Category: La Roumanie chez elle

  • Le festival Dâmbovița Delivery de Bucarest

    Le festival Dâmbovița Delivery de Bucarest

    Aujourd’hui nous vous racontons l’histoire de la rivière
    de Dâmbovița qui traverse Bucarest, la capitale roumaine. Si jadis elle passait
    presqu’inaperçue, de nos jours les rives de la rivière se veulent une véritable
    artère verte de la ville, où chacun peut se réunir pour partager et profiter de
    la nature. Bref un véritable lien entre les quartiers de la capitale. Pour ce
    faire, tout un événement a été mis sur pied sous le nom de « Dâmbovița
    Delivery ». Le nom fait référence au festival « street delivery »
    organisé chaque année à Bucarest et dont l’objectif est de permettre aux
    piétons de se réapproprier l’espace urbain.




    Rencontre avec Valentin Talabă, manager en communication
    chez Nod Maker Space, une association qui organise des évènements, qui nous a
    expliqué la genèse du projet « Dâmboviţa Delivery » :






    « Toutes les grandes villes d’Europe sont
    traversées par un fleuve. Berlin par le Spree, Paris la Seine et le canal St
    Martin, Londres par la Tamise. Bucarest est traversée par la Dâmboviţa, un
    cours d’eau dont on n’exploite pas pleinement le potentiel. Beaucoup de Bucarestois
    remarquent à peine qu’une rivière traverse la ville. C’est comme ça qu’est née l’idée : faire
    le lien entre les deux secteurs traversés par la Dâmboviţa, les secteurs trois
    et quatre. Utiliser cette ressource pour créer du lien entre les habitants,
    atour d’activités culturelles et ludiques pour les petits et les grands, dans
    un lieu agréable. »






    Comment s’est déroulé le festival « Dâmboviţa
    Delivery » ? Valentin Talabă nous répond :






    « Nous avions organisé une trentaine d’activités. Des ateliers pour
    enfants, des activités culturelles, des rencontres littéraires, des
    concerts, le tout en entourés de food-trucks. L’activité phare de cet évènement
    était la promenade en barque sur la rivière, entre la place de l’Union dans le
    centre, où se trouve la Bibliothèque Nationale, et jusqu’à Mihai Bravu. Cela
    nous a permis de mettre en évidence l’importance de rendre la rivière
    accessible dans la ville. Nous avons mis au point des pontons permettant aux
    visiteurs de traverser la rivière d’une rive à l’autre. Le long de ces pontons
    étaient organisées des activités artistiques collaboratives. Les participants
    ont pu collaborer avec les artistes et artisans pour mettre au point un arc-en-ciel
    actuellement suspendu au dessus de la rivière. Nous avons réaménagé le pont de
    l’Abattoir et travaillé atour du lit de la rivière pour lui redonner des
    couleurs. L’important, c’est d’avoir permis aux habitants de prendre conscience
    qu’il était possible de vivre la ville autrement, sans consommer, sans
    dépenser, simplement en s’adonnant à des activités, en reconnectant avec
    soi-même et avec sa communauté. »




    « Si vous avez des idées pour transformer la rivière
    Dâmbovița, dites-le nous ! Nous recherchons des intervenants pour des
    activités artistiques, des projets éducatifs, des ateliers interactifs afin de
    redonner vie aux espaces qui longent la rivière » annonçait l’évènement.
    Alina Tofan, eco-performer était présenter à l’évènement avec son installation
    Plastic Womb dont elle est venue nous parler :




    « Georgiana Vlahbei et
    moi-même, du collectif Plastic Art Performance, avons participé à cette édition
    de Dâmboviţa Delivery. Nous y avons présenté notre installation
    d’éco-performance et d’objet. L’objectif était de tirer la sonnette d’alarme et
    d’attirer l’attention des citoyens sur la pollution plastique dans l’eau et ses
    conséquences sur les écosystèmes fluviaux. Nous avons eu d’excellents retours,
    surtout de la part des organisateurs. Cela nous a permis d’aussi présenter
    notre travail. Les passants ont manifesté de la curiosité. Grâce à un QR code
    ils pouvaient écouter les explications données sur notre installation. A cette
    occasion nous avons collaboré avec le designer Teo Rădulescu. Notre
    installation s’intitule « Plastic Womb », l’utérus en plastic car
    c’est malheureusement l’image que nous conservons des écosystèmes fluviaux. Notre travail a pour
    objectif de faire prendre conscience de la situation et d’impliquer davantage
    la société civile. »




    Quels autres projets sont en préparation afin de
    consolider la relation qu’entretiennent les habitants avec la rivière ?
    Valentin Talabă nous répond :






    « Nous allons réitérer l’expérience de
    Dâmboviţa Delivery ». En parallèle, nous menons des discussions sur la
    qualité de l’eau de la rivière et sur la direction à prendre pour exploiter
    pleinement cette ressource essentielle. »






    Des solutions temporaires et permanentes ont été
    envisagées. Parmi elles, l’organisation d’activités sur les bords de la rivière:
    spectacles, discussions, expositions, interventions artistiques, etc, toutes
    ayant pour objectif de proposer la reconfiguration de cet espace aux autorités
    locales. Des appels à projet sont en cours pour des reconversions ou des
    réhabilitations d’espaces urbains, pour des projets artistiques permettant de
    redonner vie aux rives de la Dâmboviţa, pour des projets sociaux de soutien au
    communautés. Des projets qui permettront de tisser des liens et surtout, de
    sensibiliser les habitants à la présence de cette rivière qui traverse la
    capitale roumaine, un privilège que beaucoup ignorent encore.




    (Trad : Charlotte Fromenteaud)



  • 12ème édition de la « Promenade de l’Opéra ».

    12ème édition de la « Promenade de l’Opéra ».

    L’Opéra National de Bucarest a pour mission de promouvoir les valeurs et la
    culture de l’Opéra public auprès d’un public de plus en plus large et de plus
    en plus jeune. C’est dans ce contexte que s’est déroulée, à la fin de l’été, la
    12ème édition de la désormais traditionnelle « Promenade de
    l’Opéra ». L’occasion pour le public présent sur l’esplanade de découvrir
    une série d’activités en plein air tout au long d’un parcours de 12h. Ce projet
    est le fruit d’une collaboration entre l’ONB et l’Université Nationale d’Art dramatique
    et cinématographique « I. L Caragiale » (UNATC)


    Daniel Jinga, Directeur général de l’ONB nous raconte :




    « La « Promenade de l’Opéra »
    est devenue une tradition pour l’ONB. Tout a commencé avec un spectacle en
    plein air, et nous voilà aujourd’hui à notre 12ème édition. Nous
    avons pu l’organiser même durant la pandémie, car comme vous le savez les
    restrictions étaient moins strictes pour les activités en plein air. Voilà
    plusieurs années que nous profitons de cet évènement pour transformer
    l’esplanade de l’ONB en véritable Hub culturel. Un endroit pouvant attirer un
    nouveau public, afin de montrer que l’Opéra n’est pas un lieu prétentieux, que
    la culture est accessible à tous. Nous ne nous sommes pas retranchés dans notre
    tour d’ivoire, dans l’attente que le public vienne découvrir un genre musical
    et culturel aux multiples facettes. Tout le monde peut venir à l’Opéra, écouter
    de la belle musique, des airs d’opéra, l’ouverture, etc. Nous avons aussi ceux
    qui viennent revoir la Traviata ou Nabucco pour la 150ème fois, pour
    en découvrir de nouvelles interprétations ou simplement redécouvrir la même
    musique, encore et encore. »






    Liviu Lucaci, recteur de l’Université d’art dramatique et
    cinématographique de Bucarest, ajoute :


    « Aujourd’hui, l’Université d’art dramatique et cinématographique
    de Bucarest I. L Caragiale est aux côtés de l’Opéra national de Bucarest. Et
    nous continuerons de l’être chaque fois que cela sera nécessaire, pour mettre
    sur pied des évènements pour le public Bucarest et pas seulement. Comme vous
    pouvez le constater, cette disposition est tout à fait inédite. Nous avons
    construit un atelier qui accueille le public depuis plusieurs jours, pour qu’il
    puisse vivre cette expérience dans des conditions idéales. Nous collaborons
    avec des acteurs, des marionnettistes, des metteurs en scène, des réalisateurs de
    films, etc. Il y a même une direction multimédia, qui a énormément gagné en
    importance ces dernières années. Ils sont venus avec une scène mobile de 400
    mètres carrés, que nous avons aidé à monter. Nous avons des tournages, des
    caméras au sol, des caméras sur drones, ou des caméras de ballon. L’objectif
    est d’offrir une vue filmée à 360° depuis le milieu de l’orchestre, et de la
    diffuser en direct. Mais le plus important, ce sont nos jeunes qui souhaitent
    participer à ce type d’évènement et qui sont désireux de collaborer avec l’ONB
    sur le long terme afin d’attirer un public encore plus large ».




    Le public présent à l’évènement a eu la joie de découvrir
    le Gala Extraordinaire, auquel a participé l’orchestre, le chœur et l’ensemble
    de l’ONB sous la direction de Tiberiu Soare.


    Daniel Magdal, directeur adjoint de l’ONB nous
    explique :


    « Nous avons mis au point un programme
    absolument divin, basé sur des airs et des scènes d’opéra, et extraits des
    spectacles en cours de préparation chez nous. Certains en avant première de
    notre nouvelle saison, d’autres très célèbres. Nous sommes ravis d’accueillir
    le public lorsque nous en avons l’occasion. C’est très important de pouvoir
    maintenir ces liens. Toute l’équipe de l’Opéra est ici ce soir pour participer.
    Pour nous c’est aussi l’ouverture de la nouvelle saison. »




    Alexandru Nagy, metteur en scène, rajoute :


    « Je suis ravi que cette 12ème
    édition de la « Promenade de l’Opéra » accueille un public jeune,
    afin de nous assurer le renouvellement de notre public, que l’on qualifie
    généralement de « sénior ». Cette année, nous offrons à nos
    spectateurs une multitude d’activités dont font partie les « Hommes de
    l’Opéra ». Ces hommes de l’opéra, les artistes, les techniciens, ceux qui
    travaillent sur scène ou en coulisses, sont tous ici ce soir pour cette nouvelle
    « Promenade de l’Opéra » et proposent plusieurs ateliers. On trouve
    par exemple un atelier de ballet, intitulé « Les premiers pas d’une
    ballerine », qui permet aux enfants de découvrir les bases du ballet en
    compagnie de la ballerine professionnelle Mihaela Soare. Il y a aussi un
    atelier de piano pour que les enfants puissent faire connaissance avec cet
    instrument. Qui sait, peut-être que certains auront même une révélation, comme
    c’est parfois le cas dans ce genre d’évènement. Cette année, notre objectif est
    de permettre au public d’entrer directement en contact avec le monde de la
    scène, avec les artistes, de la scène ou des coulisses. C’est pourquoi nous
    avons aussi organisé des ateliers de fabrication de costumes, tenus par nos
    collègues couturiers et scénographes. Chaque secteur est représenté ici ce
    soir. »




    L’atelier de peinture et de costumes a attiré près de 70 participants,
    principalement des enfants. 90 personnes ont participé à l’atelier de développement
    personnel, et 150 ont manifesté leur intérêt pour celui intitulé « Les
    métiers du futur ». Plusieurs centaines de participants ont pu fabriquer
    leur propre marionnette et une cinquantaine de petits rats de l’opéra ont pu
    effectuer leur premiers pas de ballet en compagnie de Mihaela Soare, et tout
    autant ont choisi de faire plus ample connaissance avec le piano. Enfin, plus
    de 650 visiteurs sont entrés pour la toute première fois dans l’Opéra de
    Bucarest dans le cadre d’une visite guidée. Somme toute, « la Promenade de
    l’Opéra » a rencontré un vrai succès auprès d’un public très large.


    (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • Le vin rendu accessible aux personnes malvoyantes

    Le vin rendu accessible aux personnes malvoyantes

    Nous parlons
    aujourd’hui de vin. Mais aussi, d’inclusion. Et plus précisément, d’un projet
    qui concilie la passion de deux hommes pour leur travail à leur volonté de
    venir en aide à leur prochain. Entretien avec Tudor Paul Scripor, créateur de
    l’alphabet des couleurs, et Ioana Bidian Micu, experte en vin. Leur
    collaboration a donné naissance à des étiquettes inclusives, permettant aux
    malvoyants d’avoir des informations sur la robe du vin.


    Ioana Bidian
    Micu, experte en vin, nous raconte la genèse de ce projet :

    « Tout
    à commencé lors d’une réunion entre Tudor Scripor, inventeur de l’alphabet des
    couleurs, et moi-même. L’idée de parvenir à créer un lien entre le goût, le
    parfum et la robe d’un vin pour les personnes malvoyantes m’a semblé
    formidable. Au-delà de la réalisation d’étiquettes de couleur blanche, rose et
    rouge nous avons développé une multitude de possibilités d’utilisation de
    l’alphabet des couleurs afin que les malvoyants puissent se les approprier chez
    eux aussi. Par exemple, nous avons créé des étiquettes très simples à coller
    sur les verres, qui leur permettent de reconnaître la couleur de la robe du vin
    qu’ils sont en train de boire. Nous avons mis au point un système avec des
    dessous de verre, basé sur le même principe. Nous avons aussi rédigé le premier
    guide de dégustation de vin en alphabet Braille et Scripor pour la standardisation
    des couleurs. Il s’accompagne d’un mini guide permettant aux personnes
    malvoyantes de faire le lien entre les arômes, les couleurs et le goût des
    vins, et d’ainsi les identifier. »




    Ioana Bidian
    Micu nous raconte son expérience lors des séances de dégustation organisées
    dans le cadre du Salon WineUp Fair de Transylvanie au printemps dernier

    « Nous
    avons organisé une masterclass, une dégustation classique à laquelle ont
    participé entre autres, des personnes malvoyantes. Nous avons mis les personnes
    voyantes en situation de malvoyance afin qu’elles mesurent l’impacte de la
    perte de ce sens sur leurs sensations lors d’une dégustation de vin. »





    Tudor Paul
    Scripor, inventeur de l’alphabet des couleurs, nous parle de son expérience :

    « Tout
    à commencé en 2012, lors d’un atelier de peinture que j’animais. Un étudiant
    malvoyant m’a dit qu’il n’arrivait pas à comprendre les couleurs, ni à
    percevoir les nuances chromatiques dans un tableau. A l’époque je n’avais
    aucune idée qu’il existait un système de reconnaissance des couleurs. Si l’on
    souhaite écrire le nom d’une couleur en Braille, c’est possible. Pour écrire la
    couleur rouge, il suffit de composer le mot « rouge » avec les points
    qui constituent l’alphabet en question. J’ai donc étendu l’alphabet Braille, et
    l’ai combiné à des symboles de standardisation chromatique universelle. Un
    symbole peut ainsi représenter une couleur,
    et deux symboles représentent les nuances claire ou foncée. Voilà comment tout a commencé. C’est la
    transposition de cet alphabet aux étiquettes de vin qui nous a permis de faire
    aboutir ce projet pour les personnes malvoyantes. »


    Suite à la suggestion
    de certaines personnes malvoyantes, une autre façon d’utiliser ce procédé
    pourrait bien voir le jour. Cette fois sur des ceintures d’art martial, ce qui
    permettrait aux sportifs malvoyants de choisir leur ceinture en fonction du
    grade et de la couleur.


    Tudor Paul
    Scripor nous raconte le succès que ses étiquettes ont rencontré auWine Up Fair Transylvania

    « Les
    retours ont été très surprenants, car c’est une nouvelle porte qui s’ouvre vers
    l’inclusion. Maintenant, les malvoyants peuvent choisir la bouteille de vin
    désirée grâce à l’étiquette. Avant c’était impossible. De même, l’étiquette et
    le bouchon apportent des informations supplémentaires pour les aider à choisir
    le vin. »




    Les personnes
    malvoyantes sont désormais invitées à proposer d’autres domaines dans lesquels
    ces méthodes pourraient être appliquées. Nos interlocuteurs n’attendent que
    leurs suggestions pour passer à l’action !




    (Trad :
    Charlotte Fromenteaud)



  • La musique, instrument de promotion de la langue roumaine à l’étranger

    La musique, instrument de promotion de la langue roumaine à l’étranger

    C’est en
    novembre dernier que Squeezie, l’un des youtubeurs français les plus en vogue,
    dévoilait sur les réseaux sociaux le résultat d’un nouveau défi imaginé avec
    d’autres camarades compositeurs : réaliser un tube des années 2000 en 3 jours. Avec
    deux de ses amis, Squeezie allait alors mettre en place le groupe « Trei
    degete » et lancer le hit « Time Time », avec des paroles en
    roumain. Une fois mis en ligne, le clip a fait exploser tous les compteurs :
    plus de 9 millions de vues en 5 jours. Sorti en CD, le single a été vendu à
    presque 40 000 exemplaires en moins de 48 heures. Squeezie est un jeune homme
    qui a toujours eu de la suite dans les idées ! Âgé de 25 ans, Lucas Hauchard de
    son vrai nom, est, avec ses plus de 16 millions d’abonnés, l’un des Youtubeurs
    les plus populaires de France. D’abord connu pour ses vidéos sur les jeux
    vidéo, il s’est depuis largement diversifié en proposant des vlogs, des vidéos
    sur les activités manuelles, des histoires effrayantes glanées sur le net ou
    encore des collaborations avec d’autres grands noms comme Cyprien, un YouTubeur
    français d’origine roumaine.


    Comment un tel
    hit pourrait-il jouer sur l’image de la Roumanie dans le monde ? Le
    sociologue Bogdan Voicu, de l’Institut de recherche sur la qualité de la vie
    auprès de l’Académie Roumaine, pense que la chanson « Time Time » a
    tous les ingrédients pour faire une belle propagande à la langue
    roumaine :


    « On a à
    faire à une langue peu connue en dehors des frontières roumaines, dont la
    sonorité est particulièrement étrange. Après, suivant l’exemple du groupe
    O-zone dont le hit a servi d’ailleurs, de source d’inspiration, vue son succès
    auprès du public, Squeezie a choisi attentivement les paroles. Je vous rappelle
    qu’à l’époque où O-zone cartonnait dans les discothèques d’Espagne et d’Italie,
    toute une génération de Roumains partis travailler dans ces pays se déhanchait sur
    le rythme endiablé de cette chanson. C’est ce qui lui a permis de s’ériger en
    véritable tube internationnal, faisant du même coup une belle promotion de la
    langue roumaine. »


    Quoi qu’il en
    soit, à l’heure actuelle et grâce à la chanson du groupe « Trei
    degete », « Trois doigts » en français, des millions d’étrangers
    savent dire, en roumain, « je suis heureux de manger une pastèque sans
    pépin ». Bogdan Voicu ajoute :


    « Ce sont
    des paroles qui n’ont pas forcément de sens. C’est un texte presque
    avant-gardiste imaginé par le YouTubeur français qui a imité le travail du
    groupe O-zone, en préservant un rythme de musique qui cartonne et en optant
    pour des paroles simples à prononcer, mais sans logique. Nous avons donc la
    confirmation que derrière les paroles, c’est surtout le rythme qui intéresse et
    qui fait qu’une nouvelle génération d’auditeurs devient accro et prête à
    danser ».


    Pourtant, la
    question qui persiste est de savoir si ce genre de publicité est bénéfique pour
    la Roumanie et les Roumains.




    « Pour un
    groupe comme O-zone, bien sûr que ce fut très bénéfique. Mais aussi pour un
    pays comme la Roumanie dont les gouvernements successifs n’ont jamais réussi à
    susciter l’intérêt des étrangers avec de petits détails comme par exemple, une
    chanson. Parfois, il suffit de promouvoir une chanson ou mieux, promouvoir 40
    chansons, en espérant que l’une d’entre elles arrive à se faire une place dans
    les classements internationaux. C’est comme ça que les choses
    fonctionnent et d’ailleurs, c’est ce qui est arrivé en novembre dernier, à
    Squeezie, quand sa création a figuré dans plusieurs tops européens. Bien sûr
    que la popularité de son créateur y est pour beaucoup, c’est ce qui a encouragé
    ses fans à regarder cette vidéo, à la commenter et à l’analyser sur les
    réseaux. Cela a fait encore plus de publicité à la langue roumaine qui, à force
    d’être mise au premier plan, a aussi permis la promotion de la Roumanie ».




    Bogdan Voicu a lui-même
    vécu plusieurs années en Occident et il peut confirmer que la Roumanie est un
    pays assez méconnu à l’étranger.


    « Je me
    rappelle que dans les années 1990, j’étais aux Etats-Unis. Et quand mes
    étudiants américains me demandaient d’où je venais et que je répondais de Roumanie, ils disaient, ah, de l’Europe. Pour les Américains,
    l’Europe c’est un autre monde, donc que ça soit la Roumanie ou la France, peu
    importe. Pour moi, en tant que Roumain, ne pas faire la différence entre les
    peuples européens c’était à l’époque, plutôt une bonne chose. En revanche, je
    me suis rendu en France, à Strasbourg, à la même période. Et j’étais à l’arrêt de
    tram quand une femme s’est approchée de moi pour me demander le numéro d’un bus
    pour se rendre je ne sais plus où. Et je lui ai dit que je ne savais pas
    puisque je n’étais pas du coin. Mais d’où
    vous venez ? m-a-t-elle demandé. De
    Roumanie, lui ai-je répondu. Ce à quoi elle a répondu, « ah, d’accord, de l’ex Yougoslavie donc ».
    Ça ne m’a pas fait plaisir. Je ne pense pas qu’il faille connaître tout sur la
    Roumanie, comme par exemple, les prouesses de Stefan cel Mare. Mais je pense
    qu’à force de préserver une image positive d’un pays, on peut attirer les
    touristes. Vous savez, il m’est déjà arrivé d’écouter un journaliste allemand
    faire les louanges d’un commissaire européen d’origine roumaine, tout comme il
    m’est arrivé d’entendre le même journaliste dire d’un autre, toujours d’origine
    roumaine, qu’il était un désastre. Ce sont des choses qui arrivent partout dans
    le monde. Partout, il existe des politiciens, des acteurs ou des personnalités
    capables de donner une excellente image de leurs pays ou tout au contraire, de lui
    nuire. Dans le cas de la Roumanie, ce genre de détails risque d’avoir un impact
    plus fort, puisqu’il s’agit d’un pays moins important. Mais, plus les Roumains
    s’imposent en tant que nation, moins cela importe. »




    Une chose est
    certaine : si vous voulez apprendre quelques mots en roumain juste pour
    vous amuser, il suffit d’écouter et d’apprendre par cœur les paroles de la chanson
    « Time, Time » de Squeezie et ses copains. Surtout en été, quand la
    canicule sévit, le fait de savoir demander une pastèque, en roumain, pourrait
    bien vous servir.


    (trad :
    Ioana Stancescu)

  • Les réceptionnistes numériques gagnent du terrain

    Les réceptionnistes numériques gagnent du terrain

    « Bonjour ! Je suis Lara, votre
    réceptionniste. Bienvenue à Braşov, la ville au pied du mont Tâmpa. ».
    Voilà ce que peuvent entendre les clients de l’hôtel dans lequel est testée
    cette nouvelle application. Après avoir informé Lara de leur désir d’être logé
    avec la formule « check-in », cette dernière explique aux touristes
    quels documents présenter et comment les scanner. Idem pour le
    « check-out » et le paiement. L’enregistrement pour une chambre dure
    environ 40 secondes. Depuis le début de la pandémie, le secteur de
    l’hôtellerie-restauration a perdu beaucoup de personnel, contraint de retrouver
    du travail dans d’autres branches. Dans le domaine du tourisme ces outils
    numériques peuvent être d’une aide précieuse pour les managers contraints de
    travailler autant mais avec moins de personnel.






    Christian
    Macedonschi, président de l’association Smart City nous parle plus en détail du
    robot Lara : « Il s’agit de la
    première réceptionniste numérique, mais elle fait aussi officie de concierge.
    Elle s’occupe des « check-in » et « check-out » mais elle
    scanne aussi les QR codes et les passes sanitaires, les cartes d’identité et les
    passeports, elle propose aussi les paiements par carte bancaire et fournit les
    cartes magnétiques pour accéder aux chambres. Elle pourra aussi bientôt offrir
    la possibilité, grâce à une application, d’utiliser son téléphone pour ouvrir
    la porte de sa chambre. Mais ce n’est pas tout. Lara propose aussi des services
    touristiques. C’est pour ça que l’on parle aussi de concierge. Elle peut
    fournir aux touristes des billets pour le château de Bran, pour le Parc
    aquatique, pour celui des dinosaures ou encore pour les téléphériques. L’hôtel
    où travaille Lara se trouve en effet au pied du mont Tâmpa, juste en face du
    départ de la superbe télécabine. Les files d’attentes pour monter sont très
    longues, les touristes peuvent donc se procurer des billets chez Lara et ainsi
    être prioritaires. Lara offre aussi aux touristes la possibilité de louer des
    vélos, des voitures ou encore les services d’un guide de randonnée. Bref, une
    multitude de possibilités, afin de faire de Braşov la première Smart City du
    pays. Et j’en profite pour vous annoncer que nous avons aussi un objectif
    important, celui d’obtenir le titre de « Capitale européenne du tourisme
    intelligent.»






    Il
    existait déjà des robots pour couper la viande dans les restaurants de kebab,
    ou pour servir les clients dans certains restaurants d’occident. Les parents de
    Lara ont eux aussi de grandes ambitions. Nous avons appris que cette
    application avait été développée par une entreprise informatique de Braşov
    d’économie mixte, roumaine et suisse.






    Christian
    Macedonschi nous explique les étapes pour développer les services proposés par
    Lara : « Nous avons développé
    Lara en partenariat avec Advanced Robotics, non pas pour remplacer les humains,
    mais pour leur venir en aide. Les machines et les hommes travaillent très bien
    ensemble. Lara est en plein apprentissage des langues étrangères. Pour le
    moment elle parle anglais, roumain et allemand. Viendront ensuite le français,
    l’italien, l’espagnol, l’hébreu, le japonais, le russe et le chinois. Il s’agit
    d’un apprentissage en continu. La prochaine étape consistera à placer à côté de
    Lara un robot capable de préparer des cafés. C’est Lara qui proposera aux
    clients la possibilité de boire un café et qui enverra ensuite le signal de préparation
    du café au robot en question. »






    Au
    cours des deux premiers mois, Lara est en plein apprentissage.Cristian Macedonschi nous en dit
    plus : « En fait, Lara est une
    sorte de concierge pour les touristes. Et ce processus d’apprentissage va devoir
    être pris en compte dans les contrats avec nos partenaires, nos fournisseurs,
    nos teinturiers, nos instituts de massage et nos partenaires de sport. Et cette
    étape prend beaucoup de temps. En outre, nous travaillons aussi sur le volet
    linguistique avec les langues parlées par Lara. Pour ce faire nous nous
    renseignons directement auprès des touristes. Nous étudions le marché pour
    savoir ce que les touristes souhaitent, pour que Lara puisse répondre à leurs
    attentes. Ce processus d’apprentissage de deux mois est nécessaire. Les
    réactions sont exceptionnelles et les demandes sont multiples. Lara sera un
    service de location à la disposition des hôtels souhaitant faire des économies.
    Par exemple, pour l’accueil de nuit, ou pour venir en soutien à une équipe. Il
    ne s’agit pas que d’économie, rappelons qu’il est aussi difficile de trouver du
    personnel qualifié dans ce secteur. Ce dernier a en effet perdu près de 30 % de
    son personnel pendant la pandémie. Nous espérons pouvoir remettre les machines
    en marche avec la reprise du tourisme, mais si l’on ne parvient pas à engager
    le personnel nécessaire, Lara sera d’une aide précieuse. »






    Lara
    est la première réceptionniste et concierge numérique d’Europe. Elle termine à
    l’heure actuelle sa période d’essai pour être enfin prête à conquérir la
    Roumanie et le reste de l’Europe. C’est du moins ce qu’espèrent ses
    concepteurs. Jusqu’à présent les touristes sont agréablement surpris par les
    services numériques offerts dans le domaine de l’hôtellerie, ces derniers étant
    déjà habitués à ce genre de services dans d’autres secteurs. (Trad :
    Charlotte Fromenteaud)

  • Ateliers créatifs pour les adolescents malentendants

    Ateliers créatifs pour les adolescents malentendants

    Fondée
    en mars 2019, l’association VAR (Value at Risk, soit Valeur à risque) est une
    organisation non gouvernementale, sans but lucratif et sans affiliation
    politique ou religieuse. Elle a pour objectif de répondre aux problématiques et
    besoins des communautés grâce à la création et à la promotion de projets éducatifs,
    sociaux et culturels au travers de la performance artistique, du cinéma, de la
    musique, de la danse et du théâtre. L’association s’est fait connaître grâce à
    son projet « Ville M » dans le métro de Bucarest, et est revenue avec
    « Wave for Me » en février.






    « Wave for Me » est un projet
    international spécial, comme nous l’explique Vero Nica, chef de projet chez VAR
    : « Wave for Me est un projet
    international qui a pour vocation de promouvoir le potentiel créatif des jeunes
    malentendants, ceux qui portent des implants ou des prothèses auditives. Cela
    s’inscrit en quelque sorte dans la continuité de notre démarche qui consiste à
    accompagner les jeunes malentendants. Ces derniers ont été particulièrement
    touchés au début de la pandémie, car leur mode de communication avec leur
    entourage a été perturbé. Ils ont besoin de beaucoup de soutien, et en ce sens
    ce projet consiste à venir à leur rencontre. C’est un vaste projet qui propose
    de mettre sur pied une galerie virtuelle d’art et qui se distingue par
    l’implication de communautés du monde entier. Nous allons en effet organiser un
    appel à projets le 1er avril auquel pourront répondre des jeunes des
    quatre coins du monde, passionnés d’arts visuels et qui pourront nous envoyer
    des photos de leurs travaux, peintures, photographies, sculptures afin de
    remplir notre galerie virtuelle. Nous souhaitons que notre plateforme Wave for Me
    soit un canal simple de communication, conçu et adapté pour eux, pour ces
    jeunes qui éprouvent des difficultés à communiquer avec leur entourage. »









    Dans un
    premier temps, un groupe de travail interdisciplinaire s’est proposé d’apporter
    son soutien à trois ateliers (arts visuels, prise de parole en public et percussion),
    chacun organisé autour de cinq rencontres. 24 adolescents malentendants de
    Roumanie, âgés entre 14 et 18 ans, pourront participer gratuitement.






    Vero
    Nica nous en dit plus : « Tout a
    commencé en février, avec l’organisation d’une série d’ateliers d’arts visuels,
    de percussion et de prise de parole en public. Ces ateliers s’adressent aux
    adolescents roumains. 24 adolescents ont pu s’inscrire. Ils sont ravis comme
    tout et sont très créatifs. La prochaine étape consistera à inaugurer la
    galerie d’art virtuel. Certaines œuvres seront ensuite présentées dans le cadre
    d’une exposition qui voyagera de Sibiu à Bucarest en passant par Timişoara et Iaşi.
    Cette dernière servira de conclusion, reprenant chacune des étapes du projet. A
    l’heure actuelle nous accompagnons 24 jeunes et nous avons déjà entamé des
    discutions avec des organisations internationales. Nous sommes ravis d’avoir
    l’opportunité de développer ce canal créatif grâce au cofinancement du Fonds
    culturel national. »






    Dans le même
    temps, l’association s’est proposé de poser les jalons de la plateforme qui
    accueillera la galerie d’art virtuelle. Un espace consacré aux adolescents et
    préadolescents malentendants de Roumanie et du monde entier. L’exposition
    présentera aussi les travaux réalisés au cours des différents ateliers ainsi
    que ceux obtenus après l’appel à projets du 1er avril.






    Vero Nica,
    cheffe de projet de VAR, nous en dit plus : « Cette galerie d’art est consacrée aux jeunes âgés de 12 à 18
    ans. C’est en fait le cas du projet dans son ensemble, car nous avons aussi une
    série de podcasts auxquels ont participé des jeunes déjà actifs dans le domaine
    de la culture. Le premier podcast a été réalisé par Glinkor Gora. Il est
    déjà disponible sur le site internet du projet. Il s’adresse surtout aux 12 -
    18 ans, mais nous sommes convaincus que nous serons bientôt suivis aussi par un
    public plus large, jusqu’à 30 ans. C’est notre objectif. »








    Le troisième volet du projet consiste à
    créer et diffuser 6 podcasts ayant pour invités des adultes malentendants de
    Roumanie et de l’étranger et qui soient impliqués dans les domaines de l’art et
    de la culture. Par le biais de ces vidéos, les organisateurs souhaitent réunir
    des acteurs issus de contextes géographiques différents, partageant des expériences,
    des intérêts et des besoins similaires. L’objectif est d’offrir aux adolescents
    malentendants la possibilité de découvrir des influenceurs auxquels ils
    puissent s’identifier.








    L’exposition itinérante
    qui conclura le projet est prévue pour le mois de juillet. Vous pouvez suivre
    son évolution sur la page Facebook WaveforMe ainsi que sur la page Instagram waveforme.var.
    (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • La pivoine, fleur emblématique de la Roumanie…

    La pivoine, fleur emblématique de la Roumanie…

    Chaque année, la Journée de la pivoine roumaine est célébrée le 15 mai par la Communauté de la pivoine roumaine. Les spécialistes du domaine avancent des arguments afin de faire de la pivoine, symbole des vétérans de lArmée roumaine, la fleur nationale de la Roumanie. Une telle requête avait déjà été formulée en 2013 par un groupe de professeurs et de chercheurs de la Faculté dHorticulture de lUniversité dagronomie et de médecine vétérinaire de Bucarest. Cest ce que nous raconte Florin Stănică, professeur à la Faculté dHorticulture de Bucarest et membre correspondant de lAcadémie roumaine.



    « Depuis 2013, notre collègue et professeur Florin Toma, titulaire au département de Floriculture, a proposé de faire de la pivoine la fleur nationale de la Roumanie. Cette demande a été formulée dans le cadre de la Journée de lhorticulture de Bucarest que nous organisons traditionnellement chaque mois de mai. Pour appuyer cette proposition, notre collègue a mis en avant une dizaine darguments. Parmi eux, le fait que lon dispose en Roumanie de 5 variétés autochtones de pivoines qui poussent naturellement sur notre territoire. On les retrouve aussi bien sur le littoral de la mer Noire que dans le Banat ou au sud de la Moldavie ainsi que dans les Carpates. Elles fleurissent durant la deuxième partie du mois de mai et sont vraiment très belles. Elles recouvrent des prairies entières, comme cest le cas dans la prairie de Zau, où fleurissent des « pivoines des steppes ». Dans certains coins, les pivoines recouvrent lintégralité du paysage, ce qui donne lieu à de nombreuses fêtes traditionnelles locales au moment de la période de floraison. »



    La pivoine a même une réserve naturelle qui lui est consacrée, la forêt de Troianu, dans le département de Teleorman, dans le sud du pays. Il sagit dune aire protégée dintérêt national, dont lobjectif est de protéger les fleurs sauvages ainsi que les pivoines roumaines. Il en est de même en Transylvanie avec la prairie de Zau de Câmpie, dans le département du Mureș, dans le centre du pays. Florin Stănică nous en dit plus :



    « Chaque jardin, chaque petit bout de verdure dans les maisons accueille au moins une pivoine, aux côtés de toutes ces autres fleurs qui viennent mettre des couleurs dans nos vies. Beaucoup de Roumains portent le nom de la fleur (Bujor en roumain), quil sagisse de leur prénom ou de leur nom de famille. La pivoine tient aussi une place toute particulière dans le folklore de notre pays. En témoigne par exemple lexpression « être rouge comme une pivoine ». La tradition veut aussi que les nouveaux nés soient plongés dans de leau où trempent des pivoines afin quils soient forts et protégés contre le mal. Tous ces exemples reflètent limportance des pivoines dans notre société. La Roumanie na pour le moment pas de fleur nationale, contrairement à dautres pays. La Bulgarie a la rose, la Turquie et les Pays-Bas – la tulipe, ou encore le Japon – les chrysanthèmes. Il serait donc essentiel que notre pays se dote dun tel symbole, représentatif de la Roumanie. »



    10 ans après que cette proposition ait été officiellement formulée, nous avons demandé à Florin Stănică si ce projet avait avancé :



    « Après avoir fait cette proposition en 2013, nous avons commencé à recueillir des signatures et certains ont rejoint le projet. Cette année nous souhaiterions voir notre activité gagner de lampleur, afin que cela puisse faire lobjet dune initiative parlementaire qui sera ensuite votée à lAssemblée. Jusquà aujourdhui, nous avons réussi à recueillir près de 5 000 signatures. A cela sajoute la possibilité davoir de nouveaux adhérents à la plateforme en ligne que nous allons mettre en place avec nos collègues des différentes facultés dhorticulture du pays ainsi que les différentes organisations ou institutions concernées, surtout dans les régions où la pivoine est protégée. Nous espérons que notre projet obtiendra le plus de soutien possible. »



    Florin Stănică précise :



    « Je trouve formidable et nous nous réjouissons quune telle initiative existe dans les rangs de lArmée roumaine, qui utilise la pivoine pour honorer les héros de la nation. Au Royaume-Uni, cest le coquelicot. Depuis 2015, lArmée roumaine a choisi la pivoine pour rendre hommage aux soldats qui ont perdu la vie dans lexercice de leur fonction. »



    Cest aussi en 2015 que la Communauté de la pivoine roumaine a vu le jour, fondée par Cristina Turnagiu Dragna et Andreea Tănăsescu, en soutien à la proposition faite par les spécialistes du domaine. La Journée de la pivoine roumaine est célébrée chaque année, afin de faire de cette fleur emblématique un symbole officiel de la culture et de la tradition roumaine. LAssociation CAMARAZII a dailleurs adopté la pivoine comme symbole de ses évènements commémoratifs de lhéroïsme des soldats de lArmée roumaine. Lorganisation a même officiellement enregistré la pivoine comme logo auprès de lOffice dEtat pour les inventions et les marques (équivalent de lInstitut national de la propriété industrielle), dans lespoir que linsigne de la pivoine soit de plus en plus porté en hommage aux soldats roumains de toutes les époques.


    (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • Une réplique du système solaire à petite échelle visible en plein cœur de Bucarest

    Une réplique du système solaire à petite échelle visible en plein cœur de Bucarest

    Ils
    visaient le Livre Guinness des records avec ce projet, mais ils ont surtout
    cherché à vivre pleinement cette expérience, et à en faire profiter les plus
    petits. Il s’agit de l’association StartEvo et de la plateforme Kidibot, en
    partenariat avec l’Astroclub de Bucarest et la revue Ştiinţă şi Tehnică
    (Sciences et technique). Ensemble, ils ont accompagné les élèves de différents
    collèges de Roumanie pour reconstituer le système solaire à petite échelle.


    Nous
    sommes partis à leur rencontre, à Bucarest, alors que les organisateurs
    gonflaient un ballon jaune d’un mètre de diamètre, destiné à représenter le
    soleil. Constantin Ferșeta, vice président de l’Association StartEvo, nous
    raconte :




    « Nous tentons de faire
    travailler les enfants sur un projet original, qu’ils n’ont pas l’habitude de
    faire à l’école. C’est une expérience. En deux heures nous montons des poteaux,
    et sur ces poteaux nous fixons des ballons, des fruits, représentant chacun une
    planète différente. Nous avons fait tous les calculs et, en prenant comme point
    de départ le Kilomètre zéro de Bucarest, nous allons installer l’ensemble
    jusqu’au Parc Herăstrău, où se trouvera la planète la plus éloignée, Pluton.
    Chaque planète est représentée par un fruit, afin que les enfants prennent
    pleinement conscience de l’immensité du système solaire. Nous avons commencé
    par faire un fichier dans lequel nous avons rentré toutes les données relatives
    aux dimensions des planètes, leur diamètre, leur orbite respective etc. Ensuite
    nous avons travaillé sur les proportions pour les mettre à notre échelle. Les
    enfants seront chargés, entre 7h et 21h de planter tous ces poteaux d’un mètre
    environ dans la ville. Dessus seront indiquées, sur des posters A4, les données
    relatives à chaque planète. Comme ça, ceux qui le souhaiteront pourront suivre
    le parcours. »



    Constantin
    Ferșeta ajoute :






    « Nous
    travaillons avec des élèves du CE2 à la 5ème des écoles et collèges
    de Bucarest. Nous espérons que notre système solaire restera dans la ville le
    plus longtemps possible sans être vandalisé. Nous souhaiterions que d’autres
    enfants venus d’ailleurs puissent aussi participer. C’est extraordinaire de
    pouvoir observer le système solaire de cette façon, de tenir une planète entre
    ses mains et de pouvoir dire « regarde, voici Mercure, elle fait la taille
    d’un petit pois et voici la distance qui la sépare du Soleil ». Ou Pluton,
    qui est la plus éloignée ! Dans le cadre du projet, cette planète est
    représentée par une graine de moutarde de 2 mm de diamètre, et située à 4,5 km
    du Soleil (Km zéro). Les élèves devront donc marcher pendant 2h dans la ville
    jusqu’au terminus pour pouvoir observer Pluton de plus près. »





    Agé
    de 12 orbites complètes autour du soleil, soit 12 années, Ştefan nous raconte
    qu’il s’intéresse à la physique, à la chimie et aux mathématiques :




    « Nous
    sommes ici pour partager quelque chose de nouveau, mais aussi pour aider les
    enfants dans ce projet. Les expériences de ce genre sont très rarement mises en
    place à grande échelle, et il faut que cela change. C’est pourquoi je tiens à
    encourager tout le monde à organiser de telles expériences, dès que cela leur
    est possible, cela facilite l’apprentissage. On installe dans un premier temps
    le Soleil, Mercure, Vénus, la Terre, puis la Lune, Mars, Jupiter, Saturne,
    Uranus et Neptune, et enfin pour finir Pluton.




    Natalia,
    11 ans, recommande à tout le monde de participer à cette expérience :


    « Je suis là pour participer à
    l’expérience mais aussi pour fêter l’anniversaire de mon camarade Ştefan.
    J’aime bien cette expérience, ça change de ce que l’on fait d’habitude à
    l’école. »





    Matei,
    13 ans, nous raconte pourquoi il a accepté de participer à cet évènement :




    « L’idée m’a semblé intéressante et
    j’étais curieux de voir le résultat. En plus, c’est une expérience dynamique,
    on se déplace beaucoup ! »





    L’idée
    d’un tel projet est née l’année dernière et la première installation a été mise
    en place à Turda (centre), après plusieurs réunions sur Zoom.


    Marian
    Neuman, membre honorifique de l’Astroclub de Bucarest, la plus ancienne
    association de ce genre en Roumanie, est passionné d’astronomie et nous
    explique pourquoi il s’est intéressé à ce projet :




    « Pour
    les enfants avant tout. Nous voulions que les enfants prennent pleinement la
    mesure des dimensions de l’espace, des vraies distances séparant le soleil de
    chacune des planètes. Seule une expérience pratique permet une telle
    compréhension. L’Astroclub est plutôt une association pour adultes passionnés
    d’astronomie, mais au cours des dernières années nous avons commencé à
    travailler aussi avec les enfants. Nous avons ouvert un nouveau pôle,
    l’Astroclub Junior, exclusivement réservé aux enfants de 4 à 13 ans. »





    Mihai
    Popa, professeur de géologie et paléontologie à l’Université de Bucarest, a
    expliqué aux enfants le lien entre les planètes et la géologie :


    « Comme
    vous le savez, notre système solaire est un tas de poussière d’étoiles. Et
    cette poussière, qui existe depuis des milliards d’années, s’est
    progressivement organisée. Et elle a dessiné une orbite qui s’est rapprochée du
    Soleil au fur et à mesure, et petit à petit sont apparues les planètes dites
    telluriques, comme la Terre. Sur la partie extérieure du système solaire se
    sont formées les planètes que l’on appelle les géantes gazeuses et qui sont les
    plus éloignées du Soleil. Aujourd’hui, on parle d’Astronomie et de Géologie car
    ces deux disciplines sont très liées. Et vous allez découvrir comment.
    Bienvenue à tous ! »



    Cette
    expérience extraordinaire a permis aux enfants de prendre consciences des
    distances qui séparent les planètes et de l’immensité du système solaire. A
    bientôt dans une autre galaxie pour de nouvelles aventures !


    (Trad :
    Charlotte Fromenteaud)



  • Le Jardin de l’art

    Le Jardin de l’art

    Cette oasis de verdure, située dans le quartier de Cotroceni de la capitale, couvre une superficie de 18,2 hectares et compte plus de 10 000 espèces de plantes. Le Jardin botanique « Dimitrie Brândză », daprès le nom de son fondateur, est organisé en secteurs extérieurs spécifiques, tels que: décoratif, plantes rares, flore de la Dobroudja, rosarium iridarium, taxonomie, flore asiatique, plantes utiles et secteurs intérieurs, tels que : serres, herbier, bibliothèque ou encore centre déducation écologique. Ces dernières années, de nouveaux secteurs ont été développés : le Jardin de grand-mère – un jardin paysan traditionnel, un Jardin des enfants, et leJardin avec des livres. Les collections de plantes vivantes du Jardin botanique « D. Brandză » comptent environ 3 000 taxons, tandis que lHerbier général comprend plus de 300 000 spécimens. En outre, dans le Musée botanique on retrouve différentes collections : plus de 1 500 aquarelles représentant des plantes spontanées et cultivées en Roumanie, des produits végétaux et des objets faits de plantes, des collections de graines et de fruits, des collections de champignons, des expositions à valeur historique et des dioramas.


    Et de mai jusquà lautomne, le Jardin botanique attend ses visiteurs pour profiter de la musique, de la poésie, de la danse et aussi de produits traditionnels.


    Suzana Roşca, responsable de la marque Weekend Sessions, nous a parlé de cette deuxième édition : « Cest la deuxième année, nous avons commencé lannée dernière avec une série de pique-niques culturels, dans lesquels nous avons essayé de restaurer les liens entre les gens et surtout les liens avec la nature, car nous sommes dans le Jardin botanique de lUniversité de Bucarest. Et chaque fin de semaine de cette année, pendant 15 week-ends, à compter du 7 mai, nous serons pendant quatre heures avec des artistes indépendants, des entrepreneurs locaux et de nombreux visiteurs, nous lespérons ! »



    Suzana Roşca, responsable de la marque Weekend Sessions, nous a expliqué doù venait lidée du projet :


    « Lévénement est né du besoin de revoir nos amis dans un cadre aéré et dans une atmosphère détendue et de vacances. Et nous avons maintenant apporté plus dactivités pour le bien-être de lâme et de lesprit. Nous aurons une série dateliers, des sections de yoga et de danse, et la tente thérapeutique, où les gens pourront venir parler aux thérapeutes. Et comme cest un festival très familial, nous aurons également des ateliers pour les enfants ainsi quune clairière qui leur sera dédiée, où ils pourront jouer librement. »



    Nous avons demandé à notre interlocutrice quels étaient les retours après les sessions de lannée dernière :


    « Les retours ont été très bons, les gens ont été heureux de découvrir le Jardin botanique, ils ont apprécié les pique-niques détendus avec la famille et les amis et des sections de musique classique, jazz, indie ou pop-rock, qui ont pu être écoutées les pieds dans lherbe. Cest comme une oasis dans le centre dune ville bondée, où nous allons pour la fraîcheur des arbres, nous apprécions la bonne nourriture, la bonne musique, à un volume décent, où nous avons des conversations et nous sommes ensemble avec dautres personnes. »



    Nous avons découvert que tous les week-ends, les samedis et dimanches, de 16h00 à 21h00, nous pouvons nous rendre au Jardin botanique, avec des billets achetés sur le site Internet de weekendsessions.ro. Quest-ce que les visiteurs peuvent faire?

    Suzana Roşca : « Ils peuvent sasseoir dans un coin pour profiter de la musique, ils peuvent participer à un atelier de yoga ou à la section de thérapie. Cette année, sur les 30 jours du festival, nous attendons environ 30 000 participants. Cest le double par rapport à lannée dernière, cette année il ny a plus de restrictions, mais le nombre est limité par la superficie de plus de 6 000 mètres carrés. Nous aimerions que les gens ne soient pas à létroit. Les visiteurs sont invités à venir découvrir les petits producteurs locaux, des entrepreneurs qui prennent grand soin des produits quils proposent, et qui sont dune qualité exceptionnelle. Et nous souhaitons quils goûtent les produits et apprennent à connaître ces petits producteurs qui ne peuvent pas se rendre dans les grands magasins. Et nous voulons les promouvoir, et le pique-nique est fourni par eux. Les visiteurs sont invités à apporter des couvertures, des coussins, des chaises longues, tout ce sur quoi ils veulent sasseoir et profiter de ce qui se passe. Nous allons avoir un peu de cinéma : « Sessions de week-end sous les arbres », il y aura une sélection de nos invités spéciaux, de lInstitut Français, et nous allons avoir des documentaires, des films comiques pour tous les âges, prêts à être appréciés sur la pelouse du Jardin botanique. »



    Les événements sont gratuits, les visiteurs ne devant payer que les frais daccès au Jardin botanique. Ainsi, les enfants de moins de 12 ans ont une entrée gratuite, et le billet pour les adultes est de 10 lei (environ 2 euros) et 5 lei pour les étudiants. Les détails sur les artistes et les invités spéciaux sont à retrouver sur le site www.weekendsessions.ro, et après avoir réservé vos sièges en ligne, vous recevrez une confirmation basée sur les sièges disponibles au moment où vous soumettez votre demande.


    Voici une façon de profiter dune atmosphère de vacances avant même quelles ne commencent !


    (Trad. : Ligia)

  • Funky Citizens

    Funky Citizens

    Quelles sont leurs armes les plus redoutables ? Les initiatives ayant recours aux smart-technologies, lanalyse pertinente de données, la communication ainsi que léducation civique. Voilà comment se présentent certaines ONG roumaines, encourageant déjà depuis longtemps les citoyens désireux dun espace urbain plus cohérent à simpliquer davantage. Lobjectif étant que les habitants assument leur rôle de citoyens et mettent la main à la pâte afin daméliorer leur qualité de vie dans un espace commun.



    Elena Calistru, membre du Comité Economique et Social Européen (CESE), présidente et co-fondatrice de lorganisation, nous raconte comment lui est venue lidée de créer Funky Citizens :



    « En 2011, 2012 nous avons constaté quil manquait en Roumanie un mouvement ou une organisation permettant de rendre attractive la mobilisation citoyenne, surtout dans des activités plus complexes. Nous avons commencé par nous intéresser aux dépenses publiques, puis au budget national, que nous avons ensuite tenté de rendre compréhensibles pour les citoyens lambdas. Nous sommes partis du principe que tout le monde aimerait simpliquer davantage, mais que bien souvent les informations à notre disposition sont indigestes. Il est donc nécessaire dexpliquer certains fondamentaux : comment fonctionnent la législation et les institutions. Voilà comment est née Funky Citizens. »



    Nous avons demandé à Elena Calistru si elle avait facilement recruté des adeptes :


    « Evidemment, peu de personnes ont souhaité simpliquer au départ. Personne ne sattendait à voir se mobiliser des millions de citoyens prêts à passer au peigne fin les différents budgets communaux. Mais nous sommes intimement convaincus que notre implication, ainsi que les réactions observées depuis notre création jusquà aujourdhui, sont encourageantes. Je suis persuadée que les gens intéressés sont de plus en plus nombreux, aussi bien à léchelle locale que nationale. Le nombre de participants à nos activités, de donateurs, de lecteurs de nos analyses augmente constamment. »



    Comment peut-on simpliquer davantage ?


    « Souvent, la première étape consiste à sinformer. Je reconnais que cest un cliché, mais cest vrai. La connaissance, cest le pouvoir. Aujourdhui, laccès à linformation est très facile, tout est à portée de clic, et lon peut facilement savoir comment entrer en contact avec nos représentants parlementaires ou locaux. Mais le message que nous transmettons à nos citoyens est le suivant : sinformer est un sport qui se joue à plusieurs niveaux. Lidéal, cest den faire au moins 30 minutes tous les jours. Cela se traduit, pour notre activité, dans un premier temps par la vérification régulière des actions menées par la mairie, par le parlement, par le gouvernement, bref, se tenir informé. Et bien évidemment, aller voter. Ensuite, rappelons quil existe plusieurs façons de sy prendre, comme pour le sport. On peut faire un peu dexercice tous les jours, se déplacer à vélo etc. Pour nos citoyens, cela peut aussi consister à lancer une pétition lorsquun problème se présente ou encore à sadresser directement au parlement. Enfin, pour le 3e niveau, celui des professionnels du sport, il y a le marathon. Cela équivaut pour notre domaine à simpliquer dans une organisation, qui contesterait par exemple lutilisation du budget local. Cest un droit, en tant que citoyen. »



    Le nombre de participants au projet Funky Citizens varie, allant jusquà plusieurs milliers en période électorale, comme nous la expliqué notre interlocutrice. Elena Calistru nous raconte les initiatives les plus récentes :


    « Nous aurons deux défis à relever au cours des prochaines années. Le premier consiste à simpliquer encore davantage au niveau local. Nous avons déjà commencé lannée dernière, en allant au contact des communautés locales. Nous leur proposons des formations pour apprendre à élaborer un budget, pour simpliquer davantage en tant que citoyen, pour développer léducation civique, et nous travaillons main dans la main avec les journalistes partenaires. Le deuxième défi est lié à notre présence à Bruxelles, au sein du CESE et des autres comités et organisations. Funky Citizens œuvre depuis des années sur différents projets implantés en Europe centrale et de lEst. Je fais partie du Comité depuis lannée dernière, et je cherche à faire entendre la voix de plusieurs organisations roumaines dans les institutions européennes. »



    Lorsque lon évoque la question des fonds européens au niveau national ou local, et que lon analyse lefficacité des dépenses publiques en Roumanie, force est de constater que les résultats ne sont pas au rendez-vous. Labsence de mécanisme permettant détablir les besoins en développement sur le long terme, les priorités de financements accordées pour des raisons politiques et non factuelles, le gaspillage de largent public, la fraude et la mauvaise gestion administrative sont autant de raisons expliquant ces piètres performances.


    (Trad. Charlotte Fromenteaud)


  • Un club de lecture pour les femmes

    Un club de lecture pour les femmes

    Et comme ces réunions avaient lieu dans un restaurant espagnol, le jeu de mot était inévitable : des femmes libres et des livres… ça donne « Mujeres Livres» (Les femmes-livres/libres).Cezarina Caloian, artiste et maître de conférence à la Faculté d’art de Iaşi, dans la section art graphique, est une participante assidue. Elle nous raconte : « Arina Cosma et Florina Vârnă, les fondatrices, toutes deux originaires de Iaşi, sont à l’origine de cette idée. Le Club est né en hiver 2020. Nous nous sommes vues quelques fois, avant que ne débute le confinement. Nous avons annulé les sessions dans les premiers mois de la pandémie. Nous avons ensuite décidé de les faire en ligne. Nous nous réunissions, et c’est encore le cas aujourd’hui, toutes les trois semaines. Nous accueillons toutes celles qui souhaitent participer, car il existe une communauté de femmes sur internet et Florina Vârnă arrive à coordonner très bien l’ensemble. Nous sommes une dizaine à participer régulièrement depuis le début du projet. Certaines n’ont participé qu’une ou deux fois, et d’autres, séduites, choisissent de poursuivre l’aventure. »

    Lavinia Popescu, l’une des participantes, partage avec nous son expérience : « C’est vrai un club de lecture. Nous nous retrouvons pour discuter des œuvres que nous avons lus, car un livre ne s’achène pas une fois la lecture de la dernière page terminée. L’histoire se poursuit, au travers de nos discussions. J’ai l’impression que de cette façon nous rendons hommage au travail de l’auteur. Nous avons envie de partager ensemble notre ressenti sur les ouvrages que nous avons lus. Certaines partagent leurs impressions sur le texte, d’autres racontent un voyage introspectif. On ne se sent jamais seul pendant une lecture. On a envie de partager ses sentiments, et surtout, de connaître ceux des autres. C’est comme ça que ce club est apparu comme une évidence. Il est tout naturel d’éprouver le besoin de faire partie d’une communauté dans laquelle on peut s’exprimer librement. C’est aussi pour cela que ce groupe existe, et nous nous réjouissons d’avoir cet espace d’écoute partagée. »

    Lavinia Popescu partage avec nous ses souvenirs des premières réunions du Club de lecture : « Nous étions une vingtaine la première fois. Nous étions ravies de nous réunir. Nous étions toutes agréablement surprises. Ensuite la pandémie est arrivée. Durant cette période, le club de lecture nous a tenu compagnie et nous a permis de survivre. Nous avons découvert au fil de nos lectures comment l’humanité a survécu jusqu’ici et cela nous a convaincues que nous pouvions tout surmonter. Nous avons lu les récits des déportés qui ont survécu aux goulags de Sibérie, notamment grâce au livre « Zouleikha, ouvre les yeux », de Gouzel Iakhina. Nous avons découvert la vie sous les bombes avec l’œuvre de l’auteur Afghan Khaled Hosseini Nous avons appris l’attente, avec « Hiverner » de Katherine May. Elif Shafak nous a réconfortées avec ses « 40 règles de l’amour ». Lorsque je vois la bibliothèque constituée par nos lectures, je ne peux être que reconnaissante du chemin que nous avons parcouru ensemble et de la communauté que nous avons réussi à constituer. Et nous souhaitons agrandir cette famille, pour apporter aux femmes l’inspiration dont nous avons tous besoin au quotidien. »

    Cezarina Caloian rajoute : « J’ai lu beaucoup de livres d’auteurs différents, Elik Shafak, Hosseini Khaled, Maria Duena, ou Carlos Ruiz Zafón. J’ai aussi lu Vargas Llosa ainsi que des auteurs roumains comme Laura Ionescu avec son livre « Nu te găsesc pe nicăieri » (je ne te trouve nulle part) que nous avons invité à l’une de nos réunions en visio-conférence. Les titres que nous choisissons sont très différents, et ne reflètent pas la même culture ou le même genre de littérature. A la fin de chaque réunion nous nous mettons d’accord sur les lectures pour la fois suivante. Chacune d’entre nous lit un livre, prend des notes, souligne des passages intéressants. Ensuite, pendant la réunion en ligne, modérée par l’une des deux fondatrices, Gearina Cosma, nous abordons différents sujets et aspects, les personnages, le récit, nous partageons nos avis, ce qui donne parfois lieu à un débat. Il est aussi intéressant de relever que les participantes sont issues de milieux socio-professionnels différents. Nous accueillions des médecins, psychiatres, psychologues, personnels de santé, artistes, informaticiennes, étudiantes. Chacune contribue au débat en partageant sa propre interprétation sur le texte. C’est là que réside pour moi toute la force de ces rencontres. »

    Lavinia Popescu nous a expliqué que les livres lus étaient choisis démocratiquement, par votes. Chacune peut donner son avis et partager son ressenti sur une œuvre, et c’est ce qui fait la joie des participantes. « Il ne s’agit pas que de partager son plaisir de lire. Il s’agit aussi de mieux apprendre à se connaître au travers de la lecture. Nous sommes toujours ravies de connaître les points de vue des autres sur ce que nous avons lu. Par exemple, qu’en a pensé la philologue, la psychologue, ou n’importe qui d’autre, peu importe son domaine de compétence. Nous partageons nos idées, certaines les notent, d’autres pas, chacune pioche ce qui l’intéresse. Nous sommes généralement un noyau de sept participantes, mais nous accueillons chaque fois de nouvelles têtes. Notre porte est ouverte à toutes celles qui le souhaitent. La visio conférence représente un avantage en ce sens. Nous aimerions nous rencontrer en vrai, mais les sessions en ligne permettent à celles qui sont loin de participer malgré tout. »Si vous aussi vous souhaitez rencontrer d’autres femmes passionnées de littérature, vous pouvez les retrouver sur la page Facebook « Mujeres Livres » et leur envoyer un message. (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • Spa roumain à 100 %

    Spa roumain à 100 %

    De la mer à la montagne, nous voilà partis en quête de facteurs de cure naturels et à la découverte de la créativité locale qui sappuie sur lutilisation des plantes de chacune de nos régions.


    Ioana Marian, fondatrice de la plateforme desprespa.ro, nous a accompagnés tout au long de ce périple :



    « Je pense que le moment est idéal pour rechercher à se détendre et retrouver de lénergie, ce dont nous avons besoin en ces temps troublés. Je vous encourage à essayer certaines cures dans des spas qui sont uniques au monde. Elles nexistent quen Roumanie et chaque lieu dispose de ses propres ressources, mais toutes sappuient sur des ingrédients locaux : des plantes, du sel, de largile, de la boue, des eaux thermales ou minérales. Cest un mélange de lensemble de ces richesses, et lavantage, cest quon ne le trouve que dans les spas en question, et seulement en Roumanie. »



    Ioana Marian nous a mis leau à la bouche avec quelques propositions alléchantes, avec lidée de nous faire parcourir le pays à la découverte des spas les plus intéressants :



    « Je suggère de commencer par le littoral, car le bord de mer nous manque à tous. Vous pouvez commencer par un rituel de spa à Eforie Nord, que lon appelle « Romanian Organic Body Experience ». Tout commence par un gommage au sel de mer et au basilic, suivi dun massage du corps à lhuile de pépins de raisin et au basilic. Pour finir, rien de tel quun masque dalgues et de lierre. Le résultat ? Vous vous sentirez revigorés, avec une peau fine et élastique. Sur la côte toujours, vous pouvez vous rendre à Mamaia Nord-Năvodari, pour un rituel appelé Hammam. Détendez-vous dans un premier temps avec un bain de vapeur avant de profiter dun gommage aux germes de blé, à la cassonade et à leau de romarin effectué sur une table en marbre chauffée. Cest une expérience très agréable. Après quoi, retour dans le hammam pour un nouveau bain de vapeur, avant dêtre recouvert dun masque de poudre de graines de raisins des vignobles locaux et de terminer par un massage de la plante des pieds à laide de coquillages. Un rituel idéal pour se sentir détendu, déconnecté et serein. »



    Ioana Marian nous a ensuite emmenés dans louest du pays :



    « Rendez-vous à présent dans une ville à côté de Cluj, dans louest du pays. Jai choisi de vous présenter deux types de spas, mais il en existe tant dautres ! Laissez-moi dabord vous présenter le rituel de « Pureté dans la lande de la rivière Mureş », qui dure deux heures. Il commence par un gommage au sel de la mine de Praid mélangé à des plantes médicinales locales et à de lhuile. Le gommage est suivi dun masque à largile blanche de Raciu, unique au monde par ses 41 minéraux et oligoéléments et que lon mélange à de leau de source. Le tout se termine sur un massage à lhuile de lavande. Ce rituel a des vertus relaxantes et contribue au bien-être de la peau. Le second soin, nommé « Fraîcheur des Monts Apuseni », dure lui aussi deux heures. Il comprend un bain de plantes médicinales des Monts Apuseni, cest-à-dire un mélange de bourgeons de sapin, daubépine, dabsinthe, de sauge et de millepertuis. Le bain est suivi dun masque à largile blanche, riche en calcium. On la mélange à du miel et à de la gelée royale. Le soin se termine par un massage énergisant à lhuile de menthe, afin de ressentir la fraîcheur des Monts Apuseni. Ce soin est revigorant et connu pour ses vertus cicatrisantes et régénératrices. »



    Ioana Marian nous aide à découvrir la Roumanie au travers de ces rituels de soin :



    « Je serais ravie que les auditeurs tentent lexpérience en partant en vacances pour profiter de ces soins. Lobjectif est de se reposer dans lun des spas du pays et de participer à lun de ces rituels, car il y en a beaucoup ! Je vais maintenant vous parler de Poiana Braşov, ou vous pouvez découvrir le soin appelé « La Clairière ensoleillée ». Il comprend un massage avec des oreillers chauffants et parfumés avec des fleurs diverses – foin, myrtillier, marguerites et autres. Les coussins chauffants sont appliqués sur différentes parties du corps pendant le massage. Cela permet de détendre les muscles, tout comme les huiles essentielles qui agissent subtilement, mais en profondeur. Je vous donne un dernier exemple de station balnéaire où vous pourrez profiter à la fois des eaux thermales riches en soufre et dun massage énergétique. Il sagit de la station de Băile Herculane et du soin que lon appelle « Hercule, cest moi ». Un soin pour homme revitalisant. Mais il existe une autre variante destinée aux femmes appelé « Le rituel dAphrodite ». Il propose une séance de plusieurs saunas avec des herbes locales – basilic, sauge, romarin, serpolet -, et un massage au miel. »



    A loccasion du Global Wellness Day (la Journée mondiale du bien-être), le mois de juin nous réserve comme toujours bien des surprises. Ioana Marian nous en dit plus :



    « La Journée mondiale du bien-être a lieu en juin. Cette année ce sera la 11. Nous encourageons tous les auditeurs à participer. Les nombreux spas offriront une kyrielle dexpériences bien-être : des soins spa ou plutôt de mini-thérapies spa, mais aussi des exercices, de yoga, détirement, des activités diverses et des ateliers variés autour du bien-être. Nous publierons le programme, probablement courant mai, pour que chacun puisse sinscrire à temps. »



    Persuadés que le bien-être peut être lun des atouts de la Roumanie, nous ne manquerons pas de tester les recommandations de notre interlocutrice. Et vous ?


  • Le ballet – hier, aujourd’hui, toujours

    Le ballet – hier, aujourd’hui, toujours

    Le
    Gala extraordinaire de Ballet du Lycée de chorégraphie « Floria
    Capsali » de Bucarest a eu lieu pendant la première quinzaine du mois de
    juin. Cet évènement, qui se déroule sur la scène de l’Opéra national de
    Bucarest, s’est mu en véritable tradition, une référence pour les jeunes
    artistes en herbe. Dans ce cadre, les jeunes danseurs de ballet ont offert au
    public des chorégraphies de danse classique, de danse contemporaine ou encore
    de danse traditionnelle roumaine.


    Mihaela
    Țigănuș Vasilovici, professeur de danse classique au lycée Floria Capsali,
    était en coulisse et nous raconte : « Une soirée très riche en émotions pour notre
    lycée, qui accueille des enfants qui désirent de tout leur cœur et de tout leur
    être devenir ballerines. Notre gala est traditionnellement organisé en
    partenariat avec l’Opéra national. Nous y sommes très attachés et souhaitons
    inscrire cette tradition dans le temps. Vous pouvez assister à de nombreux
    ballets de danse classique, des spectacles de danse contemporaine ou encore de
    danses traditionnelles roumaines. J’espère que cela vous plaira. Les enfants présenteront
    des variations tirées des plus grands ballets, et montreront leur virtuosité et
    leur technique. Ils partageront avec le public de grands moments d’émotions
    qui, nous l’espérons toucheront les spectateurs. »


    Ce
    fut en 2019 qu’eut lieu la 70ème édition du Gala. Malheureusement,
    les éditions suivantes n’ont pu se dérouler à cause de la pandémie, au grand
    damne des amoureux de la scène, a ajouté notre interlocutrice.


    Avant
    que le spectacle ne commence, Iulia Câmpeanu, 14 ans et demi, semblait prête à
    monter sur scène : « Aujourd’hui nous allons effectuer une
    chorégraphie intitulée « le réveil des fleurs » en groupe avec certains
    de mes camarades de classe de 5ème et de 4ème . C’est une super occasion
    pour tout donner, pour acquérir de nouvelles connaissances mais aussi pour me
    familiariser avec la scène de l’Opéra et de toucher mon rêve du
    doigt ! »


    Daria
    Ene, 14 ans,ajoute: « Aujourd’hui nous allons présenter
    « Pas d’esclaves », tiré du ballet « Corsaire », une danse
    en groupe intitulée « Mazurka », une autre intitulée « Pierres
    précieuses » que présenterais avec mes camarades de 3ème et qui est aussi une danse traditionnelle
    roumaine. Nous sommes vraiment ravis de danser sur la scène de l’Opéra et de
    représenter notre lycée, aux côtés de nos camarades de classe, mais aussi de
    rendre fiers nos professeurs. »


    Alexandru
    Constantin, 17 ans, témoigne : « J’ai préparé « Pas de
    deux » tiré du ballet Corsaire, ainsi qu’une chorégraphie de groupe avec
    mes camarade de classe de 2nde et un duo de danse contemporaine.
    Pour n’importe quelle ballerine, monter sur la scène de l’Opéra est un immense
    honneur et la plus belle opportunité qui soit. Cela nous oblige à donner le
    meilleur de nous même, à nous dépasser chaque fois un peu plus. »


    Simona
    Paraschivu, professeur de danse contemporaine au lycée Floria Capsali, nous a
    raconté que les élèves avaient préparé des passages du célèbre ballet du Lac
    des cygnes, certains moments des chorégraphies récompensées aux JO (1e,
    2e et 3ème sur le podium) ainsi que des chorégraphies
    inventées par les professeurs eux-mêmes.

    Que souhaitent-ils plus que
    tout ?

    « Avoir
    un spectacle gala de fin d’année. Montrer au public notre passion pour la danse
    et partager notre bonheur d’être sur scène ».


    Claudiu
    Staicu, professeur de danse traditionnel nous a quant à lui encouragé à nous
    montrer plus patriotes dans notre approche de la danse : « Le gala de fin d’année est l’un des évènements
    les plus importants, durant lequel les élèves de chaque classe présentent le
    travail qu’ils ont effectué tout au long de l’année. Ce sont beaucoup
    d’émotions. Pour nous mais aussi pour les enfants. Nous avons préparé une suite
    de danses de 13 régions ethnographiques différentes, très importantes et
    représentatives de notre pays : la Valachie, le Banat et la Moldavie.
    L’occasion pour nous de mettre en avant différents costumes avec les élèves de
    la 4ème à la 1ère. C’est formidable de pouvoir remonter
    sur scène et, j’ajouterais même, d’un point de vue folklorique, que nous
    aurions tout à gagner à être un peu plus nationalistes. »


    Le Gala
    extraordinaire de Ballet du Lycée de chorégraphie « Floria Capsali »
    de Bucarest répand la joie ! Les
    élèves ont encore beaucoup à accomplir pour réaliser leur rêve. Des enfants
    investis et disciplinés qui travaillent sans relâche pour se rapprocher chaque
    année un peu plus de leur objectif : celle de danser sur les scènes de
    tout le pays, et surtout, du monde entier ! (Trad : Charlotte Fromenteaud)

  • Projets pour les mères et les enfants

    Projets pour les mères et les enfants

    Chaque
    année, en Roumanie, le mois de juin est l’occasion de célébrer l’enfance et les
    enfants, notamment le 1er du mois, avec la « Journée de
    l’enfance ». Cette journée a été instaurée en 1925, après que se soient
    réunis à Genève les représentants de 54 Etats dans le cadre de la Conférence
    internationale pour la protection et le bien-être des enfants, à l’issue de
    laquelle ils adoptèrent la Déclaration sur les droits des enfants. Depuis, de
    nombreux pays fêtent la « Journée de l’enfance ».






    Nous
    nous sommes rendus dans l’un des centres communautaires de Bucarest, dans
    lequel le bien-être des enfants et des parents est une priorité. Nous avons
    assisté à une série d’ateliers auxquels parents et enfants ont participé, et
    avons constaté les résultats.






    Melania
    Medeleanu, l’une des fondatrices du centre, nous raconte : « Initialement, le Centre communautaire Zi de
    bine a ouvert ses portes pour les Ukrainiens. Mais le 1er juin, à
    l’occasion de la Journée de l’enfance, nous avons aussi choisi d’accueillir des
    Roumains. Nous avons accueilli des enfants accompagnés de leurs mères. Le
    matin, nous avons organisé un atelier de gymnastique pour les mères et leurs
    nourrissons. C’était vraiment chouette, les enfants n’ont presque pas pleuré.
    Ensuite, nous avons organisé un atelier de tambours africains. Mihai Axinte
    joue du tambour africain, et les enfants sont très impatients de jouer à leur
    tour. C’est le premier évènement de ce genre que nous organisons, même si le
    centre fonctionne sur ce modèle depuis déjà trois mois avec les réfugiés
    d’Ukraine. Ici ils peuvent suivre des cours de roumain, d’anglais, de yoga, et
    les enfants faire de l’art thérapie et prendre des cours de danse. Ils viennent
    au centre 4 fois par semaine et passent la journée ici. Nous accueillons plus
    de 500 Ukrainiens avec leurs enfants, et nous sommes vraiment ravis qu’ils se
    sentent bien chez nous, qu’ils disposent d’un lieu accueillant où se retrouver,
    où participer aux ateliers et, si besoin, où exprimer leurs émotions
    librement. »




    Alexandra
    Axinte, organisatrice du « Lundi du bien-être » rajoute : « Aujourd’hui
    nous organisons plusieurs ateliers. Nous sommes lundi, et nous avons décidé de
    commencer la semaine du bon pied, c’est pour cette raison que nous avons appelé
    ça le « Lundi du bien-être » et le Centre communautaire Zi de bine. Nous cherchons à jeter les bases pour
    construire ensemble une communauté, dont nous avons commencé à semer les
    graines avec les parents et les enfants. Nous avons organisé plusieurs
    évènements pour apprendre à nous connaître. Un peu plus tôt aujourd’hui les
    mères et leur nourrisson sont venus danser et faire de la gymnastique. Nous
    avons ensuite accueilli un atelier autour du partage des émotions, pendant
    lequel nous avons construit ensemble une « carte des émotions » avec
    les enfants âgés de 5 à 8 ans. Maintenant vous pouvez entendre les sons de
    notre atelier de tambour africain, qui accueille petits et grands, tous âges
    confondus, et qui vont découvrir ensemble toutes sortes de rythmes. L’objectif
    est de créer du lien, de trouver des moyens de se réunir, au-delà des mots, en
    passant par le mouvement, la musique ou les émotions. Ensuite, de chercher
    ensemble quels sont les besoins de chacun à ce moment-là, et de choisir ce
    qu’il y a de mieux pour construire ensemble ce centre communautaire. »






    Nous
    avons demandé à Alexandra Axinte quels retours elle a eu au sujet de cette
    journée : « Les mères qui sont
    venues le matin étaient ravies comme tout. Lorsque l’on vient tout juste de
    donner naissance à son enfant, c’est super de pouvoir rencontrer d’autres
    femmes dans la même situation, pour faire connaissance et échanger sur son
    expérience. Elles en ont vraiment besoin d’ailleurs ! Celles qui ont
    participé à l’atelier suivant, sur les émotions, ont pu se détendre pendant que
    nous prenions en charge leurs enfants. Elles ont pu profiter de la terrasse. Et
    maintenant on entend les applaudissements, les gens sont debout et semblent
    s’amuser, donc les retours jusqu’ici sont plutôt très positifs ! »






    Alina
    Tofan, actrice et éco-performer, a partagé avec nous son expérience : « J’ai animé un atelier d’art-thérapie.
    Nous avons travaillé autour de ce que j’appelle « la carte des
    émotions », qui permet aux enfants de prendre conscience des contours de
    leur corps. Ils sont encore petits, et commencent à appréhender l’espace, les
    limites de leur corps. Je les ai fait travailler avec leur imagination, en les
    encourageant à être créatifs et spontanés. L’atelier a été adapté aux besoins
    et aux exigences de chaque enfant. Aujourd’hui ils étaient quatre à participer.
    Souvent ils sont jusqu’à douze. C’est mieux d’être moins nombreux, cela permet
    de mieux les accompagner. Travailler avec un petit groupe présente des
    avantages. Car les enfants apprennent plus vite des uns des autres. Nous avons
    fait un autre exercice avec des pochettes cadeaux recyclées. Les enfants ont fabriqué
    un personnage en papier qui s’exprimait ensuite à leur place pour parler de ses
    émotions. Ils ont tout collé et monté ensemble. Cela leur a aussi permis
    d’apprendre à travailler en équipe, d’être attentifs aux besoins des autres, de
    s’inspirer du travail de leurs camarades. Ensuite chacun s’est présenté, en
    racontant l’histoire du personnage qu’il avait construit : son parcours,
    sa vie, ce qu’il représente de l’enfant, quelles sont ses peurs et ses
    préoccupations. C’est la partie créative, celle qui s’exprime par le langage.
    C’est fascinant de voir la vitesse à laquelle on apprend à se découvrir par ce
    biais, à découvrir comment chaque enfant créée des liens, à comprendre leur
    univers. C’est un très bon exercice pour apprendre à se faire confiance, mais
    aussi à faire confiance aux autres. C’est plus facile pour eux de travailler ça
    en groupe. »







    Alina
    Tofan ajoute : « Nous avons observé
    que les enfants étaient très disponibles. Chaque groupe est différent, mais
    ceux que j’ai rencontrés aujourd’hui connaissent très bien leurs propres
    limites : ce qu’ils veulent et ne veulent pas. Je pense qu’ils peuvent
    encore être encouragés à exprimer davantage leur créativité. J’ai remarqué quelques blocages dans
    l’expression de leur créativité. Elle existe dans le discours, dans
    l’intention, mais dès qu’il s’agit de passer à la pratique, j’ai observé
    beaucoup de blocages. Cela m’a beaucoup surprise car c’était le contraire avec
    les autres groupes avec lesquels j’avais travaillé auparavant. Ils sont souvent
    plus à l’aise dans la pratique, mais moins avec le langage. Chaque groupe a
    donc ses spécificités, et je pense que les enfants aujourd’hui connaissent et
    savent exprimer leurs besoins et leurs envies, et l’avenir leur tend les
    bras. »





    Nous
    sommes ravis d’avoir découvert ce beau projet qui apporte la joie dans le cœur
    des enfants et des parents. Un projet qui permet aux petits et aux grands de se
    retrouver, d’échanger, de créer des liens et d’avoir un lieu pour exprimer des
    émotions parfois difficiles à gérer. (Trad. Charlotte Fromenteaud)

  • Le festival “Femei pe Mătăsari” fête ses 10 ans

    Le festival “Femei pe Mătăsari” fête ses 10 ans

    Il y
    a de quoi faire l’été dans les rues de Bucarest, et plus particulièrement celle
    de Mătăsari. Une rue du 2e arrondissement de la capitale à
    l’histoire controversée, et qui a repris vie pour le dernier week-end de mai.
    Les plus curieux ont pu en effet s’aventurer là bas à l’occasion du festival
    urbain qui célèbre cette année sa 10ème édition, celui des « Femmes
    de Mătăsari ». Les passants sont accueillis, comme chaque année, avec de
    la musique et des victuailles, à l’exception d’une petite parenthèse de deux
    ans pendant la pandémie de covid-19. Ce festival offre l’occasion aux femmes,
    et aux autres, de s’exprimer sous différentes formes.

    Retrouvons Iulian
    Văcărean, président de l’association Beneva et organisateur du festival : « Oui,
    nous pouvons affirmer que la 10ème édition du festival Femei pe
    Mătăsari est une vraie réussite. J’ajouterais même qu’elle a connu un franc
    succès, avec près de 20 000 participants, dont beaucoup issus du monde de
    l’art. Nous avons accueilli des chanteurs, des danseurs, des comédiens, des
    projections de film, des expositions, des artisans, etc. Bref, une belle
    effervescence pour un week-end à Bucarest, rue Mătăsari. »




    Après
    nous avoir mis l’eau à la bouche avec ce beau programme, Iulian Văcărean a
    poursuivi sur sa lancée pour nous convaincre davantage : « Voilà 10 ans que chaque été, le rue Mătăsari
    met la ville en fête, mais aussi nos cœurs ! Il faut reconnaître qu’après
    deux ans de pandémie, c’est un miracle que cette 10ème édition
    puisse enfin avoir lieu. Notre scène a accueilli de jeunes artistes locaux, et
    d’autres qui participent au festival depuis des années. Le festival a aussi
    accueilli de superbes pièces de théâtre, et des artisans qui partagent leur
    passion avec les visiteurs. Près de 80 créateurs étaient présents sur le
    festival cette année, l’occasion pour les passants de repartir avec un chouette
    souvenir. »



    Notre
    invité nous a raconté avoir passé trois jours formidables. Le festival a débuté
    le vendredi soir de 19h à 23h00 et s’est poursuivit les samedi et dimanche de
    10 à 23h00. Trois jours de partage et de joie pour les visiteurs. Iulian
    Văcărean nous en a donné un aperçu. Aux côtés des 80 artisans présents sur les
    stands, le street-food aussi était au rendez-vous. Jus de fruits naturels,
    vins, champagne frappé, crêpes, gaufres, plats exotiques ou roumains, il y en
    avait pour tous les goûts !

    Iulian Văcărean nus raconte : « Le
    traditionnel « 250 mètres en talons » a aussi eu lieu cette année, et
    c’était important. Il s’agit d’une course caritative pendant laquelle les
    participants, hommes et femmes, enfilent des chaussures à talons et courent sur
    250 mètres au nom d’une association. Cette année, il s’agit de l’une de nos
    associations partenaires, « Pe Stop » qui vient en aide aux femmes en
    situation difficile. Il existe trois courses avec trois niveaux de talons
    différents, si je puis dire. C’était incroyable. La course a été très amusante,
    mais le message qu’elle cherche à faire passer est aussi très fort : quand
    on veut, on peut, c’est une question d’attitude. »




    Le
    festival « Femei pe Mătăsari » permet de vivre une belle expérience,
    de passer un moment divertissant et même de remporter un prix. Que demander de
    plus ? Iulian Văcărean nous répond : « J’ajouterais
    que ce festival est déjà emblématique de la ville de Bucarest. C’est un
    festival de marque qui a réussi, grâce à la culture et au partage, à
    transformer une rue, un quartier, voire même toute la ville ».





    Pour
    conclure, sachez que le festival « Femei pe Mătăsari » vous permet aussi
    de soutenir différentes causes, en achetant de l’artisanat, des vêtements et
    plein d’autres choses encore, le tout en vous imprégnant pleinement de
    l’atmosphère vibrante des lieux. (Trad :
    Charlotte Fromenteaud)