Tag: pollution

  • La qualité de l’air à Bucarest

    La qualité de l’air à Bucarest

    La pollution de l’air tant à Bucarest que dans d’autres grandes villes roumaines est un sujet qui suscite d’importants débats à présent en Roumanie. Les réseaux indépendants de capteurs qui mesurent la qualité de l’air dans la capitale roumaine montrent que le niveau de pollution est de beaucoup supérieur aux chiffres officiels. Même si Bucarest dispose d’un plan de mesures visant à améliorer la qualité de l’air, il n’est pas mis en œuvre correctement, avertit le ministre de l’Environnement Costel Alexe. Il a fait savoir son intention d’augmenter les fonds destinés à encourager le transport public électrique et non polluant dans les grandes villes.

    La mairie de la Capitale a annoncé pour sa part l’institution d’un programme de lutte contre la pollution produite par les voitures par l’introduction d’une taxe d’accès pour les voitures polluantes. Même si la taxe est entrée en vigueur ce 1er janvier, les autorités ont reporté au mois de mars l’application des amendes aux automobilistes qui ne s’achètent pas la future vignette, appelée « oxygène ». Plus d’un millions d’automobiles immatriculées à Bucarest et dans le département limitrophe d’Ilfov seront soumises à la taxation.

    L’ex-ministre de l’Environnement Costel Alexe s’exprimait auprès d’une station qui mesure la qualité de l’air dans le centre-ville de Bucarest : « Toutes les administrations publiques de Roumanie devraient mettre en œuvre des plans de mesures visant l’amélioration de la qualité de l’air. Bucarest fait l’objet d’une procédure de contentieux dans sa relation avec la Commission européenne et nous n’avons plus rien à faire qu’à attendre la sentence. A présent, aucune des mesures prévues par le Plan de lutte contre la pollution n’a été mise en œuvre. Si ces mesures étaient appliquées, nos objectifs auraient été beaucoup plus faciles à réaliser et les niveaux de pollution ne seraient pas dépassés d’une telle manière. En tant que ministre, je tiens à transmettre à toutes les autorités publiques de Roumanie que l’amitié qui caractérisait nos relations ne peut plus continuer, parce que je ne peux pas me moquer de la santé des Roumains. J’annonce les maires de Bucarest, Iasi et Brasov, mais aussi les édiles des autres villes roumaines que les autorités subordonnées au ministère de l’environnement, a savoir l’Agence nationale pour la protection de l’environnement et la garde d’environnement déploieront du personnel sur le terrain chaque semaine afin de sanctionner toute infraction identifiée et adopter toutes les mesures nécessaires… ».

    Quelques 12 mille personnes meurent chaque année à cause de la pollution à Bucarest. Un rapport de la Cour de Comptes précisait l’année dernière que l’espérance de vie humaine moyenne à Bucarest est de 22 mois inférieure au reste du pays justement à cause de la pollution. La législation de l’UE demande aux Etats membres de suivre, notamment dans les zones urbaines, le niveau d’une de toute une variété de polluants et d’agir au cas où certaines limites sont dépassées. La Commission européenne a averti la Roumanie à maintes reprises qu’elle ne remplissait pas les objectifs de l’UE visant la qualité et c’est pourquoi le pays risque de se voir infliger des amendes allant jusqu’à 400 mille euros pas jour.

  • Les business verts de Roumanie

    Les business verts de Roumanie

    Selon une étude récente, 86% des Roumains trouvent que le réchauffement climatique est un vrai problème. Le pourcentage est réconfortant si on le compare à une enquête réalisée en 2009, quand le changement climatique constituait un sujet de préoccupation pour seulement 16% des répondants roumains. Revenant à l’étude de 2019, 75% des personnes interrogées se déclarent intéressées par les campagnes de nettoyage ou de collecte de déchets et 86% d’entre elles se sentent concernées par le taux de boisement. En revanche, la volonté de contribuer activement à ce type d’activités s’avère plus réduite : 38% des Roumains participeraient à des collectes de déchets et 33% prendraient part à des campagnes de reboisement. Et pourtant, il existe de plus en plus d’initiatives individuelles ou issues de petits groupes qui visent à réduire la pollution ou à développer une activité économique respectueuse de l’environnement.

    Dinu Drog, avocat à Bucarest, est un exemple. Il a initié un groupe d’engagement civique pour résoudre quelques-uns des problèmes de son quartier et, récemment, est devenu entrepreneur dans l’énergie renouvelable. Vers la fin de l’année dernière, il a lancé une coopérative d’énergie sur l’initiative d’un de ses voisins, en cooptant un partenaire des Pays-Bas. Si la coopérative avait 15 membres au départ, elle en compte 140 en ce moment, deux mois seulement après son lancement.

    Dinu Drog : « Une coopérative d’énergie est, en fait, une communauté énergétique, un modèle de business qui fournit de l’énergie renouvelable aux membres coopérants. Dans le même temps, la coopérative est aussi productrice d’énergie. C’est la définition donnée au niveau de l’Union européenne. Il y a tout un mouvement de démocratisation du marché de l’énergie en Europe. Les citoyens deviennent acteurs, ils ont la possibilité d’entrer sur le marché en produisant eux-mêmes de l’énergie, en mettant, par exemple, des panneaux photovoltaïques sur les toits. Une telle coopérative est finalement un cadre qui permet aux gens désireux de produire de l’énergie verte de s’associer. Nous sommes à un stade avancé des négociations pour acheter un champ de panneaux solaires avec l’apport des coopérants. Pour le moment, la coopérative fonctionne comme un fonds d’investissements. En échange de leur implication financière, les membres reçoivent du rendement, c’est-à-dire un intérêt. »

    Les membres de la coopérative sont aussi ses actionnaires, ils seront à la fois fournisseurs et bénéficiaires d’énergie verte dès lors qu’ils obtiendront les autorisations nécessaires. La coopérative d’énergie lancée par Dinu Drog est, pour le moment, la seule de ce type de Roumanie et d’Europe de l’Est. C’est un exemple d’engagement citoyen de personnes qui font attention à l’environnement et à l’air qu’elles respirent.

    Dinu Drog : « Nous pouvons tous trouver des solutions individuelles : faire du tri sélectif, recycler, faire attention à notre consommation d’énergie. Mais nous avons aussi besoin d’instruments collectifs, de communautés qui donnent du poids à ces démarches. C’est là qu’intervient une coopérative d’énergie : elle met ensemble des personnes intéressées par le développement durable et l’écologie. »

    Un autre exemple d’entrepreneuriat respectueux de l’environnement est la maison d’édition Seneca, qui se dit la première maison d’édition verte de Roumanie. L’affaire comprend aussi une librairie et un café, où les livres d’écologie sont mis en avant et où l’on paie le temps que l’on y passe et pas sa consommation. Ici, des produits naturels sont mis à la disposition des clients et chacun se charge de préparer son propre thé, café ou goûter.

    La directrice Ştefania Oprina nous parle de ce que c’est qu’une maison d’édition verte : « Cela veut dire penser à l’environnement quand on produit quelque chose – dans notre cas, des livres. Cela veut dire choisir du papier recyclé pour l’impression et savoir que le papier a un certain format, ce qui implique qu’il y a toujours des restes qui d’habitude sont jetés, mais qui peuvent être utilisés pour imprimer autre chose, du matériel promotionnels, par exemple. Il faut aussi prendre en compte le type d’encre utilisée et le lieu où l’on imprime. Mais toute cette attention, tout ce soin sont récompensés par le résultat, des livres très beaux que le public accueille avec joie, en sachant que moins d’arbres ont été coupés pour les fabriquer. »

    L’intérêt récent des Roumains pour un mode de vie durable est aussi démontré par les ventes d’un titre publié récemment par les Editions Seneca. « Famille Zéro Déchet » des auteurs français Jérémie Pichon et Bénédicte Moret a été le livre d’écologie le mieux vendu au Salon du livre Gaudeamus, qui a eu lieu fin 2019 à Bucarest.

    Ștefania Oprina : « Les gens cherchent déjà des solutions pratiques qu’ils mettent en application. Ils ont sur eux des sacs en tissu pour éviter d’utiliser les sacs en plastique. Ils refusent les couverts jetables et les pailles en plastique, qu’ils remplacent par des pailles en métal. Ils cherchent des recettes, comme celles du livre : des recettes de pâte dentifrice ou de lessive peu polluantes. Cela permet d’économiser de l’argent et du temps, car on forme d’autres habitudes, les tâches quotidiennes n’impliquent plus de passer du temps dans les supermarchés, par exemple. En plus, les recettes nous apprennent à produire des quantités suffisantes pour ne pas transformer nos maisons en laboratoires. »

    Les comportements des Roumains évoluent. Que l’on parle d’investir dans les énergies renouvelables, de renoncer au plastique ou de s’impliquer dans les initiatives citoyennes, la préoccupation pour l’environnement est de plus en plus visible à l’échelle de la société roumaine. (Trad. Elena Diaconu)

  • January 20, 2020 UPDATE

    January 20, 2020 UPDATE

    PARLIAMENT The Parliament of Romania will convene on January 29, for a joint session of the Chamber of Deputies and the Senate. The Government will ask the 2 chambers for a confidence vote over a bill reintroducing the 2-round election system for mayors, arguing that this will improve democratic standards at local community level. The election of mayors in 2 rounds, says the Government, will give local elected officials more legitimacy. President Klaus Iohannis had previously asked Parliament to convene in a special session for the amendment of election laws. The Social Democratic Party in opposition announced that, jointly with the Democratic Union of Ethnic Hungarians in Romania, will table a no-confidence motion against the Liberal Government.




    FOREIGN AFFAIRS The Romanian foreign minister Bogdan Aurescu took part on Monday in a EU Foreign Affairs Council meeting in Brussels. The agenda included talks on Sahel region and on climate diplomacy, and a working lunch focusing on developments in the Middle East. As regards Sahel, Aurescu mentioned the dramatic deterioration of the security and humanitarian situation, and argued for a more substantial engagement of the EU in the region. He also emphasised the importance of consistent and quicker implementation of the Mali peace agreement. On the other hand, the Romanian diplomat said the EU must promote measures to address climate change among G20 and big polluters, as well as through a regional approach. With respect to the Iranian nuclear deal, Bogdan Aurescu welcomed the decision of the EU three to trigger the dispute resolution mechanism.




    POLLUTION The Environment Minister Costel Alexe Monday had a meeting with representatives of Brasov, Iasi and Bucharest, the 3 Romanian cities that are currently under an infringement procedure because of serious air quality problems. The Environment Minister said the local authorities understood that the agreed measures must be implemented at a much higher pace. The Bucharest Mayor Gabriela Firea said a lot more drastic measures will be taken with respect to the sanitation companies which must wash the streets more often. She explained that the dust in Bucharest is primarily caused by private construction sites, as well as by sites developed by the local authorities. In turn, the Iasi Mayor Mihai Chirica says local administrations cannot take all the necessary measures by themselves, and need governmental support.




    RUSSIA Russias president Vladimir Putin Monday presented Parliament with his suggestions to amend the Constitution, less than a week after a surprising announcement regarding a reform of the countrys political system. The bill includes measures such as strengthening the role of Parliament in appointing the prime minister and limiting the number of presidential terms in office to 2, instead of 2 consecutive terms. Another provision is the establishment of a State Council to “determine the main directions of home and foreign policy. Mondays amendments seem to rule out a prospective return to Kremlin for Putin after 2024, when his current term in office ends, but observers expect him to try to secure his control over the country after that date. Putin wants to remain Russias ruler for life, his main opponent Aleksei Navalny has said.


    (translated by: Ana-Maria Popescu)

  • La pollution à Bucarest, un problème

    La pollution à Bucarest, un problème

    Ces deux dernières années, la qualité de l’air à Bucarest a souvent dépassé les limites admises. Selon les normes de l’UE, au cours d’une année, il ne faudrait pas avoir plus de 35 jours de pollution accrue. Toutefois, en 2018, à Bucarest l’on a recensé pas moins de 70 jours où le niveau de pollution a dépassé de 30% les valeurs maximales permises. Dans ce contexte, ce lundi, le ministre libéral de l’Environnement, CostelAlexe, a visité la station de monitoring de la qualité de l’air se trouvant au centre-ville de la capitale.

    L’occasion pour le responsable de lancer des critiques dures à l’adresse de lla maire générale de Bucarest, la sociale-démocrate Gabriela Firea, notamment pour n’avoir mis en œuvre aucune des mesures promises pour remédier à la situation. La réaction de la municipalité n’a pas tardé. Dans un communiqué, Gabriela Firea affirme qu’il est impossible de récupérer en 36 mois ce qui n’a pas été fait pendant des décennies. Qui plus est, selon elle, les réseaux indépendants qui mesurent la qualité de l’air et qui sont gérés par le ministère de l’Environnement, ne sont ni homologués, ni autorisés. Les niveaux invoqués sont des valeurs instantanées enregistrées par les stations fixes de surveillance par des méthodes autres que celle gravimétriques, et donc ils ne sont pas valides, explique encore la maire générale de la capitale.

    Parmi les mesures déjà prises par la municipalité afin de réduire la pollution, Mme Firea met en avant la modernisation des services de transport en commun de la capitale, par le rachat de 830 nouveaux moyens de transport, un projet de 474 millions d’euros provenant du budget local et de fonds européens non remboursables. 400 nouveaux bus circulent déjà en ville et 130 autres bus hybrides s’y ajouteront ce printemps, tout comme 100 trolleybus, 100 bus électriques et 100 tramways. L’édile de la capitale rappelle aussi que les voies des 5 lignes de tram les plus utilisées ont été délimitées et que, dans la période 2017-2019, 30.000 éco-chèques mobilité ont été alloués aux Bucarestois qui souhaitaient s’acheter un vélo. De même, un projet pour la création de 4 trajets de pistes cyclables s’étalant sur 48 km a été démarré en 2018.

    Et ce n’est pas tout. La municipalité de Bucarest a également lancé un programme de bonus écologique censés éliminer du trafic de la capitale les automobiles très polluants et un projet-pilote de bus scolaire est en cours de préparation. Enfin, début janvier, la vignette Oxigen(Oxygène) est entrée en vigueur à Bucarest, une autre tentative de la ville se s’aligner sur les tendances d’autres capitales européennes par la mise en place de taxes sur la pollution. Une pratique qui a eu des résultats spectaculaires dans d’autres pays, aidant à limiter le trafic routier dans les zones centrales et à y améliorer la qualité de l’air. A Bucarest, l’argent collecté par cette vignette sera utilisé uniquement pour la mise en place de mesures pour la protection de l’environnement. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Pollution, a big problem in Bucharest

    Pollution, a big problem in Bucharest

    Two years ago, the air quality in Bucharest fell below the accepted standards. Whereas according to measures implemented across the EU, there must not be more than 35 days a year with pollution values above normal limits, in Bucharest there were 70 days when levels were over 30% above the limit.



    After the information concerning the air quality in Bucharest was circulated heavily in the media, on Monday the Minister for Environment, Waters and Forestry Costel Alexe visited the air quality monitoring unit in central Bucharest, and took the opportunity to lash at the Bucharest Mayor General, Gabriela Firea, for failing to implement any of the measures proposed in this respect.



    The City Hall was no late in retorting. In a news release, Gabriela Firea says what has not been done in decades cannot be made up for in 36 months. According to her, the independent air quality measurement networks, administered by the Environment Ministry, are not authorised or certified. The quality indices the Ministry mentioned are temporary values recorded in the monitoring units by other methods than gravimetric analysis, and as such they are not validated.



    The Mayors list of measures already taken includes the upgrade of the public transport system in Bucharest over the past 3 years. The Municipality earmarked 474 million euros from the local budget and non-reimbursable EU funds for the purchase of 830 new buses and other transport means. As many as 400 new buses are already in circulation in Bucharest, while another 130 Mercedes Benz hybrid buses will reach the city this spring, and plans are afoot for the procurement of another 100 trolleybuses, 100 electric buses and 100 trams.



    Mayor Gabriela Firea also mentioned that the routes of 5 heavily used tram lines have been separated from the rest of the traffic, that nearly 30,000 vouchers for bicycle purchases were distributed between 2017 and 2019, and that in 2018 a project was launched targeting the construction of 4 bicycle lanes totalling over 48 km. An eco-voucher system has been initiated, in order to eliminate highly polluting vehicles, and a pilot project has been put in place with respect to school buses.



    Last but not least, as of this month Bucharest has introduced the OXIGEN vignette sticker programme, aimed at introducing road taxes resulting in reducing traffic in the city centre and consequently in improving air quality. The money collected under this programme will be used exclusively for environment protection measures.


    (translated by: Ana-Maria Popescu)

  • La planète en état d’urgence climatique ?

    La planète en état d’urgence climatique ?

    L’Asie s’avère être la région la plus exposée au danger climatique, les populations en danger étant concentrées notamment en Chine, au Bangladesh, en Inde, au Vietnam, en Indonésie et en Thaïlande. L’étude rappelle que la population mondiale, qui compte 7,7 milliards de personnes à présent, risque d’augmenter de plus de 2 milliards d’habitants avant 2050, et d’un milliard supplémentaire encore avant la fin du siècle. Les concentrations de population les plus importantes se trouvent sans doute dans les mégalopoles, dont certaines bordent les mers et les océans de la planète. A présent, près de cent millions de personnes habitent des régions situées en dessous du niveau de la mer, certaines protégées par des digues, mais d’autres restées sans défense. Dans le contexte d’une hausse du niveau de la mer, provoquée par l’accroissement du volume de l’eau sous l’effet de la fonte des glaciers et du réchauffement climatique, on peut parler des populations qui sont déjà en état d’urgence climatique.

    Invitée sur les ondes de Radio Roumanie, Roxana Bojariu, climatologue, nous parle des conséquences de l’effet de serre :« L’effet de serre est un phénomène naturel, et il a été indispensable à l’apparition de la vie sur terre. Parce que l’atmosphère, formée à l’époque par des gaz tels que le dioxyde de carbone, le méthane et l’oxyde d’azote, a provoqué une augmentation de 33°C de la température à la surface du globe. Grâce à cela, on a pu voir apparaître l’eau à l’état liquide, et c’est bien ainsi que la vie a pu exister. Sinon, nous serions encore un globe de glace. Mais à l’heure actuelle, le fait d’accélérer le phénomène de l’effet de serre, en pompant de tels gaz, provoque un changement climatique majeur et nocif. Parce qu’en fait, la température à la surface croît constamment, pour retrouver un nouvel état d’équilibre, ce qui engendre un phénomène de type boule de neige, un phénomène qui se nourrit de lui-même, et dont les effets s’accélèrent et deviennent catastrophiques. Et l’on se retrouve face à une reconfiguration complète du système climatique, avec des phénomènes extrêmes. La fonte de la calotte glaciaire, celle des glaciers, la hausse du niveau de l’océan planétaire, l’augmentation de l’acidité de l’eau, en voilà les effets ».

    La couche formée par les gaz à effet de serre se laisse facilement pénétrer par les radiations solaires, qui se voient refléter par la suite, explique le professeur des universités Mircea Duţu, expert climatologue, sur les ondes de Radio Roumanie. Mais cette couche de gaz est opaque face à la radiation thermique et, dès lors, elle empêche la dispersion de la chaleur dans l’atmosphère, la reflétant vers la surface de la Terre. Et c’est là, entre cette surface et la couche de gaz, que la chaleur s’accumule et augmente constamment. Mircea Duţu :«C’est l’activité humaine qui est le premier coupable de cet état de choses. L’homme est la première espèce à être devenue une force géologique. Suite à l’activité humaine, l’homme influe puissamment sur l’atmosphère, la lithosphère, la biosphère. C’est pourquoi notre ère a été nommée l’Anthropocène, ou l’âge de l’Homme. Pour comprendre l’énormité de la chose, il faudrait vous représenter les 4,5 milliards d’années que compte l’histoire de la Terre. Or, notre époque est la première qui fait qu’une espèce, une espèce parmi les autres, mais une espèce devenue dominante, est en mesure de changer les destinées de toutes les autres, et de la Terre tout entière. Jusqu’alors nous avions connu 5 périodes d’extinction majeure de la vie sur notre planète, et nous voilà devant la 6e. Mais ce serait pour la 1re fois qu’elle n’est pas provoquée par des raisons naturelles, mais le fait de l’impact direct de l’activité humaine ».

    Les estimations tablent sur une augmentation de 50 centimètres du niveau de l’océan planétaire avant 2100, pour autant que l’Accord de Paris sur le climat soit respecté et mis en œuvre, et que le réchauffement climatique ne dépasse pas la barre des 2° C. Et aux spécialistes de tirer la sonnette d’alarme et d’appeler à des mesures rapides au niveau global en vue d’obtenir la réduction des émissions des gaz à effet de serre. La bonne nouvelle, si l’on veut, c’est qu’il existe une possibilité réelle de réduire le rythme du réchauffement climatique et des dérégulations engendrées par ce dernier. Mais pour cela, il faudrait envisager d’abord une collaboration réelle et globale, entre la société civile, le monde de l’entreprise et les décideurs politiques. Par ailleurs, une étude récente fait état des effets indirects mais potentiellement positifs engendrés par les rivières issues de la fonte des glaciers, dans la lutte menée contre le réchauffement climatique.

    En effet, les études réalisées au Canada sur de telles rivières montrent que leur eau est en mesure d’absorber jusqu’à 40 fois plus de dioxyde de carbone que la forêt amazonienne. C’est que cette eau, issue des glaciers, riche en sédiments de sable et de gravier, génère un processus chimique qui favoriserait l’absorption du dioxyde de carbone par les minéraux et les roches présentes à profusion dans ces rivières d’origine glaciaire. (Trad. Ionut Jugureanu)

  • Améliorer la qualité de l’air dans nos villes : perspectives France-Roumanie

    Améliorer la qualité de l’air dans nos villes : perspectives France-Roumanie

    Au début de cette année, les aiguilles de l’Horloge de la fin du monde, ou de l’Apocalypse, ou du Doomsday Clock, étaient à minuit moins deux minutes. L’image est la même depuis un certain temps déjà, mais l’humanité peine toujours à prendre la mesure de la réalité et à réagir pour sauver une planète Terre mise en danger par cette même humanité. Une lueur d’espoir existe pourtant, nous la devons notamment à la très jeune génération qui s’insurge et manifeste contre l’insouciance des générations adultes qui font très peu, voir rien, pour arrêter de polluer l’environnement et de détruire la nature. La prise de conscience est à remarquer dans les milieux scientifiques, qui tirent périodiquement la sonnette d’alarme et qui cherchent aussi des solutions. C’est une démarche de recherche de solutions à un problème particulier de pollution urbaine – celle de l’air des villes – qui est à la base d’un séminaire technique tenu à Bucarest le mardi 29 octobre, une rencontre des acteurs des territoires placée sous le label« Ville Durable ». Le séminaire intitulé « Améliorer la qualité de l’air dans nos villes : perspectives France-Roumanie » a réuni des représentants d’organisations non-gouvernementales et d’autorités locales, des universitaires ainsi que des experts en urbanisme travaillant sur les perspectives de développement urbain durable ou sur des thèmes complémentaires. Nous en parlerons tout de suite dans ce RRI Spécial, sur Radio Roumanie Internationale, la voix de la diversité.



  • 24 October 2019, UPDATE

    24 October 2019, UPDATE

    Government. The prime minister designate Ludovic Orban on Thursday made
    public his nominations for the cabinet positions. The government proposed by
    the Liberal leader has only 16 ministries and one deputy prime minister, with
    Raluca Turcan being proposed for the latter post. According to the governing programme
    presented by the National Liberal Party, the urgent measures include ensuring
    the best conditions for the organisation of the upcoming presidential elections
    in November, nominating a candidate for the position of European commissioner
    and amending the state budget for 2019 and drafting the budget for next year.
    Orban will submit his nominations and programme to Parliament, which will
    establish a timetable for interviews with the candidates and a vote in a joint
    sitting of the two chambers. The maths, however, indicate that the Liberals
    don’t have a majority in Parliament yet after talks with the Pro Romania party led
    by the former prime minister Victor Ponta have collapsed. The support of the
    People’s Movement Party is also in doubt, this party being unhappy with the
    idea of a minority Liberal government. The Save Romania Union and the Alliance
    of Liberals and Democrats say they have reached a political agreement with the
    Liberals. We recall that the National Liberal Party initiated the no-confidence
    motion that brought down Viorica Dancila’s Social Democrat government on the 10th
    of October.

    European prosecutor. The decision to appoint Romania’s former anti-corruption chief Laura Codruta Kovesi as the head of the future European Public Prosecutor’s Office was signed on Wednesday by the speaker of the European Parliament David Sassoli and the Finnish minister for European affairs Tytti Tuppurainen on behalf of the Council of the European Union. This comes after the European Parliament’s Conference of Presidents on the 16th of October completed the final step in the process to appoint Kovesi as the first European public prosecutor. An idea launched and promoted by the former Romanian cabinet member and MEP Monica Macovei, the European Public Prosecutor’s Office is to start operating at the end of 2020 as an independent body in charge of investigating, prosecuting and indicting crimes against the European Union budget such as fraud, corruption and cross-border VAT fraud in excess of 10 million euros. 22 states are participating at the moment, with the remaining five states, namely Sweden, Hungary, Poland, Ireland and Denmark, being able to join at any point.




    Pollution tax. Plans to introduce a duty on Euro 5 emissions standard cars
    travelling in Bucharest were adopted on Thursday by the General Council of the
    Bucharest City Hall. The introduction of the duty on Euro 4 vehicles has been
    postponed by one year, to January 1st 2021. Access to the capital
    city for non-Euro, Euro 1 and Euro 2 vehicles will be prohibited beginning in
    2022 and for Euro 3 cars beginning in 2024. Bucharest’s mayor Gabriela Firea
    says the money raised from this tax will be channelled to environmental
    projects and the purchase of eco-friendly public transport. Exempt from paying
    the duty will be people with disabilities and their carers, scooters and
    motorcycles, emergency vehicles, tax authorities vehicles and the broadcasting
    vehicles of media institutions.




    Exercise. Constanta, Romania’s biggest maritime port located in the
    south-east of the country, saw the completion of a multinational exercise
    planned by the Supreme Headquarters Allied
    Powers Europe. The operations took place in Romania and the neighbouring Bulgaria
    and were conducted by the Allied Joint Force Command Naples. The exercise was intended
    to offer participants clear understanding of national defense
    capabilities and terrain in both Bulgaria and Romania.




    Tennis. The Romanian-Dutch doubles pair Horia Tecau and Jean-Julien Rojer
    on Thursday reached the semifinals of the ATP tournament in Basel, Switzerland,
    worth more than 2 million euros in prize money. They defeated the British pair Jamie
    Murray and Neal Skupski in two sets. This is Tecau and Rojer’s third semifinal
    in Basel after 2015 and 2016.



  • Une taxe pollution pour Bucarest

    Une taxe pollution pour Bucarest

    Au moins un million de propriétaires de voitures devraient payer à partir de l’année prochaine une taxe pour pouvoir rouler dans les rues de la capitale ou au centre ville, en cas de validation du projet Oxygène proposé par Mme la maire de Bucarest, Gabriela Firea. Au terme de cette proposition, les véhicules Euros 1 et 2 se verront interdire l’accès au cœur de Bucarest et ils seront contraints de payer une taxe pour pouvoir circuler dans le reste de la ville. Quant aux automobiles Euro 3 et 4, celles-ci pourront continuer à rouler au centre ville, à condition de régler la taxe pollution. Les véhicules diesel répondant aux normes Euros 5 et 6 ou ceux électriques seront exonérés de taxe et ne se verront pas limiter l’accès dans les rues bucarestoises.

    D’un montant entre 105 et 400 euros, en fonction du degré de pollution, la nouvelle vignette aura une durée allant d’un jour à un an. Le nouveau projet affecte particulièrement les propriétaires des véhicules sans normes. Ceux-ci se verront obligés de débourser 3 euros par jour, 63 euros par mois, 231 euros pour six mois ou 420 euros par an, pour continuer à rouler sur Bucarest. Les voitures Euro 3 seront redevables d’une taxe d’un euro et 20 centimes pour un seul jour dans les rues de la capitale et d’une taxe de 147 euros pour une année entière. Les nouvelles restrictions seraient levées en weekend et pendant la nuit, du 22h00 à 7 heures du matin. Les véhicules publics ne seront pas concernés par cette taxe.

    La vignette pollution pourrait être réglée en ligne, par sms, ou dans les stations service. En cas de non paiement, le chauffeur en question risque d’écoper d’une amende qui sera versée au budget de la Municipalité. L’argent qui en résulte sera investi par la suite dans des différents travaux, investissements et projets environnementaux ou de mobilité urbaine. A l’heure où l’on parle, Oxygène est soumis au débat public. Selon les données fournies par la Mairie de la capitale, à l’heure où l’on parle, 1,6 millions d’auto sont immatriculées à Bucarest et dans le département d’Ilfov. Sur ce total, une voiture sur cinq se verra complètement interdire l’accès au centre ville, tandis que plus de 650.000 seront redevables d’une vignette, si le projet est mis en place.

    D’ailleurs, d’après la Municipalité, Oxygène est un projet qui permettrait aussi la fluidification du trafic sur Bucarest. Et puisqu’on parle pollution, il convient de rappeler qu’en 2018, l’édile de Bucarest, Gabriela Firea, a été fortement critiquée pour avoir renouvelé le parc de bus de Bucarest de 400 véhicules turcs, diesel. Entre temps, les bus électriques roulent déjà dans les rues de Cluj, une ville au cœur de la Transylvanie dont le maire souhaiterait passer aux bus à hydrogène dont l’alimentation ne dure que 7 minutes.

  • Avertissements de la part de la Commission européenne

    Avertissements de la part de la Commission européenne

    Bucarest a été notifié jeudi par Bruxelles pour ne pas avoir rempli ses obligations d’Etat membre de l’Union, la Roumanie étant désormais visée par 11 procédures d’infraction visant l’échec systémique en matière de suivi de la pollution, services financiers, transposition des normes pour l’usage des armes à feu, migration clandestine ou protection des enfants. L’Exécutif communautaire constate que, par les modifications apportées à la loi de l’énergie, l’obligation de vendre du gaz prioritairement sur le marché interne est maintenue, ce qui est une violation du droit de l’Union européenne et créée des barrières injustifiées à l’exportation du gaz de Roumanie. Bucarest dispose de deux mois pour répondre à ces accusations. Sinon, la Commission peut décider de saisir la Cour de justice de l’UE.

    Une procédure similaire peut être démarrée si la Roumanie ne s’aligne pas sur la législation européenne visant le marché des assurances automobiles. La CE attire l’attention sur le fait que la souscription de polices d’assurance pour certaines catégories de véhicules, valables uniquement sur le territoire de la Roumanie, n’est pas conforme avec la directive européenne sur les assurances automobiles, qui demande que les assurances RC (responsabilité civile) couvrent l’ensemble de l’espace communautaire, sur la base d’une prime d’assurance unique.

    Par ailleurs, 3 des procédures d’infraction concernent l’incapacité de Bucarest de respecter ses engagements en matière de lutte contre la pollution. Pour ce qui est du monitoring de la qualité de l’air, la CE parle même d’un « échec systémique ». Pour sa part, le ministère roumain de l’Environnement a tout de suite réagi : il reconnaît le problème et promet de restructurer le réseau national qui mesure la qualité de l’air. Dans un communiqué, le ministère affirme avoir fait ces derniers temps des pas importants pour la modernisation du réseau. Enfin, pour ce qui est du gaz à effet de serre, la Roumanie a un retard de plus de 2 ans par rapport aux autres Etat membres, mais le ministère de l’Environnement assure que Bucarest a fait des progrès notables à ce chapitre aussi et qu’un nouveau acte normatif sera bientôt finalisé.

    Notons aussi que la Roumanie n’est pas le seul pays visé par les avertissements de Bruxelles. En ce mois de juillet, la CE a envoyé environ 130 notifications portant sur des retards en matière d’alignement sur les normes européennes. Parmi les pays qui ont reçu de telles lettres, figurent la Bulgarie, la République tchèque, l’Estonie, la Pologne, le Portugal, la Suède, la Hongrie et l’Espagne. L’Autriche par exemple est visée par un avertissement portant sur la réduction des allocations destinées aux enfants de familles étrangères, un problème qui concerne aussi des familles roumaines qui vivent en Autriche et paient des contributions sociales dans ce pays, mais reçoivent une allocation qui équivaut à celle de Roumanie pour les enfants restés au pays. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Warnings from the European Commission

    Warnings from the European Commission

    On Thursday, Romania received from the European Commission a formal notice letter regarding its failure to observe some of the obligations it has as a member state. Thus, the country is facing infringement procedures in fields such as monitoring pollution, financial services, the use of firearms, illegal migration and child protection.



    The Commission has noticed that the modifications brought to the Energy Law have maintained the obligation to sell natural gas with priority on the Romanian market, which violates EU law and creates unjustified barriers to gas exports from Romania. Bucharest has two months to respond to the arguments put forward by the Commission. Otherwise, the Commission may decide to bring the matter before the Court of Justice of the EU.



    A similar action can be undertaken also if Romania does not get in line with the EU rules on motor insurance. The Commission believes that the national legislation in question, which obliges insurers to issue, for certain categories of vehicles, a policy valid only on Romanian territory, is contrary to the Motor Insurance Directive, which requires that third-party motor liability insurance policies cover the whole territory of the EU on the basis of a single insurance premium.



    Three of the infringement procedures target the Romanian Government’s inability to meet its commitments with regard to combating pollution. As regards air quality monitoring, the European Commission speaks of a systemic failure.



    In Bucharest, the Ministry of the Environment has reacted immediately to the warnings. It has acknowledged the problem and promised to restructure the national air quality monitoring network. A communiqué issued by the ministry reads that, lately, Romania has taken important steps towards modernizing the network and rendering it more effective.



    With regard to greenhouse gases, Romania is at least two years behind in terms of compliance, but the ministry says that Bucharest has made significant progress in this field as well, and a new law is currently being drafted .



    Romania is not the only country to have received warnings from the European Commission. In total, in July, the European Commission sent 130 such formal notice letters, including to Belgium, Czechia, Estonia, Poland, Portugal, Sweden, Hungary and Spain. Austria, too, has received a reasoned opinion, due to the incompatibility of its law on the indexation of family benefits and family tax credits with EU rules. Such indexation also affects the Romanian citizens working in Austria who contribute to the social security fund.


  • La pollution de l’air et la santé des Roumains

    La pollution de l’air et la santé des Roumains

    La ville de Bucarest est la capitale européenne la plus embouteillée et une des 5 capitales les plus embouteillées du monde. La pollution de l’air tue plus de 23.000 Roumains annuellement, provoquant des maladies telles que le cancer du poumon, la cardiopathie ischémique, ainsi que l’accident vasculaire cérébral, les infections des voies respiratoires inférieures et la maladie pulmonaire obstructive chronique. Voilà une partie des conclusions – brutales et dramatiques – des récentes études réalisées par l’ONG « Observatoire roumain de la santé » sur la lutte contre la pollution dans les 10 plus grandes villes de Roumanie. Une lutte qui, à en juger les résultats, n’est pas très efficace.

    L’Organisation mondiale de la santé confirme ces données, tout en précisant que le trafic embouteillé de ces villes est devenu un grave problème de santé publique à cause de la pollution de l’air par des particules en suspension, les fameuses PM10 et PM2,5 émises par les moteurs diesel. Et, en effet, en 2017, la Roumanie a importé près de 520.000 voitures d’occasion sans aucune restriction légale depuis que la taxe de pollution appliquée antérieurement a été déclarée illégale par la Cour Européenne de Justice. Cette taxe n’a pas été remplacée par une autre mesure visant à réduire l’importation de voitures d’occasion trop polluantes.

    Ştefan Voinea, représentant de l’Observatoire roumain de la santé explique : « En l’espace de deux ou trois ans, la Roumanie est devenue une sorte de cimetière des vieilles voitures d’Europe, car des pays comme l’Allemagne et la France essaient de se débarrasser des voitures polluantes et en achètent des nouvelles. Et les vieilles voitures arrivent en Roumanie, parce que les gens les achètent à des prix très accessibles et il n’y a aucune stratégie pour bloquer ces importations. Un tiers des cancers du poumon sont provoqués directement par la pollution diesel. Le problème, c’est que dans tous les cas de maladie, la pollution est considérée comme un facteur contribuant au déclenchement de la maladie et non pas responsable de cette maladie ou de la mort qui s’ensuit. Pourtant, il y a des méthodologies qui permettent de prouver clairement l’impact de la pollution sur la santé et le nombre d’années de vie qu’elle nous ravit. Le Centre international de recherche sur le cancer créé par l’OMS a classé les particules diesel parmi les éléments cancérigènes du groupe 1, soit les plus dangereux. »

    A Bucarest, la toxicité de l’air a mis en alerte ses habitants. 4.600 personnes ont récemment signé une pétition, devenue par la suite une demande d’ouverture d’une enquête déposée au tribunal le 9 mai dernier. La pétition « Le droit à l’air » évoque le droit constitutionnel des gens de respirer de l’air pur et la législation européenne en vertu de laquelle d’ailleurs la Commission européenne a démarré une procédure d’infraction contre notre pays pour ne pas respecter les niveaux acceptés de pollution. L’avocat Marius Petroiu, initiateur de la pétition et de l’action en justice contre la municipalité de Bucarest nous offre des détails, précisant que les responsables étaient depuis longtemps au courant de la déplorable qualité de l’air et que des rapports sur les niveaux de pollution de l’air leur avaient été envoyés par le Ministère de l’Environnement. De tels rapports ont également été envoyés, dès 2007, à la Commission européenne en vertu de l’acquis communautaire.

    Marius Petroiu : « Ces rapports font état de la forte pollution de l’air dans plusieurs grandes villes roumaines. Une des substances cancérigènes les plus dangereuses est le dioxyde d’azote, responsable entre autres de l’effet de serre et de l’apparition du smog dans certaines villes. C’est pourquoi, la municipalité de Bucarest, en tant qu’autorité locale, aurait dû adopter un plan d’amélioration de la qualité de l’air, contenant des mesures efficaces, susceptibles de protéger notamment les catégories les plus vulnérables : les enfants et les personnes âgées. La municipalité adoptait un tel projet – appelé « Le Plan intégré pour la qualité de l’air » – à peine en juin 2018, bien que des rapports sur les niveaux alarmants de pollution aient été transmis à la Commission européenne dès 2007. Pendant 11 ans donc, les habitants de Bucarest ont respiré un air toxique. Quant à ce « Plan intégré », la municipalité affirme avoir mis en œuvre et appliqué toutes les mesures prévues. Elle prétend même que les niveaux de pollution ont baissé depuis. »

    Pourtant, tout habitant de la ville peut l’infirmer. Les niveaux de pollution sont plus élevés, on le sent, on le constate. Le nombre de voitures a augmenté considérablement. Les mesures prises par les responsables n’ont eu aucun effet et le projet mis en œuvre en 2018 devrait être remplacé par un autre, plus efficace, exigé par les signataires de la pétition « Le droit à l’air ».

    Marius Petroiu : « Ce projet aurait dû reposer sur une étude concernant la qualité de l’air. Le projet adopté en 2018 a pris en compte les conclusions d’une étude effectuée en 2013, qui ne reflétait pas le nombre actuel de véhicules circulant dans les rues de la capitale. En outre, les auteurs de cette étude de 2013, mentionnent ne pas avoir évalué la pollution due aux chantiers de construction et aux démolitions, qui sont des sources très importantes de pollution de l’air. Selon une estimation récente, un tiers de la pollution est engendré par les chantiers, les deux autres tiers provenant du trafic routier. »

    Le fait que la dégradation de l’état de santé de la population va de pair avec les niveaux de pollution de l’air due au trafic routier est un fait connu par les responsables de la municipalité et il est mentionné dans les documents – affirme Marius Petroiu : « En 2013, le nombre de personnes touchées par des maladies des voies respiratoires était très élevé. En 2018, la Cour des Comptes publiait un rapport sur la gestion de la qualité de l’air dans les grandes villes roumaines, selon lequel, à Bucarest, la durée moyenne de vie d’une personne est plus courte de 22 mois par rapport à la durée moyenne sur l’ensemble du pays, en raison de la pollution. Suite à une demande que nous avons adressée, nous avons obtenu une information encore plus intéressante et plus dramatique : fin décembre 2018, le nombre de cas de cancer enregistrés à Bucarest aurait augmenté de 24% par rapport à 2013. On ne saurait dire si la pollution est l’unique cause de ces cancers, pourtant, la municipalité reconnaît, dans son propre projet d’amélioration de la qualité de l’air, que les polluants visés sont cancérigènes : l’azote, le benzène et les PM10. Or, tous ces polluants sont produits par le trafic routier et par les émissions des moteurs diesel. »

    Les mesures doivent donc viser le trafic routier, notamment les moteurs diesel et elles doivent être appliquées le plus vite pour que les habitants de la capitale puissent enfin respirer un air qui ne nuise pas à leur santé. (Trad. : Dominique)

  • Le programme «Des eaux propres»

    Le programme «Des eaux propres»

    Le Danube charrie, chaque jour, des tonnes de déchets en plastique, affirme l’Association « MaiMultVerde / Plus de vert », initiatrice du programme « Des eaux propres », visant à combattre la pollution des eaux du fleuve et de la mer Noire. En fait, c’est un appel à l’implication dans des actions éducatives et d’écologisation, lancé aux habitants et aux autorités publiques des localités danubiennes. Chaque année, des millions de tonnes de déchets finissent dans les mers et les océans de la planète. Le milieu marin souffre de la pollution avec des déchets en plastique, et tout particulièrement, avec des emballages tels les bouteilles et les sacs jetables, notre planète allant tout droit à la catastrophe, selon l’Organisation des Nations Unies. La Commission européenne attire, elle aussi, l’attention sur le fait qu’après la Méditerranée, dans l’UE, c’est la mer Noire qui contient la plus grande quantité de déchets marins, dont 90% sont en plastique.

    Doru Mitrana, président de l’Association « MaiMultVerde », affirme que le Danube transporte des quantités bien plus grandes de ce type de déchets, à cause de phénomènes naturels inattendus, tels la crue des affluents : « L’étude la plus récente, réalisée par l’Université de Vienne, indique que le fleuve transporte quotidiennement environ 4,2 tonnes de plastique dans la mer Noire (1.533 tonnes/an). Les chiffres de cette étude, complétés avec les images de grandes quantités de plastique emportées par les crues, nous font croire que le problème est beaucoup plus grave. C’est de là qu’est partie l’idée de ce projet, qui se veut, en fait, un partenariat pour un bien commun, lié à un problème qui nous concerne tous et à la solution duquel nous devons tous contribuer. Je pense aux gens, aux compagnies et aux autorités de l’Etat, car parler des eaux propres du Danube, c’est parler des eaux propres de la Roumanie. On voit que le plastique vient de partout, pour finir dans le Danube et dans son delta. Jeter le plastique en Moldavie, en Transylvanie ou dans le sud du pays n’a aucune importance. Les eaux nous relient tous et tout ce qui est matière plastique est collecté par le Danube et finit en mer Noire. »

    Les initiateurs du programme « Des eaux propres » vont collaborer avec les autres pays riverains du Danube, qui produisent des quantités de déchets importantes, ainsi qu’avec des institutions européennes et internationales. Il s’agit par exemple de la Commission internationale pour la protection du Danube, la UN Water qui coordonne les efforts des entités des Nations Unies et des organisations internationales travaillant sur les questions relatives à l’eau et à l’assainissement. Ou encore le Programme des Nations unies pour l’environnement, une organisation dépendante de l’Organisation des Nations unies, ayant pour but de coordonner les activités de l’ONU dans le domaine de l’environnement et d’assister les pays dans la mise en œuvre de politiques environnementales. Afin d’enrayer la destruction de l’écosystème marin, l’Union européenne se propose d’éliminer entièrement la pollution au plastique de ses mers jusqu’en 2030, ont annoncé les responsables communautaires lors de la célébration de la Journée maritime européenne en Roumanie. En ce sens, des mesures seront prises pour interdire l’utilisation d’objets en plastique à usage unique et pour financer des projets visant à éliminer les déchets marins, tels les filets de pêche à localisation électronique ou des drones de détection des déchets en mer. De même, l’innovation dans le domaine maritime sera encouragée par le biais du programme de recherche post-2020 « Horizon Europe » de coopération régionale et internationale.

    Doru Mitrana : « Ce plastique arrive aussi dans le delta du Danube, une zone dont la biodiversité est exceptionnelle, où il est avalé par les poissons, les oiseaux et, tôt ou tard, par nous-mêmes. Il est donc question du plastique de grandes dimensions, qui peut encore être récupéré, mais aussi du micro-plastique, qui a déjà investi les eaux et les animaux et sur lequel nous n’avons plus les moyens d’intervenir. Voilà pourquoi il est important de ne plus ajouter de nouvelles quantités de plastique à celles existantes. Une autre étude dit que, si nous ne changeons pas ces paramètres, il est fort probable qu’en 2050 on trouve davantage de plastique que de poisson dans nos eaux. Ce sont des statistiques très inquiétantes, car les eaux sont une source de nourriture, mais aussi de loisirs et d’autres activités économiques porteuses de développement local et national. »

    Le programme « Des eaux propres » comporte des actions de nettoyage des rives du Danube, réalisées par des bénévoles et des membres de collectivités riveraines, en partenariat avec les pouvoirs locaux et les Inspections scolaires départementales.

    Les solutions identifiées seront mises en œuvre à l’automne, précise Doru Mitrana : « Nous nous proposons de trouver des solutions pour la Roumanie, c’est la raison pour laquelle nous avons commencé ce travail avec une colonie de nettoyage dans le delta du Danube, au mois de mai. Une centaine de bénévoles ont collecté 5 tonnes de déchets en plastique sur l’île de Sacalin. Notre projet est mis en œuvre dans 10 villes riveraines du Danube, où nous travaillons avec des ONG partenaires locales et de Bucarest. En fait, nous mettons sur pied des groupes d’initiative, formés de gens intéressés par ce problème et qui veulent s’impliquer pour le résoudre. Le 29 juin, la Journée du Danube, nous aurons les premières actions dans ces collectivités, pour travailler ensemble d’abord pour nettoyer les rives du fleuve et ensuite pour identifier des solutions qui empêchent le plastique de polluer les eaux. Quand je dis « solutions », je pense au tri sélectif, au traitement des déchets, à l’aménagement d’aires de loisirs sur le Danube où les déchets soient ramassés et envoyés à des installations de traitement. »

    Le 29 juin est la Journée internationale du Danube, une date qui rappelle la signature de la Convention de coopération pour la protection et l’utilisation durable du fleuve, au cours d’une cérémonie déroulée à Sofia, en Bulgarie, en 1994. Cette année, la Commission internationale pour la protection du fleuve a proposé le thème « Get Active for a Safer Danube !/Soyez actifs pour un Danube plus sûr ! », pour promouvoir la solidarité entre les peuples qui ont cette ressource en partage. Tous les 14 pays danubiens organiseront des manifestations mettant l’accent sur l’adoption de mesures et de stratégies communes pour protéger le fleuve face à des menaces telles les phénomènes extrêmes (sécheresse ou inondations) ou des pollutions accidentelles. (Trad.: Ileana Ţăroi)

  • Démantèlement d’un réseau international de trafiquants de poisson

    Démantèlement d’un réseau international de trafiquants de poisson

    Un groupe criminel formé de nombre de personnes de plusieurs nationalités européennes avait mis sur pied un mécanisme complexe de distribution de la marchandise. Les poissons, des carpes et des silures notamment, étaient capturés dans des eaux extrêmement polluées dItalie, d‘Espagne, de France, de Hongrie et du Portugal, des eaux interdites à la pêche justement à cause du niveau élevé de pollution. Entreposé dans des conditions insalubres, le poisson était par la suite transporté dans de petits fourgons, qui n‘étaient pas dotés de chambres froides, car ce type de transport est soumis à un contrôle rigoureux à la douane. Les trafiquants falsifiaient les certificats dorigine de la marchandise quils livraient aux magasins.



    Il paraît que des quantités importantes de poisson contaminé seraient arrivées jusque dans les réseaux de grande distribution. Voici ce que déclarait le procureur Teodor Niţă, coordinateur de lenquête: “La pollution industrielle est très dangereuse, cela ne fait aucun doute. Ce poisson était capturé dans des conditions barbares, puis transporté en Roumanie dans des conditions impropres et vendu dans différents magasins spécialisés, y compris dans les supermarchés. En plus, les documents attestant lorigine de la marchandise étaient faux.



    La ministre de la Santé, Sorina Pintea, affirme que pour linstant il ny a aucun danger dintoxication aux métaux lourds. “Lintoxication aux métaux lourds survient après avoir consommé des aliments contaminés une longue période de temps. Par ailleurs, si la teneur en métaux lourds des eaux respectives avait été fort élevée, les poissons nauraient pu y vivre. On ne dispose pas encore de toutes les données. Il faut savoir que pas une personne ne sest jusquici présentée à lhôpital accusant des symptômes dintoxication aux métaux lourds. Il ny a donc aucun danger .



    Les autorités espagnoles ont déjà démantelé la branche locale de ce réseau criminel qui braconnait dans les eaux de lEbre. Pour pouvoir prendre les mesures qui simposent, les enquêteurs roumains doivent attendre les résultats des 112 perquisitions effectuées à léchelle nationale et des 100 autres menées dans les autres pays où opérait le réseau de trafiquants. Plus de 30 tonnes de poisson impropre à la consommation humaine ont été confisquées et détruites.



    Cette enquête sans précédent vient confirmer les suspicions de ces dernières années: la Roumanie est un débouché pour les marchandises de qualité douteuse. Cette fois – ci, les preuves recueillies par les procureurs témoignent du fait que les produits alimentaires ont une faible qualité et ce qui pire est, certains dentre eux risquent même de causer des maladies. Ceci étant, lune des mesures qui pourrait empêcher que de telles situations se répètent consisterait en lapprovisionnement des magasins en poisson pêché en Roumanie.



    Avant 1989, il y avait plus de 50.000 hectares de bassins naturels dans le delta du Danube où les poissons étaient élevés jusquà maturité, avant dêtre relâchés dans leur environnement naturel. Or, si lon investissait dans la modernisation de la pisciculture, le delta pourrait devenir le premier producteur de poisson bio en Europe. (Trad. Mariana Tudose)



  • A la Une de la presse roumaine 13.05.2019

    A la Une de la presse roumaine 13.05.2019

    « La CE
    menace la Roumanie par une mécanisme plu dur que le MCV, si elle adopte les
    modifications des codes pénaux », écrit la presse du jour. En
    attendant la suite de cette lutte politique, l’Institut national de la
    statistique constate qu’en Roumanie les prix ne cessent d’augmenter. Enfin, on parle aussi environnement et pollution.