Category: Radio Tour

  • Tourisme spéléologique dans les Monts Aninei

    Tourisme spéléologique dans les Monts Aninei

    La Roumanie recense environ 12 000 grottes, ce qui la classe parmi les premiers pays d’Europe en termes de nombre et de diversité de celles-ci. D’une beauté rare, les grottes de Roumanie se distinguent par l’unicité de leurs formations karstiques et par la profondeur de leurs galeries, dont certaines dépassent les 10 km.

    D’ailleurs, c’est en Roumanie, au début du 20e siècle, que l’explorateur roumain Emil Racoviță a jeté les bases du premier institut de biospéologie au monde, commençant à déchiffrer les mystères de l’univers souterrain.

    Nous partons aujourd’hui à la découverte d’une des plus belles et plus sauvages grottes de Roumanie, qui se trouve dans l’ouest du pays, dans les monts Aninei. Il s’agit de la grotte de Comarnic. Longue de 6 203 m et avec un dénivelé de 100 m, elle s’étale sur 3 niveaux, dont seul le niveau supérieur est accessible aux touristes. Appelé le niveau « sec », celui-ci s’étend sur 1 750 m. Le niveau inférieur de la grotte est traversé par le cours souterrain du ruisseau Ponicova.

    Notre guide dans les profondeurs de la grotte de Comarnic est Bogdan Bădescu, président de l’Association de spéléologie « Exploratorii » (Les explorateurs) de Reșița. Il est aussi un spéléologue de renommée nationale et ancien président de la Fédération roumaine de spéléologie.

     

    Le calcaire, c’est son affaire !

     

    Pour qu’une grotte se forme, il faut avoir des roches solubles et notamment du calcaire, explique notre invité. Eh bien, la zone de Caraș-Severin (sud-ouest) abonde en calcaire, d’où ses nombreuses grottes. Bogdan Bădescu explique encore :

     

     « Le calcaire est formé sur le fond des mers ou des lagunes, là où vivent plein d’animaux marins. Quand ils meurent, ils restent au fond, leurs coquilles et leurs os formant une couche épaisse, déposée là pendant des millions d’années. Ainsi arrive-t-on à la situation actuelle dans les monts Aninei, hauts de plus de 1000 m et tous formés de calcaire. Trois conditions sont à remplir pour avoir une grotte : avoir des roches solubles, avoir de l’eau qui coule à travers les roches solubles pour les dissoudre et former ainsi des galeries. Et, enfin, il faut avoir la voie qui permette le passage de l’eau. Il ne suffit pas d’avoir des roches, il faut aussi quelques fissures qui permettent à l’eau de s’écouler. Au fil du temps, l’eau dissout progressivement le calcaire. Par conséquent, une galerie qui avait au début une fissure d’un centimètre, peut avoir aujourd’hui 10, voire 20 m d’épaisseur et de hauteur. » 

     

    Mais quid du calcite ?

     

    Voici un aspect particulier de la grotte de Comarnic : elle n’a pas de stalactites. En revanche, elle a des dépôts de carbonate de calcium, aussi appelé calcite. Bogdan Bădescu nous les décrit :

     

    « A mesures que l’on avance dans la grotte, on peut observer de plus en plus de formations de calcite de ce genre, à différentes étapes et formes, toutes très, très belles. Vers le centre de la grotte, à quelque 200 m de profondeur de la surface, on trouve des bassins marins remplis d’eau. Les gens les appellent « les murs chinois ». Ils ont un charme particulier. Autre caractéristique de cette grotte : les formations de silex, un matériau avec lequel les hommes primitifs confectionnaient leurs premiers outils. » 

     

    Bien que cet environnement paraisse peu hospitalier et que les conditions de vie dans les grottes soient très difficiles, on y trouve quand même des formes de vie qui se sont adaptées à ce milieu. En fait, il existe un véritable univers souterrain, dont nous parle Bogdan Bădescu, président de l’Association de spéléologie « Exploratorii » (Les explorateurs) de Reșița :

     

    « On y trouve toute une série d’invertébrés, d’un ou deux millimètres, voire moins d’un millimètre. Ces espèces vivent en permanence à l’intérieur de la grotte, se nourrissant les unes des autres ou des ressources trophiques apportées par l’eau venue de la surface. A part ces espèces-là, il y en a une centaine en fait, on retrouve aussi des espèces qui arrivent par accident dans la grotte. A haut débit, le ruisseau de Ponicova peut draguer avec lui des crabes ou des grenouilles. Tant qu’elles trouvent de la nourriture, ces espèces survivent dans la grotte, mais pas pour longtemps. S’y ajoutent des papillons et des araignées, à retrouver surtout sur les 10 premiers mètres de l’entrée. Mais les espèces emblématiques de ces lieux,  que tout le monde connaît, sont les chauves-souris. Et puis, il y a aussi des mammifères qui entrent constamment dans la grotte, soit pour y accoucher, soit pour hiberner ou pour trouver refuge. Ils sont assez nombreux notamment pendant l’hiver. » 

     

    Comment se renseigner avant de se lancer ?

     

    Comment faire pour visiter cette grotte pas comme les autres ? Pour des informations pratiques nous passons le micro à Nicolae Ifca, le directeur du Parc National de Semenic-Cheile Carașului, dont la grotte de Comarnic fait partie :

     

    « Je recommande aux touristes de visiter d’abord le site officiel du parc www.pnscc.ro, pour se renseigner sur les horaires de visite de toute attraction se trouvant sur son territoire. Pour cette grotte qui comporte plusieurs salles, des plus petites aux plus grandes, les visites guidées commencent à 10h30. Suit une autre à 13h et le dernier tour est à 15h30. On organise des visites guidées en semaine, mais uniquement sur demande préalable, alors que les samedis et les dimanches un guide est disponible en permanence ». 

     

    Somme toute, le Parc National de Semenic-Cheile Carașului réunit 11 réserves naturelles étalées et 65 000 hectares de forêts de hêtres vierges et séculaires, inscrites depuis 2016 au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est ici que l’on trouve entre autres un rare exemplaire de sequoia, ayant 5,7 m d’épaisseur et un âge estimée à 200 ans. Pour le voir, un tour de randonnée part directement de la grotte de Comarnic, précise Nicolae Ifca, le directeur du Parc :

     

    « Les touristes qui choisissent de passer la journée dans les alentours de la grotte de Comarnic, peuvent se rendre à l’arbre Sequoiadendron giganteum. C’est l’arbre de Roumanie aux dimensions les plus impressionnantes. Pour y arriver il faut parcourir 4 km en partant de la grotte, un itinéraire de randonnée que nous avons balisé et doté de panneaux informatifs sur tous les phénomènes karstiques à retrouver sur le chemin et qui comptent d’ailleurs pour 45 % de la superficie du parc ».

     

    Avant de terminer notre visite, ajoutons que cet itinéraire du sequoia géant n’est pas le seul du Parc National de Semenic-Cheile Carașului. Au total, 7 programmes touristiques de randonnée guidée sont proposés par l’administration du parc et les guides qui vous raconteront tout sur l’histoire et la culture des lieux, sur la flore et la faune locales et sur tous les écosystèmes. Tout cela pour la modique somme de 14 euros par personne. Alors, à vos bagages !  (trad. Valentina Beleavski)

  • Les routes culturelles et touristiques récompensées par le prix « Les Pommes d’Or »

    Les routes culturelles et touristiques récompensées par le prix « Les Pommes d’Or »

    Parmi elles, on retrouve la Bucovine, le Delta du Danube ou encore les villes et villages de Mărginimea Sibiului, Târgu Jiu et Oradea. Ces destinations se sont vu décerner ce prix par la Fédération internationale des écrivains et journalistes dans le secteur du tourisme (FIJET), prix créé en 1975. Il a par exemple été accordé à la Bucovine pour ses superbes monastères aux peintures inestimables, qui peuvent être notamment admirées au nord du pays. Les routes des destinations primées ont été approuvées par le Ministère roumain du tourisme en 2021, comme nous l’explique Laura Dragu Popescu, de l’Association professionnelle des employeurs du tourisme de Gorj, à l’initiative du projet :

    « L’objectif de l’homologation de ces itinéraires culturels et touristiques était de promouvoir et de développer le produit touristique à composante culturelle et de présenter un programme touristique au public roumain amateur de tourisme. Il présente les destinations que le FIJET a récompensées dans notre pays. Le projet de route des » pommes d’or » compte sept destinations récompensées. Nous commençons par Târgu Jiu, qui a reçu la pomme d’or en 2014, Oradea, puis la région de Sibiu. Nous nous rendons en Moldavie, plus précisément à Moldovița, où le premier prix « pomme d’or » a été décernée à la Roumanie en 1975, puis direction le delta du Danube où nous présentons aux voyageurs des destinations qui valent la peine d’être découvertes. »

    Laura Dragu Popescu, de l’Association professionnelle des employeurs du tourisme de Gorj, nous a suggéré quelques destinations proposées dans cet itinéraire et qui sont situées dans l’ouest de la Roumanie.
    « Targu Jiu est probablement l’une des plus belles villes de Roumanie. Elle est pleine d’originalité notamment grâce aux œuvres de Constantin Brâncuși, le célèbre sculpteur roumain, qui attirent des milliers de visiteurs chaque mois. Après Târgu Jiu, de nombreux touristes choisissent de se rendre à Timișoara, Oradea et dans la partie occidentale de la Roumanie. Timișoara a reçu le prix de la Pomme d’or l’année dernière, en 2023. Elle a également été capitale européenne de la culture la même année. Elle est géographiquement très proche de Târgu Jiu. C’est une route populaire pour le tourisme culturel, le tourisme médical, le tourisme sportif et aussi une attraction pour les jeunes, car Timișoara est un centre universitaire important. »

    À Timișoara, vous pouvez également vous arrêter au Musée de la révolution de 1989, qui a été agrandi a diversifié son offre sous différents aspects à la suite de recherches sur la Révolution anticommuniste en Roumanie. Vous découvrirez également une région multiculturelle, où les communautés ethniques cohabitent pacifiquement depuis très longtemps. L’agenda culturel de la zone est donc très fourni. Le marché de Noël de la ville est très apprécié et connu comme l’un des plus beaux du pays. Il est généralement inauguré tôt et se termine tard, car en plus du Noël des minorités roumaine et allemande, le Noël serbe qui, selon le vieux calendrier (c’est-à-dire celui appelé aussi « calendrier julien », qui ne tient pas compte du vrai mouvement du soleil), a lieu en janvier, est aussi célébré dans la ville. Le marché de Noël de Timișoara est celui qui dure le plus longtemps de Roumanie.

    Nous continuons notre voyage en compagnie de Laura Dragu Popescu, de l’Association professionnelle des employeurs du tourisme de Gorj. Près de Tmisoara, sur la Route des Pommes d’Or, la municipalité d’Oradea, dans la région historique de Crisana, nous attende.

    « C’est une ville intéressante du point de vue touristique. Il y a 89 sites Art nouveau, dont 26 classés monuments historiques. Cette ville a plus de 900 ans. C’est une destination à la fois pour le tourisme culturel, et le tourisme thermal, car Oradea est proche des stations balnéaires de Băile Felix et de Băile 1 Mai. A Oradea, les touristes peuvent visiter l’église de la Lune. Derrière l’église se trouve également un petit musée. On peut également visiter la Citadelle d’Oradea, le Musée du Pays de Crișuri, le Palais et la Tour de l’Hôtel de Ville, la Synagogue Néologue de Sion et passer quatre ou cinq jours de vacances à Oradea sans s’ennuyer une seule seconde. Près du centre-ville, il y a un parc aquatique. Pour les amateurs de tourisme religieux, tout près de ce parc aquatique se trouve le monastère très intéressant de la Sainte-Croix. Cet axe, Târgu Jiu-Timișoara-Oradea, est plus qu’attrayant. C’est une partie de la Roumanie, la partie occidentale, qui peut être fréquentée aussi bien depuis Bucarest par avion que par transport terrestre : train, minibus, autocars et bus avec un horaire quotidien. Nous avons désigné la Route « Merele de Aur » comme un moyen de promotion d’un ensemble de programmes touristiques originaux que l’Association des Employeurs Professionnels du Tourisme de Gorj soutient. Nous la considérons comme faisant partie de la belle Roumanie. »

    La Route des Pomme d’Or, un projet touristique promu par l’Association des Employeurs Professionnels du Tourisme de Gorj, est accessible aux touristes tout au long de l’année, explique Laura Dragu Popescu :

    « Il peut s’agir d’un prix de départ de 530 euros par personne, comprenant le transport et sept nuits d’hébergement avec petit-déjeuner et services de guide, ou de 670 euros, le tarif incluant le transport, sept nuits d’hébergement et sept repas en pension complète, soit trois repas par jour, avec un guide en plus pour les visites. Le groupe doit être composé d’au moins 15 personnes. Qui plus est, il faut tenir compte du fait que ce tarif n’inclut pas les frais d’entrée aux attractions touristiques et autres dépenses personnelles que les touristes peuvent avoir pendant le voyage comme ^par exemple acheter des souvenirs, faire des photos etc. Ce programme, la Route des Pommes d’Or, est réalisé par l’intermédiaire d’agences de voyages, et les personnes qui ne font pas partie d’un groupe d’au moins 15 personnes peuvent appeler une agence et s’inscrire aux groupes déjà existant, avec une date de départ fixe, organisés par l’agence. La Route des Pommes d’Or est conçue comme un programme touristique de groupe. Les touristes peuvent aussi le faire par leurs propres moyens, mais les dépenses à leur charge dépassent le tarif que je vous ai communiqué précédemment. Dans sa note d’appréciation pour le beau, le durable et l’authentique, Nicolae Iorga (note de la rédaction : historien et homme politique roumain, mort en 1940, avec des centaines de publications appréciées par les plus importantes universités d’Europe) a déclaré : « Chaque endroit sur terre a sa propre histoire, mais il faut l’écouter très attentivement pour l’entendre et il faut avoir un gramme d’amour pour la comprendre. » Alors, je vous invite à découvrir l’histoire de la route des Pommes d’Or de Roumanie. »

    Le Programme des Itinéraires culturels et touristiques a été créé en 1987 par le Conseil de l’Europe, dans le but de mettre en valeur l’existence d’un patrimoine européen commun. Dans ce contexte, les responsables roumains du tourisme ont créé un système volontaire de reconnaissance des itinéraires touristiques culturels développé par les organisations touristiques ou les autorités publiques locales. Des informations sur la Route des Pommes d’Or, les destinations récompensées par la Fédération internationale des journalistes et écrivains du tourisme, sont également disponibles sur le site Internet https://clubpresaturism.ro/ruta-merelor-de-aur-recunoscuta-de-ministerul-antreprenoriatului-si-turismului/ .

  • Des vacances dans les montagnes à Zărnești

    Des vacances dans les montagnes à Zărnești

    Il y a quelques agences spécialisées qui organisent des visites guidées pour l’observation des animaux. D’autres endroits très attractifs sont le musée du parc national Piatra Craiului, une église construite il y a plus de cinq siècles, un parc aventure et une réserve d’ours de 70 hectares, unique en Roumanie.

    Andreea Maria Nuță est guide de montagne. Il y a six ans, elle a déménagé à Zărnești, où elle a fondé une entreprise à travers laquelle elle fait la promotion de la région et guide tous les touristes vers les endroits les plus intéressants. Zărneşti est une petite ville industrielle, explique notre hôte, car dans le passé plusieurs usines y fonctionnaient. De nos jours, Zărneşti est surtout connu pour son caractère surprenant et pour les vacances spéciales qui peuvent y être organisées.

    « En ce qui concerne le cadre et la sensation, Zărneşti se compare aux grandes stations des Alpes telles Chamonix, mais aussi aux stations des Monts Tatras telles Zakopane en Pologne, c’est donc exactement le point de départ des plus belles routes de Roumanie. Zărneşti est situé à proximité de la courbure des Carpates, à l’extrémité du célèbre couloir Rucăr-Bran, qui fait la transition du sud de la Roumanie à la Transylvanie et au nord-ouest de la Roumanie, entouré de montagnes. Son emplacement est juste à côté du château de Bran, en dehors de l’axe principal de la rue, ce qui offre un peu plus de calme, au pied des montagnes Piatra Craiului et au-delà. Donc, en tant qu’établissement géographique, je pense que c’est peut-être la petite ville la mieux située de Roumanie. »

     

    Depuis Zărnești on peut choisir un des dizaines d’itinéraires vers les massifs montagneux les plus importants, les plus beaux et les plus hauts de Roumanie. Qui plus est la ville a de nombreuses caractéristiques de l’architecture saxonne représentative du sud de la Transylvanie du XIIIe siècle, poursuit Andreea Maria Nuță, guide de montagne.

    « Les maisons et toute l’architecture de cet endroit rappellent les maisons saxonnes, différentes de celles que l’on trouve habituellement en Roumanie. Les itinéraires les plus proches sont ceux de Piatra Craiului. Piatra Craiului est un parc national. J’aime dire que c’est le petit bijou des Carpates roumaines, car ce n’est pas une très grande montagne, mais elle est faite de calcaire. En plus de nombreuses formations rocheuses, quais, grottes, avens, et arches qui nous font tomber amoureux des Monts Piatra Craiului, on peut également profiter d’une lumière particulière en fonction de l’heure de la journée. Par exemple, au coucher du soleil, les murs en pierre calcaire deviennent roses, tandis qu’au lever du soleil, ils sont d’un blanc éclatant. C’est particulièrement beau. Alors je recommande tout trajet de Piața Craiului à chaque touriste qui a au moins une petite expérience. »

    Tous les itinéraires qui mènent aux cabanes de Piatra Craiului sont des sentiers de randonnée, très beaux, à travers des forêts de hêtres, d’épicéas ou de bouleaux. Qui plus est les touristes qui arrivent à Piatra Craiului doivent manger la fameuse tarte aux pommes qui comporte des messages écrits sur des petits papiers appelés « răvaşe ». Les « răvaşe » sont, en général, de très belles citations sur la montagne. Au-dessus des cabanes, les sentiers deviennent plus difficiles. Les connaisseurs les appellent « scrambling ».

    « C’est une combinaison de randonnée et, en quelque sorte, d’escalade. Dans les zones difficiles avec beaucoup de graviers il y a des passages aménagés avec des chaînes. Il y a des zones ouvertes, où on doit utiliser ses mains pour avancer. L’itinéraire le plus spectaculaire de Piatra Craiului est évidemment celui des crêtes. Au total, le sentier a 23 km, mais il faut avoir une bonne condition physique pour traverser la crête, car cela implique des zones ouvertes, où les touristes doivent être bien préparés du point de vue physique pour la perspective. Il y a des zones très étroites pour marcher, donc la meilleure recommandation pour un touriste qui n’est jamais allé à Piatra Craiului, mais qui aimerait aussi voir ce qui se passe au-dessus de la forêt, serait Piatra Mică. Piatra Mică est un petit sommet de Piatra Craiului. Cela lui permet quand même de voir tous les éléments que ces montagnes ont à offrir, à savoir des forêts denses. On passe également par la cabane Curmătura, on monte la crête de Piatra Mică a Craiului, qui présente des zones avec des chaînes. Le sommet Piatra Mică, qui culmine à un peu moins de 1 900 m, offre un panorama de rêve à 360 degrés sur toute la région environnante. »

     

    Zărnești se trouve dans ce que l’on appelle « Țăra Bârsei », « Le Pays de Bârsa », nom donné par les rivières qui traversent toute la région, explique notre guide de montagne, Andreea Maria Nuță. Le « Pays de Bârsa » est entouré par Piatra Craiului, par le massif de Făgăraș, soit les plus hautes montagnes de Roumanie, par les monts Bucegi, le point central de l’alpinisme de Roumanie, et par les Carpates de Courbure, toutes ces montagnes étant, d’une manière ou d’une autre, uniques. Zărnești peut être, donc, la destination idéale pour tout itinéraire de montagne, y compris pour une visite d’observation de la faune.

    « Cela doit être fait avec un guide spécialisé qui sait chercher, suivre, interpréter les traces que les animaux laissent non seulement sur le chemin, mais aussi sur les arbres et dans tout ce qui se passe en forêt. Mais pour tous, la meilleure recommandation est le sanctuaire des ours de Zărnești, « Libearty ». C’est un endroit particulièrement optimiste. En effet, les ours qui ne peuvent plus être remis en liberté pour diverses raisons finissent là, mais ils ne sont pas gardés en cage ni traités comme dans un zoo. C’est un endroit particulièrement vaste, les ours ont de très grands enclos. Bien que le sanctuaire abrite actuellement 127 ours, il est possible que ceux qui y entrent n’y voient que quelques ours, car l’endroit est très vaste, et les ours y vivent comme dans leur milieu naturel. Les tours guidés des touristes sont limitées à deux par jour, en roumain et en anglais, pour limiter l’accès et l’interaction des ours avec les personnes. »

     

    Quelle est l’impression des touristes ?

    « J’ai discuté avec beaucoup de touristes étrangers. Evidemment, ce qui les impressionne le plus ici en Roumanie, surtout ceux qui viennent d’Europe occidentale, est la vie sauvage. Nous possédons encore absolument tous les animaux qui peuvent vivre dans ce type de climat et de végétation. Nous avons des ours, des loups, des renards, des lynx, des chats sauvages, des castors, donc un grand nombre d’animaux. Ensuite, nous avons encore des forêts vierges et séculaires et une flore très variée. Notre plus grande richesse reste la ressource naturelle, la flore et la faune que nous possédons encore ici. Les touristes partent d’ici impressionnés, sans savoir que la Roumanie est un si beau pays avec tant de choses à offrir. Certains reviennent pour d’autres randonnées. »

    Si nous vous avons convaincu de visiter la région, vous pouvez le faire à chaque saison. Vous trouverez des chambres de gites rurales classifiées de deux à quatre marguerites, soit l’équivalent du système des étoiles pour les hôtels. Par exemple, en juillet, le cout de 6 nuits d’hébergements, sans repas, va de 300 euros dans un gite classifié de deux marguerites à 1 000 euros dans un gite classifié de quatre marguerites. Vous pouvez vous renseigner sur le sanctuaire d’ours « Libearty » sur le site web et la page Facebook. https://millionsoffriends.org/en/libearty/visit-the-sanctuary/

     

     

  • Ecotourisme dans le delta du Danube

    Ecotourisme dans le delta du Danube

    Un endroit unique au monde

     

    Le Delta du Danube, le deuxième delta d’Europe en termes de superficie et le delta le mieux conservé, a été inclus dans le patrimoine UNESCO en 1991. Il a été aussi classé réserve la biosphère au niveau national. Il est considéré comme un paradis de la nature, mais aussi une destination de tourisme durable. Nous vous invitons aujourd’hui à découvrir les manières de pratiquer un tourisme écologique, dans pour la nature, afin de ne pas toucher à la beauté de la région.

     

    Le guide de notre voyage est Iliuță Goean, qui se déclare un touriste irrémédiablement amoureux du delta du Danube, et ce depuis 20 ans. Cela fait 15 ans déjà il a sa propre agence de tourisme et qu’il aide les touristes à découvrir la région, tout en prenant soin de la nature.

     

     

     

    Iliuță Goean : « Imaginez-vous le paradis. C’est ça le delta du Danube. C’est le dernier endroit sauvage d’Europe, le dernier endroit où l’on se sent vraiment au cœur de la nature intouchée par l’homme. C’est l’endroit d’Europe ayant la plus grande biodiversité. Il recèle le plus grand nombre d’espèces d’oiseaux, d’insectes, de plantes et de poissons. Si vous voulez voir plus de choses dans la nature que n’importe où ailleurs en Europe, alors venez au delta du Danube. Par ailleurs, le tourisme écologique est celui qui ne fait aucune intervention sur la nature, qui tente de laisser une empreinte presqu’inaperçue, sans rien détruire. Il faut éduquer surtout les jeunes en ce sens, car ce sont eux qui représentent l’avenir, il faut absolument leur apprendre à faire du tourisme écologique. »

     

    Pratiquer un tourisme respectueux de la nature

     

    Si l’on souhaite passer par le delta du Danube sans rien détruire, il faut choisir un programme qui inclut des bateaux à vitesse moyenne ou réduite et surtout pas de bateaux à grande vitesse, explique Iliuță Goean. Les bateaux rapides sont extrêmement nocifs pour l’écosystème du Delta. En revanche, si vous êtes habitués à faire du sport, vous pouvez opter pour des déplacements en kayaks ou canoës.

     

    Iliuță Goean : « Se sont vraiment les moyens les plus écologiques pour explorer le delta du Danube. Moi je ne suis pas né ici, au delta. J’y suis venu il y a 20 ans pour y rester. Cela faisait longtemps que je me rendais au delta en été ou en automne pour pécher. Mais je me suis décidé d’y rester il y a 20 ans et j’ai déménagé ici, à Mila 23. Après avoir habité dans plusieurs endroits du delta j’ai fini par choisir Mila 23 parce que cet endroit me semble le mieux placé pour explorer le delta. Il se situe sur l’ancien coin du bras Sulina. Il n’est pas très influencé par la navigation commerciale, contrairement aux principaux bras du Danube. C’est un endroit tranquille, très beau et, qui plus est, il s’enorgueillit d’une cuisine traditionnelle exceptionnelle. C’est ici qu’a récemment ouvert ses portes le  Musée Ivan Patzaichin, devenant un point de référence du delta du Danube. C’est l’Association Ivan Patzaichin qui a réussi aussi, après plusieurs années, à établir un itinéraire pour les bateaux à rames et bientôt une application mobile pour explorer le delta sera lancée. Ceux qui souhaitent utiliser une barque à moteur ont à leur disposition des programmes de randonnée tous les lundis, les jeudis et les dimanches. Nous accueillons les touristes à Tulcea et nous les amenons à Mila 23. Nous collaborons avec les unités d’hébergement, administrées par les habitants de la région, qui savent faire de la cuisine spécifique du delta. »

     

    Optez pour des paquets complets, randonnées inclue

     

    Si vous êtes tentés, avant de venir au Delta du Danube, de réserver d’abord votre hébergement, et puis rechercher des options de transfert et des excursions, le résultat se sera pas des meilleurs.

     

    Iliuță Goean explique : “De nombreuses personnes d’imaginent qu’en arrivant au milieu du delta, ils trouveront une avalanche de guides et d’embarcations qui les attendent à les transporter partout. Pourtant, ce n’est pas du tout le cas, parce que généralement, les unités d’hébergement sont assez petites et leur logistique est adaptée à la taille de leur propriété. Alors, si on choisit un hébergement qui ne propose pas de programme touristique avec tours en bateau, on risque de ne pas pouvoir découvrir le delta. C’est pourquoi, je recommande toujours aux touristes de s’acheter un paquet complet, car cela peur permettra de savoir quelle sera l’embarcation utilisée. Je déconseille les bateaux recouverts de bâches d’où il est impossible de voir quelque chose. Je recommande chaleureusement les bateaux ouverts qui permette de vivre une expérience authentique. Vous pouvez tout voir et tout entendre. Il y a des centaines d’espèces d’oiseaux qui chantent, surtout au printemps, et ça vaut vraiment la peine de les écouter. Et surtout, vous risquez de perdre le spectacle du vol des oiseaux. La moitié des oiseaux que vous aurez l’occasion de voir, vous les verrez en vol. Dans une embarcation recouverte, vous serez privés de cette expérience.»

     

    Observer les oiseaux

     

    Le delta du Danube est la destination roumaine parfaite pour voir certaines espèces d’oiseaux à part. L’observation des oiseaux est une activité récréative, qui permet de découvrir l’environnement, d’observer les conditions favorables à l’existence des oiseaux et d’autres espèces de faune. Durant cette activité, il n’est pas du tout recommandé de faire des incursions dans les nids, pour ne pas déranger les oiseaux et ne pas les effrayer. Les photos doivent se faire sans flash, car il faut garder le silence pour que les oiseaux continuent leur routine quotidienne.

     

    Notre invité nous fournit des détails sur ces activités : « Les tarifs des programmes d’observation des oiseaux commencent à 1 500 lei par personne, pour quatre jours et trois nuitées, période qui inclut aussi deux transferts. Ceux-ci se déroulent le premier et le dernier jour, mais incluent eux aussi des arrêts pour observer les oiseaux, alors que deux jours sont pleins d’activités. Il y a également des programmes d’initiation pour les enfants. De nombreuses familles souhaitent éduquer leurs enfants et leur faire découvrir le tourisme écologique. C’est pourquoi il existe un tel trajet d’initiation dans l’observation des oiseaux. Il y a des guides spécialement formés pour ces projets, soit des personnes qui enseignent aux enfants l’art de l’observation des oiseaux. Ces informations et découvertes fascinent les enfants qui se frayent un beau chemin dans la vie justement grâce à ces programmes. »

     

    Quand faut-il se rendre au delta?

     

    Les photographes et les passionnés d’oiseaux peuvent se rendre dans le delta tout le long de l’année. Par ailleurs, ceux qui souhaitent découvrir la nature et se relaxer, peuvent s’y rendre d’avril à octobre. Le reste de l’année, les températures ne sont pas trop douces, affirme Iliuță Goean, guide touristique et patron d’une agence de voyage dans le delta du Danube.

     

    Iliuță Goean : « Tard en automne, ce sont les pêcheurs qui s’y rendent, alors qu’en hiver c’est le tour des photographes et des passionnés d’oiseaux, parce qu’il y a des espèces d’oiseaux qui passent uniquement l’hiver en Roumanie. Elles peuvent être vues uniquement en hiver et pas en été. Mais passer des vacances en famille au delta en hiver, si tous les membres ne partagent pas les mêmes passions, cela ne n’est pas trop confortable. Je vous recommande vivement de visiter le delta. Mais soyez quand même vigilants lorsque vous achetez un paquet touristique ! Les embarcations doivent être découvertes, si vous souhaitez une expérience merveilleuse et recommandez à d’autres de répéter ce que vous avez vécu. Vous pouvez découvrir la nature, la gastronomie, la tranquillité, bref plein de choses que vous ne trouverez pas ailleurs. Si vous êtes passionnés d’oiseaux, venez du 15 avril au 15 juin, si vous voulez profiter de la chaleur et vous baigner, aller à la mer, à Sulina, alors il faut venir en été. Enfin, si c’est la migration des oiseaux qui vous intéresse, alors les mois de septembre et d’octobre sont les meilleurs. »

     

    Pour conclure, à retenir que la saison des vacances dans le delta du Danube commence en avril et dure jusqu’à octobre. Le calendrier des événements est très riche aussi et inclut entre autres le Festival International du film indépendant ANONIMUL, Tulcea Fest, les Journées de la ville de Sulina, la fête du village de Mila 23, la fête de la bouillabaisse à Crișan ou encore le marathon du delta du Danube à Sulina. Tous ces événements sont prévus en pleine saison, en été. Venez nombreux ! (trad. Andra Juganaru, Alex Diaconescu)

  • Oradea, capitale de l’architecture Art Nouveau de Roumanie

    Oradea, capitale de l’architecture Art Nouveau de Roumanie

    Sans impressionner par leur taille ou leur opulence, les bâtiments d’Oradea se sont toujours distingués par leur beauté.      La ville peut représenter une destination idéale pour un city-break. Oradea a même été classée en tête du classement European Best Destinations, dans la catégorie Meilleure destination Art nouveau en Europe. Découvrons aujourd’hui  les principales curiosités de la capitale roumaine de l’Art nouveau, ainsi que quelques-unes des attractions environnantes.

    Son patrimoine a été très bien préservé et réhabilité, surtout au cours de la dernière décennie. Ainsi, la ville d’Oradea est un musée à ciel ouvert, qui peut aisément être visité en trois jours. Si l’on dispose d’un temps limité pour voir les monuments et les sites les plus représentatifs, la première recommandation serait la place Unirii, comme nous le recommande Alexandru Chira, directeur exécutif de l’Association pour la promotion du tourisme à Oradea et dans la région :

     

     « La place Unirii d’Oradea est le poumon architectural et culturel de la ville, avec le bâtiment Art nouveau le plus représentatif et le plus imposant, le palais de l’Aigle noir. C’est un bâtiment absolument impressionnant, avec un passage construit sur le modèle des galeries Vittorio Emanuele en Italie. Si l’on se rend place Unirii, on peut visiter l’extérieur et l’intérieur de l’église à la Lune, qui tire son nom du mécanisme qui affiche les phases de la lune. Il s’agit d’un mécanisme vieux de plus de trois siècles qui fonctionne encore parfaitement. Toujours dans ce quartier, je recommande la rue piétonne Vasile Alecsandri, avec de nombreux exemples de bâtiments Art nouveau, dont le plus important, la Casa Deutsch, un ancien magasin de verrerie. Dans cette rue piétonne, les touristes peuvent profiter de pléthore de restaurants et de cafés. Nous passons ensuite de la place Unirii à la place Ferdinand, où se trouvent un certain nombre de bâtiments d’une grande importance pour ce mouvement. Parmi eux, la maison Poynár et de la rue piétonne Republicii, avec trois palais extrêmement importants, qui sont entre-temps devenus les lieux les plus Instagrammables de la région, car ils sont tous situés à l’intersection de deux rues. Il s’agit du palais Apollo, du palais Moskovitz Miksa et du palais Stern, de style Art nouveau et Sécession, mais avec des approches complètement différentes au niveau des couleurs et des éléments architecturaux. »

     

    À Oradea se trouve également le seul musée Art nouveau de Roumanie, la Casa Darvas-La Roche, dont nous a parlé Alexandru Chira :

     

    « C’est une maison qui a récemment été rénovée. Elle a été inaugurée au milieu de la pandémie, en 2021, en été, et c’est l’un des sites les plus visités d’Oradea. C’est une maison dont l’intérieur montre le style de vie de l’époque, avec des pièces de mobilier et des éléments architecturaux admirablement bien conservés, des ferronneries, des portes d’origine et une série impressionnante de vitraux qui, heureusement, ont été préservés. La maison Darvas-La Roche peut être visitée toute l’année et, pendant la haute saison, dès le début du mois de mai, le jardin de la maison est également ouvert aux visiteurs. Plus loin, Oradea offre une kyrielle de musées atypiques. Et je fais ici référence au temple franc-maçon. Je ne sais pas s’il existe un tel lieu en Roumanie. Ensuite, la synagogue Zion n’est plus un lieu de prière, c’est un lieu qui a été concédé à la mairie d’Oradea pour une période de 30 ans par la communauté juive d’Oradea qui, par sa générosité, a permis à cet espace de devenir un lieu d’exposition, de concerts et d’événements. On trouve aussi le Musée de l’histoire juive, qui se trouve à proximité de l’hôtel de ville, dans la rue de la Mairie, et le Musée du comté du Criș, un gigantesque bâtiment qui abrite des collections de meubles, de peintures, de tissus rarissimes et de costumes traditionnels de grande valeur. Enfin, un lieu incontournable sur la liste de toutes mes recommandations est le complexe diocésain catholique romain. »

     

    Le complexe de l’Evêché catholique romain est l’un des bâtiments baroques les plus représentatifs de Roumanie. Il a été entièrement restauré par l’évêché catholique romain, et l’on peut y visiter les chambres des anciens évêques au premier étage, qui ont été transformées en espaces d’exposition. Le deuxième étage accueille régulièrement des expositions d’art contemporain, de sculpture et de peinture. Dans les jardins du palais se trouve l’imposante basilique catholique romaine, où, avec un peu de chance, les touristes peuvent également écouter un concert d’orgue. L’orgue a été entièrement reconstruit il y a un an et constitue un élément extrêmement important du patrimoine, offert par l’impératrice Marie-Thérèse lors de la consécration de la basilique.

    Alexandru Chira, directeur exécutif de l’Association pour la promotion du tourisme à Oradea et dans la région, recommande de combiner la découverte du patrimoine architectural avec une visite du plus grand parc aquatique de la région.

     

     « Si vous venez en été, sachez que six acres extérieurs accueillent diverses piscines et installations aquatiques qui peuvent offrir un large éventail de loisirs. À l’intérieur, on trouve des piscines qui peuvent être utilisées pendant la saison froide : une série de saunas, hammams, etc. En plus d’Aqua Parc, il y a de nombreux centres de bien-être, de SPA et de rééducation dans les régions d’Oradea et de Baile Felix. Pour ceux qui disposent de plus de temps, je recommande de s’aventurer un peu plus loin, à une heure de voiture. Ils pourront découvrir des merveilles en toute saison. Il y en a évidemment pour tous les goûts, aussi bien les passionnés de spéléologie et de randonnée que de cyclisme. J’aimerais aussi vous faire quelques recommandations gastronomiques. Par exemple, dans la région de Bihor, dans la commune de Colești, se trouve un restaurant extrêmement populaire pour les amateurs de cuisine régionale authentique. Il y a une autre région, dans la commune de Briheni, où il y a un groupe de pâtissiers qui cuisinent encore aujourd’hui, à partir de la recette originale, une célèbre tarte, la tarte Briheni, que l’on ne trouve que dans cette région. Hier encore, j’étais dans la région de Șinteu, où la communauté slovaque a construit un complexe impressionnant où l’on peut déguster de la cuisine slovaque. »

     

    L’agenda culturel de la ville est lui aussi très riche. La troisième édition du festival Sounds of Oradea aura lieu du 14 au 16 juin, avec la célèbre soprano Angela Gheorghiu. Un autre événement important est le festival médiéval de la forteresse d’Oradea, du 6 au 8 juillet. Plus de 400 invités de différents pays européens reproduiront le mode de vie médiéval des 13e-15e siècles. Enfin, FestiFall célébrera l’anniversaire de la ville du 11 au 13 octobre. Pour plus d’informations, consultez le site visitoradea.com.

    Parallèlement, le programme « Oradea with love » se poursuit cette année. Les touristes qui passent deux nuits consécutives à Oradea bénéficient d’un accès gratuit à toutes les attractions touristiques de la ville et d’un transport gratuit pendant 24 heures sur le réseau de transports publics. Ensuite, à partir du 15 juin, des visites guidées gratuites en roumain, hongrois et anglais sont organisées le vendredi soir, le samedi et le dimanche matin, au départ de la place Unirii. (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • Saison estivale à la mer Noire

    Saison estivale à la mer Noire

    Le littoral roumain, en plein essor

     

    D’une année à l’autre, la côte roumaine de la mer Noire ne cesse d’améliorer son apparence. De nouveaux hôtels sont inaugurés chaque année et tant les entrepreneurs que les autorités font toute sorte d’investissements. Plein de surprises donc pour les touristes qui reviennent sur la côte roumaine d’une année à l’autre. Aujourd’hui, nous faisons une halte d’abord dans un hôtel renommé, à quatre étoiles, avec une vue superbe sur la mer Noire.

     

    Quelle que soit votre chambre, vous aurez la possibilité d’admirer tant le lever que le coucher du soleil depuis le lit ou le canapé, affirme Elena Cristian, la directrice de l’hôtel :

    « Le bâtiment a été remis à neuf et adapté aux besoins actuels. Les chambres sont diversifiées et destinées tant aux couples qu’aux familles avec enfants. Nous avons aménagé tant des chambres doubles que des appartements pour les familles nombreuses. Les touristes apprécient beaucoup le fait que nous leur proposons un programme diversifié. Nous commençons dès le matin avec toute sorte d’activités : du théâtre pour les enfants, de la peinture sur le visage et la liste se poursuit. Les adultes sont également enchantés. Chaque soir, le programme est très diversifié. C’est un hôtel pour tous les goûts, les touristes peuvent très bien rester à l’intérieur et ils auront quand même un séjour très varié. Qui plus est, chaque jour nous essayons de les surprendre et chaque jour ils s’attendent à découvrir des nouveautés. A midi, une grande équipe de notre hôtel et vient gâter les touristes, en leur offrant de la bière, des cacahouètes ou bien de la pastèque. Nous organisons ensuite toute sorte de petits jeux comme les des « batailles»  aux ballons remplis d’eau, nous jouons avec de la mousse.. Bref, toute sorte d’activités censées rendre le séjour des plus rigolos. Chez nous, on ne s’ennuie jamais et on ne sent même plus le besoin de quitter l’hôtel. »

     

    Les atouts de la côte roumaine

     

    Les efforts tant des entrepreneurs que des autorités locales de faire du littoral roumain une destination de vacances pour tous ont abouti sur des résultats concrets.

    Aurelian Marin, propriétaire d’un tour-opérateur roumain et premier vice-président de l’Association nationale des agences de voyage affirme que les touristes étrangers ont recommencé à se rendre en Roumanie et notamment sur sa côte.

    « Ils découvrent  avant tout plusieurs d’hôtels récemment rénovés, ce qui signifie que la majorité de nos hôtels sont assez sympa aujourd’hui. Parallèlement, on a fait beaucoup d’efforts pour élever le niveau des services offerts. La quasi-totalité des patrons se sont rendus compte qu’il était inutile de rénover un hôtel, quelle qu’en soit la qualité, car tôt ou tard, les mauvais services risquent de ruiner toute affaire. Ensuite, ici en Roumanie on déroule un projet fabuleux d’élargissement des plages. Il est unique en Europe. C’est le plus grand projet financé de fonds européens jamais déroulé en Roumanie. Si bien que, bientôt la quasi-totalité des plages roumaines sera élargie. Et pas en dernier lieu, la Roumanie est en soi un pays où on peut se divertir. Nous sommes des latins et ça se voit. Du point de vue des mentalités, nous sommes similaires aux italiens et aux espagnols, et c’est pourquoi les touristes se sentent bien chez nous. Peut-être on n’est pas les premiers à respecter les différentes normes, mais nous compensons ce petit défaut par notre façon d’être et c’est ce que les touristes aiment. Ils sont en vacances et souhaitent voir des gens détendus, et nous, on est  détendus. »

     

    A visiter dans les alentours : le delta et les chais de la Dobroudja

     

    Sachez aussi que cela fait plusieurs années déjà que toute une série de lieux de loisirs ont vu le jour sur la côte roumaine de la mer Noire, même si la vaste majorité des touristes s’y rendent surtout pour la plage. Il y a plusieurs parcs aquatiques et d’attractions, où les touristes peuvent passer un jour entier. Ils peuvent également explorer les alentours riches en sites et attractions touristiques. Mais à part la plage, qu’est-ce qui intéresses encore nos visiteurs ?

     

    Aurelian Marin: « Je peux vous dire que la région la plus recherchée, surtout par les touristes étrangers, est le delta du Danube, surtout grâce à sa proximité. En fait, le delta du Danube est en quelque sorte une marque enregistrée de la Roumanie et c’est pourquoi ceux qui se rendent au bord de la mer Noire souhaitent absolument passer un jour dans le delta du Danube. Qui plus est, même si elle ne se trouve pas en Roumanie, il vaut mentionner aussi la ville de Balcic, de Bulgarie, qui accueille la villa de la Reine Marie de Roumanie. Puis, Bucarest s’inscrit également dans la série des lieux à visiter. Les vacanciers se rendent sur la côte pour se divertir et c’est pourquoi l’intérêt pour les sites culturels est plus bas. Tel n’est pas le cas des chais de la Dobroudja, du bon vin et des plats du terroir. Généralement, ils sont très heureux, parce qu’en réalité, notre côte est une des moins chères de toute cette partie de l’Europe. »

     

    Des croisières en mer pour tous depuis Mangalia

     

    Le sud du littoral est connu et reconnu pour les hôtels qui proposent des services pour les familles avec enfants. Pourtant il est ouvert à tous et cela est visible par le nombre croissant de touristes, affirme Filip Dumitru, manager de l’Organisation de management de la destination Mangalia :

    « Côté statistiques, en 2023 nous nous sommes situés en 5e position dans le classement des arrivées touristiques en Roumanie, après Bucarest, Cluj et Craiova. C’est un résultat que nous méritons bien. Une explication en serait le fait que la côte a été la cible d’investissements privés majeurs, de plus de 250 millions d’euros ces 5 dernières années, mais aussi des investissements réalisés avec des fonds européens. Nous avons jusqu’ici 12 km de falaise aménagée entre les villes de Mangalia et Costinești. Nous organisons des plusieurs types de croisières en mer, à commencer par les embarcations de petites dimensions, tels les voiliers de quatre à huit personnes jusqu’aux pour bateaux pouvant réunir 200 personnes pour des événements, pour des sorties d’une, deux, voire trois journées au large de la mer Noire. La Roumanie est un pays d’une beauté époustouflante et elle devrait être attentivement explorée. Voici un de nos objectifs et je profite de cette occasion pour inviter tous ceux qui nous écoutent de vérifier ce que je dis, de tester et de profiter de cette redécouverte de la côte roumaine ».

     

    Mamaia ne cesse de se développer 

     

    Enfin, au nord de la côte, la station vedette de Mamaia est également prête à accueillir ses touristes, affirme Sebastian Puznava, vice-président de l’Organisation de management de la destination Mamaia :

    « Trois hôtels à quatre étoiles ouvriront prochainement à Mamaia, dont un appartient à une chaine internationale. Je peux vous dire que ces deux dernières années, nombre d’hôtels à trois et quatre étoiles ont été rénovés et plusieurs nouveaux investissements sont en cours. Hormis les investissements qui se déroulent actuellement, précisons le fait que nous développons aussi le secteur du bien-être et des piscines intérieures. C’est grâce à ces possibilités que des touristes sont venus aussi en hiver au bord de la mer. »

     

    Du tourisme actif aussi

     

    Pour conclure, il ne faut pas oublier que la côte roumaine de la mer Noire propose aussi des offres pour les passionnés du tourisme actif : scooter, kayak, surf, cours de pilotage d’ULMs ou encore de plongée. Le soir, on peut prendre un bon vin, car les chais de la Dobroudja sont tout près et que nombre d’eux proposent des séances de dégustation de vins, d’excellents repas et des programmes de divertissement. Bon séjour ! (trad. Alex Diaconescu)

  • Une escapade dans le département de Harghita

    Une escapade dans le département de Harghita

    Un parc animalier et une réserve naturelle pas comme les autres

     

    Dans le centre de la Roumanie, dans le département de Harghita, se trouve un parc où l’on peut caresser de nombreux animaux. Or, on sait aujourd’hui que le contact avec les animaux a des vertus thérapeutiques, et vous trouverez ici des cerfs, des chevaux islandais ou encore des lapins. Il est aussi possible de visiter l’une des écuries, l’occasion de passer un moment magique en famille. Bien sûr, vous pouvez aussi opter pour une excursion dans la réserve botanique de Tinovul Mohoș. Vous pourrez y observer des espèces végétales rares, notamment des carnivores. L’année 2024 a d’ailleurs été déclarée année de l’adrénaline dans le département de Harghita. Elle sera axée sur les services touristiques qui encouragent un mode de vie actif, le mouvement et l’aventure. Vous pouvez explorer le département de Harghita à cheval, essayer six pistes de bobsleigh, faire du parapente et même de la montgolfière. Vous pouvez escalader des montagnes ou explorer des grottes, ce ne sont là que quelques exemples des innombrables possibilités qui s’offrent à vous !

     

    Le Pays du Sel

     

    Le site visitharghita.com, créé par l’association de développement intercommunautaire de Harghita, propose de nombreuses attractions et activités exceptionnelles pour les vacances. Selon Zsolt Mezey, chef de projet, nombre d’entre elles s’adressent aux familles.

     

    Zsolt Mezey :« Je propose Ținutul Sării, le Pays du Sel, comme première destination. Ici, nous avons de nombreuses activités qui visent à présenter l’artisanat en détail grâce à l’implication personnelle du visiteur : « c’est en faisant que l’on apprend ». L’expérience est inoubliable car, assisté d’un professionnel, vous devenez un apprenti et découvrez les secrets du métier. Vous pourrez ramener chez vous en guise de souvenir le chef-d’œuvre que vous aurez fabriqué de vos propres mains. La poterie, la cuisson des célèbres kürtőskalacs ou le polissage des bijoux en aragonite de Corund seront chacune, des expériences inoubliables. Vous trouverez plus de détails sur notre application ou sur notre page Visit Harghita.”

     

    La Via Ferrata, une attraction de plus en plus recherchée

     

    La Via Ferrata est une attraction touristique qui n’a de cesse de gagner en popularité. Son nom vient d’Italie, dans les Dolomites, et était à l’origine une infrastructure pour les soldats pendant les guerres mondiales, comme nous l’a appris Zsolt Mezey, chef de projet à l’association de développement intercommunautaire de Harghita.

     

     Zsolt Mezey : « A Gheorgheni-Le Lac Rouge, il n’y a qu’un seul parcours de via ferrata nommé “Wild Ferenc” et situé sur le versant sud-ouest du mont Suhardul Mic. Cet itinéraire fait 200 mètres pour un dénivelé de 170 mètres. Un autre parcours appelé Astragalus, se trouve sur le versant du mont Munticel. Il est situé dans la réserve naturelle des Gorges du Șugău. Munticelu fait 700 mètres, dispose de cinq sentiers, avec un dénivelé de 285 mètres. Je pense que le plus beau de tous se trouve dans la commune de Corbu. Un parcours appelé Falco Tinnunculus (Pierre du Faucon), d’une longueur d’environ 150 mètres, comprenant à la fois un pont suspendu de 15 mètres de long et une section verticale avec des escaliers d’une longueur de 15 mètres environ. Ce programme est disponible d’avril à novembre, mais dépend fortement des conditions météorologiques. »

     

    Tinovul Mohoș et ses plantes carnivores

     

    La prochaine destination sur notre liste est la réserve botanique Tinovul Mohoș. La visite d’une heure est très intéressante pour les enfants.

     

    Zsolt Mezey :  « Elle se déroule dans un habitat rappelant l’ère glaciaire, où l’on peut observer des plantes carnivores et d’autres espèces végétales rares. De nombreuses espèces de Tinov ont survécu à l’ère glaciaire. La visite se déroule sur des pontons et des promenades, dans des conditions sûres, avec un guide sympathique et compétent. Je vous propose également une promenade en bateau. C’est une activité sur le lac Sainte-Anne,  très appréciée par les familles. Les bateaux sont adaptés aux familles de 3 à 4 personnes et des gilets de sauvetage sont également disponibles en taille enfant. Le bobsleigh est aussi une autre expérience familiale, qui permet de découvrir des paysages incroyables et de passer des moments inoubliables. Nous avons actuellement une piste d’été à Borsec. Elle mesure près de 1 500 mètres de long. L’accès au sommet de la pente se fait par le téléski qui fonctionne du printemps à l’automne. La piste de bobsleigh de Toplița est la plus longue de Roumanie. Elle mesure 1 800 mètres de long, plus les virages. La plus grande partie de la piste descend à travers la forêt, la luge pouvant atteindre une vitesse de 40 kilomètres à l’heure, et il y a aussi une lente remontée. Le circuit dure environ huit minutes. Les enfants âgés de trois à huit ans ne peuvent participer qu’accompagnés d’un adulte. Deux personnes sont autorisées dans une luge, à condition qu’elles ne dépassent pas 150 kg ensemble. »

     

    Le bobsleigh et les karts, pour les amateurs d’adrénaline

     

    La plus ancienne piste de bobsleigh se trouve dans la commune de Lunca de Sus et elle est devenue, en très peu de temps, une attraction pour les touristes qui visitent la région ou pour les amateurs d’adrénaline qui viennent ici spécialement pour vivre des sensations fortes. Outre la montée d’adrénaline, les touristes peuvent profiter d’un paysage singulier, que beaucoup comparent à celui de l’Autriche ou de la Suisse.

     

    D’un autre côté, une balade en kart de montagne peut être tout aussi excitante, déclare Zsolt Mezey, chef de projet à l’association de développement intercommunautaire de Harghita :«  Il s’agit d’un nouveau support ludique qui nous permet de se promener en kart tout au long de l’année. Son siège ergonomique permet de se concentrer uniquement sur le plaisir de la vitesse. Le chariot à trois roues est un moyen de transport sûr et de haute qualité qui convient parfaitement aux familles, aux groupes d’amis et aux programmes de  team building. Le kart de montagne est une aventure nouvelle et unique, non seulement pour la Roumanie, mais aussi pour toute l’Europe. Ici, le programme dure environ une heure et demie et il y a deux belles pistes, l’une à Harghita Mădăraș et l’autre près des montagnes dans les environs de Băile Tușnad. La descente est de 3 à 3,5 kilomètres. En règle générale, tous les participants sont préparés et informés et reçoivent un casque. Un spécialiste est présent lors de la descente. Par ailleurs, le kart de montagne le plus récent se trouve à Varsag, sous le slogan : “Nous vous emmenons en télésiège, vous n’avez plus qu’à profiter de la vitesse quand vous le souhaitez. »

     

    Visiter une bergerie pour découvrir la cuisine locale

     

    A la fin, vous pourrez vous arrêter à la bergerie. Vous y découvrirez les coutumes, les traditions et les activités typiques de la région. Vous dégusterez des produits biologiques et profiterez de la beauté du paysage et des montagnes environnantes. Le repas sera copieux, composé au choix d’un plateau mixte, charcuteries – fromages traditionnels, d’un bulz (sorte de grosse boule de polenta farcie de fromage et de lardons et enfourné), d’un ragoût transylvain ou d’un balmoș une recette ancienne avec de la polenta, du fromage frais et du lait. Vous pourriez vous accorder un moment de détente en prenant un bain norvégien dans un gros tonneau installé sur les terrasses des chalets, vous réunir en famille  autour d’un barbecue ou déguster de la truite ou du rôti grillé sur une pierre chaude. (tra. Charlotte Formenteaud)

  • Les trésors cachés de Herculane les Bains

    Les trésors cachés de Herculane les Bains

     

    Une ville d’eau à histoire millénaire

     

    Nous arrivons aujourd’hui dans une des villes d’eau les plus vieilles  d’Europe, attestée pour la première fois autour de l’an 150. Sise dans le sud-ouest de la Roumanie, la station de Herculane les Bains propose toute une variété de procédures thérapeutiques. Hormis la qualité de ses eaux minérales, l’air fortement ionisé contribue à équilibrer le système nerveux et assure un sommeil particulièrement reposant. Vous aurez aussi l’occasion d’explorer les alentours de la ville qui offrent de multiples possibilités de loisirs.

     

    Des fouilles archéologiques faites à Herculane en 2016 ont révélé l’existence de bassins utilisés à l’époque de la civilisation romaine en tant que bains publics. De telles constructions n’existent que dans la région de l’Asie mineure ou dans la célèbre ville antique de Pompéi. Il s’agit donc d’un endroit chargé d’histoire, mais aussi de légendes, comme l’affirme Laura Pătru, manager de relations publiques de l’Association ProTurism Herculane.

     

    Jadis, c’était la station des nobles et des riches d’Europe

     

    Laura Pătru : « Etant donné que la ville a été attestée en 153, son nom est lié à une multitude d’histoires, à commencer par celles des familles nobiliaires romaines qui sont arrivées à Herculane et dont les traces sont visibles de nos jours encore. C’est à Herculane les Bains qu’existent toujours des bains publics de l’époque romaine, ce qui fait que ces histoires ont survécu jusqu’à nos jours et sont tangibles pour ceux qui visitent les lieux. La ville d’eau a passé aussi par une période « autrichienne », un de ses moments de gloire d’ailleurs, lorsqu’elle était l’endroit préféré de nombreuses têtes couronnées. Elle porte ainsi, aujourd’hui encore, les traces des visiteurs qu’elle a eus au fil du temps. Les passionnés d’histoire peuvent observer par exemple le pavillon de l’impératrice Elisabeth, un lieu construit par les habitants des parages pour que la fameuse impératrice Sissi puisse y prendre son petit déjeuner. »

     

    Des premières historiques à découvrir

     

    C’est également dans le centre historique de la station que se trouvent les anciens établissements de cure. Au beau milieu du chemin qui les relie, l’on croise la statue d’Hercule. Mais peu de monde sait que dans un des bâtiments qui entourent la statue du légendaire héros fonctionnait jadis le premier ascenseur hydraulique d’Europe, une merveille technologique de son époque, créé à la fin des années 1800. La cabine de l’ascenseur se déplaçait par la pression de l’eau de sources thermales. Et les légendes sont tout aussi fascinantes que l’histoire des lieux.

     

    Laura Pătru : « Il y a une multitude de légendes puisque la nature à Herculane est spectaculaire. Rien qu’un exemple : les touristes peuvent visiter « la grotte des Haïdouks », un lieu dont on dit qu’il cache des trésors. A visiter aussi « La grotte aux vapeurs », où le roi géto-dace Burebista parlait aux dieux, parait-il. C’est pourquoi en termes d’histoires et de légendes, Herculane les Bains est particulièrement riche. Et puis, Herculane est aussi un véritable spectacle de la nature, tant pour ce qui est des paysages, que des ressources, et par conséquent un séjour dans ces lieux peut s’avérer une expérience de vacances complète, d’autant plus que c’est un excellent point de départ pour la visite d’une multitude de sites dans les alentours ».

     

    Le Casino, lieu de rencontre et de loisir des têtes couronnées

     

    C’est à Herculane les Bains que l’on remarque l’immeuble d’un casino construit entre 1862 et 1864 par le même architecte viennois qui a conçu les plans d’origine du palais de Peles, de Sinaia : Wilhelm von Doderer. Lieu de rencontre et de loisirs des têtes couronnées et des nobles de l’époque, le Casino de Herculane a été non seulement le premier de cette partie du continent européen, mais aussi un des endroits les plus appréciés par l’aristocratie de l’époque. Des fortunes entières y ont été perdues par les uns et gagnées par d’autres, un lieu où les nobles et les familles les plus riches d’Europe étalaient leurs carrosses de luxe, leurs tenues et leurs pierres précieuses.

     

    La gare, autre endroit emblématique

     

    Voici maintenant un autre endroit phare de la ville : la gare, qui est la plus belle de Roumanie et une des plus romantiques d’Europe. En fait, c’est la copie d’un des châteaux de chasse de l’Impératrice Thérèse, situé aux alentours de Vienne. Sept kilomètres seulement la séparent du centre de la station où les touristes peuvent mettre à profit les propriétés curatives des eaux minérales, affirme Laura Pătru, manager de communication de l’Association ProTurism Herculane.

     

    Cures, SPA, détente

     

    Laura Pătru: « Il y a 16 sources, chacune avec ses particularités, utilisées dans le traitement de toute une variété de maladies : à commencer par le rhumatisme et jusqu’aux maladies neurologiques et dermatologiques. C’est un panel assez vaste. Les hôtels de Herculane les Bains tiennent le pas avec toutes les tendances européennes en matière de SPA, combinant les thérapies à base d’eaux minérales aux cures de relaxation. Les hôtels de Herculane offrent des massages qui incluent l’eau thermale, pas exactement les cures du temps de nos grands-parents. Nous pouvons toujours bénéficier des vertus de l’eau d’une manière moderne qui nous aide à nous détendre. Certes, nous essayons d’intégrer la spécificité locale dans toutes les thérapies déroulées à Herculane. Par exemple, des massages avec des mélanges d’huiles à base de plantes locales, où bien des massages au miel issu de sources locales, parce que l’expérience doit absolument être authentique et spécifique. Les facilités de cure dans notre ville d’eau sont assez développées et incluent aussi bien un côté thérapeutique qu’un côté SPA. Les thérapies sont très variées et elles sont réalisées tant par des thérapeutes locaux que par des spécialistes étrangers. »

     

    Des milliers de papillons

     

    Et si vous choisissez de partir à la découverte des alentours, sachez que durant la saison estivale vous aurez l’occasion d’y observer une multitude de papillons. D’ailleurs, la région accueille pas moins de 1 500 espèces de papillons. C’est une conséquence des propriétés particulières de l’air de la région qui fait de Herculane l’endroit où sont concentrées 45 % des espèces de papillons de Roumanie, mais aussi l’unique endroit au monde où se trouvent certaines espèces de papillons.

     

    Dans les alentours : les Chaudières du Danube 

     

    Et c’est également dans la région que vous pouvez explorer les « Chaudières du Danube », un endroit vraiment spectaculaire, affirme Laura Pătru, manager de relations publiques de l’Association ProTurism Herculane.

     

    Laura Pătru : « C’est ici que se trouve le visage du roi dace Decebale taillé dans un rocher, soit la sculpture réalisée sur une montagne la plus grande d’Europe. On peut y faire des excursions en bateau sur le Danube et admirer des paysages époustouflants. De Herculane vous pouvez rapidement arriver au village d’Ineleț. L’accès se fait via une échelle verticale en bois installée le long d’une cascade. Le fait que ce village soit si difficile d’accès a fait qu’ici, le temps semble s’être arrêté. Vu que la technologie n’a pas pénétré ce hameau sis au sommet d’une montagne, les visiteurs y découvriront un véritable témoignage du Banat alpin d’il y a cent ans, avec ses habitants et leurs traditions. »

     

    Autant de raisons de visiter la ville d’eau de Herculane les Bains, un endroit où les vertus thérapeutiques des eaux minérales et thermales sont mises à profit depuis pas moins de deux millénaires, au cœur d’une nature spectaculaire. (trad. Alex Diaconescu)

  • Voyage à bord de la Mocanita, au coeur de la vallée Hârtibaciului, dans le département de Sibiu

    Voyage à bord de la Mocanita, au coeur de la vallée Hârtibaciului, dans le département de Sibiu

    La « mocănița », petit train à vapeur classé monument historique

     

    Cette semaine, direction la Transylvanie et plus précisément le département de Sibiu, situé au cœur de la Roumanie. Nous embarquons à bord du petit train à écartement étroit appelé « mocănița », pour longer la vallée de la rivière de Hârtibaci, en passant par une réserve naturelle parsemée de belles fleurs et d’animaux sauvages. Nous serons entourés par un paysage rural calme, dominé par les crêtes des Carpates. En plus, la voie de la « mocănița » reliant les villes de Sibiu et Sighişoara en passant par Agnita a été classée monument historique.

    Sur les 64 km de voie ferrée à écartement étroit de la Vallée Hârtibaciului, seulement 7 ont été rénovés par des bénévoles, entre les gares de Hosman et Cornățel. Réunis au sein de l’Association les Amis de la Mocănița, ces bénévoles organisent souvent des voyages à bord de ce petit train tiré par une locomotive diesel. Parfois, les touristes sont gâtés et ont la chance de voyager à bord du train tiré par une locomotive à vapeur. Des détails sur le voyage en « mocănița », avec Mihai Blotor, président de l’Association :

    « Il faut réserver vos tickets sur le site sibiuagnitarailway.com. Vous recevrez le ticket papier une fois montés à bord. Il est en carton, semblable aux tickets d’autrefois. Ou bien vous pouvez prendre vos billets à la gare. Le train part du village de Cornățel et longe la vallée de Hârtibaciului. La première partie du chemin est parallèle à la route destinée aux voitures. Puis, on franchit des vallées, on grimpe sur des collines, on traverse des forêts de chênes, on passe par des bergeries. Pendant tout ce temps, on a la joie de contempler les Carpates sur notre droite.   »

     

    Explorez les contrées sauvages de la vallée de Hârtibaciului  

     

    La vallée Hârtibaciului est une des plus pittoresques et des mois explorées du département de Sibiu. Ce n’est pas un hasard que l’on la surnomme la Valée Verte. Il suffit de traverser deux ponts pour arriver dans une zone vraiment sauvage, affirme Mihai Blotor :

    « Ici on peut voir des chevreuils et des sangliers. On nous a dit qu’il y avait des ours aussi, mais nous n’en avons jamais vus depuis le train. C’est une zone où les oiseaux sont protégés, la deuxième plus grande réserve après le delta du Danube, une zone classée Natura 2000. On y trouve des cigognes, des aigrettes, des hérons cendrés, des aigles pomarins et d’autres oiseaux de petite taille. On arrive ensuite dans la gare de Hosman. Suitée à un km de distance, elle offre une très belle vue panoramique sur le village de Hosman. On peut voir son église fortifiée qui se dresse sur une colline au centre du village et les monts Făgăraș aux sommets enneigés. C’est une image classique pour promouvoir la Roumanie ou la Transylvanie. On peut visiter le village d’Hosman. Des guides spécialisés vous présenteront son église fortifiée. Les enfants n’auront pas le temps de s’ennuyer non plus, car une chasse aux trésors les attend. A ne pas rater non plus le vieux moulin du village. Il fonctionne toujours à base d’huile, comme fonctionnaient tous les moulins vers 1900. Et puis, sachez que la vallée Hârtibaciului abonde en églises fortifiées, car beaucoup de Saxons ont vécu dans la zone et que chaque communauté avait son église, chacune avec des remparts de défense. Je pense par exemple aux églises de Alțâna et Nocrich qui sont les plus proches de la dernière gare desservie par la « mocanita ». » 

     

    La Vallée Hârtibaciului accueille de nombreux évènements culturels tout au long de l’été

     

    L’un des évènements les plus importants et connus de la Vallée Hârtibaciului se tient justement à Hosman, la dernière station desservie par le petit train Mocanita. Il s’agit du festival de musique Holzstock, qui se déroule généralement l’été, en juillet ou en août. Ensuite, la Mocanita fait des allers-retours spécialement organisés pour les festivaliers. Mais ce n’est pas le seul évènement nous explique Mihai Blotor, président de l’Association des amis de la Mocanita :

    « Nous organisons des « journées des villages ». Chaque village organise alors une parade populaire. A cela s’ajoutent quelques événements que nous, les locaux, nous avons tendance à négliger un peu, mais qui semblent connaître un grand succès auprès des touristes étrangers : les foires aux animaux, organisées chaque mois dans un village différent. Les visiteurs sont ravis de voir tous les animaux, tous les outils et harnais pour les chevaux que l’on retrouve normalement dans les musées, mais qu’ils ont la possibilité de voir en vrai ici dans notre région. »

     

    Si vous souhaitez profiter d’une promenade en calèche dans la vallée de Hârtibaciului, surtout n’hésitez pas à organiser votre voyage au moment des Journées de la Mocanita.

    « Les Journées de la Mocanita est notre plus gros événement, initié en 2015. Nous avons choisi de travailler avec une locomotive à vapeur plutôt que la diesel que nous avons l’habitude d’utiliser. Depuis, nous poursuivons cette démarche et circulons très souvent avec notre locomotive à vapeur. Les ” Journées de la Mocanita ” restent notre événement le plus important et le plus prisé des visiteurs, car en plus du voyage en train, nous proposons toutes sortes d’autres activités, y compris pour les enfants. Pour les adultes, nous préparons des spectacles folkloriques. Nous avions aussi une piscine gonflable à un moment donné car il faisait très chaud dehors. Les « Journées de la Mocanita» a lieu chaque mois de septembre, autour du dernier week-end des vacances scolaires. Ce sera de nouveau le cas cette année. Nous voyagerons avec une locomotive à vapeur et cinq wagons particuliers. Environ cinq allers-retours par jour seront organisés à travers la nature chatoyante de la vallée de Hârtibaciului, au début de l’automne, lorsque les couleurs changent et je pense que c’est la plus belle période de l’année.L’année dernière, nous avons accueilli des touristes venus d’Afrique du Sud qui ne connaissaient pas les ” Les Journées de la Mocanita “. Ils parcouraient la région à vélo et ont vu notre train en gare et se sont arrêtés pour monter. Ils ont raconté que c’était la plus belle aventure de tout leur voyage en vélo à travers la Roumanie, parce que c’était une expérience inattendue. Nous faisons pourtant très peu de publicité, nous sommes une sorte de joyau caché de la Transylvanie. Beaucoup de choses arrivent par hasard et lorsque c’est le cas, l’expérience devient encore plus agréable. »

     

    Mihai Blotor, président de l’Association des Amis de la Mocănița, nous a expliqué que le plus grand projet prévu à ce jour consistait à rallonger l’itinéraire, afin que les touristes puissent découvrir le plus de communautés locales possible, encourageant ainsi le développement durable. De plus, les communautés ont été et continuent d’être impliquées dans le développement des activités afin de rendre la région attractive. L’année dernière, le prix des billets comprenait une visite guidée du village de Hosman et de ses sites touristiques ainsi que des visites chez les fromagers locaux. La Mocănița de la vallée de Hârtibaciului est la seule Mocănița encore de Roumanie a être entièrement gérée par des bénévoles. (Trad : Valentina Beleavschi & Charlotte Fromenteaud)

  • Tour d’horizon culturel des musées en plein air en Roumanie

    Tour d’horizon culturel des musées en plein air en Roumanie

    C’est officiel : il y a un tour culturel des musées en plein air de Roumanie

     

    Le tour culturel des musées en plein air de Roumanie, développé au niveau national et reconnu par le ministère de l’Entrepreneuriat et du Tourisme, a été inauguré en Roumanie compte tenu du grand nombre de touristes ayant manifesté leur intérêt pour ces attractions touristiques. Développé à l’initiative du Musée d’ethnographie et d’art populaire du département de Baia Mare, le programme propose aux visiteurs un voyage à travers les traditions, sur 11 sites permettant de découvrir le patrimoine ethnographique roumain.

     

    Faire connaître les musées ethnographiques

     

    Aux dires de Madame Monica Mare, directrice du Musée d’ethnographie et d’art populaire du département de Baia Mare, l’idée a été mise en œuvre suite au besoin de promouvoir les musées de Roumanie. Une bonne occasion de mettre en valeur le patrimoine de l’architecture traditionnelle roumaine :

    « L’idée était de démarrer avec huit musées. Nous avons également édité quelques brochures sur lesquelles on trouve une carte regroupant ces musées. Si on est à Bucarest, on peut commencer à parcourir l’itinéraire à partir de là, depuis le Musée du village « Dimitrie Gusti », probablement le plus visité parmi les musées ethnographiques du pays. Ensuite on peut se diriger vers le centre de la Roumanie. On peut passer par le Musée « Golești » de Brașov, puis se rendre à Sibiu, au Musée « ASTRA », rejoindre la Transylvanie avec le Musée de Cluj avant de se rapprocher du Maramureș, où se trouvent deux musées ethnographiques inclus dans l’itinéraire, le Musée du village de Baia Mare et celui de la région du Maramureş, à Sighetu Marmației. Ici aussi, dans notre région, dans le Pays d’Oaș, aux abords du Maramureș, se trouve le musée de Negrești Oaş. Si on traverse les montagnes, en Bucovine, on peut rejoindre le Musée du village de Bucovine. Cela dépend du temps dont dispose le touriste pour visiter. Nous avons pensé que cet itinéraire pouvait être parcouru entièrement ou bien qu’il serait mieux de laisser le choix aux touristes selon le temps dont ils disposent et leurs centres d’intérêt. »

     

    Des activités pour tous, proposées par les maîtres artisans locaux 

     

    Tous les musées en plein air développent des projets tout au long de l’année, mais surtout pendant la belle saison et pendant les périodes les plus fréquentées. L’occasion de venir découvrir des artisans au travail et acheter leurs produits. Qui plus est, on peut même participer à des ateliers d’initiations à leurs côtés :

     

    « Le Musée du village de Baia Mare propose également de tels ateliers. Tout au long de l’année, on organise des marchés, mais nous disposons aussi d’une boutique de souvenirs, dans laquelle nous essayons de valoriser le travail des artisans du Maramureș. Les autres musées du pays disposent aussi de telles boutiques. Il faut promouvoir les artisans. Pour que les traditions puissent être transmises aux générations futures, les plus jeunes qui reprennent des activités artisanales doivent avoir l’impression que l’on peut vivre de l’artisanat et il est de notre devoir, en tant que musées ethnographiques, de les soutenir et de les faire connaître. En collaboration avec les centres de culture traditionnelle, qui possèdent des archives sur ces artisans, nous essayons également de les promouvoir en organisant ou en participant à des marchés touristiques, mais aussi en encourageant les ateliers et activités proposées par le musée. »

     

    Un village authentique du Maramures

     

    Dès que l’on franchit le seuil du Musée du village de Baia Mare, construit lui aussi aussi dans le style emblématique du Maramureş, nous voilà transportés dans un village authentique du Maramureş, explique Monica Mare, directrice du Musée d’ethnographie et d’art populaire du département du Maramureș :

     

    « Si le Musée de Sighet ne conserve que des objets de l’architecture traditionnelle de la voïvodie de Maramureș, le Musée du village de Baia Mare emmène le visiteur au coeur des villages typiques du Maramureş, dans quatre zones ethnographiques distinctes. On les appelle les contrées de Codru, Chioar, Lăpuș et Maramureș. On peut visiter une maison à Lăpuș, avec son toit de chaume. On peut entrer et observer comment vivaient les habitants d’autrefois, où était fait le feu, le four, comment le bébé était bercé dans le berceau, comment était agencée la chambre, où étaient conservés les plus beaux textiles et le coffre de mariage et où les gens se retrouvaient pour les événements marquants de leur vie. L’attraction la plus ancienne dont nous disposons est notre petite église, un monument de 1630, qui est magnifiquement placée sur la colline, de même que la plupart des églises des villages du Maramures, et c’est autour d’elle que s’est organisé le musée. C’est le premier édifice apporté au Musée du village. Cela rend notre village vivant. Le village sur la colline, comme on l’appelle, est vivant, car les offices religieux ont encore lieu à l’église les jours fériés et le dimanche. Une communauté vient même ici pour prier. »

     

    Des maisons vieilles de 3-4 siècles

     

    Une autre attraction mise en valeur au Musée du village de Baia Mare est la maison la plus ancienne du patrimoine de l’institution, qui remonte à 1758.

     

    Monica Mare: « L’équipe que je coordonne actuellement peut être fière du fait que, même si les temps sont durs et le budget reste comme d’habitude limité, l’année dernière nous avons réussi à ouvrir au public une nouvelle attraction d’architecture traditionnelle que nous avons transféré dans notre musée. Il s’agit d’une maison du Pays de Chioar, très belle, emblématique du Pays de Chioar, que nous avons placée près de l’église, qui provient également du Pays de Chioar. C’est une maison bleue typique du Maramureș et qui peut être visitée par les touristes. D’ailleurs, en parlant du Pays du Maramureş, nous sommes fiers de la Casa Petrova, où le fondateur de l’école dentaire roumaine, Gheorghe Bilașcu, est né. Ce ne sont que quelques repères que nous vous proposons si vous visitez notre musée. Je vous encourage donc, « allez-y, venez visiter le Maramureș ! » Visitez le Musée du village de Baia Mare et tous les musées inclus dans le parcours ethnographique des musées en plein air de Roumanie ! »

     

    Des applis pour ces musées 

     

    Monica Mare, directrice du Musée d’ethnographie et d’art populaire du département de Maramureș, nous a aussi expliqué que les brochures que l’on peut trouver sont écrites en roumain et en anglais. Chaque objectif principal du circuit de visite dispose d’une plaque avec un QR code pour des informations supplémentaires, qui renvoient au site Web de l’institution, où l’on trouve une traduction en langues étrangères. D’ailleurs, les enfants et les jeunes peuvent participer à une chasse au trésor. Ils seront mis au défi de se séparer de leur téléphone portable et de visiter le musée d’une autre manière. Qui plus est, les plus grands musées situés sur l’itinéraire culturel des musées en plein air de Roumanie disposent de divers matériels promotionnels. Le musée de Sibiu, par exemple, dispose de l’ « Astra App », qui propose des guides, notamment audio, en plusieurs langues. (trad. Andra Juganaru)

  • Dâmbovicioara

    Dâmbovicioara

    Un endroit idyllique qui plaira à tous

     

    Direction le centre de la Roumanie, cette semaine, à la
    découverte de la commune de Dâmbovicioara, un endroit idyllique et une station
    touristique d’intérêt national. C’est une zone qui plaira à tous les touristes,
    qu’ils soient à la recherche de repos ou de vacances actives. Escalade,
    cyclotourisme en montagne, agrotourisme – autant de choix sont à leur
    disposition. Cerise sur le gâteau, les habitants de la zone organisent souvent
    des défilés en vêtements traditionnels et des festivals dédiés à la gastronomie
    locale.

     

    Toute la famille sera bien servie

     

     

    Dâmbovicioara
    est un endroit riche en traditions et en attractions touristiques, une
    destination pour toute la famille, nous assure Raluca Busioc, représentante du
    Centre national d’information et de promotion touristique de la zone :

     

    « Dâmbovicioara est une commune
    charmante, avec des paysages spectaculaires. Et ce n’est pas moi qui le dit,
    mais toutes les personnes qui nous rendent visite. D’un point de vue géographique,
    Dâmbovicioara se trouve en Munténie (ou Valachie, province historique du sud de
    la Roumanie), elle est située en fait à la frontière qui sépare le département
    d’Arges du département de Brasov, situé, lui, en Transylvanie. Elle est
    entourée de plusieurs montagnes faisant partie des Carpates Méridionales, à
    savoir Piatra Craiului, Iezer-Păpușa et Leaota. C’est pourquoi, nous vous
    invitons à venir découvrir leurs paysages si variés et si beaux. On peut faire
    de l’escalade dans les Gorges Brusturetului, un segment faisant partie des 18
    gorges se trouvant dans la zone. A part le tourisme d’aventure, vous pouvez
    bien sûr vous reposer, puisque la zone est très tranquille et on y croise moins
    de monde. Et puis, ces dernières années, nous avons réussi à mettre l’accent
    sur le tourisme basé sur les expériences, notamment en lien avec les traditions
    locales et la vie à la campagne. »

     

     

    Un tourisme basé sur les expériences vécues

     

    D’ailleurs,
    ce tourisme basé sur les expériences vécues est une approche innovatrice des
    voyages, qui met en avant l’idée de vivre au sein d’une communauté, afin de
    mieux comprendre sa culture et ses habitudes, au lieu de se limiter à la seule
    visite des objectifs touristiques. Cela permet de se faire une idée plus large de
    l’endroit visité. Et si vous optez pour ce type de tourisme, vous garderez des
    souvenirs inoubliables de Dâmbovicioara, assure notre invitée, Raluca
    Busioc :

     

    « Voici quelques expériences
    proposées : coudre, sculpter le bois, voir comment on fabrique les blouses
    traditionnelles roumaines spécifiques de la zone. S’y ajoutent des ateliers de
    cuisine de plats locaux qui sont très recherchés. Bref, les gens s’intéressent
    de plus en plus à ces activités traditionnelles, puisqu’ils veulent se faire de
    beaux souvenirs de leur séjour. D’habitude ces activités sont organisées pour
    des groupes d’au moins 10 personnes. Cela tisse des liens forts entre la
    communauté et les touristes, et le Centre Touristique de Dâmbovicioara se veut
    justement un tel endroit de liaison. Alors entrez sur notre page Facebook,
    c’est la manière la plus rapide de nous contacter, mis à part le téléphone,
    bien évidemment ».

     

    Un petit musée charmant

     

     

    Au
    centre d’information et de promotion touristique vous trouverez aussi un petit
    musée.

    Raluca Busioc : « C’est une
    pièce aux décorations traditionnelles roumaines. Moi-même, mes collègues et toutes
    les autres personnes avec lesquelles je collabore, nous avons considéré que
    cette pièce peut être une sorte d’introduction en ce qui signifie la tradition.
    Certes dans la région il existe aussi un musée beaucoup plus complexe que cette
    pièce dans le centre touristique, mais celle-ci était en fait un
    lieu de rencontre pour les femmes de la communauté. Ensuite, les touristes sont
    arrivés pour assister à ces véritables démonstrations de l’art de coudre et de
    tisser. D’ailleurs c’est ici, au centre touristique, que se trouve aussi une machine
    à tisser. Par conséquent le principal rôle a été celui d’accueillir des soirées
    au sein de la communauté qui font certainement penser aux réunions organisées
    jadis dans le village. »

     

    La grotte de Dâmbovicioara et ses légendes

     

     

    La
    rivière de Dâmbovicioara a creusé une artère longue de quelques 8 kilomètres avec
    des parois rocheuses atteignant plus de 200 m de hauteur à certains endroits de
    la vallée. Il y a une cinquantaine de grottes dans la région, mais Raluca
    Busioc, du Centre national d’information et de promotion touristique nous
    recommande de visiter la grotte Dâmbovicioara, connue pour son relief karstique
    varié. Elle a été découverte en 1579 et
    un système d’éclairage électrique y a été introduit en 1980. Juste à l’entrée à
    la grotte, il y a un restaurant de cuisine traditionnelle roumaine.
    L’exploration se fait via une passerelle éclairée en métal longue de plus de
    250 mètres.

     

    Raluca Busioc : « Des dizaines de
    milliers de touristes se rendent ici chaque année et ils sont vraiment
    impressionnés par la légende de cette grotte. Bref, il s’agirait de deux
    haïdouks : Fulga et Budac. Les deux s’emparaient des fortunes des riches pour
    les céder ensuite aux pauvres. Voilà donc une légende très intéressante pour
    tous ceux qui y viennent. Et pourtant, les sites touristiques les plus
    importants chez nous sont les itinéraires touristiques, notamment à Piatra
    Craiului parce que c’est un des massifs les plus majestueux du pays. »

     

    Plein d’événements à découvrir

     

     

    Si vous
    voulez planifier des vacances à Dâmbovicioara en 2024, prévoyez d’y arriver
    durant les événements célébrés par la communauté locale : la fête des Rameaux,
    la Sainte Marie, mais aussi la fête nationale du 1er décembre. Un autre
    événement local à grand succès ces dernières années, datant de 2016 est la fête
    de la blouse roumaine, célébrée le 24 juin.

     

    Raluca Busioc : « C’est une journée très intéressante parce que les touristes arrivent à
    faire la connaissance des gens de la communauté locale, c’est un moment
    vraiment joyeux. Avec tous les habitants des parages nous avons réussi à faire
    revivre aux touristes la simplicité d’autrefois, à mieux leur présenter les
    traditions spécifiques de cette région. Le gout authentique des plats a eu
    aussi des retours positifs. En général, l’élément le plus important de toutes
    ces activités a été le contact entre les touristes et les gens des lieux. Nous sommes ici, les bras ouverts pour vous
    montrer la beauté des lieux, pour vous raconter notre histoire et évidemment
    pour vous assurer un séjour paisible. »

     

     

    Voilà
    donc autant de raisons de visiter cette destination de vacances pour les
    passionnés de la nature, où vous pourriez connaitre des gens à part et réellement
    recharger vos batteries. (Trad. Valentina Beleavski, Alex Diaconescu)

     

  • A la découverte de Pădurea Craiului

    A la découverte de Pădurea Craiului

    Des parcours thématiques, des randonnées, des grottes, des courses en montagne à pied ou à vélo, de la cuisine traditionnelle – autant d’ingrédients pour des vacances inoubliables. En famille, entre amis ou en compagnie des collègues de travail, à la recherche de la détente ou de l’aventure, on constate que les montagnes de Pădurea Craiului sont un véritable refuge dans la nature. Aujourd’hui, nous découvrons un endroit qui offre les expériences dans la nature les plus diversifiées de Roumanie, aux dires de certains touristes et spécialistes.

    C’est un endroit pour toute la famille, explique Paul Iacobaș, directeur de la destination écotouristique de Pădurea Craiului :

     « C’est une destination idéale pour le tourisme d’aventure et les activités en plein air, pour toutes les catégories de personnes, que soit des familles avec enfants, des couples de jeunes ou des personnes âgées. Coté infrastructure, la zone est très bien desservie, il y a des sentiers balisés, des guides touristiques certifiés et un service de secours en montagne performant. Somme toute, il y a ici dix itinéraires de course à pied en montagne, balisés et décrits, 18 sentiers de randonnée de différents niveaux de difficulté, sept itinéraires de Via Ferrata, un parcours de rafting, neuf grottes de spéléologie touristique, plusieurs centaines de kilomètres de pistes cyclables marquées et présentées en détail et quatre grottes touristiques. En fait on n’a pas tort de dire que les grottes sont la marque des monts de Pădurea Craiului »

    De nombreuses excursions sont organisées en nature et dans le respect de la nature. Ces excursions sont appelées « écotours » et elles mettent l’accent sur l’observation et l’appréciation de la nature et des traditions locales. Par exemple, c’est ici que l’on peut découvrir à vélo les gorges de la rivière de Crișul Repede. Cette aventure qui s’étale sur trois jours invite à la détente au cœur de paysages spectaculaires. On peut parcourir à vélo entre 25 et 35 kilomètres par jour. Et ce n’est pas tout, affirme Paul Iacobaș, directeur de la destination écotouristique Pădurea Craiului.

     

     « Voici un « écotour » qui connaît un grand succès. Il  commence le jeudi. Les touristes viennent généralement des aéroports d’Oradea, de Cluj ou même de Debrecen, en Hongrie, d’où ils sont transférés à Pădurea Craiului et ils participent à plusieurs activités qui durent jusqu’à dimanche. On fait une promenade à vélo, on visite des grottes touristiques, puis on se munit d’équipements spéléologiques pour explorer une grotte en compagnie d’un guide spécialisé. On les fait parcourir également un trajet facile de via ferrata et on fait une randonnée dans les parages. Tout cela s’étale sur presque quatre jours. Les visiteurs sont hébergés dans une maison d’hôtes locale, où ils peuvent se régaler de plats traditionnels faits maison et d’un très belle vue sur les monts de Pădurea Craiului, en profitant d’un magnifique coucher de soleil. »

     

    Et si les arts traditionnels vous passionnent ou du moins suscitent votre curiosité, alors sachez que vous pouvez rencontrer encore dans les villages de Padurea Craiului quelques artisans locaux qui vous dévoileront les secrets de leurs arts et métiers. Lesquels ? Avant tout, la poterie en céramique blanche de Vadul Crișului :

     

     « Une fois brûlée, elle ressemble à la porcelaine blanche, car l’argile dont elle est fabriquée ne contient pas d’oxydes de fer. Elle est ornée de motifs traditionnels très anciens aux significations profondes. Ensuite, il y a l’art des œufs peints et décorés de Drăgoteni. Il y a même un festival et un concours de décoration d’œufs. La technique en est un peu différente de celle des autres régions de Roumanie. Ensuite, il y a l’art de la fabrication du violon à corne. C’est un instrument hybride qui combine le corps classique d’un violon avec des cordes et un archet, mais auquel on rattache une sorte de trompette, faite d’un matériau qui émet des sons très forts. C’est un vrai spectacle que de l’écouter. S’y ajoutent les activités traditionnelles spécifiques de chaque saison, à commencer par la coupe du foin jusqu’au aux travaux de la terre, des activités faites toujours manuellement dans ces parages. Cela donne du charme au paysage culturel de Pădurea Craiului, qui est une mosaïque de forêts, de prairies et de pâturages. »

     

    Quant aux attractions touristiques des monts de Pădurea Craiului, elles sont nombreuses : à commencer par les gorges et les défilés, jusqu’aux grottes. D’ailleurs on dit que ces grottes comptent parmi les plus intéressantes des monts Apuseni (ouest) et sans doute parmi les plus accessibles, précise notre invité Paul Iacobaș, qui nous donne quelques exemples d’endroits à ne pas rater :

     

    « Je mentionnerais premièrement la grotte de Meziad, l’une des plus belles, avec à l’intérieur des galeries impressionnantes. On y trouve le seul pont souterrain naturel de Roumanie qui est aménagé pour les touristes. Je mentionnerais également la grotte aux cristaux de la mine de Farcu. C’est l’une des rares grottes au monde regroupant des cristaux de calcite et aménagée pour les visiteurs. Même si elle est toute petite, l’accès s’y fait par une ancienne galerie minière. Du coup, on peut visiter aussi l’ancienne mine avant d’arriver à cette grotte. Et pas en dernier lieu, je vous recommande le Défilé de la rivière de Crișul Repede, puisque c’est une zone très pittoresque. En fait, ce sont des gorges creusées par les eaux de la rivière dans le calcaire. Au delà de la multitude de formations rocheuses et calcaires, on y trouve aussi des poissons et une belle cascade. La végétation y est particulière aussi, si bien que la zone a été déclarée réserve naturelle mixte, qui combine des éléments naturels et géologiques. »

     

    Découvrir la beauté et le mystère des profondeurs de la Terre, cela peut changer notre perception du monde extérieur. C’est la conclusion des touristes à la fin de leur expérience dans les montagnes de Padurea Craiului. Qui sont ces touristes ? Notre invité répond :

     

    « Tout d’abord, la région est visitée par les Roumains, mais aussi par les expatriés venus d’Europe occidentale, ainsi que par de nombreux Hongrois, Polonais, Tchèques et Allemands. Ils ont été impressionnés par le fait qu’il s’agit d’une zone relativement petite, mais avec de nombreuses attractions, expériences dans la nature et des traditions toujours vivantes. Si jusqu’à présent nous avons beaucoup travaillé sur les infrastructures et mis en place les expériences et activités dans la nature, désormais nous souhaitons réunir tous ces éléments dans des paquets touristiques complets, afin de rendre la région intéressante et plus visible au niveau national et international. Nous envisageons surtout de persuader les touristes d’y rester plusieurs jours, d’y passer un séjour de cinq à sept nuitées, car ils ont beaucoup à voir. D’ailleurs la région avoisine deux très belles villes de Roumanie : Oradea, surnommée la capitale de l’Art nouveau de la Roumanie, et de la ville de Cluj-Napoca. »

     

    Si nous avons suscité votre curiosité et que vous aimeriez en savoir davantage sur cette destination écotouristique de Roumanie, alors entrez sur le site padureacraiului.ro . Ces pages en roumain, anglais et hongrois vous offriront des informations complètes sur toutes les expériences touristiques, tant à la surface que sous la terre. (trad. Andra Juganaru)

  • Promenade à pied à travers Bucarest

    Promenade à pied à travers Bucarest

    La première attestation documentaire de Bucarest remonte à l’an 1459. Avec une histoire riche, la capitale de la Roumanie est aujourd’hui un point d’intérêt majeur. Et la meilleure façon de la découvrir est dans le cadre de visites à pied gratuites organisées par un groupe de guides locaux enthousiastes et expérimentés. Les touristes sont conduits vers les objectifs les plus importants, pour y apprendre les histoires les plus intéressantes. Aujourd’hui, nous découvrons trois visites à pied gratuites ayant pour thématiques « Le communisme contre la monarchie », « Le centre-ville historique et Dracula », et « Le centre-ville et le communisme ». Ils sont inclus depuis plus de sept ans dans un projet intitulé « Btrip Bucarest Walking Tour ».

    Marius Burda, l’initiateur de ce projet, raconte qu’il s’est inspiré des pays qui avaient déjà une tradition de visites guidées gratuites pour les touristes.

    « J’étais une fois en Suède. J’ai fait quelques tours à Stockholm et je les ai vraiment aimées. J’ai me suis dit que nous pourrions également adapter quelque chose comme ça à Bucarest. Nous avons commencé au printemps du 2017. J’ai réalisé le projet avec Ștefania, ma collègue, qui est une guide expérimentée, et nous avons dû régler plusieurs détails : quel itinéraire choisir, ce qu’un étranger serait intéressé à voir à Bucarest, comment présenter la ville, car, la plupart du temps, l’image était un peu négative et nous voulions transformer cette image en une expérience formidable. Ensuite, nous avons décidé d’intituler le premier tour « Le communisme contre la monarchie ».

    Cette visite commence par l’Athénée roumain, un bâtiment emblématique, et finit au point d’intérêt le plus important pour les touristes étrangers, le Palais du Parlement.

    « Sur cette route on voit en fait deux régimes qui ont changé à la fois la Roumanie et Bucarest, le communisme et la monarchie. On présente les 200 dernières années d’histoire de la ville de Bucarest sur les plans architectural et politique. C’est en fait sur cela que repose cette visite : de belles histoires de Bucarest. Il y a beaucoup de touristes étrangers qui viennent en provenance de pays dont la monarchie a une longue tradition, soit le Norvège ou l’Angleterre. Ce circuit est assez facile à comprendre et attrayant pour eux. Par contre ils n’ont pas connu le communisme, ce qui fait que ce tour soit d’autant plus intéressant. Tant les habitants de Bucarest que les visiteurs sont venus, ont parcouru le tour et ont été surpris. En effet, on connaît l’histoire d’une certaine manière, mais un habitant de la ville pourrait mieux la présenter. Rien qu’un exemple : on parle de l’Athénée roumain, on explique sa construction et sont histoire, puis on se rend à la statue de Carol, devant le Musée national d’art, où l’on parle de la monarchie, et ensuite sur la place de la Révolution, où l’on parle de la Révolution roumaine »

    Les touristes qui participent à la visite reçoivent un catalogue avec des images qui présentent l’évolution des lieux. Beaucoup restent impressionnés, choqués de voir que, par exemple, sur la place de la Révolution, il y a 35 ans, il y avait des chars d’assaut et des combats de rue. La visite se poursuit sur Calea Victoriei, avec Marius Burda, guide touristique :

    « On peut y raconter une centaine d’histoires. On s’arrête à l’ancien Théâtre National. Beaucoup de gens ne savent pas, par exemple, qu’à la place de l’actuel hôtel Novotel se trouvait l’ancien Théâtre National. Bombardé pendant la Seconde Guerre mondiale, il a été ensuite démoli. On descende ensuite dans le jardin de Cișmigiu, pour présenter le parc le plus beau et le plus ancien de Bucarest. Le dernier arrêt est au Palais du Parlement, dans le parc Izvor, pour expliquer comment le régime communiste a entièrement transformé la ville. Il a littéralement rasé tout un quartier de maisons, avec tout ce qu’il y avait dedans, et a construit l’un des plus grands bâtiments du monde. »

     

    Des tours en anglais et en espagnol

     

    Le deuxième tour se déroule en anglais, explique Marius Burda, guide touristique :

    « Le tour s’appelle « Old Town et Dracula ». On le fait uniquement dans la vielle ville de Bucarest. On se retrouve à l’auberge de Manuc et l’itinéraire passe uniquement par la zone centrale. Lors du deuxième tour on présente les histoires du vieux Bucarest, la légende de la ville. De nombreux étrangers se rendent ensuite au château de Bran, au château de Peleș, simplement attirés par la légende de Vlad Țepeș. C’était dommage de ne pas l’utiliser. On leur présente toute l’histoire, on leur raconte comment la ville s’est transformée, comment elle est devenue le « Petit Paris », on les emmène dans le vieux Centre-ville, poru découvrir de belles églises, telles Stavropoleos et Saint Georges. On a vraiment beaucoup de choses à voir. »

    Le troisième tour est en espagnol. Marius Burda, guide touristique et initiateur du projet « Btrip Bucarest Walking Tour », explique que la décision d’organiser un tour en espagnol a été prise grâce au grand nombre de touristes parlant cette langue, qui avaient des difficultés à comprendre l’anglais.

    « Notre projet implique aussi deux personnes extraordinaires, Esu et Gema, d’origine espagnole, qui ont déménagé en Roumanie. Avec leur aide, on a décidé d’organiser un tour pour les hispanophones à Bucarest. Le tour en espagnol réunit en fait les histoires des tours guidés en anglais. On commence à l’auberge de Manuc et on finit la visite au Palais du Parlement. Elle s’étend sur environ trois heures. Les autres visites durent deux heures et demie, donc il y a beaucoup de choses à raconter. La plupart des touristes viennent évidemment d’Espagne, mais s’y ajoutent aussi de nombreux Italiens. Parallèlement il y a aussi des touristes d’Allemagne ou d’Angleterre. On les demande « comment avez-vous entendu parler de Bucarest », « pourquoi avez-vous choisi la Roumanie », « pourquoi êtes-vous venu à Bucarest », « aimez-vous Bucarest » ? Beaucoup de gens ont une très bonne opinion sur Bucarest. Ils aiment le mélange architectural. Sur Calea Victoriei, après quelques centaines de mètres, l’architecture change, on passe des vieux bâtiments construits il y a plus de cent ans, à des bâtiments communistes. On ne voit quelque chose de pareil dans aucune autre capitale. Pareil dans le quartier du vieux centre-ville. Ils sont étonnés. Autre sujet d’étonnement : nos restaurants, nos clubs sont ouverts jusqu’au matin. Dans d’autres capitales européennes, ils ferment assez tôt. »

    De véritables amitiés se forment à la fin des tours, selon les photos sur le site https://freetourinbucharest.com/ et sur les réseaux sociaux. L’un des aspects les plus importants de ces tours est que les touristes, s’ils le souhaitent, reçoivent toutes les informations nécessaires pour avoir une expérience unique à Bucarest.

  • Randonnée à travers la contrée de Vâlcea

    Randonnée à travers la contrée de Vâlcea

    Connue pour ses stations thermales, la contrée de Vâlcea est une destination à découvrir en toute saison. On y trouve des pics montagneux, des rivières limpides, des collines bombées, des sentiers qui sillonnent au cœur des forêts, des anciens monastères, une saline et surtout des traditions soigneusement préservées par les artisans du coin. A l’occasion des Pâques orthodoxes, le département met en avant ses atouts pour attirer les visiteurs. Monica Gheorghiu, à la tête du Centre national pour la promotion touristique nous en parle:

    Je vous invite à franchir le seuil des musées de la contrée de Vâlcea. Par exemple, je vous invite au Musée du village de Bujoreni, aux pieds de la forêt, pour découvrir les traditions et les coutumes de notre département. Construit à proximité de la ville de Râmnicu Vâlcea, le musée respire un air d’autrefois, en permettant à ses visiteurs de replonger dans l’ambiance des maisons campagnardes de leurs grands-parents. Je vous conseille vivement de vous promener dans les parcs de notre ville, même si les températures ont légèrement baissé, ils restent des endroits agréables à découvrir”.

     

    Faisons halte dans la station de Govora

    Pas très loin de la ville de Râmnicu Vâlcea, chef-lieu du département homonyme, se trouve la ville d’eaux de Govora fameuse pour les propriétés curatives de ses eaux minérales et pour la pureté de l’air. On ne saurait être surpris que Govora soit prise d’assaut par les asthmatiques qui viennent des quatre coins du monde pour se soigner. De ce point de vue, la station figure parmi les plus connues en Europe. Mais, elle n’est pas la seule station thermale qui fait la fierté de la région. Monica Gheorghiu, à la tête du Centre national pour la promotion touristique poursuit:

    Vâlcea est une contrée riche en stations de cure. A part Govora, nous avons celles de Călimănești-Căciulata, Băile Olănești et d’Ocnele Mari. Elles proposent toutes des paquets touristiques très intéressants. Les touristes sont très contents de pouvoir découvrir la région, tout en ayant accès aux piscines d’eau minérale.”

     

    La contrée de Vâlcea est renommée aussi pour ses monastères

    A part les stations balnéaires, la contrée de Vâlcea doit sa renommée aux monastères inscrits sur la liste du patrimoine de l’UNESCO. Monica Gheorghiu nous explique:

    Le tourisme œcuménique est particulièrement privilégié notamment durant les vacances de Pâques quand les Roumains se montrent particulièrement attachés aux traditions et à la foie chrétienne. Voilà pourquoi, ils choisissent comme destination une région comme celle de Valcea où ils peuvent aussi bien se balader, que respecter les coutumes. Nos monastères sont très visités durant la période des Pâques orthodoxes. Il m’est impossible de vous dire lequel de tous ces lieux de culte est le plus beau, car ils sont tous magnifiques. Personnellement, je suis très attachée au monastère de Hurezi, bien que le plus visité reste celui de Cozia, en raison, peut-être, de son emplacement, sur un trajet de randonnée très connu. Il est proche de la station de Călimănești-Căciulata, un des endroits privilégiés des vacanciers.”

     

    La région doit sa réputation mondiale à la céramique de Horezu

    Le village d’Horezu s’est taillé une réputation mondiale de par son savoir faire en matière de poterie. A tel point que la céramique de Horezu est classée au patrimoine immatériel de l’Humanité de l’Unesco depuis 2012. Les motifs sont inspirés des traditions ancestrales roumaines, nous explique Monica Gheorghiu, à la tête du Centre national pour la promotion touristique:

    Tout vacancier qui arrive dans la région et qui souhaite acheter un souvenir spécifique ou qui veut tout simplement, entrer en contact avec les maitres artisans du coin, doit se rendre dans la dépression de Horezu. C’est là-bas que la célèbre céramique est née. Allez visiter le village de Olari, par exemple, d’où les maitres potiers prennent leur argile et qui vous offrira l’occasion d’acheter des objets traditionnels en terre cuite. Nous avons aussi des objets en céramique blanche, originaire de la localité de Vlădești, à proximité de la ville de Râmnicu Vâlcea. Ou encore, le centre de poterie de Lungesti où le savoir-faire de la céramique est encore vivant grâce à une famille de potiers qui continuent à travailler à l’ancienne. Voilà, je vous ai donné quelques repères pour vous aider à bien profiter de vos vacances et de ramener de beaux souvenirs”.

     

    Une route des vins sillonne la région et propose des visites des plus grandes caves

    Le département de Vâlcea est traversé par deux itinéraires touristiques certifiés, poursuit Monica Gheorghiu:

    Nous avons d’abord, dans la partie sud de la contrée, une route des vins sur laquelle on retrouve aussi bien les caves que les objectifs touristiques les plus importants, tels la mine de sel des Ocnele Mari. Ensuite, il y a une route culturelle qui vous emmène dans la dépression de Horezu et qui vous invite à vous initier dans les secrets de la sériciculture, c’est-à-dire, l’élevage des vers à soie et de la filature de la soie. Cette route a comme point de départ la magnanerie et elle finit à Vaideeni, en passant par les principaux objectifs touristiques de la région: le musée des Trovant de Costesti avec ses pierres de formes et de dimensions différentes, les monastères de Bistrița, Arnota et Hurezi, les Gorges de la Bistrița, le village des maitres artisans d’Olari ou encore le musée de la Transhumance. La mise en place de toutes ces routes nous a permis de collaborer avec plusieurs agences de tourisme qui ont imaginé des séjours pour le pont du 1 mai.

     

    D’autres événements et festivals auront bientôt place dans le département de Vâlcea. Le 17 mai, la ville de Râmnicu Vâlcea marquera par des manifestations culturelles les 636 années écoulées depuis sa première attestation documentaire. Ensuite, en été, les touristes auront à choisir entre le Festivals de blues de Brezoi, le festival Deep Forest ou encore les festivals d’arts et métiers traditionnels les Chansons de l’Olt ou le Festival des Sculpteurs.

  • Le château des Corvin, une légende au cœur de la Transylvanie

    Le château des Corvin, une légende au cœur de la Transylvanie

    L’un des plus beaux châteaux du monde

     

    Le château de Corvin est le monument le mieux préservé de l’architecture gothique, civile et militaire de l’Europe centrale et du sud-est. Situé dans l’ouest de la Roumanie, cet imposant édifice est l’une des principales attractions touristiques de la région. Au fil des ans, le château de Corvin est entré dans de nombreux palmarès à travers le monde : l’un des plus beaux châteaux du monde, mais aussi l’un des plus terrifiants. Ainsi, l’édifice de Hunedoara présente différentes facettes qui ne demandent qu’à être découvertes par les visiteurs, explique Sorin Tincu, directeur du musée du château de Corvin.

     

     « L’histoire du château commence au XIVe siècle, en relation étroite avec celle du fer, un métal qui a défini l’existence de cette commune depuis sa création. En effet, le nom allemand de Hunedoara est Eisenmarkt, en français, Marché du fer. Ainsi, au XIVe siècle, sur le site actuel du château, il existait une petite fortification avec une seule tour de défense, de forme triangulaire, et directement liée à l’exploitation du fer dans la région, mais aussi à l’existence d’un noble qui finit par posséder le domaine de Hunedora. En 1409, le roi Sigismond de Luxembourg cède cette forteresse à un noble roumain nommé Voicu, en raison des nombreux services qu’il avait rendu au roi hongrois. »

     

    Des débuts historiques encore flous

     

    À l’heure actuelle, il n’existe aucune information prouvant attester que le château de Corvin a été bâtit par ce Voicu. A l’inverse, il y a fort à parier que son fils, Ioan de Hunedoara, ait débuté la construction de ce que nous appelons aujourd’hui le château de Corvin, poursuit Sorin Tincu.

     

    « Cette construction s’est déroulée en deux phases. Dans la première, Ioan de Hunedoara a étendu la fortification avec sept nouvelles tours de défense. La particularité de l’architecture militaire transylvanienne réside dans les tours circulaires. Ces tours, que l’on retrouve surtout dans l’Europe du XVe siècle, semblent être arrivées en Transylvanie avec la construction du château de Corvin et à l’époque à laquelle Ioan de Hunedoara a vécu. Après la mort de ce dernier, la construction a été poursuivie par son fils cadet, Mathias Corvin, qui a érigé l’une des premières manifestations de la Renaissance transylvaine. Il s’agit du corps appelé Logia Mattia. Le troisième et dernier grand bâtisseur du château a vécu au XVIIe siècle, il s’agissait du prince de Transylvanie, Gabriel Bethlen, qui construisit une série de bâtiments militaires et civils. »

     

    Une architecture unique et une structure bien conservée

     

    Selon Sorin Tincu, directeur du musée du château de Corvin, l’itinéraire de la visite conduit d’abord le touriste à la cour des hussards. Pour y accéder, il faut traverser le ruisseau Zlaști. Sorin Tincu :

     

     « La traversée de ce ruisseau se fait par un ancien pont-levis qui, dans le passé, avait un segment mobile. En cas de danger, il était relevé. L’itinéraire se poursuit jusqu’à la nouvelle tour d’entrée. C’est également là que se trouve le côté obscur du château, avec la prison et le bastion de torture situés à gauche et à droite du château. Des informations historiques mentionnent également l’existence d’un pilori dans ce secteur. De là, le visiteur est conduit au rez-de-chaussée de la Loggia Mattia, où il reçoit une description générale du château, puis entre dans la cuisine de la garnison, et de là sur une terrasse défendant le pont, avec une vue imprenable sur la cour des hussards et les environs du château. »

     

    Après avoir visité ces différentes salles, le visiteur descend l’escalier qui mène à la cour intérieure du château, d’où il atteint la salle des chevaliers, peut-être l’une des salles les plus emblématiques du château de Corvin, récemment restaurée. Vous ferez alors connaissance avec l’une des légendes du château, nous raconte Sorin Tincu :

     

    « Après la salle des chevaliers, le visiteur arrive à la fontaine monumentale, dont la légende est bien connue. Elle raconte l’histoire de la construction de ce puits par trois prisonniers turcs qui ont travaillé pendant 15 ans en creusant dans le calcaire pour atteindre la nappe phréatique. Cependant, à la fin de leur mission, ils n’ont pas été libérés comme ils le souhaitaient, mais ont été exécutés. L’un d’entre eux aurait alors écrit sur les murs du château, comme le raconte la légende, “L’eau que tu as, le cœur que tu n’as pas”. De la fontaine, le visiteur peut se rendre au lapidaire gothique, où l’on peut admirer un certain nombre d’éléments gothiques retirés des murs du château lors de sa restauration au 19e puis au 20e siècle. Ensuite se trouve la terrasse d’artillerie ou le bastion des munitions, une autre construction du 17e siècle, ainsi que la grotte des ours. Il s’agit d’une petite cour du château. Une légende sanglante raconte que des ours y étaient autrefois gardés et que les prisonniers amenés au château leur servaient de nourriture. »

     

    Un lieu historique mais aussi culturel

     

    Tout au long de l’année, et surtout pendant la saison estivale, les visites du château sont animées par des événements hauts en couleurs. En 2024, le calendrier des événements est riche, comme nous l’explique Sorin Tincu, directeur du musée du château de Corvin :

     

     « Je laisserai de côté les événements plus modestes comme les vernissages d’expositions itinérantes qui sont également très fréquents, pour me concentrer sur les événements de grande envergure comme ceux qui ont lieu en mai, juin et août. Il s’agit notamment du Salon européen des châteaux, pour lequel nous sommes déjà en train de nous préparer. La Nuit des Musées aura quant à elle lieu le 18 mai. Cet événement attire plus de 20 000 visiteurs à la Cour des Hussards. Un événement tout aussi important est la fête médiévale qui a lieu à la fin du mois d’août et qui rend hommage au personnage de Ioan de Hunedoara. Nous organisons également un certain nombre d’événements plus modestes, tels que la Journée de la robotique médiévale, au cours de laquelle des étudiants passionnés de robotique et d’histoire se rencontrent au château de Corvin dans le cadre d’une véritable compétition entre le Moyen-Äge et la modernité. Enfin, l’année se termine  par un concert de chants de Noël dans la chapelle du château. »

     

    Plus de 20 pièces du château de Corvin à Hunedoara ont été rénovées dans le cadre d’un projet européen d’un montant d’environ cinq millions d’euros. L’année dernière, le monument a été visité par plus de 400 000 touristes, roumains et étrangers. Passionnés d’histoire ou simples curieux, n’hésitez pas à faire une petite virée par le château si vous vous trouvez dans la région. Cela vaut le détour ! (Trad : Charlotte Fromenteaud)