Tag: histoire

  • NeoNlitic 3.0

    NeoNlitic 3.0

    L’automne 2021 a fait vivre la troisième édition du projet culturel, de documentation historique et d’exposition NeoNlitic 3.0, qui se propose de rapprocher les cultures préhistoriques de trois pays – la Roumanie, la Serbie et la Grèce. Nous avons échangé sur ce sujet avec l’artiste Andrei Cornea, un des auteurs du projet : « C’est une édition NeoNlitic qui s’est proposé de faire avancer l’exploration des cultures néolithiques présentes sur les territoires de la Roumanie et des pays voisins, la Serbie et la Grèce en l’occurrence. Après deux éditions consacrées aux cultures de Hamangia et de Cucuteni, de Roumanie, cette année nous nous sommes inspirés des cultures de Starčevo-Körös-Criș et de Vinca, présentes en Roumanie et en Serbie, alors qu’en Grèce nous avons analysé la culture de Sesklo, devancière de celle de Starčevo-Körös-Criș. En fait, nous nous sommes proposés de faire à peu près la même chose, c’est-à-dire de montrer au public des créations d’artistes vivant dans des environnements différents, mais qui ont eu la même source d’inspiration. »

    L’artiste Daniel Loagăr, second auteur du projet, nous a expliqué plus en détail le concept de NeoNlitic : « NeoNlitic est un projet qui apporte des solutions différentes à un défi partagé, celui de notre histoire commune. Il est en lien avec les premiers temps de l’humanité telle que nous la connaissons, avec l’apparition de l’homme moderne, mais aussi avec l’apparition de l’art dans le monde. NeoNlitic est un projet nostalgique, car il explore le premier âge de l’humanité, nos commencements. Mais c’est aussi un projet qui veut mettre en lumière cette époque historique peu connue. Nous n’avons pas voulu imiter les motifs esthétiques de cette période-là, nous avons innové en utilisant des matériaux et des techniques modernes, dans une démarche comparative qui crée des ponts entre le passé et le présent, entre le passé et l’avenir. C’était aussi un défi lancé aux artistes, celui d’assumer et de porter plus loin leurs origines en utilisant des techniques et des styles personnels. »

    Andrei Cornea a ajouté : « Nous avons reçu de nombreuses réponses à notre appel à candidatures et la sélection n’a pas été facile. Mais nous avons réussi à rassembler un groupe final de 24 artistes contemporains des trois pays impliqués dans les projets. »

    Daniel Loagăr nous a offert un tour guidé d’une des sélections d’ouvrages présentés dans le projet : « Cette année, l’offre artistique du NeoNlitic 3.0 a été éclectique, incluant des animations vidé de Daniel Florea (Roumanie) et de Georgia Orfanidou (Grèce) ; un court-métrage d’un artiste serbe et une performance d’une autre artiste de Serbie, présente dans deux expositions du projet ; des sculptures céramiques réalisées par des artistes de Grèce, Serbie et Roumanie; de nombreuses installations artistiques, des lithographies, des mix-media et des bas-reliefs fluorescents, des peintures. Parmi les créations présentées, je mentionnerais le bas-relief fluo « NeoNlitic Tomb » d’Alexandru Răduță; la vidéo-animation « The Anatomy of Existence » de Florea Alexandru Daniel; l’installation lumineuse manifeste de l’artistes grec Yannis Didaskalou; l’installation sculpture fluo « Hommo Geometricus » de Valentin Soare; la sculpture céramique « Dark Metal » de Vlad Basarab; la vidéo « NeoNlitic Ladies » de Darko Trajanovic; le mix-media « Geological Section » d’Ion Alexandru. Nous avons aussi eu des installations interactives. Alex Manea a imaginé et confectionné un instrument musical de l’Âge de la pierre, qu’il a appelé « Litofon » et le public a interagi avec. »

    Daniel Loagăr nous a également parlé de certains aspects de la documentation du projet NeoNlitic 3.0 : « La documentation du cette édition du projet NeoNlitic 3.0 a eu une partie histoire et archéologie, avec des visites de sites archéologiques et de musées, et puis une partie artistique, avec des visites de galeries d’art et de musées et des rencontres avec des artistes des lieux. En Roumanie, nous avons cherché les traves de la culture de Vinca et de Starčevo-Criș dans la région d’Alba Iulia, où nous avons visité entre autres le site de Tărtăria, célèbre pour les tablettes sur lesquelles il y a, parait-il, une forme de proto-écriture. Nous sommes allés, ensuite, en Serbie, également sur les traces de la culture de Vinca et de Starčevo-Criș. Nous avons passé une journée à Novi Sad, pour visiter des galeries d’art et le musée d’art contemporain de la ville. À Belgrade, nous avons visité le Musée d’archéologie, le Musée Zepter et la Galerie X-vitamin, où nous avons rencontré Milorad Stajcic, un des artistes confirmés de l’édition de cette année. Et puis, nous nous sommes rendus sur le fabuleux site archéologique de Vinca, toujours actif sur les rives du Danube où les premières traces de cette culture ont été découvertes. Au retour en Roumanie, nous avons eu l’occasion de passer par un autre site fabuleux, lui-aussi au bord du fleuve, le site de Lepesnski Vir, celui du premier établissement humain d’Europe, du Mésolithique tardif, et des premières sculptures monumentales de notre continent. »

    À la fin de l’entretien, Andrei Cornea nous a parlé des sources d’inspiration, de l’exposition itinérante du projet, mais aussi de l’avenir de NeoNlitic : « Les sources d’inspiration ont, bien-sûr, été les idoles néolithiques, les statuettes rituelles, l’esthétique de la poterie de cette période-là. Notamment la première forme d’écriture retrouvée sur les tablettes de Tărtăria (centre de la Roumanie), les rites funéraires. La majorité des artistes a trouvé son inspiration dans l’esthétique des objets de culte et dans les coutumes de l’époque. Le projet s’est concrétisé en une exposition itinérante qui a été débuté au Musée national de Zrenjanin, en Serbie. Nous l’avons ensuite présentée en Roumanie, à la Galerie souterraine de Timișoara (ouest), et enfin en Grèce, à Salonique, à la Galerie Bensousan Han, une ancienne auberge du début du siècle passé. Pour ce qui est de l’avenir, nous sommes en train de négocier la continuation, mais on n’en dira pas plus, pour l’instant. Tout ce que je peux vous dire c’est que ce sera une surprise, avec une sélection des ouvrages présentés aux trois éditions, exposés très probablement bientôt à Brașov (centre). » a conclu l’artiste Andrei Cornea.

  • Les Principautés roumaines et les épidémies

    Les Principautés roumaines et les épidémies

    Cela fait près de deux ans que la pandémie de covid-19 est en tête des infos et des débats, partout dans le monde. Médecins, psychologues, sociologues, spécialistes de l’éducation et autres experts présentent les données accumulées dans leur champ de connaissances, afin d’en tirer des conclusions pertinentes. Bien que leur profession traite du passé, les historiens ne sont pas non plus restés indifférents aux défis du temps présent et racontent les expériences vécues par l’humanité, confrontée à des épidémies des temps passés. Le virus responsable de la maladie Covid-19 a une identité, car la science du XXIe siècle a réussi à le mettre en évidence et analyser son comportement. Mais à d’autres époques, les agents des infections étaient quasi inconnus, les gens tenant pour responsables la fatalité et le manque de chance. Le Musée national d’histoire de la Roumanie et les Archives nationales se sont donné la main pour organiser une exposition consacrée aux « Épidémies dans l’histoire des Principautés roumaines », accueillie par l’institution muséale. L’année 2021 a marqué le 190e anniversaire des Archives nationales, fondées en 1831, à l’époque du Règlement organique, première ébauche de Loi fondamentale dans les principautés de Valachie et de Moldavie. C’est justement à cette occasion festive que ladite institution a tenu à montrer au public des documents qui parlent des épidémies, de peste, choléra, fièvre typhoïde, de typhus ou de grippe espagnole, ayant frappé ces deux pays roumains. L’archiviste Claudiu Turcitu, coordinateur de l’exposition, en a fournit de nombreux détails intéressants : « Nous nous sommes lancés dans cette démarche afin de montrer ces documents au public dans les circonstances actuelles. Or, quoi de mieux que montrer les documents relatifs aux infections pour marquer les 190 ans d’activité des Archives nationales ? C’est ainsi qu’est née l’idée de l’exposition, d’autant plus que nous préparons aussi un volume de documents sur le service des quarantaines. »L’exposition inclut des documents originaux et des photocopies de cartes, listes, tableaux, pages journaux, documents paroissiaux, enseignes officielles, notices personnelles. Le document le plus ancien, datant du XVIIe siècle, se réfère à une épidémie de peste, maladie qui a tué le plus grand nombre de gens jusque vers la fin du XIXe siècle. Le 12 mars de l’année 7145 (1637), Nedelco donnait à Gligorie un arpent de vigne, des outils et de l’argent qui se trouvaient dans la maison de son frère Tudor, pour y aller chercher « la femme et les fils » tués par la peste et les enterrer, car il «n’y avait eu personne d’autre pour le faire».

    Un autre document, du 27 septembre 1657, nous dit qu’un tel Petre Epure avait donné plusieurs pommiers au pope Neguțu et ses fils, pendant l’épidémie de peste qui avait emporté sa femme et ses enfants, morts sans avoir reçu l’onction des malades. Claudiu Turcitu raconte : « Nous avons commencé avec des documents de 1637. Nous les avons regroupés en fonction des principales épidémies qui ont sévi cet espace jusqu’en 1918. Le premier document est un « zapis » (~attestation) issu par une personne pour l’enterrement de gens emportés par la peste. Viennent ensuite des documents issus en 1813, lors de la terrible épidémie de peste de Caragea Vodă. Nous avons même un « hrisov » (brevet) de 1813, signé par le prince régnant Ioan Caragea pour l’hôpital Dudești, aménagé bien avant, en 1798 et destiné aux malades atteints de la peste. »

    Dans l’exposition, nous apprenons aussi qu’en 1827, Ahmed Pacha, le commandant de la cité de Nicopolis, sur la rive sud du Danube, avait autorisé la libre circulation au nord du fleuve seulement dans la zone de Teleorman, placée en quarantaine. Le reste de la principauté de Valachie affrontait les manifestations violentes de la peste. Un document poignant même pour l’année 1831 est la prière écrite par un chantre d’église dénommé Stan, qui servait au monastère Colțea, à côté de l’hôpital homonyme de Bucarest. C’était à l’époque de la terrifiante épidémie de choléra, qui avait affolé toute la population valaque.

    Un autre document intéressant est l’ordre du 14 février 1846, signé par le prince régnant de Valachie, Gheorghe Bibescu, qui demandait aux parents de faire vacciner leurs enfants contre la varicelle. Outre la peste, l’exposition présente aussi les autres chocs épidémiologiques à avoir frappé la société roumaine au XIXe siècle et durant les premières décennies du XXe, précise Claudiu Turcitu, archiviste aux Archives nationales : « Nous présentons ensuite l’épidémie de choléra à travers des documents appartenant au fonds du service des quarantaines du ministère de la Guerre, les fonds personnels. Ce sont des lettres et des opinions de personnalités de l’époque, au sujet des symptômes de la maladie, des traitements, des ordonnances utilisées pour endiguer l’épidémie de choléra, qui avait duré assez longtemps. Il y a les documents concernant l’épidémie de typhus, éclatée pendant la Grande Guerre, et celle de grippe espagnole, surgie à la fin de la Première conflagration mondiale. L’exposition présente, enfin, des pages des carnets de la Reine Marie, des documents issus par la « Vornicia dinlăuntru » (le ministère de l’Intérieur) et par le ministère de la Guerre, le fonds personnel Ion I. C. Brătianu, un rapport pour obtenir l’argent nécessaire pour combattre le typhus. »

    À travers les époques, les épidémies ont frappé l’espace roumain avec une force dévastatrice, mais les gens ont su s’en défendre. Dans le monde technologique qui est le nôtre, il nous est facile d’imaginer un avenir aseptisé, mais la microbiologie n’a pas dit son dernier mot.

  • « Venez découvrir Hunedoara! Des millions d’années d’histoire et de légendes »

    .Le château des Corvins constitue un important monument d’art médiéval gothique du sud-est de l’Europe. A propos du lac Bucura on dit que c’est le lac glaciaire le plus important de Roumanie. Situé à l’altitude de plus de 2 000 mètres, il est caché entre les crêtes du massif de Retezat, dans le Parc national de Retezat, une contrée des lacs glaciaires. Ce ne sont que deux des objectifs touristiques à ne pas rater si jamais vous arrivez dans l’ouest du pays, dans le département de Hunedoara. Nous avons invité notre guide d’aujourd’hui Radu Barb, chef de la direction d’administration des monuments et de promotion touristique, d’où devrait commencer notre voyage : « Vous pouvez commencer la visite du comté depuis n’importe quelle région, mais puisque nous venons de commencer la saison hivernale, nous avons aussi des stations touristiques très importantes, telles Straja où l’on peut skier sur des pistes extraordinaires. Les services sont également exquis. Le touriste y retrouve tout ce qu’il pourrait souhaiter à Straja. Je recommande ensuite le site historique de Sarmisegetusa Regia, où l’on peut passer plusieurs bonnes heures en compagnie de guides touristiques sur des itinéraires très intéressants. C’est le point touristique le plus important de Roumanie, le berceau du peuple roumain. Il est situé à proximité de la citadelle de Costesti. On peut se rendre ensuite à Orastie et à Hunedoara pour visiter le fameux Château des Corvins. »

    Radu Barb nous recommande aussi de faire une halte au Musée de l’Or de Brad. Fondé en 1896, il a réuni à travers le temps la collection de pièces d’or natif – soit d’or brut – la plus grande d’Europe. La collection comporte plus de 1 300 morceaux d’or retrouvés dans les mines roumaines et du monde, dont les plus importantes sont les morceaux en or natif originaires des Monts Métallifères. Radu Barb : « C’est un musée unique en Europe. Il contient une exposition à part. Le musée est ouvert à tous les visiteurs et se trouve au beau milieu de la ville de Brad. Il compte parmi les musées de ce genre les plus importants d’Europe avec sa collection impressionnante d’objets en or, échantillons de minerais et autres outils que les mineurs utilisaient à travers le temps. Ses collections illustrent les richesses du département et de la Roumanie et peuvent être découvertes en deux heures de visite environ. Après le musée de l’or, vous pouvez vous rendre vers d’autres points d’intérêt de la région, tels Tebea. Ce qui plus est à Vata de Jos nous venons d’inaugurer un musée appelé « La dot des Monts Apuseni ». Il s’agit d’une exposition ethnographique, les visiteurs peuvant visiter une maison traditionnelle du pays de Zarand. Nous avons aussi des vêtements traditionnels authentiques des monts Apuseni, des objets domestiques et tous cela est à retrouver près de Brad. Lorsque nous visitons le département de Hunedoara, ils est important de mettre au point un itinéraire, conforme aux préférences du vacancier ».

    Erigé au 14e siècle, le Château de Huniades de Hunedoara est un des châteaux médiévaux les plus beaux et les mieux conservés de Roumanie. Il comporte 42 pièces, deux terrasses et deux combles. L’accès à l’intérieur se fait via un pont en bois reposant sur quatre piliers massifs en pierre. Radu Barb, le chef de la Direction d’administration des monuments et de promotion touristiques explique : « Avant d’accéder au château il faut absolument visiter son musée. Il y a toute une série de points intéressants qu’il serait dommage de rater en l’absence d’une information préalable. Il réunit quatre musées de petites dimensions du côté droit du château qui contiennent tous des objets très intéressants. Il est un des châteaux les plus imposants de Roumanie, très bien entretenu et géré. Le personnage central de toute visite est le voïévode Iancu de Hunedoara. Une visite guidée peut durer jusqu’à quatre heures. »

    Hunedoara garde aussi des traditions anciennes. Dans n’importe quel coin du département vous pouvez rencontrer des artisans, mais aussi gouter aux spécialités de la cuisine locales, préparées selon des recettes anciennes. Radu Barb : « Nous avons aussi plusieurs maisons-musée. Par exemple la maison de Dragan Muntean, un artiste de musique traditionnelle très connu. C’est une contrée qui préserve les traditions anciennes. A remarquer aussi un festival appelé « Placinte Padurenesti »/« Friands de la forêt », qui réunit plusieurs milliers de visiteurs chaque année aux mois de juillet et d’août. Mais revenons à la Maison de Dragan Muntean où vous trouverez des vêtements traditionnels, des instruments de musique à vent, tels les flutes et d’autres objets anciens. Hormis la maison musée, il y a aussi une route en marbre dans un village avoisinant. Il s’appelle Alun et ses paysages sont fantastiques. C’est la destination parfaite pour les passionnés de randonnées. Sa gastronomie est tout aussi impressionnante. Mais pour avoir toutes ces informations, il suffit de télécharger l’application Discover Hunedoara, dans Google Play ou App Store. L’application vous montrera tous les objectifs touristiques de la zone. C’est donc un tour guidé virtuel, à la portée de tout un chacun ».

    A part les plats habituels à base de fromage ou de viande, à Hunedoara vous pouvez gouter aussi à des spécialités inédites, telles le salami au jambon, le fromage aux truffes, le fromage aux olives ou la zacusca aux fruits. Radu Barb ajoute : « Il existe une association des producteurs de produits écologiques du terroir. Dans le village de Hărțăgani, par exemple, vit une dame qui fait des tartes appelés « varzare » selon des recettes très anciennes. On en a fait la promotion sur la page appelée Enjoy Hunedoara et les tartes ont eu un énorme succès. On ne saurait oublier les fameuses saucisses de Brad, un produit spécifique de la zone, ni les « mici » de Hunedoara, (sorte de saucisses sans peau de viande hachée et grillée), ni les friands de forêt. Il y a plein de tels produits dans la zone. »

    Ceci dit, nous espérons bien avoir suscité votre curiosité de visiter un jour Hunedoara, une zone pour tous les goûts, à découvrir en toute saison.

  • Les débuts de la radiophonie en Roumanie

    Les débuts de la radiophonie en Roumanie

    La radiophonie a été une fabuleuse invention du XIXe siècle, intimement liée à l’information pendant très longtemps. Et pour cause ! Sa vitesse de diffusion de l’info surpassait la presse et le télégraphe, mais elle s’est vue, à son tour, détrôner par les inventions qui ont suivi, la télévision et internet. Cependant, l’invention de Guglielmo Marconi n’est en aucun cas passée de mode. Le fait qu’elle soit toujours en fonction témoigne de la force encore considérable de la radio.En Roumanie, la radiophonie fait son apparition au début du XXe siècle, avec l’ouverture de la première station radiotélégraphique à Constanța, au bord de la mer Noire, en 1908. Elle appartenait au Service maritime roumaine. Pourtant, il a fallu attendre encore vingt ans avant d’assister à l’inauguration officielle d’un service de radiophonie public. 1928 est considéré comme l’année de la transmission ininterrompue de la radio nationale. Dans une interview enregistrée en 2001 pour le Centre d’histoire orale de la Radiodiffusion roumaine, le professeur Radu Grigorovici mettait en lumière l’histoire de la radiophonie d’avant 1928.

    Durant la seconde guerre mondiale, Radu Grigorovici a travaillé au Centre de censure de la presse, qui s’était occupé aussi de la radio : « L’on essayait d’installer une station au troisième étage du bâtiment où le mathématicien Horia Hulubei donnait ses cours. Il y avait là un maître de conférences, qui était, je crois, embauché à l’Institut électrotechnique de l’Université. Mes collègues plus âgés me racontaient comment était vérifié le fonctionnement de l’émission, au troisième étage du département de maths, et de la réception, au deuxième étage du département d’acoustique et d’optique. Quatre personnes sortaient dans le hall et demandaient « Est-ce que ça fonctionne ? » ou « Est-ce qu’on entend quelque chose ? ». Dès fois, la réponse était « On n’entend rien ». On y travaillait beaucoup et je sais que ces personnes étaient impliquées dans cette activité. »

    Les souvenirs d’enfance sont les plus chers de la vie d’un être humain. Avec le temps qui passe, des gens, des objets, des circonstances et des rencontres deviennent tous plus agréables et plus chargés de nostalgie. La rencontre de Radu Grigorovici avec la radiophonie a été rendue possible par celle avec des gens dédiés à cette nouvelle technologie : « Le premier poste de radio, je l’ai vu à Cernăuţi, en 1921-22, je crois. J’étais enfant, ma mère était chargée de l’administration d’un hôpital-maternité, dans le jardin duquel se trouvait notre logement. Le professeur de physique Eugen Bădărău habitait dans une rue aux confins de la ville. Né en Bessarabie, il avait fait des études en Autriche, en Italie, il avait travaillé à Saint-Pétersbourg, qu’il avait fui au moment de la révolution bolchévique. Enfin, il était arrivé en Roumanie où il avait nommé professeur de physique expérimentale à Cernăuţi. Eugen Bădărău s’était fabriqué lui-même un poste de radio et, comme il connaissait mon père et qu’on était aussi voisins, un soir il nous a invités à écouter la radio. »

    Radu Grigorovici vivait en Bucovine, province austro-hongroise où son père député avait milité pour l’union avec la Roumanie. C’est là qu’il avait vu pour la première fois dans sa vie le moyen le plus fascinant d’être en contact avec le monde : « C’était une boîte de 50 centimètres sur 40, plutôt rectangulaire et fourrée de lampes Miniwatt, produites par la compagnie Philips et qui consommaient moins d’électricité. Il y avait 5 ou 6 lampes, des condenseurs, des transformateurs et ainsi de suite, un couvercle. L’amplification était contrôlée par deux bobines qui se rapprochaient ou s’éloignaient l’une de l’autre, jusqu’au niveau maximum. Au-delà du maximum, ça rentrait en auto-oscillation et produisait un sifflement. L’écoute n’était possible qu’avec des casques, qui étaient attachés à une colonne et utilisables par 5 ou 6 auditeurs. C’était tout ce que le poste pouvait faire et nous écoutions des stations en ondes longues. Radio Bucurest n’existait pas encore, mais il y avait Moscou, Varsovie, Vienne, Paris, une station allemande, près de Berlin, et parfois, même d’Angleterre. J’ai aussi écouté de la musique de gitans de Budapest. »

    Radu Grigorovici s’est ensuite acheté ses propres postes de radio, qui l’ont aidé à connaître le monde : « J’habitais encore à Cernăuţi, donc ça devait être avant 1935, quand je me suis acheté un Philips, un appareil avec deux boutons latéraux, très moderne, parfaitement contenu dans une boîte en plastique, avec juste les lampes en positions accessibles, pour pouvoir les remplacer en cas de besoin. Plus tard, j’ai acheté un Fileta, un poste bien plus petit et peu cher, qui captait les ondes longues et les ondes courtes. C’est sur lui que j’ai écouté la BBC durant la guerre, une diffusion puissante et sans brouillage. L’écoute sur les autres stations, en roumain, était brouillée. Nous connaissions les émissions des stations françaises et de la BBC en français, qui diffusaient beaucoup de propagande, alors que nous cherchions des infos correctes. C’est comme ça que j’ai appris l’anglais. »

    Les débuts de la radiophonie en Roumanie ont été en phase avec ceux de l’espace où elle avait été inventée. La radiophonie prouve que le monde se synchronise dans toutes les tendances d’une époque.

  • Le musée d’histoire de la vie quotidienne

    Le musée d’histoire de la vie quotidienne

    Tunnel du temps, refuge ou lieu de pèlerinage, les visiteurs lui franchissent le seuil pour combler leur curiosité, pour se plonger dans la vie d’antan ou pour trouver des réponses. En effet, les musées constituent souvent des conserves de la mémoire, des écrins du quotidien de ceux qui nous ont précédé, où l’on retrouve des collections d’objets personnels, appartenant à une réalité aujourd’hui disparue, mais tellement significative pour la mémoire d’une communauté, voire d’une nation. Fondé en 1970, le Musée national d’histoire de la Roumanie, abrité dans l’un des bâtiments les plus représentatifs de la capitale, l’ancien Palais des Postes, est l’héritier d’une longue tradition muséale historique et archéologique, débutée en Roumanie dans la seconde moitié du XIXe siècle.

    Si la prestigieuse institution recèle et met en valeur quelques-uns des plus importants trésors historiques de Roumanie, il commence aussi à accueillir des collections privées, qui viennent compléter le patrimoine muséal national. C’est ainsi que, récemment, Corina Chiriac, une des artistes pop les mieux connues de Roumanie, fit don au Musée national de certains objets appartenant à sa collection personnelle. Née en 1949 dans une famille de musiciens, avec un père compositeur et professeur à l’Académie de musique de Bucarest, avec une mère pianiste et enseignante dans la même académie, l’artiste était présente à la cérémonie de signature de l’acte de donation. C’était l’occasion pour qu’Ernest Oberlander-Târnoveanu, le directeur du Musée national d’histoire, nous parle de son attachement aux collections privées et de l’importance de ces objets du quotidien d’un autre temps. « L’histoire, au fond, c’est le récit de notre vie. Avec le passage du temps, notre quotidien, notre vie de tous les jours, aussi banale qu’elle puisse nous sembler aujourd’hui, se mue en histoire. Je sais que la plupart d’entre nous ignorent cette réalité, mais je suis persuadé que Mme Corina Chiriac a, elle, cette conscience historique. Je me range parmi ses fans d’ailleurs. Ses chansons, celles qui ont bercé ma jeunesse, celles qui se sont hissées dans les hitparades des années 70, 80 ou 90, sont plus que des chansons, elles sont un morceau de notre histoire récente. Et ces chansons mêmes laissent entrevoir le personnage si peu conventionnel qu’a toujours été Corina Chiriac. »

    La donation faite par Corina Chiriac bénéficie sans doute de la notoriété dont dispose l’artiste roumaine, une voie que le directeur du Musée national, Ernest Oberlander-Târnoveanu, souhaite voir emprunter par d’autres détenteurs de patrimoine récent.« Madame Corina Chiriac fait partie de cette génération qui avait réussi à réaliser beaucoup de choses dans des temps souvent difficiles. Au-delà de son talent, au-delà de son travail acharné, Corina Chiriac a une autre qualité bien à elle : elle est une citoyenne responsable et assumée, une personne qui connaît le devoir de mémoire qu’elle a envers ses aïeux, envers sa famille, envers sa carrière aussi. Car, voyez-vous, il n’existe pas de meilleur endroit qui puisse accueillir une telle collection personnelle, les documents et les artefacts qu’elle recèle. Dorénavant, notre musée sera leur maison, et je ne puis que souhaiter que le geste consenti par Corina Chiriac soit suivi par d’autres personnalités. Madame Chiriac est une personne libre et entière, une grande artiste, certes, mais aussi une personnalité responsable, dotée d’un sens aigu de l’histoire et du devoir de mémoire. »

    Corina Chiriac a témoigné de ses liens d’attachement avec les musées et leurs collections, un attachement qui trouve sa source dans ses souvenirs d’enfance. C’est bien là que réside la raison qui l’avait déterminée à procéder au don de sa collection personnelle au Musée d’histoire nationale de Roumanie. « J’attendais ce moment depuis un an. Ces objets, ces souvenirs, c’est ce que j’ai de plus cher. Et je me suis rappelé mes visites aux musées et aux collections, des visites anciennes, lorsque j’accompagnais mes parents, et je me suis dit qu’il n’y avait qu’une chose à faire de ces objets très chers, que leur place n’est pas dans une boîte en carton dans ma maison, mais plutôt ici, dans ce musée. C’est moi qui ai frappé à la porte du musée pour leur demander s’ils ne voulaient pas d’un acte de donation datant de 1915, frappé d’un timbre à l’effigie du roi Ferdinand. Ou du diplôme de baccalauréat de ma grand-mère arménienne, délivré en 1901 par le lycée de la ville d’Adapazari, sise en Turquie. Et puis, petit à petit, je suis parvenu à susciter l’intérêt du musée, et une équipe est venue chez moi cet été, en pleine période de canicule, et ils ont choisi les pièces qui les intéressaient. Je suis comblée de pouvoir offrir aux autres la possibilité de voir à quoi ressemblaient ces objets d’un autre temps, les documents de mes aïeux. »

    Le Musée national d’histoire de Roumanie commence donc à prendre le tournant, pour devenir aussi l’endroit d’élection des collections de la vie quotidienne de l’histoire contemporaine, dépassant ainsi le classicisme quelque peu poussiéreux des seules collections de l’histoire ancienne. Ce qui est sûr c’est que par son geste, la chanteuse pop Corina Chiriac vient juste d’ouvrir une nouvelle page de l’histoire de ce prestigieux musée d’histoire nationale. (Trad Ionut Jugureanu)

  • La psychiatrie dans l’ère soviétique (II)

    La psychiatrie dans l’ère soviétique (II)

    Cette semaine nous continuons notre discussion avec Grégory Dufaud autour de son livre « Une histoire de la psychiatrie soviétique ». Après nous être penché sur la période qui précède la révolution bolchévique, cette semaine nous allons voir comment la psychiatrie va pouvoir s’inscrire dans ce nouveau pouvoir à une époque très spécifique.



  • La Bucovine de l’entre-deux-guerres

    La Bucovine de l’entre-deux-guerres

    Partie de Russie au Moyen âge, de la Principauté de Galicie ensuite, puis de la principauté de Moldavie, la Bucovine se targue d’avoir été le noyau de ce que sera la Moldavie médiévale, avec la cité de Suceava comme première capitale. Suceava sera d’ailleurs la résidence d’Etienne le Grand, le voïvode moldave le mieux connu, qui régna sans partage durant 47 années, dans la seconde moitié du 15e siècle. Quant à la Bucovine, elle sera annexée par l’Autriche en 1774, avant qu’elle ne revienne dans le giron roumain en 1918, à l’issue de la Grande Guerre. Au mois de juin 1940, à la suite de deux ultimatums successifs, l’Union soviétique annexe la Bessarabie et la Bucovine du Nord. Ces deux provinces historiques seront libérées par les armées roumaines une année plus tard, à la faveur de la guerre qu’allait opposer l’Allemagne nazie à l’Union soviétique, avant de retomber dans l’escarcelle soviétique en 1944. A l’issue de la Deuxième guerre mondiale, la Bucovine du Nord est englobée dans la république soviétique d’Ukraine.

    Mais la Bucovine a depuis toujours été une terre de mixité et de brassage. Roumains, Ruthènes, Allemands, Polonais, Juifs, Magyars, Roms et beaucoup d’autres ethnies constituaient les habitants de souche de la province. Selon le recensement de 1910, réalisé par l’administration de l’empire d’Autriche-Hongrie, la Bucovine comptait 800.198 habitants, dont 39% Ruthènes, 34% Roumains, 13% Juifs, 8% Allemands, 4,5% Polonais et 1,3% Magyars. Entre les deux conflagrations mondiales, alors qu’elle s’était retrouvée à l’intérieur des frontières du royaume de Roumanie, la Bucovine connut une période faste, caractérisée par le respect des droits des minorités et par une amélioration des conditions de vie. Les statistiques économiques et les témoignages des contemporains sont là pour nous le rappeler. Un des témoins de cette époque, l’enseignant Mihai Macsim, du village Vatra Moldoviței, a donné une interview en 1998, et sa voix est conservée par le Centre d’histoire orale de la Radiodiffusion roumaine. Ecoutons-le : « Mon village se trouve en contrebas des Carpates, dans la région des Obcine. Une zone magnifique, habitée par des paysans qui aiment et respectent la terre. Un village multiethnique aussi, du moins il l’était ainsi à l’époque, à l’entre-deux-guerres. Les gens pouvaient parler plusieurs langues, avoir diverses croyances, peu importe, ils s’entendaient à merveille entre eux. Qui pouvait imaginer alors les conflits qui allaient s’envenimer bientôt, pour des raisons ethniques, religieuses, ou même politiques ? Personne, je vous le dis. Les gens allaient exploiter la forêt, d’autres travaillaient leurs terres. »

    Les gens du coin, ces acteurs méconnus qui font la petite histoire, pratiquaient leurs métiers traditionnels. C’étaient des montagnards, des gens qui connaissaient la forêt. Mihai Macsim nous livre ce qu’était sa communauté à l’époque, communauté qu’il avait intimement connue, en tant que maître d’école : « Les gens exploitaient le bois de la forêt. Ils le façonnaient avant qu’il soit transporté dans les usines. Et puis, le village de Moldovita comptait un certain nombre d’intellectuels- médecins, médecins dentistes, chef de gare, ingénieurs, enseignants, prêtres et autres. Et il y avait aussi des ateliers et des usines, c’était un centre ouvrier assez développé. Il y avait aussi la fabrique d’église. Les intellectuels se rassemblaient parfois à la mairie ou dans les locaux de la fabrique. La politique ne faisait pas débat. » Le niveau de vie constitue depuis toujours un des témoins essentiels pour mesurer le bien-être des habitants d’une communauté. Cela en dit long sur le fonctionnement d’une société donnée, y compris d’un point de vue politique, social et culturel. Mihai Macsim nous parle du niveau de vie d’un instituteur du village Vatra Moldoviței, cet instituteur qu’il avait été :« La situation matérielle d’un instituteur de l’entre-deux-guerres ne laissait pas beaucoup à désirer. Prenez celui qui débarquait dans le système et qui pouvait compter sur un salaire d’environ 1.600 lei par mois, alors que ses dépenses, en temps normal, pour subvenir à ses besoins courants, son loyer et ce qu’il lui fallait encore, ne devait pas dépasser la moitié de son salaire. Les enseignants étaient relativement bien payés, même si, comparé à d’autres catégories de fonctionnaires, ils semblaient un peu à la traîne. Mais les enseignants étaient souvent des gens modestes, ils n’allaient pas claquer leurs sous à droite et à gauche. Tenez, moi en tant qu’instit à Breaza, j’avais un salaire de 1.600 lei et je pouvais en économiser 800 lei, tous les mois. Mais les gens lisaient, vous savez, un instituteur dépensait beaucoup pour s’acheter des livres, et la plupart d’entre nous s’enorgueillaient d’avoir de belles bibliothèques. On aimait lire, on aimait étudier. »

    Faisant partie de la caste des notables d’une commune rurale, les instituteurs étaient aussi respectés. Et les communautés les prenaient au sérieux, les respectaient et les protégeaient. Mihai Macsim à nouveau :« C’est vrai qu’à l’époque, l’instit-directeur d’école recevait une partie de ses besoins en bois de chauffage. C’était la fabrique d’église qui en décidait. Ensuite, il y avait des instituteurs qui pouvaient être logés aux frais de la commune, dans une maison attenante à l’école. Aussi, parfois l’école détenait des terres, des terrains, et les instituteurs se partageaient l’usufruit de ces terres. Il y avait donc un soutien direct de la part des pouvoirs locaux, pour convaincre les enseignants à venir s’établir dans leur commune. Et je crois que les enseignants d’aujourd’hui seraient contents de bénéficier du même niveau de rémunération, des mêmes avantages que leurs prédécesseurs à la fin des années 30. La vie était plus facile à l’époque. »

    Loin de confectionner une image factice ou trop idyllique, ce genre de témoignage rend compte d’une société démocratique et stable, où il faisait bon vivre. Cela détonne forcément la précarisation rampante de la vie qui s’en suivra, celle régie par des Etats et des sociétés totalitaires. Car la pauvre Bucovine, elle allait malheureusement boire jusqu’à la lie le calice des deux grands régimes dictatoriaux qui ont endeuillé le 20e siècle : le fascisme et le communisme. Et l’histoire des menues gens rend, comme souvent, très bien compte de ce qu’était la grande histoire, celle qui restera inscrite dans les livres d’histoire. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • 23.08.2021

    23.08.2021

    Coronavirus en Roumanie – La Roumanie est toujours en zone verte pour ce qui est de la situation épidémiologique, même si la pandémie de coronavirus connait une évolution ascendante. Selon le rapport le plus récent, 517 cas de coronavirus ont été rapportés sur quelque 21 000 tests. Le taux d’infection le plus élevé est enregistré dans le département d’Ilfov, à savoir 0,55 et Bucarest avec 0,47. Harghita, Covasna, Braila et Botosani sont les seuls départements à ne pas enregistrer de nouveaux cas de contamination. 9 décès ont été rapportés dimanche et les sections de réanimation soignent 190 malades. Entre temps, le rythme de la vaccination au niveau national demeure assez bas. La Roumanie a dépassé les 5 millions de personnes pleinement vaccinées.

    23 août – L’infâme Pacte Ribbentrop – Molotov, signé le 23 août 1939 a constitué le début de la tragédie en Europe, un moment qui a ouvert la voie vers des abus fatals et a rompu des territoires par le partage de l’Europe centrale et orientale en sphères d’influence, a déclaré aujourd’hui le président roumain Klaus Iohannis à l’occasion de la journée de commémoration des victimes du fascisme et du communisme. Le soi-disant pacte de non-agression a brise les espoirs et les idéaux des nations européennes ouvrant la voie à la seconde guerre mondiale et ses conséquences désastreuses pour toute l’Humanité, fait savoir le message présidentiel. Le chef de l’Etat a également évoqué l’acte courageux du Roi Michel Ier du 23 août 1944, celui qui a été loyal à la nation roumaine et qui faisant preuve de responsabilité et d’hardiesse a réussi à l’aide de l’armée roumaine à rompre l’alliance toxique avec l’Allemagne nazie. Gardons vivante la leçon de ce moment important d’habilité politique, symbole de verticalité, d’unité et d’honnêteté, a rappelé Klaus Iohannis. Le 23 août, lorsque le pacte Ribbentro-Molotov fut signé est depuis 2008 Journée européenne de commémoration des victimes du nazisme et du communisme, conformément à une déclaration du Parlement européen. En 2011, le Parlement roumain a déclaré le 23 août Journée de commémoration des victimes du fascisme et du communisme.

    Ukraine – Coup d’envoi aujourd’hui à Kiev de la Plateforme internationale Crimée, un évènement initié par l’Ukraine afin de consolider sa politique de ne pas reconnaitre l’annexion de la Crimée par la Russie et de faciliter sa récupération. 44 Etats et organisations internationales sont présents à l’évènement y compris 14 chefs d’Etat, de gouvernement et représentants de l’UE. Selon les responsables de Kiev, la militarisation de la péninsule et la politique agressive de Moscou dans la région visent tous les pays riverains à la mer Noire. La Roumanie est représentée par le premier ministre Florin Cîtu et par le ministre des AE Bogdan Aurescu. Le chef de l’exécutif roumain participera à la cérémonie d’adoption d’une déclaration commune de la Plate-forme internationale Crimée. En marge de l’évènement, il participera à un déjeuner de travail offert par le président ukrainien Volodimir Zelenski et rencontrera aussi son homologue à Kiev, Denis Chmigal. Florin Cîţu et Bogdan Aurescu visiteront également le Bureau de la plateforme Crimée et participeront aussi à la présentation de l’Agence exécutive permanente qui devra mettre en œuvre les décisions du sommet.

    Théâtre – 27 événements liés aux arts du spectacle sont prévus aujourd’hui à l’affiche du 4e jour du Festival international de théâtre de Sibiu (centre). Une centaine de spectacles et autres événements ont réuni durant les trois premiers jours du festival plusieurs dizaines de milliers de spectateurs de tout le Monde, dans des salles de spectacles, sur des scènes en plein air et dans l’espace virtuel. Sous le slogan « Construisons l’espoir ensemble », le festival réunit jusqu’au 29 août plus de 2 mille artistes de 38 pays. C’est le plus grand événement consacré aux arts de Roumanie et un des plus importants d’Europe.

    Défense – Le ministre roumain de la défense, Nicolae Ciucă et le chef de l’Etat major de la défense, le général lieutenant Daniel Petrescu, ont reçu dimanche à Bucarest une délégation du Conrgès des Etats Unis pour parler de la situation sécuritaire en Mer Noire et de la consolidation de l’infrastructure militaire roumaine. La délégation américaine a été menée par le sénateur Richard Shelby, président du Comité en charge des allocations budgétaire du Sénat américain.

    Météo – Il fait chaud sur le sud, l’ouest et le centre du pays et la canicule est au rendez-vous sur l’ouest et le sud-ouest. Pourtant les températures sont plutôt douces sur le reste du territoire et iront de 25 à 35 degrés. Ciel variable, avec quelques pluies sur le relief. 28 degrés et du soleil à Bucarest.

  • La vie sociale du Bucarest phanariote

    La vie sociale du Bucarest phanariote

    Étendue
    sur plus d’un siècle, l’époque appelée « phanariote » est généralement
    considérée comme une période néfaste de l’histoire roumaine. Le mot « phanariote » dérive du nom
    du quartier de Phanar de la vieille ville d’Istanbul, d’où venaient les
    fonctionnaires d’origine grecque que les sultans ottomans envoyaient en tant
    que princes régnants à Bucarest et à Iaşi, à l’époque où la Sublime Porte
    étendait sa suzeraineté aux Principautés roumaines. Commencé en 1716 en
    Valachie et en 1714 en Moldavie et achevé en 1821, le règne phanariote a marqué
    l’orientalisation des Principautés du Danube, équivalant à un retour en
    arrière, selon certaines normes. Cependant, la période phanariote n’a pas été
    une ère totalement sombre, des historiens estimant que, dans certaines œuvres,
    elle a été traitée de manière sommaire, étant aussi, par endroits, mal
    comprise.

    Ce point de vue est partagé par Tudor Dinu, auteur du vaste ouvrage
    en trois volumes intitulé « Bucarest la Phanariote » : « Les
    choses sont extrêmement complexes et devraient être nuancées. Cela n’a pas été
    une période des lumières, car de nombreuses batailles ont été menées à Bucarest
    pendant les guerres russo-autrichiennes-turques de l’époque. D’autre part,
    grâce à l’action de ces mêmes princes phanariotes, ce fut une ère de grand essor
    de la ville. C’est à cette époque-là que les rues de Bucarest sont presque entièrement
    revêtues de bois et que le premier système de bornes-fontaines est mis en œuvre
    pour fournir de l’eau de source fraîche à tous les habitants de la ville. C’est
    aussi l’époque où l’éclairage public apparaît, d’abord sur Podul Mogoşoaiei -
    Le Pont de Mogoșoaia (aujourd’hui l’avenue Victoriei) et plus tard dans
    d’autres endroits. Bucarest devient aussi le centre d’éducation le plus
    important de toute l’Europe du Sud-est grâce à l’Académie princière « Saint
    Sava ».




    Bien que
    le siècle phanariote marque l’orientalisation de la culture roumaine, tendance
    rarement présente auparavant dans l’espace roumain, l’occidentalisation est
    également évidente à cette même époque. La raison se trouve dans le fait que
    les princes phanariotes, tous de souche grecque, deviennent des vecteurs de la
    culture notamment italienne, puis française à Bucarest. Tudor Dinu : « Ma recherche a infirmé, entre autres, l’idée que
    l’occidentalisation des Principautés roumaines n’avait commencé qu’après 1821, à
    la fin de l’époque phanariote. En fait, elle commence avec la première
    occupation autrichienne en 1789, elle s’intensifie avec l’arrivée des troupes
    russes stationnées à Bucarest entre 1806 et 1812, et les Phanariotes permettent
    l’infiltration de la culture occidentale chez nous parce que leur rôle était,
    entre autres, aussi d’informer la Sublime Porte sur les intentions des
    puissances occidentales. Et à partir du 18-e siècle, des Occidentaux commencent
    aussi à s’installer à Bucarest, en particulier des Allemands qui ne venaient
    pas seulement de Transylvanie, mais aussi de régions plus éloignées. Ils ont eu
    une contribution fondamentale au développement de la ville, principalement en
    tant qu’entrepreneurs en construction, ingénieurs et architectes. Ce sont eux
    qui ouvrent les premières brasseries et le premier hôtel à Bucarest. Les
    premiers Français et Italiens font eux-aussi leur apparition, car chaque boyard
    voulait avoir un secrétaire ou un précepteur français pour ses enfants. »


    Puisqu’il
    vient de mentionner les premières brasseries, l’historien Tudor Dinu détaille
    également les plaisirs des Bucarestois du 18-e siècle, décrits amplement dans
    son livre « Bucarest la phanariote.
    Vie quotidienne, divertissement, culture ». Tudor Dinu : « Chaque jour, les Bucarestois allaient dans des
    bistrots où ils écoutaient la musique des ménétriers. D’autres préféraient les
    cafés où l’on fumait, jouait au billard, aux échecs ou aux dames, où avaient
    lieu des spectacles et se produisaient des saltimbanques. Surtout, ils
    s’adonnaient à leur jeu favori – faire et défaire des intrigues politiques en
    tout genre, bien sûr. D’autres se rendaient dans des foires, dont le principal
    amusement était la balançoire, qui attirait tout le monde de Bucarest, même les
    boyards. Mais peut-être la compétition la plus populaire était une sorte de
    sport complètement disparu et inconnu aujourd’hui. Le nom du jeu venait du
    terme ottoman « roseau ». C’était une confrontation entre les
    cavaliers qui maniaient des lances et les jetaient les uns sur les autres, tout
    en essayant de les parer. Ce n’était pas une lutte pacifique, c’était comme une
    sorte de tournoi d’inspiration ottomane. Et, bien sûr, il y avait aussi les
    jeux de hasard, que les Princes phanariotes ont tenté de supprimer, parce
    qu’ils dépouillaient la population. »




    Toutefois,
    il y avait quelques jeux de hasard autorisés par les autorités, telle la
    « loterie des billets », l’ancêtre du loto, qui a survécu jusqu’à nos
    jours. (Trad. Felicia Mitraşca)

  • La Citadelle de Neamţ

    La Citadelle de Neamţ

    Nous vous invitons à partir, aujourd’hui, à la découverte de Târgu Neamț, une petite ville située dans le nord-est de la Roumanie, et cela à plus forte raison que l’on se trouve à l’approche de l’anniversaire de la Citadelle de Neamț. En effet, cette citadelle imposante faisait partie du système de fortifications érigé au 14e siècle en Moldavie, au moment où la menace ottomane se faisait de plus en plus pressante.

    Le système médiéval de fortifications comprenait un ensemble fait de citadelles, de monastères fortifiés et des châteaux-forts, ces derniers abritant la cour princière. La citadelle de Neamț, vous la trouverez à la périphérie nord-ouest de la ville, perchée sur le rocher Timuș, en haut de la colline de la Citadelle, à une altitude de 480 m, dominant de plus de 80 mètres la rivière Neamț, appelée anciennement Ozana, qui baigne ses contreforts. Bâtie à la fin du 14e siècle par le voïvode (prince souverain) Petru I, la Citadelle avait été renforcée au 15e siècle par Etienne III de Moldavie, surnommé Etienne le Grand par ses contemporains, Ștefan cel Mare en roumain. Le musée de la Citadelle de Neamţ a ouvert ses portes en juin 2009, lors de la réouverture de l’exposition permanente.

    Suivons Dorin Nicola, directeur du complexe muséal de la Citadelle de Neamt et notre guide pour cette journée découverte : « 22 salles d’exposition du musée ont été transformées, pour refaire l’atmosphère de ce qu’était la Citadelle au temps d’Etienne le Grand. Vous y trouverez ainsi la salle du trône, la salle de justice, la salle d’armes, les cuisines, le lapidaire, la chambre à coucher des princesses, la prison. La Citadelle même semble avoir repris vie. C’est comme si Etienne le Grand en personne avait à nouveau élu domicile dans sa Citadelle. Et, en effet, depuis 2009, les touristes se pressent de la découvrir, ou la redécouvrir. Les visiteurs étrangers sont tout particulièrement émus devant cette Citadelle qui a retrouvé sa superbe. Avant, c’étaient des murs. Aujourd’hui, c’est comme si elle allait à nouveau s’attacher à défendre le pays moldave. Voyez les soldats, les cavaliers, les gentes dames, voyez la cloche censée annoncer le danger. L’on se croirait au temps du roi Jean III Sobieski, roi de Pologne et Grand-duc de Lituanie, qui s’était fait fort de mettre à pas la Moldavie. La Citadelle tomba finalement sous sa coupe au terme d’un long siège, qui lui fit dire qu’il avait conquis un nid d’aigles. Les soldats moldaves de l’époque ne s’étaient rendus qu’après lui avoir fait payer le prix fort. L’honneur de la Moldavie fut sauf. Enfin, la Citadelle d’aujourd’hui vaut le détour. »

    A l’occasion de la fête de la Citadelle, la vie d’antan reprend sa place. Dorin Nicola: « Cette fête nous renvoie aux exploits et à la personnalité d’Etienne le Grand. Le grand voïvode s’était éteint le 2 juillet 1504. C’est autour de cette date que sont organisées les festivités. C’est alors que l’on commémore la vie du voïvode lors du Te Deum qui a lieu dans la chapelle de la Citadelle. Des ateliers qui reproduisent le travail des artisans médiévaux se déroulent à l’intérieur de la Citadelle. Et l’on reproduit à l’échelle réelle des batailles, des tournois médiévaux. De vrais soldats qui manient des armes médiévales en tenues d’époque. Certes, les cavaliers d’Etienne le Grand étaient moins nantis que leurs homologues occidentaux. N’empêche. Nos reconstitutions ne laissent rien au hasard, et l’on se croirait vivre pour un moment au temps de ce voïvode, dont les faits d’armes sont entrés dans la légende. »

    Camps à thématique médiévale, danses et musiques d’antan, relève de la garde, expositions d’armes médiévales et reconstitutions des batailles, tir à l’arc, atelier où l’on bat la monnaie moldave, atelier de calligraphie médiévale ou de musique ancienne, exposition des répliques des artefacts d’époque, voilà une partie des divertissements qui vous attendent et qui ne vous laisseront certainement pas indifférents. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • L’histoire enseignée autrement

    L’histoire enseignée autrement

    Aujourd’hui nous
    parlons histoire. En fait nous vous présentons deux méthodes alternatives de
    replonger dans le passé et découvrir l’histoire antique et moderne de la
    Roumanie. Pour ce faire, nous nous rendons au centre-ville de Bucarest, au Musée
    national d’histoire de la Roumanie pour visiter deux expositions temporaires. La
    première est une exposition de BD consacrées à l’histoire des Daces et des Romains,
    censées éveiller l’intérêt des enfants pour l’antiquité et pour les racines du
    peuple roumain. La seconde nous ramène dans le passé récent à l’aide de
    centaines de boîtes de bonbons et de chocolats produites au début du 20e
    siècle.

    Voici deux leçons d’histoire bien différentes de celles enseignées
    à l’école.

    Pour commencer,
    parlons BD et histoire. A Bucarest, le musée national d’histoire de la Roumanie
    a récemment organisé le Festival « Histoires du passé dans des bandes
    dessinées » (Povești istorice în Benzi Desenate) – un événement tenu en
    ligne et sur place, au musée, où la BD académique ayant pour thématique l’histoire
    des Daces et des Romains a été présentée au public de tous âges. Les visiteurs
    étaient attendus à l’intérieur du musée, juste à côté de la réplique de la
    colonne de Trajan, un monument antique de Rome, construit sur ordre de l’empereur
    Trajan pour marquer sa victoire contre la Dacie. Achevée en 113, la colonne
    présente un bas-relief sculpté en spirale qui reproduit les luttes menées entre
    les Daces et le Romains dans les deux guerres pour la conquête de la Dacie.


    Mihai Grăjdeanu
    est auteur de BD et il enseigne cet art. Il est aussi l’organisateur du
    festival. Il nous dit d’où vient cette idée de raconter l’histoire antique à l’aide
    des dessins.

    Restons au Musée national d’histoire de
    la Roumanie pour visiter une autre exposition surprenante, qui suscitera sans
    doute la curiosité des petits et la nostalgie des grands. Intitulée « Une
    histoire douce», cette exposition présente des emballages et des boîtes de
    bonbons et de chocolats produits en Roumanie ces 100 dernières années. En fait,
    c’est une des collections du Musée des Jouets, dont nous parle son créateur,
    Cristian Dumitru.

  • Le rail et l’heure exacte

    Le rail et l’heure exacte

    Les gens d’aujourd’hui prennent le concept d’heure exacte comme allant de soi. Notre temps est régi par des rendez-vous pris et par des tâches qui doivent être exécutées à des heures précises. Entourés de tant de montres et d’horloges, numériques ou mécaniques, nous savons à tout moment l’heure qu’il fait. Pourtant, ce savoir, cette maîtrise de l’heure n’est pas moins une donne de date récente, intimement liée à l’apparition et au développement du rail. Mesurer le temps avec précision, connaître l’heure à tout moment, respecter l’horaire établi, tout cela n’est pas sans lien avec le développement du chemin de fer, peut-être le premier et le plus important résultat de la révolution industrielle.

    L’historien Dorin Stănescu nous aidera à détailler les aléas de cette relation construite entre le concept d’heure précise et la grande invention du 19e siècle. Car le rail, apparu en Angleterre en 1830, fera dire aux Britanniques : « Ce fut le cadeau que les Anglais ont fait à l’humanité ». Dorin Stănescu : « Dès le départ, les Anglais ont été confrontés à la question du timing, de la synchronisation de l’heure. Vous savez, au début, le trafic était modeste. Le déplacement se faisait sur une seule voie. Mais l’engouement rapide pour ce nouveau moyen de locomotion avait très vite soulevé le problème de la synchronisation horaire. Parce que les montres mal synchronisées des conducteurs de train ont provoqué des accidents terribles, avec des victimes et des dégâts conséquents, enfin, vous imaginez ce que cela pouvait être. »

    Qui plus est, chaque ville vivait alors à son temps solaire. Qu’à cela ne tienne ! Les Anglais ont vite fait de trouver la parade. Dorin Stănescu : « Dès 1840, le capitaine Basil Hall avait proposé à ce que tous les offices de poste du royaume adoptent l’heure de Londres. La Poste a pourtant opposé une fin de non-recevoir à la proposition, osée en effet pour l’époque. Mais l’administration des chemins de fer avait tout de suite compris la part qu’elle pouvait en tirer de la proposition du capitaine Hall. Et très vite, une première compagnie, la Great Western Railway, introduit la même heure le long de ses rails. Ce fut l’heure de Londres, fournie par l’Observatoire astronomique de Greenwich. Ce sera dorénavant l’heure du chemin de fer britannique. »

    Pour ce qui est de l’espace roumain, à la fin du 19e siècle, il se trouvait dans une course effrénée à la modernité, pour rattraper son retard technologique par rapport à l’Occident européen. La Roumanie ne tardera donc pas à embrasser, avec enthousiasme, la trouvaille anglaise. Dorin Stănescu nous le confirme : « Le chemin de fer fait son entrée en 1869. C’est lui qui favorisera, comme partout, l’utilisation du même fuseau horaire. Et l’on adopte rapidement le modèle anglais, où le fuseau qui a cours dans la capitale, à Bucarest, devient l’heure du pays. Certes, avant 1890, il n’y avait qu’un nombre assez modeste de trains, et le risque d’accidents était minime. Puis, en 1893, la France, l’Allemagne et l’empire d’Autriche-Hongrie adoptent le même fuseau. Et l’idée fait doucement son chemin en Roumanie aussi. L’heure de Bucarest sera établie, toujours en relation avec l’heure indiquée par l’Observatoire de Greenwich, grâce à la coopération entre deux institutions relativement nouvelles : les Chemins de fer et l’Institut météorologique roumains. Stefan Hepites, le premier directeur de ce dernier, fut la cheville ouvrière du projet. »

    Standardiser et synchroniser l’heure nous a depuis évité bien de tragédies. Ce n’est que par la suite que l’on avait compris tout l’intérêt que l’on pouvait en tirer, dans le fonctionnement des entreprises et des institutions, ou encore dans notre quotidien. Dorin Stănescu : « Pour mesurer le temps, Stefan Hepites avait fait construire une salle méridienne, comme cela se faisait partout pour mesurer le temps. A la demande du gouvernement, il s’était déplacé en Allemagne, pour étudier le système utilisé là-bas. Une fois rentré à Bucarest, il proposa que l’heure exacte soit marquée tous les midis par des coups de canon. De la sorte, tout le monde pouvait régler sa montre. Cela se passait en 1895. Seulement, l’essai échoua. En effet, les coups de canon tirés depuis l’Observatoire de Bucarest ne pouvaient être entendus dans toute la ville. La solution finalement adoptée fut celle du télégraphe. Une connexion fut établie entre l’Institut météorologique et la gare la plus proche, la gare Filaret. Alors, tous les midis, l’heure exacte était envoyée par télégraphe à toutes les gares du pays. Très vite, la solution fut également embrassée par les PTT et par les autres institutions publiques. Vers l’an 1900, l’heure de Bucarest était adoptée à travers tout le pays. Un proverbe y était né à l’époque, qui voulait dire, en gros : « c’est la gare qui donne l’heure du pays ». Par ce proverbe, les gens reconnaissaient au fond le rôle du rail dans le processus de synchronisation du temps national. »

    Mais ce changement somme toute technique a aussi bouleversé le quotidien des gens. Dorin Stănescu : « Concernant l’impact que cette standardisation horaire a eu dans un premier temps, l’on trouve trace dans la littérature de l’époque. Prenez, par exemple, les premiers romans de Bolintineanu, intitulés « Emanoil » et « Elena ». Prenez « Ciocoii vechi și noi », soit, en français, « Les boyards de l’ancien temps et les nouveaux riches », le roman de Nicolae Filimon, voire les nouvelles de Ion Luca Caragiale, notamment celle parue en 1899 et intitulée, à juste titre, « Le rail », où l’heure exacte devenait une véritable obsession. »

    Dotées d’horloges performantes, les gares et le rail sont devenus le symbole de la rigueur et de la précision. Dès 1950, la radio publique avait repris le flambeau et ravi, du coup, la vedette au rail, et ce sera sur les ondes hertziennes que l’heure exacte sera dorénavant partagée avec tout un chacun. (Trad. Ionuţ Jugureanu)

  • Le domaine de la famille Bratianu à Florica

    Le domaine de la famille Bratianu à Florica

    Il s’agit de l’importante famille Brătianu, dont deux générations ont activement participé à la création de l’Etat roumain moderne. Ion C Brătianu et son frère Dumitru ont fait partie de la génération des révolutionnaires de 1848 et auteurs de l’Union des principautés de Moldavie et de Valachie en 1859 alors que leurs fils respectifs – Ion IC, Dinu et Vintilă – ont vécu et réalisé un autre moment phare de l’histoire de la Roumanie : l’Union de 1918 et la création de la Grande Roumanie. L’historien Narcis-Dorin Ion a étudié le domaine de Florica : sa mise en place, ses moments de gloire, son déclin à l’époque communiste et son renouveau dans les années 1970 et sa restauration complète après 1989. Ce fut Dincă Brătianu, le père du grand politicien roumain Ion C Brătianu, qui a fondé le domaine. Héritier des propriétés de Florica et de Sâmbureşti, Ion C Brătianu a acheté aussi les vignes avoisinantes de Floreasca, qu’il soignera et exploitera jusqu’à sa mort. Narcis-Dorin Ion : « Ion C Brătianu construira une première maison à Florica en 1858, que son petit-fils, le poète Ion Pillat, évoquera ainsi en 1943 : « sur l’ancien cellier et cave à vin des vignes dont Dincă Brătianu était le propriétaire, son fils, Ion C Brătianu a fait bâtir une maison de vigneron à deux étages et avec une terrasse ouverte à l’époque. Le pavillon du jardin est resté rouge jusqu’à la mort du senior. Cette maison de Florica, très vieille, dans laquelle moi même j’ai passé une partie de mon enfance, avait un charme patriarcal que rien n’a pu effacer de mon âme. »

    Au début, la maison était une modeste demeure, érigée au milieu des vignes. À travers le temps, Ion C Brătianu a transformé la maison à trois pièces et une cave à vin en un manoir à étage et terrasse ouverte. En août 1865, la maison de Florica avait dix pièces, mais Brătianu savait parfaitement que cette demeure n’assurait point tout le confort nécessaire à sa nombreuse famille établie à Bucarest. Une gare était inaugurée à Florica en 1887 pour rendre encore plus facile l’accès depuis Bucarest. C’est Narcis-Dorin Ion qui décrit la maison transformée par les époux Pia et Ion C Brătianu.« Dans une lettre de 1871 à son épouse Pia, Brătianu décrivait la demeure par les mots suivants : « Je me suis assis dans le petit salon, les salles me semblent grandes. Mais quand je contemple le grand salon, j’ai l’impression de me trouver dans les grands palais allemands, qui, étant vides, me semblaient les plus spacieux que j’ai jamais vus. » »

    Durant ses brèves vacances à Florica, Brătianu aimait rester seul avec ses pensées et sa passion pour les vignes et les animaux. En 1869, Brătianu écrivait à son épouse que cet endroit avait « la douceur d’un foyer, puisque ce n’est qu’ici que je me sens comme chez nous. A Bucarest, avec toutes les facilités, j’ai l’impression d’habiter dans un bon hôtel, sans plus. » Tout au long de sa vie, la maison a eu un style sobre, imposé par ses goûts simples. Ce n’est que très difficilement, vers la fin de sa vie, que Brătianu a été convaincu par son fils Ionel, ingénieur passionné du bâtiment, d’opérer quelques transformations. Narcis-Dorin Ion : « Les grandes modifications apparaitront durant les années 1905-1912 et 1924-1925, d’après les plans de l’architecte Petre Antonescu. Nous remarquons aujourd’hui encore les bibliothèques du manoir, qui impressionnent tout visiteur par leurs riches décorations. Les débuts de la bibliothèque de Florica sont étroitement liés à Ion C Brătianu, qui a acheté les premiers livres à Paris. Et ce fut également le senior qui a compilé le premier catalogue de cette vaste bibliothèque qui contenait aussi des volumes ayant appartenu à ses amis politiques C. A. Rosetti, Cezar Bolliac, Alexandru Papiu-Ilarian et à son frère Dumitru Brătianu. »

    Ion C. Brătianu a également aménagé un parc qu’il avait appelé « Les jardins de Sémiramis », puisque planter des arbres était une autre de ses grandes passions. Hormis la maison, le vignoble et le parc, il a aussi fondé une ferme agricole et fait construire une église. Ce fut dans ce lieu de culte qu’il allait être enterré en 1891, aux côtés de son premier enfant, Florica, une fille décédée à l’âge de 3 ans seulement. Quatre des huit enfants des époux Bratianu – Sabina, Maria, Vintilă et Tatiana – se sont mariés sur ce domaine. Le lieu a été visité par de nombreuses personnalités de l’époque, y compris par le roi Carol Ier, accompagné par son épouse, la reine Elisabeth, et par le prince héritier, le futur roi Ferdinand Ier. Narcis-Dorin Ion raconte aussi comment les enfants de la famille Brătianu ont préservé l’héritage de leur père : « La modestie de la vie privée de l’homme politique le plus important de la seconde moitié du 19e siècle est illustrée par sa chambre et par la chambre de son épouse, préservées intactes aussi après l’ample restauration et extension du manoir initiées par Ionel Brătianu. Vu que le fils aîné de la famille était passionné d’histoire, ces deux pièces avaient déjà une valeur à part, étant présentées aux visiteurs comme des salles de musée, et les contemporains appréciaient ces visites. « La chambre de papa était intacte, comme un monument historique. Dans l’armoire se trouvaient ses derniers vêtements, son uniforme militaire et la robe de mariée de maman. La salle de bain, tellement primitive, était inchangée. Le culte d’Ionel pour papa était immuable. », se rappelait aussi la fille de Ion C Brătianu, Sabina Cantacuzène »

    Le domaine de Florica a aujourd’hui une importance particulière, étant plus qu’une destination touristique, une incursion dans l’histoire de la Roumanie.

  • Ion C. Brătianu 200

    Ion C. Brătianu 200

    Toute nation a pour ainsi dire ses pères fondateurs, ses grands hommes, qui ont marqué de leur empreinte indélébile les débuts et les moments charnières de son histoire. Ces hommes qui ont pris les meilleures décisions pour leur nation à des moments particuliers, grâce à leur courage, à leur sang-froid, à leur patriotisme. Un tel père fondateur a été pour la Roumanie moderne, au 19e siècle, Ion Constantin Brătianu, présent et pesant de tout son poids lors de grands moments qui ont marqué les débuts de l’Etat roumain moderne.

    Né le 2 juin 1821, à Ștefănești, à 100 Km au nord-ouest de Bucarest, dans une famille de propriétaires terriens valaques, il va d’abord s’enrôler, à 18 ans, dans cette armée valaque, alors seulement en train de se constituer, avant d’aller à Paris pour achever ses études de polytechnicien. Initié à la franc-maçonnerie dans la Ville Lumière, élevé au 3e grade de la hiérarchie maçonnique, il embrasse pour la vie les valeurs de liberté et d’égalité qu’avait inspirérs la Révolution française. De retour au pays, il prendra part à la révolution de 1848 où, en sa qualité de préfet de police, il viendra à deux reprises au secours du gouvernement révolutionnaire provisoire, formé cette année-là. La restauration de l’autorité de la Russie et de la Turquie va pourtant sonner le glas du mouvement révolutionnaire et forcer IC Brătianu à prendre les routes de l’exil. Il se réfugie à Paris, où il tente d’influencer l’opinion des Français en faveur de l’union et de l’autonomie des principautés danubiennes. De retour à Bucarest en 1857, il bataillera ferme pour la mise en œuvre de l’union de la Valachie et de la Moldavie. Durant le règne d’Alexandru Ioan Cuza (1859-1866) déjà, Brătianu est l’un des chefs libéraux importants, avec lequel il s’avère plus sage de composer que de l’affronter.

    En 1866, il aide à la déposition du Prince Cuza et à l’élection du prince Carol de Hohenzollern-Sigmaringen, sous le règne duquel il occupe plusieurs portefeuilles ministériels, dirigeant en outre, pendant 12 ans entre 1876 et 1888, le cabinet le plus durable de l’histoire de la Roumanie moderne. Marié à Pia Brătianu, il aura 8 enfants, dont 6 seulement atteindront l’âge adulte. L’Académie roumaine a récemment marqué le bicentenaire de la naissance d’Ion Bratianu. C’est à cette occasion que le président actuel de l’Académie, l’historien Ioan-Aurel Pop, avait soutenu que l’histoire moderne de la Roumanie devrait commencer par l’histoire de la famille Brătianu. « Si l’on devait rédiger une encyclopédie des grands hommes et des grandes familles qui ont fait l’union, qui ont bâti la Roumanie moderne, l’ouvrage devrait débuter avec le nom de cette famille, les Brătianu. Et n’oublions pas qu’au crépuscule de sa vie, Ion Constantin Brătianu, membre de notre Académie, avait dit, je cite : « je ne trouverais pas la paix dans l’au-delà si vous, mes fils, n’allez pas réussir à achever l’union de tous les Roumains dans un même Etat », fin de citation. C’est qu’il avait toujours promu les grands desseins nationaux, qui s’élèvent bien au-dessus des luttes politiques partisanes. Et d’ailleurs, l’un de ses fils, Ionel Bratianu, fera siens les desiderata de son père à la fin de la Grande Guerre, lorsque, devenu à son tour premier-ministre, il scellera l’union de la Transylvanie, de la Bessarabie et de la Bucovine au royaume de Roumanie. »

    Figure centrale de la vie politique roumaine de la seconde moitié du 19e siècle, Ion Constantin Brătianu a été de toutes les batailles, partout où le sort de son pays risquait de se décider, a rappelé le président de l’Académie roumaine, Ioan-Aurel Pop : « Ion C. Brătianu a été un partisan farouche du progrès, et il a constitué le noyau dur de ce qu’allait devenir le futur Etat roumain lorsqu’il alla à Düsseldorf, pour accompagner le futur prince Carol dans son voyage au bout duquel se trouvait le trône des Principautés roumaines unies. Ce fut encore Brătianu qui mit les bases du parti national libéral et encore lui qui conduisit, pendant 12 ans, le gouvernement le plus stable que la Roumanie moderne eut connu depuis sa création. C’est encore lui qui milita pour la création de la devise nationale, pour la déclaration d’indépendance, pour transformer les Principautés unies en monarchie constitutionnelle et pour bien d’autres desseins nationaux. Les libéraux de la trempe d’Ion Brătianu nous ont appris qu’il n’existe de véritable vie politique en dehors les idéaux nationaux et du bien public. »

    Ludovic Orban, l’actuel président du Parti national libéral, a lui aussi rendu hommage au fondateur de son parti. Un parti qui, à l’instar de son créateur, n’a jamais manqué à l’appel de l’histoire. « La création du Parti national libéral a été l’une de ses grandes réalisations. Il avait réussi à réunir l’ensemble des factions libérales de l’époque sous une même bannière. Rappelons-nous la célèbre réunion de chez Mazar Pacha, aka Sir Stephen Lakeman, qui entérina l’union de tous les leaders et les hommes politiques progressistes de l’époque, de tous ceux qui souhaitaient une Roumanie moderne et émancipée. Ion C Bratianu a été la cheville ouvrière de tous les grands moments qui ont mené à la création de l’Etat roumain moderne. La génération de Brătianu, Rossetti, de toute cette pléiade d’hommes politiques libéraux, qui sont parvenus à mettre de côté leurs divergences pour promouvoir et achever une véritable révolution de société, qui a aboutie à asseoir la Roumanie à la table des nations européennes. »

    Après une vie tumultueuse passée au service de la politique et de grands idéaux nationaux, Ion C. Brătianu s’est éteint le 15 mai 1891, juste avant son 70e anniversaire. Il sera inhumé sur son domaine de Florica, moment que l’historien Narcis-Dorin Ion avait pu nous faire revivre, grâce aux témoignages des contemporains :« La mort de Brătianu a secoué pas mal de monde, en Roumanie et à l’étranger. Plus de 12 000 personnes se sont empressées d’assister à ses funérailles, des gens qui avaient tenu rendre un dernier hommage à l’un des principaux fondateurs de la Roumanie moderne, à cet homme qui avait profondément marqué la mémoire de ses contemporains. Il sera inhumé sur une colline de son domaine familial de Florica, près de la tombe de sa fille aînée. Trois décennies plus tard, au mois de mai 1921, ses ossements seront réinhumés dans une chapelle nouvellement bâtie par la famille. Sabina Cantacuzino, sa fille, laissera pour la postérité son témoignage sur la cérémonie d’alors : une messe religieuse simple et brève, son cercueil, porté sur les épaules par les plus vieux paysans du village de Rătești, suivi par le petit cercueil de ma soeur, porté par deux vétérans. » Ion C. Brătianu demeure sans doute un point de repère de l’histoire roumaine. L’épitaphe inscrit sur le monument récemment érigé à sa mémoire, Place de l’Université à Bucarest, témoigne en ce sens, inscrivant dans la pierre cet adage: « à force de volonté, de par notre âme et par nos bras ». Soit la quintessence de l’idéologie libérale de son époque s’il en est. (Trad. Ionuţ Jugureanu)

  • 29.05.2021 (mise à jour)

    29.05.2021 (mise à jour)

    Coronavirus – De nouveaux événements pour encourager la population à se faire vacciner contre la Covid-19 ont lieu en Roumanie en cette fin de semaine. A Bucarest, par exemple, c’est la deuxième étape d’un marathon de vaccination – les personnes ayant reçu la première dose il y a trois semaines sont attendues pour recevoir leur rappel avant lundi matin. Des personnes n’ayant pas reçu la première injection peuvent également se faire immuniser. A Braşov, dans le centre du pays, une caravane de la vaccination se rendra durant cinq jours dans les marchés ou dans différents endroits bondés de la ville. Un vacci-drive a été ouvert à Petroşani, dans la région minière de la Vallée du Jiu. Côté chiffres, dans les dernières 24 heures, près de 70.000 personnes ont été vaccinées dans le pays et 265 ont été testées positives au Sars-Cov-2. 73 personnes sont décédées des suites de l’infection et près de 500 malades sont hospitalisés en réanimation.

    Vaccination – L’Agence européenne des médicaments a approuvé vendredi l’utilisation du vaccin anti-Covid Pfizer/BioNTech pour les 12-15 ans. La Roumanie devrait proposer les premiers rendez-vous pour ce groupe d’âge à partir de la semaine prochaine, a annoncé le coordinateur de la campagne nationale de vaccination Valeriu Gheorghiţă. Pfizer/BioNTech devient ainsi le premier vaccin à être autorisé pour les adolescents au sein des 27 pays de l’Union européenne. Le vaccin est « bien toléré » par les jeunes et il n’y a « pas d’inquiétudes majeures » concernant d’éventuels effets secondaires, a assuré Marco Cavaleri, responsable de la stratégie vaccinale de l’Agence européenne des médicaments. L’Institution recommande à chaque Etat membre de décider de son côté les modalités et le calendrier de la vaccination des adolescents.

    Enchères – L’avion Rombac 1-11 de l’ancien dictateur communiste Nicolae Ceauşescu, symbole de l’indépendance de la Roumanie communiste face à l’Union soviétique, a été vendu 120.000 euros jeudi dernier à Bucarest. Environ 150 passionnés d’aviation se sont disputés dans la soirée, au téléphone ou via internet, ce vestige proposé à 25.000 euros, relate l’AFP. Selon Alina Panico, la porte-parole de la maison de ventes Artmark de Bucarest, c’est un collectionneur étranger intéressé par l’histoire roumaine qui a remporté la mise. Propriété de la compagnie d’Etat Romavia, ayant fait faillite en 2014, le fameux aéronef a été sauvé par une poignée d’enthousiastes qui ont obtenu en mars son inscription au « patrimoine national ». « Il ne peut être ni démembré, ni modifié et ne peut surtout pas quitter le territoire roumain », explique Adrian Ciutan, un ancien technicien Rombac à l’origine de cette campagne. Mais on peut le transformer en musée et il peut toujours voler, à condition que le nouveau propriétaire consente à un investissement important pour remplacer la motorisation, dit le technicien. Au cours de la même vente, une voiture de luxe Paykan Hillman Hunter offerte en 1974 à Ceauşescu par le Shah d’Iran a été achetée 95.000 euros par un amateur roumain.

    Roumanie – Le Patriarcat roumain adresse un message d’unité à l’occasion de la Journée des Roumains du monde, qui sera marqué ce dimanche 30 mai. Nous encourageons tous les Roumains établis hors de Roumanie à toujours garder le contact avec leurs proches restés au pays, afin de préserver l’unité de la famille et la communion des Roumains – voilà le message transmis par le Patriarche Daniel. Une loi de 2015, adoptée sur demande de plusieurs Roumains vivant à l’étranger, a fixé la Journée des Roumains du monde au dernier dimanche du mois de mai. Cette dernière décennie, l’Eglise orthodoxe roumaine a fondé de nombreuses paroisses pour les croyants roumains qui vivent dans les pays voisins – République de Moldova, Ukraine, Serbie, Bulgarie et Hongrie. Des églises orthodoxes roumaines ont également vu le jour en Europe de l’Ouest, aux Etats-Unis, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Israël, à Chypre, en Turquie, en Afrique du Sud et au Japon.

    Tennis – La sportive Sorana Cîrstea (61 WTA) s’est inclinée samedi devant la Tchèque Barbora Krejčíková (38 WTA), score 6-3, 6-3, dans la finale des Internationaux de tennis de Strasbourg. Les deux sportives avaient disputé deux autres matchs jusqu’à présent, un en 2017 remporté par la Tchèque et un l’année dernière, remporté par Cîrstea.

    Météo – Le temps reste couvert en Roumanie, avec des pluies orageuses attendues dans les régions de colline et de montagne. Le vent sera faible à modéré, avec quelques intensifications en altitude et dans le sud-ouest du pays. Les températures maximales iront, dans les prochaines 24 heures, de 15 à 23°C.