Category: Espace Culture

  • Le festival Rockanotherworld de Iași

    Le festival Rockanotherworld de Iași

    Au bout de
    plus de deux ans de restrictions imposées en raison de la pandémie de COVID-19,
    les gens sont avides de manifestations et d’expériences sociales diverses. Avec
    l’arrivée de la belle saison, les festivals, foires et autres événements
    sortent des murs pour investir parcs,
    places et jardins publics, ou lieux spécialement aménagés. Prenons un
    exemple : le Festival Rockanotherworld profite des bords du lac de retenue
    Aroneanu, dans la Plaine de la Moldavie, pas loin de la ville de Iași (nord-est
    de la Roumanie).

    Musique alternative ou électronique, rencontres artistiques,
    restauration et bonne ambiance s’étalent sur la pelouse en bord de l’eau
    jusqu’à la fin juin. La directrice du festival, Patricia Butucel, explique ce
    qu’est Rockanotherworld: « Cette année, Rockanotherworld
    est arrivé à sa septième édition et nous sommes heureux de retourner à la
    normale sans restrictions d’avant la pandémie. L’édition 2022 se déroule dans
    une nouvelle géographie, sur les rives du lac Aroneanu, un très bel endroit,
    tout nouveau pour nous, qui se marie très bien avec le concept de cette année. Nous
    y accueillons des troupes et des artistes locaux, nationaux et internationaux. Nous
    avons aussi invité un DJ de musique électro et nous avons été très contents de
    pouvoir ouvrir le festival avec Paul Tihan, une troupe super, qui se retrouvera
    bientôt au top du rock alternatif roumain, j’en suis sûre. En suite, nous
    accueillons Șuie Paparude, nous aurons deux lancements de CD pour Om la Lună et
    Mădălina Pavăl avec orchestre. S’y ajoutent Zdob et Zdub (de la République de
    Moldova), Golan, Alternosfera, Kumm, « Nouvelle Vague », qui est un groupe
    musical international de renom, une affiche très diverse, comme vous pouvez le
    constater. Et nous sommes enchantés de développer cette direction
    internationale. Les DJ invités viennent de notre pays, bine-sûr, mais aussi de
    l’étranger, du Portugal, par exemple, ou d’Ukraine, c’est le cas d’une DJ
    réfugiée en Roumanie. Ajoutez à tout cela de la musique acoustique, de la silent
    disco. Nous avons essayé de réaliser un mix qui offre une expérience aussi
    diverse que possible à notre public. Zdob et Zdub, Alternosfera, Nouvelle
    Vague, sont tous des groupes aimés du public de Rockanotherworld. »


    Patricia Butucel s’est également arrêtée sur la communauté
    créée autour du festival arrivé à sa septième édition: « Le public de
    Rockanotherworld est un avant tout un public fidèle, puisqu’on y trouve des
    personnes qui nous ont rejoints dès la première édition, en 2016. Elles nous
    ont prouvé leur soutien et nous ont montré que nous étions une communauté. Même
    durant les années de pandémie, car Rockanotherworld a tout de même eu lieu en
    2020 et en 2021, des éditions spéciales, avec de nombreuses restrictions, donc
    même comme ça, les gens y ont été présents. Si, avant, il y avait peut-être une
    certaine retenue concernant les festivals, cette fois-ci les gens sont plus
    ouverts, désireux de participer à des événements, notamment en plein air. »


    Comment le festival Rockanotherworld a-t-il été préparé, avec
    quels défis devant les organisateurs? Patricia Butucel explique : « En plus du côté détente pour
    recharger ses batteries, que nous voulons offrir à notre public, nous
    souhaitons aussi organiser un événement en toute sécurité, surtout après ce
    qu’il s’était récemment passé à Bucarest. Nous avons eu des échanges fréquents
    avec les autorités locales, avec la direction Anti-drogue, car nous voulons
    absolument que cette expérience soit sûre pour tout le monde – public, artistes,
    bénévoles. L’année dernière, Rockanotherworld s’est engagé en faveur d’un monde
    durable, l’objectif final étant Zéro Déchets. Pour l’instant, cela ressemble
    plus à un objectif utopique, mais, par notre façon d’organiser le festival et
    par notre positionnement, nous souhaitons réussir à aider les gens à adopter un
    comportement respectueux de la nature. L’année dernière, donc, nous nous sommes
    donné des objectifs à court, moyen et long terme. Nous avons commencé avec le
    tri sélectif des déchets, nous avons utilisé des matériaux écologiques pour la
    production et l’affichage du festival. Nous avons encouragé et facilité
    l’utilisation de moyens de transport alternatifs – trottinettes électriques,
    vélos, transports en commun. Toute l’organisation du festival a reposé sur les
    principes de prévention, réutilisation, refonte et recyclage. Nous avons
    pratiquement préparé des expériences inédites pour le public, avec des aires de
    détente, des jeux, un mur d’escalade, des débats, de la silent disco, de la
    musique live, acoustique, de la musique électro. Nous avons essayé de créer un
    espace où les gens puissent se détendre complètement. »
    , a conclu
    Patricia Butucel,
    directrice du festival Rockanotherworld de Iaşi. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • Le metteur en scène Gavriil Pinte nommé aux Prix UNITER

    Le metteur en scène Gavriil Pinte nommé aux Prix UNITER

    Trois productions du Théâtre national radiophonique -
    Radio Roumanie sont nommées au Prix UNITER du Meilleur spectacle de théâtre
    radiophonique: « Un siècle de théâtre roumain à Chişinău – La revanche de
    la mémoire interdite », sur un scénario de Mariana Onceanu, « Radio
    Noir. Histoires policières (Saison 1) », une dramatisation radiophonique de
    Mihnea Chelaru, et « Le cas Tudor Vladimirescu », sur un scénario de
    Gavriil Pinte.


    Gavriil Pinte a étudié l’art de l’acteur à Târgu-Mureș et
    la mise en scène à Bucarest. Il a réalisé des spectacles dans de nombreuses
    villes roumaines, dont Sibiu, Constanţa, Oradea, Timișoara et bien-sûr la
    capitale, Bucarest. En 1999, il a intégré la rédaction « Théâtre » de
    la Société roumaine de Radiodiffusion, où il continue à travailler, ses
    spectacles ayant été récompensés du Prix UNITER – Théâtre radiophonique en
    2OO2, 2OO3 et 2O11. Gavriil Pinte s’est penché sur la vie et l’œuvre de
    nombreux écrivains, qui lui ont fourni du matériel pour ses productions: « Un
    tramvai numit Popescu/Un tramway appelé Popescu » – d’après la vie et
    l’œuvre du poète Cristian Popescu (un spectacle joué à Bucarest et Sibiu dans
    un tram qui circulait en ville), « Ispita Cioran/La tentation Cioran »
    – inspiré par la vie et l’œuvre d’ Emil Cioran, « Ghidul copilăriei
    retrocedate/Le guide de l’enfance remise en possession » – d’après Andrei
    Codrescu, « Călătoria/Le voyage » – d’après Constantin Abăluță, et « Cei
    din urmă vor fi cei din urmă/Les derniers seront les derniers» – d’après Ioan Es. Pop.


    Le spectacle radiophonique le plus récent de Gavriil
    Pinte s’appelle Cazul Tudor Vladimirescu/Le
    cas Tudor Vladimirescu et il est inspiré par la personnalité de Tudor
    Vladimirescu. Celui-ci, né en 1780, s’est trouvé à la tête de la principauté de
    Valachie et de la Révolution de 1821, l’un des événements à l’origine du
    processus de renaissance nationale roumaine. En 1821, Tudor Vladimireascu annonçait
    le programme de la révolution, intitulé « Cererile norodului românesc/Les
    demandes du peuple roumain», qui exigeait, avant tout, la non-intervention des
    puissances étrangères dans les affaires intérieures du pays et la mise en œuvre
    de plusieurs réformes. Ce programme est considéré comme le premier document à
    caractère constitutionnel des Principautés roumaines. « Vladimirescu a été
    parfois idéalisé, mortifié dans des clichés. Nous n’avons pas voulu créer un
    spectacle pathétique, mais en même temps il n’était pas non plus question
    d’enfoncer le grand Pandoure dans la parodie, dans l’ironie et le dérisoire. Nous
    étions intéressés par un héros qui a été avant tout un être humain, qui a joué
    un rôle historique de premier rang et qui s’est transformé en héros national. Le
    scénario raconte des scènes de la vie publique et de la vie privée de
    Vladimirescu, des scènes qui nous rendent l’être humain qu’il avait été. »
    .
    Voilà un concentré du spectacle, raconté par le metteur en scène Gavriil Pinte.

    « La version radiophonique a été
    précédée par une autre, pour la scène, car le spectacle a tout d’abord été joué
    sur une île délimitée par les eaux de la rivière Jiu, à l’entrée de la ville de
    Târgu Jiu. Le spectacle a été joué le soir et la bande son a été fournie par le
    groupe Bucium, menée par Andi Dumitrescu. Tout a été en prise directe, comme
    une sorte d’opéra rock. J’ai trouvé que la musique du groupe était juste ce
    qu’il fallait, car le rock est un genre musical rebelle, révolutionnaire, comme
    Tudor Vladimirescu le personnage historique. La distribution a été nombreuse,
    rassemblant une soixantaine d’artistes, (dont
    Mihai Rădulea, Oana Marinescu, Cosmin Brehuță, Eugen
    Titu, Mădălina Ciobănuc, Monica Sfetcu, Georgiana Enache, Cornelia Diaconu,
    Adelina Puzdrea, Luminița Șorop
    ),
    un nombre impossible à prendre en compte pour la version radiophonique du
    spectacle, mais les enregistrements ont été spécialement réalisés pour cette
    version, au théâtre de Târgu Jiu. Le scénario a été créé en fonction du
    spécifique et des rigueurs de la radio. Je suis très content que cette version
    existe, car c’est un spectacle important aussi bien pour moi que pour la troupe
    d’acteurs, que je remercie de tout mon cœur pour une collaboration
    extraordinaire. Je voudrais ajouter que la direction du Théâtre dramatique « Elvira
    Godeanu » de Târgu Jiu est assurée par Cosmin Brehuță, un être humain
    merveilleux et un directeur atypique dans le paysage théâtral de Roumanie. Les
    deux scénarios se revendiquent non pas de l’image – cliché de Tudor
    Vladimirescu, mais de la tragédie antique, de la dramaturgie shakespearienne,
    avec des accents de surréalisme.
    », a encore dit le metteur en scène Gavriil Pinte.


    Le spectacle a été réalisé par Gavriil Pinte, en
    collaboration avec le Théâtre dramatique
    « Elvira Godeanu » de Târgu Jiu, à l’occasion du bicentenaire
    de Tudor Vladimirescu. (Trad. Ileana Ţăroi)



  • Art Safari 2022

    Art Safari 2022

    Le Palais Dacia-România,
    situé dans le Vieux Centre de Bucarest, accueille la neuvième édition d’
    « Art Safari », un événement de
    culture et d’art très connu du public local, national et international. Cette
    année, le rendez-vous artistique rassemble art classique et moderne, style
    rétro et d’avant-garde, créations et artistes célèbres. Davantage de détails
    avec Ioana Ciocan, directrice d’« Art Safari »: « La neuvième édition d’« Art Safari » est faite de cinq pavillons d’exposition,
    visitables durant trois mois. Après une brève pause, la dixième édition,
    anniversaire, s’ouvrira le 21 septembre et restera ouverte durant également
    trois mois. Cette année est très intéressante pour nous, puisque nous aurons
    six mois d’exposition, pendant lesquels le public aura l’occasion d’admirer
    différents genres artistiques. Les cinq pavillons sont les suivants : « Irina
    Dragomir », pavillon d’art contemporain entièrement dédié à une jeune
    artiste, ce qui est une première. Nous l’appelons la superstar de l’art
    contemporain, créatrice d’œuvres très joyeuses, avec des couleurs très fortes.
    D’ailleurs, l’expo, dont Alexandru Rădvan est le commissaire et qui s’intitule « Roșu,
    galben și albastru/Rouge, jaune, bleu », est très vivante, très jeune,
    si vous voulez, inspirée par l’art pop américain, avec de nombreux
    autoportraits et personnages sortis des rêves d’Irina Dragomir.

    Le deuxième
    pavillon, ramené d’Allemagne, est signé par Barbara Klemm, l’une des
    photographes les plus connues au monde, dont la carrière impressionnante s’étend sur plus de soixante-dix ans. L’on peut y admirer des photos en noir et blanc, dont
    certaines sont historiques, prises lors de la chute du mur de Berlin, d’autres
    sont des portraits de superstars comme Madonna, Alfred Hitchcock ou Andy
    Warhol, ou encore des photos prises par Barbara Klemm durant ses deux visites
    en Roumanie, dans les années 1970 et 1990.

    Le troisième pavillon, aménagé au
    deuxième étage du Palais Dacia-România, vient d’Israël et de
    Roumanie, à travers l’exposition dédiée à l’architecte et artiste visuel Marcel Iancu. Ce pavillon contient d’ailleurs l’œuvre d’art la plus chère
    d’Art Safari, qui appartient au Musée national d’art de Roumanie et qui est
    évaluée à 300.000 euros. L’exposition que je préfère vient d’Espagne, grâce à
    l’ambassade d’Espagne en Roumanie et à l’Institut Cervantes, et elle est dédiée aux deux
    monstres sacrés de l’art universel du XXe siècle, Pablo Picasso et Salvador
    Dali. Ce sont des ouvrages d’art graphique que les deux avaient créés pour la
    scénographie du ballet « Le Tricorne », dont l’auteur est leur compatriote Manuel
    de Falla. Le patrimoine de la Roumanie est représenté par des œuvres de Theodor
    Aman, rassemblées dans une exposition rétrospective, imaginée par Elena Olariu et
    réalisée en partenariat avec le Musée de la ville de Bucarest. Le grand peintre
    Theodor Aman y est présenté d’une manière moins conventionnelle, car l’expo
    s’ouvre sur des toiles montrant des scènes de bal, très en vogue au XIXe siècle.
    Art Safari est donc un événement marathon, puisque ses portes ferment à 21 h
    pour s’ouvrir de nouveau une heure plus tard, pour le public qui souhaite un
    tour guidé nocturne. »


    Notons que
    Marcel Iancu (1895-1984) a été un peintre, architecte et essayiste
    roumano-israélien très connu. Diplômé de l’Académie d’architecture de Zürich en
    1917, il a étudié la peinture avec le grand maître roumain Iosif Iser et il a été un
    des initiateurs du mouvement artistique Dada.


    Ioana Ciocan a
    aussi parlé des partenariats sur lesquels s’appuie Art Safari 2022. « Notre
    partenaire de confiance et déjà traditionnel est le Musée de la ville de
    Bucarest, avec lequel nous avons réalisé deux expositions. Je pense à celle
    intitulée « Séduction et triomphe en art », accueillie par Hanul
    (l’Auberge) Gabroveni ArCuB l’année passée, une expo rassemblant des œuvres du
    patrimoine du musée. Cette fois-ci, c’est notre deuxième collaboration élargie
    avec le Musée de la ville de Bucarest, grâce au directeur Adrian Majuru, l’exposition
    de cette année comprenant un partenariat avec seize musées de Roumanie. Il faut
    le souligner, car les collaborations des musées produisent en fait les grandes
    expositions récupératrices ou les grandes expositions rétrospectives, comme
    c’est le cas avec celle consacrée à Theodor Aman. Et c’est aussi pour la première fois qu’Art
    Safari peut s’enorgueillir d’être un projet culturel soutenu financièrement par
    la ministère de la culture. »
    ,
    a conclu Ioana Ciocan, directrice d’« Art Safari ». (Trad.
    Ileana Ţăroi)

  • Les Prix de Radio Roumanie Culture

    Les Prix de Radio Roumanie Culture

    Après deux années d’absence pour cause de pandémie de
    Covid-19, le gala des Prix de Radio România Cultural/Radio Roumanie Culture a
    été de retour avec sa XXIe édition, accueillie par le Théâtre Odeon de Bucarest.
    Ces prix sont les seuls à récompenser des contributions de premier rang dans
    tous les domaines de la culture de Roumanie, cette fois-ci s’agissant des
    réussites de l’année 2021.

    Ainsi, la station RRC a-t-elle attribué son Prix
    d’excellence au médecin Cătălin Denciu et à l’ensemble de l’équipe médicale de
    l’unité de soins intensifs de l’hôpital départemental Piatra-Neamț, qui avaient
    secouru des patients au péril de leur propre vie, lors du tragique incendie de
    2020. Le prix spécial de l’éducation est allé à la plate-forme de travail en
    mathématiques MateX.xyz. C’est un groupe de huit élèves, distingués aux
    concours scolaires, qui a mis au point cette plate-forme pour aider les élèves
    des milieux défavorisés à préparer l’évaluation nationale de fin de collègue. Le
    prix spécial des sciences a été attribué au fondateur de Graphs.ro, Dragoș
    Vana. Chaque jour, sa plate-forme a présenté les données concernant l’évolution
    de la pandémie de coronavirus en Roumanie et la campagne de vaccination contre
    la Covid-19. Lancé en tant que projet personnel en avril 2020, Graphs.ro s’est transformé
    en une référence et un outil indispensable pour suivre l’évolution de la
    pandémie en Roumanie. La prix spécial de littérature est allé à la librairie « La
    Două bufnițe/Aux deux hiboux » de Timișoara, pour un projet culturel
    d’envergure, un exemple de survie culturelle durant la période tellement
    difficile du confinement. Raluca Selejan et Oana Doboși, les deux fondatrices
    de la librairie ont remercié RRC: « Nous remercions RRC et le
    jury qui nous ont accordé ce prix. Il arrive à un moment où nous étions prêtes
    à jeter l’éponge, au bout de deux années très éprouvantes. Ce prix nous
    rappelle qu’une très belle communauté s’est coagulée autour de notre librairie,
    une communauté qui nous est proche quand ça va mal, sans pour autant le savoir.
    Nous voulons remercier nos parents, qui nous ont toujours soutenues et grâce
    auxquels notre librairie a survécu. Merci aussi à tous nos amis. La période de
    la pandémie a été très difficile parce que dans notre pays, vous le savez, le
    livre n’est pas jugé essentiel, la loi
    ne protège pas les librairies, il n’existe pas de prix unique pour les livres,
    ce qui fait que seuls les lecteurs peuvent protéger ce marché. Nous voulons
    remercier aussi le professeur et écrivain Daniel Vighi, qui nous a fait
    confiance comme peu d’autres l’ont fait quand nous étions très jeunes, qui nous
    a encouragées à devenir ce que nous sommes aujourd’hui et qui nous a appris que
    la littérature ne prend pas de weekend, ni de vacances ou des jours fériés. C’est
    également Daniel Vighi qui nous a fait comprendre que la plus grande joie
    apportée par la littérature e faite du moment de solitude de la rencontre du
    texte avec son lecteur. Nous espérons donc vous faire rencontrer le plus grand
    nombre de livres et nous vous invitons à soutenir les librairies physiques, car
    les libraires vous y attendent les bras ouverts. »



    Lors du gala des Prix de Radio Roumanie Culture, Simona
    Popescu a été récompensée pour son volume « Cartea plantelor și animalelor/Le
    livre des plantes et des animaux », publié aux éditions Nemira. Simona Popescu
    est une poétesse et écrivaine roumaine, autrice de nombreux volumes de poèmes,
    essais, romans. (recueils de poèmes : Xilofonul şi alte poeme (1990),
    Pauză de respirație (avec Andrei Bodiu, Caius Dobrescu et Marius Oprea, 1991),
    Juventus, (1994), Lucrări în verde. Pledoaria mea pentru poezie, 2006 ; le
    roman Exuvii (1997) ; le volume d’essais Volubilis (1998), des livres de « critifiction »
    sur le poète surréaliste Gellu Naum – Salvarea speciei. Despre suprarealism și
    Gellu Naum (2000) et Clava. Critificțiune cu Gellu Naum (2004). Simona Popescu a elle aussi remercié le jury: « Je remercie le jury et je me sens honorée par ce prix accordé par RRC. Merci
    de votre escale dans mon jardin ouvert sur la mer et sur l’océan, comme
    j’appelle mon livre. Il a plus de 300 pages pleines de dizaines de plantes et
    d’animaux, qui ne sont au fait que des prétextes pour parler du monde et de
    l’espèce humaine et pour toucher à de nombreux thèmes littéraires, grands,
    moyens ou petits. Mes meilleures pensées vont à mes bonnes amies Ștefania
    Mihalache et Miruna Vlada, elles aussi nommées aujourd’hui, et bien-sûr à tous
    ceux qui ont écrit de bons et de très bons livres de poèsie ou dans un autre
    genre, en 2021. »


    Dans la catégorie « Prose », le prix est allé à
    Alina Nelega, pour son roman « un nor în formă de cămilă » (éditions
    Polirom). Dans la catégorie « Théâtre », le prix a récompensé le
    spectacle « Consimțământ » de Evan Placey, dans la mise en scène de
    Radu Afrim, au théâtre « Andrei Mureșanu » de Sfântu Gheorghe. La
    production « Otto le Barbare », de la réalisatrice Ruxandra Ghițescu,
    a reçu le prix du meilleur film, tandis que les quatre expositions personnelles
    de Mircia Dumitrescu ont été récompensées dans la catégorie « Arts
    visuels ». Dans la catégorie « Sciences », le prix a été
    attribué à Răzvan Cherecheș, directeur du département « Santé
    publique » de la Faculté de sciences politiques, administration et communication de l’Université Babeș-Bolyai de Cluj-Napoca, pour la campagne de
    sensibilisation aux mesures de santé publique anti-COVID de Roumanie. Dans la
    catégorie « Musique », les récompensés ont été Nicu Alifantis &
    Zan, pour l’album « Dimov • Leoneed is love », alors que dans la
    catégorie « Éducation », l’association Narada a été distinguée pour
    les projets qui ramènent la technologie du XXIe siècle plus près de l’éducation.
    (Trad. Ileana Ţăroi)

  • La Journée européenne du livre à Cluj

    La Journée européenne du livre à Cluj

    The European Book Day (La Journée européenne du livre) a eu lieu au Centre de culture urbaine, ouvert dans l’ancien Casino de la ville, détaille Bianca Mereuță, directrice des Éditions Signatura, impliquée dans l’organisation de l’événement : « En organisant cette « European Book Day », nous avons voulu resserrer le lien entre les jeunes lecteurs et les livres de la manière la plus créative possible, à travers des formats intéressants et agréables, qui les aident à se sentir à l’aise et à regarder le livre comme une alternative aux nombreux stimuli quotidiens. Dans le cadre de la « European Book Day », projet démarré en Autriche et cofinancé par le Programme « Erasmus+ », cinq pays organisent des événements durant lesquels des jeunes, de milieux vulnérables, avec moins d’accès au livre et aux actions culturelles, ont l’occasion de rencontrer des auteurs, des éditeurs, mais aussi des jeunes de milieux plus favorisés, pour passer ensemble une journée consacrée à la joie et au plaisir de la lecture partagée. Le projet est mis en œuvre dans quatre pays européens et le cinquième en est le partenaire de communication. L’Autriche est l’initiatrice de la Journée européenne du livre (European Book Day), la Roumanie a continué le 27 avril, puis ce sera la Suède en mai et l’Allemagne mettra le point final en novembre. The European Book Day est un projet consacré aux jeunes. »

    Bianca Mereuță a présenté plus en détail l’agenda de cette première édition de la « European Book Day » : « La Journée européenne du livre (TheEuropean Book Day) s’est proposé de rapprocher du monde du livre aussi bien les jeunes des milieux défavorisés que ceux ayant plus facilement accès à l’éducation. Avant la tenue des événements proprement-dits, nous avons organisés plusieurs ateliers artistiques et d’écriture créative, au cours desquels les jeunes de milieux défavorisés ont produit des créations qui ont été présentées ensuite lors des événements prévus. Nous avons essayé ainsi de montrer que la lecture, le livre et la créativité sont à la portée de tous. Chacun de nous a des ressources de créativité, mais pour vraiment créer quelque chose, nous avons besoin d’acquérir une culture plus profonde et de comprendre l’importance de l’apprentissage et de l’instruction scolaire. Le 27 avril, le Casino-Centre de culture urbaine a ouvert ses portes aux enfants, aux jeunes et aux adultes pour la Journée européenne du livre et pour leur plus grand plaisir et le nôtre. Il faut que les jeunes voient qu’au-delà des réponses immédiates et faciles à leurs besoins, il existe aussi une promesse solide et de longue haleine. C’est la promesse de l’éducation, qui se construit dans la durée, mais qui façonne un être humain fort et confiant en lui-même, grâce à un fondement solide, assis sur le livre. »

    Pour ce qui est de l’avenir du projet de la European Book Day, Bianca Mereuță nous a avoué: « Nous souhaitons faire de la European Book Day une manifestation pluriannuelle. Nous aimerions que la Journée européenne du livre touche le plus grand nombre de jeunes à travers la Roumanie, car nous en avons tous besoin. Nous espérons donc que cette fête du livre se développe et qu’elle ait un impact sur le public de Cluj, pour qu’il se souvienne et comprenne l’importance de la lecture au quotidien. »

    Ajoutons à cela le fait qu’à partir de cette année, la Roumanie a mis en place une Journée nationale de la lecture, marquée le 15 février, qui se veut un remède contre une réalité peu réjouissante, révélée par les statistiques : les Roumains accordent en moyenne moins de cinq minutes par jour à la lecture et lisent environ un livre par an. Dans un pays où moins de 10% de la population achète un livre par an, l’école joue un rôle essentiel pour préserver l’activité apparemment obsolète qu’est la lecture en tant que sortie de secours d’un univers superficiel, dominé par des clicks irréfléchis. La lecture tisse des liens profonds et solides dans nos esprits, a déclaré le ministère de l’éducation de Bucarest, qui avait modifié, le 15 février dernier, les horaires des établissements scolaires afin que des activités de lecture puissent se tenir avec la participation de tous les élèves, durant un quart d’heure. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • Traditions pascales en Roumanie

    Traditions pascales en Roumanie



    Pâques est la fête la plus importante du christianisme. Les chrétiens orthodoxes et catholiques la célèbrent chaque année à des dates différentes, calculées en fonction de deux phénomènes astronomiques. En lan 325, le Concile œcuménique de Nicée fixait Pâques au premier dimanche après la pleine lune suivant léquinoxe de printemps. Chaque année, le Patriarcat orthodoxe dAlexandrie calcule la date des fêtes pascales et la communique aux autres églises chrétiennes du même rite. Cela nest quun repère pour comprendre la variation de cette date, car, après le Concile de Nicée, tant le calendrier chrétien que linterprétation du cycle cosmique ont subi de nombreuses modifications.



    Delia Suiogan, ethnologue à lUniversité du Nord, de la ville de Baia Mare (nord-ouest de la Roumanie) explique : « Léquinoxe de printemps est lélément commun du calcul de la date des fêtes pascales, quel que soit le calendrier : le julien utilisé par les orthodoxes, ou le grégorien utilisé par les catholiques. Les deux calendriers sont séparés par un écart de 13 jours. Dans les deux calendriers, léquinoxe de printemps a donc lieu à deux dates différentes, le 8 et le 21 mars, ce qui joue dans le calcul de la pleine lune et, par conséquent, de la date de la fête de Pâques. Ce que nous devons retenir de tout ça cest quà la différence de Noël, Pâques est une fête qui se rapporte à la Lune et non pas au Soleil. »



    Les préparatifs pour la Résurrection du Christ commencent avec le Carême, qui est la période de dévotion à Dieu, de jeûne et dabstinence la plus longue et la plus sévère imposée par lÉglise orthodoxe. Ces préparatifs font référence aux quarante jours passés par le Christ dans le désert, avant de commencer son activité messianique. La Pâque juive, Pessah, célèbre la délivrance de lasservissement du peuple juif à lÉgypte et sa fuite vers la terre promise, Canaan. La fête de Pâques chrétienne est une célébration de lespoir, une promesse de résurrection spirituelle et de vie éternelle après la mort.



    Sabina Ispas, directrice de lInstitut dethnographie et de folklore « Constantin Brăiloiu » de Bucarest, ajoute des détails : « Le Jeudi saint est le dernier jour de commémoration des morts. Autrefois, dans certaines zones du sud de la Roumanie, les habitants se rendaient au cimetière où ils pleuraient les défunts, encensaient les tombes et allumaient des feux, qui évoquaient la lumière. Le feu était une expression de lénergie divine, qui se manifestait à travers les événements des jours et des nuits à venir. Durant cette période, chaque soir, après le coucher du soleil, dans les églises, lon assiste aux Denii (n.a. services religieux spécifiques de la Semaine Sainte). Le Jeudi saint, lon officie Denia des 12 Évangiles. Ce même jour, la tradition voulait que dans chaque maison lon peigne les œufs, que lon sacrifie lagneau pascal et que lon prépare la pasca (une tarte au fromage doux et aux raisins secs, spécifique pour cette fête). Tout cela avait une charge symbolique et allégorique, qui annonçait la lévénement de la Résurrection. Le Vendredi saint marquait la Mise au tombeau. Les gens mangeaient peu ou jeûnaient. Des feux étaient allumés dans les cours des églises, comme durant la nuit de la Résurrection. »



    Bien que solennelle, Pâques reste une fête de la joie. Le sacrifice du Christ Rédempteur, pour offrir à lhumanité la vie éternelle, est un événement qui a changé lhistoire de lhumanité et que les fidèles chrétiens assument chaque année, en célébrant la Résurrection.



    Le repas pascal a une charge rituelle et symbolique, rappelle Sabina Ispas : « Dans la société roumaine traditionnelle, personne ne travaillait plus le Samedi saint. Les gens se préparaient moralement et spirituellement, pas pour faire la fête, mais pour vivre cet événement exceptionnel. Ils remplissaient aussi le panier de Pâques. Dans la tradition roumaine, la nourriture préparée pour une fête devait absolument être bénie avant de la consommer. Ce panier de Pâques était donc une forme de bénédiction de tous les plats qui allaient être servis au repas pascal, un repas festif et rituel, dont la composition devait respecter un code alimentaire particulier, et inclure bien évidemment les œufs durs peints. »



    Lœuf peint est parvenu aux temps modernes par la filière judaïque. Un œuf jaune et des herbes amères étaient mis au centre du plateau posé sur la table de Pessah. Lœuf de Pâques est traditionnellement peint en rouge vif. On pouvait le décorer aussi de petites croix, dépis de blé, de poissons stylisés, ou, plus récemment, de feuilles de plantes diverses. À présent, latmosphère pascale urbaine est complétée par des décorations de plus en plus inventives – des couleurs telles que vert, bleu, violet, doré ou argenté, des motifs et des dessins surprenants – mais qui nont rien à voir avec la fête de Pâques. (Trad. Ileana Ţăroi)




  • Le metteur en scène Mihnea Chelaru, nommé aux Prix de l’UNITER

    Le metteur en scène Mihnea Chelaru, nommé aux Prix de l’UNITER

    Trois productions du Théâtre national radiophonique -
    Radio Roumanie sont nommées au prix du meilleur spectacle de théâtre
    radiophonique, accordé par l’Union théâtrale de Roumanie UNITER : Un secol de teatru românesc la- Revanşa
    memoriei interzise/Un siècle de théâtre roumain à Chişinău – la revanche de la
    mémoire interdite, sur un scénario de Mariana Onceanu, Radio Noir. Povestiri polițiste (Sezonul 1)/Récits policiers (Première
    saison), une dramatisation radiophonique de Mihnea Chelaru, et Cazul Tudor Vladimirescu/ Le cas Tudor
    Vladimirescu, sur un scénario de Gavriil Pinte. L’invité de cette édition
    de notre rubrique est le metteur en scène Mihnea Chelaru, innovateur réputé de
    l’art des sons, ses créations ayant reçu de nombreuses récompenses à des
    festivals internationaux prestigieux, tels que le New York Festivals World’s
    Best Radio Programs ou le concours « 60 Sec Radio » de Montréal.

    Dans
    l’entretien d’aujourd’hui, Mihnea Chelaru parle de sa passion pour le théâtre radio
    et de l’adaptation radiophonique de cinq récits inclus dans l’anthologie Noir de București/ Noir de Bucarest,
    sortie aux Éditions Tritonic. Les cinq épisodes, réalisés en 2021, ont été
    diffusés simultanément sur la station de radio nationale « România
    Actualități/Roumanie Actualités » et sur la plate-forme eteatru.ro, dans
    la section podcast. Mihnea Chelaru est l’auteur de l’adaptation du texte, de la
    mise-en-scène et du design ou de la conception sonore de ces productions,
    inspirées par les textes des écrivains Bogdan Hrib, Tony Mott, Dan Radoiu,
    Daniel Timariu, Ștefan Decebal Guță. « Tout d’abord, je suis fan de ce genre littéraire, le roman noir, et
    quand j’en ai découvert du roumain et de très bonne qualité, j’ai tout de suite
    voulu réaliser cette série radio. J’en ai donc parlé à Attila Vizauer, le
    rédacteur en chef de la rédaction « Théâtre national radiophonique »,
    ainsi qu’à l’écrivain et éditeur Bogdan Hrib. Les deux ont aimé mon idée,
    disons, et c’est comme ça que cette série est née. J’ai choisi le titre « Povestiri
    polițiste. Sezonul 1/Récits policiers. Première saison » justement parce
    que j’espère pouvoir continuer ce projet avec une deuxième et une troisième
    saison. Le lancement enligne a fait doubler le trafic sur la page eteatru.ro, ce
    qui montre, à mon avis, l’intérêt du public pour les histoires policières. Et
    je peux même dire que ça nous a apporté un public nouveau, car beaucoup de gens
    ont redécouvert le théâtre radiophonique durant la pandémie. »
    , a-t-il dit.


    Mihnea Chelaru a le mérite d’avoir introduit l’enregistrement
    mobile ou en direct (« on location ») dans son domaine
    d’activité en Roumanie. Cela se passait en 2008, lorsqu’il a enregistré le
    spectacle « Le barbier de Séville », mis en scène par Toma Enache. D’autres
    spectacles sont venus s’ajouter (« Argentina », mis en scène par Ilinca
    Stihi, « Metamorfoza », mis en scène par Ion Andrei Puican, « Over
    the Rainbow », mis en scène par Mihnea Chelaru et Ion Andrei Puican, « Sărmanul
    meu tată », mis en scène par Attila Vizauer), bénéficiant de la même technique
    d’enregistrement, ce qui leur a valu des prix à des festivals internationaux
    spécialisés. « La jeune
    génération est habituée à une circulation rapide de l’information, grâce
    notamment au développement des médias enligne. J’ai remarqué, y compris aux
    festivals internationaux auxquels j’ai participé, que les productions les plus
    appréciées duraient 40 minutes maximum. Si elles sont plus longues, même les
    gens de la profession ont du mal à rester concentrés, quelle que soit la
    qualité de la production. Quant à moi, comme j’ai une formation en réalisation
    cinématographique, j’ai essayé de pousser le son de théâtre radiophonique vers
    le son de cinéma, tout en gardant les éléments profitables du premier. Vous
    savez, mon père a travaillé lui-aussi à Radio Roumanie, il a fait de
    l’illustration musicale dans la même rédaction du Théâtre national
    radiophonique, donc moi j’ai été élevé à ce genre de spectacles. Et je n’aimais
    pas du tout entendre en même temps une voix, qui semblait être enregistrée dans
    un espace intérieur, et le gazouillement d’oiseaux pris à l’extérieur ; je
    n’arrivais pas à saisir le lien entre ces éléments. C’est ce qui m’a fait
    vouloir placer l’acteur dans l’environnement réel, de façon à ce que le tableau
    soit parfait et crée l’impression que tout est enregistré dans un même endroit. »
    , a-t-il souligné.


    La pandémie a, parait-il, fait redécouvrir le théâtre
    radiophonique au grand public. Mihnea Chelaru confirme le regain d’intérêt pour
    ce genre d’art. « J’ai
    remarqué cette tendance dans de nombreux pays. Par exemple, en Russie, en
    Norvège ou au Canada, les radios publiques avaient fermé leurs sections de
    théâtre radio. Or, avec le retour de l’intérêt du public pour ce type de
    productions, certaines sections ont repris le travail et produisent à nouveau
    des spectacles. Même chose en Amérique, où le genre avait disparu il y a une
    dizaine d’années ; ces derniers temps, le théâtre radio reprend des
    couleurs grâce à de nombreux producteurs privés qui s’y sont lancés, en plus
    des stations nationales. Cette année, Radio Roumanie organisera une nouvelle
    édition du Festival international de théâtre radiophonique Grand Prix Nova, qui
    existe depuis près de dix ans. Vous y rencontrerez des gens passionnés, qui
    aiment le théâtre radiophonique. »
    , a souligné le metteur en scène et illustrateur sonore
    Mihnea Chelaru, de Radio Roumanie. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • Expos 2022 au Musée de la ville de Bucarest

    Expos 2022 au Musée de la ville de Bucarest

    Cette année, le Musée municipal de Bucarest se propose de
    mettre en valeur son vaste patrimoine ainsi que celui de la Pinacothèque de la
    ville à travers plusieurs expositions de peinture, de sculpture et d’art
    graphique. Au premier plan, les maisons et ateliers musées d’artistes, mais
    aussi des collections de costumes, documents rares, art traditionnel et
    photographies anciennes de Bucarest. L’existence du musée s’appuie sur une
    décision du Conseil communal de la Mairie de Bucarest, datant du mois de juin
    1921, qui décidait de fonder une telle institution. C’est en 1956 que le Palais
    Şuţu (bâtiment classé, érigé en 1834) accueille le musée, rouvert au public en 1959
    sous le nom de Musée d’histoire de la ville de Bucarest. L’unification des
    sections d’histoire et d’art a donné ensuite naissance au Musée d’histoire et
    d’art municipal de Bucarest. Quinze ans plus tard, en 1999, l’institution a
    récupéré son nom initial.

    À présent, il est composé de 14 musées, collections
    et maisons-musées. Celui consacré au peintre Theodor Aman attend
    son public à une nouvelle exposition temporaire, ouverte de ce 7 avril au mois
    de mars 2023. Le 27 mai, l’exposition « Entre le Cap Caliacra et Balcic.
    Itinéraire pictural » sera inaugurée à la Maison-musée Frederic Storck et
    Cecilia Cuțescu Storck. Elena Olariu, directrice
    adjointe de la Section Art, Restauration, Conservation du Musée municipal
    Bucarest, offre des détails sur les prochaines expositions organisées par son
    institution: « La
    Maison-musée «
    Theodor
    Aman » est une des plus belles de Bucarest. L’immeuble, où le peintre Theodor
    Aman a effectivement habité, abrite la collection du maître. Beaucoup de gens
    l’ont déjà visité, mais moi je lance une invitation à ceux qui n’y sont pas
    encore allés : c’est une magnifique maison ancienne, que nous avons
    conservée en essayant de préserver la décoration d’origine. Outre l’exposition
    permanente, nous ouvrons en avril une autre, temporaire, intitulée « Aman en
    plein air », avec des toiles peintes à l’extérieur. Ce thème, choisi par
    nos collègues, donne l’occasion d’admirer les jardins peints par Theodor Aman. Au
    moi de mai, nous lancerons une autre expo, tout aussi intéressante, au
    Musée « Frederic Storck et Cecilia Cuțescu Storck ». La peintre Cecilia
    Cuțescu Storck avait souvent voyagé à Balcic (ville sise actuellement sur la
    côte bulgare de la mer Noire, ndlr), où elle rencontrait la reine Marie de
    Roumanie, avec laquelle elle avait tissé un fort lien d’amitié. L’exposition
    présentera des ouvrages de Cecilia Cuțescu Storck, inspirés par ces lieux. Ce
    sera donc un voyage artistique qui permettra d’admirer aussi l’intérieur de la
    maison familiale grâce à des créations inédites. En fait, nous organisons
    chaque année de petites expos à la maison-musée Storck et cette fois-ci nous
    avons décidé de mettre en lumière Balcic, en espérant que ce sera une
    exposition intéressante. »


    La
    fin du mois d’avril apportera au Palais Şuţu l’exposition « Acte domnești
    fanariote din colecția Muzeului Municipiului Bucureşti/Documents princiers
    phanariotes de la collection du Musée municipal Bucarest »
    . Et puis, le 18
    mai, une autre exposition, « Țările Române. Peisaje în gravura Europeană
    de secol XIX/Les Pays roumains. Paysages dans la gravure européenne du XIXe
    siècle »
    , aura son vernissage dans le même bâtiment. Ce sera une mise en
    valeur des objets de patrimoine de la Collection d’imprimés du Musée municipal
    de la capitale, afin de familiariser les visiteurs avec l’univers roumain du
    XIXe siècle. Y seront exposés une cinquantaine
    d’ouvrages de graveurs étrangers, représentant différents endroits des Pays
    roumains, notamment des éléments d’architecture urbaine et rurale. Deux
    expositions seront inaugurées en août: « La série Dons et donneurs – Le
    Don Ioana Gabriela et Alexandru Beldiman »
    (au Palais Şuțu) et « Sub
    însemnul regalității: Fotografiile unei tinere principese/Sous le signe de la
    royauté ; Photographies d’une jeune princesse »
    (à la maison-musée
    Nicolae Minovici).

    Elena Olariu, directrice adjointe de la Section Art,
    Restauration, Conservation du Musée municipal Bucarest, nous a fourni des
    détails sur l’exposition prévue en septembre au Palais Şuţu, « Familia,
    Credința și Căminul pictorului Gheorghe Tattarescu/Famille, foi et foyer du
    peintre Gheorghe Tattarescu »
    : « Ce sera une exposition consacrée à la maison de Gheorghe
    Tattarescu, donc nous en allons présenter de nombreux objets d’intérieur
    .
    Ces objets ainsi que des toiles ont été restaurés par mes collègues, qui ont
    réussi à restaurer une grande partie du patrimoine de la Maison-musée
    Gheorghe Tattarescu. Nous y présenterons de la
    céramique, des icônes, des livres, des objets personnels du maître, plusieurs
    toiles, pour que le public puissent les admirer. Ce sera aussi une occasion de
    faire connaître le travail de nos collègues de la Section Restauration. Très
    peu de gens sont peut-être au courant du fait que pas mal des objets exposés
    font un détour dans les laboratoires de restauration. Ce travail de
    restauration est bien moins connu du grand public, d’où notre effort de les
    porter à l’attention des visiteurs par le biais de ces expositions. »


    En
    septembre et en octobre, le Musée municipal Bucarest, mettra en valeur la
    création de trois sculptrices:Elena Surdu
    Stănescu, Henriette Cihoschi et Doina Lie. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • Expos 2022 au Musée de la ville de Bucarest

    Expos 2022 au Musée de la ville de Bucarest

    Au premier plan, les maisons et
    ateliers musées d’artistes, mais aussi des collections de costumes, documents
    rares, art traditionnel et photographies anciennes de Bucarest. L’existence du
    musée s’appuie sur une décision du Conseil communal de la Mairie de Bucarest,
    datant du mois de juin 1921, qui décidait de fonder une telle institution. C’est
    en 1956 que le Palais Şuţu (bâtiment classé, érigé en 1834) accueille le musée,
    rouvert au public en 1959 sous le nom de Musée d’histoire de la ville de
    Bucarest. L’unification des sections d’histoire et d’art a donné ensuite
    naissance au Musée d’histoire et d’art municipal de Bucarest. Quinze ans plus
    tard, en 1999, l’institution a récupéré son nom initial. À présent, il est
    composé de 14 musées, collections et maisons-musées. Celui consacré au peintre Theodor
    Aman attend son public à une nouvelle exposition temporaire, ouverte du 7 avril
    au mois de mars 2023. Le 27 mai, l’exposition « Entre le Cap Caliacra et
    Balcic. Itinéraire pictural » sera inaugurée à la Maison-musée Frederic
    Storck et Cecilia Cuțescu Storc.






    Elena Olariu, directrice
    adjointe de la Section Art, Restauration, Conservation du Musée municipal
    Bucarest, offre des détails sur les prochaines expositions organisées par son
    institution : « La Maison-musée
    « Theodor
    Aman » est une des plus belles de Bucarest. L’immeuble, où le peintre Theodor
    Aman a effectivement habité, abrite la collection du maître. Beaucoup de gens
    l’ont déjà visité, mais moi je lance une invitation à ceux qui n’y sont pas
    encore allés : c’est une magnifique maison ancienne, que nous avons
    conservée en essayant de préserver la décoration d’origine. Outre l’exposition
    permanente, nous ouvrons en avril une autre, temporaire, intitulée « Aman en
    plein air », avec des toiles peintes à l’extérieur. Ce thème, choisi par
    nos collègues, donne l’occasion d’admirer les jardins peints par Theodor Aman. Au
    moi de mai, nous lancerons une autre expo, tout aussi intéressante, au
    Musée « Frederic Storck et Cecilia Cuțescu Storck ». La peintre Cecilia
    Cuțescu Storck avait souvent voyagé à Balcic (ville sise actuellement sur la
    côte bulgare de la mer Noire, ndlr), où elle rencontrait la reine Marie de
    Roumanie, avec laquelle elle avait un fort lien d’amitié. L’exposition
    présentera des ouvrages de Cecilia Cuțescu Storck, inspirés par ces lieux. Ce
    sera donc un voyage artistique qui permettra d’admirer aussi l’intérieur de la
    maison familiale grâce à des créations inédites. En fait, nous organisons
    chaque année de petites expos à la maison-musée Storck et cette fois-ci nous avons
    décidé de mettre en lumière Balcic, en espérant que ce sera une exposition
    intéressante. »







    La
    fin du mois d’avril apportera au Palais Şuţu l’exposition « Acte domnești
    fanariote din colecția Muzeului Municipiului Bucureşti/ Documents princiers
    phanariotes de la collection du Musée municipal Bucarest ». Et puis, le 18
    mai, une autre exposition, « Țările Române. Peisaje în gravura Europeană
    de secol XIX/ Les Pays roumains. Paysages dans la gravure européenne du XIXe
    siècle », aura son vernissage dans le même bâtiment. Ce sera une mise en
    valeur des objets de patrimoine de la Collection d’imprimés du Musée municipal
    de la capitale, afin de familiariser les visiteurs avec l’univers roumain du
    XIXe siècle.
    Y seront exposés une cinquantaine d’ouvrages de graveurs étrangers,
    représentant différents endroits des Pays roumains, notamment des éléments
    d’architecture urbaine et rurale.






    Deux expositions seront
    inaugurées en août: « La série Dons et donneurs – Le Don Ioana Gabriela et
    Alexandru Beldiman » (au Palais Şuțu) et « Sub însemnul regalității:
    Fotografiile unei tinere principese/ Sous le signe de la royauté ;
    Photographies d’une jeune princesse » (à la maison-musée Nicolae
    Minovici).




    Elena Olariu, directrice
    adjointe de la Section Art, Restauration, Conservation du Musée municipal
    Bucarest, nous a fourni des détails sur l’exposition prévue en septembre au
    Palais Şuţu, « Familia, Credința și Căminul pictorului Gheorghe Tattarescu/
    Famille, foi et foyer du peintre Gheorghe Tattarescu » : « Ce sera une exposition consacrée à la
    maison de
    Gheorghe
    Tattarescu, donc nous en allons présenter de nombreux objets d’intérieur
    .
    Ces objets ainsi que des toiles ont été restaurés par mes collègues, qui ont
    réussi à restaurer une grande partie du patrimoine de la Maison-musée
    Gheorghe
    Tattarescu
    . Nous y présenterons de la céramique, des icônes, des livres,
    des objets personnels du maître, plusieurs toiles, pour que le public puissent
    els admirer. Ce sera aussi une occasion de faire connaître le travail de nos
    collègues de la Section Restauration. Très peu de gens sont peut-être au
    courant du fait que pas mal des objets exposés font un détour dans les
    laboratoires de restauration. Ce travail de restauration est bien moins connue
    du grand public, d’où notre effort de les porter à l’attention des visiteurs
    par le biais de ces expositions. »






    En
    septembre et en octobre, le Musée municipal Bucarest, mettra en valeur la
    création de trois sculptrices:Elena Surdu Stănescu, Henriette Cihoschi et Doina Lie. (Trad.
    Ileana Ţăroi)

  • Images de femmes dans l’art roumain

    Images de femmes dans l’art roumain

    Le beau
    bâtiment du Musée national Cotroceni de Bucarest a accueilli en ce début de
    printemps une exposition dédiée à la femme. Cosmin Năsui, commissaire de cette
    exposition, mais également historien de l’art et collectionneur réputé,
    explique l’objectif et le contenu de l’événement: « L’exposition « Images de
    femmes dans l’art roumain » a aussi un sous-titre, qui est « Œuvres
    des collections des membres de la Société des collectionneurs d’art de Roumanie
    et de la collection du Musée national Cotroceni ». Le concept en a été
    donc de réunir des œuvres d’art de collections privées ainsi que du patrimoine du
    musée, afin de les mettre en valeur ensemble. Il faut dire aussi que la
    sélection a privilégié des créations moins connues, exposées plus rarement ou
    même spécialement préparées pour l’occasion. Les collections des membres de la
    Société des collectionneurs de Roumanie sont plutôt hétéroclites et couvrent
    les XXe et XXIe siècles grâce à des achats récents. Notre sélection s’est ainsi
    appuyée sur 29 collections privées. Nous avons choisi, tout naturellement, des
    ouvrages de peinture, sculpture et art graphique, compatibles avec les espaces
    temporaires du Musée national Cotroceni. Parmi eux, il y en a que je nommerais
    historiques, signés par des artistes tels que Mișu Popp. Viennent ensuite des
    créations de peintres désignés souvent comme allogènes, par exemple Trenk et
    Volkers, qui étaient venus en Roumanie pour accompagner le roi Carol I dans ses
    voyages et dans les préparatifs militaires précédant la Guerre d’indépendance. La
    période suivante est celle que certains critiques d’art appellent « des
    académistes » ou « des primitifs de la peinture roumaine », dont
    Mișu Popp et d’autres artistes de sa génération, pour arriver à des œuvres
    d’auteurs aimés du grand public, tels que Theodor Aman, Nicolae Grigorescu,
    Nicolae Tonitza, Petrașcu, ou encore des contemporains, comme Horia Bernea.
    Pour ce qui est de la sculpture, nous avons exposé Oscar Han, Milița Petrașcu,
    Medrea, des artistes importants, qui signent des créations moins connues ou
    moins exposées. »


    Cosmin Năsui
    nous a servi aussi de guide, pour une visite virtuelle de l’expo « Images
    de femmes dans l’art roumain ». « C’est un parcours
    chronologique, mis en évidence par l’origine de ces œuvres, provenant de
    collections d’art importantes, telles que la collection Tzigara-Samurcaș, ou
    bien ayant réintégré le circuit privé, après avoir été rétrocédés par le Musée
    national d’art de Roumanie. Je mentionnerais, par exemple, des toiles de Nicolae
    Grigorescu, exposées dans toutes les rétrospectives importantes de l’artiste,
    dans les années 1950 ou 1980, et que l’on a pu admirer dans cette exposition
    accueillie par la Musée national Cotroceni. Le sujet des représentations
    féminines dans l’art roumain est bien vaste, donc nous avons procédé à une mise
    en place en fonction de l’espace médiéval du bâtiment du musée ainsi que de la
    disponibilité des œuvres et des préférences des collectionneurs. Nous
    avons organisé le tout en fonction de plusieurs thèmes secondaires ; le
    parcours a été ouvert par une galerie de portraits illustrant toute la gamme de
    portraits féminins. Nous avons des portraits d’apparat, réalisés de manière à rendre
    le visage des personnes qui les avaient commandés, et l’on finit avec des toiles
    qui transforment le portrait proprement-dit en motif artistique. Celui-ci
    devient à son tour l’accessoire d’un titre, par exemple « Le fichu
    blanc » ou « L’écharpe rouge », des toiles qui ne proposent pas
    nécessairement une représentation réaliste du personnage, le portrait étant, en
    fait, un prétexte pictural et expressif. Nous avons une section des
    représentations de personnalités féminines de l’histoire, qu’il s’agisse d’Elena
    Cuza, de la reine Elisabeth ou de la reine Marie. Il y a aussi des types de
    beauté, tels qu’ils ont été découverts par les artistes. Je crois que la beauté
    de ces portraits vient de l’expressivité artistique, certes, mais aussi de la beauté naturelle des femmes qui
    ont inspiré les artistes. Une autre section est celle réservée aux nus
    féminins, des œuvres privilégiées par tous les collectionneurs d’art roumain,
    quelle que soit la période historique. Les œuvres exposées montrent une
    continuité artistique à travers les âges. Une thématique apparemment épuisée du
    point de vue artistique, mais qui se prête à une redécouverte. L’exposition
    « Images de femmes dans l’art roumain » a également mis en exergue
    les points d’intérêt des collectionneurs privés, puisque l’on y a admiré des
    créations célèbres, vendues à des prix-record sur le marché spécialisé. »
    , a expliqué Cosmin Năsui, historien de l’art et commissaire de l’exposition « Images
    de femmes dans l’art roumain », accueillie par le Musée national
    Cotroceni, de Bucarest. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • “Des bombes et des gens. Artistes unis contre la guerre “

    “Des bombes et des gens. Artistes unis contre la guerre “


    Lart peut-il être une arme contre la guerre? Que se passe-t-il quand des artistes plasticiens se rassemblent pour protester contre les événements actuellement en cours en Europe? Lexposition « Bombe și oameni. Artiști uniți împotriva războiului/Des bombes et des gens. Artistes unis contre la guerre », ouverte à Bucarest du 12 mars au 3 avril, est un message de protestation lancé par des artistes de Roumanie et dUkraine.



    La commissaire de lexposition, Raluca Ilaria Demetrescu, nous sert de guide: « Soixante-quatorze artistes, pour être plus précis, dont dix-huit ukrainiens, ont réagi à ce quil se passe actuellement en Ukraine, à leur manière habituelle, en regardant la cité, ses défauts et ceux du monde, avant de réagir. Car les crises et les situations durgence exigent ou plutôt provoquent des réactions urgentes. Tout sest passé très rapidement, au deuxième jour de guerre, nous nous sommes dit « Ça y est, on lance lexpo ». Des collectes daides avaient lieu à « Celula de Artă » et à « Carol 53 », la galerie qui accueille lexposition, lorsque celui qui en est le coordinateur, Daniel Loagăr, ma dit « Raluca, allez, on va faire cette exposition, « Bombe și oameni/Des bombes et des gens ». Sitôt dit sitôt fait. Nous avons contacté les artistes qui ont tous accepté lidée. Il y en avait même quelques-uns à avoir déjà travaillé sur le thème de la guerre. Un artiste de Bessarabie, Valeriu Șchiau, que jaime beaucoup, avait créé cette œuvre exceptionnelle sur les conflits passés en Ukraine, quil expose dans notre exposition. Sinon, la plupart des artistes ont créé des œuvres spécialement pour nous. Beaver est lauteur de laffiche et de la couverture Facebook et Instagram. Alexandru Ranga a fourni une sculpture très intéressante. Les sculpteurs Denis Nanciu et Mircea Diaconu ont réalisé des objets en métal. Le graphiste Ștefan Radu Crețu, qui est une vieille connaissance personnelle, a réalisé et posté sur Instagram des dessins sur cette guerre. Un reporter de guerre, Alfred Schupler, nous a offert des photos bouleversantes du conflit. Maria Scarlat Malița est lauteure dun photoreportage de la manif des Roumains à Paris. Trois artistes ukrainiennes travaillaient déjà avec Daniel Loagăr dans le projet « NeoNlitic », qui a inclus des artistes des Balkans et des zones voisines. Une dentre elles a contacté des collègues, des connaissances et des amis, qui lui ont tous répondu affirmativement. Puisquil est impossible de recevoir quoi que ce soit dUkraine, on peut seulement y envoyer des aides, ils nous ont envoyé des textes, des photos, des dessins extrêmement bouleversants. Cest comme ça que nous sommes arrivés à ce chiffre de 18 artistes dUkraine. »




    Lartiste coorganisateur de lexposition, Daniel Loagăr, a lui-aussi expliqué la démarche à lorigine du projet et la complexité des œuvres exposées: « Cest une exposition qui exprime notre solidarité, notre empathie et notre soutien pour nos voisins et amis. En fait, il y a deux ans, à travers latelier « Wood Be Nice » où je travaille, javais réalisé un projet international, « NeoNlitic 2 », impliquant des artistes ukrainiens et roumains. Je me suis lié damitié avec plusieurs artistes de Cernăuți/Tchernovtsy, et maintenant, que la guerre leur a frappé à la porte, nous leur avons offert notre aide. À partir du deuxième ou troisième jour de guerre, nous avons constamment collecté des aides, des dons ; tous les deux jours, nous avons envoyé un fourgon rempli daliments, de médicaments, de vêtements chauds, à Cernăuți et même au-delà, le dernier véhicule envoyé est arrivé dans la zone de Kiev, si jai bien compris. « Bombe și oameni » est le fruit dune collaboration avec la commissaire dexposition Raluca Ilaria Demetrescu. Un soir, on parlait des menaces actuelles, la menace nucléaire, pour être plus précis, lorsque jai proposé ce projet à Raluca, qui en a dailleurs dautres, appelés « Dulciuri și oameni/Des gourmandises et des gens », « Flori și oameni/Des fleurs et des gens». Elle a tout de suite été daccord et sest mise à contacter des artistes de Roumanie, qui se sont impliqués dans le projet. Moi-même, jen ai contacté dautres, ainsi que les artistes dUkraine, pour lesquels jai reçu laide de mon collègue de latelier « Wood Be Nice ». Concernant les techniques employées, nous avons tout accepté, nous avons des sculptures, des linogravures, de lart graphique, des installations vidéo, des films. Nous avons demandé aux artistes de créer en sappuyant sur ce quils ressentent, sur ce quils pensent en ce moment. Évidemment, nous sommes tous contre la guerre et nous essayons de soutenir nos voisins ukrainiens. Cest un message despoir, de solidarité, damitié, et je crois quil faudrait transmettre aussi un message de ras-le-bol, quil faut arrêter tout ça. Touts les artistes ont accepté de vendre leurs créations, un cinquième du prix dachat ira à lUkraine. »



    Raluca Ilaria Demetrescu a insisté sur les événements actuels, sur le côté caritatif du projet et sur lavenir: « Cest un état durgence, une crise locale et planétaire. La guerre contre lUkraine est le thème rassembleur de tous ces artistes, qui ont travaillé en toute hâte. « Bombe și oameni. Artiști uniți împotriva războiului/Des bombes et des gens. Artistes unis contre la guerre » est à la fois une exposition-manif et une exposition caritative. Elle est ouverte dans un espace underground, justement pour en souligner lurgence. Quand on a quelque chose durgent à dire, on ne va pas dans un endroit confortable, propre, cest pas ça du tout. Tous ces artistes ont travaillé spécialement sur ce thème, sétant concentrés à une majorité écrasante sur la guerre déclenchée par Poutine. Cest une guerre faite par des hommes, agressifs et forts, contre des femmes, des enfants, la population civile, contre un peuple qui ne les gênait en rien, qui voulait tout simplement se rapprocher de lEurope. Pour le vernissage, nous avons eu une sorte de billet dentrée, qui était en fait sous forme daides pratiques, du genre boites à conserve, aliments non périssables ou produits dhygiène personnelle, pour les victimes de la guerre et les réfugiés dUkraine. Nous avons déjà vendu plusieurs créations des artistes et la possibilité den acheter est toujours dactualité. Nous avons donc ramassé un peu dargent qui nous permettra dacheter des objets dont les réfugiés et les victimes de cette guerre ont besoin. Cest aussi un message de paix et une protestation contre cette guerre, qui doit cesser maintenant. Quant aux artistes, ils peuvent, bien-sûr, continuer le travail, mais cela dépendra des espaces dexposition libres. Ce qui est sûr cest que les artistes continueront à travailler sur ce thème. Et puis, noublions pas que nous sommes tous vulnérables, à tout moment. », a conclu Raluca Ilaria Demetrescu, commissaire de lexposition « Bombe și oameni. Artiști uniți împotriva războiului/Des bombes et des gens. Artistes unis contre la guerre ». (Trad. Ileana Ţăroi)


  • « Miracol »-un film Bogdan George Apetri

    « Miracol »-un film Bogdan George Apetri

    « Miracol/Miracle »,
    le plus récent film du réalisateur Bogdan George Apetri, est à l’affiche d’une
    bonne quarantaine de salles de cinéma, dans vingt villes de Roumanie. « Miracol »,
    dont les rôles principaux sont assumés par les acteurs Ioana Bugarin et Emanuel
    Pârvu, combine l’intensité d’un drame et l’atmosphère pesante d’un thriller
    psychologique avec le suspense et l’intrigue parfaitement construite d’un polar.
    Après « Neidentificat/Non
    identifié », gagnant du trophée « Anonimul 2021 », « Miracol »
    est le
    deuxième chapitre d’une trilogie qui s’égrène à Piatra Neamț, la ville natale
    du réalisateur Bogdan George Apetri, établi aux Etats-Unis depuis une vingtaine
    d’années, où il enseigne la réalisation cinématographique à la Columbia
    University de New York. « Miracol » raconte d’abord l’histoire
    de la jeune novice Cristina Tofan (interprétée par Ioana Bugarin) qui part du couvent pour
    se rendre à l’hôpital de la ville voisine. La seconde partie du film met au
    premier plan le personnage Marius Preda (joué par Emanuel Pârvu), l’officier de
    police qui refait le chemin parcouru par la jeune religieuse. Son enquête
    dévoile des indices et des confessions qui mènent à la vérité difficile à
    comprendre, cachée derrière les actions de Cristina, et même à un possible
    miracle.

    Le film a été présenté en première mondiale au Festival de Venise (déroulé
    du 1er au 11 septembre 2021), ayant été le premier long-métrage
    roumain à être projeté dans le cadre de la compétition Orizzonti depuis douze
    ans. Bogdan George Apetri a expliqué le lien qui unit les épisodes de la
    trilogie et il a parlé de l’accueil réservé à sa production. « C’est
    une trilogie, mais une trilogie atypique, puisque ce sont des films sans un
    quelconque lien entre eux. Donc, on peut ne pas avoir vu « Non
    identifié » avant « Miracle » et comprendre pourtant l’histoire. Les films racontent des histoires sans
    trop de liens entre elles, même sans aucun lien du tout. Mais c’est le même
    univers, certains personnages principaux d’un film deviennent des personnages
    secondaires dans l’autre. J’ai imaginé cette trilogie composée de trois films
    séparés, aux narrations séparées, mais inscrites dans le même univers. J’ai eu
    cette idée en lisant la Comédie humaine, de Balzac, qui, vous le savez, est
    faite d’une série de livres racontant des histoires séparées, avec des
    personnages récurrents. Une idée qui m’a plu. Ce n’est pas une série télévisée,
    mais ce ne sont pas non plus des films totalement indépendant l’un de l’autre.
    Je trouve que c’est un exercice très intéressant, la même ville apparait dans
    les trois productions et devient un personnage en soi. Un film est pratiquement
    une réécriture permanente ; on a une idée, on l’a développe, on écrit une
    première variante du scénario, puis une deuxième, une troisième, parfois on
    peut même arriver à dix variantes. Et quand on est sur le plateau de tournage,
    on réécrit encore, parce que, là, on est en présence des acteurs, de la vérité
    de l’histoire. Le montage réécrit lui aussi le scénario, et puis il y a le
    mixage du son, également très important pour l’histoire, à mon avis du moins,
    car il y ajoute de nouvelles émotions. C’est ça un film, une réécriture
    continuelle, comme quand on écrit un livre, en fait je pourrais peut-être
    écrire aussi un livre, un jour, qui sait ?! Les deux processus de création
    sont, bine-sûr, différents, mais ils se ressemblent aussi pas mal. Dans le cas
    du réalisateur, le choix d’une idée est très important, le choix d’une histoire
    qui occupe son esprit durant plusieurs années. L’idée de « Miracol »
    m’est venue en 2018 et je tournais déjà le film à Piatra Neamț à l’été 2019 ;
    j’ai eu la chance de le faire avant la pandémie, mais la malchance de lancer le
    film en pleine pandémie. La postproduction des deux films, « Neidentificat »
    et « Miracol », a eu lieu en République Tchèque, aux Studios Barrandov,
    où j’ai travaillé avec une équipe
    exceptionnelle.
    »


    Le
    long-métrage « Miracol/Miracle », du réalisateur Bogdan George Apetri,
    a été bien accueilli par la presse étrangère lors de sa projection à la Mostra
    de Venise. Le chroniqueur de la revue Variety,
    par exemple, le considérait comme une des meilleures productions présentées à
    l’édition de l’année dernière. Bogdan George Apetri et de nombreux membres de
    son équipe étaient présents à la première. « J’ai été content d’avoir
    une grande partie de l’équipe à mes côtés, à Venise. Il s’agit des acteurs
    principaux, de la productrice Oana Iancu, du directeur du casting Cătălin
    Dordea, j’étais heureux d’y être ensemble. C’était une immense satisfaction et
    toute l’équipe a savouré le succès du film. Et maintenant, au moment du
    lancement, je suis content d’être en Roumanie et de participer à de nombreuses
    projections. »


    « Miracol/Miracle » est produit par
    Oana Iancu et Bogdan George Apetri, à travers leur nouvelle maison de
    production The East Company Productions. Le projet a participé à la section
    Works in Progress du festival « Les Films de Cannes à Bucarest » en
    2020. (Trad. Ileana Ţăroi)











  • Le Festival Classix d’Iași

    Le Festival Classix d’Iași

    Le Classix Festival a rassemblé concerts, lancements de livres et de disques, débats et expositions, en un format hybride enligne et en présentiel, en accord avec les temps que nous vivons. Anca Spiridon, attaché de presse du Classix Festival, a parlé de la structure de l’événement et des surprises à l’intention du public : Le « Classix Festival » est, pour nous, « une aventure classique contemporaine », lancée à Iași en 2020, qui se propose d’attirer un nouveau public vers la musique classique, grâce au programme choisi, aux lieux peu conventionnels qui l’accueillent et aux événements connexes. La troisième édition, déroulée du 13 au 19 février, aussi bien en présentiel qu’enligne, a inclus 8 concerts de musique classique, tenus dans des salles plus spéciales, au Palais de la culture, au Théâtre national « Vasile Alecsandri », à la Bibliothèque centrale universitaire « Mihai Eminescu », à la Maison Balș, ou encore au Musée de la littérature. L’affiche a été complétée par des événements connexes, tels que dix master-class, une exposition d’illustrations, une table ronde et une conférence, sept séances de projections de films, le tout ouvert aux explorateurs de l’aventure classique contemporaine. Le programme a réuni une bonne soixantaine d’artistes originaires de treize pays. Cette troisième édition du festival s’est proposé de mettre en lumière la beauté sous une forme féminine et mystique, pleine de force, ce qui a été visible dans notre programmation, grâce à des interprètes femmes, grâce aussi à des compositrices de musique classique et contemporaine. Le format hybride utilisé en 2021 a été de mise cette année aussi, ce qui s’est traduit par des événements organisés dans des salles remplies à 30% de leur capacité, ainsi que par la diffusion enligne de tous les huit concerts sur la page Facebook du festival et de nos partenaires, accessibles durant un mois après la fin du festival. »

    Quelles ont été les défis que les organisateurs du festival Classix ont dû relever? Quels ont été les artistes à y avoir participé? Quelle a été la thématique du Classix Festival en 2022? En voici les réponses de Anca Spiridon, attaché de presse de l’événement: « Les défis de Classix 2022 ont été, avant tout, l’allongement de la durée, sept jours au lieu de cinq, et la complexité du programme. Et puis, les plus de soixante artistes invités, leur accueil à un événement où seulement 30% du public a pu profiter des salles de concert, cela peut s’avérer un immense défi. Mais en même temps, nous sommes conscients de l’impact enligne, où des dizaines de milliers d’internautes ont pu se régaler du programme de musique classique de cette édition. En fin de compte, nous pouvons dire que cela a valu la peine. Parmi la soixantaine d’artistes de treize pays, qui se sont produits dans le cadre de Classix 2022, je mentionnerais l’Auner Quartet d’Autriche, le violoncelliste allemand Gustav Rivinius, le pianiste norvégien Håvard Gimse, ou encore le violoniste également norvégien Bjarne Magnus Jensen. Les thématiques abordées ont mis l’accent sur le féminisme dans la musique classique, sur l’authentique et le viscéral, sur des vécus humains authentiques. Et la beauté s’est présentée sous une forme féminine mystique, puissante et impressionnante à travers les détails, tandis que l’instinct primordial nous a amené à un abandon temporaire de la mélodie et du rythme. »

    À la fin de notre entretien, Anca Spiridon a parlé du rapprochement du public jeune à la musique classique par le biais de cet événement : « À propos de la musique classique, une idée particulièrement intéressante, que j’ai apprise lors d’un lancement de livre en 2021, dit que pour beaucoup d’entre nous la musique classique est un train que nous n’avons pas pu prendre à temps. Nous avons rarement l’éducation et l’ouverture d’esprit qui nous aident à l’approfondir. Nous constatons avec joie que le public jeune nous rejoint à chaque édition de Classix, pour le plaisir de l’expérience, d’écouter la musique sans aucun background musical de haut niveau, sans avoir écouté des séries de compositeurs ou d’interprètes. Le public nombreux, de tous les âges, nous montrent que nous faisons un bon travail. Dans le monde numérisé dans lequel nous vivons, les sentiments et les idées que nous insuffle la musique sont importants et nous inspirent à continuer à travailler le mieux possible. », a conclu Anca Spiridon, attaché de presse du Classix Festival 2022

  • La Roumanie à la Biennale d’art de Venise

    La Roumanie à la Biennale d’art de Venise

    La Roumanie
    sera présente à la 59e édition de la Biennale d’art de Venise avec
    un projet créé par la réalisatrice et scénariste Adina Pintilie, dont le film « Touch
    Me Not » a été récompensé de l’Ours d’or au Festival du film de Berlin en
    2018. Intitulé « Tu ești un alt eu – O catedrală a corpului/Tu es un autre
    moi – Une cathédrale du corps », ce projet est sorti vainqueur d’un cours
    national organisé par les ministères de la culture et des affaires étrangères
    et l’Institut culturel roumain.




    Attila Kim,
    le commissaire de la Roumanie pour la Biennale de Venise, nous a parlé du
    projet : « Le gagnant a été décidé par
    un concours déroulé l’année passée et finalisée cette année
    . Le
    projet d’Adina Pintilie a été choisi justement parce qu’il s’approche des
    spectateurs, des gens qui regardent, parce qu’il déstructure le film, le ddécoupe
    en morceaux et invite les spectateurs à un dialogue sur l’intimité et la
    relation avec le corps. Cette expérience est complétée par une installation de
    réalité virtuelle, à travers laquelle les visiteurs sont invités à se glisser
    dans la peau des personnages du documentaire, soit dans la nouvelle Galerie de
    l’Institut culturel roumain à Venise soit enligne.
    »






    Les événements artistiques de la Roumanie à la Biennale de Venise où se
    déroulent-ils ? Attila Kim : « La Roumanie a son propre pavillon à la
    Biennale de Venise depuis 1938 ; il est situé dans l’épicentre qu’est les Giardini
    della Biennale. Certes, d’autres pays aussi ont des pavillons nationaux à
    Venise, mais la Roumanie est l’unique à exposer dans deux espaces différents,
    le pavillon national des Giardini et la nouvelle galerie de l’Institut culturel
    roumain. Comme à chaque édition de la Biennale, l’exposition principale est
    consacrée à l’art international, qui réunit les créations de 213 artistes, dont
    les Roumaines Alexandra Pirici et Andra Ursuță et dont la commissaire est Cecilia
    Alemani. Alexandra Pirici a imaginé le projet ayant représenté la Roumanie à la
    55e édition de la Biennale de Venise, en 2013, tandis qu’Andra
    Ursuță est une sculptrice qui réside actuellement à New York. Outre la
    participation à l’exposition internationale, qui est l’élément essentiel de la
    Biennale de Venise, la Roumanie propose aussi un projet très important, dans la
    catégorie des projets collatéraux ; l’artiste roumain Eugen Raportoru
    expose ses créations au pavillon ERIAC, dédié à la culture et à l’art rom
    d’Europe.
    »






    Nous nous sommes
    entretenus avec Adina Pintilie sur le projet de son équipe, le concept et la
    recherche artistique, le travail en amont et l’impact visuel et émotionnel du
    projet sur les visiteurs du pavillon de la Roumanie : « Nous sommes
    heureux de pouvoir réaliser le projet et la prochaine période sera difficile,
    mais aussi très intéressante. En fait, la recherche artistique à la base de ce projet a
    débuté il y a des années, par une sorte de curiosité et de besoin de refaire
    notre éducation, pour ainsi dire, en matière d’intimité et de corporalité. Nous
    savons tous qu’en famille, dans la société, nous acquérons certaines idées du
    corps, de la beauté, de l’amour, des relations avec les autres, des idées qui
    entrent bien des fois en conflit avec notre expérience de vie. Alors, avec un
    groupe de collaborateurs, de performeurs et mon équipe, nous avons conçu ce
    laboratoire, si j’ose dire, une sorte d’incubateur émotionnel dans lequel nous
    avons essayé de tout oublier et de poser un nouveau regard, frais, sur la façon
    dont les gens vivent en fait leur intimité, au-delà des idées et des mythes avec
    lesquels nous grandissons. C’est donc ce projet d’introspection et d’expérimentation
    de la relation avec l’autre que nous voulons proposer au public. Le langage
    audiovisuel en est un aspect très important, il s’agit de la manière de
    transmettre ce type de recherche artistique à un public et des modalités qui
    permettent à ce même public d’intégrer le processus de recherche. Le cinéma a
    été la première formule que j’ai utilisée, dans le film « Touch Me Not »,
    sorti en 2018. Cette fois-ci, nous employons le format d’une installation
    vidéo, mais nous travaillons en parallèle sur d’autres formats : film,
    performance interactive, livre, expérience enligne. L’installation
    audiovisuelle multimédia est complétée par une extension VR (de réalité virtuelle)
    depuis l’espace de l’ICR, car c’est un langage entièrement différent du cinéma,
    avec un autre type de relation entre le corps du visiteur et celui de l’artiste
    performeur. Donc, à la différence du cinéma, où le spectateur est loin de
    l’expérience présentée à l’écran, le visiteur entre dans l’exposition, qui est
    notre espace de recherche artistique. Du point de vue physique, émotionnel et
    de l’autoréflexion, il intègre l’expérience que nous lui proposons. Moi, je
    trouve que c’est un type de langage artistique très, très intéressant.
    »






    Quel en est le point de départ? Quel est le mécanisme de
    production intellectuel et créatif générateur d’un tel projet? Adina Pintilie :
    « Honnêtement, je n’y ai pas pensé en termes extérieurs, de société.
    L’intérêt pour cette forme de corporalité et d’intimité est né à l’intérieur de
    chacun de nous, participants à ce projet. Nous avons chacun notre propre façon
    de nous rapporter à notre corps, à l’expérience de l’identité, et nous
    explorons pratiquement ensemble une zone qui déclenchera le même type de
    réflexion chez le spectateur. Je suis sûre que cela finira par amorcer un
    dialogue sur certains thèmes ; le corps, l’intimité, l’identité, autant de
    choses très importantes pour chacun de nous. Ce sont aussi des zones sensibles,
    sur lesquelles il nous très difficile de communiquer. »
    , a conclu la réalisatrice roumaine Adina
    Pintilie. (Trad. Ileana Ţăroi)

  • Des super-contes de Bucarest

    Des super-contes de Bucarest

    Il s’agit des « Superpovești din București/Des Super-contes de Bucarest », un volume qui rassemble des histoires ou des contes signés par les gagnants du concours homonyme, lancé au début de l’année dernière. Tirée à plusieurs milliers d’exemplaires, l’anthologie a vu le jour grâce à la Compagnie des librairies Bucarest (CLB), la chaîne de boutiques spécialisées la plus ancienne et la plus durable de Roumanie, avec l’appui de la Mairie générale de la capitale et de son Centre culturel ARCUB. Le livre est distribué gratuitement dans toutes les quarante librairies de la chaîne CLB, afin d’encourager la lecture.

    D’ailleurs, la Compagnie des librairies Bucarest et la société Headsome Communication se trouvent à l’origine du projet, expliqué par Oana Boca Stănescu, présidente de Headsome Communication : « Le livre est né lors d’un événement organisé par la Compagnie des librairies Bucarest. Pour moi, les activités de la compagnie sont une source d’inspiration et j’avoue être impressionnée par cette réussite. Présente depuis plus de soixante-dix ans sur le marché, la CLB réussit à rester proche de tous les amoureux du livre de la capitale. En 2020, la Compagnie des librairies Bucarest se préparait à fêter le soixante-dixième anniversaire de sa fondation et, comme nous organisons des projets culturels ensemble depuis un certain temps, nous avions des plans assez ambitieux. Mais la pandémie est venue occuper la scène et il nous a été impossible de tenir tous les événements prévus, sauf quelques-uns, dont une initiative de planter des arbres dans la ville, l’idée étant que la CLB est proche des lecteurs de Bucarest depuis près de trois générations et qu’elle pense avec affection à la prochaine génération. Cet événement a eu lieu dans le Parc Tineretului (de la Jeunesse), c’est là que nous avons planté des arbres, que nous avons écouté des histoires sur Valea Plângerii (la Vallée des lamentations), sur une église engloutie par les eaux, sur le lac Cocioc du Parc Tineretului. Moi et des gens plus jeunes que moi nous sommes rendus compte que nous ne savions pas beaucoup de choses à propos de ces lieux. Nous avons aussi compris que les nouvelles générations ne connaissaient pas vraiment les histoires et les légendes de Bucarest. C’est ainsi que l’idée nous est venue de les ramener à la vie, ce qui aurait été impossible en l’absence de l’appui et de l’enthousiasme de la Compagnie des librairies Bucarest, car les Super-contes de Bucarest sont un projet de la marque CLB. Heureusement, depuis quelques années, nous assistons à un revirement de la littérature pour enfants, de nombreux auteurs roumains contemporains écrivent pour les enfants. Je crois que c’est la chose la plus merveilleuse qui puisse arriver sur un marché du livre plutôt pauvre, car si l’on veut former de nouvelles générations de lecteurs, il faut commencer tôt. »

    Marieta Seba, directrice générale de la Compagnie des librairies Bucarest, reprend les éléments d’information déjà mentionnés, en y ajoutant quelques précisions supplémentaires : « Comme Oana Boca Stănescu vient de le dire, ce projet est né lors de l’événement pour planter des arbres, organisé par nous, la CLB. En 2020, pour les soixante-dix ans de la compagnie, nous avons voulu organiser plusieurs événements et mettre l’accent sur le public, sur la communication. Puisque la pandémie nous a empêchés de le faire, nos collaborateurs ont eu cette idée de planter des arbres dans le Parc Tineretului. Beaucoup d’enfants y ont participé et ça nous a donné l’idée de marqué aussi notre anniversaire par un petit livre. Nous espérons tout simplement que ce projet perdure et qu’il gagne en ampleur, en impliquant le plus grand nombre d’élèves. Tout ce que nous avons réalisé jusqu’à présent a été fait par passion, de tout cœur, suivant notre devise « Par amour du livre ».

    Pour nous, la CLB, le côté financier n’a jamais occupé le premier plan. À chaque fois, nous avons essayé de faire des choses intéressantes et créatives, même quand le budget était insuffisant. »Ioana-Alexandra Anastasiu, élève à l’École générale n° 280, fait partie des gagnants du concours « Des super-contes de Bucarest ».

    Son texte sur la Maison Capșa se retrouve dans les pages de la récente anthologie publiée par la Compagnie des librairies Bucarest (CLB) : « Avec notre professeure de religion, j’ai participé à un cours optionnel intitulé « Flâneurs à travers Bucarest/Călători prin București », durant lequel nous apprenions les légendes et les histoires des bâtiments de la ville. Quand j’ai entendu parler du concours Super-contes de Bucarest, j’ai tout de suite décidé d’y participer, parce que je suis passionnée par la langue roumaine et par l’histoire et parce que le concours m’a paru une bonne occasion de me mettre à l’épreuve. J’ai choisi d’écrire un texte sur la Maison Capșa car c’est un des bâtiments les plus élégants et les plus somptueux de Bucarest. En plus, il a accueilli un tas de personnalités, notamment durant la Belle Epoque. J’ai toujours admiré cet édifice et j’ai été très contente de pouvoir écrire quelque chose sur lui. »

    Vu la réussite du projet et l’intérêt éveillé parmi les enfants et les adolescents, les organisateurs se propose de l’inscrire dans la durée, en lançant la deuxième édition au début de cette année. (Trad. Ileana Ţăroi)