Tag: enfants

  • Les droits des enfants

    Les droits des enfants

    Aujourd’hui nous parlons droits de l’enfance et culture générale.
    L’Avocat de l’enfant est une institution créée en 2017 en Roumanie, son rôle
    principal est de garantir le respect des droits des enfants et jeunes roumains.
    Une institution longuement attendue, car extrêmement nécessaire dans un pays où
    l’abus contre les enfants n’est pas une nouveauté, malheureusement. Les enfants
    ont aussi besoin de connaître leurs droits et leur rôle dans la société. Ils
    doivent aussi connaître le fonctionnement du pays où ils vivent. C’est pour
    leur faire découvrir toutes ces notions que fut créé le livre sur la
    Constitution expliquée aux enfants.

    Début janvier 2018 l’institution intitulée l’Avocat de
    l’Enfant voyait le jour. La Roumanie devenait ainsi le 36e pays européen à
    disposer d’une telle institution indépendante, d’un département spécialisé,
    destiné justement aux enfants. Détails, dans un commentaire de Florin Capitanescu.

    La Constitution…. est-elle accessible aux enfants? Plutôt non on
    dirait. Pourrait – on la rendre accessible aux enfants? Devrait-elle l’être? Notre
    invitée d’aujourd’hui veut répondre affirmativement à ces deux questions. Elle
    s’appelle Alina Dumitraşcu et elle a écrit le livre pour enfants intitulé
    « C’est quoi, la Constitution ? Joue et tu le sauras ! » Un
    livre pour les enfants de 7 à 10 ans censé leur faire comprendre l’importance
    de la Constitution d’un pays. Un sujet d’Ana Maria Cononovici.

  • Méthodes non conventionnelles d’éducation musicale

    Méthodes non conventionnelles d’éducation musicale

    Des méthodes pédagogiques non conventionnelles pour les enfants, applicables en même temps aux adultes, sont également pratiquées en Roumanie aussi. Certains de ces moyens d’enseignement impliquent la musique et le mouvement, étant utilisés tant pour le transfert des connaissances que pour la stimulation de la créativité personnelle et même à des fins thérapeutiques. Ces cours sont apparus en Roumanie juste après 1990. Ce fut en 1993 que le musicien allemand Hannes Heyne introduisait sa méthode en Roumanie. Elle reposait sur un principe simple : la musique a la même importance que le langage, vu qu’elle est un ancien moyen de communication.

    D’ailleurs, les façons anciennes de jouer des mélodies peuvent être reproduites de nos jours afin non seulement d’initier les enfants à la musique, mais aussi de calmer les adultes par exemple, affirme Hannes Hayne : « Les anciennes tribus ont commencé à créer des sons et des instruments. S’ils ne se confectionnaient pas de nouveaux instruments, ils trouvaient des coquilles, des cailloux, des branches qu’ils employaient pour communiquer. Mais ce qui était disponible à l’époque est disponible de nos jours aussi. Pas besoin de nous préoccuper des gadgets électroniques, la nature peut nous venir en aide pour créer des instruments simples en bois et coquilles. N’importe qui peut créer de la musique sans avoir les connaissances nécessaires. Cette méthode développe les capacités de communication et l’intelligence émotionnelle, tant dans le cas des enfants que des adultes. »

    Grâce à la musique, ces derniers peuvent non seulement éliminer une partie de la tension intérieure accumulée durant la journée, mais aussi réapprendre à communiquer les uns avec les autres.

    Hannes Heyne : « Nous écouter réciproquement est très important. Ecouter une autre personne parler ou chanter, cela signifie reconnaitre sa valeur. Même cas de figure avec la musique. Nous pouvons écouter, mais aussi communiquer par le biais de celle-ci. Elle est le fondement de la communication. »

    Hannes Heyne a voyagé partout dans le monde et mis en application ses méthodes pédagogiques en Europe, aux Etats-Unis et au Mexique, et même au Japon. Il revient souvent en Roumanie pour organiser des ateliers pour les enfants, mais aussi des cours de thérapie par la musique dans des entreprises multinationales.

    Hannes Heyne : « J’ai été invité par des écoles et par toute une série d’institutions des plus diverses. Pour moi, il n’est pas du tout difficile de travailler avec les enfants. Lorsqu’ils sont petits, nous commençons par un conte. C’est en fait une histoire musicale. Le plus petits adorent écouter des contes et chaque instrument est un personnage. Lorsqu’ils grandissent, ils commencent à poser des questions au sujet des instruments : à quoi ils servent, qui les a confectionnés, comment ils fonctionnent. Pour leur part, les adultes veulent savoir comment ils peuvent éduquer les autres, comment la musique influence leur santé, s’il existe ou non une thérapie par la musique. En Roumanie, je suis ouvert à toute collaboration. J’ai collaboré avec le Musée du Paysan roumain, là où j’ai organisé des cours au sein des Ateliers de créativité. J’ai également travaillé à Arad et à Brasov, partout en Roumanie d’ailleurs. »

    Les méthodes pratiquées par Hannes Heyne sont similaires aux méthodes actives d’initiation musicale des enfants, conçues au début du 20e siècle par les compositeurs Emile Jaques-Dalcroze et Carl Orff. En Roumanie, ce genre de pédagogie musicale a commencé à pénétrer aussi dans les écoles publiques, après avoir été pratiquée dans le cadre de cours tenus par les ONGs.

    Une de ces organisations s’appelle MiMaMuzica, et sa méthode active est expliquée par Lucian Nicolae : « Avant d’apprendre les lettres de l’alphabet, de les reconnaitre et de les relier dans des mots, à reproduire ensuite par écrit, l’enfant a besoin de parler et de comprendre un certain langage. Il a appris à parler sa langue maternelle avant d’apprendre à lire et à écrire. Le même principe peut fonctionner aussi dans le cas de la musique : nous apprenons d’abord à parler la musique, c’est-à-dire à la pratiquer, et ensuite à la décoder et à apprendre ce qu’elle signifie, à lire et à écrire une partition par exemple. Personnellement, je préfère Carl Orff, parce que sa méthode combine le récit vocal, le langage, le mouvement, la danse, l’expression vocale et corporelle, c’est-à-dire le théâtre, ainsi que la chanson et les instruments dont on joue facilement. »

    Cette méthode active constitue la base des cours organisés par MiMaMuzica et enseignées entre autres par Lucian Nicolae.

    Lucian Nicolae : « Les ateliers qui ont lieu chez MiMaMuzica visent les enfants de 0 à plus de 8 ans. Les enseignants de MiMaMuzica ont collaboré avec de nombreuses écoles et collèges de Bucarest ainsi qu’avec certaines maternelles. »

    Cette pédagogie peut être intégrée au système public de santé et au système public d’éducation nationale, dans certaines conditions, explique Lucian Nicolae : « Je suis convaincu qu’elle peut être intégrée au système officiel. Par exemple en France il y a des salles de sport où sont pratiquées aussi des classes de musique, de danse, de mouvement et de gymnastique. En Roumanie, le programme scolaire a été adapté au moins théoriquement à ces tendances et à partir du CP et jusqu’à la 4e année d’études, il y a des classes de musique et de mouvement. En France, de nombreuses écoles sont dotées d’instruments de musique et de salles dédiées à la musique et au mouvement, et c’est pourquoi je recommande de tout cœur que ce type d’éducation musicale soit adopté aussi en Roumanie. »

    Enfin, entre l’introduction au programme scolaire des méthodes fondées sur la musique et le mouvement et leur application sérieuse dans les établissements scolaires de Roumanie, il y a un long chemin à parcourir, et le rôle des enseignants est crucial. (Trad. Alex Diaconescu)

  • La science déploie ses ailes dans le pays de Făgăraş

    La science déploie ses ailes dans le pays de Făgăraş

    Nous avons déjà parlé dans nos émissions du Fonds « Ştiinţescu » – Sciençard, si vous voulez – une plateforme développée par les fondations communautaires, avec le concours de la Fondation roumano-américaine, dans une douzaine de villes du pays, dont Bucarest, Cluj, Iaşi, Braşov, Sibiu, Făgăraş. Le but du programme «Ştiinţescu » est de financer des projets éducatifs encourageant la passion des jeunes de 6 à 19 ans pour les sciences et la technologie. Aujourd’hui nous faisons une halte au Pays de Făgăraş, au pied des Carpates Méridionales, pour voir comment les sciences s’y fraient un chemin vers le cœur des jeunes.

    Le Pays de Făgăraş est une contrée magique. Pourtant, de nos jours, elle n’est plus seulement le pays du Temple des destinées, comme on appelle son monastère rupestre ou des mystérieuses Pyramides de Şona, 8 buttes d’une trentaine de mètres de hauteur dont on ignore l’origine. Elle est aussi le pays des projets créatifs qui font découvrir aux jeunes les miracles de la nature ou les progrès scientifiques de l’humanité.

    Oana Mitea, directrice exécutive de la Fondation communautaire du Pays de Făgăraş, nous parle de ces projets : «Nous menons de nombreux projets, de la course cycliste humanitaire Bikeathon aux journées du bénévolat et à des initiatives civiques. Je mentionnerais également le projet visant à stimuler l’apprentissage des langues étrangères, appelé Alternative Language Programme, et le projet Youth Bank, dont le but est de stimuler d’initiative civique et la philanthropie parmi les lycéens. Les projets sont destinés aux jeunes des écoles et des lycées du Pays de Făgăraş. Une de nos sources de financement, c’est le programme Ştiinţescu, et nous disposons également, depuis 2015, d’un fonds de bourses.»

    Cette année, Ştiinţescu poursuit les 24 projets lancés en 2016 dans les villes de Făgăraş, Rupea et Victoria ainsi que dans 8 autres communes de la contrée.

    Oana Mitea explique : «Le programme Ştiinţescu vient en aide aux enseignants et aux ONGs qui se proposent de stimuler chez les jeunes l’intérêt pour les sciences exactes. Nous avons constaté que les élèves se désintéressent de plus en plus des sciences en raison de la façon abstraite dont elles sont abordées à l’école. Nous accordons des financements à tous ceux qui souhaitent enseigner ces disciplines d’une autre manière, plus pratique et plus interactive.»

    Insuffler une passion pour les sciences chez les jeunes est un devoir de toute la communauté. C’est pourquoi le Pays de Făgăraş s’est mobilisé et il connaît une véritable effervescence.

    Oana Mitea: «Cette année, 30 idées de projets ont été déposées – contre 24 l’année dernière. Les projets visent les domaines les plus divers, du modélisme à la robotique, en passant par les installations météo. Les sciences exactes visées sont les mathématiques, la physique, la chimie, l’astronomie, la technologie de l’information. Nous avons notamment un projet se proposant de développer des mécanismes de protection des données personnelles. S’y ajoutent des projets dans les domaines de la biologie et de la géographie. La plupart des projets sont interdisciplinaires. Mention à part pour un projet concernant le théâtre d’ombres, qui marie le théâtre et la physique.»

    Un jury constitué de 7 membres évaluera les projets et établira une hiérarchie, pour savoir lesquels pourront être financés. Pourtant, quels que soient les projets acceptés, le résultat sera le même : élèves, professeurs et représentants des ONGs du Pays de Făgăraş contribueront à revigorer l’étude des sciences et stimuleront les jeunes à choisir une carrière dans le domaine des sciences, de la technologie, de l’ingénierie ou des mathématiques. (Trad. : Dominique)

  • Des héros et leurs anges gardiens

    Des héros et leurs anges gardiens

    « Là, nous grimpions dans le mirabellier, là, nous avons élevé des dizaines de chiens, là, on nous a battus. » C’est l’histoire de plusieurs personnes qui ont passé leur enfance dans un orphelinat et qui sont actuellement trentenaires. Parmi elles, une jeune fille ayant l’allure d’un garçon, mais très ouverte dès qu’elle arrive à vous connaître. Ce sont les personnages d’un film documentaire : « Le petit robot en or » (réalisé en 2015 par Mihai Dragolea et Radu Mocanu). Un film sur la vie, sur la souffrance et sur la façon dont les anges qui veillent sur nous peuvent changer notre destinée.

    L’héroïne du documentaire, la boxeuse Stela Duţă, est celle qui a attiré aussi notre attention.« J’ai été élevée dans un orphelinat, dès ma naissance, et c’est là que j’ai appris à être dure. Le milieu dans lequel j’ai grandi m’a rendu apte pour ce sport. Je me suis battue à l’orphelinat, dans les clubs et les discothèques, car je devais me défendre. Je ne veux pas me faire remarquer et montrer que je pratique ce sport. Les gens qui me voient dans la rue pensent que je suis un garçon et je ne les détrompe pas ; c’est peut-être pourquoi on s’en prend à moi, surtout que je suis petite » – affirme Stela dans ce film où elle raconte le changement survenu dans sa vie.

    Steluţa Duţă est née le 18 mars 1982, à Râmnicu Sărat, dans le comté de Buzău, dans l’Est du pays. Abandonnée à sa naissance, elle a été envoyée à l’orphelinat de Buzău, ensuite elle a été accueillie aux centres de placement de Buzău et de Stâlpu et à l’établissement de l’église de Câmpeni, qu’elle a dû quitter à l’âge de 18 ans, se retrouvant à la rue. Par peur d’être agressée, Steluţa a toujours coupé ses cheveux très courts et elle a adopté le comportement d’un garçon.

    Même à présent, elle ne dit à personne qu’elle est une femme. En 2002, elle a rencontré Constantin Voicilaş, entraîneur de boxe au Club sportif de Buzău, qui est finalement devenu son père adoptif. Après quelques mois d’entraînement, elle est devenue vice-championne nationale. Parallèlement, elle a repris ses études et terminé le lycée sportif de Buzău et l’école d’entraîneurs. Constantin Voicilaş n’a pas réussi à réaliser les performances qu’il souhaitait en tant que boxeur, mais il espère que ses élèves le feront à sa place. En effet, depuis 43 ans, il a entraîné une cinquantaine de jeunes chaque année et les succès ne se sont pas fait attendre : « Mes meilleurs élèves, je les appelle « les trois mousquetaires », car ils sont trois : un champion du monde juniors – Dinu Bogdan – et deux championnes d’Europe séniors – Stela Duţă et Camelia Negrea. Ce sont mes étalons – et il y en aura d’autres. Nous avons toujours donné des sportifs d’une grande valeur et nous continuerons de le faire. »

    Constantin Voicilaş nous raconte l’histoire de sa meilleure sportive, Stela Duţă : « Quand elle est venue pratiquer la boxe, elle se trouvait dans un centre de placement. Ce qui m’a interpellé dès le début, c’était sa volonté d’échapper à ce milieu et de faire quelque chose d’utile. Il faut dire qu’à l’époque on n’accordait pas beaucoup d’attention aux enfants provenant des centres de placement et on ne les respectait pas tellement. Lors des leçons d’initiation, j’ai vu qu’elle était gauchère. Et dès le premier jour de son arrivée, elle a voulu monter sur le ring. Alors, je me suis dit que j’allais peut-être faire de cette enfant une excellente boxeuse. Elle s’est surpassée chaque jour, chaque mois, chaque année. En Roumanie, elle n’a perdu que devant une autre sportive, toujours roumaine, celle dont je vous ai parlé et qui a été championne d’Europe. Depuis 16 ans, personne ne l’a vaincue en Roumanie et peut-être les prochaines 10 années personne ne pourra la vaincre, tant j’ai travaillé avec elle. Après deux entraînements dans la journée, le soir elle me demandait : « Veux-tu faire encore un peu de sparring avec moi ? » Cela se passait après le repas du soir, car je l’ai logée chez moi, je lui assurais les repas – à la salle et chez moi, car elle était un enfant de la rue. Je lui ai accordé toute mon attention. »

    Quand Steluţa est en train de boxer, on peut manger tranquillement des graines de tournesol, dans le coin du ring – nous disait aussi Constantin Voicilaş. Elle sait très bien ce qu’elle doit faire et elle fait pleinement son devoir. Quant aux médailles qu’elle a obtenues, elles sont si nombreuses qu’il a de la peine à les énumérer : « Elle a été 15 fois championne nationale séniors. C’est du jamais vu. Trois fois championne de l’UE, trois fois championne d’Europe et trois fois vice-championne du monde. 6 années durant, seule une Indienne l’a vaincue, dans les 3 championnats du monde. »

    Et puis, le 16 janvier, Steluţa Duţă a de nouveau triomphé, en Serbie, obtenant la victoire devant la triple championne Alina Turlubayeva (du Kazakhstan) dans la finale dames de la Coupe des nations. (Trad. Dominique)

  • La vaccination des enfants – obligatoire ou facultative?

    La vaccination des enfants – obligatoire ou facultative?

    Plus de 10 mille cas de rougeole et 36 décès des suites de cette maladie extrêmement contagieuse – voilà les dernières statistiques officielles d’une épidémie qui a touché la Roumanie en 2017 et qui continue de sévir dans le pays. L’épidémie éclatait sur la toile de fond d’un débat acerbe qui divise la population depuis plusieurs années et d’un projet de loi qui prévoyait l’obligation vaccinale, proposé initialement il y a 4 ans. Le fait que sur 10 mille personnes ayant contracté la maladie, 9.688 n’avaient pas été vaccinées a attisé les polémiques. Elles opposent la plupart des médecins et des représentants du système de santé, d’une part, et la société civile ainsi que des parents qui n’acceptent pas la vaccination obligatoire, de l’autre. Le problème de l’obligation vaccinale ne se serait même pas posé si l’on n’avait pas été confronté à une situation inquiétante du taux de vaccination des enfants – estime le médecin Sandra Alexiu, vice-présidente de la Société nationale des médecins traitants.

    Sandra Alexiu : « A la différence d’autres vaccins qui ont été parfois en rupture de stock, celui contre la rougeole, qui est en fait un vaccin complexe contre la rougeole, la rubéole et les oreillons, n’a presque jamais manqué. En jugeant d’après les données dont nous disposons, la logique porte à croire que cette épidémie est liée au refus de la vaccination. On peut également expliquer la recrudescence des cas de maladie par le manque de confiance des parents et des patients vis-à-vis du système sanitaire de Roumanie. Le système a enregistré une série d’échecs et il est en train de traverser une crise. Or, un des éléments qui a déterminé ce manque de confiance a été l’absence de vaccins, qui n’ont pas été fournis à temps. Il s’agit de vaccins contre d’autres maladies, mais ce manque a augmenté la défiance vis-à-vis des vaccins, alimentée aussi par les campagnes anti-vaccination menées non seulement en Roumanie, mais aussi au niveau international. »

    De l’autre côté de la barricade se trouvent ceux qui militent pour le droit de refuser la vaccination et ils insistent sur leur liberté de choisir. C’est le cas de l’Association « Lion Mentor » dont la présidente, Irina Thiery, explique l’attitude de ceux qu’elle représente.

    Irina Thiery : « Lion Mentor n’est pas contre la vaccination. Nous vivons dans un Etat de droit où, estimons-nous, la vaccination est un choix. C’est pourquoi nous respectons les personnes qui choisissent d’assumer les risques de la vaccination, mais nous nous opposons fermement à la vaccination obligatoire. La vaccination est un acte médical préventif et non pas thérapeutique et elle doit être précédée par des examens médicaux – soit de routine – soit approfondis. Pour réduire les risques, les examens doivent comporter des tests génétiques, allergologiques, neurologiques et immunologiques. Seul un examen complexe de ce genre pourrait prévenir, dans une certaine mesure, des effets adverses graves tels les allergies, les paralysies, la mort subite ou les crises d’épilepsie. »

    Tous ces effets adverses figurent d’ailleurs dans le prospectus de chaque vaccin; leur apparition ou leur ampleur dépendent du patient. Le médecin Sandra Alexiu explique : « Les effets adverses mineurs sont les plus fréquents. Il s’agit le plus souvent de réactions locales, que l’on rencontre chez beaucoup d’adultes ou d’enfants : rougeur ou chair qui durcit à l’endroit de la piqûre, un peu de fièvre ou éruptions locales. Il y a aussi des effets adverses plus importants, mais, en les jugeant, on doit mettre en balance l’importance et les bénéfices de la vaccination, qui peut prévenir des maladies dont certaines ne peuvent pas être traitées. Par exemple, un enfant non vacciné sur mille risque d’être touché par une encéphalite rougeoleuse et un autre peut décéder des suites de cette grave maladie. En revanche, statistiquement, un enfant vacciné sur un million est touché par une encéphalite après le vaccin contre la rougeole. »

    Or, ce sont justement toutes ces statistiques qui alimentent le scepticisme des anti-vaccination.

    Irina Thiery précise: « Un cas sur dix se plaint de différentes réactions indésirables post vaccination, tandis que des effets secondaires plus rares sont constatés dans un cas sur cent mille. Il est hors de propos qu’un vaccin nuise à une seule personne sur un million, comme je l’ai entendu dire dans une publicité! Ce n’est pas vrai! En revanche, il est vrai que les médecins roumains ne sont pas instruits à rapporter les effets indésirables constatés chez leurs patients. Et je vous donne l’exemple de trois départements de Roumanie qui depuis trois ans déjà, disent n’avoir enregistré aucun effet secondaire. Cela n’est pas possible! »

    Du coup, même les statistiques officielles concernant les cas de rougeole sont regardées d’un oeil sceptique.

    Irina Thiery: « La Roumanie manque de protocoles uniques de diagnostic. Cela veut dire que pas tous les cas de rougeole rapportés et enregistrés finissent par se confirmer. Les mêmes symptômes peuvent conduire à des diagnostics différents. Par conséquent, le ministère de la Santé publique s’avère incapable de prouver par des documents médicaux le nombre de cas dont il fait état. A jeter un coup d’œil sur la situation des décès invoqués par l’Agence nationale des médicaments comme étant en rapport avec la rougeole, on serait surpris de constater que selon l’Agence, ce virus serait responsable de la mort d’uniquement 10 personnes sur les 36 décédées. Dans le reste des cas, la maladie n’a été considérée qu’un facteur de risque, associé à d’autres affections préexistantes. »

    Puisque dans le cas des maladies contagieuses, la mise en oeuvre des mesures de prévention n’est efficace que lorsqu’elles concernent toute la communauté, on a posé la question aux parents sur l’obligation vaccinale.

    Adepte des vaccins, tout en respectant le droit d’autres parents de les refuser, la mère d’une fillette de six ans nous a déclaré : « Moi, je suis pour les vaccins, mais je ne tiens pas à ce que tout le monde partage mon opinion. Chacun a le droit d’élever son enfant comme bon lui semble. Finalement, si un jour, je commençais à douter des bénéfices de la vaccination, je resterais ferme sur mes positions même si le reste du pays me disait le contraire. »

    La mère d’une autre gamine de 8 ans a ajouté: « Ma fille a 8 ans et je l’ai fait vacciner de tous les vaccins recommandés. Je respecte l’opinion de ceux qui refusent la vaccination, mais je ne peux pas la partager tant que les médecins disent tout le contraire. »

    Qu’est ce que cette mère pense de la façon dont la société est touchée par une recrudescence des cas de maladies contagieuses suite au refus de la vaccination ?

    Parent : « Les enfants aussi ont des droits. Du coup, quand leurs parents se trompent, il faudrait que quelqu’un intervienne. Je pense qu’une loi sur l’obligation vaccinale serait de bon augure ».

    Approuvé par le Sénat, le projet de la dite loi est débattu actuellement par la Chambre des députés. (Aut. : Christine Leşcu ; Trad. : Ioana Stăncescu, Dominique)

  • Les réseaux sociaux …

    Les réseaux sociaux …

    Nous vous proposons aujourd’hui un sujet très actuel, très sensible et très important pour les jeunes : le monde virtuel. Dans les années ’90, on parlait souvent des effets de la télévision sur le développement des enfants : trop d’heures passées à regarder les dessins animés, de moins en moins de jeux en plein air, accès à des programmes inadéquats pour leur âge etc. Puis, dans les années 2000, le débat s’est élargi aux jeux vidéo. Isolement, difficultés de communication, dépendance – étaient les mots les plus véhiculés en parlant des problèmes causés par l’excès de jeux vidéo. Aujourd’hui le monde virtuel présente beaucoup plus de dangers. Et les jeunes, les enfants surtout en sont les plus concernés. Il ne s’agit plus de passer quelques heures à jouer un simple jeu. L’apparition des smartphones et des tablettes a engendré d’une véritable pression sociale d’être présent sur les réseaux sociaux, de poster des photos, de parler de son quotidien, de communiquer avec des amis connus et inconnus. Et cela, dès un âge de plus en plus tendre. Qu’en est-il en Roumanie ?

    A l’origine, l’idée principale des réseaux sociaux était relier les gens du monde entier. C’est vrai, on peut parler avec des gens qui se trouvent à l’autre bout de la Terre, mais aujourd’hui on utilise les réseaux sociaux pour parler même avec les gens dans la même chambre ! Les amis virtuels sont-ils devenus plus importants que les amis réels ? Notre stagiaire Jelena Vrcelj a parlé avec plusieurs étudiants, pour savoir si les amis qu’ils ont sur les réseaux sociaux sont – oui ou non – de vrais amis ? Voici son reportage.

    Vous êtes-vous aperçus que même si vous n’avez rien à faire sur les réseaux sociaux vous y passez plusieurs heures par jour ! Est-ce que cela veut dire que l’on peut devenir dépendants des réseaux sociaux ? Et quels seraient les conséquences d’une telle addiction ? On parle souvent d’isolement, de mauvais résultats scolaires, d’inadaptation à une vie normale. Comment peut-on prévenir tout cela ? Notre stagiaire Jelena Vrcelj a posé ces questions à la psychologue Ruxandra Sersea. Voici ses explications :

    Selon une récente étude, en Roumanie, pendant la semaine, 55% enfants passent entre une et trois heures par jour à utiliser un smartphone ou une tablette. En week-end ce temps augmente jusqu’à 5 heures. Il en va de même pour la télé. On est donc en droit d’affirmer que ces enfants passent toute la journée, les yeux rivés sur différents écrans. Toutefois, 7 sur 10 parents interrogés dans le cadre de cette enquête, affirment imposer des règles et des mesures de protection contre les excès de télévision et d’Internet.

    Dans un article du quotidien Jurnalul National, la psychologue Andra Tanasescu affirme qu’il existe une rupture entre la vie online et la vie offline. Fatigués, stressés, comblés par les tâches et les soucis de la vie quotidienne, les parents offrent aux petits des gadgets pour les tenir occupés. Un geste qui ne fait qu’approfondir cette rupture. Au début accaparé par l’écran, l’enfant finira toutefois par se rendre compte du fait qu’il ne bénéficie pas de l’attention de ses parents. Il se sentira abandonné, oublié, rejeté et fera tout pour l’attirer l’attention des adultes. Il commencera par un comportement plutôt violent : il va courir à travers la maison, crier, casser des objets. Un comportement à cause duquel il sera qualifié « enfant méchant » ou « mal éduqué ». Alors qu’en réalité ce n’est qu’une méthode de demander de l’affection, explique la psychologue. S’il ne la reçoit pas, il entre dans une deuxième étape : il s’enfermera sur soi-même et ne cherchera plus l’attention de sa famille. Il continuera toutefois à la chercher ailleurs, dans des groupes virtuels ou réels. Tout cela pourrait avoir des conséquences néfastes sur sa vie adulte : relations toxiques, dépendance en tout genre, instabilité émotionnelle, et la liste se poursuit.

    La même psychologue reconnaît pourtant qu’à l’heure qu’il est, on ne peut pas nier tout accès de l’enfant à la technologie. Il vaut mieux imposer dès le début des limites et lui apprendre à découvrir d’autres activités et d’aimer autant la vie réelle que celle virtuelle. Ce n’est plus un secret : le maître-mot de tout succès est l’équilibre.

  • Les enfants et l’environnement numérique

    Les enfants et l’environnement numérique

    A l’heure où l’on parle, le nombre d’enfants à avoir accès à Internet dès un âge tendre est à la hausse. Ce n’est pas une simple perception subjective, mais une réalité confirmée par les statistiques: selon une étude de l’UNICEF, sur l’ensemble des internautes mondiaux, les jeunes âgés de 15 à 24 ans y passent le plus de temps. Parmi eux, ce sont les moins de 18 ans qui préfèrent naviguer le plus. Une situation qui n’est pas sans risques, vu les cyber-dangers potentiels. Au pôle opposé, l’UNICEF fait état de quelque 346 millions de jeunes laissés pour compte. Les pourcentages parlent d’eux-mêmes: on recense 60% de jeunes africains à naviguer très peu sur Internet par rapport à seulement 4% en Europe. Autant dire que l’accès à Internet reflète à lui seul les décalages économiques et culturels entre les différents pays du monde. Pieter Bult, le représentant Unicef Roumanie, affirme:



    « Ces inégalités touchent notamment les enfants vivant dans des régions isolées, contraints à se battre contre la pauvreté, contre l’exclusion sociale et à faire face à des situations d’urgence. Il convient de préciser que même en Roumanie – pays où la vitesse de connexion à Internet est parmi les plus rapides au monde – on remarque de fortes disparités entre les villes en fonction du niveau de vie des habitants. Selon les statistiques, 87,3% des Bucarestois ont utilisé au moins une fois Internet, contre 70% des habitants du nord-est du pays et les pourcentages diminuent encore en milieu rural, où le taux de pauvreté est plutôt élevé. »



    Du coup, les décalages numériques provoqués par l’accès au numérique nous inquiètent tout comme le font les actes d’agression ou la délinquance en ligne, affirme Pieter Bult:



    « On remarque dernièrement, sur Internet, de nouvelles formes d’intimidation, de violence, d’abus et d’exploitation des enfants. Je pense, par exemple, à toute sorte d’enregistrements vidéo de mineurs abusés sexuellement, réalisés sur demande des clients, ou encore à la diffusion en direct des abus auxquels des enfants sont soumis. C’est par l’intermédiaire de profils anonymes, créés sur les réseaux sociaux et sur des sites non sécurisés associés aux jeux en ligne que les enfants risquent de tomber entre les mains des agresseurs. Or, une fois de plus, les enfants vulnérables, comme par exemple ceux moins alphabétisés, seront toujours les plus exposés aux risques. »



    En Roumanie, une étude réalisée par la fondation « Sauver les enfants » indique que 78% des enfants accèdent, quotidiennement ou presque, à Internet et que 90% d’entre eux utilisent au moins un des réseaux sociaux. Il est pourtant vrai qu’à en croire les statistiques, ils ne sont que 17% des jeunes roumains à consacrer moins de temps à la famille, aux amis ou aux devoirs scolaires en raison des heures passées en ligne. N’empêche : 45% des enfants roumains ont déjà été victimes d’au moins un acte de cyber-harcelement, informe l’ONG « Sauver les enfants ». Une réalité qui rend impératives des mesures appropriées, pour mieux sécuriser Internet et pour en faire plutôt une ressource éducationnelle qu’un passe-temps imprudent. Loin d’être dupes, les enfants sont parfaitement conscients de la manière dont la technologie numérique risque d’affecter leur vie. Constantin Eugen Gheorghe, élève en cinquième, à Bucarest, avoue:



    « Pour moi, Internet est une source aussi bien d’inspiration que d’information. Je sais qu’il est très utile, mais qu’il cache des menaces. Par exemple, on peut s’en servir pour nos devoirs et nos projets, surtout qu’il nous permet de trouver rapidement des informations. On y trouve aussi des jeux nous permettant d’entrer en contact avec des enfants de notre âge. En revanche, on doit faire attention aux sites que l’on visite, car on risque de nous exposer à des dangers. A mon sens, au lieu de nous interdire l’accès à Internet, nos parents et nos professeurs devraient nous le permettre et rester à nos côtés pour nous aider. »



    Pour répondre au besoin des adultes de mieux surveiller les activités en ligne des enfants, les autorités roumaines ont élaboré « Le guide des premiers pas vers la sécurité numérique ». Réalisé par le Centre roumain de réponses aux incidents de cyber-sécurité, la brochure propose des informations et des conseils basiques pour une navigation en ligne sécurisée. Catalin Arama est le directeur général du Centre:



    « Nous avons examiné les informations qui nous sont parvenues sur les principales catégories d’activités des enfants en ligne et on a découvert qu’ils sont friands notamment de socialiser, de partager des informations sur eux-mêmes et de chercher des informations. Du coup, notre guide dresse une liste de menaces pour chacune de ces trois catégories d’activités, tout en offrant des solutions à caractère technique. Par exemple, on donne des adresses et des liens censés offrir aux parents intéressés la démarche à appliquer pour surveiller les activités en ligne de leurs enfants. »



    Pour un meilleur accès à Internet et pour la diminution de ses menaces cachées, l’UNICEF recommande de placer les enfants au cœur des politiques numériques actuelles. (Trad.: Ioana Stàncescu)

  • Les enfants atteints du cancer …

    Les enfants atteints du cancer …

    Internés dans des espaces bondés où ils dorment parfois à deux dans un lit, les enfants malades d’un hôpital de Bucarest sont tenus de faire la file même pour utiliser les sanitaires uniques du service d’oncologie pédiatrique, qui ne dispose que de 31 lits. Des queues se forment aussi devant le seul lavabo du salon, alors que les parents passent, pour la plupart, des jours, des semaines et des mois à l’hôpital. Telle est la situation courante à l’hôpital Marie Curie de Bucarest ; dans sa cour, un autre hôpital, privé, sera construit, pour le traitement intégré des enfants atteints d’affections oncologiques. C’est l’Association non gouvernementale Dàruieşte viaţă (Faites don de la vie) qui en a eu l’initiative, se proposant de changer quelque chose aux statistiques noires selon lesquelles en Roumanie, un enfant atteint du cancer sur deux meurt, alors qu’en Europe, 80% d’entre eux survivent.

    D’ailleurs, l’Etat roumain n’a rien construit dans le domaine de l’oncologie pédiatrique ces cinquante dernières années, affirme Carmen Uscatu, représentante de l’Association : « En Roumanie, il n’y a pas de centre où un enfant atteint du cancer puisse bénéficier d’un traitement intégré. Un tel enfant a besoin pendant toute la période de traitement de chimiothérapie, de radiothérapie, de chirurgie, de soins intensifs. Il n’y a pas un seul hôpital en Roumanie qui cumule tous ces services. Nous voulons changer la donne. »

    Le nouvel hôpital sera construit dans la cour de l’hôpital Marie Curie avec l’approbation et le soutien de l’administration de l’établissement médical où un réaménagement de l’espace existant a d’abord été envisagé.

    Oana Gheorghiu, de la même Association, explique : « Depuis 2009, nous rénovons des services d’oncologie et nous les équipons ; nous avons souhaité faire de même à l’hôpital Marie Curie. Nous nous sommes proposé de réaménager le service, de manière à ce que chaque salon ait ses propres sanitaires, et à créer les flux médicaux nécessaires. Une fois sur place avec notre architecte, nous nous sommes rendu compte que cela n’était pas possible, l’espace étant beaucoup trop exigu. Il n’y avait pas moyen d’assurer tout le nécessaire. Nous nous sommes rendu compte que l’on ne pouvait rien faire dans ce bâtiment, il fallait en construire un nouveau. »

    Le projet actuel présuppose un bâtiment d’hôpital de 8000 m², et l’investissement s’élève à 8 millions d’euros. Jusqu’à maintenant, nous avons réussi à collecter la moitié de la somme. L’argent provient de nos sponsors, plus de 1500 compagnies, et des dons mensuels de 2 euros faits par plus de 50.000 personnes privées.

    Mais parce que les jeux et la bonne disposition du temps de l’enfance comptent tout autant que le traitement médical approprié, une autre initiative privée assure aussi ces besoins. Magicamp, une colonie organisée dans le village de Brăneşti, du département de Dâmboviţa, offre aux enfants atteints d’affections cancéreuses une chance de vivre leur enfance de la manière la plus naturelle possible, explique la coordinatrice, Mihaela Călinoiu.

    Mihaela Călinoiu: « Magicamp a commencé en 2014 comme une colonie de vacances pour les enfants atteints de maladies oncologiques. Entre temps, nous avons diversifié la liste des bénéficiaires, et depuis 2016, nous avons aussi une colo pour les enfants victimes de brûlures graves, pour ceux qui ont le cœur brisé d’avoir perdu un être cher, et ont besoin de thérapie psychologique pour trouver les ressources d’aller de l’avant et d’accepter ce qui s’est passé. En 2014, nous avons eu 32 enfants dans les deux semaines de colonie, et en 2015 nous avons organisé quatre semaines de colonie. Nous avons donc doublé le nombre de jours, mais nous avons eu aussi plus d’enfants dont nous nous sommes occupés : 84. En 2016, 180 autres sont venus s’y ajouter dans les deux séries d’enfants avec des brûlures. Pour eux, nous avons appelé cette colo Conectiv. L’inspiration nous est venue suite à la tragédie de la discothèque Colectiv. En 2017, nous en avons accueilli 220, dans des colonies successives de 11 semaines pendant lesquelles nous avons expérimenté l’étonnement, le rire et le jeu. Ils ont été fantastiques, tous. »

    Une série de colo dure, d’habitude, une semaine, pendant laquelle les enfants sont également surveillés par une équipe médicale qui est à leur disposition 24h sur 24. Une partie des enfants de Magicamp ont terminé leur traitement, d’autres continuent de le suivre, mais tous s’amusent grâce à la tyrolienne, au mur d’escalade, aux cours d’équitation et à tous les jeux improvisés sur place. Tous ces éléments ont, à coup sûr, un impact positif sur leur psychique.

    Mihaela Călinoiu: « Un enfant qui retourne à l’hôpital plus prêt à lutter est déjà un enfant gagné pour l’équipe médicale qui travaille avec lui. Les médecins ont déjà un patient plus à même à faire face aux procédures. Bien sûr, les parents sont très importants dans les colonies Magicamp. Ils nous ont accordé leur confiance, même s’ils ne nous connaissaient pas. Nous sommes allés voir les parents et leur avons dit de laisser leur enfant à des inconnus pendant une semaine. C’est très difficile pour un parent d’y consentir. Les mères et les pères des enfants malades ne quittent pas leur enfant d’une semelle, même pas une seconde, mais alors une semaine ! C’est très difficile, même si c’est clair que les parents ont besoin d’un espace et d’un temps pour eux-mêmes aussi ».

    C’est justement pour que les parents aient un espace pour eux, près de celui destiné aux enfants internés, que Magicamp mène le projet MagicHome afin de construire un bâtiment de 700 m² près du plus grand hôpital oncologique de Bucarest. Là, les mères et les pères peuvent dormir, cuisiner, se laver et pleurer en silence, sans crainte que les enfants les voient. (Trad. Ligia Mihaiescu)

  • Le projet scientifique “Ştiinţescu”

    Le projet scientifique “Ştiinţescu”

    Avez-vous l’impression que les sciences, c’est toujours sérieux ? Ou pensez-vous qu’elles peuvent aussi être sympathiques ? Un projet destiné aux élèves et aux professeurs passionnés de sciences a été lancé il y a quelques années, reposant sur l’idée que ça vaut la peine de rendre ces disciplines plus attrayantes. Il s’agit du Fonds Ştiinţescu – Sciençard, si vous voulez – nom de famille inventé pour désigner une personne « accro » à la science, pour ainsi dire.

    Le Fonds Ştiinţescu a été développé par la Fédération des Fondations communautaires de Roumanie, avec le concours de la Fondation roumano-américaine. A mi-chemin entre le financement et la philanthropie, ce programme suppose une collecte de fonds, la somme recueillie étant par la suite doublée par le donateur.

    Luiza Zamora, coordinatrice des programmes Ştiinţescu, explique : C’est en 2015 que nous avons lancé ce projet visant à familiariser les enfants avec les sciences et aider les professeurs à les rendre plus attrayantes pour leurs élèves. Il s’adressait aux fondations communautaires de 4 villes roumaines: Bucarest, Iaşi, Cluj Napoca et Sibiu. Il n’est pas exclusivement destiné à financer des initiatives venant de la communauté, il encourage également la philanthropie, pour venir en aide aux enseignants qui mènent des activités censées rendre les sciences plus accessibles à leurs élèves. Il crée une synergie autour de l’éducation. » Et le projet n’a cessé de se développer depuis. Luiza Zamora: «12 fondations ont opté pour le projet Ştiinţescu. Des enseignants ou d’autres personnes envoient aux fondations communautaires des propositions de projets grâce auxquels les sciences peuvent être très agréables, très « cool ».

    A quoi ressemblent ces projets ? Luiza Zamora : Je mentionnerais, par exemple, le projet Sparks. Sparks est un petit robot très sympa qui apprend aux enfants ce qu’est un langage de programmation et comment on peut être créatif en l’utilisant. D’autres projets concernent la météorologie. Par exemple, une station météo avec tous les équipements nécessaires a été mise en place dans un collège de la ville d’Oradea. Chaque jour, les élèves font des mesures et émettent un bulletin météo. « Infocaleid » est un excellent projet développé à Braşov qui a eu pour but la construction de 3 karts avec lesquels les élèves ont participé à des compétitions internationales. De nombreux projets concernent la robotique ou encore la biologie. « Les petits horticulteurs » est le premier projet de ce genre qui me vient à l’esprit. Il a été mis en œuvre dans le Pays de Făgăraş. Dans le cadre de ce projet, les élèves ont mis sur pied un tunnel de jardin, où ils ont planté des légumes et ont pu observer l’évolution d’une plante, depuis la semence jusqu’au fruit.

    L’année prochaine, 16 fondations organiseront des concours de projets. Luiza Zamora se réjouit de constater que l’idée porte ses fruits. « On assiste à une plus grande participation des communautés locales à ce projet. Des personnes physiques et des sociétés ont offert des sommes d’argent pour que les élèves des collèges et des lycées puissent bénéficier de programmes d’éducation informelle destinés aux sciences. »

    A présent, le projet est mis en œuvre par les fondations communautaires des villes de Bucarest, Sibiu, Iaşi, Cluj-Napoca, Oradea, Târgu Mureş, Bacău, Galaţi, Prahova, Odorheiul Secuiesc, Braşov, ainsi que du Pays de Făgăraş. Chaque fondation communautaire annonce sur son site son propre calendrier d’activités. Sur le site national Ştiinţescu figurent les appels à projets de chaque fondation. Sur sa page Facebook sont à retrouver les projets réalisés dans chaque communauté.

    Ştiinţescu attend des projets créatifs, susceptibles d’aider les élèves à découvrir les miracles de la nature, à jeter un regard sur l’avenir, à comprendre l’importance des découvertes scientifiques et des technologies modernes, à apprendre avec passion les sciences exactes et à développer le savoir-faire nécessaire aux générations d’innovateurs du 21e siècle. (trad. Dominique)

  • A la Une de la presse roumaine 08.12.2017

    A la Une de la presse roumaine 08.12.2017

    Aujourd’hui la presse roumaine parle
    éducation : selon une enquête, la moitié des Roumains n’hésitent pas à
    frapper leurs petits. Par ailleurs, le gouvernement a décidé d’offrir un repas
    chaud aux élèves d’une centaine d’écoles.

  • 20.11.2017

    20.11.2017

    Fiscalité – Les effets sur le milieu des affaires des mesures fiscales récemment adoptées par le gouvernement se retrouvent ce lundi à l’agenda de la Commission chargée du budget et de la commission économique du Parlement de Bucarest. Y participent également les représentants des patronats, des investisseurs étrangers et autochtones, de l’Association des Villes ainsi que de la Chambre de commerce et d’industrie de la Roumanie. Rappelons-le, l’Exécutif de Bucarest a récemment adopté plusieurs modifications du Code fiscal, dont la plus controversées porte sur le transfert des contributions sociales depuis l’employeur à l’employé à compter du 1er janvier 2018. Dans la perspective de ce transfert, les patrons sont obligés par décret d’urgence de démarrer la renégociation des contrats de travail, quel que soit le nombre de leurs employés. Pour sa part, le gouvernement affirme que cette démarche est nécessaire, car, jusqu’ici, seules les sociétés comptant plus de 21 salariés devaient organiser des négociations collectives. La renégociation des contrats de travail doit s’achever avant le 20 décembre.

    Patriot – Le plénum du Sénat de Bucarest se réunit aujourd’hui pour approuver le rachat de systèmes de missiles Patriot, dans le cadre du programme de dotation de l’armée roumaine. Le projet de loi a déjà été approuvé par la Commission parlementaire de Défense. Mardi ce sera à la Chambre des Députés d’en débattre et de donner le verdict final. La Roumanie souhaite se doter de 7 systèmes de missiles sol-air Patriot d’une valeur totale de 4 milliards de dollars. L’acquisition du premier système a déjà été avalisée par l’administration américaine, sa valeur est de 750 millions de dollar, à contracter avant la fin de l’année en cours. A présent les forces de l’armée roumaine sont équipées de systèmes sol-air d’origine soviétique, dépassés d’un point de vue opérationnel et technologique.

    Enfants – L’année dernière, près de la moitié (49,2%) des enfants de Roumanie étaient exposés au risque de la pauvreté et de l’exclusion sociale, soit le plus haut pourcentage parmi les Etats membres de l’UE, et un chiffre presque double par rapport à la moyenne européenne de 26,4%. C’est ce que constate une récente étude d’Eurostat. Au pôle opposé, les pays de l’UE où les enfants sont le moins exposés à ces risques sont le Danemark (13%), la Finlande (14%) et la Slovénie (15%). Selon les données d’Eurostat, en 2016, près de 25 millions d’enfants de l’Union, âgés de 0 à 17 ans, couraient le risque de la pauvreté et de l’exclusion sociale. Toutefois, dans la période 2010 -2016, ce risque a baissé de 27,5 à 26,4%.

    Chisinau – Plus de 87% des électeurs qui ont participé dimanche au référendum organisé à Chisinau, en République de Molodova, se sont dits favorables à la révocation de sa fonction du maire de la capitale moldave, le libéral pro-occidental Dorin Chirtoaca. 13% ont voté contre. Le résultat du scrutin n’a pourtant pas été validé en raison de la présence très faible aux urnes, à savoir de 17,54%. Pour que le résultat soit valable, il fallait avoir une présence aux urnes d’au moins un tiers des électeurs. Ce référendum est une première pour la République de Moldova ; il a été initié par le Parti des Socialistes, du président pro-russe Igor Dodon, étant soutenu par 2 autres formations politiques de gauche.

    Agences – Les ministres des Affaires européennes de l’UE se réunissent aujourd’hui à Bruxelles pour décider du futur siège de l’Agence Européenne des Médicaments et de l’Autorité Bancaire Européenne. Sises actuellement à Londres, les deux institutions devront changer de siège après le Brexit. 19 villes européennes, dont Bucarest, ont déposé leur candidature pour accueillir l’Agence Européenne des Médicaments. Celle-ci compte 900 employés et surveille la sécurité des médicaments vendus sur un marché de plus de 500 millions de consommateurs. 8 autres villes souhaitent accueillir l’Autorité Bancaire Européenne. Selon la presse, les villes favorites pour le siège de l’Agence Européenne des Médicaments sont Amsterdam, Copenhague, Barcelone, Milan ou Vienne, alors que la ville de Bonn serait favorite pour l’Autorité Bancaire européenne.

    Météo – En Roumanie, les températures tournent aujourd’hui autour de la normale saisonnière. Toutefois, le ciel est plutôt couvert sur l’ensemble du territoire et il pleut par endroits sur l’ouest, le centre et le sud-est. Les températures maximales de ce lundi iront de 20 à 10 degrés. 6 degrés et un ciel couvert à midi à Bucarest.

  • « Aquapic » : centre expérimental pour les enfants à Timisoara

    « Aquapic » : centre expérimental pour les enfants à Timisoara

    On entend parler de plus en plus souvent de projets de réhabilitation de l’espace public. Et là où l’intention d’améliorer la qualité de vie en ville est doublée du désir d’éduquer par le jeu, on peut assister à des réalisations inattendues. L’une d’entre elles est en train de se concrétiser à Timişoara où un centre expérimental pour enfants ouvrira bientôt ses portes. Aquapic invite les grands et les petits à des aventures aquatiques – ont fait savoir ses initiateurs.

    Un siècle après sa construction, l’un des bassins de décantation de l’Usine de production d’eau industrielle de Timişoara a été aménagé pour accueillir des concours de modélisme naval et des expériences liées au flottement des corps. « Aquapic » est le fruit d’une heureuse rencontre entre une association engagée dans des travaux de rénovation urbaine, Urban Survey, la compagnie locale de distribution de l’eau, et la Fondation Aquademica. Elles se sont proposé de transformer ensemble un espace devenu inutilisable en un endroit où les enfants puissent apprendre davantage sur l’eau et sur l’environnement par le biais de l’expérience directe.

    Violeta Mihalache, directrice de l’Association Urban Survey, chargée de la communication et des relations publiques dans le cadre du projet, explique: « L’usine de production d’eau industrielle se trouve à présent dans un quartier résidentiel de la ville, étant accueillie par un bâtiment vieux de 100 ans. De style Art nouveau, il est dû au premier architecte en chef de la ville, Laszlo Szekely, qui a beaucoup influencé le développement urbain de Timişoara. Le bâtiment est entouré d’un parc magnifique s’étendant sur près de 3 hectares où se trouvent deux bassins de décantation. Le décor est splendide. Ce projet vise à aménager une grande partie de ce parc – soit près de 2 hectares – en y plaçant des équipements destinés au jeu pour permettre aux enfants d’apprendre davantage sur l’eau, sur son circuit dans la nature, dont on leur parle à la maternelle ou à l’école. Dans ce parc, les explications seront pourtant beaucoup plus agréables et plus amusantes. Ils y apprendront également des choses qu’ils n’apprennent pas à l’école : qu’est-ce qu’un barrage, pourquoi se produisent les inondations, le tout à l’aide d’équipements de grandes dimensions avec lesquels ils pourront jouer, expérimenter. En fait c’est ça, l’idée de ce parc: jouer, expérimenter et apprendre ainsi à se rapprocher de la nature, la connaître et l’aimer. »

    Restauré en respectant le modèle original, le vieux bâtiment est devenu un musée vivant. Violeta Mihalache : « Nous avons gardé tout ce qu’il y avait à l’intérieur au moment de la mise en service de l’usine, en 1916 : les équipements, les outils, les vannes. Nous avons essayé de faire de cette usine productrice d’eau un endroit accueillant où les grands et les petits puissent apprendre comment elle fonctionnait, comprendre le processus technologique de production de l’eau industrielle, qui relève à présent du domaine de l’histoire. »

    Bien que son inauguration soit prévue pour très bientôt, le centre expérimental Aquapic attend ses visiteurs à peine au printemps prochain. C’est que les expériences utilisant l’eau s’y déroulent en plein air, on ne peut donc les effectuer que durant la saison chaude. Violeta Mihalache nous donne un avant-goût des expériences que les petits visiteurs du parc pourront faire : « Les expériences sont nombreuses. Nous aurons, par exemple, une installation permettant de retirer des déchets de la canalisation, grâce à laquelle les enfants apprendront ce que l’on peut et ce que l’on ne peut pas jeter dans les canalisations. Les bâtonnets ouatés ou les serviettes démaquillantes de maman, par exemple, bouchent les canalisations. C’est le but d’un des équipements. L’expérience s’achève par une étape durant laquelle les enfants apprennent à récupérer les différents objets jetés dans les canalisations. Un autre équipement s’appelle « Pluie de questions » et il a effectivement la forme d’une goutte d’eau. Les enfants se verront proposer différentes questions et réponses et, en agissant sur différentes parties de l’équipement, ils pourront trouver la réponse correcte aux questions sur l’environnement adressées par les gouttes d’eau respectives. »

    Un mini-labo aménagé à l’intérieur de l’usine ouvrira à ses petits visiteurs les portes d’un autre monde fascinant : celui des expériences chimiques. Le centre expérimental Aquapic est destiné aux enfants de 5 à 12 ans.(Trad. : Dominique)

  • Salons du livre pour enfants à Bucarest

    Salons du livre pour enfants à Bucarest

    Manque d’appétit pour la lecture, des élèves irrésistiblement attirés par leurs tablettes et par Internet plutôt que par les livres, parents submergés par leur quotidien … Voilà quelques-unes des causes du divorce grandissant entre les enfants et les livres qui faisaient autrefois le délice de leurs parents. Autant de motifs d’inquiétude pour les responsables des politiques éducationnelles.

    Récemment toutefois, de nouvelles initiatives privées tentent de renverser la vapeur et d’enclencher du coup un véritable changement d’attitude : plutôt que de s’en plaindre, mieux vaut agir.

    Aussi, l’Association « Autant des choses dans la lune qu’à la mansarde » vient d’organiser la première foire de livres dédiés aux enfants, le « BOOKerini », à Bucarest. Tout au long d’un week-end, les petits visiteurs purent ainsi approcher, regarder et toucher des livres à la librairie Carturesti en plein centre de Bucarest, livres dont les prix quelque peu bradés firent la joie des parents. A côté des livres, des ateliers sur diverses thématiques associées à la lecture et à l’amour du livre furent organisés.

    Selon Valentina Bacu, l’une des organisatrices de la Foire : « On a mis l’accent sur le livre de bonne qualité, on veut que l’enfant commence par approcher et à aimer les personnages. La manière dont on a organisé les stands a également été très importante, ne fut-ce que pour leur faciliter l’accès. On a mis des stands à leur hauteur, pour qu’ils puissent regarder, approcher et toucher facilement les livres. Ils pouvaient encore s’asseoir à leur guise, par terre, sur des poufs ou encore dans des fauteuils. Au même moment, nous avons organisé à la librairie Carturesti toute une série d’activités attrayantes pour les enfants. Dans la mansarde de la librairie on a ouvert une exposition, créée et dédiée aux enfants et, surtout, réalisée avec leur concours. Toujours à la mansarde, nous avons encore organisé des ateliers dédiés aux enfants et des lancements de nouvelles parutions. »

    Tout au long de cette journée, la foule des parents, des enfants et des professeurs semblait infirmer la désertion annoncée des librairies et des bibliothèques par les plus jeunes.

    Valentina Bacu : «En dépit des idées reçues, les enfants lisent, ils lisent peut-être plus que dans le temps, faisant néanmoins fi du programme scolaire. C’est ce que j’ai pu découvrir en travaillant avec eux. C’est ce que devraient comprendre aussi leurs parents et leurs profs. Ils ne lisent plus parce qu’ils sont contraints, ils ne lisent plus les chefs-d’œuvre classiques, recommandés par leurs parents. Mais le plus important c’est de leur laisser le plaisir de découvrir la lecture, le plaisir de la lecture par eux-mêmes. C’est pourquoi on a organisé cette foire, qui est tout à fait différente de ce qui se fait d’habitude dans le domaine. On a créé des espaces de lecture, telle la tente monté au beau milieu de la pièce. Nous avons organisé des ateliers de contes, on a illustré ces histoires. Ma conclusion c’est que les enfants lisent toujours. Cette première édition de la foire BOOKerini nous le confirme. Le premier jour on a pu compter plus de 700 enfants participants. Nous avons bon espoir que leur nombre augmente les jours suivants. .

    Mais les enfants ne font pas que lire, ils écrivent aussi, comme on vient de le découvrir avec Delia Calancia, le plus jeune écrivain de la maison d’édition Humanitas à la foire BOOKerini. A neuf ans et demi, elle vient de lancer Une journée de la vie de Delia, volume écrit et illustré par ses soins. Talentueuse dessinatrice dès ses trois, quatre ans, elle s’inspire dorénavant de ses lectures pour les illustrer.

    Quels sont tes livres préférés, Delia? « J’adore les livres fantasy, comme ceux de Roald Dahl, par exemple Matilda et Charlie et la fabrique de chocolat. J’aime tous les livres en fait. Je lis tous les jours. Y a pas un jour que je ne lise un peu ».

    Un autre jeune auteur, Petru Buzea qui, du haut de ses dix ans, aidé par sa petite sœur, vient d’assister à la parution de son livre intitulé Histoires courtes et drôles.

    Comment s’est-il essayé à l’écriture, c’est Petru lui-même qui nous le raconte: « Alors qu’un soir je m’ennuyais, je me suis proposé d’écrire une histoire. Je l’ai commencée, je l’ai relue, je l’ai montrée ensuite à maman. Elle l’a aimée. J’écris à la manière des contes, j’adore les contes, j’adore les lire. Mais récemment, j’ai voulu écrire aussi en m’inspirant de ma propre vie ».

    Ou encore, Petra qui, à un peu moins de 11 ans, s’essaya à l’écriture après avoir dévoré plein de bouquins : «Aujourd’hui même j’ai commencé à écrire un livre, mais j’aime aussi les illustrer. Ce sont mes parents qui me lisaient avant, quand j’étais petite, puis aussi mamie, qui s’endormait le livre à la main, et puis, un jour, alors que j’avais appris à lire, je me suis dit: et si j’allais commencer à lire toute seule. »

    Le rôle des parents pour ouvrir l’appétit de la lecture aux plus jeunes est forcément fondamental. C’est pourquoi, NARATIV (« Narratif ») , le festival de la lecture dédié aux enfants, s’adresse également à leurs parents.

    C’est là qu’on a rencontré Ana, jeune maman d’un garçon et d’une petite fille, qui nous explique les raisons d’avoir amené ses enfants au Narratif : « Je voudrais qu’ils soient attirés par la lecture, car de nos jours les enfants vont plutôt regarder la télé ou jouer sur internet, sur leurs tablettes ou leurs téléphones. Les livres n’exercent plus l’attirance d’autrefois, quand on avait leur âge. Mon garçon, il a 10 ans, et il a commencé à lire tout seul mais, de temps à autre, je me dois bien de le pousser un petit peu à le faire. Quant à la petite, c’est encore moi qui lui lis, en fait on lit ensemble, elle vient de commencer l’école et commence à apprendre à lire. C’est la raison de notre présence au festival Narratif, pour qu’ils apprennent à lire tout seuls. »

    Le festival NARATIV, organisé par l’Association Curtea Veche / La Cour Ancienne, fête cette année sa troisième édition, offrant aux enfants désireux plus de 3000 places d’accès gratuit dans différents ateliers proposés, censés attirer et stimuler leur intérêt et leur amour pour la lecture.

    Miruna Meirosu, la vice-présidente de l’Association: « Nous organisons plein d’ateliers sur différentes thématiques pour démontrer aux enfants combien peut être amusant de lire. En même temps, on essaye de développer leur créativité, leur sens critique et leur capacité à trouver des arguments, en utilisant un mix de techniques reprises aux arts visuels, au théâtre d’ombres, à l’architecture. Nous organisons encore des ateliers de lecture dans diverses langues étrangères. Aussi des ateliers spécifiques destinés aux enfants malentendants ou à ceux qui ont des problèmes de vue. Par-delà les ateliers dédiés aux enfants, on organise des conférences pour les parents. Cela fait trois ans que nous essayons de promouvoir le concept de parenting à travers la lecture. C’est pour que les parents s’approprient les techniques modernes pour pouvoir aborder, dans leur relation avec leurs enfants, la question de la lecture, et pour qu’ils réussissent à faire aimer la lecture aux plus petits. »

    II va sans dire que les efforts des parents et des professionnels de l’éducation doivent aller dans le même sens et trouver des synergies vu que, selon une étude réalisée par la même association « Curtea Veche », il n’y a que 8% des élèves de Bucarest qui lisent par pur plaisir. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Les 25 ans d’AMIFRAN

    Les 25 ans d’AMIFRAN

    Aujourd’hui nous parlons théâtre et
    francophonie. Il y a 25 ans un professeur de français d’Arad décidait de
    joindre ses deux passions : la langue française et le théâtre. Ainsi est
    né le festival international de théâtre francophone AMIFRAN, qui fête cette
    année son 25e anniversaire aux côtés de 350 jeunes des 4 coins de la
    Roumanie et d’une dizaine d’autres pays. Pour nous en parler, nous avons invité
    au micro Florin Didilescu, l’initiateur de cette manifestation qui fait rayonner
    la francophonie dans le nord-ouest de la Roumanie.

  • Un nouveau prix pour le cinéma roumain

    Un nouveau prix pour le cinéma roumain

    L’acteur
    roumain Bogdan Dumitrache a eu la Coquille d’or à San Sebastian, en Espagne. La
    presse espagnole a reçu avec enthousiasme la présence de l’équipe roumaine et
    les chroniques ont placé le film parmi les favoris aux grands trophées du
    festival, dès la première projection. Selon la revue de cinéma EAM Magazine, le
    long métrage est une démonstration de mise en scène qui souligne le talent d’un
    cinéaste en train de détruire l’esprit rigide du cinéma pratiqué par ses
    compatriotes ; il franchit un sommet inédit de l’excellence dans le cinéma
    récent européen ».

    « Pororoca » raconte l’histoire d’une famille
    heureuse. Lui, (Bogdan Dumitrache) travaille pour une compagnie de téléphonie,
    elle (Iulia Lumanare) est comptable et les deux mènent une vie de couple
    habituelle, apparemment sans soucis majeurs, autres que ceux liés à leurs
    enfants Maria (5 ans) et Ilie (7 ans). Un dimanche matin, Tudor emmène ses deux
    petits à une aire de jeux tout près de leur immeuble et, dans un moment d’inattention
    du père, la fillette disparaît. Mobilisant les autres parents du parc, le père
    la cherche frénétiquement dans le quartier, pourtant sans succès. 30 minutes
    plus tard, Tudor alerte la police et Maria est officiellement considérée comme
    disparue. Bogdan Dumitrache a reconnu que ce rôle a été le plus complexe de sa
    carrière.


    « Les
    rôles qui impliquent une transformation physique sont assez rares. Pour ce qui
    est de « Pororoca » je souhaite qu’il circule, qu’il soit visionné,
    qu’il attire un public important. Personnellement, je crois que c’est un rôle
    de maturité artistique. Je crois que c’est le plus difficile rôle que j’aie
    jamais fait jusqu’ici et le meilleur d’ailleurs. »


    A 40
    ans, Bogdan Dumitrache est un des plus importants acteurs de la nouvelle vague,
    il a joué des rôles dans des films roumains à succès :
    « Trafic » de Catalin Mitulescu, « La mort de Dante
    Lazarescu » de Cristi Puiu, « Comment j’ai fêté la fin du monde »
    également de Cătălin Mitulescu, « Le portrait du jeune combattant »
    de Constantin Popescu et « Métabolisme ou quand le soir tombe sur Bucarest »
    de Corneliu Porumboiu. Il a également été désigné meilleur acteur au Festival
    international du film de Locarno en 2011 pour la production « Best
    intentions » d’Adrian Sitaru et il a joué dans « La position de
    l’enfant » de Calin Peter Netzer, long métrage récompensé de l’Ours d’or
    en 2013 à Berlin.