Tag: enfants

  • Lire ensemble

    Lire ensemble

    Pour marquer l’événement, l’association roumaine « Lire ensemble Roumanie » a attiré comme partenaires des écoles, des organisations sans but lucratif, une librairie et plusieurs bibliothèques départementales, ce qui a permis de réaliser des événements exceptionnels.

    Brandi Bates est née à Los Angeles, aux Etats-Unis. Il y a plus de 15 ans, elle a décidé de venir habiter avec son époux et leurs deux enfants en Roumanie, à Lupeni, petite localité minière située dans la Valée du Jiu.

    Brandi Bates, présidente de l’Association « Lire ensemble Roumanie » raconte comment elle est passée de la lecture en famille à la lecture publique : « Nous avons lu à nos filles beaucoup avant qu’elles ne soient en âge de comprendre. Cela faisait partie de notre stratégie en tant que parents. J’ai des souvenirs de mon père me lisant, mais c’est à peine à l’adolescence que je me le rappelle nous lisant à haute voix. Ma mère aussi nous lisait. Bien que la lecture n’ait pas nécessairement fait partie de mon éducation précoce, j’ai senti qu’elle serait importante pour nos enfants, surtout qu’ils parlent l’anglais à la maison et le roumain à l’école. C’est à peine il y a 3 ou 4 ans que nous avons pu constater, chez nos filles, les résultats de la lecture faite aux enfants dès leur naissance. Non seulement elles maîtrisent un riche vocabulaire, mais la lecture les a aussi aidées dans leur vie sociale et émotionnelle ».

    En vivant à Lupeni, petite ville de la Vallée du Jiu qui ne dispose pas encore d’une bibliothèque, Brandi a senti que les mères de cette communauté souhaiteraient lire à leurs enfants, mais elles en ont assez des quelques livres qu’elles possèdent. Alors, elle a lancé un club de lecture.

    Brandi Bates : « La première chose à faire était d’encourager la lecture à haute voix pour un petit groupe d’enfants, tout d’abord ici, à Lupeni. Nous avons commencé à acheter des livres ensemble, à collecter de l’argent pour les plus beaux livres et d’en bénéficier ensemble. Nous nous sommes proposé de nous rencontrer une fois par semaine, pour lire à haute voix. La première fois que j’ai invité une des mères à faire une lecture publique, ses mains étaient moites d’émotion et elle a lu si vite qu’au bout d’un moment les enfants se sont lassés. »

    Pourtant, peu à peu, les femmes qui lisaient ont compris que la lecture à haute voix devait accompagner l’imagination du lecteur au rythme d’un film. De sorte qu’à présent, l’association de Brandi Bates bénéficie des meilleures lectrices. Une trentaine d’enfants de tous les âges vient les écouter.

    L’association « Lire ensemble Roumanie » est à présent un groupe réunissant des auteurs de livres pour enfants, des illustrateurs, des éditeurs, des bibliothécaires, mais aussi des parents et des grands-parents qui partagent tous non seulement la passion des livres, mais aussi la joie de voir enfants et adultes lire ensemble.

    Depuis 2016, « Lire ensemble Roumanie » participe à la Journée mondiale de la lecture à haute voix organisée par Lit World. Le 16 février dernier, des sessions de lecture ont été organisées par Skype avec la participation d’auteurs roumains très connus de livres pour enfants.

    Brandi Bates explique : « La Journée mondiale de la lecture à haute voix n’est pas notre invention, elle a été initiée par l’organisation Lit World siégeant à New York. Je connaissais déjà cette fête depuis quelques années et nous avons décidé de l’utiliser pour lancer notre association dans l’espace public roumain, nous faire connaître et présenter notre mission. Je suis très heureuse d’avoir à mes côté une équipe constituée d’auteurs de livres pour enfants des plus aimés, d’illustrateurs et d’éditeurs de livres. L’année dernière déjà, nous avons organisé toute une série d’activités à la Bibliothèque nationale de Bucarest et à la ludothèque locale. Nous avons également organisé des activités dans la Vallée du Jiu et plusieurs à Cluj. Cette année, nous voulons élargir un peu notre activité, surtout que de nombreuses personnes intéressées souhaitent nous rejoindre pour lire avec nous. Nous sommes en quête de partenaires pour fêter la Journée mondiale de la lecture à haute voix. Nous avons besoin d’une vingtaine et nous avons reçu plus de 80 requêtes de participation, depuis les plus grandes jusqu’aux plus petites bibliothèques, écoles, organisations non-profit. Face à une réponse si enthousiaste, nous n’avons pu refuser personne. Nous les avons donc tous invités à nous rejoindre pour un partenariat informel, nous avons mis à leur disposition des « instruments » qu’ils ont la liberté d’utiliser ou pas, pour organiser le mieux possible des événements de lecture. »

    Au-delà de la participation à des événements publics, l’association « Lire ensemble Roumanie » recommande la lecture à haute voix au sein de la famille.

    Brandi Bates: « Lisez ensemble une vingtaine de minutes par jour, depuis la naissance de l’enfant et non après qu’il eut appris à lire tout seul. »

    Et cela parce que, selon notre interlocutrice, lire ensemble, adultes et enfants, est une des plus belles activités qui existent, surtout si on la fait de bon cœur et avec esprit de suite. (Aut. : Ana-Maria Cononovici ; Trad. : Dominique)

  • A la Une de la presse roumaine 17.02.2017

    A la Une de la presse roumaine 17.02.2017

    Impossible d’échapper à la politique
    dans les éditions électroniques des quotidiens nationaux, en ce début de
    weekend. Une personnalité sans étiquette politique à la tête du ministère de la
    justice, déclarait le premier ministre Sorin Grindeanu, en visite à
    Bruxelles ; le parlement de Bucarest s’apprête à revoir la gratuité des
    voyages en train pour les étudiants ; la
    présence des enfants aux manifs est devenue un sujet de polémique ;
    Bruxelles dit non à 51% de produits
    roumains dans les bacs des supermarchés.

  • La dyslexie

    La dyslexie

    Tout le monde sait par expérience – qu’elle soit scolaire, professionnelle ou parentale – ou bien par ouï-dire, que les faibles résultats scolaires de certains enfants sont expliqués, selon l’approche traditionnelle, par la paresse, l’inattention voire même par le désintérêt à l’égard de l’apprentissage. Cette approche est pourtant de plus en plus délaissée en Roumanie aussi, car entre temps on a pu définir nettement et diagnostiquer les troubles spécifiques de l’apprentissage. Parmi eux, la dyslexie, un trouble du langage écrit affectant la lecture, l’orthographe et aussi l’écriture. Il n’y a pas de remède à cela. On ne peut espérer qu’à une amélioration de la situation grâce à des efforts constants.

    La linguiste Roxana Din, spécialiste du traitement de la dyslexie, décrit les symptômes de ce trouble chez les petits : « Comme ils utilisent l’hémisphère droit du cerveau plus que le gauche, ils apprennent à lire en suivant une autre voie par rapport à la voie habituelle. Les premiers signes de ce trouble sont visibles vers l’âge de la classe préparatoire et du CE1. On constate alors qu’ils lisent les mots en sens inverse. La lettre m, ils la prononcent n et vice-versa et puis ils confondent les p avec les b. Bien d’entre eux souffrent aussi d’un déficit d’attention. Selon certaines théories, les dyslexiques auraient également des problèmes de mémoire, ce qui expliquerait leurs difficultés en maths ».

    Toutefois, la dyslexie n’est pas associée au retard mental. Ce qui plus est, bon nombre des personnes diagnostiquées dyslexiques s’avèrent être créatives et présentent un quotient intellectuel au-dessus de la moyenne. Il serait recommandable de les identifier dès l’âge le plus tendre, lorsque les petits vont à la maternelle ou à l’école primaire, tant pour pouvoir intervenir et améliorer leur condition que pour mettre en valeur leur potentiel.

    Mirela Niţu, mère d’un enfant en première année de collège, raconte son expérience : « Au CE2, la maîtresse nous recommandé d’aller consulter un orthophoniste. Nous avons commencé le traitement contre la dysgraphie, c’est-à-dire le trouble de l’écriture. Mon enfant n’avait pas de difficultés à parler et je n’y avais même pas pensé jusque là, d’autant moins qu’il avait eu d’excellents résultats aux différents concours organisés à l’école maternelle et primaire. Ce n’est qu’au CE2, avec l’apparition des dictées plus longues et des devoirs plus compliqués que j’ai remarqué la répétition de certaines erreurs. »

    Une fois le trouble diagnostiqué, la thérapie suivie allait porter ses fruits. Mirela Niţu : « Il a toujours tendance à jouer plus longtemps et à éviter les choses plus difficiles, comme les devoirs par exemple. Des fois, il continue d’en faire, surtout quand il est fatigué ou qu’il n’arrive pas à se concentrer suffisamment. Malgré cela, son bulletin scolaire est plutôt bon, car il fait attention pendant les classes et y participe activement. »

    Le fils de Mirela suit une thérapie individuelle et de groupe deux fois par semaine. Un effort constant à déployer tant par l’enfant que par ses parents, mais qui vaut bien la peine, souligne la mère : « Il s’agit vraiment d’un effort supplémentaire, pour l’enfant comme pour les parents. En plus, les devoirs pour l’école demandent davantage de temps que dans le cas des autres enfants. Et puis, en tant que parent, il faut toujours se demander quelle autre méthode d’apprentissage essayer. Nous autres, parents d’enfants atteints de ce trouble, nous devons faire preuve de beaucoup de patience et les soutenir. Nous espérons que les choses s’amélioreront, qu’ils finiront par atteindre leur potentiel maximum et qu’ils seront les adultes qu’ils souhaitent être ».

    Il faut beaucoup travailler sur la confiance en soi de ces enfants, car les étiquettes qui leur sont collées par les autres laissent sur eux des empreintes profondes. La linguiste et thérapeute Roxana Din explique : « Nous devons souvent travailler sur la confiance en soi des enfants car, souvent pris pour des paresseux, ils doivent vivre avec ce stigmate. Leurs collègues les considèrent souvent ainsi. Par conséquent, les enfants dyslexiques ont besoin d’être encouragés et de se sentir écoutés et compris. »

    Roxana Din et Mirela Niţu se sont rencontrées au centre EDULIER, l’un des peu nombreux du pays qui s’occupe des enfants dyslexiques. En l’ouvrant, l’année dernière, sa directrice, Cristiana Ionescu, n’a pas trouvé en Roumanie l’expertise nécessaire pour équiper un tel centre. Aussi a-t-elle eu recours à des spécialistes étrangers.

    Cristiana Ionescu : « Nous nous sommes adressés aux spécialistes norvégiens et britanniques. Ils nous ont tous dit qu’ils pouvaient nous présenter les principes de la thérapie, mais que celle-ci devait être adaptée au roumain. Au bout d’une année de travail, le 7 avril 2016, nous avons ouvert notre premier centre et depuis nous préparons les paquets d’apprentissage et de thérapie en roumain, ainsi que pour les mathématiques pour les enfants touchés par la dysgraphie et la dyscalculie. Nous tâchons de former une équiper constituée de l’enfant, des parents, du thérapeute et des enseignants. Nous envisageons d’emmener des experts en linguistique clinique, des orthophonistes, des psychothérapeutes. Notre quête a été difficile, parce que nous cherchions des personnes qui soient non seulement des spécialistes de la dyslexie, mais aussi assez téméraires pour s’engager dans des projets novateurs et qui viennent à peine d’être lancés. »

    Une vingtaine d’enfants fréquentent le centre EDULIER chaque jour. Que font-ils là-bas ? Cristiana Ionescu : «Ils suivent soit une thérapie éducative, soit une thérapie avec des animaux. Ils travaillent dans la salle numérique où ils apprennent à s’évaluer et à se corriger tout seuls, à l’aide du mur interactif. Nous accordons également beaucoup d’attention à la psychothérapie. Plus l’évaluation de l’enfant est précoce, plus on est attentif aux signaux que notre enfant tâche de nous transmettre, plus on a des possibilités de l’aider. Ainsi, les décalages entre un enfant touché par ce genre de trouble et les autres enfants diminuent. »

    Et c’est toujours là que les parents des enfants dyslexiques peuvent se réunir, pour constituer des groupes de soutien et partager leurs expériences. (Trad. Mariana Tudose, Dominique)

  • Les contes de l’enfance, autrement

    Les contes de l’enfance, autrement

    Aujourd’hui nous parlons éducation précoce. Faut-il avoir des contes de
    fées sur smartphone et tablette ? Il paraît que oui. Vu que les enfants
    entrent en contact avec les nouvelles technologies dès les premiers mois de
    leur vie, les spécialistes considèrent qu’il est urgent d’avoir une nouvelle
    approche de leur éducation. Conscients de ce phénomène, mais tout en souhaitant
    transmettre le charme des contes classiques à leurs enfants, deux parents roumains
    ont décidé de joindre l’utile à l’agréable : mettre des contes classiques
    pour enfants sur les tablettes et les smartphones. Résultat : une
    application qui se veut tout aussi éducative qu’amusante. Le créateur de cette
    application, Ionut Ilie, est notre invité d’aujourd’hui.

  • L’intégration en milieu scolaire des élèves aux besoins éducatifs spéciaux

    L’intégration en milieu scolaire des élèves aux besoins éducatifs spéciaux

    Tout comme dans d’autres pays du monde, en Roumanie aussi nous assistons ces derniers temps à une augmentation du nombre d’enfants touchés par des troubles psychiques et du développement, tels l’autisme ou le déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH). C’est un constat plutôt empirique, les statistiques officielles n’étant ni assez révélatrices, ni très récentes.

    7.179 personnes touchées par l’autisme étaient enregistrées en Roumanie en 2012, selon les chiffres fournis par le ministère de la Santé, mais, de l’avis des spécialistes, leur nombre serait beaucoup plus grand. A partir des statistiques de l’OMS, l’association « Sauvez les Enfants » estimait, en septembre 2015, que sur les 3,8 millions d’enfants roumains, plus de 760.000 mille étaient confrontés à un problème de santé mentale, 13% étant touchés par des troubles d’anxiété, 5% par le trouble du déficit d’attention avec hyperactivité, 0,2% par l’autisme et par des troubles envahissants du développement.

    Or, l’intégration en milieu scolaire de ces enfants n’est pas toujours facile. La loi de l’éducation prévoit la scolarisation et l’octroi d’un soutien aux enfants aux besoins éducatifs spéciaux. Une législation secondaire définit les types de services de soutien à accorder. En bénéficient les enfants qui, suite à une évaluation, ont obtenu un certificat délivré par un centre d’orientation et d’assistance pédagogique.

    En vertu de ce certificat, les enfants aux besoins éducatifs spéciaux peuvent s’inscrire à n’importe quelle école publique où ils devraient recevoir une assistance psychologique et un enseignant qui les aide à s’intégrer dans le milieu scolaire et à assimiler les connaissances dispensées. Comme d’habitude, la situation semble beaucoup meilleure sur le papier. Robert Florea, coordinateur du Centre d’orientation et d’assistance pédagogique, de Bucarest explique : « Malheureusement, du moins à Bucarest, on ne dispose pas d’un nombre suffisant de professeurs pour fournir cette assistance. Alors, les enseignants spécialisés peuvent s’occuper une heure ou deux par semaine, tout au plus, de ces enfants. 4 à 6 heures par mois accordés à un tel enfant ne suffisent pas. Les formes de soutien et la démarche éducative dont bénéficient ces enfants doivent certainement être améliorées. »

    Malheureusement, les problèmes administratifs et le manque de personnel ne sont pas les plus grands défis à relever pour soutenir ces enfants. Le milieu scolaire, où un enfant touché par l’autisme ou le trouble du déficit d’attention avec hyperactivité doit s’intégrer, pose des problèmes encore plus difficiles à résoudre. Il s’agit notamment de l’attitude des autres élèves et de leurs parents. Maria Teodorescu est enseignante accompagnatrice dans une école secondaire de la capitale : « Une meilleure préparation psychopédagogique est nécessaire pour approcher ces enfants. Les parents des autres élèves devraient également se montrer plus compréhensifs. Une meilleure collaboration serait également salutaire entre les professeurs chargés de soutenir ces enfants, les professeurs accompagnateurs, les autres enseignants et les parents. Pour que ces enfants soient acceptés, il faut organiser des activités qui fassent comprendre aux élèves normaux ce qu’est la tolérance, car la plupart ignorent ce que cela veut dire. »

    Cultiver la tolérance est nécessaire, mais cela ne suffit pas. Les élèves d’une classe qui accueille un enfant touché par un tel trouble, ainsi que leurs parents, doivent savoir en quoi consiste, en fait, ce trouble. Mère d’un enfant touché par le trouble du déficit d’attention avec hyperactivité, Anemarie Necşulescu nous fait part de son expérience : « En fait, les enfants touchés par ce trouble du comportement ont besoin d’attention. Il leur est difficile de se concentrer pendant une plus longue période de temps et ils finissent par perturber les cours: ils parlent alors que personne ne leur a adressé la parole, ils sont impatients et ne peuvent pas se tenir tranquilles, ils dérangent leurs collègues. Un instituteur qui doit gérer une classe d’une trentaine d’élèves ne peut pas faire face à une telle situation. L’intégration de ces enfants dans leur milieu scolaire doit être considérée aussi du point de vue des parents des enfants normaux, qui ne connaissent rien sur ces troubles, et c’est de cette ignorance que naissent la peur, le jugement et le rejet. Là où l’entente mutuelle fait défaut, la situation peut devenir extrêmement tendue, surtout lorsque, marginalisé et frustré, l’enfant touché par un trouble du développement devient violent.

    Cet automne, les parents de la plupart des élèves d’un collège de Ploieşti ont exigé le départ d’un élève touché par le TDAH qui, à leur avis, avait un comportement violent. Anemarie Necşulescu connaît ce genre de réaction : « L’institutrice de notre enfant n’était pas formée pour gérer le tempérament et le problème médical de notre enfant. Nous ignorions que notre fils était touché par le trouble du déficit d’attention avec hyperactivité. Nous étions souvent convoqués à l’école où on nous reprochait son comportement. Il n’était pas violent, mais il perturbait les cours. Et l’institutrice nous faisait ces reproches dans le couloir, devant les autres parents. A force de le répéter, elle a déterminé certains d’entre eux à réagir. Ils nous ont demandé de prendre notre « handicapé » et de nous en aller. Nous avons accepté que notre fils soit évalué par un conseiller scolaire. Nous avons déposé le dossier et l’enfant a été examiné, car nous souhaitions une solution à ce problème. Nous avons transféré notre enfant à une autre école, où nous avons bénéficié du soutien de la direction, car nous avons souhaité qu’il profite du droit à l’éducation stipulé par la Constitution du pays. Nous avons trouvé un thérapeute, que nous avons payé de notre propre poche, pour s’occuper de notre enfant à la maison. Nous sommes tombés d’accord avec sa nouvelle institutrice qu’au moment où elle voit la frustration de l’enfant augmenter, qu’elle lui donne une petite tâche à accomplir: essuyer le tableau noir, vider la poubelle ou aller au secrétariat chercher quelque chose. Cela allait l’aider à décompresser, à se calmer et à retourner en classe. »

    Suite à une médiation entre la direction du collège et les parents, la crise de Ploieşti a été désamorcée et l’enfant turbulent a pu retourner à l’école. De la même façon, suite à un appel à la compréhension et à la tolérance, l’enfant d’Anemarie Necşulescu a pu être intégré en milieu scolaire. (Trad.: Dominique)

  • Devoirs et qualité de l’éducation

    Devoirs et qualité de l’éducation

    Pas mal de fois, les écoliers de Roumanie se sont sentis accablés, voire étouffés par les devoirs à la maison. Pas mal de fois, ils ont dû renoncer au temps dédié au jeu, au repos ou bien passer de longues heures, parfois jusqu’à minuit, pour s’acquitter de cette tâche obligatoire. Or cette situation devrait changer dès la mise en place d’un décret du ministre de l’Education, Mircea Dumitru, en vertu duquel le volume du travail individuel à la maison devrait diminuer sensiblement.

    Plus précisément, le travail scolaire hors classe ne devrait plus excéder deux heures, toutes disciplines scolaires confondues, en sorte que l’écolier consacre à l’étude 5 à 8 heures par jour en moyenne. Aux termes du document mentionné, les devoirs à la maison seront même proscrits en classe préparatoire ou bien pendant les vacances pour les élèves du primaire et les collégiens. En outre, les devoirs seront établis de manière différenciée, suivant le niveau de l’écolier. Il y aura donc le devoir obligatoire pour tous et qui présente un niveau de difficulté moyen et puis le devoir supplémentaire, individuel, à caractère facultatif, censé aider au rattrapage ou au contraire à l’élargissement des savoirs en vue de la participation aux différents concours.

    Voici ce que déclarait Monica Anisie, secrétaire d’Etat au ministère de l’Education: « En tant qu’enseignant, quand il s’agit de rationaliser mon temps, je fais en sorte que mes élèves n’aient pas à travailler plus d’un quart d’heure pour résoudre tel ou tel devoir, sinon je risque de les ennuyer, de les éloigner de l’école, du plaisir de l’étude, ce qui arrive souvent. Soyons honnêtes: dans la plupart des cas, ces devoirs à la maison sont ou bien copiés sur ceux d’un collègue ou bien faits par les parents. C’est la vérité ».

    D’après les dernières études en date, la surcharge en matière de devoirs obligatoires conduit à des résultats scolaires plus faibles et à une attitude négative envers l’école, soulignait le ministre de l’Education, Mircea Dumitru. Un autre aspect stipulé dans le document mentionné porte sur l’interdiction d’utiliser le devoir comme moyen de sanction scolaire. Le but de toutes ces mesures préconisées est celui d’accroître la qualité de l’enseignement roumain, dans le contexte où depuis quelques années déjà on essaie de le repenser, de le rendre plus efficace.

    L’Organisation pour la coopération et le développement économique vient de publier l’étude Pisa 2015, élaborée sur la toile de fond des inquiétudes liées à la stagnation de la culture scientifique des élèves dans le monde. Bien qu’inférieures à la moyenne de l’OCDE pour les trois principaux domaines évalués, à savoir compétences en sciences, lecture et mathématiques, les performances des élèves roumains se sont améliorées par rapport aux évaluations antérieures pour ce qui est des sciences et des maths, mais ont stagné au chapitre lecture.

  • Quelles sont les priorités des adolescents?

    Quelles sont les priorités des adolescents?

    Le 20 novembre, le monde entier a célébré la Journée internationale des droits de l’enfant, des droits qui doivent être respectés. A l’occasion, l’Autorité nationale pour la protection des droits de l’enfant, le Conseil national des élèves et l’UNICEF ont organisé un débat où les discussions ont été ciblées sur les priorités de la Stratégie du Conseil de l’Europe pour les droits de l’enfant, à laquelle tous les Etats ont contribué, ainsi que la Stratégie de la Roumanie en matière de droits de l’homme. La Stratégie du Conseil de l’Europe a identifié sept domaines importants qui constituent des défis pour les droits de l’enfant : la pauvreté, l’inégalité et l’exclusion, mais aussi un système juridique approprié aux besoins des enfants, la violence, la migration, le racisme et l’instigation à la haine.

    A l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant, une lettre de partenariat entre l’UNICEF et le Conseil des élèves de Roumanie a été signée, afin de promouvoir et d’impliquer plus d’enfants et d’adolescents dans la prise de décisions les concernant, nous disait Despina Andrei, directrice de communication à UNICEF Roumanie : « Tant l’UNICEF en Roumanie que le Conseil national des élèves ont des préoccupations communes quant à promouvoir et à respecter les droits de l’enfant. D’autre part, nous avons une vision commune dans la sphère des droits de l’enfant dans le sens où les élèves aussi bien que nous-mêmes considérons que chaque enfant de Roumanie a le droit à une éducation inclusive de qualité. Cela ressort d’un questionnaire en ligne que nous avons promu de manière à voir, au delà de ce que nous pensons être important pour les enfants, ce qu’ils croient eux-mêmes des priorités pendant la période à venir. Et nous avons les réponses de plus de 6900 enfants qui ont dit très clairement que la priorité numéro un pour eux, c’est l’accès à une éducation inclusive et de qualité. La priorité n° 2, ce sont les services de santé amicaux, ainsi qu’une vie dépourvue de violence. Autrement dit, nous avons des priorités communes et travaillant ensemble nous pouvons donner aux enfants le droit d’exprimer leur opinion en ce qui concerne leur avenir. Nous voulons voir si les décisions que nous prenons les représentent. Nous souhaitons leur donner la possibilité d’avoir leur mot à dire et de voir ensemble quelle est la meilleure stratégie pour aller de l’avant. »

    La même étude indique que les jeunes considèrent prioritaires l’accès à des programmes de volontariat, l’orientation de carrière, l’apprentissage et des activités récréatives, mais aussi la protection contre la discrimination. Daniela Gheorghe est la directrice de la Fédération des ONGs pour les enfants. Ecoutons-la: « Je vais vous dire ce que les enfants avec lesquels la Fédération travaillent ont dit au dernier rapport alternatif au sujet du respect des droits de l’homme en Roumanie. Les enfants ont dit : nous voulons que les droits de l’enfant ne soient pas seulement quelque chose d’écrit sur le papier, mais que cela soit quelque chose de réel. Nous voulons que ce rêve des enfants, que leurs droits soient respectés, s’accomplisse. Un autre enfant a dit une chose extrêmement importante. Il a dit que la participation des enfants ne doit pas être un signal dans l’agenda politique et public, mais que cela doit être une réalité. La participation des enfants doit faire partie des valeurs et des principes de chaque institution qui travaille avec et pour les enfants. La participation des enfants, c’est l’implication directe dans la prise de décisions, tant au sein de la famille que dans le cadre des institutions. Donner du pouvoir aux enfants, c’est avoir le courage et la foi que les enfants savent prendre des décisions lorsqu’il s’agit de leur destinée, de l’école, de la famille. Conférer du pouvoir aux enfants, c’est les aider à devenir autonomes, et là je pense aussi aux les enfants inclus dans le système de protection. Créer des enfants autonomes et à pouvoir de décision, je crois que c’est créer un avenir meilleur pour la Roumanie. Les enfants qui ont écrit le rapport alternatif ont dit : « L’école ne répond plus à nos besoins. C’est pourquoi nous ne sommes pas heureux à l’école… nous ne sommes pas heureux. » Si les enfants nous demandent de les aider à être heureux, je pense que nous avons cette responsabilité. »

    En Roumanie, plus de la moitié de la population d’enfants est exposée au risque de pauvreté. Le faible accès aux services de santé, sociaux et d’éducation, à quoi s’ajoutent les connaissances limitées au sujet des droits et des opportunités, mènent à l’exclusion sociale des familles vulnérables et de leurs enfants. La crise économique a affecté les familles vulnérables par les pertes d’emplois et la réduction des revenus. Dans ce contexte, l’UNICEF a mis en place un projet dans le département de Bacău (est), par lequel 45 communautés bénéficient de l’amélioration des services de santé, d’éducation et de protection pour tous les enfants. Despina Andrei précise : « Nous travaillons avec les professeurs de manière à ce qu’ils améliorent leurs méthodes d’enseignement, mettant les besoins de l’enfant au premier plan – donc une éducation centrée sur l’élève. Nous donnons des cours d’éducation parentale, et conseillons les parents, et nous donnons accès à des micro financements aux écoles, de manière à stimuler la créativité, à stimuler les jeunes à écrire des projets, à leur apprendre à se consulter entre eux et à trouver des solutions aux problèmes locaux. »

    Le modèle de paquet minimum de services de l’UNICEF pour les communautés du département de Bacău prévoit en même temps une composante importante de prévention. Il s’agit de la nécessité d’assurer, dans chaque localité, la présence d’au moins un assistant social, un assistant médical communautaire et un conseiller scolaire, qui peuvent en étroite collaboration établir les besoins des enfants vulnérables et de leur famille, et les services leur seront ultérieurement accordés en conséquence. Le projet de Bacău bénéficie d’un financement de 5,3 millions d’euros et peut devenir un modèle pour l’ensemble du pays, de manière à ce que tous les enfants de Roumanie bénéficient du paquet d’éducation inclusive de qualité et du paquet minimum de services. (trad. Ligia Mihaiescu)

  • 24.11.2016

    24.11.2016

    Vitalaire – Des perquisitions ont eu lieu ce matin à Iasi, nord-est, au siège de la société Air Liquide Vitalaire, filiale locale du leader mondial des appareils d’oxygène, annonce Agerpress. Ces actions se déroulent alors que 3000 patients avaient été attaqués en justice par la compagnie, qui leur réclame de payer des sommes restantes pour les appareils d’oxygène qu’ils avaient acheté il qu’ils utilisent en location même si ces montants avaient été payés par la Caisse d’assurance maladie. Par contre, la société Vitalaire accuse la Caisse nationale d’assurance maladie d’être responsable pour ce nombre immense de procès.

    Enquête – Le parquet roumain a ouvert une enquête mercredi pour trafic de mineurs après un reportage du quotidien britannique The Sun affirmant que des enfants esclaves assemblent des œufs surprise Kinder fabriqués par Ferrero, annonce l’AFP. Selon le Sun, les deux enfants d’un couple de Carei (nord de la Roumanie), âgés respectivement de six et 11 ans, travailleraient jusqu’a 13 heures par jour aux côtés de leur maman pour l’aider à gagner un peu d’argent, soit l’équivalent de 1,17 euro par heure. La mère des enfants, Timea Jurj, a confirmé travailler pour un distributeur roumain du groupe italien Ferrero mais assuré que ses enfants ne le font pas. L’inspection du travail a pour sa part ouvert une enquête pour vérifier si Timea Jurj travaille légalement pour la société roumaine. Le chocolatier italien, cité par la chaîne de télévision privée Digi24, s’est lui déclaré attristé et inquiet, ajoutant qu’il allait examiner ces accusations.

    Lufthansa – La compagnie aérienne Lufthansa a encore annulé plus de 900 vols jeudi, au deuxième jour de la grève de ses pilotes d’avion, prévue pour se poursuivre encore vendredi. La grève affecte environ 115.000 passagers, tous au départ ou a l’arrivée de l’Allemagne, avait prévenu mercredi Lufthansa. De son côté, le syndicat de pilotes Cockpit a d’ores et déjà averti que la grève se poursuivrait vendredi, cette fois sur les vols court-courriers. Cinq vols aller-retour Munich – Bucarest et trois autres Bucarest – Francfort ont été annulés en raison de l’action des pilotes de Lufthansa. Mettant en avant l’absence d’augmentations salariales depuis plus de cinq ans et une importante perte de pouvoir d’achat en raison de l’inflation, alors même que l’entreprise faisait des bénéfices, le syndicat des pilotes réclame rétroactivement une revalorisation moyenne de 3,66% par an, bien loin des 2,5% sur six ans proposés par la direction. Les autres compagnies du groupe Lufthansa, a savoir Eurowings, Germanwings, Swiss, Austrian Airlines, Air Dolomiti et Brussels Airlines ne sont, elles, pas concernées par ce mouvement de grève.

    Prisons – Le gouvernement de Bucarest a adopté mercredi un projet de loi qui accorde une compensation aux personnes qui exécutent des peines de prison ferme dans des conditions de surpopulation carcerale, a annoncé la ministre de la Justice Raluca Pruna. La loi accorde trois jours de libération conditionnelle pour 30 jours de détention dans des conditions précaires. Le texte législatif établi également à trois mètres carrés l’espace minimum de chaque détenu. La Roumanie se confronte à de graves problèmes dans son système carcéral, telle la surpopulation et la précarité des conditions de vie dans les prisons. Rien que cette année, la Cour Européenne des Droits de l’Homme a reçu plus de 3000 plaintes de la part de détenus et d’autres personnes qui dénoncent les conditions précaires de détention.

    Foot – Le club champion de Roumanie Astra Giurgiu doit affronter aujourd’hui le club d’Austria Vienne, dans la cinquième étape de la phase des poules de la Ligue Europa. Avec quatre points, Astra est en troisième position dans son groupe E, après AS Rome et Austria Vienne, mais avant les Tchèques de Plzen. Egalement aujourd’hui, les vice-champions de Steaua Bucarest rencontrent à domicile les Turcs d’Osmanlispor. Avec trois matchs terminés à égalité et une défaite, Steaua se situe en dernière position dans son groupe L qui réunit également les Suisses de FC Zurich et les Espagnols du Villaréal. Les deux premiers clubs du chaque groupe se qualifient pour la phase suivante de la compétition.

    Film – La comédie « Toni Erdmann », une coproduction Allemagne – Autriche – Roumanie s’est vue décerner le prix Lux de la part du Parlement européen qui récompense une œuvre qui illustre l’universalité des valeurs européennes, la diversité culturelle et le processus de construction continentale. L’action du film se déroule en Roumanie et elle est ciblée sur la relation entre un père et sa fille qui avait quitté l’Allemagne pour travailler à Bucarest. Le film illustre la vie des expats et analyse la manière dont la culture corporatiste peut carrément détruire les relations de famille.

  • Michel Beine (Belgique) – Les jeux de société préférés des Roumains

    Michel Beine (Belgique) – Les jeux de société préférés des Roumains

    Pour les enfants un des passe-temps les plus aimés est le jeu de dada qui en roumain n’a rien à faire aux petits chevaux et s’intitule « Ne te fâche pas, mon frère ! » Mais c’est le même jeu, le panneau est identique sauf que nous avons des pions simples à la place des chevaux. L’autre, encore plus facile, s’appelle Piticot (le jeu du Nain, en traduction) qui suit le même principe du jeu des poulettes : on lance le dé, on avance autant de cases que le dé nous montre, on accompli certaines tâches (avancer, reculer, rester sur place, échanger de place) en fonction de chaque case. En route on rencontre des personnages de contes de fées – Le petit chaperon rouge et le loup, un chasseur, des sirènes, des tapis volants etc. Ma fille l’adore, elle a fini par accepter les règles, elle a beaucoup de patience et peut le jouer à plusieurs reprises et – cerise sur le gâteau – elle gagne à chaque fois !

    Quant aux jeux de société pour les grands, « Les Colons de Catane » est un jeu très populaire en Roumanie en ce moment. C’est un jeu de société et de stratégie. Personnellement je ne l’ai pas joué, donc je ne vais pas entrer dans les détails. Un autre jeu très populaire est Dixit, qui invite les joueurs à imaginer de courtes histoires ou situations en partant de certaines images surréalistes. « Les Colons de Catane » est donc censé stimuler la capacité des joueurs de construire une stratégie militaire, politique et commerciale. « Dixit » invite les joueurs à utiliser au maximum leur imagination et leur intuition.

    Quant aux classiques, le jeux d’échec, le backgammon et le rummikub – ceux-ci ne deviendront jamais obsolètes. On les transmet presque religieusement d’une génération à l’autre. On voit tout le temps des grands-pères jouer ces jeux dans les parcs, quelle que soit la saison. Le jardin de Cismigiu de Bucarest, par exemple, a un endroit spécialement aménagé en ce sens, où des dizaines de papis se réunissent tous les jours pour jouer. Voilà en deux mots pour les jeux de société les plus aimés des petits, des grands et des plus grands en Roumanie.

  • Narativ – la lecture en bas âge

    Narativ – la lecture en bas âge

    Combien existe-t-il de méthodes de lire un conte? Pour répondre à cette question, pour la 2e année consécutive, l’Association Curtea Veche a invité enfants, parents et enseignants au Festival de Lecture pour enfants NARATIV. A l’affiche: 120 activités gratuites censées éveiller l’intérêt des petits pour la lecture et familiariser les parents avec la notion de « parenting » à l’aide de la lecture. Une évolution importante si l’on pense que la première édition du festival a comporté une quarantaine d’ateliers.



    Valentina Roman est chef du projet « Narativ» et directrice exécutive de l’Association Curtea Veche. Pour commencer, elle nous dit comment est né ce festival : « Cela fait deux ans que l’Association Curtea Veche se propose de promouvoir la lecture parmi les enfants, plus précisément la lecture par plaisir et pas par obligation. Suite à nos actions, déroulées en milieu rural et urbain, nous avons identifié deux problèmes. Le premier : en milieu rural, l’accès aux livres est pratiquement inexistant. Le second : en milieu urbain, où il y a plein de livres, de librairies, les enfants ont des livres à la maison, mais ils ne sont pas trop enthousiastes lorsqu’il s’agit de lecture. Les parents s’en soucient, parce qu’ils ne trouvent plus de stratégies pour déterminer les enfants à lire. Par conséquent, nous avons eu l’idée l’organiser un festival consacré à la lecture mais qui réunisse aussi toute sorte d’activités pour les petits. Nous essayons de les rapprocher des livres, de les aider à s’imaginer autrement les contes.»



    Parmi les activités proposées par le festival Narativ cette année figuraient des ateliers consacrés à la bande dessinée, aux contes de fées mis sur musique, ateliers de théâtre, de narration ou encore des ateliers où les enfants ont pu inventer leurs propres histoires. Le tout en partant de titres connus de la littérature universelle. Valentina Roman, chef de projet pour le festival Narativ, nous en dit davantage : « Nous avons imaginé des ateliers interactifs, en invitant les petits à créer la bande son d’un livre qu’ils aiment, une bande dessinée, une pièce de théâtre d’ombres et même à inventer des contes. Un atelier visait à familiariser les petits avec les lettres de l’alphabet. »



    Voici un autre exemple d’atelier, animé par Barna Nemethi, metteur en scène et photographe : «Mon atelier s’est intitulé « Journaliste de conte de fées ». En partant des questions fondamentales du journalisme, nous avons tenté de faire une enquête sur les contes de fées que nous lisons. Un des objectifs de cette activité était de montrer aux enfants qu’un livre ne sert pas uniquement à être lu. Par exemple, « Robinson Crusoé » est un livre pour enfants, mais en même temps c’est un traité de sciences politiques. Pratiquement nous tentons d’habituer les enfants à investiguer les plus possible ce qu’ils lisent. »



    Le Festival Narativ est aussi une très bonne manière d’étudier les habitudes de consommation en matière de lecture. Barna Nemethi : « Par exemple j’ai parlé du « Voyage au centre de la Terre » de Jules Verne, qui est un des premiers livres de science-fiction à être popularisés dans l’histoire du genre, et le débat a touché plusieurs sujets : ce qui se trouve au centre de la Terre, comment on peut le savoir, ce que Jules Verne connaissait du centre de la Terre. Soit un échange d’information très intéressant et captivant. »



    Gaspar György est spécialiste en conseil conjugal et familial. Dans le cadre du festival Narativ, il a animé des ateliers de parenting (éducation des enfants) à l’aide de la lecture, auxquels ont participé plus d’une centaine de parents : « Tout comme l’année dernière, cette édition a été une expérience à part, par ce qu’il existe des parents qui souhaitent vivement améliorer la relation entre leur famille et les livres. Ils souhaitent développer une relation d’amitié entre leurs enfants et la lecture. Ce fut une expérience de famille, qui a permis aux enfants et aux parents de profiter de nombreuses activités fondées sur l’importance de la lecture. Moi, je vois la lecture comme toute autre relation d’amitié de notre vie. Par conséquent, lorsqu’il s’agit de cultiver un comportement sain côté lecture, il est important que l’enfant ne soit pas forcé à lire. Il vaut mieux trouver d’autres stratégies pour encourager la lecture par plaisir. Pour ce faire, il est très important de lire des contes à un enfant dès les premiers mois sa vie, de communiquer avec lui autant que possible, parce que la lecture se fonde sur la capacité de l’enfant d’entendre des mots et de les comprendre.»



    Les enfants sont très inventifs, perspicaces et amusants à la fois. Leurs explications ne cesseront jamais de nous surprendre et de remettre notre sourire aux lèvres. Par exemple, une fillette a affirmé qu’elle aimait « Les Trois Mousquetaires » parce qu’en fait ils étaient quatre. Un autre enfant a expliqué, lui, qu’à l’intérieur de la Terre se trouvait une terre plus petite. Et ainsi de suite. Bref : jeu, découverte, savoir, amusement — le tout en partant d’un livre. C’est ça le festival Narativ. (Trad. : Valentina Beleavski)

  • Vaccination – pourquoi est-elle utile?

    Vaccination – pourquoi est-elle utile?

    Selon les données de lUNICEF et de lOrganisation Mondiale de la Santé (OMS), la Roumanie occupe une des premières places dans lUE au chapitre décès parmi les enfants de moins de 5 ans. Le Rapport Alternatif Périodique présenté à Genève au Comité de lONU pour les droits de lenfance, le 3 octobre, par lorganisation Sauvez les enfants, indique que le phénomène est toujours plus grave en milieu rural. Les raisons relèvent principalement de laccessibilité plus restreinte aux services médicaux, de la grande distance jusquaux localités où de tels services peuvent être obtenus, du faible niveau déducation de la mère et des faibles revenus du ménage.



    Pour ce qui est des décès des enfants de moins de 5 ans, ce qui est inquiétant, cest que près de la moitié (48%) ont des causes évitables. Lanalyse de Sauvez les enfants indique aussi une baisse du taux de vaccination et de laccès aux services médicaux, surtout pour les enfants vivant en milieu rural et pour les ethniques rom. Les statistiques indiquent que la couverture vaccinale enregistre en Roumanie des pourcentages inférieurs à 75% pour plusieurs types de vaccins, alors que lOMS recommande une couverture vaccinale supérieure à 95%.



    Alexandru Rafila, président de la Société de microbiologie de Bucarest, explique limportance de la vaccination : « La vaccination, depuis quelle est appliquée à large échelle au niveau mondial, a sauvé des centaines de millions de vies, elle a sauvé des centaines de millions denfants qui auraient pu avoir des séquelles graves suite aux maladies quil est possible de prévenir par vaccination. En ce moment, en Europe du moins, aux Etats Unis, en Amérique du Nord, mais aussi dans beaucoup de régions du monde, certaines maladies ont pratiquement disparu du paysage de la pathologie infectieuse. Il y a des cas très rares ou il ny a plus de cas et suite à cela, le monde a commencé à se demander : pourquoi faut-il encore se faire vacciner, vu que la maladie nexiste pratiquement plus ? Les gens doivent toutefois savoir que la maladie nexiste plus et quelle restera dans cette situation dun nombre très, très faible de cas ou de zéro cas, uniquement si la vaccination continue.»



    La vaccination sauve des vies, expliquent les professionnels de la santé, qui lancent un appel pour respecter les programmes obligatoires de vaccination, alors que de plus en plus de cas de rougeole se sont fait jour dernièrement en Roumanie. Il sagit de plus de 700 cas, et on déplore le décès de trois des enfants. Quelle est la gravité de la situation en matière de vaccination en Roumanie ? Ecoutons à nouveau Alexandru Rafila : « La situation est grave dans le sens où nous constatons que le taux de vaccination se réduit dune année à lautre et que dans certaines régions du pays, dans le centre, louest et le nord-ouest, les chiffres sont inquiétants : seulement 50 à 60% des enfants sont vaccinés. Et voilà comment, cette année, une épidémie de rougeole est apparue et elle évolue en Roumanie, notamment en raison de cette baisse du taux de vaccination. Les enfants non vaccinés font circuler le virus de la rougeole et cette circulation met en danger les enfants de moins dun an qui ne peuvent pas être immunisés. La recommandation vise uniquement les enfants de plus dun an. Et voilà que suite à la circulation de ce virus et à lapparition de tels cas chez des enfants de plus dun an, ceux de moins dun an sont exposés au risque dinfection. Et malheureusement, cette année on a recensé trois décès. »



    Les médecins traitants condamnent le refus de certaines familles de faire vacciner leurs enfants, et assurent que les immunisations incluses au programme national de vaccination se font précisément pour éradiquer certaines maladies graves qui peuvent conduire à des décès. Alexandru Rafila insiste sur limportance dune meilleure information du public : « Le public doit comprendre que sil souhaite prendre une décision responsable pour ce la santé des enfants, il doit le faire en sinformant de sources responsables, auprès des professionnels du domaine. Demander lopinion des médecins épidémiologistes, des médecins spécialisés en maladies infectieuses, des microbiologistes et bien sûr des médecins traitants et des pédiatres sur ladministration dun vaccin. Ne pas croire à toutes les informations présentes de différentes sources sur Internet. Et malheureusement, il y a aussi des personnes qui ont fait des études de médecine, mais qui ne pratiquent pas la médecine, et qui fournissent des informations erronées. Un débat reposant sur des arguments scientifiques ne conférera jamais de crédibilité à de tels propos. »



    Il faut changer quelque chose, trouver une solution législative pour assurer une continuité de lapprovisionnement en vaccins, affirme aussi le président de la Société de microbiologie, précisant quune telle solution pourrait assurer aussi le financement dune campagne permanente dinformation. Parce que, affirme Alexandru Rafila, une campagne sporadique dinformation est insuffisante. Les parents doivent comprendre que les réactions adverses sont extrêmement rares et quen refusant de vacciner leurs petits, ils exposent non seulement leurs enfants mais aussi dautres jeunes à des pathologies qui peuvent être facilement prévenues par le biais de la vaccination. (trad. : Ligia Mihaiescu, Alex Diaconescu)

  • La lutte contre la mortalité infantile et maternelle dans les communautés rurales

    La lutte contre la mortalité infantile et maternelle dans les communautés rurales

    A l’heure qu’il est, en Roumanie, surtout en milieu rural, des mères et leurs bébés meurent encore lors de l’accouchement. Selon les statistiques, notre pays enregistre le taux de mortalité maternelle et infantile le plus élevés d’Europe. Malgré les fonds alloués pour la modernisation des cliniques, dans nombre de régions du pays les services de santé ne correspondent pas encore aux normes européennes. Pour améliorer la situation, la fondation World Vision Roumanie et MSD Roumanie ont mis en œuvre le projet « Mères pour la vie. Vie pour les mères ». Des débats ont été organisés, lors de son lancement, ayant pour objet la santé des femmes en situation vulnérable, les statistiques alarmantes qui les concernent, le grand nombre de grossesses non désirées et d’avortements, notamment chez les adolescentes, la baisse de l’âge auquel des enfants – pratiquement – mettent au monde des enfants et l’accès difficile des femmes vivant en milieu rural aux services de santé.

    Daniela Buzducea, directrice exécutive de World Vision Roumanie : « Ce programme a été lancé en mars dernier dans 3 comtés de Roumanie : Dolj, Vâlcea et Vaslui. Des taux élevés de mortalité maternelle et infantile y sont enregistrés. Comme dans beaucoup d’autres régions du pays d’ailleurs, dans ces 3 comtés il y a de grandes différences entre les milieux urbain et rural pour ce qui est de l’accès aux services de santé et des problèmes sociaux auxquels les gens sont confrontés se répercutent sur les indicateurs de santé et d’éducation. Nous déroulons ce programme dans 30 communautés rurales. Dans les 2 ans et demi à suivre, il devrait avoir un impact sur 15 mille jeunes filles et mères. La fondation World Vision Roumanie estime que les enfants doivent bénéficier des mêmes chances de développement à leur naissance. »

    Ce programme a également comporté une recherche sur les difficultés que les femmes en situation de vulnérabilité vivant en milieu rural doivent surmonter pour avoir accès aux services d’assistance prénatale et de santé reproductive de Roumanie. Cornelia Paraschiv, le manager du projet, nous présente les résultats de cette recherche. « Dans ce communautés, on ne connaît pas les critères selon lesquels on fait le choix d’une méthode contraceptive efficace, on ne connaît pas l’utilisation correcte et les effets secondaires des différentes méthodes, ni la protection qu’elles offrent. Nombre des personnes interviewées, notamment des jeunes, ne connaissaient pas l’existence des services de planning familial. L’IVG est également une solution fréquemment adoptée pour éviter les conséquences d’une grossesse non désirée, bien que les femmes n’ignorent pas les complications possibles. Un nombre réduit de personnes étaient au courant du fait que les femmes enceintes bénéficient d’assurance maladie, même si, avant de tomber enceintes, elles n’ont pas payé leur contribution à la Caisse nationale d’assurance maladie. Les femmes très jeunes préfèrent abandonner les bébés issus d’une grossesse non désirée, rejetant l’IVG en vertu de leurs convictions religieuses. La grossesse chez les adolescentes est un phénomène qui prend de l’ampleur en Roumanie. Notre pays occupe la première place en Europe avec 90 mille adolescentes enceintes entre 2009 et 2012 et 37 mille mineures ayant eu recours à une IVG pendant cette même période. »

    Selon la législation roumaine en vigueur, les femmes enceintes ont le droit à des analyses médicales gratuites, mais en fait, la plupart d’entre elles ne bénéficient pas de ce droit. Ignorant le fait qu’elles ne doivent pas payer, elles renoncent à aller chez le médecin ou paient ces examens. Se rapportant à cet aspect, la conseillère et secrétaire d’Etat au ministère de la Santé Raluca Zoiţanu précise : « Il s’agit là de deux problèmes distincts : primo – celui de la femme enceinte qui dispose d’une assurance maladie et qui ne réussit pas à avoir accès en temps utile aux analyses du sang ; secundo – celui de la femme enceinte non assurée. Bien que, selon la législation roumaine, toutes les femmes enceintes bénéficient d’assurance maladie, elles doivent, malheureusement, faire quelques démarches pour bénéficier de ce droit. C’est pourquoi le ministère de la Santé élabore à présent une loi qui réglemente mieux l’assistance médicale dans les communautés. »

    Lidia Onofrei, conseillère supérieure au ministère de la Santé, coordinatrice de l’activité d’assistance au sein des communautés, explique : « Depuis un an, le ministère de la Santé a pratiquement doublé le personnel actif dans les services d’assistance médicale aux sein des communautés. Nous disposons actuellement de 1351 infirmières pour les communautés rurales, notamment des zones vulnérables. 200 personnes sont en train d’être embauchées, alors que dans les communautés de Roms, nous disposons de 460 médiateurs sanitaires et d’autres vont occuper prochainement leur postes. Nous avons procédé à une analyse des zones pauvres de Roumanie et nous tâchons de trouver des fonds pour y améliorer la situation. Nous tentons une actions intégrée socio-médico-éducative. Il y a déjà des projets au niveau national dont le ministère de la Santé est partenaire, et des projets de l’UNICEF sont déroulés dans le nord de la Roumanie. Un projet a été mis en œuvre à Bacău, dans l’est du pays, où l’on travaille avec des équipes constituées d’une infirmière, d’un assistant social, d’un médecin traitant, d’un conseiller scolaire et d’autres spécialistes de la communauté. Nous sommes contents que World Vision ait déjà fait les premiers pas dans les comtés de Dolj, Vâlcea et Vaslui et nous dirigerons nos propres ressources humaines vers ces communautés. A partir de cette année, le comté de Dolj bénéficie de 90 infirmières actives dans les communautés, ce qui couvre 90% des besoins de la région. »

    Les 3 comtés – Dolj, Vâlcea et Vaslui – ont été choisis compte tenu de leurs taux de pauvreté et de mortalité maternelle. Dans le comté de Dolj, le taux de mortalité maternelle est 4 fois plus grand par rapport au taux enregistré au niveau national, alors que dans les comtés de Vâlcea et Vaslui, il est deux fois plus grand. Les interventions dans les 30 communautés visées contribueront à améliorer les compétences des personnels de santé par des services médicaux intégrés de suivi pré et post-natal.

    Le programme « Mères pour la vie. Vie pour les mères » mis en œuvre par la fondation World Vision Roumanie et la compagnie MSD Roumanie se déroulera pendant les 3 prochaines années. Il bénéficie de fonds obtenus par World Vision Roumanie, représentant une partie d’un financement total MSD for Mothers de 500.000 dollars. (Trad. : Dominique)

  • Débat autour de la vaccination des enfants

    Débat autour de la vaccination des enfants

    La vaccination sauve des vies, affirment les spécialistes étrangers de la santé. Voilà pourquoi ils recommandent de respecter les programmes obligatoires de vaccination, dans le contexte où les cas de rougeole se font toujours plus nombreux en Roumanie. Les quelque 600 cas recensés depuis le début de l’année et le décès de trois bébés ont déterminé les autorités à déclarer l’épidémie, la semaine dernière.

    Elles ont aussi demandé l’évaluation immédiate des mesures prises à l’échelle nationale pour lutter contre cette maladie. Les rapports dressés par les Directions départementales de la santé publique révèlent qu’un nombre important d’enfants n’ont pas été vaccinés. La société civile a promptement réagi. L’Avocat du peuple, qui s’est saisi d’office, a sollicité au ministère de la Santé d’expliquer pourquoi le projet législatif concernant la vaccination obligatoire n’a parcouru, depuis avril dernier, aucune des étapes obligatoires.

    Par ailleurs, les médecins traitants et les représentants du ministère pointent du doigt le refus des parents de faire vacciner leurs enfants, même si cette mesure de prévention n’est pas stipulée dans la loi. Le ministère de la Santé a fait savoir qu’il allait démarrer une ample campagne de sensibilisation aux avantages du vaccin anti-rougeoleux de sorte à faire baisser le nombre d’enfants non vaccinés.

    Voici ce que déclarait Dumitra Gindrovel, coordonnatrice du groupe de vaccinologie au sein de la Société nationale des médecins traitants: Les médecins traitants et les autorités mettent en garde contre le risque de la réapparition de certaines maladies infectieuses qui n’ont pas tout à fait disparu. Pour l’instant, on ne peut parler que de l’éradication de la variole et de l’élimination de la poliomyélite. Le fait que l’objectif fixé par l’Organisation mondiale de la santé d’éliminer la rougeole et la rubéole en Europe avant 2015 n’ait pas été atteint s’explique justement par certains éléments que l’on ne peut pas prévoir.

    Selon les données fournies par l’UNICEF et l’OMS, la Roumanie compte parmi les pays de l’UE à enregistrer le taux de mortalité le plus élevé chez les enfants de moins de 5 ans. La vaccination représente un moyen efficace de réduction de la mortalité, martèlent les spécialistes. En passe d’être approuvée, la loi de l’obligation vaccinale est susceptible de réguler plus rigoureusement ce domaine.

    Rien qu’un exemple: qu’il s’agisse du secteur public ou privé, tous les fournisseurs de services médicaux impliqués dans la vaccination, seront obligés de s’inscrire au Registre national informatique de vaccination. Cela facilitera la centralisation des données concernant la vaccination de la population et permettra l’élaboration d’une stratégie nationale dans ce domaine. (trad. Mariana Tudose)

  • Journée autour du jeu pour enfants et parents

    Journée autour du jeu pour enfants et parents

    Par un temps où le marché éducationnel abonde en toute sorte d’activités extra curriculaires centrées pour la plupart sur les langues étrangères, la musique, les compétences ou le tout récent développement personnel, une invitation à jouer tout simplement avec son enfant semble pour le moins bizarre. Du coup, l’idée d’organiser une « journée autour du jeu pour enfants et parents » cartonne de plus en plus auprès des parents et enfants de Roumanie.

    Concrètement, les familles avec des enfants de 5 à 11 ans sont attendues en fin de semaine pour jouer, deux heures et demie, avec d’autres familles et leurs gamins. A quoi jouent-elles? A elles de choisir, puisque les familles apportent leurs jeux préférés: échecs, Rummy, Catan, Carcassonne, etc. L’initiative porte la signature de Claudia Suhov qui, par cette idée d’inspiration néerlandaise, se propose d’encourager les liens sociaux, la détente et les échanges, en privilégiant le temps que les parents et leurs enfants passent ensemble.

    Claudia Suhov: « Ce type d’activité, je l’ai découvert à La Haye, lors d’un événement familial auquel j’ai assisté. On était plusieurs familles d’étrangers, accompagnées chacune par ses proches – conjoint ou conjointe, enfants, amis et qui se sont vu lancer l’invitation à venir jouer ensemble. Il m’a semblé très intéressant de voir tant de personnes désireuses d’une part d’échanger sur nombre de sujets – la vie dans leur pays d’accueil, l’éducation des enfants etc. et de l’autre, prêtes à s’amuser ensemble, à mieux se connaître. Or toutes ces questions sur l’éducation, la scolarité, les jeux ou la lecture intéressent la plupart des parents, quel que soit leur pays. J’ai donc pris l’initiative d’organiser une journée autour du jeu à Bucarest aussi, justement pour encourager les parents à interagir et surtout pour offrir aux petits la chance de connaître et de s’amuser avec des enfants inconnus qui ne soient pas forcément leurs copains de classe, leurs amis ou leurs voisins. Une telle activité leur permettra d’apprendre des jeux nouveaux, d’enrichir leurs connaissances grâce à l’intervention d’autres adultes, de remarquer les relations entre les membres d’autres familles. Mais, avant tout, il s’agit d’organiser des activités amusantes pour tout le monde. »

    Qu’est-ce qu’une telle journée a de plus qu’une journée habituelle passée en compagnie des amis de famille? Claudia Suhov : « Les discussions entre amis font partie du quotidien et si le groupe est toujours le même, les points de vue se répètent et les chances de connaître d’autres opinions, d’autres repères d’éducation diminuent. Il faut briser ce cercle, sortir de la zone de confort, s’ouvrir au monde pour s’assurer un épanouissement spirituel et intellectuel ».

    Les parents créent pour leurs enfants des expériences d’apprentissage, et sont un exemple pour eux, quel que soit leur âge. Claudia Suhov a constaté qu’en Roumanie, les parents souhaitent participer à de tels événements aussi : « Les parents sont de plus en plus ouverts à la connaissance, à sortir avec leurs enfants, à apprendre d’abord pour eux et ensuite à enseigner ces connaissances aux enfants. Je vois cela comme une activité qui peut s’élargir à tout le pays, ces jours-ci, par groupes de parents avec enfants. C’est une activité simple, sans trop de conditions ni de conditionnements, où l’invité spécial, c’est le désir d’offrir et de recevoir de l’information, mais aussi de la détente et de l’harmonie, avec son enfant ou ses enfants, qui sont les autres participants. »

    Claudia Suhov partage volontiers ses connaissances acquises à La Haye sur l’importance de jouer en famille et nous invite à profiter de cette expérience en Roumanie aussi : «Nous avons pratiquement organisé deux journées, dans une salle de conférences, un espace de 80 m² ; les enfants et les parents doivent s’inscrire et apporter leurs jeux préférés, à jouer aux côtés des autres. Qu’il s’agisse de briques ou de pièces de Lego, que ce soit des jeux de cartes ou d’échecs, Catan, Borghin ou différents jeux qu’ils jouent à la maison et qu’ils aimeraient jouer à nos côtés, mais aussi des jeux à échanger entre nous. Il y a peut-être des enfants qui n’ont pas découvert les échecs et des parents ou des enfants qui pourraient apprendre cela aux autres. C’est pratiquement un échange d’apprentissage entre enfants et parents. Je m’attends à ce qu’il y ait plus d’enfants que de parents, mais j’espère que ceux qui seront présents prennent part à une activité agréable. Pratiquement, nous commencerons à coordonner un peu l’activité, pour qu’ils se connaissent et pour leur ouvrir l’appétit à jouer, à apprendre et à apprendre aux autres à leur tour. »

    Les organisateurs de la Journée de jeu pour les enfants et les parents pensent que l’aspect le plus important de cette activité, c’est de stimuler l’imagination, et les capacités des enfants, ainsi que d’encourager les parents à jouer un rôle croissant dans l’éducation des enfants et dans l’éducation de la communauté, dans son ensemble. (Trad. Ioana Stancescu, Ligia Mihaiescu)

  • La maison des expériences

    La maison des expériences

    Sachez que la mécanique des fluides, les lois de la gravité, de l’acoustique ou de l’optique, le fonctionnement d’une poulie et bien d’autres choses, on peut les comprendre grâce à quelques explications et une expérience que l’on fait soi-même. Une initiation bien sympathique ! C’est ce que propose La maison des expériences.







    Afin de mettre en valeur la tendance des enfants à jouer plutôt qu’à lire, cette maison offre aux visiteurs la possibilité d’essayer et de constater par eux-mêmes l’effet des lois et des phénomènes physiques. C’est un endroit où en déposant son manteau au vestiaire, on fait déjà une première expérience qui concerne le fonctionnement des poulies. La maison des expériences est le fruit du partenariat entre une association roumaine et le Swiss Science Center Technorama.




    Le projet est cofinancé par des fonds suisses. Présente à l’ouverture officielle de la Maison des expériences, Anne-Lise Katthin Hennin, première secrétaire de l’Ambassade de Suisse en Roumanie, soulignait que ce projet était un résultat palpable des relations bilatérales entre les deux pays: « Je suis très heureuse de me trouver là pour fêter le lancement de ce projet. Il semble stimulant, ce n’est pas uniquement du divertissement, c’est une nouvelle manière d’aborder la science et il répond à une conception moderne de l’éducation. Il met en exergue la différence entre l’enseignement académique pratiqué dans les écoles et la manière dont les enfants aiment aborder la science. De toute évidence, la science et l’innovation ont permis à nos sociétés développées de fonctionner à notre avantage. La Maison des expériences est un endroit où les enfants peuvent expérimenter, peuvent acquérir une meilleure compréhension de la manière dont ils peuvent interagir pour découvrir et apprendre la science. Ils ont également la chance de participer à des expériences qu’ils réalisent tout seuls. Je suis donc persuadée que ce sera un endroit extraordinaire. Lorsque j’ai dit à mon fils que j’allais m’y rendre, il a été très triste de ne pas pouvoir m’accompagner, parce qu’il avait des cours. Nous sommes très heureux d’être partenaires dans ce projet, cela a été une très bonne collaboration : elle a réuni d’excellents partenaires et les résultats sont extraordinaires et très utiles. »






    Comment la Maison de l’expérimentation est apparue ? Gabriela Ionescu, directrice de projet, présidente de l’Association pour la formation, nous informe: « La Maison des expériences est un centre scientifique, c’est le premier centre scientifique sans but lucratif, qui s’adresse aux jeunes, aux enfants et aux adultes en égale mesure. Dans ce voyage, nous ne pouvions pas partir seuls, nous sommes partis avec Technorama, Swiss Science Center, notre partenaire suisse et d’autres partenaires roumains. Pourquoi la Maison des expériences est-elle apparue ? Eh bien, par nécessité, notamment à cause du niveau d’éducation qui a quelque peu baissé en Roumanie. Bien sûr, offrant cette approche pratique pour apprendre les sciences, nous avons réussi à couvrir une petite distance entre la théorie et la pratique. Que se passe-t-il en fait dans la Maison des expériences ? C’est très simple : on expérimente. On touche, on essaie, on découvre tout ce qui se passe ici. Chaque visiteur, quel que soit son âge, a la liberté de faire tout ce que bon lui semble avec chaque objet exposé. Bien sûr, chacun a ses propres instructions, en roumain, anglais et italien, et si les visiteurs ont besoin d’un complément d’informations, ils sont aidés par le personnel, par nos guides, faciles à identifier. »







    Plus d’une centaine d’expériences, que les visiteurs touchent, qu’ils font tourner, et découvrent. En fait, en jouant avec ces objets, ils découvrent les lois de la physique. Plusieurs domaines sont représentés : acoustique, optique, illusions optiques, mathématiques, mécanique, magnétisme, 12 domaines couverts par des objets aux noms incitants, tels que l’Ascenseur Münchausen ou le Lit du fakir.







    Alexandru Mironov, célèbre auteur de science – fiction, s’est félicité de la création de ce centre, affirmant que cela lui donne beaucoup d’espoirs: « C’est un événement important. Il prouve que l’on peut apprendre partout, même en dehors du cadre scolaire. Ce que je souhaite maintenant, c’est que les médias et les professeurs invitent les élèves des 1340 lycées et des plus de 860 collèges à travers le pays à s’y rendre non seulement en visite, mais aussi pour une leçon de physique, au moins une fois par mois. De retour chez eux, que ce soit à Baia Mare, à Constanţa ou à Timişoara, ils pourront mettre à profit et développer ce nouveau type d’apprentissage, qui devient indispensable. Certes, les choses n’en sont qu’à leur début. Cela fait des années que je souhaite voir en Roumanie quelque chose de similaire à la Cité parisienne des sciences et de l’industrie, au Deutscher Technik Museum de Munich ou au Science Museum de Londres. J’aimerais que vous arriviez, un jour, à envoyer, d’ici même, une navette spatiale dans l’espace ».






    « La Maison des expérimentations » bénéficie aussi d’une plate-forme censée faciliter l’accès à ce centre scientifique en programmant les visites et les dons en ligne. (Trad. Dominique, Mariana Tudose, Ligia Mihaiescu)