Category: La Roumanie chez elle

  • Tire2Tire

    Tire2Tire

    Vous
    connaissez sans doute les petits robots aspirateurs. En Roumanie ils sont de
    plus en plus nombreux. Et si on avait aussi de petits robots à même de mesurer
    le taux d’usure des pneus lorsqu’on fait le plein en carburant ? C’est
    précisément à cette question qu’ont essayé de répondre plusieurs étudiants roumains très inventifs.


    Ionuţ
    Oţelea, membre de l’équipe qui a mis au point ce projet au sein de la Faculté
    d’automatique de l’Université polytechnique de Bucarest raconte l’histoire de
    cette idée.


    « Le projet a visé la construction d’un robot autonome. Placé dans
    une station-service, il devrait se déplacer sous votre véhicule lorsque vous
    faites le plein et scanner chacun des quatre pneus. Son but est de déterminer l’état
    d’usure des pneus afin de savoir s’ils peuvent être encore utilisés ou
    pas ».

    Comment est née cette idée ? C’est le même Ionuţ Oţelea qui
    explique :


    « Ce fut
    premièrement le résultat d’une nécessité identifiée par une des entreprises de
    transport avec laquelle nous collaborons. Après les coûts du carburant, qui
    constituent la perte financière la plus importante dans une compagnie de
    transport, c’est le coût des pneus qui est le plus élevé, puisque ceux-ci sont
    particulièrement chers, notamment dans le cas des camions. Dans ce dernier cas,
    il faut les remplacer dès que l’on constate qu’ils ne peuvent plus être utilisés
    en sécurité. Afin d’assurer ce changement régulier et assurer la sécurité sur
    les routes, les chauffeurs de camions doivent vérifier l’état de leurs pneus
    dans un atelier spécialisé tous les trois mois. C’est un temps gaspillé et les
    compagnies de transport sont à la recherche de tout moyen pour optimiser leurs
    profits ».


    Dans
    toute station-service, le robot autonome baptisé Tire2Tire, remplit cette
    mission d’inspecter visuellement chaque pneu d’un camion alors que celui-ci
    fait le plein. Puis, il utilise les images enregistrées automatiquement afin
    d’offrir presque sur le champ des informations sur le degré d’usure des pneus.

    Ionuţ
    Oţelea a également ajouté :


    « C’est
    justement ici que nous sommes intervenus, avec cette solution censée
    automatiser cette vérification et offrir aux managers des flottes de transport
    des informations et des détails relatifs à l’état des pneus des camions qui
    passent par différentes stations-service. En principe, notre petit robot
    utilise une camera et un laser pour faire un processus de triangulation. C’est
    essentiellement similaire au fonctionnement d’une caméra d’inspection à
    endoscope. Le petit robot détermine la distance qui le sépare du pneu et ces
    distances, nous pouvons les analyser pour déterminer exactement quelle est la
    profondeur des rainures »


    Et
    le petit Tire2Tire ne cesse de surprendre. Ionuţ Oţelea :

    « Pour
    le reste, ce que le robot peut faire et qui peut surprendre les gens c’est le
    fait qu’il peut cartographier sont environnement et identifier tous les pneus
    autour de lui. Il est donc similaire si vous voulez aux robots aspirateurs qui
    nettoient nos maisons, puisqu’il se déplace d’une manière autonome par-dessous
    des voitures et des camions »


    Selon
    notre interlocuteur, il existe déjà des stations-services intéressées par
    l’achat d’un tel robot et que le projet a été réalisé en collaboration avec une
    entreprise de transport routier qui en était directement intéressée. Mais du
    projet pilote et jusqu’à son utilisation à grande échelle, il y a toujours
    plusieurs pas à faire.

    Ionuţ Oţelea: « Nous
    sommes actuellement à la recherche du nouveau round de financement pour pouvoir
    mener le projet au niveau suivant, c’est-à-dire le placer dans des
    environnements vraiment hostiles, dans la pluie et la poussière. Il est vrai,
    nous avons collaboré avec une société de transport et une station-service, en
    fait une société de distribution des carburants nous a fait part de son intérêt
    d’utiliser ce robot aussi pour des voitures normales. Pour eux, c’est la
    possibilité de proposer aux clients un petit bonus. Pour un plein de carburant,
    ce robot pourrait se déplacer et scanner les pneus. Mais nous sommes toujours à
    la recherche d’un nouveau financement, afin de pouvoir faire évaluer le produit
    et le rendre commercial, soit un produit que l’on pourra acheter dans un
    magasin et installer dans une station-service à n’importe quel moment. »



    Voilà
    donc une super équipe, constituée de professeurs et d’étudiants de la Faculté
    d’automatique de l’Université polytechnique de Bucarest : les professeurs,
    Iulia Vasilescu et Daniel Rosner et les étudiants Teodora Moraru et Cristian
    Patru qui aux côtés de notre interlocuteur, Ionuţ Oţelea sont les créateurs de
    ce produit tellement inédit et tellement nécessaire. (trad. Alex Diaconescu)





  • Des biscuits personnalisés

    Des biscuits personnalisés

    Offrir
    et recevoir des cadeaux est une tradition qui
    remonte à la nuit des temps. Offrir un cadeau peut procurer une joie
    immense, lorsque l’on voit les yeux de celui qui le reçoit se mettre à pétiller
    de plaisir et parfois de surprise. Certains détestent chercher des cadeaux pour
    les autres par peur de ne rien trouver qui convienne. Pour chacune des
    situations mentionnées, il est de plus en plus facile de trouver une solution,
    en offrant un cadeau original, prêt à l’emploi et fabriqué par d’autres. Lorsque
    vous faites le choix de vous tourner vers ce genre de cadeau, alors vous vous
    transformez en petite fée du bonheur. La jeune bucarestoise Raluca Matei s’est
    inspirée de cette idée, et a d’abord créé des biscuits peints que sa fille
    pouvait emmener à l’école pour son goûter.


    Une initiative qui a été
    accueilli avec un tel enthousiasme que notre interlocutrice a décidé de se
    lancer, en créant la marque « récit de biscuit » dont elle est venue
    nous parler. Raluca Matei : « Il
    s’agit en fait de pain d’épice. Au départ, je fabriquais des biscuits, mais
    petit à petit je n’ai fait que du pain d’épice, car j’ai découvert une recette
    vraiment délicieuse. La texture est moelleuse, et spongieuse à la fois, et
    surtout très parfumée. Les clients ont adoré, c’est la raison qui m’a poussée à
    ne faire que ça. L’idée m’est venue avec les biscuits que je faisais pour ma fille
    en guise de martisor qu’elle distribuait ensuite à l’école. Le concept a
    rencontré un franc succès. J’ai ensuite offert plusieurs modèles en cadeaux
    pour des anniversaires, pour les professeurs, les autres enfants, les adultes,
    les grands parents, bref, pour tout le monde ».





    De création en création, voilà
    maintenant quatre ans que l’activité de Raluca se déploie, et l’équipe semble
    optimiste pour l’avenir. Comme chaque vie raconte une histoire, nous avons
    demandé à Raluca quels étaient les récits qu’elle choisissait de raconter sur
    ses biscuits :« Chaque
    biscuit raconte une histoire différente. Les clients font des cadeaux à leurs proches,
    à leurs amis. Ils nous parlent de la personne à qui ils souhaitent faire
    ce cadeau, et en fonction de cela nous allons parler de ses loisirs, de ce
    qu’ils aiment. Le récit finit alors par s’écrire tout seul sur le biscuit. La
    personne reçoit donc, un cadeau personnalisé, adapté rien que pour elle.
    »




    Raluca Matei nous raconte en
    détail l’aventure de cette entreprise originale : « Nous avons réussi à inaugurer un
    laboratoire. Nous sommes une équipe composée de 5 femmes, que nous espérons
    agrandir. Aujourd’hui nous travaillons dans toute la Roumanie, et même dans
    d’autres pays européens. Nous avons envoyé de nombreux cadeaux pour de nombreux
    clients. Des pains d’épice sous différentes formes : bouquet de fleurs,
    boîte d’anniversaire, puzzle, sachets pour les mariages, pour les baptêmes,
    etc. Tout est fabriqué et peint à la main par nos soins. Chaque pièce est
    unique. Tout est fabriqué main en fonction de la demande du client, avec des
    colorants alimentaires, sur tous les thèmes possibles et imaginables. Les
    clients nous ont poussés à envisager tous les thèmes de la cuisine, du
    café, du voyage, de la passion. Nous avons absolument tout exploré, les
    personnages des dessins animé, des films, des paysages, tout ! »





    Des biscuits en forme de cœur,
    ornés de fleurs, de clés, de pétales, de feuilles, des pains d’épice en forme
    de galet peint à la manière des martisor traditionnels, décorés pour Halloween
    avec des citrouilles et des chapeaux de magicien, ou tout simplement, des
    biscuits qui ressemblent à s’y méprendre à des fleurs, disposées en un
    savoureux bouquet. On trouve vraiment de tout dans ces ateliers magiques !


    Victime de son succès, il est
    important de passer commande bien à l’avance pour que Raluca vous envoie ses
    merveilles en temps et en heure : « Nos clients savent qu’il est
    nécessaire de commande deux à trois mois à l’avance pour être certains de
    recevoir les biscuits dans les temps. Les très gros bouquets avec des messages
    tels que « je t’aime » ou « joyeux anniversaire », ou les
    biscuits pour enfants sur lesquels on peint des personnages, ou ceux pour
    adultes sur lesquels on dispose de jolis ornements originaux afin de rendre
    leur cadeau unique. Tout est fait avec une grande passion et beaucoup de joie.
    Nous sommes convaincues de faire quelque chose d’exceptionnel et d’unique et
    nous espérons que cela vous aura convaincu de passer commande chez nous afin de
    goûter à nos délices, car c’est surtout la saveur qui nous importe avant toute
    chose.
    »




    C’est
    donc l’occasion de profiter de la fête des mères, de l’arrivée du printemps, ou
    simplement du prochain anniversaire dans votre calendrier pour franchir le pas
    et commander un savoureux pain d’épice fait maison ! (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • Les croix peintes de Săpânţa

    Les croix peintes de Săpânţa

    Bien que dans la culture roumaine, la mort soit généralement accueillie
    avec chagrin, le département de Maramureş, dans le nord de la Roumanie, a pris
    le pas de voir les choses autrement. C’est ainsi qu’est née une nouvelle
    tradition en 1935, grâce au désormais célèbre « cimetière joyeux » de
    Săpânţa. A partir de 1960, les épitaphes colorées sculptées dans le bois se
    sont multipliées dans ce lieu de recueillement, qui est devenu, avec le temps,
    un véritable musée à ciel ouvert, unique en son genre, et qui fait le bonheur
    des touristes. Les visiteurs pourront observer que les croix sont peintes
    parfois des deux côtés : sur la première se trouve une description de la
    vie du défunt, et sur l’autre la cause de son décès. La plupart des textes sont
    écrits en vers et comportent des fautes d’orthographe ou expressions désuètes.


    Aujourd’hui nous en sommes à la troisième génération de sculpteurs de croix
    de bois traditionnelles. Ana-Maria Stan est fille de Dumitru Pop-Tincu qui fut
    apprenti de Stan Ioan Pătraș, le premier créateur de ces croix pas comme les
    autres elle est aussi l’épouse de celui qui perpétue aujourd’hui cette
    tradition : Stan Ioan Pătraș deuxième du nom. Elle nous raconte :


    « Mon père est devenu l’apprenti
    de Stan Pătraş à l’âge de 9 ans. Puis il est allé poursuivre sa formation à
    Timișoara, dont il est revenu en 1977, après le décès de Stan. Il a
    perpétué la tradition jusqu’à ce qu’il a passe à son tour l’arme à gauche, à
    l’âge de 67 ans. Il aimait beaucoup le village, puisqu’il était lui-même
    originaire de Sapanţa. C’est probablement ce qui lui a donné goût à cette tradition
    qu’il a voulu préserver. Avec ces croix en bois, Stan Pătraş nous a aidés nous,
    les habitants du village, à mieux vivre notre deuil, qui fait partie de la vie
    en fait. Pour nous c’est quelque chose de normal. Je suis jeune, j’ai grandi
    avec ces croix, je n’ai connu que ça, cela me semble tout à fait normal et aux
    habitants du village aussi.
    »


    La légende raconte que Stan Ioan Pătraș premier du nom se serait inspiré de
    la culture dace qui considérait la mort comme un évènement joyeux. Quoiqu’il en
    soit, les artisans ont eu à cœur de perpétuer la tradition, en formant les
    nouvelles générations. Ana-Maria Stan poursuit :


    « Mon père, comme Stan Pătraș avant
    lui, a eu deux filles. Ils ont chacun formé de nombreux apprentis. Je me suis
    mariée en 2011 et mon mari a travaillé aux côtés de mon père. Pas tout le
    temps, bien sûr. Mais après notre mariage il l’a aidé et c’est comme ça qu’il a
    appris le métier. Nous avons un fils, mais si d’autres ont envie de découvrir
    cet art de la sculpture de croix de bois, pourquoi ne pas leur
    apprendre ?
    »


    Nous avons demandé à Ana-Maria Stan si les visiteurs avaient une épitaphe
    préférée :


    « La plus recherchée par les touristes est
    une épitaphe faite par mon père qui dit : « Sous cette
    lourde croix/Gît ma pauvre belle-mère/Si elle avait vécu encore trois jours /C’est
    moi qui était allongé ici et elle lisait cette poésie
    ».




    Les croix
    du Cimetière Joyeux de Săpânţa peuvent être élevées au même rang que toutes les
    grandes créations et chefs-d’œuvre, témoignage d’une nation dotée de nombreux
    talents, d’une véritable créativité. Pour fabriquer ces croix, les artisans se
    sont inspirés de la vie quotidienne des gens, de leurs sentiments et de leurs
    expériences. Elles racontent la vie de tous ceux qui sont passés dans
    l’au-delà. La croix est un reflet du défunt. Les croix qui ont rendu célèbre le
    village de Săpânta sont uniques, à la fois pour la couleur bleue mais surtout
    pour leurs épitaphes, pour la plupart amusantes, qui décrivent la vie des
    défunts. Toutes sont écrites dans le dialecte propre à la région. Dumitru
    Pop Tincu raconte que bien qu’il n’utilise plus ce dialecte dans sa vie
    quotidienne, il continue de l’utiliser religieusement pour la sculpture des croix,
    comme le faisait le tout premier artisan.


    Ana-Maria Stan, fille de Dumitru Pop Tincu, nous a raconté la fabrication
    des croix et nous a parlé de la durée nécessaire pour les sculpter. Elle nous a
    invités dans l’atelier de son mari :


    « Vous pouvez nous retrouver ici, à Săpânta, dans la maison commémorative
    Ioan Stan Pătraș, où vous pouvez visiter et voir ce que Stan Pătraș a fait au
    cours de sa vie. Vous y retrouverez aussi quelques tableaux de mon père ainsi
    que son atelier. Vous pouvez observer en direct le processus de fabrication
    d’une croix.
    Il comporte plusieurs
    étapes, de la coupe du bois à la sculpture. On reçoit le morceau de bois qui
    doit d’abord sécher 7 ans. Une commande dure environ 3-4 semaines.
    Nous ne disposons pas tout de suite la croix après le décès. Elle
    est posée environ un an plus tard. La famille vient passer la commande et la
    croix leur est ensuite livrée environ 3 à 4 semaines plus tard.
    »


    Le Cimetière joyeux de Săpânţa est connu dans le monde entier par tous les
    amoureux de la culture et tradition roumaines et continue d’attirer chaque
    année des milliers de visiteurs. (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • Et toi, tu veux faire quoi quand tu seras plus grand ?

    Et toi, tu veux faire quoi quand tu seras plus grand ?

    Depuis
    quelques mois, un parc ludique inauguré à Bucarest encourage les enfants à
    apprendre par le jeu, dans un espace ressemblant à une petite ville pour
    enfant. Ils peuvent y découvrir les métiers qui les intéressent, une démarche
    absolument essentielle puisqu’ils ont, la plupart du temps, uniquement accès à
    des informations d’ordre théorique. C’est de cette idée qu’est venue nous
    parler Ana-Maria Pascaru, directrice marketing et communication :




    « Destiny
    Park est le premier du genre à ouvrir ses portes en Roumanie. Il a été inauguré
    le 2 septembre 2022. Nous sommes ravis qu’un nouveau concept du genre soit
    arrivé jusque chez nous en Roumanie, car l’apprentissage par le jeu est
    relativement nouveau dans notre pays et vient compléter d’autres formes
    d’apprentissages alternatifs auxquels les enfants ont accès en dehors de
    l’école. Nous nous adressons surtout aux enfants âgés entre 4 et 14 ans, une
    fourchette d’âge assez large finalement. Notre objectif, comme nous l’avons déjà
    expliqué, est de les initier à l’apprentissage par le jeu. Il s’agit d’une
    ville miniature, nous parlons d’une ville dirigée par les enfants. Elle
    comporte une zone industrielle, dans laquelle les enfants peuvent se rendre et
    découvrir, par exemple, le processus de fabrication du lait, ou des meubles, ou
    encore en apprendre davantage sur l’agriculture du futur. Il existe une autre
    zone consacrée cette fois à la médecine. On y trouve une clinique de
    stomatologie ainsi qu’un hôpital composé de plusieurs départements. Par exemple
    le service néonatal, le service de chirurgie ou encore celui des urgences. Dans
    ces zones, nous faisons découvrir certains métiers aux enfants. Certes, nous
    les leur expliquons que de manière superficielle. Mais ils acquièrent ainsi
    quelques notions par le jeu ce qui leur permet de se sentir bien tout en
    apprenant de nouvelles choses de façon beaucoup plus facile. »






    Ana-Maria
    Pascaru, directrice marketing et communication nous donne quelques détails
    sur ce que cette nouvelle expérience apporte aux enfants :




    « Je
    ne sais pas si vous vous souvenez de ça, mais autrefois les enfants se
    rendaient sur le lieux de travail de leur parents pour découvrir le monde du
    travail. C’est encore le cas aujourd’hui, mais ce n’est pas vrai pour toutes
    les entreprises. Avec Destiny Park, les enfants viennent, pour la plupart,
    découvrir des métiers dont ils n’ont encore jamais entendu parler. Ils
    découvrent ainsi les métiers de l’informatique, de la médecine, de
    l’agriculture, de l’industrie, de la chimie, mais aussi les métiers de pilotes
    d’avion ou de formule 1. Cela rend le monde du travail beaucoup plus attrayant,
    d’autant plus qu’ils découvrent tout cela en jouant et en s’amusant. »






    Les initiateurs du projet ont pour objectif d’enseigner
    aux enfants ce qu’est la responsabilité sociale, des projets sont donc déjà en
    cours, auxquels les enfants sont encouragés à participer :






    « Nous menons certaines campagnes ECSR (Environmental Corporate Social
    Responsibility). Nous avons commencé avant même l’inauguration du parc, même
    pendant la pandémie. Nous organisions déjà certaines activités avec l’hôpital
    pour enfants Grigore Alexandrescu, puis en août avant l’ouverture, nous avons
    organisé 2 semaines au cours desquelles nous avons reçu près de 2 500 enfants,
    des enfants défavorisés ou en situation de handicap et qui avaient accès
    gratuitement à notre parc. Et nous poursuivons ces projets. En décembre, nous
    avons commencé à collecter l’argent magique. L’argent
    magique est la monnaie de notre petite ville. Les enfants qui entrent
    dans le parc après avoir payé leur entrée, reçoivent un chèque puis reçoivent
    de l’argent magique. La première leçon est celle sur l’économie, comme nous
    aimons l’appeler : au moment où les enfants reçoivent l’argent comme par
    magie, il leur est alors possible de participer à certaines activités. Il leur
    faut payer pour avoir accès aux activités de distraction, alors qu’ils
    perçoivent un salaire en participant aux activités
    « professionnelles » proposées par le parc. »






    Les
    enfants viennent ici pour découvrir en s’amusant, mais aussi pour apprendre que
    le travail est important. Ana-Maria Pascaru:




    « Certains ne font que travailler,
    d’autres s’amusent mais finissent à un moment par manquer d’argent et sont donc
    dans l’obligation de travailler. Ils n’ont pas la possibilité de demander de
    l’argent à leurs parents, car la ville a son propre système monétaire. Nous
    disposons de deux types de billets 3h30 ou 1 jour. Avec un billet de 3h30, les
    enfants n’ont pas le temps de tout découvrir dans le parc car chaque expérience
    dure en moyenne entre 15 et 20 minutes. Lorsqu’il arrive, l’enfant peut
    commencer par faire le tour du parc avec ses parents pour voir ce qui
    l’intéresserait le plus. En fait, en arrivant, il commence par choisir
    l’activité, ou le métier, qu’il a envie de découvrir en premier, et souvent,
    ils sont très contents de travailler car ils sont fiers de recevoir leur
    premier salaire. »






    Ana-Maria
    Pascaru nous raconte ce que préfèrent faire les plus grands enfants :




    « Les plus grands, c’est-à-dire les
    enfants de 10,11 à 14 ans, se tournent davantage vers les activités qui leur
    semblent amusantes ou qui les intéressent vraiment. Par exemple, l’Académie d’aviation est une
    zone très populaire chez les plus grands enfants, car elle accueille deux
    simulateurs de vol avec lesquels les jeunes adorent jouer. Elle est donc très
    convoitée par les plus grands, tout comme l’hôpital ou le simulateur de formule
    1. »






    Il
    se trouve que la plupart des animateurs du parc parlent anglais, mais aussi
    russe ou encore français, ce qui rend le parc accessible à de nombreux enfants,
    quelque soit leur langue maternelle.
    (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • Des femmes, rue de Mătăsari

    Des femmes, rue de Mătăsari

    Le
    dernier weekend du mois de mai a été bien rempli d’événements, rue Mătăsari, à
    Bucarest. Tee-shirts avec des messages originaux, glace artisanale, barbe
    à papa multicolore, plats exotiques indiens ou asiatiques, burgers délicieux,
    boissons faites maison, cocktails inédits mais aussi du Prosecco véritable,
    voici les ingrédients d’un festival urbain très apprécié, appelé « Des
    femmes, rue de Matasari ». Cela fait 11 ans déjà que cette rue de la
    capitale roumaine accueille de tels événements, qui ont contribué à changer sa
    réputation plutôt négative des décennies passées, comme lieu de trafic de la
    drogue et de prostitution. Ce festival urbain, qui y est organisé depuis une
    décennie, a changé, donc, la signification de l’expression « Des femmes,
    rue de Mătăsari ». Dès les premières éditions, cette manifestation a radicalement
    changé l’aspect de cet endroit. Depuis, les jardins et les maisons des
    riverains accueillent des ateliers de peinture, de couture et de bijoux faits à
    la main. S’y ajoutent des espaces consacrés aux antiquaires et aux conférences.


    Parmi
    les participants au festival, nous avons rencontré : Marius Chirca, le
    vice-président de l’Association Kola Kariola, qui facilite l’adoption des
    chiens. Pourquoi était-il venu au festival ? Marius Chirca répond :


    « Nous venons ici pas forcement pour collecter
    des fonds, mais plutôt pour socialiser avec les gens qui nous soutiennent en
    ligne, surtout des gens de Bucarest ou du département d’Ilfov (qui l’avoisine).
    Nous avons, en fait, plus de 400 000 abonnés en ligne et c’est une bonne occasion
    de partager des histoires. D’ailleurs, sur Facebook ou Instagram, où nous
    promouvons notre activité, on ne peut pas tout raconter. Ici, nous leurs
    offrons des matériels promotionnels et même des chiens à adopter. Quand on travaille sans cesse dans l’intérêt des
    animaux, dans un domaine plein de tristesse et de douleur, un tel festival est
    aussi une occasion de nous divertir. Nous avons déjà fait la connaissance de
    personnes qui souhaitent adopter des chiens.»




    Ilinca
    Andrei est une autre participante au Festival. Elle y est venue pour faire la
    promotion de bracelets écrits en code Morse. Ilinca Andrei explique :


    « Chaque bracelet que nous
    créons porte un mot écrit en code Morse. La petite carte qui accompagne le
    bracelet contient tant le mot en code Morse, avec des lignes et des points, que
    le mot correspondant en langage normal. Notre idée était d’avoir un message
    personnalisé, mais en même temps secret. J’ai exploré plusieurs variantes et le
    code Morse m’a paru la plus ingénieuse pour codifier un message, surtout sur un
    bracelet. Les mots que nos clients recherchent le plus souvent sont ceux du
    champ lexical de la famille, donc « mère », « père »,
    « frère », « sœur », mais nous avons aussi des mots anglais
    très recherchés, tels « love »/ « amour »
    « hug »/ « embrassade », « hope »/«espoir » ,
    ou bien « faith »/ « foi ».






    Plein
    de gens ont parcouru ce weekend-là la fameuse rue de Matasari de Bucarest, si
    bien qu’elle était devenue archipleine. Des enfants s’y amusaient aussi en se
    mettant, espace de quelques secondes, dans des ballons ressemblant à d’énormes
    bulles de savon. Nous avons découvert aussi un atelier pour apprendre aux
    enfants à fabriquer des bougies. Nous avons discuté avec Andreea Şerpe, qui
    tenait un stand original, proposant une variété impressionnante de bougies en
    forme de pâtisseries. Des formes et des couleurs plus ravissantes les unes que
    les autres, qui donnaient davantage l’impression d’être dans un salon de thé. Andreea
    Şerpe nous lance son invitation :




    « Je fabrique des bougies en
    cire de soja et en forme de pâtisserie. Je propose plusieurs styles de bougies,
    en pot, des bougies pour l’aromathérapie, nous utilisons des parfums et des
    ingrédients naturels autant que possible. Nous organisons aussi des ateliers
    pour les enfants. Nous disposons de pots qu’ils peuvent décorer avec des
    fleurs, des fruits, des morceaux de chocolat, des bonbons, le tout – en cire
    bien évidemment. Pour cela nous utilisons de la cire froide, afin d’éviter les
    risques de brûlure. Il est déjà arrivé à deux ou trois enfants de croquer dans
    nos macarons et ils ont été très déçus de constater qu’ils étaient en cire, ils
    se sont mis à pleurer même. »



    D’ailleurs les produits naturels, faits main ou faits maison, sont le plus souvent
    présents dans de tels festivals urbains, en Roumanie. C’est une bonne occasion
    pour les petits producteurs locaux de présenter leurs créations. Il en va de
    même pour Cezar Proca, lui aussi présent sur le festival, où il proposait des
    produits naturels, ornés de décorations faisant aussi référence à la nature. Il
    nous a les a présentés :




    « Je suis venu sur le festival
    avec des produits de soin pour la peau, bio, des produits bien-être, des huiles
    obtenues grâce à un mélange de plantes et de graines biologiques pressées à
    froid. On les récupère goutte à goutte et on en fait des produits de soin pour
    la peau. Pour ce qui est de la décoration, nous avons ramené des terrariums
    contenant des plantes, du bois, parfois les deux, ainsi que des pots en
    céramique peints à la main. Nos digestifs et eaux toniques sont fabriqués à
    partir de plantes macérées dans de la Palincă (une eau-de-vie) de Satu Mare
    (nord), nos thés sont à base de plantes pressées. Un seul sachet permet de
    faire infuser 2 litres de thés. L’un de nos digestifs permet, par exemple,
    d’apaiser le système nerveux grâce aux vertus de la menthe et à la colophane
    qu’il contient. Il aide à la digestion, après le dîner par exemple. Il permet
    aussi de désinfecter la bouche et de faciliter le sommeil. Notre boisson amère
    est fabriquée selon une recette de la docteure – ingénieure Iuliana Barbu de la
    pharmacie Nature, une recette testée et approuvée depuis plus de 20 ans ! »





    Comme
    chaque année, la rue Matasari s’est animée dès 18h avec des concerts live dont
    le public a pu profiter pleinement et ce malgré quelques épisodes de pluie à
    intervalle régulier. (Trad. Andra Juganaru, Charlotte Fromenteaud)





  • Le Babic de Buzău

    Le Babic de Buzău

    Plusieurs
    saucisses produites en Roumanie contiennent dans leur appellation le lieu
    d’origine. Ainsi y a-t-il des saucisses du Banat ou bien des saucisses sicules,
    produites dans l’est de la Transylvanie. Même si les recettes de ces
    produits sont différentes, ils partagent un ingrédient commun : le paprika.
    Qui plus est, le processus de fumage, qui leur est appliqué pour qu’ils puissent
    être consommés pour une période plus longue, leur donne une couleur rougeâtre
    foncée. Les plus populaires sont les saucisses étroites, légèrement fumées,
    préparées dans des boyaux naturels, appelées « cabanos » en roumain.
    En Olténie il y en a une autre version spécifique, plus épicée.

    Dans
    la région de Buzău (est de la Roumanie) il y a deux types de saucisses dont l’appellat
    ion
    inclut aussi l’origine. Il s’agit de la saucisse de Pleşcoi et de la saucisse appelée
    en roumain « Babic ».


    En
    2019 les saucisses de Pleşcoi ont été incluses sur la liste des produits portant
    le label IGP (indication géographique protégée) de l’Union Européenne. Les
    saucisses de Pleşcoi ne sont pas produites uniquement dans la fameuse localité
    d’origine mais à travers le département de Buzau. Il y en a deux types : séchées
    et fumées. La recette comprend deux tiers de viande de mouton et un tiers de bœuf.
    La recette traditionnelle permet de remplacer la viande ovine par de la viande
    caprine, mais le taux de cette dernière dans le produit final ne doit pas
    dépasser les 10 %. Les autres ingrédients utilisés sont le piment rouge, le
    thym, le paprika fort et doux, l’ail et le sel. Les saucisses de Pleşcoi sont
    préparées sur le grill ou bien à la poêle, comme entrée chaude ou accompagnées
    par d’autres grillades, avec ou sans accompagnement. En hiver on prévoit souvent
    une salade de tomates vertes en saumure ou de cornichons en saumure.


    A la
    fin du 18e siècle, les guerres russo-turques ont déterminé beaucoup
    de bulgares et de serbes de trouver refuge dans la région de Buzău. Ces
    réfugiés ont repris la recette locale de saucisses de Pleşcoi, mais ils l’ont
    modifiée, en y remplaçant la viande ovine par du porc, probablement afin
    d’empêcher les ottomans de les consommer. Ils leurs ont ajouté du piment rouge fort,
    séché et broyé, pour obtenir ce que l’on appelle en roumain le
    « babic » de Buzău, ou le « babic serbe de Buzău ».


    George Buzoi,
    qui est né dans la région de Buzău, a
    raconté pour la Radio publique roumaine l’histoire du babic :


    « Le babic est apparu par
    nécessité. Chaque famille qui vivait à la campagne élevait un ou deux cochons
    ou bien des veaux. Les villageois devaient se préparer pour labourer la terre,
    pendant l’été. Pour le déjeunes, ils ne pouvaient pas prendre avec eux du salami
    habituel, car celui-ci risquait de s’altérer à cause des températures élevées.
    Le « babic » était, en revanche, très adapté à leurs nécessités, car c’est
    un produit cru et séché. La graisse coulait, mais le produit ne s’altérait pas.
    Vous vous rendez compte combien de protéines contient un produit qui n’a pas
    été soumis au traitement thermique ? Les maraîchers n’avaient pas trop d’argent.
    Ils partaient avec leurs chariots remplis de légumes et ce « babic »
    remplissait un besoin de base : leur fournir des protéines lorsqu’ils étaient
    affamés. Des aubergines grillées en accompagnement, ils en avaient pleinement. »


    George Buzoi passe
    aussi en revue les principaux ingrédients du « babic », sans omettre non
    plus quelques secrets du métier :


    « La
    base est la viande de porc, et pas nécessairement le bœuf. Ensuite, on met du
    coulis de poivrons qui est le secret de la recette. Le coulis de poivrons est
    très cher dans les magasins, donc en été il faut mettre de côté une certaine
    quantité de poivrons pour le préparer à la maison. Ma famille en fait aussi. Il
    donne à la saucisse tant de la couleur que du gout. On ajoute aussi du paprika fort
    et du sel. Le fumage est très important aussi, les serbes le confirment. »




    La
    tradition est transmise d’une génération à l’autre. Marcel et Valentin Popa,
    père et fils, producteurs de babic, partagent eux aussi quelques secrets :


    « Il faut respecter les quantités de viande et
    d’épices. Nous utilisons uniquement de vrais piments et du thym, aucun autre
    condiment. Nous achetons des ingrédients pour toute l’année, car parfois les piments
    et le thym peuvent manquer. »


    Costel
    Matei produit des dizaines de saucisses de babic. Pour sa part, il a décrit
    aussi au micro de la Radio roumaine la manière dont il les prépare :


    « Auparavant, on utilisait 60 % du bœuf et 40
    % du porc. Maintenant tout le monde utilise le porc. Ensuite, on met du
    paprika. On fait sécher les poivrons et après on les fait passer par un moulin,
    avec des piments forts, si on souhaite obtenir des babics plus pimentés, ou
    avec de poivrons, si on veut obtenir des babics doux. On fait bouillir le coulis
    à deux reprises. Premièrement, on le fait bouillir jusqu’au moment où la
    quantité diminue. On le laisse reposer jusqu’au lendemain et on le fait
    bouillir à nouveau. A partir d’un sac de poivrons on obtient deux petits pots
    de 200 grammes de coulis. La consistance est importante. Auparavant, ont les
    préparait dans des récipients en bois appelés « albie » en roumain.
    C’est un aliment de base, qui ne s’altère pas et qui est très bon. Bref, on met
    du paprika, du sel et du coulis. Le secret et de bien mélanger et pétrir la
    viande. Il faut le faire uniquement avec les poings, deux fois par jour, pendant
    trois ou quatre jours, jusqu’à ce qu’il prenne une odeur agréable de viande
    maturée. Ensuite, on introduit ce mélange dans les boyaux, on pique les saucisses,
    surtout aux extrémités, et on les fait sécher, jusqu’au moment où les boyaux collent
    à la viande, c’est-à-dire entre 5 et 6 jours, en fonction du temps et de
    l’humidité. Le dernier pas est le fumage. »



    Dans
    la région de Buzău on prépare aussi de la soupe aigre, en roumain
    « ciorbă », de babic, avec beaucoup de légumes et, bien sûr, avec de très
    petits morceaux de saucisses.


    Disons
    pour finir que les producteurs locaux doivent collaborer d’une manière plus
    intensive et plus efficace afin d’obtenir l’inclusion du babic dans le registre
    européen des produits à l’Indication Géographique Protégée. Le but est de
    déterminer les producteurs industriels de respecter la même recette
    traditionnelle.





  • La journée internationale du bien-être

    La journée internationale du bien-être

    Global Wellness Day, ou La Journée Internationale du bien-être, a lieu chaque année en juin. Nous avons donc décidé de profiter de cette occasion pour découvrir les nouveautés de l’industrie balnéaire en Roumanie. Chaque année, nous sommes invités à nous détendre et prendre soin de nous, encouragés par le slogan « Un seul jour peut changer toute une vie. Ioana Marian, qui a créé la plateforme desprespa.ro, est à l’origine de cette invitation : « Global Wellness Day est la journée internationale du bien-être. C’est l’occasion de découvrir ce que le SPA et le bien-être signifient. On peut participer gratuitement à toutes sortes d’activités liées au bien-être, soit des exercices de respiration, des exercices d’étirements, de méditation, ainsi que des mini thérapies SPA, toutes offertes à titre gracieux. L’évènement se passe le deuxième samedi de juin. »

    Alin Simion est le fondateur d’un centre SPA à Bucarest. Il avoue avoir créé ce centre du désir d’avoir un meilleur développement personnel, mais aussi par amour pour sa femme, dont c’était le rêve. C’est un centre où l’on vit des expériences qui font appel à tous nos sens : « Un élément très important est l’attention et les soins offerts à chacun des clients. Cela a encouragé notre développement personnel. J’ai beaucoup travaillé sur moi-même afin de devenir une personne plus équilibrée. La compréhension des besoins des clients était un autre objectif. J’ai ouvert le centre en 2011. J’ai rencontré ma femme au Temple du Dalaï Lama, au Tibet, et pas à pas nous avons évolué ensemble. Aujourd’hui nous avons inauguré notre centre, un lieu superbe, dont nous sommes très fiers. C’est très proche de ce que nous voulions depuis le début : pouvoir offrir aux gens un beau cadre, élégant et avec beaucoup de nature et des services irréprochables »

    Il règne au centre une atmosphère très plaisante, comme nous le raconte encore Alin Simion : « Nous offrons un cadre intimiste et invitons les gens à se sentir comme « chez soi ». Un terme synonyme de détente, d’intimité, des conditions nécessaires pour apprendre à se connaître. Nous proposons des soins de beauté classiques, mais aussi plus de 90 types de massage, rituels SPA ou rituels signature. Nous y sommes particulièrement attentifs, car nous avons voulu que chacun de nos thérapeutes propose une thérapie signature et mette en avant son domaine de spécialité. Nous offrons aussi des opportunités de développement personnel et de connaissance de soi grâce aux services d’art-thérapie et de coaching en développement personnel. Les clients peuvent aussi participer à des cours de yoga et faire de la méditation. De plus, nous organisons de nombreux cours et événements. Nous essayons d’offrir à tous ceux qui nous rendent visite une solution adaptée à leurs besoins. »

    Ioana Marian, la fondatrice de la plateforme desprespa.ro, a salué la croissance du marché des SPA en Roumanie ces dernières années. Il s’agit d’une diversification admirable, mais le chemin à parcourir est encore long : « Beaucoup de régions ne disposent pas encore de centre SPA. En ce moment, j’estime à environ 30-35 le nombre de centres que l’on peut appeler des SPA, c’est-à-dire qui sont plus que de simples salons. L’expérience SPA implique la relaxation de nos 5 sens, pas seulement du toucher. Par ailleurs, certains hôtels ou maisons se présentent comme centre SPA, mais en réalité ils n’offrent qu’un accès à une piscine, un sauna ou éventuellement une salle de massage. En fait, de tels endroits ne sont pas des centres SPA. Quand un consommateur se rend au SPA, c’est qu’il a envie de complètement déconnecter. Il sait qu’après une heure passée au SPA, il change d’humeur et d’état d’esprit. Il est non seulement plus détendu, mais il a aussi beaucoup plus d’énergie grâce au traitement dont il a bénéficié. »

    Ioana Marian nous a expliqué quels étaient les éléments qui contribuaient à cette expérience de « changement » vécue par les clients en séjour dans un centre SPA. Comment une personne arrivant stressée ressort-elle détendue et pleine d’une énergie nouvelle ? « Ce phénomène est rendu possible grâce à l’atmosphère qui règne dans le centre et notamment au décor. On y retrouve certains éléments de la nature, des plantes, des pierres, des éléments du vivant, qui donnent de l’énergie et qui contribuent au bien-être. Les couleurs choisies sont propices à la détente : le vert, le marron des écorces d’arbres et le parfum des huiles essentielles. C’est comme une promenade en forêt. On est bercé par le bruit de l’eau et on respire le parfum des huiles essentielles. Après une simple promenade en forêt, on est déjà une toute autre personne. Ici, en plus de l’eau, des plantes et de la musique diffusée en fond, on peut également bénéficier d’une thérapie dispensée par un professionnel. Les centres SPA travaillent avec des thérapeutes qui ont étudié la physiothérapie à la Faculté d’Education Physique ou la physiothérapie à la Faculté de Médecine, une formation plus longue et approfondie que celle reçue en quelques mois dans les formations pour masseur. »

    Ajoutons pour finir que le premier évènement visant la récompense des centres SPA en Roumanie a eu lieu au mois de mai. C’est un événement unique, destiné à encourager la performance. Nous vous invitons donc, au mois de juin à ne pas rater la Global Wellness Day !(Trad : Andra Jugureanu)

  • La Nuit des Musées 2023

    La Nuit des Musées 2023

    Arrivée
    cette année à sa 19e édition, la Nuit des musées a été attendue avec
    impatience par les Roumains et célébrée par toutes les institutions culturelles
    publiques et privées du pays. D’ailleurs, l’offre culturelle ne cesse de se
    diversifier d’une année à l’autre par de nouveaux ateliers, animations de rue,
    concerts, jeux de lumières et plein d’autres idées.


    Quant
    à nous, on va s’arrêter cette fois-ci sur deux nouveautés : la toute
    première participation de l’Opéra National de Bucarest à la Nuit des musées et
    le retour du Lycée de chorégraphie « Floria Capsali », toujours
    de la capitale roumaine au programme de cet événement.


    Pour
    commencer, nous avons invité au micro Doina Georgescu, professeure de
    chorégraphie au Lycée « Floria Capsali », qui nous invite dans les
    coulisses des spectacles et nous raconte ce qui se passe avant de monter sur
    scène :

    « Ce n’est pas notre première participation. Cette année nous nous sommes
    proposés de vous dévoiler un peu des coulisses du métier de danseur, des cours
    de danse classique, danse contemporaine et danse roumaine. Le piano est aussi
    une partie importante de notre travail et nous avons voulu mettre en évidence
    cet aspect. Et puisqu’il s’agit d’art, alors, on a profité du fait que nous
    avons aussi des enfants très doués pour la peinture et nous avons exposé leurs
    créations. S’y ajoutent des costumes et l’équipement spécifique pour un
    spectacle de ballet. On n’a pas oublié non plus de présenter une courte
    histoire de notre lycée et de sa renommée internationale. »



    Ainsi,
    le monde des futurs danseurs de ballet s’est dévoilé devant les yeux des
    visiteurs qui ont franchi le seuil du Lycée de chorégraphie « Floria
    Capsali » pour la Nuit des musées. Ils ont pu assister à quelques leçons
    de danse, se familiariser avec quelques mouvements de base du ballet et connaître
    les étapes de l’évolution d’un danseur de ballet ou de danse contemporaine. Et
    ce n’est pas tout. Doina Georgescu ajoute :


    « On
    a également continué notre collaboration avec le Musée national d’Histoire, où
    quelques groupes de nos élèves accompagnés de leurs professeurs ont présenté un
    programme artistique très varié d’une vingtaine de minutes. Nous avons été
    ravis d’avoir eu tant de monde à nos côtés, tous charmés par le mirage de la
    danse, par les gestes et les mouvements des jeunes danseurs accompagnés au
    piano de leurs camarades. »




    Et
    c’est toujours Doina Georgescu qui nous a fait savoir que le dernier jour du
    mois de mai, le Lycée de chorégraphie « Floria Capsali »
    présentera sur la scène de l’Opéra national de Bucarest son Gala
    extraordinaire, qui met à l’honneur chaque année l’effort des élèves et des
    professeurs.


    Et
    justement, direction maintenant l’Opéra National de Bucarest (ONB), qui a
    ouvert pour la première fois ses portes pour les visiteurs de la Nuit des
    musées. Alexandru Nagy, metteur en scène artistique de l’ONB nous en donne des
    détails :


    « On s’est rendus compte que c’était une occasion extraordinaire à
    laquelle nous n’avions jamais participé, alors que nous avons un musée
    impressionnant consacré à l’art lyrique roumain. En fait, de tels musées sont
    plutôt rares. Alors, cette année, l’ONB était présent pour la première fois à
    la Nuit des musées avec un programme très spécial : un concept itinérant,
    à découvrir à plusieurs endroits de l’Opéra, y compris au Musée de l’opéra
    national, qui se trouve au 2e étage. Nous avons imaginé un tour
    inédit des locaux, à l’aide de nos partenaires de l’Université d’art théâtral
    et cinématographique, de l’Université de musique de Bucarest et de
    l’Association des marionnettistes indépendants de Roumanie et du Studio
    expérimental des arts du spectacle musical «Ludovic Spiess » ».




    Mais
    en quoi consiste concrètement ce tour inédit ? Alexandru Nagy
    explique :


    « Nous
    avons accueilli des groupes d’une cinquantaine de personnes tout au plus pour
    leur faire découvrir ce nouveau concept
    que nous avons intitulé « L’opéra vivant ». On leur a présenté une
    multitude de personnalités : des compositeurs ou des personnages connus
    d’opéra. Le public a pu écouter des fragments d’arias, de duos et les
    différentes sonorités de la musique d’opéra, mais voir aussi de jeunes de la
    nouvelle génération d’artistes lyriques et de marionnettistes. Le tout a été
    complété par des projections vidéo ».



    Voilà
    donc, une première participation pour l’ONB à la Nuit des musées. Et ce
    spectacle itinérant n’est qu’à ses débuts, car ses créateurs ont l’intention de
    l’élargir pour faire connaître à un public encore plus large les 40 jeunes
    artistes qui y sont impliqués. (Trad. Valentina Beleavski)



  • Quels goûts roumains dans les vlogs canadiens ?

    Quels goûts roumains dans les vlogs canadiens ?

    Pakistan, Indonésie, Brésil – ce ne sont que quelques exemples d’endroits visités et présentés par deux vloggers Canadiens qui s’intitulent les « JetLag Warriors ». Arrivés en Roumanie aussi, ils ont réalisé près d’une centaine de vidéos qui recommandent des « recettes traditionnelles » roumaines inédites, sans oublier de mentionner des monuments historiques, ni des zones de Roumanie à ne pas rater.

    Steve et Ivana, qui se présentent comme les « JetLag Warriors », ont commencé à voyager il y a quelques années, d’abord pour échapper à l’hiver canadien. Peu à peu, ils ont décidé de voyager… indéfiniment ! Dans leurs vidéos, ils donnent des informations utiles sur les voyages à budget réduit, sur leurs hébergements, la nourriture de rue et autres détails de la vie quotidienne dans les différents pays qu’ils visitent. Pour la Roumanie, ils ont choisi de parler de plusieurs plats traditionnels. Si la « ciorba de burta » (soupe aigre aux tripes) n’a pas été une grande surprise pour les Canadiens, la vidéo où ils recommandent les eaux-de-vie roumaines telles la « ţuica » ou la « pălinca » au poivre en tant que remède pour la gueule de bois ont suscité un vif intérêt. D’ailleurs, l’eau-de-vie roumaine garnie de poivre noir s’avère efficace contre nombre d’affections, dont les maux de gorge, constate encore Steve. En partant des constats des vloggers canadiens, nous avons voulu en savoir davantage sur les remèdes traditionnels roumains.

    Pour cela, nous avons invité au micro de RRI le chef cuisiner Relu Liciu. En fait, ces remèdes pour la gueule de bois sont très variés, nous dit-il :SON : « Ils varient d’une zone de la Roumanie à l’autre, tout comme au niveau international. En Allemagne, par exemple, on se sert des bananes, compte tenu du manque de potassium dans cet Etat-là. Et pour cause : c’est suite au mélange de boissons que 90 % des personnes font d’habitude une très forte gueule de bois ». Et pourtant, les eaux-de-vie telles « ţuica » ou « pălinca » peuvent-elles vraiment remédier à la situation ? Relu Liciu explique : « Certains les considèrent comme un apéritif, à prendre avant le repas. D’autres les considèrent comme un digestif, à consommer après avoir mangé. Cette dernière variante est valable pour de nombreux pays, dont l’Italie, ou l’Autriche. Ici, le « snaps » est servi à la fin du repas. Par contre, si je vais dans l’ouest de la Transylvanie (Ardeal), c’est par les lardons et la « palinca » que le repas commencera ! Et puis, je me rappelle qu’une fois, lorsque j’étais en Serbie, j’ai vu dans une pharmacie une bouteille sur laquelle il était écrit « Stomakia » : c’était une bouteille d’eau-de-vie locale. Donc cela influe sur l’estomac aussi ».

    C’est-à-dire qu’une « tuica » aux herbes était vendue dans cette pharmacie serbe en tant que médicament, a précisé notre invité. Il nous a expliqué aussi pourquoi les « ciorba » (soupes aigres roumaines) sont aussi considérées comme de véritables remèdes après avoir bu trop d’alcool : « Après avoir bu, on est déshydraté et on a besoin d’urgence de liquides. Puis, on a très faim, mais on ne peut pas manger de trucs solides. On a besoin de quelque chose de liquide. Or, la ciorba aux tripes, par exemple, sert aussi de plat principal, c’est un repas complet. Il en va de même pour les autres « ciorba ». Ce n’est pas un hasard donc qu’en Roumanie on mange des « ciorba » après les fêtes de noces ! »

    C’est justement de la soupe aigre aux tripes – « ciorba de burta » – que parlent Steve et Ivana dans leurs vidéos. C’est « de la vie ! » disent-ils ! Somme toute, ils se sont dits tellement satisfaits de la cuisine locale et des endroits visités en Roumanie, au bord de la mer comme en montagne, qu’ils ont célébré leur retour en terre roumaine en raffolant tout un plateau de « mici » – ces fameuses boulettes de viande hachée et grillée. Parmi leurs recommandations culinaires figurent aussi le caviar d’aubergines ou d’haricots blancs, la « ciorba » aux haricots blancs servie dans du pain cuit au four, la choucroute à la Cluj (remplie de viande hachée) ou encore le délicieux dessert appelé « papanasi ». Il s’agit de beignets, recouverts de crème fraîche et de confiture de myrtilles. A leur avis, la nourriture roumaine est tellement bonne et les plats principaux suffisent pleinement, si bien que l’on n’a plus besoin, de desserts, qui sont trop bons aussi.

    Quels autres remèdes gastronomiques préfèrent les Roumains après avoir fait la fête ? Repassons le micro au chef cuisinier Relu Liciu : « Ils sont nombreux à boire du café ou à manger des légumes en saumure, des cornichons par exemple, ou bien à prendre des boissons sucrées. Il y en a qui se préparent avant de faire la fête et boivent un peu d’huile d’olives ou mangent des plats très gras dont le rôle est de protéger l’estomac et d’empêcher l’alcool d’entrer trop vite dans le sang ».

    Les Roumains qui ont regardé la vidéo où Steve boit un verre de « ţuica » avec un peu de poivre noir moulu dedans se sont sans doute bien amusés. Certains lui auraient conseillé de prendre de la « ţuica » bien chaude avec des graines de poivre. Une chose est sûre, les Roumains ont plein de recettes pour remédier à la gueule de bois. Et nous ne pouvons que nous réjouir à voir ces recettes gagner une réputation internationale. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Chorégraphie du cancer

    Chorégraphie du cancer

    Nous
    abordons aujourd’hui dans cette rubrique un sujet délicat, celui du cancer, et
    plus particulièrement le cancer du sein, au travers du spectacle de danse
    contemporaine « Cancer chorégraphié ». Ce projet est le fruit de la
    rencontre entre Cătălina Florescu, dramaturge et professeur à l’Université Pace
    de New York, et le chorégraphe Cosmin Manolescu. Le spectacle tourne autour d’un
    personnage masculin atteint du cancer du sein. Une performance qui souhaite
    attirer l’attention sur les personnes touchées par cette maladie, quelque soit
    leur genre, mais aussi sur la réponse, ou au contraire les manquements de la
    société qui ne répond pas toujours à leurs besoins médicaux, sociaux ou
    affectifs. Conçu en 2022 lors d’une résidence artistique au siège d’AREAL de
    Bucarest, le spectacle est pensé comme un « voyage émotionnel cathartique
    et participatif ». La chorégraphie et l’interprétation sont signées par
    Cristina Lilienfeld et Cosmin Manolescu, membres fondateurs d’AREAL, un espace
    pour le développement chorégraphique (arealcolectiv.ro). Mais l’équipe au
    complet est beaucoup plus nombreuse.


    Cosmin
    Manolescu nous a expliqué que pour lui la danse était une façon de célébrer la
    vie et la mort :

    « « Cancer
    chorégraphié » révoque un sujet assez délicat, très lourd pour ceux qui
    ont été touchés par la maladie ou qui travaillent aux côtés de patients
    atteints de cancer. De ce point de vue, je suis heureux d’avoir été entouré de
    toutes ces belles personnes qui ont accepté mon invitation, lorsque je leur ai
    proposé de faire partie du projet. Le cancer n’est pas une maladie qui touche
    seulement les femmes, elle touche aussi les hommes, et c’est pour cela que lors
    de l’avant première du spectacle, à New York, nous aurons avec nous sur scène Michael
    Singer, qui a survécu à la maladie. C’est une personne exceptionnelle qui va
    partager avec nous son expérience. Personnellement j’ai eu une expérience
    indirecte avec le cancer, qui m’a néanmoins touché fortement, et je suis
    persuadé que cette expérience joue un rôle décisif dans la perception que les
    spectateurs ont de notre spectacle. »




    « Que retiens-tu de cette vie ? » se
    demandent les protagonistes chacun à son tour. Une question qui s’adresse aussi
    au public. Cristina Lillienfeld raconte comment le spectacle s’est
    éloigné quelque peu du texte original, sans pour autant perdre de vu son
    objectif :


    « Dès le départ, cela tournait autour de l’idée
    d’accepter la mort, la souffrance et de les célébrer. Nous avons cherché à
    rendre cela explicite à l’aide de gestes chorégraphiés. Car il est essentiel de
    garder l’espoir et aussi d’avoir conscience que chaque instant doit être vécu
    le plus intensément possible. C’est le message que nous avons voulu
    transmettre. Nous avons senti que cette idée restait très présente et c’est
    pour cette raison, je crois, que Cătălina nous a laissé cette liberté, car
    certains dramaturges restent très rigides par rapport à ce qu’ils proposent. Cătălina
    a été très ouverte à chacune des propositions de changement que nous avons
    faites. Car nous étions sur la même longueur d’ondes en fait. »




    A la
    fin du mois de septembre 2022, la compositrice Sabina Ulubeanu a rejoint
    l’équipe, comme elle nous le raconte :


    « Je
    me suis identifiée immédiatement avec l’idée du texte et avec tout ce que
    l’équipe faisait. J’ai participé aux répétitions et à leurs ateliers. Je me
    suis rapprochée de leur univers, né à partir de la lecture du texte de
    Catalina, à New York. Ce fut très
    intéressant pour moi, parce qu’en écrivant ces ouvrages, même si je disposais
    de beaucoup de matériel, les vidéo, les
    dialogues, absolument tout, j’ai fait semblant de les oublier et j’ai laissé
    l’intuition me guider. Pratiquement, j’ai accédé cette partie de moi qui a
    résonné avec eux durant les répétitions et les discussions. Et j’ai écrit en
    partant de tous ces sentiments-là ».




    Pour
    sa part, Cinty Ionescu est en charge du design vidéo du spectacle : « Je n’ai pas voulu suivre un certain scénario
    dans le film que j’ai fait pour le spectacle, et où j’ai puisé mon inspiration
    pour différents moments du spectacle. Et ce fut justement à cause de la
    thématique, qui est assez difficile pour tout le monde et très personnelle pour
    beaucoup d’entre nous. Pour moi, ce fut très difficile en fait, de me mettre à
    travailler. Alors toutes ces rencontres, ces discussions, ces moments de
    mouvements aux côtés de Cristina et de Cosmin se sont avérés très utiles pour
    arriver la forme finale des éléments vidéo ».




    Le
    cadre créé nous tient à bout de souffle, mais il y a aussi le contrepoint de tous
    les éléments qui symbolisent la vie, car c’est la vie qui gagne à chaque fois. C’est
    l’opinion unanime de l’équipe du spectacle de danse contemporaine
    « Cancer, chorégraphie », équipe qui inclut aussi Alina Comanescu. En
    tant que navigateur de patients, elle vient avec un message clair dans ce spectacle :
    la prévention peut t’empêcher de devenir une statistique. Alina
    Comănescu :

    « Ce que l’on peut voir sur scène est
    un plaidoyer pour la prévention. Malheureusement, statistiquement parlant, une
    personne sur trois peut avoir un cancer. Cette statistique est assez dure. Pourtant,
    40% de ces cas pourraient être prévenus par un style de vie sain et équilibré. En
    fait, c’est ça le message, à mon avis: ne pas stigmatiser, mais transmettre un
    message comme quoi il est important de ne pas devenir cette personne sur
    trois. »


    Alexandros
    Raptis, en charge de l’éclairage et du live DJ a ajouté :


    « C’est un
    thème très difficile et beaucoup plus commun ou connu de plus en plus de
    personnes, malheureusement. En travaillant sur un tel spectacle, il est très
    difficile de ne pas aboutir sur une forme de théâtralité hyper lourde,.
    Lorsqu’on vient voir un spectacle qui s’appelle « Cancer chorégraphié »
    on a certaines attentes. En même temps, en essayer d’éviter cette situation on
    risque facilement de tomber dans le dérisoire. En fait, ce que j’ai aimé le
    plus, c’était l’alternance des états d’esprit. Dans ce spectacle, à certains
    moments on a l’impression que c’est une pièce de théâtre, puis on a à faire à
    une performance de dance et des fois parfois il semble que nous sommes en train
    de faire la fête. »



    La
    première nationale du spectacle a eu lieu les 6 et 7 avril 2023 à ARCUB, alors
    que la première internationale est prévue pour les 26 avril 2023 au théâtre Jersey
    Theatre City Center et le 28 avril 2023 à l’Institut culturel roumain de New
    York. A compter de juin, le spectacle retrouvera son public de Roumanie. (Trad.
    Charlotte Formenteaud, Alexandru Diaconescu)

  • Le meilleur viticulteur de Roumanie

    Le meilleur viticulteur de Roumanie

    Début
    mars s’est tenue la première édition d’un évènement prometteur : le concours du « Meilleur
    viticulteur de Roumanie ». Il s’agit d’une compétition nationale de taille
    sur sol sec. L’objectif de cette compétition est de mettre sur le devant de la
    scène une catégorie de spécialistes, difficile à trouver, mais dont le travail
    est essentiel pour obtenir du bon vin.

    Marinela Ardelean, ambassadrice du
    programme « Débouchons le vin roumain », fondatrice de Wines of
    Romania et co-fondatrice du festival de vin roumain RO-Wine nous raconte plus
    en détail cet évènement : « Il
    s’agit d’un évènement qui a pour objectif premier de célébrer, de mettre à
    l’honneur les viticulteurs et la viticulture dans son ensemble, en Roumanie. On
    parle souvent de vin, d’œnologie, mais on oublie souvent ceux sans qui la
    fabrication des délicieux vins roumains ne serait pas possible, à savoir les
    viticulteurs. C’est de là qu’est née l’idée du concours, de ce besoin de mettre
    en valeur un univers encore bien méconnu, mais aussi tout le processus qui permet
    d’améliorer la qualité du vin et de toute l’industrie. Ainsi, et valorisant ces
    professionnels, on valorise du même coup tout un pan de l’industrie viticole en
    lien direct avec la qualité des vins. La taille des vignes et le travail dans
    les vignobles, tout le processus qui a lieu avant la vinification, est d’une grande
    importance. Il faut garder cela à l’esprit : le moment le plus important
    c’est la taille de la vigne, qui a lieu en début d’année. »




    Marinela
    Ardelean nous en dit plus sur les participants à ce concours : « Pour cette première édition nous avons
    donné rendez-vous à des viticulteurs issus de toutes les régions de Roumanie.
    Tous les viticulteurs, expérimentés ou non, et dont le domaine est inscrit au
    Registre national des exploitations de vignes de Roumanie ont pu participer. 18
    ont répondu à l’appel et ont été évalués par un jury international dont les
    membres sont venus d’Espagne, d’Italie et de Roumanie. Chacun disposait de 20
    minutes pour tailler dix pieds de vigne, selon les instructions fournies par le
    jury. »




    Notre
    interlocutrice nous explique qu’un prix de 10 000 euros a été accordé au
    vainqueur : « Nous
    avons plusieurs vainqueurs. Le grand gagnant est un viticulteur de Buzau, du
    domaine de Pietroasa, qui a d’ailleurs accueilli le concours sur ses terres. A
    la seconde place on retrouve un viticulteur de Dobroudja (sud-est) et en
    troisième position un viticulteur du Banat (ouest). Voilà : trois régions
    roumaines viticoles qui ont été mises en valeur par le résultat de cette compétition.
    Nous sommes vraiment ravis, d’abord pour les gagnants, mais aussi pour leurs
    concurrents, car la compétition était aussi l’occasion de faire des rencontres,
    de discuter et faire connaissance. Une opportunité de mettre en valeur les
    professionnels de la région, mais aussi la région en elle-même, celle de
    Pietroasa (Buzau). Près de 200 personnes sont venues pour l’occasion, des
    étudiants mais aussi des professionnels du milieu, des fabricants de matériels
    et de différents matériaux nécessaires à la production viticole. Et bien sûr
    les propriétaires des domaines qui ont participé à la compétition. C’était un
    évènement d’une grande ampleur, bien plus important que ce que nous avions
    envisagé au départ. Vraiment ! »





    Après
    ce premier succès, les organisateurs réfléchissent déjà à l’organisation de la
    prochaine édition. Marinela Ardelean : « Pour
    l’année prochaine nous avons décidé de conserver le même lieu d’accueil, car
    c’est un endroit formidable. Au départ, nous avions envisagé de changer de lieu
    chaque année, afin de mettre en avant les régions chacune à leur tour, mais
    aussi d’être présents dans différentes universités. En effet, le domaine de
    Pietroasa appartient à l’Université des Sciences Agronomiques et Médecine
    Vétérinaire de Bucarest. Nous avons donc décidé de réitérer l’expérience au même
    endroit l’année prochaine, car c’est assez près de Bucarest d’une part, mais
    aussi parce que le domaine est assez grand pour accueillir un évènement d’une
    telle ampleur. »




    Une
    occasion à ne pas manquer pour les spécialistes du domaine, comme nous l’explique
    Marinela Ardelean: « Pour
    la prochaine édition, nous encourageons les viticulteurs, les ingénieurs
    agronomes, et tous ceux qui le souhaitent, à nous rejoindre, pour continuer à
    faire croître le projet. Cette année nous avions 40 places disponibles et 38
    participants se sont inscrits. L’année prochaine, j’encourage tous ceux qui le
    souhaitent, qu’ils soient vignerons ou travaillent dans les vignes de Roumanie,
    à prendre leur courage à deux mains et à rejoindre cette aventure, car c’est
    une occasion extraordinaire de se développer sur le plan professionnel et de
    faire connaissance avec des professionnels de sa région. »





    Wines
    of Romania, qui organise le concours, est un projet 100 % privé et qui a pour
    objectif de développer de manière durable la production locale de vins roumains
    et de soutenir activement le secteur viticole, en en faisant la promotion dans
    le monde entier. Marinela Ardelean joue un rôle central dans le domaine du vin,
    en Roumanie ainsi qu’à l’étranger, puisqu’elle s’est donnée pour mission de le
    faire connaître aux quatre coins du monde. Auteure de cinq livres sur le vin,
    ambassadrice du programme « Débouchons le vin roumain », fondatrice
    de Wines of Romania et co-fondatrice du festival de vin roumain RO-Wine,
    Marinela Ardelean jouit d’une reconnaissance à l’internationale, grâce à ses
    nombreuses activités, mais aussi et surtout à l’organisation d’évènement qui
    ont hissé le vin roumain sur le devant de la scène internationale. (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • NARATIV – un festival tout droit sorti des contes de fées

    NARATIV – un festival tout droit sorti des contes de fées

    Le festival du livre et de la lecture Narativ en est
    déjà à sa 5e édition. Il est organisé par l’Association Curtea
    Veche, avec l’avis de l’Inspection scolaire de la municipalité de Bucarest.
    Depuis sa création, le festival ne cesse de croître, si bien que cette année,
    il a réuni, deux jours durant, une trentaine d’animateurs dans le cadre d’une
    centaine d’ateliers gratuits pour les enfants. Leur objectif : attirer les
    jeunes vers la lecture.


    Iren Arsene, directrice de la maison d’éditions
    Curtea Veche et présidente de la l’Association homonyme, nous en dit
    davantage :


    « Nous souhaitons attirer les enfants vers les
    livres, vers la lecture. C’est pourquoi, fin mars, l’Ecole centrale de Bucarest
    a accueilli une trentaine d’ateliers différents, qui se sont répétés au cours
    des deux jours de weekend, pour faire au total une centaine de rencontres pour
    les élèves de 7 à 14 ans. Acteurs, professeurs, chimistes, auteurs de BD et des
    professionnels de différents métiers du livre ont été invités à parler de leur
    travail. Le festival a même accueilli des champions de sport ! Nous avons aussi
    expliqué aux parents comment éveiller le plaisir de lire chez les adolescents.
    Pendant que les enfants participaient aux ateliers, les parents ont pu discuter
    avec des psychologues pour savoir comment déclencher et maintenir chez les
    jeunes l’habitude de lire pour le simple plaisir »
    .


    L’Association Curtea Veche a vu le jour en mars
    2014, dans le but de développer de manière indépendante et soutenue l’activité
    en matière de responsabilité sociale démarrée auparavant par les éditions Curtea Veche
    Publishing. Celles-ci se proposaient d’éveiller l’intérêt des enfants pour la
    lecture et faire croître leur niveau de compréhension des textes en lançant le
    programme national alternatif de lecture intitulé « Les livres de notre
    enfance ».

    Le festival Narativ s’inscrit donc dans une continuité naturelle de
    cette initiative et attire chaque année un public jeune toujours plus large,
    comme nous le dit Iren Arsene :


    « L’édition d’avant la pandémie avait
    accueilli 1500 élèves. Cette année nous avions tablé sur un effectif similaire,
    avec 15 à 20 enfants inscrits par atelier pour une centaine de rencontres.
    »


    Mais pourquoi avoir tout un festival du livre, alors
    qu’il existe des foires et il est très facile de se rendre dans une librairie et
    tout simplement choisir un livre ? C’est très important, affirme
    notre invitée. Pour que les enfants deviennent des lecteur, il faut d’abord les
    encourager.

    Iren Arsene :


    « Si on ne les aide pas,
    alors on ne peut pas s’attendre à ce qu’ils lisent. On sait très bien combien
    d’options ont les enfants d’aujourd’hui. Par conséquent, il faut leur enseigner
    à prendre l’habitude de lire. En facilitant cette pratique constante, sans
    doute, ils commenceront à lire. En fait, les adultes sont responsables de cela
    et c’est pourquoi nous faisons de notre mieux pour accomplir notre mission et
    proposer plusieurs approches de la lecture : une pièce de théâtre adaptée
    d’un texte, des débats autour de livres, de la littérature universelle etc. Si
    cela n’arrive pas à l’école, ni à la maison, les enfants n’ont pas d’autre occasion
    de s’emparer d’un livre et l’on constate qu’ils lisent de moins en moins après
    les cours. »


    Débats, théâtre, improvisation, BD, contes, écriture
    créative, mais aussi programmation, écologie, astronomie, physique ou chimie et
    même initiation à la finance – autant d’ateliers intéressants proposés aux enfants
    par le Festival Narativ de cette année. Les ateliers de 50 minutes étaient
    suivis de débats et d’échanges libres visant à stimuler la réflexion et la
    communication. Parmi les nouveautés, mentionnons un atelier de journalisme qui
    a invité les enfants à explorer un texte aux côtés du réalisateur Barna Nemethi et
    de découvrir différentes techniques pour raconter des histoires ou encore des
    techniques d’investigation, bref d’adopter une autre approche avec les livres.
    Quant aux parents, ces derniers ont pu profiter de la conférence « Comment
    acquérir l’habitude de lire » proposée par Nora Neghină, psychologue, psychothérapeute et experte du
    « mindsight ».


    Mission
    accomplie pour la 5e fois, le festival Narativ a sans doute
    convaincu les enfants participants à se rapprocher davantage des livres, des BD
    et d’autres type de lectures. Une démarche si nécessaire à une époque dominée
    par les nouvelles technologies. (trad. Valentina
    Beleavski)



  • Chiens de sauvetage au secours des victimes du séisme en Turquie

    Chiens de sauvetage au secours des victimes du séisme en Turquie

    Le
    désastre provoqué par les séismes en Turquie a été suivi par une vague de
    solidarité en Europe et dans le monde. La Roumanie a participé aux efforts
    internationaux avec deux équipes de secouristes dont des équipes canines. Les
    chiens de sauvetage demeurent les moyens les plus efficaces de retrouver des
    survivants dans les décombres.


    Oana
    Ciora, présidente de l’association des chiens de sauvetage Transilvania s’est
    rendue en Turquie pour accompagner l’une des équipes de secouristes. Elle
    raconte les aventures des chiens de sauvetage en Turquie :




    « C’est une histoire qui commence par
    les humains, leurs partenaires. En effet, notre organisation, qui se compose de
    bénévoles, réunit des personnes qui souhaitent préparer leurs chiens pour la
    recherche et le sauvetage. Chacun de nos bénévoles nous rejoint avec son propre
    chien. Certains ont commencé la formation à l’âge de sept-huit semaines,
    d’autres l’ont fait plus tard lorsque le propriétaire du chien est entré en
    contact avec notre association. Rien
    qu’un exemple, dans le cas du chien que j’ai accompagné en Turquie, pour Dino,
    toute cette formation a commencé lorsqu’il est arrivé chez nous, à l’âge de
    sept semaines. Bien entendu, on savait dès le début ce que l’on voulait faire. C’était
    un cadeau de la part d’un collègue de l’équipe et il était évident quelle
    allait être sa carrière, car il était clairement adapté pour cette activité de
    recherche et sauvetage. »





    Nous
    avons demande à Oana Ciora quel serait le portrait robot d’un chien de
    sauvetage :




    « Il
    ne s’agit pas nécessairement d’une certaine race, mais d’un type de chien. Tout
    comme les hommes et les femmes qui travaillent dans le domaine des situations
    d’urgences, tels les pompiers, les chiens doivent eux-aussi remplir des
    critères physiques, des critères de concentration, de motivation, afin de
    pouvoir participer à de telles activités. Et du point de vue des capacités
    olfactives, presque tout chien pourrait remplir ces critères auxquels
    s’ajoutent la mobilité et l’agilité. Pour des activités telles que la recherche
    de survivants dans les décombres, il nous faut un chien agile, qui se déplace
    en toute sécurité sur des superficies qui ne sont pas du tout faciles. Le chien doit aussi avoir un bon tempérament,
    de la confiance, il doit être facile à motiver, c’est-à-dire intéressé par ce
    que nous pouvons lui offrir en récompense, qu’il s’agisse d’un jouet ou de la nourriture.
    Le chien doit absolument avoir un objectif lors d’une recherche. Tout chien de
    sauvetage cherche un survivant afin d’obtenir sa récompense à la fin. C’est
    dans un tel cadre mental que le chien cherche une victime qui devient ainsi la
    clé vers la récompense qu’il reçoit. »





    Des
    programmes longs, des conditions difficiles, des situations imprévues, le vol à
    bord d’un avion cargo militaire, ce ne sont que quelques exemples parmi les
    défis auxquels sont confrontés les équipes de secouristes. Détails avec Oana
    Ciora :






    « Dès notre départ et jusqu’au retour, ce fut un
    véritable défi pour nous tous, hommes et chiens à égale mesure. Tant sur le
    plan émotionnel, que du point de vue de l’adaptation aux obstacles et aux
    situations que nous avons rencontrées, sans oublier, bien sûr, le travail
    effectif que nous avons fait. En fait, je pense que le travail a été le plus
    facile à gérer. Au moment où l’on sait exactement ce qu’il faut faire, on se
    sent plus à l’aise. Le reste a eu un plus grand impact, parce qu’il s’agissait
    de choses pour lesquelles on ne pouvait pas se préparer d’avance. Y compris le
    transport en avion de l’armée, qui n’est pas du tout comparable à un avion
    commercial, puis les zones de recherche, puis le fait qu’il fallait faire attention
    en permanence aux endroits où l’on garait notre voiture, où l’on descendait de
    la voiture, où l’on pouvait laisser les chiens sortir, parce qu’un autre chien « caché
    » derrière une autre voiture pouvait nous attaquer … Et puis, l’on s’est rendu
    compte que des gens vivaient dans les voitures que l’on croisait sur notre
    chemin et que le chien qui nous attaquait ne faisait que protéger sa famille.
    Il y a eu plein de choses que nous ne pouvions pas contrôler et qui ne font pas
    partie des entraînements habituels…»





    Mais
    combien de temps faut-il investir pour préparer un chien sauveteur et en quoi
    consiste son entraînement ? Oana Ciorea répond :




    «
    Pour qu’un chien sauveteur puisse atteindre un niveau opérationnel, c’est-à-dire qu’il puisse participer à une
    mission de recherche et de sauvetage même plus facile que celle en Turquie, qui
    était une mission extrême en fait, pour ce niveau donc il faut le préparer
    pendant 3 ou 4 ans. Mais ça dépend beaucoup de son maître aussi, de son
    sérieux, de son engagement. Le chien ne se rend pas tout seul à un entraînement
    et c’est alors au maître de faire preuve de discipline et de rester assidu en
    ce qui concerne les entraînements. Nous par exemple, en tant qu’organisation,
    nous avons 3 entraînements par semaine, des entraînements d’équipe qui durent
    3-4 heures chacun. A part cela, certes, chacun de nos bénévoles doit travailler
    individuellement avec un chien, que ce soit pour la motivation, pour la
    discipline ou la condition physique. D’ailleurs, cette dernière est un autre
    aspect extrêmement important pour un chien de recherche. Un chien en bonne
    condition physique peut participer à une mission plus difficile. Par contre,
    s’il n’est pas très en forme, alors il y aura d’autres aspects psychologiques
    qui l’affecteront et il se peut que son travail ne soit pas des meilleurs.»





    Bien
    que la mission en Turquie ait été une expérience triste et difficile, Oana
    Ciora y trouve aussi un soupçon d’optimisme :




    «
    Le plus impressionnant en Turquie a été de constater la solidarité que cet
    événement a déclenchée et la manière dont des sauveteurs du monde entier, oui
    je dis bien du monde entier, se sont mobilisés pour s’y rendre et pour donner
    un coup de main. Aucun pays, aussi préparé soit-il dans ce domaine, ne sera
    capable de gérer tout seul un événement d’une telle ampleur. Sans doute, la
    mobilisation a été impressionnante et c’est rassurant aussi de savoir qu’au cas
    où cela arriverait chez nous aussi, Dieu nous en garde, c’est sûr que nous
    bénéficierons du même soutien et du professionnalisme de toutes les équipes qui
    ont été présentes sur le terrain. J’en suis persuadée. Ainsi, malgré ce
    tragique évènement, il y a quand même un certain réconfort et un sentiment de
    sécurité à faire ce constat ».







    Sans
    doute, la solidarité est le mot d’ordre de ces derniers temps et les
    tremblements de terre de Turquie ne sont pas les seuls à le prouver. (trad.
    Alex Diaconescu, Valentina Beleavski)

  • Une enfance toute en couleurs

    Une enfance toute en couleurs

    Bien qu’elle n’ait que 12 ans, Giulia Pintea ne joue pas avec la peinture ! Pas plus tard qu’en février dernier, elle a même fait son propre vernissage au Centre international des congrès, dans la salle Constantin Brancusi du Palais du Parlement de Bucarest. Sa première exposition en Roumanie est intitulée « Symphonie en couleurs ». La jeune peintre d’origine roumaine, installée en France, mais de nationalité italiano-canadienne, a attiré l’attention du milieu artistique roumain. Giulia Pintea a déjà exposé en France, en Angleterre, en Allemagne et en Espagne. Elle était l’élève du célèbre artiste contemporain français José Curti, connu pour ses créations abstraites, semi-figuratives. Il était lui aussi présent au vernissage de la jeune artiste.

    L’exposition « Symphonie en couleurs » donne aux visiteurs l’accès à un secret : la rencontre entre deux mondes, le réel et l’imaginaire. Les œuvres de Giulia Pintea font déjà partie de plusieurs collections privées en France, en Angleterre, en Irlande, aux Etats-Unis et même en Nouvelle Zélande.

    Giulia Pintea parle quatre langues : le roumain, l’italien, le français et l’anglais. Elle a accepté de nous raconter ses débuts artistiques et de nous en dire un peu plus sur son exposition : « Depuis toute petite j’adore créer et peindre. J’ai hérité ça de mon père, puis le destin a mis José Curti sur mon chemin. Il m’a inspirée et m’a initiée à la peinture abstraite à l’acrylique. J’ai peint 55 toiles, très colorées et pleines de vie. On y retrouve la toile « Symphonie de couleurs » qui a donné son nom à l’exposition, celle de « La rencontre des anges », qui est en fait ma toute première peinture, puis « Le guitariste » qui est ma toile préférée et enfin « Le Voyage vers la Lumière » que le public apprécie beaucoup. Mon professeur est très fier de moi et m’a dit que mes toiles étaient très belles. Je peins parce que j’aime ça, cela me rend heureuse, et je veux partager cette joie à travers mes tableaux. Je mets environ deux ou trois heures à peindre une toile. Entre deux et cinq heures pour les plus grandes et deux heures pour les plus petites. »

    Sa rencontre avec le peintre José Curti, âgé de 73 ans, a eu lieu en 2016, alors que Giulia n’avait que 6 ans. Avec sa mère, elle se rendait « sur les traces de Picasso » et s’était arrêtée devant la toile sur laquelle travaillait alors José Curti, sur la Place des artistes à Antibes. Emerveillée par ce qu’il faisait, elle a commencé à lui parler. Une véritable étincelle créative s’est produite et José Curti a décidé de devenir son mentor. Rapidement, à 6 ans seulement, Giulia a exposé ses premières toiles aux côtés de son mentor. En 2019, à 8 ans, elle organisait sa première exposition solo en France, puis en Angleterre et en Allemagne. Ces premiers succès sont interrompus par la pandémie de Covid, période durant laquelle elle n’a exposé qu’en Espagne, en mai 2021, puis en Roumanie à l’occasion des « Ateliers roumains » organisés par MAI Academy.

    Nous avons demandé à Giulia Pintea si elle voulait devenir une artiste célèbre et ce qu’elle faisait de son temps libre lorsqu’elle ne peignait pas : « Je veux être Giulia Pintea. Je fais de la natation, de la danse classique, du théâtre, du cirque acrobatique, du basket, du chant, de l’équitation, de l’aïkido et du piano. Depuis toute petite j’ai l’habitude d’avoir beaucoup d’activités. Mes camarades sont adorables avec moi, je me suis fais très facilement des amis, qui me soutiennent aujourd’hui dans ma passion. »

    Alexandra Pintea, mère de Giulia, nous explique pourquoi sa fille a choisi la Roumanie pour cette exposition : « Car nous avons des origines roumaines. Petite, Giulia est venue en séjour en Roumanie et a fait des colonies de vacances ici. Elle avait à cœur de partager la joie qu’elle exprime dans ses tableaux avec les Roumains. Je suis reconnaissante à tous ceux qui sont venus au vernissage. Les visiteurs sont venus nombreux, parfois de loin, de tout le pays. Ma famille est venue de Satu Mare, dans le nord de la Roumanie. La mobilisation a été très impressionnante, certains de mes anciens camarades de l’université sont venus, de Bucarest et de Craiova. Certains sont même venus de l’étranger, comme le père de Giulia ou son mentor, José Curti, qui est venu accompagné d’un groupe de 6 artistes qui ont adoré l’exposition et qui soutiennent Giulia dans sa démarche. Mentionnons aussi le groupe Miniton qui a donné le coup d’envoi du vernissage et envers qui nous sommes très reconnaissants. Sans oublier, bien sûr, Roxana Ioana Gavar Iliescu, la commissaire de l’exposition. »

    Giulia Pintea a décidé de reverser une partie des bénéfices de son exposition à une association humanitaire venant en aide aux enfants défavorisés. La jeune artiste est passionnée de théâtre, de danse classique, de piano et de cirque, domaines dans lesquels elle a aussi reçu de nombreux prix. Giulia Pintea rejoint ainsi la liste des nombreux enfants d’origine roumaine qui se sont illustrés dans des domaines variés dès leur plus jeune âge. (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • Sens dessus dessous

    Sens dessus dessous

    L’image
    d’une maison sens dessus-dessous n’est pas inconnue à un parent. On a tous
    vu des chambres étroites où rien ne semble avoir sa place : des jouets
    éparpillés, des objets renversés, des vêtements partout. Mais on se console en
    disant que « ce sont espaces pleins de vie ». C’est peut-être ainsi
    que vivaient les créateurs du Brambura Park, à Avrig, dans le département de
    Sibiu, qui ont littéralement construit une maison à l’envers.


    Adrian
    Onţică, manager du Brambura Park, nous raconte la genèse de ce projet :

    « Les concepteurs ont vu une maison
    similaire en Allemagne et se sont dit «Tiens, pourquoi pas ? Construisons
    la même chose dans la Vallée d’Avrig pour en faire un parc d’attraction ».
    Le projet s’est déroulé en plusieurs étapes. Brambura Park propose aux
    visiteurs de tout âge de rire et s’amuser en visitant la maison à l’envers,
    dont le toit se trouve au sol, mais selon des plans conformes à la réalité. Le
    parc propose aussi des espaces de jeux pour les enfants avec des toboggans
    gonflables et des trampolines géants. Sans oublier le mini zoo et les espaces de
    détente pour boire et manger, et encore plein d’autres surprises. La création
    de la maison a été un véritable défi, aussi bien sa construction que tous les
    autres détails de l’intérieur dont se sont occupés nos équipes. Elle fait
    environ 200 mètres carrés, on monte les escaliers pour se rendre au
    rez-de-chaussée et on les redescend pour se rendre dans les étages. Elle
    comporte une dizaine de pièces et contient tout ce que l’on peut trouver dans
    une maison normale. Une chose étrange, pour ainsi dire, c’est que d’une
    certaine façon, la maison donne le vertige : d’abord car le plancher est
    légèrement incliné. Ensuite, parce que le cerveau à du mal à se rendre compte
    que tout est à l’envers. »


    Adrian
    Onţică nous explique ce qui impressionne le plus les visiteurs :

    « 6
    mois ont passé depuis la construction et je continue de découvrir certains
    détails que je n’avais encore jamais remarqués. Quand on pénètre à l’intérieur
    de la maison, l’entrée est à l’envers puisque le toit est au rez-de-chaussée,
    on trouve des miroirs, des chaussons, des cintres, et plein d’autres petits
    détails surprenants. Surtout dans la cuisine, y compris sur la table, dans le
    frigo, dans le lave-vaisselle, dans le four, etc. Tout est sens dessus-dessous.
    Celui qui souhaite se servir dans les épices peut, car tout est vrai. Bien sûr
    ces dernières sont collées à l’aide de différents types d’adhésifs, mais tous
    les objets lourds sont fixés avec des pièces de résistance. »


    Des
    bananes dans une coupe de fruits, des tasses sur la table, un tapis et un
    tabouret disposés à côté d’un poêle, le tout suspendu au plafond. Comme les
    organisateurs promettent une expérience de détente qui permet, à la fin, de
    voir les choses sous un autre angle, nous avons demandé à Adrian Onţică ce
    qu’exprimaient les promeneurs durant la visite :

    « Beaucoup sont très surpris
    car cette expérience est unique en Roumanie, que l’on parle des dimensions ou
    encore de l’agencement à l’intérieur de la maison. En général les gens sont
    ravis, surtout qu’en plus de la maison, les visiteurs peuvent profiter de notre
    restaurant. Les retours des clients sont très positifs. Le parc s’étend sur une
    superficie de 6 hectares, il est assez grand. La maison peut accueillir entre
    25 et 30 personnes à la fois afin qu’ils puissent vraiment avoir le loisir de
    l’observer dans les moindres détails. Il nous arrive d’accueillir jusqu’à 2 000
    personne les jours de grande affluence. Mais la moyenne se situe généralement
    entre 200 et 300 visiteurs par jour. »


    Au-delà de la maison
    renversée qui semble défier la gravité et donne l’impression de vivre en
    apesanteur, les visiteurs peuvent s’arrêter au mini-zoo qui abrite quelques
    alpagas, un faon, quelques cerfs et des lapins.


    Adrian
    Onţică invite les promeneurs à venir jouer avec les animaux :

    « Nous vous invitons, petits
    et grands, à venir vous amuser au Brambura Park, à se promener en famille, à
    s’évader, à s’esclaffer. Bref, à ne pas rester sage et à oser faire du
    bruit. Au Brambura Park tout le monde s’amuse ! »


    Des
    comptines sont jouées tout au long du parcours, conférant au parc une
    atmosphère digne d’Alice au pays des merveilles. Une expérience à ne pas
    manquer ! (Trad. Charlotte Fromenteaud)