Category: La Roumanie chez elle

  • « Le chocolat qui fait du bien »

    « Le chocolat qui fait du bien »

    Aujourd’hui on vous invite dans l’univers délicieux du chocolat fait maison, en compagnie de Constantin Joiţescu, fondateur de la marque « Le chocolat qui fait du bien ». Il s’agit d’un type spécial de chocolat, produit avec des fèves de cacao en provenance de l’Amérique du Sud, du Pérou notamment, auxquels s’ajoutent des ingrédients issus exclusivement de l’agriculture biologique.

    Ainsi, ce type de chocolat a un effet bénéfique sur la santé, comme nous l’explique Constantin Joiţescu, son créateur :

     

     « Le chocolat qui fait du bien » est un chocolat fait à base de fèves pures de cacao et enrichi avec des ingrédients bio. Chaque recette a ses propres bénéfices. Par exemple, nous proposons un chocolat pour la concentration et la mémoire, un autre pour la relaxation, un autre qui vous donne de l’énergie et un autre qui a des vertus aphrodisiaques. »

     

    L’entreprise de notre invité existe depuis 2014 et au fil du temps elle a produit une trentaine de chocolats différents. Mais en 2017, pour la Saint Valentin, elle a lancé une édition limitée de chocolat aphrodisiaque qui a très bien marché auprès du public. Cela a déterminé notre interlocuteur à relancer cette recette innovante sous le nom de « Chocolat qui fait du bien ». Constantin Joiţescu précise :

     

     

    « Le chocolat noir est très bon pour la santé, car il comporte plus de 400 nutriments. Par contre, le chocolat que nous avons tous mangé dans notre enfance et qui contient du lait et notamment du sucre, c’est-à-dire plus de 60 % – celui-là n’est pas bon pour la santé. C’est le chocolat noir à base de cacao pur qui est le meilleur pour la santé, avec plus de 400 nutriments prouvés. D’ailleurs, l’Union européenne recommande même la consommation d’au moins 10 grammes de chocolat noir par jour. Or nous, on lui a ajouté d’autres ingrédients : des aphrodisiaques ou des ingrédients bons pour le cerveau. Par exemple, pour la concentration et la mémoire nous y avons ajouté des champignons. Du coup, notre chocolat est le seul à base de champignons produit en Roumanie. »

     

    Un produit unique donc, avec pour principal ingrédient : le champignon. Mais quels champignons, au juste? Constantin Joiţescu explique:

     

    « On utilise trois types de champignons Chaga, Cordyceps et Hericium, bien connus depuis des millénaires pour leur propriétés qui facilitent la concentration, pour le bien-être, et pour leurs antioxydants. Et en plus, ils se combinent à merveille avec le chocolat. Mon préféré contient plusieurs autres ingrédients issus de plantes telles : la Passiflor, l’Ashwagandha et le Rhodiola Rosea. S’y ajoute un autre chocolat à base de Ginseng sibérien ou d’Hysope d’eau (Brahmi) qui a un goût exceptionnel et nous aide à mieux nous sentir. En fait, notre chocolat est un nouveau produit, puisqu’il n’est pas un chocolat noir dans le vrai sens du terme, il n’a pas le même goût. Mais en même temps, ce n’est pas non plus le chocolat au lait de notre enfance… Il a un goût et une saveur à part. D’ailleurs, tous nos assortiments sont différents des autres chocolats et ils ne vous laisseront pas indifférents. A notre avis, c’est le meilleur chocolat au monde »

     

    Conformément au slogan « On est ce que l’on mange », les créateurs du « chocolat qui fait du bien » mettent la santé avant tout, si bien que leurs clients ont droit à un produit 100 % naturel. Mais sont-ils nombreux à avoir la curiosité de goûter ce chocolat pas comme les autres ? Constantin Joiţescu répond :

     

    « Proportionnellement à la population, non. Mais nous avons réussi à avoir plus de 5 000 clients en moins de 4 mois, ce qui est une performance pour les ventes en ligne. Nous avons posté énormément de choses sur notre site – des commentaires, des vidéos etc – pour arriver à un nombre si important de clients. Je vous le promets : c’est une expérience culinaire vraiment unique, dont les vertus ont déjà été prouvées, puisque les ingrédients sont connus depuis des milliers d’années. » 

     

    Notre invité se dit fier de produire ce qu’il a appelé « le meilleur chocolat du monde ». Si cela semble quelque peu exagéré, on n’a peut-être pas tort de dire qu’il s’agit de l’un des meilleurs chocolats de Roumanie.

  • Eco-sensorialité – des voies pour les communautés de l’avenir

    Eco-sensorialité – des voies pour les communautés de l’avenir

    Construire les communautés de l’avenir

     

    Ce printemps, un groupe d’artistes et un groupe d’élèves ont créé l’événement « Eco-Sensoriality. Paths for communities of the future » (Eco-sensorialité – des voies pour les communautés de l’avenir) afin de construire ensemble des communautés alternatives pour l’avenir.

     

    Une installation éco-sensorielle à Petroșani et à Bucarest.

     

    L’événement s’est déroulé à la fois à Petroșani et à Bucarest. A Petroşani, dans l’ancien siège de l’association Urban Lab, les personnes présentes ont eu l’opportunité de participer activement à l’expérience immersive de l’installation éco-sensorielle qui permet à tous les sens d’être sollicités pendants la performance artistique et d’explorer la planète grâce à la réalité virtuelle. Au sein de l’installation, on pouvait voir les travaux de l’équipe de robotique de la Vallée de Jiu, une équipe de jeunes récompensés au niveau national et international pour leurs contributions dans le domaine de la robotique.

     

    Se reconnecter avec la nature

     

    A l’occasion de ce projet, les trois associations impliquées, l’Association Macaia (à travers le Plastic Art Performance Collective), Urban Lab et Creatorium (Norvège) ont organisé une conférence de presse. Intitulé « Se reconnecter avec la nature » l’événement a été abordé sous de multiples aspects, à l’échelle locale mais aussi européenne. Les participants on discuté de la protection de l’environnement et de l’importance de l’implication active des communautés, ainsi que du rôle de la culture et de l’activisme afin de revaloriser l’espace, qu’il soit rural ou urbain.

     

    Dans le collimateur : l’exploitation minière spatiale

     

    Alina Tofan, directrice artistique du projet et performeuse, explique le choix de la ville de Petroșani comme point central du projet, à la fois véritable espace de travail et point d’inspiration dans la démarche artistique du projet :

    « L’exploitation minière spatiale est une des tendances de l’avenir. Malheureusement, on tente de coloniser l’espace et d’autres planètes, de nouvelles formes de vie que l’on recherche avec impatience. En même temps, la Vallée de Jiu reste le territoire où une fois les ressources exploitées, rien ne semble avoir été laissé de côté à l’exception d’un nombre infini de possibilités de se reconnecter avec ce que l’on a encore, c’est-à-dire avec la nature. C’est pourquoi nous proposons des projets ici dans la Vallée de Jiu depuis deux ans. Cette foi-ci nous sommes heureux d’avoir invité deux artistes étrangers, de Norvège, et je pense que c’est une façon de vraiment redécouvrir la nature, les histoires des habitants. L’art peut ouvrir des mondes, il peut apporter de la lumière même là où il y a beaucoup de souffrance et d’obscurité »

     

    Témoignage de l’artiste

     

    Vladislav Calestru (Italie / Norvège), créateur d’expériences sensorielles et d’une installation sensorielle, nous a raconté comment il s’est impliqué dans le projet artistique :

    « Ce projet nous connecte avec la communauté locale, avec l’environnement local et avec le patrimoine de ce lieu. Visiter Petrila a été une expérience très riche, qui m’a apporté des sensations très fortes. L’histoire de l’exploitation minière m’a beaucoup impressionné. Quand je suis arrivé, j’avais des doutes et des questions. Par exemple, je me demandais ce qui se passe quand quelqu’un a des difficultés à s’intégrer dans un système local, à quel point cette intégration est-elle difficile ? Mois je suis très heureux de faire partie de ce projet artistique, qui combine plusieurs médias dans l’idée de recréer des réalités sensorielles différentes. Nous sommes ravis de voir le résultat final et nous attendons avec impatience de collaborer à l’avenir avec le Plastic Art Performance Collective et l’organisation Macaia. »

     

    Leur vision : une planète laissée encore intacte par l’homme 

     

    « Eco-Sensoriality. Paths for communities of the future » (Eco-sensorialité – des voies pour les communautés de l’avenir) propose la vision d’une planète laissée encore intacte par l’homme et, par conséquent, encore inexploitée. Une planète où les espèces végétales, les minéraux mais aussi les animaux existent, grandissent et se développent en dehors des conséquences dévastatrices du réchauffement climatique et de la pollution.

     

    Dana Codrea, étudiante de l’équipe de robotique participant au projet, nous a expliqué :

    « L’événement présente l’idée de construire ensemble des communautés alternatives de l’avenir. Le projet représente l’initiative visant à combiner la créativité et l’imagination avec différents concepts sur la connexion entre l’homme et la nature. Pour moi le projet représente l’opportunité de faire des connexions avec de nouvelles personnes et de nouveaux lieux tandis que pour l’équipe cela permet de créer de nouveaux liens avec la communauté et d’inclure la technologie en utilisant des modalités inhabituelles pour développer notre communauté. »

     

     Que deviendrons-nous une fois que nous voyageons dans l’espace ? 

     

    Jørgen J. Jenssen formateur dans des ateliers éco-communautaires ainsi que de création et d’installations éco-sensorielles, nous a parlé de son expérience dans ce projet :

    « La beauté de ce projet réside dans la possibilité qu’il offre de se rendre dans des endroits où l’on peut très facilement faire des projets expérimentaux. Notre approche est transversale, car nous explorons le passé pour appréhender l’avenir de l’humanité en rapport avec la nature et la modalité dont elle nous transforme car nous sommes hybrides. Petroşani est l’environnement idéal pour explorer la manière dont les gens pourraient se transformer à l’avenir, car cet endroit est lié à l’exploitation minière. Alors quoi de meiux ? Les gens ont toujours exploité les mines et probablement nous explorons aussi les astéroïdes, la planète Mars, nous irons dans l’espace, et nous continuerons à faire des exploitations minières car nous avons besoin de ressources. Mais que deviendrons-nous une fois que nous voyageons dans l’espace ? C’est la question que nous explorons maintenant. »

     

    Afin de se renseigner sur toutes les initiatives des associations impliqué dans le projet « Eco-Sensoriality. Paths for communities of the future » (Eco-sensorialité – des voies pour les communautés de l’avenir) nous vous invitons à vous rendre directement sur leur site internet en anglais et en roumain : https://macaia.ro/wp/https://www.plasticmemoriesirisipa.ro/ (trad. Andra Juganaru)

  • Le trésor de la Banque nationale de Roumanie

    Le trésor de la Banque nationale de Roumanie

    On dit que si l’on ne connaît pas son histoire, on est condamné à la revivre. C’est peut-être dans cet esprit-là, que la Roumanie a souhaité ramener à l’attention publique l’histoire du trésor de la Banque nationale. En fait, il s’agit de populariser cette histoire non seulement dans les rangs des jeunes générations roumaines, mais aussi parmi les Etats-membres de l’UE, aussi dans un esprit de solidarité. C’est dans ce contexte que, début mars 2024, le siège du PE de Bruxelles a accueilli l’exposition intitulée « Le trésor d’or de la Banque nationale de Roumanie », mise en place à l’aide de plusieurs députés européens roumains.

    En fait, la Banque centrale de Bucarest (BNR) se donne pour mission de faire connaître l’histoire du trésor national, qui reste à ce jour à Moscou, et cela depuis plus d’un siècle. Des détails, avec Brândușa Costache, cheffe du service des Archives, bibliothèque et disséminations d’informations au sein de la Direction de Secrétariat de la BNR :

     

    « Mettre sur pied cette exposition, c’est en fait continuer les démarches entamées en ce sens depuis la période de l’entre-deux-guerres. L’histoire du Trésor national commence en 1916, lorsque, dans le contexte engendré par la participation de la Roumanie à la Première guerre mondiale, face à l’avancée des troupes des Puissances Centrales, les institutions de l’Etat roumain, y compris la Banque nationale, ont été obligées à se retirer à Iaşi (nord-est). Le Trésor de la BNR réunit 91,5 tonnes d’or, les bijoux de la Reine Marie, des valeurs appartenant aux banques commerciales et d’innombrables objets du patrimoine culturel national. Le tout a été envoyé en Russie, pour être mis à l’abri sur le territoire d’un pays allié à l’époque. Pourtant, l’Empire des tsars s’est avéré être vraiment un « colosse aux pieds d’argile ». A l’automne 1917, les bolcheviques se sont emparés du pouvoir et peu de temps après, en janvier 1918, les relations diplomatiques avec la Roumanie ont été rompues. A ce moment-là, le trésor roumain déposé au Kremlin a été séquestré. Démarrées tout de suite après la guerre, toutes les démarches diplomatiques en vue de la récupération de ces valeurs ont été vouées à l’échec. Au fil du temps, il y a eu deux restitutions partielles des biens culturels de la Roumanie, mais elles n’ont pas visé l’or de la Banque nationale ».

     

    D’ailleurs, la BNR n’a jamais cessé d’organiser des actions pour garder dans l’attention générale le sort du trésor national de la Roumanie. Brândușa Costache nous donne des exemples :

     

    « Souhaitant garder vive l’attention de l’opinion publique sur ce sujet, la BNR a appuyé la publication, en 1934, du volume intitulé « Le trésor de la Roumanie de Moscou », écrit par Mihail Grigore Romaşcanu. Après 1990, la Banque centrale a repris les actions au sujet du trésor. Parmi elles : les débats menés dans le cadre du « Symposium annuel d’histoire et civilisation bancaire Cristian Popişteanu » organisé par la revue Magazin Istoric (Magazine Historique) ou encore les volumes publiés par Cristian Păunescu, conseiller du gouverneur de la Banque Centrale. On se saurait oublier non plus la participation du représentant de la BNR aux Travaux de la Commission mixte roumano-russe, créée en 2003, pour examiner les problèmes issus de l’histoire des relations bilatérales, y compris la question du trésor de la Roumanie envoyé à Moscou durant la Première Guerre Mondiale. On peut dire, donc, que nous avons déjà une longue tradition en matière de telles démarches et que cette exposition au siège du Parlement européen de Bruxelles vient la continuer. » 

     

    Mais pourquoi organiser maintenant, cette année, une telle exposition ? Et Pourquoi justement à Bruxelles ? Notre invitée explique :

     

    « La direction de la Banque centrale a considéré comme favorable le contexte international actuel afin de donner une dimension internationale à cette question. Puisqu’il est nécessaire de faire en sorte que l’obligation de la Russie de restituer les 91,5 tonnes d’or du Trésor de la Roumanie soit reconnue au niveau international. Cet or fait partie des stocks de la BNR. Les documents des Archives de la Banque Centrale attestent l’existence de cette créance sans le moindre doute. Dans ce contexte, la BNR s’est associée à l’initiative du député européen roumain Eugen Tomac, qui a ramené ce sujet à l’attention du Parlement Européen, par la Résolution sur la restitution du Trésor d’or national de la Roumanie que la Russie s’est appropriée illégalement. La Résolution a été débattue et adoptée par le Parlement Européen, ce qui témoigne de l’appui dont bénéficie la cause de la Roumanie.  » 

     

    En quoi consiste exactement l’exposition présentée à Bruxelles ? Il s’agit entre autres de photos d’époque, de cartes, de photos de différents documents historiques. Brândușa Costache, cheffe du service des Archives de la BNR nous les présente en détail :

     

    « L’exposition a été une bonne occasion de présenter à un large public des images des protocoles d’origine, signés à Iaşi et à Moscou par les représentants des autorités roumaines et russes, à l’occasion du transport en Russie du Trésor de la BNR et des autres valeurs du patrimoine roumain. On a également présenté des documents rédigés à Moscou, au début de l’année 1917, à l’occasion de l’inventaire des stocks d’or de la Banque. Je tiens à préciser que ces documents avaient aussi été publiés par Cristian Păunescu dans ses volumes consacrés au trésor national de la Roumanie. Enfin, le sort du trésor roumain d’après 1918 a été reconstitué par la présentation des documents découverts dans les archives russes par l’historien Ilie Schipor qui les avait déjà publiées dans son livre « Le destin du trésor de la Roumanie ».   » 

     

    Suite à cette exposition, le Parlement Européen a adopté une résolution demandant à la Russie de restituer intégralement le trésor national de la Roumanie qu’elle s’est appropriée illégalement. C’est un cas international sans précédent, que les réserves d’or et les objets de patrimoine d’un pays aient été appropriés illégalement par un autre Etat, et cela représente aussi une source permanente de préoccupation pour la société roumaine, ont souligné les députés européens. Ils ont également demandé à la Commission européenne et au Service Européen pour l’Action Extérieure d’inclure la restitution du patrimoine national de la Roumanie à l’agenda diplomatique bilatéral des relations entre l’Union européenne et la Russie, dès que le contexte régional permettra de reprendre le dialogue politique entre les deux parties. (trad. Valentina Beleavski)

     

  • Le projet Seminţe cu suflet

    Le projet Seminţe cu suflet

    Dans son jardin de Săhăteni, dans le département de Buzău, Rodica Meiroşu cultive tellement de variétés différentes de plantes qu’elle rivaliserait presque avec les jardins botaniques. Elle est également administratrice du groupe « Seminţe cu suflet » et coordinatrice des événements organisés sous le même slogan. Rodica Meiroşu nous en dit plus :  «  Ce groupe est composé de passionnées de jardin. Nous avons d’abord commencé entre amis avant d’élargir  notre cercle. Au départ nous échangions des graines, tout cela par pure passion pour le jardin. Nous avons chacun des métiers différents, nous accueillions aussi des personnes ayant des compétences en agriculture ou d’autres ayant fait des études supérieures dans différents domaines, mais c’est surtout notre passion du jardin qui nous unit. Nous avons appelé ce groupe « Seminţe cu suflet » (Des graines avec de l’âme) car les graines avec lesquelles nous travaillions viennent de notre stock personnel,  et c’est avoir joie que nous les partageons, sans rien attendre en retour. Nous sommes aujourd’hui environ 700 membres, répartis dans les quatre coins du pays. Nous ne cherchions pas à être si nombreux, l’idée est surtout de s’entre-aider et d’échanger avec bienveillance. »

     

    S’engager pour sauver les variétés roumaines

     

    La seule condition pour récupérer des graines est de s’engager à les semer, les cultiver et prendre soin de ces variétés, nous a expliqué notre interlocutrice : « Nous mettons particulièrement l’accent sur les variétés roumaines. Celles-ci sont récoltées auprès de personnes de différentes régions de Roumanie. Nous effectuons des tournées en organisant plusieurs évènements, pour permettre des échanges et nous cherchons à récupérer le plus de variétés anciennes possible, semées par les anciens des villages. En plus des variétés roumaines, nous cultivons également des variétés étrangères, nous collaborons avec de nombreux jardiniers d’autres pays, et nous organisons également des festivals. Le Festival de la Tomate, auquel nous participons avec des centaines de variétés de tomates par exemple. »

     

    Nous avons demandé à Rodica Meiroşu ce qu’elle faisait pousser dans son jardin :  « Oh, beaucoup de choses ! Parce que voyez-vous, avec cette passion, je n’ai plus de place pour semer dans mon jardin! J’habite dans le département de Buzău, ici nous avons surtout des vignobles, mais j’ai beaucoup de légumes, beaucoup de fleurs, des plantes aromatiques, des plantes médicinales, des arbustes fruitiers, et bien d’autres choses encore ! »

     

    Un potager bien varié

     

    Plusieurs centaines de variétés de tomates, plusieurs dizaines de variétés de poivrons, auxquelles s’ajoutent menthe, piments, laitues, pommes de terre, aubergines, brocolis, chou-fleur, oignons, des dizaines de plantes ornementales et d’épices se trouvent dans le magnifique jardin de la passionnée Rodica Meiroşu.  Cette dernière nous a expliqué pourquoi il était important de cultiver des variétés locales de Roumanie : « C’est important parce qu’au fil du temps, ces variétés anciennes que nos parents cultivaient avec le vrai goût de tomate, avec une peau plus fine, elles étaient juteuses, vous les cueilliez  dans le jardin et vous les mangiez comme on mange un fruit. Ces spécimens ont en quelque sorte disparu. Parce que les variétés hybrides ont remplacé les anciennes qui ont été abandonnées. Et je pense qu’il est important de les préserver, pour ne pas voir définitivement disparaitre l’ancien goût des tomates. Deuxièmement, ces variétés peuvent être préservées en conservant leurs graines et en les cultivant année après année, de sorte qu’elles ne disparaissent pas. »

     

    Rodica Meiroşu, jardinière passionnée et administratrice du groupe « Seminţe cu suflet » a adressé un message aux autres passionnés du jardin : « Je voudrais que la majorité des habitants des campagnes mettent en valeur les graines et les plans roumaines, qu’ils les valorisent et fassent le nécessaire pour les conserver année après année, pour leur santé, pour celle de leurs enfants, et qu’ils n’hésitent pas à rejoindre notre groupe de donateurs de graines, composé de bénévoles, qui voyagent à nos frais et souhaitent apporter leur pierre à l’édifice : nous voulons préserver ces variétés et les diffuser le plus largement possible, afin qu’elles ne disparaissent pas pour toujours. Et j’aimerais que ce groupe de donateurs s’élargisse et poursuive cette belle mission de partage entre amoureux du jardinage. »

     

    Une belle démarche qui, nous l’espérons, portera ses fruits. Alors, n’hésitez pas non plus à plonger les mains dans la terre pour contribuer à ce beau projet. (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • La Journée de l’ours, de la légende à l’écologie

    La Journée de l’ours, de la légende à l’écologie


    Prédire la météo et l’arrivée du printemps

    Selon la tradition populaire, en début du mois de
    février, l’ours sort de sa tanière. Si le soleil brille et que l’ours voit son
    ombre, il rentre dans son abri et continue d’hiberner pendant encore trois
    semaines environ, alors que dehors, il commence à faire froid de nouveau. Par
    contre, s’ il n’y a pas de soleil et que l’ours ne voit pas son ombre, il
    arrête d’hiberner et alors la météo s’améliore et le printemps arrive vraiment.


    Dans le folklore roumain, la Journée de l’Ours est une
    fête ancestrale avec une signification complexe, qui ramène au premier plan le
    lien tellement fort entre l’homme et la nature, ainsi que l’idée d’évolution
    cyclique de la vie. Et même si les traditions et les coutumes ont changé dans
    le temp, cette fête reste un élément important de l’identité culturelle et
    folklorique roumaine. D’ailleurs, le culte de l’ours était extrêmement répondu
    dans plusieurs cultures indo-européennes, y compris dans l’espace romain, car
    c’était un animal considéré comme sacre et associé aux divinités de la nature
    et de la fertilité.

    Dans ce contexte, la Journée de l’Ours est marquée en
    Roumanie, et dans d’autres pays d’Europe, le 2 février, le même jour avec le
    Jour de la marmotte, célébré aux États-Unis ou au Canada. Les deux ont en
    commun cet élément de prédiction de la météo pour la période à venir.

    Les journées de l’ours – une occasion de parler environnement


    A ne pas oublier non plus que l’ours brun est un animal
    très répandu en Roumanie et une espèce protégée tant en Roumanie, qu’au sein de
    l’Union européenne.


    Ce n’est pas donc un hasard si de nombreuses
    manifestations sont organisées à l’occasion de la Journée de l’Ours, début
    février. Parmi elles, une ample célébration a été organisée par le Zoo de
    Brasov, importante ville du centre de la Roumanie.

    Comment exactement ? Réponse
    avec Mihail Milea, coordinateur éducationnel :




    « Il y a eu plusieurs activités qui se sont
    proposés d’explorer la vie fascinante des ours et donner au public l’occasion
    de mieux comprendre cet animal impressionnant. Nous avons invité nos soignants
    à tenir des discours, à raconter des histoires sur les ours sur les curiosités
    de l’univers de ses animaux, et nous avons mis les projecteurs sur le
    comportement de l’ours et sur son environnement. Tout cela, dans une tentative
    de souligner, l’importance de la conservation et de la protection des habitat
    des ours ».


    Expliquer la nature aux enfants





    En fait, l’ours n’est pas le seul animal mis à l’honneur
    par le zoo de Brasov. Au cours de l’année, on y organise également la Journée
    du léopard des neiges, du panda rouge ou bien du singe. En fait, il s’agit
    notamment de parler de la protection des écosystèmes, explique notre invité.
    Mais tout est fait par le jeu par des activités de groupe, des activités avec
    enfants et parents ou encore par des interactions avec les animaux.


    Mihail Milea précise :




    « À la fin des activités, nous avons raconté
    l’histoire intitulée « L’empereur des ours » dont les enfants ont pu
    tirer plusieurs leçons. C’est un conte populaire, transmis de génération en
    génération, qui présente les aventures d’un ours, avec tout ce qu’il peut nous
    enseigner sur la vie de ces animaux. Les enfants ont appris davantage sur
    l’importance de respecter la nature, sur le courage et l’intelligence de cet
    animal, sur la manière dont il se sert de sa force et de ses habilités pour
    défendre et pour aider les membres de la communauté, ou encore sur le respect
    envers les personnes âgées et leurs conseils. En deux mots, il s’agit de l’empereur
    des oursqui est un individu majestueux et
    imposant qui a une famille aux côtés de la reine des ours, qui est à son tour
    très attentive aux besoins de la forêt. Ensemble ils ont trois bébés, dont deux
    ont été malheureusement chassés – d’où l’idée que la chasse n’est pas quelque
    chose de bénéfique ».


    Eveiller les consciences sur la vie des ours





    À part les légendes, les participants à la célébration de
    la Journée de l’ours au zoo de Brasov ont pu apprendre des informations
    concrètes sur cet animal dans une activité dans nous parle notre invité :




    « Nous avons proposé une activité intitulée « La
    forêt enchantée » dans le cadre de laquelle nous avons raconté aux
    visiteurs plusieurs légendes et curiosité de l’univers des ours. Par exemple,
    nous avons expliqué aux enfants que les ours peuvent avoir des dimensions très
    variées, qu’il existe des ours de petites dimensions, comme le petit panda, par
    exemple, qui pèse une centaine de kilos environ, jusqu’à l’ours Kodiak, qui
    peut peser même 900 kg. Nous avons parlé aux enfants de leur résistance à la faim,
    puis qu’il est bien connu le fait qu’avant de commencer à hiberner l’ours
    accumule une quantité significative de graisse pour pouvoir se nourrir pendant
    l’hiver. Cela nous a permis de leur parler aussi de la nourriture très variés
    et de ces animaux, mais aussi de leur autres capacités comme par exemple celle
    d’être un très bon nageur ».





    Voilà, plein de choses à raconter sur cette animal
    majestueux qui domine les forêts de la Roumanie, mais qui reste pourtant assez
    méconnu. Et vu que le 2 février dernier, en Roumanie, le ciel était plutôt
    couvert, on pourrait dire que le printemps approche à pas rapides, tradition
    oblige ! (trad. Valentina Beleavski)

  • La tradition du vin mousseux et crémant roumain

    La tradition du vin mousseux et crémant roumain

    Trinquer pour boire à la santé de
    quelqu’un est une coutume répandue partout dans le monde. Le plus souvent, les
    moments de grande joie sont arrosés de champagne ou d’un verre de vin
    effervescent. Il est connu que la Blanquette de Limoux est traditionnellement
    présentée comme le vin le plus vieux du monde. Ce vin effervescent
    a été créé sur cette aire d’appellation, en 1531 (soit un siècle avant le
    champagne). Aux dires des vignerons, le vin pétillant est la seule boisson à
    éveiller tous les sens. Liviu Gheorghe, membre de l’Association Wine Lover,
    nous présente l’histoire de plus d’un siècle et demi du vin effervescent
    roumain :


    « L’enseignant
    Ion Ionescu de la Brad a produit le premier vin effervescent de Roumanie, suite
    à un stage en France. Lors de son retour au pays, en 1841, il a obtenu un vin
    effervescent pour le prince de la Moldavie, Mihail Sturdza, à partir de ses vignes
    de Socola. C’est ainsi que les producteurs de la région sont devenus la
    quatrième nation produisant du vin effervescent en verre par fermentation
    naturelle. En Transylvanie, qui faisait partie à l’époque de l’Empire austro-hongrois
    (note de la rédaction : monarchie qui a existé de 1867 à 1918), la
    production de vin effervescent est attestée dans la ville de Satu Mare. Timişoara,
    Cluj, Azuga şi Brăila sont aussi des lieux de production importants. C’est en
    1892 que l’on inaugure à Azuga les Caves Rhein, sur un terrain du domaine du
    roi Charles, par un investissement des frères Rhein, la famille étant déjà
    établie à Brasov depuis des siècles. Les caves construites au rez-de-chaussée,
    ayant des murs épais de 1,2 mètres, sont toujours accessibles. »




    Liviu Gheorghe,
    membre de l’Association Wine Lovers, poursuit le récit et nous raconte
    l’histoire d’un allemand venu travailler en Roumanie autour vers 1900, et qui a
    ouvert un établissement :


    « C’est en
    1912 que Wilhelm Mott a créé une petite fabrique de vins effervescents à
    Bucarest. Au cours des années suivantes, il a développé la capacité de
    production de la fabrique et a commencé à exporter de grandes quantités de vin
    effervescent. Pendant la période d’entre-guerres, la presse abondait de
    réclames sur les vins effervescents Mott, devenu une marque européenne. A
    l’heure actuelle, les collectionneurs paient parfois des sommes exorbitantes
    pour des antiquités portant le sigle de la boisson. En 1934, une fois levée l’interdiction
    des Etats-Unis, Mott a ouvert sa propre succursale à New York. Au cours de la
    même période, Mott devient le fournisseur officiel de la société navale roumaine
    pour les menus des navires effectuant des traversées transatlantiques. En 1948,
    les capacités de production de Mott sont nationalisées, aux côtés de celles des
    maisons du vin effervescent Doctor Basilescu et Rhein. Toutes ont été renommées
    Zarea. En 1969, l’œnologue célèbre dr.
    ing. Ioan Puşcă crée à Vrancea le célèbre vin effervescent classique Panciu, et
    en 1974 la gamme du vin pétillant Jidvei est lancée. »


    En parlant de
    méthodes de fabrication des vins effervescents et des cépages utilisés, Liviu
    Gheorghe raconte :


    « Nos
    régions viticoles ressemblent beaucoup à celles de France ou d’Italie ce qui
    explique pourquoi nos crémants sont si bons. Leur fabrication peut se faire
    aussi bien selon la méthode champenoise qui consiste principalement à opérer
    une double fermentation du moût, la première en cuves, la seconde dans la
    bouteille même, en cave, que selon la méthode conventionnelle qui est plus
    rapide et suppose une seule fermentation du moût. Nous utilisons aussi bien des
    variétés internationales de raisins telles Chardonnay, Pinot Noir ou Pinot
    Meunier, mais aussi des variétés autochtones telles Crâmpoşie, Frâncuşă
    Fetească Regală, Fetească Albă, Mustoasă de Măderat, Novac et Fetească Neagră.
    Les investissements importants que nous faisons dans la production viticole
    nous permettent d’obtenir un vin qui réponde parfaitement aux exigences
    qualitatives et de prix. Nous avons des crémants Bruts blancs et rosé, des
    Blancs de Blancs, des Blancs de Noirs, des vins perlant ou des vins pétillant.
    Parmi les crémants de chez nous dont le niveau de qualité approche celui des
    vins de Champagne sont les vins obtenus selon les méthodes utilisées pour la
    fabrication du champagne et qui utilisent aussi bien des variétés de raisin
    internationales que des cépages locaux. Ces vins parcourent une période de fermentation
    de jusqu’à 48 mois ce qui entraîne l’apparition des notes raffinées de brioche,
    de beurre, de mie de pain mais aussi de noisettes grillées. Les crémants se
    font remarquer par leur acidité, leur perlage fin et vif, leur équilibre, leur
    complexité, leur structure et élégance. Plusieurs de nos vins ont un potentiel
    de garde remarquable ».


    Liviu Gheorghe
    précise que les crémants roumains sont appréciés non seulement en Roumanie,
    mais à l’étranger aussi. (Trad : Valentina Beleavschi & Ioana
    Stancescu )

  • Le Gala des Parents – Eduquer pour l’avenir

    Le Gala des Parents – Eduquer pour l’avenir

    Selon les statistiques, plus de 50 % des enfants de Roumanie sont en proie
    à la dépression et à l’anxiété et passent de longues heures devant les écrans,
    ce qui fait diminuer leur empathie et leurs performances académiques. Bref, ils
    deviennent prisonniers de leur propre incertitude.


    Face à cette réalité, « Le Gala des Parents – Eduquer pour l’avenir »
    se veut non seulement un événement caritatif, censé réunir des fonds pour
    soutenir les enfants des milieux défavorisés à poursuivre leur scolarité, mais
    aussi un acteur du changement.


    Răzvan Vasile, l’organisateur de cet évènement, nous fait part de ses
    impressions sur ce Gala :




    « Ce fut absolument fantastique ! Il a dépassé
    toutes nos attentes. Et je peux vous expliquer pourquoi. Premièrement, parce
    qu’il nous a permis à tous – parents, organisateurs et partenaires – de
    dénicher le plus grand problème d’un enfant. Environ 88 % des enfants pensent
    qu’ils ne sont pas suffisamment bons, qu’ils ne méritent pas de bonnes choses,
    qu’ils sont incapables, que la réussite n’est pas pour eux. Et tout cela vient
    du fait que nous, parents, qui n’avons pas été éduqués – pas par manque
    d’amour, mais par manque de temps et de ressources – nous avons carrément volé
    leur plus grand pouvoir, qui est leur unicité.
    Alors que c’est l’unicité qui est leur plus grande valeur ; puisque
    dans la vie, bien que l’on veuille être le meilleur, il y aura toujours
    quelqu’un meilleur que nous. Alors que si l’on est unique, alors on poursuit
    dans cette direction et on n’a plus de concurrence ! »




    Alors, comment peut-on mieux préparer les enfants pour un avenir accompli,
    comment les encourager à découvrir leur véritable potentiel et à regarder leur
    avenir avec confiance ? Răzvan Vasile nous fait quelques
    suggestions :




    « Les parents que nous avons accueillis ont parlé de
    l’avenir. Et pour cause. 85 % des emplois de l’année 2030 n’existent pas
    encore. Donc on a beau comparer les enfants, on a beau les critiquer pour les
    notes reçues à l’école, c’est inutile puisque les jobs du futur seront
    complètement différents. Nous avons ramené sur scène un robot doté
    d’intelligence artificielle qui a interagi avec les gens qui sont montés sur
    scène. Tout cela pour montrer que l’avenir est déjà là et qu’il faut préparer
    les enfants tant pour le présent que pour l’avenir. »



    Au total 900 parents, aux côtés de personnalités, experts et spécialistes
    du domaine se sont réunis pour le Gala des Parents pour échanger et pour
    apprendre de ces échanges. Parmi eux, Costel, un homme de 38 ans, venu
    partager son expérience d’enfant abandonné. Pour Răzvan Vasile il est un
    véritable modèle à suivre :




    « Costel a été abandonné à l’orphelinat lorsqu’il avait 4
    ans. Puis, sa mère est venue le récupérer, en espérant pouvoir trouver un
    appartement. Pendant qu’ils cherchaient cet appartement, Costel a dormi dans
    des maisons délabrées et a eu des accidents, dont le plus grave a été de tomber du tram et de voir ses deux jambes
    et sa main droite coupés. Il n’avait que 12 ans à l’époque. Qui est Costel aujourd’hui,
    à l’âge de 38 ans ? C’est un homme riche, il est psychologue, un jeune
    homme qui a conquis les sommets du Kilimandjaro et de l’Everest et qui a gravi
    le Machu-Picchu. C’est un homme qui joue parfaitement bien de la flûte de Pan,
    qui s’est bâti une maison avec ses propres mains et qui a deux enfants exceptionnels.
    Il a dit : « Si moi, Costel, une moitié d’homme, sans jambes et sans
    main droite, j’ai réussi, en parlant avec moi-même et avec Dieu, alors
    vous ? Quel est votre problème ? Toute la lutte est à l’intérieur de
    nos têtes ! Notre cerveau est le seul champ de bataille. C’est là qu’il
    faut gagner ! ». »

    Voici maintenant le message que Razvan Vasile a voulu transmettre tant aux
    enfants, qu’à leur parents :




    « L’avenir et le succès ne consistent pas nécessairement
    à apprendre quelque chose de nouveau. Il s’agit plutôt de renoncer aux choses
    apprises de manière erronée. On a tous été enfants et, à leur tour, les enfants
    d’aujourd’hui deviendront un jour parents. Nous avons chaque jour plus de 90
    000 pensées, dont 90 % sont négatives. Alors,
    concentrons-nous sur les solutions, sur tout ce qui est positif, et non pas sur
    les aspects négatifs. Nous devons comprendre que, si nous voulons changer
    quelque chose, nous devons agir. Que disait Einstein ? On s’attend à ce que de nouvelles
    choses nous arrivent, alors que l’on fait aujourd’hui la même chose qu’hier et depuis
    toujours ? Je voudrais dire aux enfants qu’il faut avoir du courage !
    Ne soyez pas timides, arrêtez de vous sentir coupables, n’ayez peur de rien,
    même pas de la douleur – ce sont toutes des inventions de l’esprit. Et pensez
    toujours à être reconnaissants, de vivre votre vie telle qu’elle est, ne vous y
    opposez pas. Toute crise est suivie d’un progrès, c’est valable tant pour les enfants
    que pour les parents. Cela vous aidera à devenir une meilleure personne ».



    Bref, une invitation à avoir
    confiance en soi et à apprendre des drames que nous traversons. Avant de
    terminer, Razvan Vasile a voulu ajouter:




    « Je voudrais ajouter quelque chose de très important et
    j’invite tout le monde à y réfléchir. C’est une vérité absolue : toute forme
    de vie lutte pour survivre, qu’il
    s’agisse d’un arbre, d’un chat, d’un insecte, d’une fleur, sauf nous, les êtres
    humains. Nous, on a le pouvoir de choisir. Nous décidons si nous désirons réussir
    ou non. Mais qui décide, en fait ? C’est notre libre arbitre. Alors il
    faut s’assurer que notre libre arbitre est vraiment libre. Et il faut savoir aussi
    que rien n’est gratuit. Si l’on veut avoir du succès, il faut payer le prix.
    Rien n’est simple. Nous devons changer notre manière de penser, nous devons
    être différent et nous devons agir chacun à sa propre manière. Chacun doit être
    unique. »





    Voilà
    le message principal du « Gala des parents – Eduquer pour l’avenir »
    : il très important que les parents s’impliquent davantage dans l’éducation de
    leurs enfants. Et il est tout aussi important de comprendre leurs sentiments et
    de mettre en valeur leur unicité.

  • La Ronde des Sanziene

    La Ronde des Sanziene

    Aujourd’hui nous parlons folklore. C’est la carte d’identité d’un peuple,
    il porte ses racines les plus profondes ; mais de nos jours, ces
    traditions risquent de se perdre, car de moins en moins de gens les connaissent
    et les respectent. Par conséquent, toute tentative de ramener le folklore dans
    l’attention publique est salutaire.


    Et c’est justement d’une telle initiative que nous parlons aujourd’hui,
    avec notre invitée qui a décidé de promouvoir le folklore par le biais de la
    danse. Anca Niţă est instructrice de danse et chorégraphe. Elle a créé un
    spectacle appelé « La ronde des Sânziene », dans une tentative de faire
    connaître au jeune public les valeurs roumaines authentiques :


    « La ronde des Sânziene (Hora Sânzienelor) est un spectacle de musique, danse et acrobatie
    où la danse traditionnelle s’entremêle avec la danse contemporaine et avec
    d’autres styles. Tout cela, pour raconter une histoire unique sur une musique
    qui a été spécialement créé pour ce spectacle et qui est aussi un mélange de
    plusieurs styles. (…) Cette idée m’est
    venue à l’esprit lorsque je me suis rendue compte que nous avions besoin de
    quelque chose d’unique et moderne, afin d’attirer vers le folklore non
    seulement le public d’âge moyen, mais aussi les jeunes. C’est pourquoi j’ai
    mélangé la modernité au folklore roumain dans un spectacle parsemé aussi de
    danse acrobatique. C’est là, sa vision moderne et originale ».

    Le spectacle s’intitule « La ronde des Sanziene ». Mais qu’est-ce
    que cela signifie, en fait ? Eh bien, dans le folklore roumain les
    Sanziene sont de jeunes filles aux pouvoirs magiques, une sorte de fée qui
    observent différents rituels à l’occasion de différentes fêtes importantes du
    calendrier religieux, telles la Pentecôte. Mais leurs origines sont ancestrales
    et leurs rituels sont en fait laïques. Selon les légendes, les Sanziene sont de
    belles jeunes filles qui vivent dans les forêts ou les plaines et qui font des
    rondes et donnent des pouvoirs magiques aux plantes. Si célébrées selon les coutumes
    ancestrales, ces fées feront en sorte que les champs portent de riches récoltes
    ou que les enfants nés durant l’année soient en bonne santé. Par contre, si on
    ne leur rend pas hommage comme il faut, alors les Sanziene deviennent des fées
    méchantes qui vont se venger.


    Voilà en bref la tradition que le spectacle « La ronde des
    Sanziene » veut faire renaître. Tout a commencé il y a 5 ans, se souvient
    Anca Niţă:





    « « La ronde des Sanziene » avait déjà été jouée
    en 2019, juste avant la pandémie, qui malheureusement, a coupé court à notre
    élan. Nous avons donc décidé de le reprendre et de lui donner une forme plus
    ample. Les gens en ont été ravis et on nous a même invités dans d’autre pays, afin
    de danser pour la diaspora »



    Et puisque notre invitée est tout le temps en contact avec le monde du
    fitness et de l’aérobic, un nouveau style de danse a vu le jour : la «
    Fetno ». Qu’est-ce que c’est, exactement ? Anca Niţă
    explique :





    « La « Fetno » est une nouvelle approche du folklore
    roumain. J’ai voulu combiner la danse traditionnelle avec les mouvements de
    l’aérobic classique, pour ajouter un brin de saveur à mes classes d’aérobic,
    pour joindre la beauté à la santé et l’agréable au style traditionnel roumain.
    J’ai tenu absolument à le faire. J’ai passé 7 ans en Italie et mon pays m’a
    tellement manqué que j’ai voulu innover, même au niveau international. C’est
    ainsi qu’est née la « Fetno », qui est en fait de la danse traditionnelle
    avec des mouvements d’aérobic. Cela a très bien marché auprès du public roumain.
    Si bien, que lors d’un concours que nous avons organisé, plus de 700 personnes
    se sont présentées, tant des adultes que des enfants. A mon avis, c’est quelque
    chose d’important que de promouvoir les valeurs roumaines à l’étranger. »



    Voici donc une danse née il y a 8 ans et qui ne fait que se développer.
    Anca Niţă en est très fière :





    « La « Fetno » a vu le jour en 2016, donc il
    y a un bon moment déjà, mais c’est toujours un concept assez nouveau et
    moderne, à mon avis. A chaque fois, nous tentons d’y apporter quelque chose de
    nouveau. On rajoute des éléments qui rendent le spectacle encore plus intense,
    plus amusant. (…) Et nous sommes ravis de pouvoir travailler tant avec les
    adultes qu’avec les enfants. A l’avenir, nous souhaitons continuer à développer
    tout cela, puisque la « Fetno dance » a déjà été incluse dans les
    concours de danse et qu’il y a plein de personnes intéressées. »





    La première
    « Ronde des Sanziene » d’après la pandémie a eu lieu le 20 janvier dernier
    à Bucarest, à guichets fermés. Une autre suivra en avril. Entre temps, nous
    vous invitons à réfléchir aux bénéfices la « fetno », cette danse roumaine
    qui mélange folklore, aérobic et acrobatie ! (trad. Valentina Beleavski)

  • Des conseils depuis la Via Transilvanica, de la part de Christine Thϋrmer

    Des conseils depuis la Via Transilvanica, de la part de Christine Thϋrmer

    Christine Thϋrmer est une voyageuse passionnante.
    Lorsqu’elle a entendu parler du projet Via Transilvanica, elle a écrit un livre
    intitulé « Des randonnées longue distance. » Christine Thϋrmer et
    Alin Uşeriu ont offert des détails sur ce projet au micro de Radio Roumanie.
    Ils ont parlé aussi des randonnées et de la coopération.


    Lorsqu’elle a découvert le projet Via
    Transilvanica, Christine Thϋrmer est partie toute seule sur les routes, sans
    peur. Elle a même appris ses premiers deux mots en roumain, « seule »
    et « ours ». Elle a parcouru le trajet avant qu’il soit ne soit
    balisé et est devenue amie avec Alin, après avoir bu deux bouteilles de
    « palinca »


    « Quand je suis arrivée ici, je ne connaissais pas un mot de roumain.
    Je pensais que j’apprendrais quelque chose en chemin. Mais en Roumanie j’ai
    appris le mot « seule » car tout le monde me posait la question
    « Est-ce que tu voyages seule ? » « Es-tu venue seule ici ? »
    D’ailleurs, une dame m’a accueillie sur Via Transilvanica. Elle avait fait de
    la cuisine pour 4 personnes. J’ai donc dû lui répondre « non, moi je suis
    seule, je peux manger pour deux personnes, mais pas pour quatre » Le
    deuxième mot que j’ai appris était « ours » parce que ce danger
    existait. Alors, pour moi le roumain sonnait « seule ? »
    « ours » ….


    Alin Useriu, le coordonateur de
    l’Association Tăşuleasa Social, initiateur du projet Via Transilvanica, appelé
    aussi « le chemin que l’on ne perd jamais », nous a raconté sa joie
    de rencontrer Christine :


    « Mois
    je suis amoureux de Christine pour tout la vie, car le projet que j’ai
    coordonné et mis en œuvre au cours des 5 dernières années avait besoin d’une ambassadrice.
    Presque tombée du ciel, Christine était cette ambassadrice. En fait, elle est
    la première femme qui a fini la Via Transilvanica, mais nous avons été étonnés
    par son projet, car elle a déjà parcouru plus de 60 milles kilomètres à pieds
    partout dans le monde. Ensuite, elle a écrit un chapitre entier sur la Via
    Transilvanica dans son livre. Même dans mes rêves les plus fous je n’imaginais
    pas que l’on puisse avoir meilleure ambassadrice. Nous sommes heureux qu’elle
    aime la Via Transilvanica, qu’elle porte l’attention de son public, très large,
    dessus et nous lui sommes reconnaissants pour sa grande générosité. Elle nous a
    fait cadeaux de son premier livre, que nous avons déjà traduit, car nous
    souhaitons avoir un tel public en Roumanie aussi. C’est pour ça que l’on a le
    livre de Christine dont on fera le lancement. »


    Alin Uşeriu nous a expliqué pourquoi il
    vaut la peine de lire le livre de Christine :


    « Christine arrive tout juste du Japon et elle dit que
    notre frère de route est au Japon en ce moment. Je veux dire qu’il n’y avait pas de meilleure décision dans
    ma vie que de suivre un chemin de longue distance.
    J’étais sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle,
    mais après avoir rencontré Christine, j’ai pris conscience que j’aurais dû
    faire les choses différemment. J’avais 17 kilos de bagages sur le dos, j’essayais
    de distancer tous ceux que je croisais sur la route, donc finalement je n’était
    pas tellement moi-même.
    Christine est venue me
    dire : tes bagages doivent peser 5 kilos, 6 maximum. Vous devriez laisser
    toutes ces choses dans votre tête et rentrer à la maison. Et puis je suis parti
    et je suis devenu vagabond sur la Via Transilvanica et, en effet, ce fut pour
    moi une expérience très profondément spirituelle. »


    Cette rencontre a été l’une des plus
    importante, a ajouté Alin :






    « C’est l’effet que produit un chemin
    longue distance : il vous rencontre, à un moment donné. Je suis arrivé à Caraş
    Severin et j’ai pris conscience que ma plante préférée était le lierre. Parce
    que j’ai réalisé que si cette plante n’avait pas un arbre lui permettant de
    grimper, elle ne serait qu’une plante rampante au sol. Il me semble que notre
    foi dans la Via Transilvanica a rendu la création de ce chemin possible en cinq
    ans, et j’étais en bonne santé pour le parcourir, lui et ses 1400 kilomètres et
    rencontrer presque dans chaque village des gens qui me disaient ce projet
    est formidable pour notre ville !. Christine possède une pierre dans la
    ville de Cugir, une très belle pierre taillée par un Bulgare, Ivan Ivanov, qui représente
    une femme debout sur un globe terrestre, comme elle, qui en a déjà fait une
    fois et demie le tour ! Je pense que le mot le plus important est coopération
    après tout, donc si nous voulons bâtir un monde meilleur, nous devons coopérer
    les uns avec les autres et trouver des solutions et c’est ce que nous faisons
    avec Via Transilvanica et c’est un projet que Christine, femme expérimentée, a
    eu envie de découvrir en Roumanie.
    Parce que nous
    avons pris très au sérieux ce slogan « La route qui unit » et nous œuvrons
    pour avoir en faire un chemin sur lequel on ne se perd pas. »


    Christine
    Thϋrmer a pour objectif d’encourager les
    femmes à prendre la route, car ce sont elles qui attendent le bon moment : être
    mieux préparées, récolter l’argent nécessaire, se faire accompagner, être plus
    en forme, etc. Christine estime que si elle, ni sportive, ni souple, portant
    des lunettes, ayant les pieds plats et quelques kilos en trop, pouvait le faire,
    alors nous en sommes tous capables ! Christine Thϋrmer a lancé un avertissement aux femmes pour qu’elles
    prennent la route, qu’elles se sentent en forme ou non :




    « Allez-y ! Prenez la route!
    N’attendez pas d’avoir l’argent nécessaire ! N’attendez pas que quelqu’un vous
    accompagne ! Allez-y ! C’est ce qui compte !
    »



  • Etre généreux, mais pas seulement à Noël

    Etre généreux, mais pas seulement à Noël

    De petits gestes de générosité

    C’est
    la fin d’année, la période des fêtes, temps de repos, moment d’introspection.
    C’est aussi le temps de la générosité. C’est une période de l’année où l’on
    pense davantage à ceux moins chanceux que nous et on tente parfois de leur
    venir en aide. Certains ont le temps de faire des gestes généreux uniquement
    durant cette période des fêtes. Partout on collecte des vêtements, des jouets
    et des fournitures scolaires pour enfants des milieux défavorisés. Pour
    d’autres, aider les plus démunis est une mission quotidienne.

    « Le petit tonneau aux sourires »

    C’est le cas de
    l’Association « Le petit tonneau aux sourires ». Pour ses membres le
    slogan « Soyons plus généreux à Noël » s’applique tout le long de l’année.
    Noël est quand même la période de l’année la plus chargée, raconte Florentina
    Baloş, présidente de l’Association :

    Florentina Baloş,« On est plus généreux à Noël, mais
    j’espère bien que les gens ne seront pas généreux uniquement à cette période et
    qu’ils continueront à suivre l’exemple qu’ils donnent en décembre et resteront
    généreux tout le long de l’année. Cette année nous nous sommes préoccupées
    surtout de la livraison de cadeaux, de paquets pour les petits, pour qu’ils
    puissent continuer à se rendre à l’école en janvier, quand il fait froid et
    qu’ils ont besoin de vêtements chauds, de bottes etc. Donc en ce mois de
    décembre nous nous sommes assurés que chacun des enfants avec lesquels nous
    travaillons reçoive un tel cadeau. »


    Des cadeaux pour les enfants défavorisés



    En fait,
    l’association de Florentina Baloş a déjà une longue tradition dans la collecte
    de cadeaux pour Noël, mais qui en bénéficie au juste ?

    Florentina Balos : « Nous faisons de notre mieux pour
    que les cadeaux arrivent à de nombreux enfants en besoin. Cette année nous nous
    rendons dans une école spéciale du 6e arrondissement de Bucarest et
    nous allons aider aussi de nombreux enfants des villages. De même, dans le
    cadre d’un spectacle au Palais des enfants de la capitale, nous allons récompenser
    les petits qui travaillent dur pour atteindre leurs objectifs : ces petits
    qui vont chaque jour à l’école et qui participent aux différents concours,
    puisque nous sommes fiers de pouvoir travailler avec eux et leurs enseignants.»

    Les demandes s’enchaînent



    S’il
    y a quelques années les membres de l’Association « Le petit tonneau aux
    sourires » cherchaient eux – mêmes les bénéficiaires pour leurs surprises,
    désormais, les choses ont changé et l’Association abonde en demandes d’aide.

    Florentina Baloş : « Désormais, ce sont eux qui nous
    contactent. Bien sûr, tous les cas sont d’abord vérifiés. Il y a plein de gens
    qui demandent notre aide, nous sommes débordés en fait ! Mais nous donnons
    toujours la priorité à la qualité de nos services : on ne prend pas en charge
    un trop grand nombre d’enfants, on accepte autant de cas que possible pour
    s’assurer que tous reçoivent le cadeau tant attendu. »


    Et
    comme on le disait en début d’émission, les fêtes passent, mais le besoin
    d’aide persiste. La joie d’aider est tout aussi grande quelle que soit la
    saison, insiste de son côté, Florentina Baloş :




    « J’aimerais
    que de plus en plus de gens le comprennent : peu importe ce que l’on offre
    et combien. On peut offrir de l’argent, mais on peut tout aussi bien offrir de son
    temps ou même des idées. Et il est tout aussi important d’offrir des sourires,
    car ils vous seront remboursés par milliers ! »




    C’est
    sur ce message d’espoir et de générosité que s’achève cette rubrique. Un
    message qui, nous l’espérons, survivra au-delà des fêtes de fin d’année ! (trad. Valentina Beleavski)

  • Souvenirs du Noël d’autrefois

    Souvenirs du Noël d’autrefois

    Et comme les premières neiges sont tombées sur la capitale, le décor est parfait pour se mettre dans l’esprit des fêtes de fin d’année. Eugen Ion, muséographe, nous raconte ce qu’a concocté le musée pour cette fin d’année : « Comme tous les ans, nous avons organisé le festival « Rites et Coutumes ». Cette année, ce dernier s’est déroulé début décembre, avec les immanquables chorales de chants de Noël, une parade de personnages masqués dans les allées du musée, un marché d’artisans traditionnels qui est, quant à lui, présent à chacun de nos évènements. »

    Nous avons demandé à Eugen Ion d’où sont venus les choristes de cette année : « Des quatre coins du pays. Certains de Focşani, Suceava, Bistriţa Năsăud, Sighetul Marmaţiei, d’autres de Mureş ou encore de Teleorman. Chacun est venu avec son propre répertoire. Par exemple, les Ours de Preuteşti, de Suceava, sont venus déguisés en ours. Les gardiens de Dolheşti, de Suceava eux-aussi, sont venus avec des costumes très originaux, emblématiques des gardiens d’autrefois. Le groupe Cununiţa de Bistriţa Năsăud est également sur place, chacun de ses membres étant paré du costume traditionnel de la région. Nous cherchons surtout à faire vivre et à reconstituer les traditions observées dans toutes les régions. Chaque année nous attendons beaucoup de visiteurs, et avec la neige le décor est idéal ! »

    Le groupe Cununiţa, de Ilva Mare, dans le département de Bistriţa-Năsăud, a proposé un spectacle de théâtre populaire : les Belciugarii ou la danse de la chèvre. Un spectacle qui s’inspire directement de l’activité principale de la région : l’élevage des moutons. A la veille de Noël, des groupes de chanteurs de cantiques se rendent chez les habitants pour faire part de leurs vœux de santé et de prospérité selon la tradition ancestrale. Le personnage principal de cette mise en scène est le berger qui garde les moutons. On retrouve aussi l’ours qui veut attaquer les troupeaux, mes le berger les défend. La joyeuse troupe est généralement accompagnée d’un flutiste et d’un clarinettiste. Le groupe de Cununiţa est composé de 20 membres. Puis il y a le groupe des Moşoaie de Tulcea, qui scande des vœux sur des rythmes endiablés au son des cloches qui tintent à chacun de leur bond. Ses membres portent des masques faits de citrouilles peintes visant à éloigner les mauvais esprits. Et comme dans la région de Tulcea vivent de nombreux Turques et Tatares, il est de coutume de raconter que les groupes de Moşoaie se rendent chez les habitants et à cette occasion, les Roumains préparent des baklava, un dessert typiquement turc.

    En Bucovine, dans le nord de la Roumanie, les danseurs traditionnels déambulent dans les rues des villages, avec des masques d’ours, de chèvre, de cerf ou de diable.

    Le costume d’ours n’est porté qu’en Moldavie à l’occasion du réveillon de la Saint Sylvestre. Ce type de costume est généralement porté par un garçon. Il comporte une fourrure et des pompons rouges qui ornent les oreilles. L’ours est généralement accompagné de musiciens et suivi d’un cortège composé de différents personnages. Il grogne et se balance au rythme de la musique, frappant le sol de ses pattes. Ce rituel consiste à purifier et fertiliser le sol à l’occasion de la nouvelle année.

    Eugen Ion nous raconte en détail l’atelier de chants de Noël organisé cette année au musée du village de Bucarest : « L’atelier a été organisé par Naomi Guttman. Diplômée de l’Université d’Art théâtral et cinématographique de Bucarest, c’est une grande passionnée de musique. L’atelier a mis en avant plusieurs instruments traditionnels avec lesquels les enfants ont appris à jouer des airs traditionnels de Noël. L’atelier était divisé en deux groupes d’âge, les 7-11 ans et les 12-15 ans. »

    Nous avons demandé à Eugen Ion ce qu’il était important de transmettre aux enfants sur les chants traditionnels de Noël : « Ils sont l’essence même de la culture roumaine. Ce sont des traditions ancestrales, présentes bien avant la christianisation. Il est essentiel de les préserver. Disons aussi que nous avons lancé une campagne de collecte de cadeaux pour les enfants des foyers. Elle s’intitule « Ouvrons le livre des bonnes actions ». Ceux qui souhaitent donner des jeux ou des vêtements peuvent venir les déposer au musée dans l’espace aménagé à cet effet. »

    Pour le Nouvel An, dans les chaumières traditionnelles comme en ville, toutes ces traditions persistent. Ainsi l’on peut croiser parfois, des groupes de danseurs déguisés dans la rue. Chèvre, cerfs, ou ours, chaque rituel mérite d’être préservé et perpétué. Ils invoquent la prospérité et l’abondance pour les habitants. On raconte que ceux qui n’ont pas la chance de croiser sur leur chemin de telles parades ancestrales connaîtrons pauvreté et malchance l’année suivante… (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • Quel marché de l’art en Roumanie?

    Quel marché de l’art en Roumanie?

    Coup d’oeil sur le marché de l’art de Roumanie. Quelles
    tendances? Quels artistes? Quels investisseurs? Nous tenterons de répondre à
    ces questions avec notre invité Laurențiu Victor Săcui, historien de l’art et commissaire d’exposition.

    Quel marché de l’art en Roumanie?



    Pour commencer, nous avons voulu savoir s’il existe un vrai
    marché de l’art en Roumanie à l’heure où l’on parle et quelles sont les options
    des collectionneurs et des amateurs de l’art qui souhaitent explorer la Roumanie
    du point de vue des arts plastiques.

    Laurențiu Victor Săcui : « Etant donné qu’il existe une crise
    majeure sur le marché des investissements financiers, un problème qui concerne tant
    les investisseurs de Roumanie, que ceux d’autres coins du monde, il faut admettre
    que l’investissement dans l’art reste un des investissements les plus sûrs et
    les plus stables. Pourtant, un investisseur qui n’est pas familiarisé avec le phénomène
    de l’art, trouvera difficile d’acheter des œuvres d’art sans avoir de l’expérience
    dans le domaine. Ce problème est néanmoins surmontable à l’aide d’un conseiller
    financier spécialiste du marché de l’art, qui pourra l’initier aux investissements
    dans le domaine. Cela a déjà été prouvé, la valeur des objets d’art peut croître
    de manière spectaculaire et peut offrir une grande satisfaction à ceux qui ont
    le courage d’y investir. En voici un exemple : la valeur de la peinture
    roumaine, de certains créateurs, a augmenté de manière exponentielle ces 30
    dernières années. Le marché des œuvres d’art ne cesse de se développer et le
    chiffre d’affaires des maisons d’appels d’offres du monde entier en
    témoignent nettement ».

    Les artistes célèbres, les plus recherchés


    Notre invité nous encourage donc à faire appel sans hésiter
    aux maisons d’appels d’offres et aux galeries de Roumanie, qui travaillent
    toutes selon les plus hautes normes européennes. Mais que cherchent les collectionneurs
    d’aujourd’hui ?

    Laurențiu Victor Săcui : « Sans doute, les ouvrages signés par les artistes
    célèbres. Mais pour se procurer un tel ouvrage il faut faire des sacrifices
    financiers sur mesure. Mais cela vaut la peine, puisque les œuvres d’art sont
    des valeurs éternelles, qui ont été qui seront toujours admirées et appréciées
    par de nombreuses générations. Et comme c’est « la beauté qui va sauver le
    monde », comme disait Dostoïevski, je suis persuadé que l’investissement dans
    tout ce qui est beau est une bonne solution ».

    Les artistes contemporains, un investissement sûr


    Suffisamment de spécialistes, un marché à la hausse, des
    artistes célèbres – le marché roumain de l’art se porte plutôt bien, aux dires
    de notre invité. Alors qui sont, à son avis, les artistes qui ont un réel potentiel
    de croissance dans les années à venir ?

    Laurențiu Victor Săcui : « Premièrement les peintres
    contemporains. On pourrait très bien assister à de grandes surprises. Nous
    avons déjà l’exemple d’Adrian Ghenie, qui a prouvé que c’est possible. Ceux qui
    ont investi dans les peintures de Ghenie avant qu’il soit devenu célèbre, ont fait
    un investissement qui s’est avéré extrêmement profitable. Deuxièmement, je
    pense que la peinture roumaine d’avant-garde n’a pas encore dit son dernier mot
    sur le marché de l’art, étant en fait très sous-estimée à l’heure actuelle.
    Alors qu’elle a un grand potentiel de croissance à l’avenir. N’oublions pas qu’en
    Europe Occidentale l’art avant-gardiste a atteint des prix hallucinants. Il s’agit
    de dizaines, voire de centaines de millions d’euros pour un ouvrage de l’avant-garde.
    En Roumanie, les prix en sont encore très bas. Par contre, en Hongrie voisine
    les créations des peintres avant-gardistes sont vendues à des prix beaucoup plus
    élevés que chez nous, en Pologne aussi et la liste peut continuer. »


    Un intérêt croissant pour les peintre de l’avant-garde roumaine


    Notre invité vient de faire une forte plaidoirie pour les
    peintres avant-gardistes roumains. Mais qui sont-ils concrètement ?

    Laurențiu
    Victor Săcui passe en revue quelques-uns des noms les plus
    connus : « Il s’agit de noms archiconnus du public
    amateur d’art de Roumanie, tels Max Hermann Maxy, Corneliu Mihăilescu, Victor
    Brauner, Milița Petrașcu, Merica Rîmniceanu ou encore Hans Mattis-Teutsch – tous
    des peintres consacrés de l’histoire de l’art roumain. D’ailleurs, le printemps
    dernier, le Musée national d’Art a organisé, sous le patronage du directeur
    Calin Stegerea, une rétrospective d’exception consacrée au peintre Max Hermann
    Maxy, une figure de proue de l’avant-garde roumaine. Cet exposition a connu un réel
    succès, ce qui m’encourage à dire qu’elle a fait croître l’intérêt des amateurs
    d’art d’ajouter une œuvre de Max Hermann Maxy à leur collection. Par ailleurs,
    d’autres domaines de l’art sont tout aussi recherchés par les collectionneurs :
    la sculpture, la céramique, la porcelaine, l’art populaire, les tapis
    orientaux, l’art de l’extrême Orient et bien d’autres. Tous ces ouvrages, à
    part le fait de décorer l’intérieur de nos maisons en créant une atmosphère des
    plus agréables, ils représentent aussi un investissement très sérieux pour l’avenir.
    »



    Voilà donc une belle invitation à nous laisser charmer
    par les peintres roumains contemporains et à soutenir les nouvelles générations
    d’artistes plasticiens car c’est très possible que nos efforts portent un jour
    leurs fruits. (trad. Valentina Beleavski)

  • Le Théâtre de Marionnettes Ţăndărică – 78 ans

    Le Théâtre de Marionnettes Ţăndărică – 78 ans


    Le Théâtre de Marionnettes Ţăndărică a ouvert ses portes en 1945. Sa première section était celle de « Marionnettes », dirigée par l’actrice Lucia Calomeri. Puis, en 1949, la nouvelle directrice de l’institution, Margareta Niculescu, jetait les bases de la section de « Poupées ». Depuis, de grands noms du théâtre et du cinéma roumain se sont succédé sur la scène de Ţăndărică. Cette année, ce théâtre qui a fait la joie d’une multitude de générations d’enfants de Roumanie, a fêté son 78e anniversaire par un grand Gala qui s’est tenu début novembre.



    Miruna Simian, conseillère artistique du Théâtre de Marionnettes Ţăndărică nous parle de ce gala : « Après une pause de 4 ans, nous organisons de nouveau le Gala anniversaire de Ţăndărică, un événement concours, une sorte de festival, si vous voulez, avec des invités de Roumanie et de l’étranger, avec une section de théâtre pour les adolescents, des lancements de livres, des pièces jouées dans des hôpitaux. Ce gala comporte plein d’événements, en fait. »


    Des pièces jouées par les ados pour les ados



    Comme notre invité vient de le dire, les enfants en bas âge ne sont pas le seul public visé par le Théâtre de Marionnettes Ţăndărică. Dans son désir d’élargir ses horizons, il propose aussi des spectacles pour et avec les adolescents. Miruna Simian nous parle des spectacles choisis pour le gala d’anniversaire :


    « Il y a trois troupes d’adolescents. D’abord, l’Académie de Théâtre Contrapunct (Contrepoint) qui présente un spectacle avec une thématique antidrogue, puis il y a les élève du lycée Spiru Haret qui jouent dans « La cantatrice chauve », un spectacle qui a aussi remporté le Festival « La voix du théâtre des lycées de Bucarest », qui est un festival-concours pour les ados et pour lequel la troupe du Lycée Spiru Haret a été coordonnée par l’équipe de Ţăndărică. Enfin, il y a la Compagnie de théâtre Victory of Art, qui est notre collaborateur permanent, et qui a présenté le spectacle « La leçon » – encore une fois du théâtre joué par les adolescents pour les adolescents. »



    Et ce n’est pas tout, l’affiche de l’anniversaire du Théâtre de Marionnettes Ţăndărică a aussi réuni des lancements de livres jeunesse ou des livres de parentalité ainsi que des ateliers proposés par les différentes maisons d’éditions invitées.



    Comment le Théâtre de Marionnettes Ţăndărică réussit-il à rester jeune malgré ses 78 ans ?



    « En faisant des recherche ! Il y a énormément de recherche dernière le travail toute l’équipe du théâtre Ţăndărică. Nous sommes tout le temps au courant de tout ce qui est nouveau dans le domaine et nous essayons de l’appliquer, de nous adapter aux besoins des enfants d’aujourd’hui et aux nouveaux types d’éducation. Nous menons une recherche continue, parce que nous devons tenir le pas avec toutes les tendances pour pouvoir nous adresser dans un langage facile à comprendre pour les enfants. Puisque les enfants d’aujourd’hui sont beaucoup plus agiles, plus pressés, ils ont peut-être moins de patience et tout doit se dérouler à un rythme beaucoup plus rapide pour qu’ils ne perdent pas l’intérêt. Nous essayons donc d’intégrer des éléments de technologie, pas trop, mais suffisamment pour les attirer à nos spectacles. Il s’agit notamment du design des lumières, du mapping-vidéo, de l’intermapping – autant de projets futurs. Nous nous adaptons au langage des enfants d’aujourd’hui et nous sommes constamment à la recherche de valeurs contemporaines, importantes pour les enfants de l’année 2023. »


    Du théâtre de marionnettes aussi pour les adultes


    Et puis il faut dire qu’au fil du temps, le Théâtre de Marionnettes Ţăndărică s’est aussi forgé une stratégie au niveau du contenu, proposant tant des titres de la littérature classique roumaine que des textes mondialement connus, tels le Baron Münchausen, Blanche neige et autres. Une autre stratégie des managers de l’institution est de soutenir les débuts artistiques des jeunes créateurs de théâtre – acteurs, metteurs en scène, scénographes, compositeurs ou chorégraphes. Enfin, pour attirer le public adulte, le studio expérimental « AnimArt » a vu le jour, proposant des pièces du répertoire classique, telles Faust, Candide et autres dans une réinterprétation libre. S’y ajoute « Le roi se meurt » de Matei Vişniec mis en scène par Eliza Păuna, un spectacle qui a remporté un concours pour les jeunes créateurs de théâtre d’animation et qui a été récompensé par la plupart des festivals auxquels il a participé.



    Voilà en bref pour Ţăndărică, un théâtre qui a fait la joie de dizaines de générations d’enfants roumains et qui ne cesse de se réinventer pour rester jeune malgré son âge. (trad. Valentina Beleavski)




  • Les 20 ans du Musée National d’Art Contemporain (MNAC)

    Les 20 ans du Musée National d’Art Contemporain (MNAC)

    Le Musée National d’Art Contemporain se propose
    d’organiser des événements mensuels jusqu’au 29 octobre 2024, dans le but de
    célébrer les 20 ans d’existence du Musée dans son siège actuel au Palais du
    Parlement de Bucarest. Dans le cadre de ce projet, cet automne, le Musée a
    organisé l’ouverture officielle de la nouvelle saison d’exposition ainsi que le
    lancement de l’année d’anniversaire MNAC 20BIS.

    Inédit : le dépôt du musée, ouvert au public



    Călin Dan, directeur du Musée, nous a donné quelques
    détails : « Comme d’habitude, nous organisons un
    grand nombre de nouvelles expositions, qui sont liées à une exposition
    permanente intitulée « Léviathan », qui se trouve au deuxième étage
    du musée. C’est l’occasion pour le public de visiter notre collection, qui se
    trouve dans un dépôt, mais qui est aménagée pour que le public ait un contact intelligent et transparent avec ce
    que signifie l’art contemporain dans notre musée. Au rez-de-chaussée, je me souviens
    de l’exposition Alma Redlinger, une artiste formée dans la période de l’entre-deux-guerres
    et qui jusqu’à la fin de sa vie a recherché les grands thèmes du modernisme
    historique en peinture. A côté, la Salle de marbre, l’espace générique du
    musée, l’espace qui définit les ambitions de conservation de notre institution,
    accueille l’installation d’Eugen Raportoru. Elle s’intitule « Patrimonio »,
    car l’objet reflète la destruction du patrimoine historique culturel, matériel
    et immatériel du vieux centre-ville de Bucarest, de la zone Uranus-Bateriilor,
    destruction qui a eu lieu afin de préparer la construction de la « Maison
    du Peuple », soit le siège actuel du Palais du Parlement, où se situe
    notre musée. Il s’agit d’une installation qui, d’une manière ou d’une autre, porte
    un regard sur le passé depuis le présent immédiat. »



    Uranus : l’histoire douloureuse d’un quartier disparu



    Le quartier Uranus était un quartier chic composé de
    petites rues en pente et pavées, qui accueillait de vieilles bâtisses nobles et
    pittoresques, avec des fleures et des fontaines. Jusqu’au printemps 1984, ce
    quartier était situé dans la zone où se trouvent aujourd’hui le parc
    « Izvor », le Palais du Parlement, la Maison de l’Académie, la Place
    de la Constitution, ainsi qu’une partie du quartier « 13 Septembre ».


    Selon la légende, impressionné par ce qu’il avait vu lors
    d’une visite à Phénian, où le gouvernement dictatorial communiste de Corée du
    Nord était en train de construire des bâtiments reflétant un « communisme
    éclairé », le dictateur communiste Nicolae Ceauşescuvoulait
    faire construire une réplique personnelle d’une nouvelle ville dans le
    centre-ville de Bucarest. Pendant les années 1984-1985, les rues, les monuments
    historiques et les statues ont été détruits d’un jour à l’autre. Parmi eux, le
    monastère de Văcărești, l’ancien siège des Archives nationales au sein du
    complexe du monastère de Mihai Vodă, un monument historique érigé par Michel le
    Brave trois siècles avant les événements – tant de monuments qui ont été
    détruits. Des dizaines d’objets historiques de grande valeur ont été également inhumés :
    le Musée militaire, l’ancien Arsenal, le bâtiment de l’Opérette, le stade de la
    République (construit dans le style art déco, soit la première arène moderne de
    Roumanie), la célèbre Maison Demetriade, la fontaine Lahovary – voilà des
    monuments détruits lors de la mise en place de ce projet.


    La colline d’Uranus a littéralement été effacée de la carte pour faire place au projet grandiose du dictateur Nicolae Ceauşescu.

    Le projet de la Maison du Peuple a
    coûté 3 milliards d’euros. La démolition, qui s’est également étendue de
    l’autre côté du centre de la capitale, jusqu’à proximité de l’actuelle Place
    Alba-Iulia, a couvert une superficie de 330 000 mètres carrés, et 40 000
    personnes ont été déplacées une fois la construction de la gigantesque Maisons
    du Peuple entamée, en 1983.

    Aujourd’hui : un musée à l’intérieur du Palais du Parlement


    Călin Dan, directeur du MNAC: « Au 1er étage, l’exposition « 21
    Plus » est une synthèse des plus significatives œuvres acquises par le
    musée au cours de ces trois dernières années. Le titre est une métaphore de ce
    que signifie l’énergie du 21e siècle dans l’art contemporain roumain
    et particulièrement dans les arts visuels roumains. Le troisième étage, avec l’exposition
    intitulée « Les chroniques des futurs super-héros », propose une
    exposition très intéressante et spéciale, réalisée avec un groupe d’artistes
    jeunes de plusieurs pays d’Europe et d’Asie. C’est une exposition organisée par
    la très talentueuse artiste Anca Mihuleţ, qui habite à Séoul et apporte de
    là-bas, de Corée du Sud, un type d’esthétique particulier, très différent de ce
    que l’on voit habituellement en Roumanie et qui est aussi très apprécié par les
    jeunes générations : c’est ce que l’on appelle le Pop coréen. »



    Maria Pop Timaru, est l’une des exposantes. Elle a
    partagé son expérience de création des objets qui sont exposés : « Les Chroniques des futurs super-héros »
    est le nom de l’exposition organisée par Anca Verona Mihuleţ. C’est la deuxième
    édition de l’exposition. La première a eu lieu à Timişoara, à la Kunsthalle
    Bega. Voici les œuvres de cette exposition : « Le bateau mère »
    est une œuvre à grande échelle, que j’ai reconditionnée à partir d’une œuvre
    plus ancienne, que j’ai recyclée en utilisant le concept de Lego, dans le but
    de constituer un voyage à travers le jeu. L’œuvre peut être décomposée et
    recomposée de différentes manières et j’ai pensé à l’anticipation du « Voyage
    et de la Construction Métal que l’on peut faire avec des pièces de Lego, lorsque
    l’on n’a pas peur de se tromper. Je possède également une série de céramiques,
    un bestiaire, des œuvres plus petites y compris certaines que j’ai réalisées en
    collaboration avec mes enfants. C’est un cadavre exquis, un jeu dans lequel on
    échange des feuilles de papier, quelqu’un dessine la tête, reçoit la feuille de
    l’autre, dessine le corps et ainsi émergent des personnages surprenants. J’ai
    utilisé cette idée lorsque j’ai créé les œuvres. »



    Ruxandra Demetrescu, commissaire de l’exposition de Victoria
    Zidaru : « Le public peut voir une installation
    qui, d’un point de vue technique, est appelée textile-olfactive, car l’artiste
    travaille avec un élément textile, sur un tissu tissé maison, souvent brodé, avec
    des reliefs et des cordons remplis d’herbes aromatiques. C’est à partir de ces
    éléments que l’on trouve la dimension olfactive, très importante pour
    l’artiste. Victoria Zidaru est sculptrice. Elle a été élève de Paul Vasilescu,
    un sculpteur très important des années 1960. Dans l’activité artistique de Victoria
    Zidaru un changement s’est produit il y a 7 ans. Il s’agit d’un changement de
    l’objet tridimensionnel, qui n’a pas disparu, mais qui est constitué de
    matériaux textiles et de matière végétale. C’est ce que l’on peut voir. C’est
    une installation impressionnante, qui compose la décoration de l’espace du
    quatrième étage, qui a une lucarne spectaculaire, très bien placée, du point de
    vue technique. En ce qui concerne l’approche conceptuelle, l’exposition est
    intitulée « Le premier jour », ce qui est une allusion à la Genèse,
    vue dans le sens originel. Il s’agit de la création artistique, de l’instant où
    émerge l’inspiration. Je souhaite aux visiteurs de vivre dans cette exposition
    une sorte prise d’assaut des sens : je pense à la dimension visuelle, tactile,
    olfactive et enfin à la dimension auditive. Victoria Zidaru a mis en place
    plusieurs collaborations afin que la musique soit partie intégrante de
    l’exposition. »



    L’auditorium du Musée accueille l’exposition de l’artiste
    Felix Aftene de Iasi, intitulée « La Moustache de Dali et d’autres
    couleurs », soit une collaboration multidisciplinaire.


    Pour vous
    renseigner sur toutes les expositions du Musée National d’Art Contemporain, entrez sur :

    https://www.mnac.ro/home
    (Trad : Andra Juganaru)

  • Via Transilvanica, le sentier qui nous unit, réellement et virtuellement

    Via Transilvanica, le sentier qui nous unit, réellement et virtuellement

    Street
    View est un service populaire offert par Gogole Maps, disponible dans plus de
    85 pays, y compris dans la zone arctique et en Antarctique. Il nous permet de
    voir des images à 360° des quatre coins du monde, étant également disponible via
    Google Earth et Google Maps pour les téléphones portables.


    Depuis
    2010 déjà, Street View offre des images détaillées de la Roumanie.

    En fait,
    l’ensemble du pays y figure depuis 2012, lorsque les caméras de Google ont
    couvert 40 000 km de routes, 39 villes et des centaines d’attractions touristiques.
    Depuis cet automne s’y ajoute l’énorme sentier balisé Via Transilvanica, avec
    ses 1400 km qui traversent la Roumanie du nord au sud-ouest. Désormais, avant
    de venir en terre roumaine pour parcourir à pied ou à vélo ce superbe itinéraire,
    les touristes peuvent se renseigner sur Internet et voir avec exactitude la
    route qui les attend.


    Elisabeta
    Moraru, manager de la filiale Google Roumanie, nous raconte comment est née
    l’idée de promouvoir Via Transilvanica sur Google Street View : « Nous
    sommes là grâce à Street View. On y retrouvait déjà plein d’endroits à
    découvrir en photos avant de venir les visiter sur place : le Musée
    national Bruckenthal de Sibiu, le château de Bran, la forteresse d’Alba Iulia.
    Autant de lieux emblématiques pour nous et pour le tourisme que nous souhaitons
    promouvoir. Pour nous aussi, Street View rime avec innovation. Par exemple,
    très peu d’endroits souterrains d’Europe ont été pris en photo, alors que nous,
    nous y présentons la mine de sel de Turda. Nous avons également lancé les
    images du delta du Danube à l’endroit même où vivait Ivan Patzaichin (ndr.
    champion roumain du canoë-kayak). Mais puisqu’il s’agit d’une réserve naturelle
    et que les voitures n’y ont pas accès, nous avons utilisé des charrettes pour
    prendre les photos. »



    Etant
    donné que la Via Transilvanica est un sentier balisé qui traverse la campagne
    roumaine, conçu pour être parcouru à pied ou à vélo, les photographes de Street
    View ont dû faire appel une fois de plus à des moyens de transport alternatifs.
    Cette fois-ci, ils ont utilisé un vélo couché à trois roues du type
    « recumbent bike », doté d’une installation pouvant soutenir un
    appareil photo panoramique. Il a fallu un mois pour prendre toutes les photos,
    soit entre août et septembre 2023.


    A
    l’occasion du lancement des images Street View de Via Transilvanica, la cheffe
    de la représentation de la Commission européenne en Roumanie, Ramona Chiriac, a
    félicité le projet pour les nombreux prix obtenus notamment pour la manière
    dont il met en valeur le patrimoine de la
    Roumanie : « Au début de cet été, nous avons promu
    intensément deux projets de Roumanie : Via Transilvanica et « Les
    éclaireurs des eaux ». Ils ont été inclus sur la liste des 30 projets proposés
    par 91 pays et qui ont remporté le prix pour le Patrimoine Culturel. Ces
    prix sont accordés depuis 2022, c’est un projet de l’UE, dabs le cadre du programme
    Europa Nostra, et c’est notre manière d’identifier et de promouvoir les
    meilleures pratiques visant à conserver le patrimoine culturel. Une autre bonne
    nouvelle, c’est que Via Transilvanica a aussi récemment remporté le Prix du
    public de l’UE. Cela veut dire que 27 000 citoyens européens ont voté pour ce
    projet qui était en lice avec 29 autres initiatives. Félicitations aux membres
    de l’ONG Tăşuleasa Social (ndr. ses initiateurs) pour toutes ces distinctions,
    pour leur travail et leur passion et pour la promotion de ce véritable El
    Camino de la Roumanie. »



    A l’origine du projet du sentier balisé Via Transilvanica se
    trouve l’ONG Tăşuleasa Social.

    Son fondateur, Alin Uşeriu précise : «
    Je suis très content d’avoir réussi tout cela ! J’ai vécu plus de 10
    ans en Allemagne et espère que les choses ont changé depuis, mais tout le temps
    que j’y ai passé, je n’ai pas vu un seul article ou émission positive sur la
    Roumanie. Alors, je me suis proposé de remédier à la situation. C’est ainsi qu’est
    née « Tăşuleasa Social ». C’était il y a 18 ans. Aujourd’hui, nous
    franchissons un autre seuil important : celui d’avoir dans la société
    roumaine un projet qui ne soit pas fondé sur les catastrophes, ni les craintes.
    (…) »



    Le
    frère d’Alin, Tibi Useriu, est tout aussi content de voir ce projet
    grandir : « Moi,
    j’aimerais remonter dans le temps, il y a 5 ans. Je me rappelle très
    bien : on était sur un sentier, on tentait de le débarrasser des herbes et
    buissons et on se demandait par où aller. Aujourd’hui, je vois les gens parler
    de ce projet, et parmi eux, on retrouve aussi Street View. Quand on pense où
    l’on était il y a 5 ans et où l’on est aujourd’hui, c’est vraiment impressionnant !
    Je me réjouis de cette initiative de Google Street View, puisque la technologie
    ne fait qu’avancer et je trouve que c’est une invitation extraordinaire pour
    ceux qui hésitent à faire la route, mais qui ont quand même la technologie à
    leur disposition. Désormais, ils peuvent parcourir virtuellement ce sentier
    dans toute sa beauté et j’aimerais qu’ils viennent le voir aussi en
    réalité! A mon avis, c’est une invitation extraordinaire et je suis persuadé
    qu’elle sera une valeur ajoutée à ce projet ! »



    Enfin,
    Ana Pădurariu, membre de l’équipe Google, a expliqué la manière dont l’on a
    travaillé pour prendre en photo cette grande aventure qu’est Via Transilvanica : « Nous
    avons fait bien plus que parler de la Roumanie sur Google Street View. Nous
    avons parlé de la Roumanie avec tous nos collègues du monde entier. Cet été,
    nous avons parcouru 900 des 1400 km du sentier Via Transilvanica et nous les
    avons postés sur Street View. C’est l’équipe de Tăşuleasa Social qui nous a
    indiqué les endroits à photographier, pour couvrir toute les 7 régions que
    traverse l’itinéraire (…) »



    Voilà
    donc, une nouvelle victoire pour ce projet unique en Roumanie. Après deux
    récompenses Européennes dans le domaine du Patrimoine, l’unique sentier balisé
    qui traverse la Roumanie du nord au sud est désormais disponible sur Google
    Street View pour les visiteurs virtuels des quatre coins du monde. Bonne
    découverte… réelle ou virtuelle ! (trad. Valentina Beleavski)