfants d’acquérir des connaissances essentielles pour naviguer sur Internet en toute sécurité. (Il est accessible à l’adresse https://g.co/EroiiInternetului.) Dan Oros, directeur de marketing chez Google, explique :« Les héros d’Internet » est une plateforme grâce à laquelle les enfants peuvent apprendre des notions fondamentales sur la citoyenneté numérique et sur la sécurité en ligne, pour pouvoir explorer le cyberespace avec plus de confiance. La plateforme est accessible à tout le monde et elle est destinée à trois groupes cibles : les enfants, les parents et les professeurs. Les enfants passent de plus en plus de temps en ligne et il est important qu’ils connaissent certains principes. Or, cette plateforme leur fait découvrir justement certains de ces principes, par exemple ne pas se laisser tromper par ce qu’ils voient sur Internet, de partager les informations avec prudence, d’apprendre à sécuriser les informations personnelles et à créer des mots de passe forts. Autre principe intéressant : apprendre à être aimable en ligne. Internet est un amplificateur puissant de messages et nous souhaitons que ces messages soient positifs. Apprenons aux enfants à traiter les autres comme ils souhaiteraient être traités. Enfin, dernier principe essentiel : si vous avez des doutes, demandez ! Cela est important, car les enfants passent maintenant encore plus de temps sur Internet et ils doivent être encouragés à être ouverts et à poser des questions aux parents et aux professeurs lorsqu’ils ont des doutes. »

    Le programme « Les héros d’Internet » a un côté ludique. Dan Oros.« Cette plateforme comporte un jeu interactif très intéressant. Nous pouvons tous être des héros d’Internet, tant que nous respectons ces principes. La plateforme offre des ressources aux parents qui souhaitent aborder ce sujet avec leurs enfants. Car, en fin de compte, l’éducation commence à la maison. Les parents trouveront donc un guide destiné aux familles qui leur propose certains jeux et scénarios dont ils peuvent s’entretenir avec leurs enfants. Quant aux professeurs, nous mettons à leur disposition un programme ressemblant à un programme scolaire, comportant une vingtaine de leçons qu’ils peuvent utiliser en classe. Ce sont des leçons interactives qui rendent l’apprentissage agréable et amusant. »

    Les cyber-héros peuvent tester les connaissances apprises grâce au jeu pédagogique Interland : après avoir dépassé la Tour du trésor, le Royaume de la gentillesse, la Rivière de la réalité et la Montagne de la prudence, ils recevront un diplôme. Le retour des utilisateurs ne s’est pas fait attendre. Dan Oros: « Le feed-back des enfants qui ont commencé déjà à utiliser cette plateforme et des professeurs qui les accompagnent est excellent. A part la création de cette plateforme, nous avons lancé un fonds de 200.000 dollars destiné à une ONG qui déroulera des activités liées à la sécurité en ligne destinées aux enfants et aux parents. C’est particulièrement important durant la période actuelle et nous essayons d’aider autant que nous le pouvons. »

    Le programme « Les héros d’Internet » est gratuit. En coopération avec différents partenaires, Google organisera dans tout le pays des séminaires et des sessions de formation destinés aux enseignants sur la sécurité en ligne, sur la protection des données personnelles, sur la confidentialité, sur le comportement en ligne. Ces stages leur permettront également d’acquérir des connaissances en informatique. Dan Oros, directeur de marketing chez Google, précise : « La plateforme peut être utile aux parents, même si son contenu est destiné aux enfants. En accompagnant leurs enfants dans ces activités, ils apprendront des choses intéressantes qu’ils ignoraient peut-être : comment créer un mot de passe fort, comment éviter la désinformation, comment savoir si une info est vraie ou fausse etc. »

    A la différence d’autres programmes de sécurité en ligne qui mettent l’accent sur les menaces et les interdictions, « Les héros d’Internet » vise à favoriser le savoir-faire et les aptitudes des jeunes, les encourageant à faire des changements bénéfiques autour d’eux. (Trad. : Dominique)

  • Un musée octogénaire fête sa jeunesse

    Un musée octogénaire fête sa jeunesse

    Et il honore cette année la mémoire de son fondateur, marquant par différents événements, les 140 ans écoulés depuis la naissance de Dimitrie Gusti, éminent sociologue et membre de l’Académie roumaine, à la tête de laquelle il s’est trouvé entre 1944 et 1946.

    Paula Popoiu, manager du Musée : « 2020 a été déclarée « Année Dimitrie Gusti et année de l’Ecole sociologique de Bucarest », lors de la session solennelle de l’Académie roumaine consacrée à cette personnalité culturelle remarquable. Je me réjouis de constater que l’Académie accorde une grande importance à Dimitrie Gusti, sociologue, professeur et ministre auquel nous devons ce joyau qu’est le musée du village. Je ne m’arrêterai pas sur l’Ecole sociologique de Bucarest, fondée par Dimitrie Gusti. Je souhaite pourtant souligner l’importance du musée du Village, qui demeure la seule institution créée par l’Ecole sociologique de Bucarest, après que les communistes eurent banni Dimitrie Gusti de la vie culturelle. L’Ecole sociologique de Bucarest a fait d’immenses efforts pour créer ce paradis du nord de la capitale. Pourtant, le but des recherches entreprises par l’Ecole sociologique de Bucarest n’était pas de créer un musée, mais d’améliorer la vie des paysans des villages. Leur résultat concret fut ce musée en plein air situé au cœur de la capitale. »

    Le musée a été ouvert au public en 1936. Il couvre 14 hectares, accueillant 380 maisons, églises et installations traditionnelles, auxquelles s’ajoutent 60.000 objets. Ses archives réunissent plus de 250.000 documents sur la vie paysanne. Les expositions permanentes et temporaires du musée attirent 900.000 visiteurs par an. Ouvert tous les jours, le musée du Village est habituellement le site culturel le plus visité de Roumanie.

    Pendant les vacances scolaires, le musée national du Village « Dimitrie Gusti » organise des ateliers destinés aux enfants. Quelle est la situation cette année, après deux mois de confinement, quand les musées ouvrent timidement leurs portes dans des conditions de distanciation sociale et de protection auxquelles personne n’aurait jamais pensé? Paula Popoiu : « Notre projet « L’été dans les ruelles du village » est prévu au mois d’août. Nous n’avons encore pris aucune décision concernant ce projet, car d’ici là, beaucoup de choses peuvent se passer. Pourtant, nous envisageons d’organiser quand même ces ateliers, avec un nombre limité d’enfants et en nous installant dans les cours des maisons, qui sont de petits espaces clos. Nous souhaitons offrir quelque chose aux enfants cet été, pour ne pas les priver d’activités pendant les vacances. Pour l’instant, la plupart des projets destinés au public adulte et aux enfants ont lieu en ligne. Nous nous adapterons en cours de route et nous n’oublierons pas les enfants. Le projet « La maisonnette des contes » est en déroulement en ligne. Des acteurs lisent des contes aux petits. L’équipe du musée les a d’ailleurs rejoints dans cette activité. Nos rencontres restent pour l’instant virtuelles et nous allons nous adapter aux nouvelles évolutions. »

    Le musée du Village organise d’habitude des événements et des festivals avec la participation d’artisans et de messagers de la musique traditionnelle de différentes régions, pour offrir aux visiteurs un aperçu de la vie des villages. Pourtant, puisqu’il souhaite se mettre au diapason des nouvelles technologies, après la numérisation de ses archives, le musée met en œuvre un nouveau projet digital : « Trésors humains vivants ».

    Paula Popoiu nous en parle : « C’est avant tout le mérite de Camelia Moise, la journaliste qui a réalisé les vidéos de présentation des artisans et des musiciens présents à nos événements. Nous allons continuer ensemble dans cette voie, car ces gens-là sont précieux, ils représentent actuellement une sorte de quintessence de notre culture traditionnelle. »

    En évoquant ses souvenirs liés au musée du Village, Irina Cajal, sous-secrétaire d’Etat au ministère de la Culture, nous adresse un message d’encouragement : « Je pense au moment où, il y a 60 ans, j’ai franchi pour la première fois le seuil de ce musée, avec Monsieur Focşa à ma gauche et Messieurs Stahl et Tancred Bănăţeanu à ma droite. Les noms de ces trois grandes personnalités sont liés au musée du Village, qu’elles ont beaucoup aimé. J’ai fait des études d’anthropologie, j’ai été l’élève de Lévi-Strauss et j’ai passé de nombreuses années dans ce musée dont je suis éprise et auquel je dédie une grande partie de ma vie. Au ministère de la Culture, nous avons élaboré beaucoup de projets qui lui sont consacrés. Je m’occupe notamment des minorités ethniques et de leurs festivals, ainsi que de l’art traditionnel. Mon père – le Professeur Cajal – a été un remarquable virologue et à la maison nous parlions beaucoup des virus. Je voudrais vous assurer que ce virus disparaîtra, il nous laissera continuer notre belle vie que nous regrettons. Et elle sera, en effet, à nouveau belle, je vous le promets. »

    Au musée du Village, reverdi et fleuri, la vie garde son rythme. En y retournant, nous retrouverons sa verdure, ses parfums délicieux, ses trésors culturels et sa paix. (Trad. : Dominique)

  • La Journée internationale des musées 2020, célébrée le masque sur le visage

    La Journée internationale des musées 2020, célébrée le masque sur le visage

    Cela fait déjà 43 ans que les musées du
    monde entier sont invités, autour du 18 mai, à célébrer la Journée
    internationale des musées. Depuis 1977, les événements organisés à cette occasion
    s’étalent sur une journée, un week-end, voire même toute une semaine. Même si
    cela semblait presque irréalisable, cette année aussi, bien des musées à
    travers le pays ont ouvert leurs portes aux alentours du 18 mai. Le Musée
    national du Village « Dimitrie Gusti », de Bucarest, qui fête en 2020
    ses 84 ans d’existence, a lui aussi annoncé la réouverture, sur la toile de
    fond des mesures mises en place en raison de l’état d’urgence et puis de l’état
    d’alerte sanitaire institués à l’échelle nationale contre la Covid-19.

    Voici ce
    que déclarait, à cette occasion, le ministre roumain de la Culture, Bogdan
    Gheorghiu : « Ce que nous avons appris de cette
    période fort éprouvante, c’est combien la culture est importante et présente
    dans notre société, dans la vie de tout un chacun. La culture est source
    d’inspiration, de créativité et d’espoir dans l’existence des gens et nous
    croyons qu’elle sera essentielle pour le retour à la normale en Roumanie, comme
    partout ailleurs dans le monde. Jusqu’il y a deux mois, l’accès au musée était
    perçu comme quelque chose de normal, de naturel. Aujourd’hui, je souhaite que
    les gens se rendent compte de l’importance de la liberté de choix et apprécient
    ces institutions qui relèvent de l’histoire et de l’éducation. Les musées sont
    de véritables gardiens du passé, mais aussi des perspectives de l’avenir. On
    dirait des remèdes contre l’oubli. J’espère avoir réussi à éveiller la
    curiosité de ceux qui n’ont plus franchi le seuil d’un musée depuis l’enfance
    ou qui ne l’ont jamais fait jusqu’ici. Je souhaite vivement que la réouverture
    des musées attire aussi un public nouveau, en quête de nouvelles expériences et
    de passe-temps sains. La culture, sous toutes ses formes, est également une
    thérapie de l’âme, surtout en ces moments difficiles. »




    C’est le Comité consultatif du Conseil
    international des musées (ICOM), créé en 1946, qui choisit chaque année le
    thème de la Journée internationale des musées. Il s’agit, par exemple, de
    sujets tels que la mondialisation, les populations indigènes, la réduction des
    décalages culturels ou le respect de l’environnement. Le ministre de la
    Culture, Bogdan Gheorghiu, a tenu à préciser sous quels auspices a lieu
    l’ouverture des musées cette année : « La réouverture des musées est
    placée, cette année, sous le signe de l’égalité, de la diversité et de
    l’inclusion. J’y ajouterais aussi la solidarité, parce que nous traversons tous
    une période difficile, que nous allons dépasser ensemble. Je vous invite à
    aller au musée, en observant les règles de sécurité et de santé publique, parce
    que c’est là la meilleure preuve de respect mutuel. »




    Voici maintenant les propos de Paula
    Popoiu, manager du musée du Village : « On dit que les femmes sont
    plus actives. Nous nous sommes préparés pendant tous ces mois. Des mois tristes
    pour nous, vu que l’on était habitués, comme à chaque début du printemps, à
    recevoir plein de monde dans notre musée et à mener toute sorte d’activités. En
    ce qui me concerne, ce qui me manque beaucoup, c’est la présence des enfants
    sur les allées du musée. Ce sont eux qui nous livrent les opinions les plus
    sincères sur l’activité que nous déployons dans ce village. »




    Le conseiller présidentiel Sergiu Nistor
    a adressé un message d’encouragement : « La reprise d’activité des musées
    sera très rapide. Je voudrais adresser un message d’encouragement à tous ceux
    qui travaillent dans le domaine de la culture, qui ne peuvent pas encore se
    réjouir du contact physique avec le public. Ce moment ne tardera pas à se
    présenter. Je rappellerais l’expérience de vie de Georges Enesco, qui, dans sa
    jeunesse, a traversé la période très difficile de la Grande Guerre. Il a joué
    du violon pour les soldats, dans les tranchées ou bien dans les hôpitaux de
    campagne, au chevet des blessés. En dépit de tout cela, au lendemain de la
    guerre et au moment de l’accomplissement de l’unité nationale, Enesco affirmait
    : La culture vivra ! Il est impossible
    de voir disparaître ce que l’humanité a créé durant des siècles. Des moments pénibles,
    l’humanité en a déjà connu par le passé et elle en est sortie triomphante, à
    chaque fois. Il faut y croire et on vaincra ! Si j’évoque cet exemple, c’est
    parce que je suis convaincu que le musée du Village ne fait pas que préparer sa
    réouverture. Il lance un appel à l’optimisme, à la créativité et à la
    coopération entre les différentes institutions culturelles, afin de trouver les
    moyens les plus appropriés permettant de rejoindre son public. »


    Par un heureux hasard, la Journée des
    musées a coïncidé avec l’entrée en vigueur de la décision gouvernementale de
    reprise d’activité. Paula Popoiu, manager du musée du Village, nous a parlé de
    l’activité pendant cette période de veille et des mesures prises pour la
    sécurité sanitaire des visiteurs, d’autant que ce musée compte parmi les plus
    fréquentés en Roumanie : « Nous avons en vue toutes les
    mesures nécessaires. Sachez que pendant le confinement, la vie professionnelle
    n’a pas cessé derrière les portes fermées du musée. Les gens ont eu toute sorte
    d’initiatives. Un jour, j’ai trouvé mes collègues en train de faire du
    jardinage derrière les maisons du musée. Ils ont donc continué à travailler,
    parfois en y mettant plus d’âme qu’auparavant. Nous
    nous sommes dotés de plusieurs centaines de masques. Nous avons également lancé
    à de grands magasins la proposition de nouer des partenariats. En échange des
    masques et des désinfectants, nous leur faisons de la publicité, en collant
    partout l’étiquette indiquant la provenance des produits. Nous allons appliquer
    deux types de règles, pour les espaces intérieurs et ceux de plein air. Cela
    parce que nous avons aussi des salles qui accueillent des expositions
    temporaires. En fait, chaque maison du musée du Village est une micro
    exposition. Voilà pourquoi nous avons limité l’entrée des visiteurs. Je suis
    d’avis qu’il ne faut pas capituler devant les problèmes, mais trouver des solutions. »


    Musées, bibliothèques, librairies et
    expositions d’art attendent désormais les visiteurs. (Trad. Mariana Tudose)

  • Histoires avec et sur les photos

    Histoires avec et sur les photos


    Raconter des
    histoires qui commencent par Il était une fois…. Il était une
    fois une boîte peinte, renfermant des photos légèrement effacées. Il suffisait
    de l’ouvrir pour qu’elle vous fasse découvrir la vie de toute une famille. On
    aurait dit un puzzle à l’ancienne. A y regarder de plus près, on ne manquera
    pas d’observer un nom ou un message qui renvoient à d’autres membres de la
    famille de la personne prise en photo. Cristina Irian et son associé, Dorian
    Delureanu, partagent la même passion : celle de la photo perçue comme image et
    histoire à la fois.

    C’est là le point de départ de leur aventure baptisée
    l’Association Photo Omnia, explique Cristina Irian : L’histoire de notre
    association a eu pour point de départ la découverte de deux sources
    photographiques, pas forcément des archives. Il s’agit de deux ateliers photo ouverts
    à l’entre-deux-guerres, à Craiova et à Bucarest, sous l’enseigne Studio Photo
    Omnia. D’où le nom de notre assocation. On s’est donc mis à dénicher des photos
    réalisées dans ces deux ateliers-là. Notre projet s’est avéré fort intéressant.
    Ainsi avons-nous découvert que les deux ateliers étaient spécialisés l’un dans
    la photo portrait, l’autre dans la photo événement. Aux dires d’une chercheuse,
    ce dernier aurait été lié à un groupe d’étudiants en architecture et en design.








    Cristina Irian nous a
    parlé des archives récupérées : « Nous avons étudié plusieurs archives.
    Nous menons deux grands projets : l’un centré sur les archives de famille et
    professionnelles, l’autre sur les albums de famille et de voyage, soit un
    sous-genre des albums de famille.Nous
    avons réalisé un projet-pilote autour des albums de famille dans différentes
    contrées de Roumanie et des albums de voyage ayant appartenu à des jeunes ou à
    des hommes d’affaires qui ont vécu à Bucarest à l’entre-deux-guerres. Ces
    archives sont venues en quelque sorte à notre rencontre. »





    Une des plus belles
    histoires dévoilées par des photos datant de 1897-1960 se déroule à Gura
    Humorului. Ecoutons Cristina Irian : « Les premières archives, pas
    tellement liées à la boîte de Ioana, donc à la boîte aux histoires du nord de
    la Roumanie, ont apparu lors d’un événement organisé en 2017, en collaboration
    avec un bon ami à nous. Il y était question de photographie ancienne et
    nouvelle, de techniques vieilles ou modernes. Bref, nous avons tenté, avec
    l’aide de Paul Aioanei, une sorte de reconstitution de l’art de la
    photographie. C’est à l’occasion de cet événement accueilli par l’atelier de
    notre ami que nous avons fait la connaissance d’Ioana Brunet, de Gura
    Humorului, celle qui détient ces archives. Nous avons mis un certain temps à
    numériser ces archives, au travers d’un projet pilote. Ce fut le point de
    départ de notre recherche, qui visait à transformer ces archives en un double
    produit numérique : celui des photos et des personnages. Tous ces efforts ont débouché
    sur une présentation audiovisuelle, à partir des photos et des documents découverts,
    une sorte d’archives racontées par Ioana. Notre première intention c’était de
    raconter l’histoire de ces archives en présence de leurs propriétaires
    respectifs. Toutefois, puisque nous voulions garder ces présentations, nous
    avons pensé à faire un enregistrement de 10 à 15 minutes, qui mélange texte et
    image. »





    Chaque photo a sa
    propre histoire. Sa propre demeure aussi. Quand on en aura franchi leseuil, des tas d’histoires de vies se
    dévoileront à nos yeux, des fois dans les moindres dératails: parents,
    grands-parents, petits-enfants, villes et pays.




    Sur le site Internet
    de l’association, on trouve également des images des voitures Dacia, partie
    d’un projet anniversaire (La Dacia 50 roule toujours !). D’autres encore nous
    font découvrir les Fontaines d’Olténie ou bien les Mystères de la ville de
    Craiova.




    Cristina Irian nous a
    parlé du but poursuivi par la création de ces archives : « En fait, il
    y en a deux. D’une part, nous avons voulu présenter les archives telles quelles
    et raconter l’histoire de leurs propriétaires, de l’autre mettre en évidence le
    côté technique (genres photographiques, manière de poser), voire même
    certains noms d’artistes photographes renommés de leurs temps. Nous sommes
    tombés sur des noms célèbres du domaine à l’entre-deux-guerres et sur des
    matériels très rares. »




    En partenariat avec
    des associations et institutions culturelles, l’Association Photo Omnia a mené
    aussi un projet de longue haleine, intitulé Analogic192021. Un projet de
    recherche, de numérisation, de promotion de la photographie analogique, des
    collections et des archives photos des différentes communautés de Roumanie. Ce
    projet a rendu possible la mise sur pied d’une exposition présentant les photos
    réalisées en 2017, suivant le concept Omnia Photo, par le photographe Costică
    Acsinte. Le thème de l’exposition c’était les pratiques d’utilisation de la
    photographie au sein des communautés de Ialomița, la contrée natale du photographe.
    (Trad. Mariana Tudose)



  • Nous bâtissons ensemble #La vie après le Covid-19

    Nous bâtissons ensemble #La vie après le Covid-19

    Dans le contexte de la pandémie de Covid-19, des changements significatifs se sont fait jour dans l’organisation des compagnies et des institutions. Ils vont de l’arrêt total de l’activité ou la conversion de la production à l’arrêt temporaire, en passant par le télétravail. Les compagnies ont dû trouver des solutions et repenser le business. Sur cette toile de fond, Ingenius HUB, via Ingenius NET, a démarré, entre le 31 mars et le 18 avril, une recherche sur l’impact du Covid-19. Les données recueillies devraient servir de fondement à un mémorandum qui sera adressé à l’institution présidentielle, au gouvernement et aux pouvoirs locaux. Le document comportera un paquet cohérent de mesures censées appuyer les organisations par temps de crise sanitaire.

    Rodica Lupu, fondatrice du projet Ingenius Hub, nous en fournit des détails supplémentaires: « Dès le début de l’année 2019, nous avons créé, grâce à Ingenius Hub, un réseau d’acteurs des domaines de l’innovation et du transfert de technologie, car nous vouons un intérêt particulier à l’innovation. Grandes universités, compagnies, patronats, bref, le milieu associatif, associations de PME et autorités locales se sont joints à ce réseau. Il s’agit des quatre volets de la spirale de l’innovation, que nous avons respectée et à laquelle nous croyons. Ce réseau nous permet déjà d’agir à une échelle supérieure. Je pense que nous avons réussi à mieux comprendre les difficultés auxquelles se confrontent les différents types d’organisations en temps normaux et encore plus en période de crise.

    Ingenius Hub est un espace de cotravail et d’accélération pour les jeunes entrepreneurs. Il a été créé en 2014-2015, en collaboration avec l’Académie d’études économiques. Depuis lors, Ingenius Hub a financé plus de 200 affaires. Pourtant, l’organisation a dû opérer certaines médications à son profil, précise Rodica Lupu: « A présent, vu la crise sans précédent que nous traversons, nous trouvons absolument nécessaire de consulter les organisations actives dans tous ces domaines. On ne peut pas asseoir nos décisions sur des expériences antérieures à cette crise. En plus, l’impact subi par les différentes organisations est assez hétérogène, la problématique est variée et je ne crois pas qu’elle ressemble à nos expériences d’avant. Autrement dit, nous sommes d’avis qu’en l’absence d’une recherche poussée et d’une large consultation publique, on ne peut pas prendre les mesures nécessaires pour aboutir à un redressement aussi rapide que possible. »

    Ingenius Hub s’adresse à l’ensemble des industries, des services et des technologies, y compris aux technologies de l’information. Rodica Lupu explique: « Nous nous adressons à tous les types d’organisations à même de proposer des solutions viables, qui ne supposent pas pour autant des investissements disproportionnés ou que l’Etat peut soutenir. Le but que nous poursuivons en menant cette recherche, démarrée le 31 mars, c’est de saisir la diversité des problèmes et l’impact de cette crise. Un impact difficile à calculer pour l’instant, parce que l’on ignore la suite et que tout est imprévisible en Roumanie comme ailleurs. C’est la raison pour laquelle nous avons également introduit dans le sondage des questions ayant trait aux prévisions pour les six mois à venir. Evidemment, ces estimations aideront à réaliser la radiographie de l’état d’esprit des entrepreneurs plutôt qu’à rendre compte de l’ampleur de l’impact effectif. Ce dernier ne sera mesurable qu’au bout de six mois, quand nous allons peut-être reprendre cette démarche. Nous avons également inclus dans le questionnaire une série assez large de mesures à titre indicatif. Il s’agit d’exemples de mesures que l’on peut proposer, un accent particulier étant mis sur les industries le plus durement touchées et qui ont dû arrêter l’activité, chose réglementée y compris par acte normatif. Enfin, nous ne visons pas que ces industries-là. Les mesures que nous avons conçues sont applicables à l’intégralité des entreprises et organisations. »

    Le projet Ingenius Hub est né de l’inquiétude croissante ressentie par tous les acteurs importants de l’économie roumaine: compagnies, organisations sans but lucratif, institutions publiques ou de recherche. A quand le redémarrage? Ecoutons la réponse de Rodica Lupu: « Difficile à y répondre. Nous pensons qu’il faudrait prendre simultanément des mesures sur plusieurs plans. Des mesures immédiates et directes sont à mettre en place à l’intention des industries les plus affectées: hôtellerie, restauration et tourisme (HRT), formation, événements, éducation privée, autant de secteurs fort importants pour le tissu social. D’autre part, il faut concevoir aussi des mesures à visée générale, des facilités fiscales. Il est essentiel, à notre sens, d’éviter que les entreprises ferment leurs portes ou, du moins, que celles qui le font soient peu nombreuses. Je ne saurais oublier de mentionner les mesures sociales censées venir en aide aux victimes collatérales, pour ainsi dire. Et là je me réfère au grand nombre de personnes qui ont perdu leur emploi. »

    La campagne « Nous bâtissons ensemble #La vie après le Covid-19 » s’est proposé de mener une large consultation susceptible de déboucher sur des propositions et des solutions faisables. Les participants à l’enquête ont eu accès aux conclusions et pourront formuler eux – aussi des propositions pour le mémorandum final. (Trad. : Mariana Tudose)

  • L’Opéra National de Bucarest invite son public à des spectacles en ligne

    L’Opéra National de Bucarest invite son public à des spectacles en ligne


    Ces dernières années, l’Opéra national de Bucarest a
    offert au public de nombreuses premières, des spectacles montés par des
    metteurs en scène renommés, avec des décors fastueux et des artistes lyriques
    qui chantent sur les grandes scènes internationales. Et puisque, même durant
    cette période de confinement, il ne peut pas rester loin de ses spectateurs
    fidèles, l’Opéra de Bucarest propose aux passionnés du genre des spectacles en
    ligne.




    Ştefan Ignat, directeur général de la plus
    importante scène lyrique du pays, explique : « Nous ne savons pas combien cette crise va durer. Heureusement, nous
    avons les enregistrements des spectacles montés au cours de ces deux dernières
    années : « Don Carlo », « Tosca », « Le Trouvère »,
    « Cavalleria Rusticana » et «Paillasse », puis les ballets « Carmina
    Burana », « La Belle au Bois dormant », « Casse-noisettes »
    et « La Bayadère ». Ils sont de bonne qualité et nous les mettons à
    la disposition du public – en ligne, bien sûr. C’est une période difficile,
    durant laquelle l’opéra doit jouir de visibilité. Pour commencer, nous allons
    mettre en ligne deux titres par semaine, le lundi et le jeudi, à 18 h 30.
    J’espère que nous aurons une bonne qualité technique et, si jamais elle laisse
    à désirer, nous espérons que le public nous le pardonnera. »




    Et puisque l’Opéra National de Bucarest souhaite non
    seulement rester près de ses spectateurs fidèles, mais aussi attirer d’en
    attirer de nouveaux, un deuxième projet sera mis en œuvre durant cette période
    de confinement, précise Ştefan Ignat : « Nous
    envisageons d’enregistrer des solistes et des membres de l’orchestre en train
    de répéter. Il y aura de petites interventions et des morceaux de musique de
    leur répertoire. Nous nous attendons à une belle réaction de la part du public
    en ligne et nous accueillerons avec intérêt et avec joie leurs commentaires. »








    La saison en ligne a commencé avec « Don
    Carlo » de Verdi, un spectacle enregistré le 18 février 2018. Où peut-on
    regarder ces spectacles mis en ligne par l’Opéra national de Bucarest ?






    Ştefan Ignat : « Les spectacles sont disponibles sur Facebook et sur la
    plateforme de l’opéra, dans l’intervalle horaire fixé. C’est une occasion pour
    les personnes intéressées d’apprendre davantage sur notre institution et nos
    activités. Durant les deux prochains mois, nous mettrons à la disposition du
    public les enregistrements de toutes nos 13 ou 14 premières des dernières
    années. »








    L’Opéra National de Bucarest nous a offert ces
    dernières années de nombreuses premières : par exemple, la saison
    2018-2019 s’est achevée par la première du « Trouvère » de Verdi, mis
    en scène par l’Italien Mario De Carlo. Rappelons-nous brièvement ce moment, en
    écoutant le metteur en scène parler de la surprise qu’il réservait au
    public : «Puisque c’est une surprise, je ne peux pas la dévoiler, mais je peux vous
    donner un indice. Le public connaît un peu ma façon de travailler. Je respecte
    beaucoup l’œuvre du compositeur et du librettiste et je tâche d’offrir ce que
    le spectateur habituel attend. Pour « Le Trouvère », je tiens compte non
    seulement de l’aspect plus superficiel, disons, celui du contraste entre deux
    âmes, entre deux individus, mais aussi d’un contraste d’une plus grande
    envergure. Je vois cet opéra comme un champ de bataille beaucoup plus vaste, où
    s’affrontent deux visions du monde, deux façons d’être. On a, d’une part, un
    monde sombre, rigide, régi par des règles strictes, un monde noir – celui du
    comte de Luna et de son entourage – et de l’autre, un monde plus libre, plus
    lumineux, plus scintillant, un monde qui ne supporte pas les règles, le monde
    de Manrico. »









    La mise en scène de « Carmina Burana » a été
    tout aussi impressionnante. Un excellent spectacle, auquel le chorégraphe
    Davide Bombana a conféré beaucoup de force : « L’invitation de Ştefan Ignat de mettre en scène « Carmina
    Burana » de Carl Orff a été une surprise pour moi – une surprise qui m’a
    beaucoup réjoui, surtout que c’était un spectacle que je voulais faire depuis
    longtemps. Je me félicite d’avoir accepté, car c’est un bon corps de ballet,
    avec lequel j’ai très bien travaillé. Les danseurs ont répondu avec une immense
    joie, avec beaucoup de volonté et de force. C’est un corps de ballet éminemment
    classique et ce que j’attendais d’eux, c’était de garder la danse sur pointes
    et d’utiliser beaucoup plus la partie supérieure du corps, en lui assurant un
    mouvement plus libre. Or, ça c’est une chose à laquelle ces danseurs ne sont
    pas habitués, ce n’est pas la façon normale de danser pour leur répertoire. Pourtant, ils ont
    accepté le défi et y ont répondu merveilleusement bien. J’ai été très content
    de la période de préparation du spectacle. »






    L’Opéra national de Bucarest vous attend donc, chez
    vous, en ligne, tous les lundis et les jeudis à 18h30, sur sa plateforme et sur
    Facebook. A bon entendeur, salut ! (Trad. : Dominique)

  • Un musée qui défie le temps

    Un musée qui défie le temps

    En 1910, dans une ruelle du centre-ville de Bucarest, était finalisé un édifice construit en style ionique, inspiré des temples grecs. C’est ici qu’Anastasie Simu a fondé le musée qui porte son nom, un musée privé qui a fonctionné jusqu’à 1927, lorsque son créateur en a fait don à l’Etat roumain. Qui est Anastasie Simu ? Il est un membre de l’Académie roumaine, docteur ès sciences politiques et administratives, collectionneur d’art, secrétaire de la Légation de Roumanie à Berlin. Il est né le 25 mars 1854 et a quitté ce monde le 28 février 1935. Quant à la collection du musée Simu, elle comportait 5 sections : art antique, art roumain, art français, art byzantin et enfin art graphique et miniatures. Elle réunissait de nombreux ouvrages de peintres et sculpteurs français des 18e — 19e siècles. A noter que ce musée privé était le 2e centre de ce type ouvert à Bucarest au début du siècle passé.


    De nos jours, le musée proprement-dit n’existe plus. Et pour cause : le bâtiment que nous venons de mentionner fut démoli en 1960, en pleine époque communiste, et remplacé par un magasin de textiles qui allait être un des plus connus de Bucarest, le magasin « Eva ». Toutefois, la collection d’art d’Anastasie Simu n’a pas sombrée dans l’oubli : elle peut être découverte en ligne. Désormais, c’est un musée virtuel. Pour davantage de détails, nous avons invité au micro Mihai Guţanu, directeur à l’Administration des musées et du patrimoine touristique de la Mairie de la capitale roumaine : « Nous devons remercier l’Ecole de l’Architecture de l’Université Ion Mincu. Là, au sous-sol de la faculté, un musée virtuel a été créé l’année dernière. Mais l’idée était d’aller plus loin, c’est-à-dire de faire sortir ce musée du sous-sol de la faculté et de l’installer dans un espace public. Et quel autre meilleur endroit que le Point d’information touristique de Bucarest, sis dans le passage de l’Université. »


    Le musée vit une nouvelle vie donc, grâce à un partenariat entre l’Université d’Architecture et d’Urbanisme « Ion Mincu », le Musée national d’Art de la Roumanie, les Archives nationales de la Roumanie et la communauté « Manifeste Culturel ». Il a été recréé d’après les plans et les photographies d’archives, scannées en 3D. Tous ces efforts ont été déposés afin de reconstituer d’une manière aussi fidèle que possible un des musées les plus importants du Bucarest de l’entre-deux-guerres. On peut ainsi découvrir l’extérieur du bâtiment initial et sa première salle, consacrée à l’Antiquité. Dans ce monde virtuel, tous les objets de la salle ont été exposés conformément aux photographies d’origine. Comment peut-on visiter ce musée ? Si vous vous trouvez à l’intérieur du Point d’information touristique de Bucarest, il suffit de vous munir d’un casque de réalité virtuelle. Si vous êtes chez vous, alors entrez sur la plate-forme Sketchfab pour accéder à la variante en ligne du musée. Cette exposition suscite la curiosité des visiteurs, constate Mihai Guţanu : « De plus en plus de visiteurs franchissent notre seuil. Nous sommes en train de tester l’intérêt du public pour la technologie VR et nous allons prolonger la période de visite si nécessaire. »


    Que peut-on voir concrètement dans ce musée virtuel ? Visite guidée avec notre invité Mihai Guţanu : « Le musée proprement-dit avait la forme d’un temple grec, c’était en fait une copie du Temple de Zeus d’Olympe. Anastasie Simu a été un grand collectionneur, qui, dans la première moitié du 20e siècle, a réussi à rassembler une collection sensationnelle. En voici quelques exemples : des ouvrages remontant aux débuts de la photographie, ouvrages de graphique, peintures roumaines signée par des artistes de renom roumains tels Theodor Aman, Alexandru Severin ou Rudolf Schweitzer–Cumpăna ou étrangers tels Camille Pissaro. C’est une collection reconnue au niveau mondial. Aujourd’hui toute cette richesse n’est plus à découvrir que dans le monde virtuel. »


    Au total 1200 objets forment la collection du musée Anastasie Simu. Il fut un pionner des collections privées d’art, en fait le premier de Roumanie à avoir proposé la construction d’un véritable temple consacré aux arts dans le but d’éduquer les habitants de la ville selon le slogan « Pas uniquement pour nous, mais aussi pour les autres ». Un premier exemple de l’idée que l’art n’est pas que pour les élites, il doit être accessible à toutes et à tous. (Trad. Valentina Beleavski)


  • Voyage à travers les traditions du printemps

    Voyage à travers les traditions du printemps

    Cette année aussi, le musée national du village « Dimitrie Gusti » de Bucarest a invité les enfants à devenir « voyageurs à travers les traditions ». C’est pourquoi, chaque weekend, depuis la mi-février et jusqu’à la mi-mars, les ruelles du village roumain ont accueilli les enfants avec des ateliers dans le cadre desquels ils ont eu l’occasion de découvrir en compagnie d’artisans traditionnels comment étaient confectionnés jadis les symboles du printemps : poupées, décorations, jouets et évidements martisoare, ces broches que les hommes offrent en cadeaux aux femmes et aux jeunes filles le 1er mars.

    Lia Cosma, chercheuse ethnologue au Musée du village de Bucarest nous en a dit davantage : « Ce programme spécial a commencé par la fête du Dragobete, fête des amoureux connue dans la tradition populaire en tant que « tête du printemps », soit le 24 février. Comme d’habitude nous avons pensé à ce qui se passait durant cette période dans les communautés traditionnelles, dans le village d’antan. Et comme au Musée du village nous souhaitons refaire l’atmosphère d’autrefois, nous faisons venir des personnes qui connaissent les traditions liées à ces moments. Le Dragobete passé, les enfants sont venus pour découvrir des traditions du sud du pays et entrer dans des ateliers de création. Là, les artisans ont montré aux jeunes comment réaliser, à partir de matériaux traditionnels, comme la laine, de petits oiseaux qui annoncent l’arrivée du printemps et des poupées pour les plus petits. Au mois de mars, les ateliers ont été consacrés à la vieille Dochia, personnage mythique lié à la fête du 1er mars en Europe du Sud-est et qui personnifie l’impatience du monde pour le retour du printemps.

    Et c’est la même Lia Cosma qui explique qu’au début la tradition du Martisor consistait en deux fils, blanc et rouge, et auparavant blanc et noir, représentant la lumière et l’obscurité, la puissance et la douceur, le bien et le mal. Ces fils étaient ensuite tressés et attachés à une pièce de monnaie, qui symbolisait le soleil, celui qui apporte toujours la lumière et la chaleur. « Dans la tradition populaire, en Moldavie, surtout les filles offraient le mărţişor aux garçons. Dans le reste du pays ce sont les filles qui en reçoivent. Cette coutume est chargée de symboles. Le mărţişor, on l’attachait au cou ou au poignet et on le portait pendant deux semaines, voire un mois dans certaines zones. Par endroits, on les attache aux arbres, alors qu’en Transylvanie on les mettait même aux cornes des animaux ou à la poutre des étables, justement parce que l’on croyait que son rôle était de chasser le mal de l’hiver et d’apporter la prospérité et le bien. La tradition du mărţişor existe aussi dans d’autres pays des Balkans, en Bulgarie ou en Albanie. D’ailleurs le mărţişor a été inscrit sur la liste du patrimoine immatériel de l’UNESCO en 2017, ce qui est un une reconnaissance de son importance, de sa beauté et de son ancienneté. »

    Notre invitée, Lia Cosma nous parle des ateliers destinés aux enfants en ce début de printemps: « Les enfants ont appris comment tresser le fil rouge et blanc, comment on fabrique les pièces de monnaie d’or ou d’argent, qui servaient jadis de porte-bonheur. Ces ateliers où l’on travaille avec des fleurs, des perce-neige, des bijoux traditionnels attirent de nombreux enfants, si bien que le musée a parfois du mal à répondre à toutes les demandes des parents qui souhaitent faire découvrir à leurs petits des traditions roumaines anciennes. »

    Et les surprises ne s’arrêtent pas là. Détails, avec Lia Cosma : « Nous organisons la Foire du mărţişor, où les maîtres artisans et les créateurs traditionnels se donnent rendez-vous pour montrer leur art, pour échanger. Le martisor est présent dans leurs créations, les perce-neige n’y manquent pas non plus, que ce soit de la céramique, des tissus ou du bois. »

    Malgré la diversification du mărţişor ces dernières années, les modèles traditionnels sont toujours les plus recherchés, pour leur élégance et leur simplicité, explique Lia Cosma. Et parce que le Musée du village de Bucarest est un endroit vivant, riche en événements, elle nous invite à ne pas rater les foires et les ateliers organisés à l’occasion de la Pâque orthodoxe ou du Dimanche des Rameaux. Ce sera une bonne occasion pour les adultes et les enfants de s’initier à l’art de la peinture des œufs et des icônes.