Category: La Roumanie chez elle

  • Les ours… caméramans

    Les ours… caméramans

    Une nouvelle
    campagne pour la protection des grands carnivores a été mise en place, fin
    novembre, en Roumanie. Lancée par la filiale locale de World Wildlife Fund (soit
    le Fonds mondial pour la nature ou WWF) et ses partenaires, dans le cadre du
    projet LIFE# EuroLargeCarnivores, la campagne a permis aux passionnés de nature
    de suivre sur les réseaux sociaux des images filmées du point de vue de
    l’animal dans son milieu naturel. Tout cela grâce à des caméras embarquées dont
    les ours ont été équipés.




    Gavril Marius Berchi, manager de projet chez
    WWF Roumanie, raconte : « Cette
    idée nous est venue après avoir constaté qu’en fait, on connait très peu sur le
    comportement social des ours, vu les difficultés qu’une telle recherche
    implique, notamment à long terme. C’est donc grâce au Projet européen de
    gestion des grands carnivores EuroLargeCarnivores que l’on s’est proposé d’en
    apprendre davantage. On a donc équipé trois ours de trois caméras embarquées.
    Il s’agit d’un mâle de 4 ans qui a été expatrié dans les Monts Călimani, après
    avoir constaté sa présence aux abords de la ville de Târgu Mureş. Et puis, de
    deux autres oursons, un mâle et une femelle, âgés d’un an, un an et demi et qui
    vivent dans le Centre pour les ours orphelins Bear Again du département de
    Harghita. »










    Qu’est-ce que
    les chercheurs ont découvert une fois récupérés les colliers GPS dotés de
    caméras ? Gavril Marius Berchi, chef de projet chez WWF Roumanie : « On a observé que même orphelins, les
    oursons se débrouillent tout seuls. Ils socialisent les uns avec les autres et
    vivent ensemble. Une fois relâchés dans la nature, ils continueront à rester
    ensemble une période avant de se séparer et devenir solitaires. Dans le cas du
    troisième ours, l’adulte, un aspect très important à signaler fut le constat
    que cet exemplaire a parcouru une distance très grande de presque 500
    kilomètres, à travers la Roumanie et il n’est jamais revenu sur les lieux d’où
    on l’a pris. »






    En fait, aux
    dires de Gavril Marius Berchi, force est de constater que dans le cas des
    grands carnivores, une fois déplacés, ils ne reviennent plus là d’où ils sont
    partis. En plus, ils peuvent parcourir de grandes distances dans très peu de
    temps, ce qui rend leur gestion encore plus difficile.






    Gavril Marius
    Berchi : « Les données recueillies
    nous ont permis de constater que l’ours avait détruit plusieurs ruchers. Il
    s’était déplacé sur plus de 500 kilomètres à travers la Roumanie avant de
    passer en Ukraine où la connexion s’est interrompue. Les seuls dégâts qu’il ait
    fait furent quelques ruchers, aussi bien en Roumanie qu’en Ukraine. »



    On ne saurait
    dire si c’est suite à un problème de caméra ou si c’est parce que l’ours est tombé
    victime des braconniers que les données recueillies à la fin par les
    écologistes se sont avérées insuffisantes.






    Une chose est certaine
    : des informations manquent toujours, affirme Gavril Marius Berchi : « A part les données en rapport
    avec leur organisation sociale et leur comportement, on aurait bien aimé en apprendre
    davantage sur les différents habitats des ours, sur les territoires transités,
    les routes empruntées, les barrières qu’ils doivent surmonter et surtout, sur
    la confirmation de la fonctionnalité de certains corridors écologiques. Tout
    cela parce qu’on a des projets qui se proposent ou qui se sont proposé d’identifier,
    dans les Carpates, de possibles corridors écologiques et on voudrait savoir
    lesquels d’entre eux seraient fonctionnels. Un autre aspect tout aussi
    important serait l’interaction des ours avec d’autres espèces, tout comme leur
    présence auprès des villages. Eh bien, toutes ces données, nous, on aurait dû
    les collecter grâce à l’ours perdu en Ukraine. On aurait aimé en savoir
    davantage sur sa présence, près des villages, si c’était le cas. »







    En tant qu’omnivores, les ours sont attirés par les endroits où l’accès
    à la nourriture est facile, notamment dans les zones peuplées, où la gestion
    des déchets est déficitaire. Souvent, ils sont obligés de chercher de la
    nourriture ailleurs à cause de l’exploitation exhaustive des ressources
    naturelles au sein de leur habitat (par exemple cueillette des champignons ou
    des fruits des bois). Par conséquent, les ours sont perçus comme un danger pour
    la population.






    Et vu que l’on est en pleine période des fêtes de fin d’année, WWF
    Roumanie nous propose d’offrir un cadeau plutôt spécial : une peluche
    représentant un animal protégé, dont le rachat équivaut à un don pour la
    protection des animaux sauvages de Roumanie.






    Gabriel Marius
    Berchi, manager de projet chez WWF Roumanie, ajoute : « La
    conservation demande des ressources financières importantes. Pour certaines
    activités nous ne réussissons pas toujours à couvrir le nécessaire. Par
    conséquent, en achetant une peluche, vous recevez l’animal préféré sous forme
    de jouet, et nous recevons le don qui nous permet de couvrir certains coûts
    (pour protéger les animaux). »







    Quant
    aux deux bébés ours de la campagne dont nous venons de parler, au printemps,
    ils retrouveront la vie en liberté, dans les forêts des Carpates. (Trad. Ioana
    Stancescu, Valentina Beleavski)

  • Ateliers sans frontières (Ateliere fara frontiere)

    Ateliers sans frontières (Ateliere fara frontiere)

    Au sein de lespace communautaire, la société civile joue un rôle actif dans latteinte de la neutralité climatique, que lUE sest proposé davoir à lhorizon 2050 par le Pacte vert européen. Afin dencourager les initiatives dans ce domaine, le Comité économique et social européen a lancé le Prix de laction climatique. Histoire de mettre en lumière limportance davoir une approche générale des politiques climatiques à tous les niveaux de la société. Le Comité espère inspirer ainsi les gens à devenir une partie de la solution et les encourager à changer les systèmes, les normes et les comportements qui ont poussé la planète au bord de la crise climatique.



    Le Prix de laction climatique en est à sa 12e édition et il est remis aux personnes physiques ou ONG pour « lexcellence dans les initiatives de la société civile ». Chaque année il y a un thème différent concernant un domaine important de lactivité du Comité économique et social européen. Cette année, lONG roumaine Ateliere Fără Frontiere (Ateliers sans frontières) sest vu décerner le 3e prix. La mission de cette organisation est de promouvoir une transition juste vers une économie à basses émissions de dioxyde de carbone et résiliente aux changements climatiques.



    Damien Thiery, manager dAteliers sans frontières, nous parle du parcours de son ONG pour obtenir ce prix : « Ateliers sans frontières a posé sa candidature en juin 2021 pour le Prix Climate Action du CESE (Comité économique et social européen), qui accorde la reconnaissance à ceux qui sont les plus actifs de la société civile en Europe dans le domaine du changement climatique. Ateliers sans frontières est une entreprise sociale dinsertion, nous sommes présents à Bucarest et dans le département de Dâmboviţa (sud), nous nous occupons daider les personnes vulnérables qui sont loin du marché du travail. Ces personnes qui ont de nombreuses vulnérabilités sont employées par lassociation Ateliers sans frontières, pour une période maximale de 24 mois, nous leur apprenons à travailler et, par la suite, nous les aidons à trouver un emploi. Nous avons trois ateliers. Le premier, créé en 2008, sappelle Educlick, nous sommes des collecteurs autorisés de déchets électriques et électroniques. Nous sommes la seule organisation (de ce type) en Roumanie agréée par le ministère de lEnvironnement à donner à, ces déchets une seconde vie. Nous avons choisi de remettre à neuf les ordinateurs, ils sont mieux adaptés au nos employés les reconditionnent et nous les donnons à des écoles rurales, des écoles qui nont actuellement pas dordinateur. Au cours des 13 dernières années, nous avons fait don de plus de 22 000 ordinateurs, cest-à-dire que nous avons équipé plus de 10 % des écoles roumaines dordinateurs remis à neuf. Nous avons 15 emplois à latelier Educlick de remise en état de léquipement informatique et à Ateliers sans frontières, nous avons aidé plus de 300 personnes en tout. »



    Damien Thiery nous a aussi parlé des autres activités organisées par Ateliers sans frontières: « Le deuxième atelier, cest Remesh, un atelier de couture, où nous corrigeons les bannières publicitaires. Elles sont faites de PVC renforcé, très nocif pour lenvironnement. Ces bannières sont brûlées ou mises en décharge et cest très dommageable pour lenvironnement. Nous les transformons en produits, cela sappelle Upcycling, nous transformons un déchet en un beau produit qui peut être acheté sur notre site Internet pour des événements. Le troisième atelier est une ferme sociale, appelée Bio&Co, située à Ciocănari, dans le comté de Dâmboviţa. Nous sommes dans une petite ville habitée par la communauté rom à 80 % et nous donnons du travail aux gens de la communauté. Nous produisons 80 types de légumes, certifiés biologiquement, et les livrons « de la ferme à la fourchette », directement aux consommateurs de Bucarest. Nous sommes certifiés éco. »



    Très enthousiaste, Damien Thiery a déclaré lors de la remise du prix :« Pour nous, cest évidemment une très grande reconnaissance de recevoir un prix au niveau européen du CESE, en particulier dans le domaine de laction climatique. Cest exactement ce que nous faisons jour après jour, depuis 13 ans, et nous allons continuer à agir encore plus maintenant que nous avons ce prix. »



    La remise des Prix pour laction climatique a eu lieu le 9 décembre dernier, lors dune cérémonie tenue à Bruxelles, devant le plénum du Comité économique et social européen. La valeur totale du prix est de 50 000 euros, à partager entre 5 candidats. Le gagnant du premier prix se verra allouer 14 000 euros, alors que les autres recevront 9 000 euros chacun. (Trad. : Vlalentina Beleavski, Ligia Mihaiescu)

  • Le costume folklorique à l’honneur

    Le costume folklorique à l’honneur

    Nous franchissons aujourd’hui le seuil du Musée ethnographique du couvent de Nămăieşti, dans le village du même nom, du département d’Arges (centre-sud). C’est un endroit unique, parce qu’il recèle des habits traditionnels roumains cousus main. Exposés sur des mannequins dont chacun représente un membre de la communauté villageoise de chez nous, les costumes folkloriques cachent derrière des centaines d’heures de travail. C’est un univers magique que nous découvrons dans ce qui suite, avec à nos côtés, sœur Lucia Nedelea, prieure du couvent de Nămăieşti. Elle remémore les débuts de ce musée : « J‘ai voulu créer un petit musée dans l’enceinte du couvent, sans avoir une idée très claire de quoi y exposer. Alors, un jour, j’ai rendu visite à ma mère et, tout en sachant que dans notre famille la coutume voulait que l’on continue à s’habiller en costume traditionnel, je lui ai raconté mon idée et elle a accepté de me faire don de tous les costumes qu’elle avait à la maison, sauf un seul : celui dont elle voulait qu’on l’habille le jour de son enterrement. J’ai voulu montrer à ma mère la valeur que le costume populaire a pour moi. C’est la tradition, je lui ai dit, c’est la pièce d’identité du peuple roumain, il faut le promouvoir, l’admirer et le faire perdurer. Mais avant tout, je lui ai dit, ce costume a pour moi, une valeur artistique, sentimentale et même spirituelle. Pour moi c’est une icône. Je lui ai dit bien d’autres choses, si bien que ma mère a fini par accepter de me donner ces costumes, avant de persuader d’autres vieilles femmes du village de me faire don de leurs costumes aussi. »


    Les jeunes mariés, les sœurs, les parents, les grands-parents, les parrains, le prêtre – tous vêtus de leurs habits de fête sont réunis dans la petite pièce du musée pour témoigner du rituel du mariage. La prieure Lucia Nedelea raconte : « Le musée renferme des costumes traditionnels vieux de 130 à 160 ans. Mais il y a aussi des voiles vieux de 200 ans. Certains ont été brodés par des nonnes. Nous avons eu de grandes artistes parmi les nonnes dont certaines se sont fait connaître au-delà des frontières. Elles ont même brodé l’épitaphe de notre église, au fil d’or et d’argent, tel qu’il a été commandé par la reine Marie. Sa majesté l’a commandé, l’a acheté et puis elle en a fait don au monastère pour encourager les nonnes à faire d’autres chefs-d’œuvre pareils. »

    Puis, Lucia Nedelea a découvert la « fota » de sa mère, sorte de jupe en laine épaisse, brodée aux motifs traditionnels, que les femmes mettent par-dessus un chemisier très long, en lin ou chanvre. C’est comme cela que l’idée lui est venue d’imaginer une deuxième scène de mariage, l’occasion d’exposer des costumes tout aussi impressionnants. Avant d’intégrer la collection du musée, toutes les pièces vestimentaires ont été bien nettoyées pour retrouver leur beauté et leur fraîcheur d’antan. Lucia Nedelea poursuit. « On est intervenu à 5 ou 6 reprises sur chaque habit : on a utilisé de l’eau de pluie et du savon fait maison pour bien le laver. On a répété la procédure jusqu’à ce qu’il soit devenu impeccable ; comme vous le voyez maintenant.»

    Et c’est toujours grâce à sa mère, que soeur Lucia Nedelea, prieure du couvent de Nămăieşti, a commencé à mettre sur papier l’histoire des cérémonies de mariage telles qu’elles sont illustrées à l’aide des mannequins : « Une fois créée la première scène de noces à l’aide des mannequins costumés, ma mère s’est souvenue qu’enfant, elle avait l’habitude d’écrire des vers et elle m’a incitée à en faire pareil, pour consigner l’histoire du musée. C’est ainsi que j’ai commencé à écrire : d’abord pour la première exposition, puis pour la seconde, puis pour l’ensemble du musée et ainsi de suite. J’ai fini par écrire un livre en vers sur la vie des saints et, si le bon Dieu le veut, je commencerai bientôt à écrire un second volume. »

    Et puisque à Nămăieşti, le visiteur a la chance d’admirer aussi la blouse roumaine primée lors de l’Exposition mondiale de Paris, de 1889, sœur Lucia Nedelea a décidé de mettre en place au sein du même musée un endroit spécialement consacré aux pièces rares. « Voici la blouse roumaine médaillée à l’époque. Et là, juste à côté, j’ai imaginé un coin consacré à mes prédécesseurs. Là, vous avez la prieure qui m’a accueillie moi, il y a 46 ans. Comme vous voyez, elle est habillée d’un manteau en mohair, travaillé sur place et qui a plus de cent ans. Là, on la sœur Mina Hociota, une personnalité historique, hors du commun. Charismatique, forte, intelligente et altruiste, elle s’est retrouvée en première ligne pendant la Grande Guerre, quand elle cherchait les blessés dans les tranchées pour les soigner ou les aider. Elle avait de vastes connaissances médicales et même les docteurs venaient la voir pour lui demander conseil. Pour tous ses actes de bravoure, elle s’est vu sacrer chevalier de la Croix Commémorative de la Guerre, une distinction mise en place par le roi Ferdinand I. Elle a été sous-lieutenant et même commandant pour un bref laps de temps. Pour tout cela, elle s’est vu remettre plusieurs médailles dont la plus importante reste l’Etoile de la Roumanie, l’ordre national le plus ancien offert dont seules trois femmes ont été décorées. »

    Le Musée recèle aussi des costumes folkloriques de tous les jours regroupés en fonction de l’âge des personnes qui les portent et de leur statut. Par exemple, les jeunes filles sont coiffées de fichus colorées, les femmes mariées de fichus noires, ornées de fleurs en couleur et chaque costume est accompagné d’une petite description, en vers, que Lucia Nedelea récite volontairement, à chaque fois qu’un visiteur souhaite la connaître.

  • www.muzeedelasat.ro

    www.muzeedelasat.ro

    Disponible en roumain et anglais, la plateforme www.muzeedelasat.ro, soit des musées dans les villages, a été lancée le 1er décembre, le jour même de la Fête nationale de la Roumanie. Derrière ce projet on retrouve une petite équipe de quatre membres seulement : Cosmin Murărașu – chef de projet et technicien flux numérique 3 D, Ionuț Toderașcu – éditeur visuel et photographe documentariste, Nicoleta Felea – rédactrice publicitaire, chargée de la promotion, et Silvia-Alexandra Nistor, traductrice. D’où l’idée d’un tel musée ? Une question à laquelle le photographe Ionuţ Toderaşcu répond : « A compter du 1er décembre dernier, le public est invité à explorer une nouvelle plateforme Muzeedelasat, consacrée aux musées ruraux. On a commencé par répertorier les musées des 8 départements de la région de Moldavie roumaine, et les deux ou trois prochaines années, on espère pouvoir parcourir tout le pays afin de faire une radiographie complète des musées existants dans nos villages. La plateforme propose donc des tours virtuels, des photographies que nous avons réalisés et des informations recueillies sur place. Cette idée a commencé à se matérialiser en septembre, au moment où nous avons entamé les visites de tous ces musées afin de filmer leurs intérieurs. Les visites virtuelles que nous proposons se déroulent comme dans les jeux vidéo. Les internautes sont invités à explorer chaque pièce, passer en revue les objets exposés, s’arrêter sur ceux attirant particulièrement leur attention, les regarder en détail et surtout se donner l’envie de se rendre sur place pour explorer aussi bien l’endroit respectif que les ruelles du village. Nous, on est de grands passionnés du milieu rural et nous pensons qu’il devrait être promu davantage, ne serait-ce que pour mettre à profit ses valeurs et son ambiance paisible. »

    Dans chacun des musées à découvrir sur Internet, tous les locaux ont été filmés, photographiés et documentés afin d’offrir aux visiteurs la possibilité de faire un tour virtuel complet, interactif, réalisé avec des équipements performants. Des vidéos de présentation accompagnées de quelques photos et des informations figurent désormais sur Google Street View, Google Maps et Google Earth. Pour ceux d’entre vous qui souhaiteraient se lancer dans la découverte sur Internet des musées des villages de Roumanie, nous vous rappelons que pour l’instant, vous serez attendus dans les musées de Moldavie. Ionuţ Toderaşcu raconte : « Dans un premier temps, la plateforme propose des visites dans 28 musées de tous les départements de la Moldavie roumaine. En voici quelques exemples : la ferme traditionnelle Vatra cu Dor de Galati qui, plus qu’un musée, invite les jeunes à découvrir comment on vivait jadis, à la campagne. On a ensuite les musées du département de Vrancea tels « La Maison de Ion Roată » où le public fera la connaissance de madame Sevastiţia, une vieille dame, gérante de l’endroit qui chaque été repeint les murs de cette maison. D’ailleurs, dans chacun de ces endroits, on a eu la chance de tomber sur des gens passionnés par leur travail avec qui les rapports ont été plus chaleureux que ceux que l’on crée d’habitude en milieu urbain. A la campagne, les relations entre les hôtes et les visiteurs sont différentes, on prend le temps d’échanger, les gens se plaisent à vous en dire davantage sur eux ou sur le musée. On a aussi des musées plus grands, comme le Musée « Alexandru Ioan Cuza » de Ruginoasa, dans le département de Iaşi, qui ressemble plutôt à un château, puisqu’il s’agit d’un édifice somptueux, imposant. Ou encore les musées de Neamţ, tel celui connu sous le nom de « La Maison Popa » et qui invite à explorer le village roumain d’autrefois pour y découvrir les masques et les créations artisanales de M. Popa. »

    Sur l’ensemble des musées figurant sur la plateforme en ligne, il y en a un qui est resté plus proche du cœur de Ionuţ Toderaşcu : « Je pense que mon préféré reste celui consacré au musicien George Enescu, de Botoşani, peut-être parce que la journée fut particulièrement ensoleillée le jour de la visite. Et comme le musée est caché au cœur de la nature, la visite se transforma en un véritable périple. Et puis, il y a aussi la section « Alice et Dumitru Rosetti Tescanu », du département de Bacău, à forte contribution culturelle puisqu’elle accueille différents événements annuels. »

    Quant aux collections qui ont particulièrement suscité son intérêt, Ionuţ Toderaşcu a affirmé que : « Je crois que c’est le Musée de Tescani qui présente les objets qui m’ont touché le plus, car il s’agit de quelques objets ayant appartenu à George Enescu. Tout le monde sait qui a été Enescu et le fait de se retrouver dans les pièces respectives, de voir le violon que le musicien a touché, tout ça nous donne un sentiment qu’on ne peut vivre que sur place. Voilà pourquoi par tout ce que nous faisons, par tous ces tours virtuels que nous avons mis en place, on espère éveiller l’intérêt du public et lui donner envie de se rendre sur les lieux pour voir en vrai tout ce qu’il a exploré virtuellement. »

    Grands voyageurs, les quatre membres de l’équipe chargée du projet ont mis à profit leur passion pour découvrir le monde et ses merveilles. Ionuţ Toderaşcu : « On s’est lancé dans un véritable marathon de 5 500 kilomètres lors duquel on a scanné, photographié, bref en 20 jours on a exploré tous les 28 musées présentés virtuellement. Une fois les données collectées, on a passé plusieurs semaines à travailler là-dessus, en se fixant comme date de lancement le 1er décembre, en raison de sa signification, mais aussi parce que ce délai nous a laissé le temps de faire ce que l’on avait à faire. »

    A part tous ces musées à la mémoire de telle ou telle personnalité, il y en a d’autres dont les noms intriguent et suscitent le souhait d’en apprendre davantage. En voici quelques exemples : la Collection ethnographique « Le coffre de dot » Miron Costin dans le département de Neamţ, Le Musée ethnographique « Le Gréco » de Suceava ou encore le Musée du Sel de Bucovine. (Trad. Ioana Stancescu)

  • L’histoire à travers la danse

    L’histoire à travers la danse

    Sur l’ensemble des édifices historiques de Bucarest, il y en a dont l’histoire reste méconnue. Mais, quand un édifice ayant joué un rôle militaire est transformé des siècles plus tard en un espace culturel, après avoir servi de centre de détention provisoire, il devient impérieux d’apprendre davantage sur lui. Voilà pourquoi on a décidé de vous inviter à découvrir les ateliers Malmaison, abrités par l’édifice homonyme au numéro 137, avenue Plevnei, au centre de Bucarest. Caserne militaire dans un premier temps, cet édifice s’est transformé récemment en un espace consacré à l’art contemporain. Voilà comment s’explique la présence à Malmaison de l’installation performative L’isolement à travers une série d’états contraignants”, coproduite par Alex Radu, fondateur de l’espace d’art contemporain, SAC.



    « Depuis deux ans déjà, j’étais en dialogue avec Simona Deaconescu, au sujet de la possibilité de réaliser ensemble une installation performative. L’année dernière, il était question de mettre en place une lecture- performative, ou encore de différentes performances autour du corps. Mais, cette année, une fois les ateliers Malmaison rouverts et une fois mis en place l’espace d’art contemporain SAC, l’histoire de cet édifice est devenue tout d’un coup, très importante. Et ce fut Simona qui a mis sur la table le thème de l’isolement et surtout du corps contraint à s’isoler, que ça soit pour des raisons historiques, puisque l’édifice a fonctionné d’abord comme prison ou pandémiques. A la base, notre idée fut de créer une installation performative ancrée dans l’histoire des lieux. On parle d’un édifice construit pendant la Seconde Guerre Mondiale pour servir de centre d’enquête et de détention d’abord, pour les espions russes et anglais présumés et ensuite pour les soi-disant « ennemis du peuple » de la période communiste. On parle de Coposu, de Iuliu Maniu, leader d’un parti opposé au communisme, ainsi de suite.



    Fondé en 1847 par Gheorghe Bibescu, le bâtiment, sur étagé suite à un incendie était connu à l’époque comme la Caserne Saint Georges, d’après le nom de l’église qui se dressait juste en face. Finalement, ce fut le prince régnant Alexandru Ioan Cuza qui a changé son nom en Malmaison, d’après un des domaines préférés de l’empereur Napoléon.



    « On a à faire à la première caserne militaire pour la chevalerie de Bucarest que le prince Alexandru Ioan Cuza a rebaptisée Malmaison, en l’honneur de Napoléon III. Celui-ci détenait un domaine du même nom en France et comme à l’époque c’était la France qui exportait tout le savoir-faire militaire, Ioan Cuza a opté pour ce nom. Après la caserne, l’édifice a abrité une école militaire, ensuite un tribunal militaire avant de se transformer en centre de détention provisoire. »



    Prison communiste dans les années 50, Malmaison a gardé entre ses murs les secrets des enquêtes impitoyables dont sont tombés victimes ceux ayant osé à s’opposer au régime en place à l’époque. L’idée de tous ces corps isolés dans leurs cellules a inspiré à un groupe d’artistes l’idée d’une installation performative, intitulée


    « L’isolement à travers une série d’états contraignants ». Alex Radu :




    Toute une équipe pluridisciplinaire a œuvré pour la mise en place de cette installation. La chorégraphe, Simona Deaconescu, le compositeur Vlaicu Golcea les architectes Justin Baroncea et Maria Ghement, le plasticien Ramon Sadîc, cinq danseurs. S’y ajoute un historien qui a fait un travail de recherche remarquable, en fouillant dans les archives pour trouver des témoignages des ceux condamnés à l’isolement au long des années, des documents qu’on utilise dans notre spectacle. Et puis, un anthropologue.



    Pour la réalisation de cette installation performative, il a fallu aller plus loin dans l’histoire du bâtiment, jusqu’en 1977 quand l’édifice a accueilli un institut de recherches chimiques. Alex Radu :



    “C’est une performance qui touche profondément le public. Simona et les performeurs arrivent à explorer les mouvements du corps pour en faire des images. La danse se complète par le son et l’installation et la composition de Vlaicu Golcea est plus que musique, les sonorités occupent de l’espace, un espace immersif aussi bien pour les performeurs que pour les visiteurs. Par son intervention directe sur le mur où il dessine en crayon, l’artiste visuel Ramon Sadîc contribue à cette performance, tandis que l’idée des architectes d’écrire les textes des témoignages des prisonniers sur des vestes que l’on porte sur scène plonge les visiteurs en une sorte de réalisme artistique. Il s’agit, comme vous le voyez, d’une création collective. »



    A une époque où la pandémie nous a forcés à nous isoler, le spectateur est d’autant plus ému par cette installation performative visuelle et architecturale, qui met en rapport l’histoire passée à celle présente.


  • Des étoiles Michelin pour l’art et l’ethnographie roumaine

    Des étoiles Michelin pour l’art et l’ethnographie roumaine

    Le groupe Michelin a rendu possible la parution, cette année, d’un guide consacré à la Roumanie. Sous le titre « La Roumanie, 500 paysages, destinations et expériences », l’ouvrage invite les lecteurs à connaître les merveilles culturelles, architecturelles, ethnographiques ou encore gastronomiques de notre pays. Sorti pour marquer les 20 ans d’existence du Groupe Michelin en Roumanie, le guide s’est penché sur plusieurs institutions culturelles faisant la fierté de notre pays. Parmi celles-ci, le Musée ASTRA de Sibiu, primé pour la deuxième fois de suite, de trois étoiles Michelin. En fait, le Musée ASTRA et celui du Paysan roumain de Bucarest sont les seuls musées roumains ayant décroché le maximum de points accordés par Michelin. La liste des institutions roumaines étoilées se complète par le Musée ethnographique de la Transylvanie et par le Musée d’Art, les deux de Cluj, deux étoiles Michelin chacun.

    Tudor Sălăgean, à la tête du Musée Ethnographique de la Transylvanie, de Cluj, déclare :
    « Cette reconnaissance nous rend honneur, surtout qu’il s’agit, en fait, de trois étoiles, non pas de deux. Aux deux étoiles attribuées à notre exposition permanente « Le Musée au cœur de la ville » s’ajoute une troisième reçue par le Parc Ethnographique Romulus Vuia, la section en plein air de notre institution. Notre joie est d’autant plus grande qu’elle succède à une série d’investissements déroulés récemment dont une partie s’est concrétisée et l’autre ne tardera pas de le faire. Et je pense, par exemple, à un projet de rénovation de l’enveloppe extérieure du Palais Reduta, siège central de notre musée ou encore au projet d’élargissement du Parc Ethnographique. Voilà pourquoi on espère que pour ses prochaines éditions, le guide Michelin améliorera ses notes et que les étoiles partagées actuellement entre les deux sections de notre musée se transformeront en trois étoiles véritables accordées ne serait-ce qu’à l’une de nos sections, sinon à toutes les deux, comme c’est le cas d’autres musées de Roumanie ».

    Aux dires de Tudor Sălăgean, directeur du Musée Ethnographique de la Transylvanie, de Cluj, l’institution qu’il dirige mérite pleinement la reconnaissance Michelin.
    « Je pense que le point fort de notre musée est représenté par l’exposition permanente, structurée en fonction des principes classiques de l’ethnographie auxquels l’institution est restée fidèle depuis sa création, il y a 99 ans. Cela veut dire que notre exposition permanente n’a jamais cédé la place aux tendances artistiques actuelles, en préférant préserver une structure capable aussi bien d’instruire le visiteur que de l’émerveiller. Sur l’ensemble de nos collections, la plus impressionnante reste, probablement, celle de costumes populaires qui s’est vu consacrer toute une salle particulièrement appréciée par le public. Après, des collections d’objets culturels sont périodiquement présentés aux visiteurs à l’occasion de nos expositions temporaires. A tout cela s’ajoute également notre agenda de manifestations culturelles. Je voudrais ajouter aussi que le Musée Ethnographique de Cluj est le premier musée de Roumanie à avoir mis en place une exposition permanente tactile, destinée principalement aux personnes mal voyantes, mais pas que. Je pense d’ailleurs que cette initiative a contribué d’une certaine manière à la classification que Michelin nous a accordée. On ne saurait parler de notre musée sans mentionner aussi notre Parc Ethnographique National, Romulus Vuia, qui réunit une cinquantaine de monuments d’architecture paysanne dont certains, tels l’Eglise de Horea, sont d’une grande valeur. Construite dans un premier temps dans la localité de Ciser, au Pays de Salaj, cette église se trouve chez nous depuis 1968 ».

    L’historien Lucian Nastasă-Kovacs, membre de l’Académie roumaine et à la tête du Musée d’Art de Cluj, se dit très fier de la reconnaissance par Michelin de l’institution qu’il dirige :
    « Je voudrais préciser dès le départ que cela fait plus de trois ans que notre musée figure dans le guide Michelin. C’est un guide périodiquement mis à jour, pour y faire place à d’autres institutions aussi. C’est un statut difficile à obtenir et facile à perdre. Voilà pourquoi, tout statut reconfirmé mérite d’être salué. Par ailleurs, toutes nos activités des six, sept, voire huit dernières années ont contribué au prestigieux classement Michelin. Il y a toute une série de critères que Michelin a pris en considération en ce qui nous concerne. D’abord l’édifice qui abrite le musée, le Palais Banffy, un monument d’architecture baroque pure de l’Europe centrale, un palais qui parle de soi et dont l’histoire est très riche. Après, il convient de préciser que le Musée d’Art de Cluj n’est pas très vieux, il a juste 70 ans d’existence, mais cela ne l’empêche pas d’avoir un patrimoine exceptionnel, mondialement reconnu ».

    Avec un patrimoine riche de plus de 15.000 objets, le Musée d’Art de Cluj est un véritable exemple de dynamisme culturel. Lucian Nastasă-Kovacs ajoute:
    « Nous continuons à organiser toute sorte d’événements, en dépit de la pandémie. Le musée est une sorte d’organisme vivant, alors on y organise nombre d’expositions temporaires, lancements de livres, conférences, concerts de chambre. D’ailleurs, quel endroit de Cluj s’apprêterait à mieux accueillir des récitals de musique classique ou baroque sinon un palais comme le nôtre ? L’acoustique est extraordinaire et c’est une fierté pour les musiciens de jouer là où Liszt ou Firedemann Bach l’ont déjà fait par le passé. La pandémie a quand même porté atteinte à nos projets, mais j’espère que l’année prochaine, les choses se remettent complètement en marche ».

    En attendant, on salue le succès remporté par quelques-unes des institutions culturelles les plus importantes de Roumanie et on reste confiant quant à leur avenir. (Trad. Ioana Stancescu)

  • Eduquer pour sauver la vie

    Eduquer pour sauver la vie

    Selon
    les plus récentes statistiques de l’UE, en 2019, la Roumanie était toujours
    première en Europe dans le sombre classement des décès causés par les accidents
    de la route. Elle était aussi dernière pour ce qui est du nombre de personnes
    capables d’accorder les premiers secours. Tout cela a déterminé l’Association
    pour l’éducation, le développement et l’implication des jeunes (EDIT) à créer
    des programmes censés éveiller les consciences sur ces deux aspects parmi la
    population, avec un accent mis sur les élèves.






    Plusieurs
    initiatives ont ainsi vu le jour. Parmi elles – « La
    classe d’éducation routière », une idée à succès, qui a circulé dans les
    écoles et les lycées, nous dit Liviu Zorilă, président de l’Association : «
    Ce qui est intéressant et adapté aux temps actuels, c’est que nous avons
    toujours un invité spécial. Il s’agit souvent d’un influenceur ou d’une vedette
    que les enfants connaissent bien, qui bénéficie de leur respect et qui nous
    rejoint à titre gracieux pour soutenir notre initiative. En général, il s’agit
    de personnes avec lesquelles nous avons déjà collaboré, qui nous connaissent,
    qui soutiennent nos activités. « La classe d’éducation routière » a eu
    pour invités des artistes de stand-up comedy, des acteurs, des chanteurs, de blogueurs
    et des vloggeurs. Certes, c’est un partenariat avec le ministère de
    l’Education. Mais au moment où nous présentons aux enfants une leçon non
    formelle, une leçon pratique ciblée sur l’interaction interhumaine, parsemée de
    questions et de réponses, une leçon très agréable qui finit par la visite d’une
    vedette qu’ils suivent en ligne ou à la télé et qui leur parle de sa propre expérience
    – tout cela a un impact beaucoup plus grand, à notre avis. »






    Toutes
    les idées de l’Association EDIT ont été réunies dans un programme qui s’étalera
    sur plusieurs années, appelé « România în Siguranță » (« La
    Roumanie en sécurité »).




    Liviu
    Zorilă nous en parle : « Nous avons lancé ce programme national
    d’éducation appelé « La Roumanie en sécurité ». Il comporte deux
    directions : l’éducation routière et les premiers secours. Si pour
    l’éducation routière on a déjà accumulé 6 années d’expérience grâce à
    l’initiative « La classe d’éducation routière », nous avons voulu parler
    aux élèves des premiers secours aussi. On en parle déjà aux lycéens par des
    cours tenus par des formateurs de l’Inspection pour les situations d’urgence.
    Ce sont de jeunes gens avec une bonne formation, qui savent capter l’attention
    du public pour lui présenter les différentes techniques. »








    C’est
    par le même désir d’approcher la formation des enfants d’une manière conviviale
    que cette deuxième campagne se déroule toujours à l’aide des vedettes en tout
    genre.






    Liviu
    Zorilă explique : « On était partis de l’idée qu’il fallait instruire les
    enfants aussi en matière de premiers secours. Lors d’une visite dans un lycée,
    l’acteur Şerban Pavlu est venu nous rejoindre, il a participé à notre atelier
    et a appris lui-même à accorder les premiers secours. C’est à ce moment-là que
    j’ai eu l’idée de mener cette campagne à l’aide de personnes connues de tous.
    J’avais vu quelque chose de similaire en Angleterre. On a commencé par une
    vidéo, pour en avoir 7 en fin de compte, et par une vedette pour arriver à 9.
    Pratiquement, « La course pour la vie » (Leapşa pentru viaţă) est une des premières campagnes en ligne en
    matière de premiers secours, c’est une campagne que nous avons réalisée à
    l’aide du Département pour les situations d’urgence. »







    En
    quoi consiste concrètement cette campagne et comment le public y a-t-il
    réagi ? C’est toujours Liviu Zorilă qui nous le dit : « Les 7 vidéos
    présentent différentes techniques de premiers secours, à commencer par le
    massage cardiaque au rythme de la chanson « Staying Alive »,
    jusqu’aux pas à suivre en cas de bras cassé, en cas de blessure, en cas de
    brûlure et autres. Ce sont des vidéos assez courtes, de deux minutes maximum,
    qui mélangent humour et éducation. En fait, l’éducation se cache quelque part
    derrière l’humour, puisque, et nous le savons très bien, les Roumains
    réagissent avant toute chose à l’humour. Alors, on a fait des vidéos amusantes,
    qui contiennent des informations très utiles. On rit pendant une minute et demie
    et à la fin on a aussi appris quelque chose. »







    Les
    enseignants roumains ont voulu participer eux aussi à ces cours, affirme
    Liviu Zorilă : « Après la campagne en ligne, on a commencé à faire
    des activités en présentiel aussi. On a déjà visité 5 lycées de Bucarest où
    nous avons présenté nos cours de premiers secours aux professeurs aussi. Les enseignants
    en ont besoin, et ils l’avouent eux-mêmes, puisqu’ils sont souvent confrontés à
    des situations où les élèves se cassent le bras ou le pied à l’école et ils ne
    savent pas quoi faire. Or, comme on l’affirme dans notre campagne « La
    course pour la vie », il est extrêmement important de pouvoir intervenir dans
    de telles situations. »








    Les
    vidéos de l’Association EDIT sont à retrouver sur Internet. En rêvant d’un
    milieu plus sûr pour nous tous, nous espérons bien qu’elles seront regardées par
    de plus en plus de personnes. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Chez toi, comme tu veux

    Chez toi, comme tu veux

    Un système
    qui fonctionne au Danemark depuis déjà 1970, présent aussi en Allemagne, en Belgique
    et aux Pays-Bas, commence également à gagner du terrain en Roumanie grâce à
    deux architectes. Il s’agit d’un système de cohabitation appelé « co-housing » ou
    habitat participatif. Plus concrètement : créer un immeuble pour un groupe
    d’amis et l’adapter à leurs besoins spécifiques. A l’aide des architectes, le groupe
    choisit le terrain, imagine l’immeuble, fixe les espaces individuels et
    communs, puis on procède à l’obtention des avis et des permis nécessaires pour
    la construction. Bref, on bâtit une maison pas pour une seule famille, mais
    pour un groupe dont les membres se connaissent entre eux.






    Lucian
    Luţă est un architecte responsable d’un tel projet, qu’il a lancé aux côtés de
    son associé Liviu Fabian. Lucian Luţă raconte comment tout a commencé : « L’idée
    du projet est venue pratiquement de notre besoin, le mien et celui de quelques
    amis, d’habiter dans un endroit meilleur que ce que le marché immobilier peut
    offrir en ce moment. Pratiquement, on voulait habiter dans un appartement qui
    réponde à nos besoins et qui ait un prix décent. Notre idée : nous associer
    à 5 ou 6 personnes – un groupe d’amis, de collègues -, acheter un terrain dans
    une zone plus ou moins centrale de Bucarest et y construire nos propres
    appartements, chacun, en fonction de ses besoins. »


    Pouvoir
    choisir ses voisins, trouver l’endroit idéal pour sa maison et décider soi-même
    des moindres détails – pas mal, n’est-ce pas ? Lucian Luţă nous parle
    des avantages de cette idée : « Ce système n’est pas nouveau, en fait.
    Ce n’est pas nous qui l’avons inventé. En Europe il s’appelle « co-housing
    ». Plusieurs personnes s’associent, achètent un terrain, font un projet, construisent
    leurs propres appartements. Le mieux serait d’avoir un petit groupe, pour avoir
    un mini-immeuble, avec quelques appartements seulement. Ils habitent comme une
    communauté, mais chacun a son appart. Ce système a plusieurs avantages :
    on a plus facilement accès à un terrain central ou semi-central, impossible à acheter
    tout seul, on peut adapter son logement à ses propres besoins et on élimine
    aussi certains coûts à payer au constructeur. Certes, il faut payer pour le projet,
    les avis, les autorisations, mais on couvre tout cela aussi au moment où l’on
    achète son appart chez un constructeur. Qui plus est, on a davantage de liberté
    à configurer son logement. »






    Autre chose :
    les coûts sont plus bas, similaires à la construction d’une maison et inférieurs
    à l’achat d’un appartement, affirme Lucian Luţă. Il nous décrit son projet :
    « Notre premier projet de co-housing a déjà été lancé. Il s’agit d’un petit
    immeuble de 5 logements. Chaque associé recevra ce qu’il désire. Quelqu’un veut
    avoir une cuisine fermée, un autre veut que la cuisine et le salon soient un même
    espace. Un autre associé a imaginé un banc pour la lecture dans la chambre de
    son fils ; du coup, ses fenêtres ont une autre configuration. Tous ces
    détails sont censés améliorer notre qualité de vie. On peut aussi avoir des espaces
    communs en dehors des appartements. Par exemple, dans ce projet, il y a un espace
    de 30 m carrés qui sera utilisé pour travailler ou pour y laisser les enfants
    jouer ensemble. Il donne sur un jardin commun de 100 m carrés. Il y a aussi une
    terrasse commune. Il y a plein de facilités que le groupe peut faire
    construire. »







    Tout
    cela a l’air très sympa. Le seul bémol que notre invité y voit, c’est la durée
    du processus à commencer par l’association des partenaires jusqu’à la
    finalisation de la construction. Toutefois, leur patience portera ses fruits, assure-t-il.
    Et comme en Roumanie ce système est encore une nouveauté, il n’y a pas d’accords
    avec les banques pour l’instant pour financer de tels projets communs, comme c’est
    le cas en Occident. Mais on fait des démarches pour y remédier. (trad. Valentina
    Beleavski)

  • Un spectacle chez vous, ça vous dit ?

    Un spectacle chez vous, ça vous dit ?

    Si la pandémie nous fait rester à l’intérieur et peut-être loin des salles de spectacles, il est maintenant possible de profiter d’un projet chorégraphique à part. « Private Bodies », tel est le nom du projet de danse contemporaine qui se déroule à Bucarest, Cluj-Napoca et Braşov, avec la participation des artistes Anamaria Guguianu, Oana Mureşanu, Cristina Lilienfeld et Cosmin Manolescu.


    Cristina Lilienfeld nous a aidés à comprendre de quoi il s’agit :



    « C’est un spectacle un peu plus spécial qui s’appuie beaucoup sur cette relation, appelons-la un peu plus proche, entre l’artiste et le public. L’invitation est venue de Cosmin Manolescu, qui a fait voici 20 ans un spectacle appelé « Private Show », qu’il souhaite transmettre à d’autres d’une certaine manière. A cet effet, il a invité trois artistes, dont moi. Nous avons aussi Anamaria Guguianu, à Braşov, et Oana Mureşanu, à Cluj, et sinon il nous a donné toute la liberté. La seule chose qu’il nous ait dite, c’est qu’il doit se dérouler dans un appartement, avec peu de participants, et qu’il souhaite que ce soit un spectacle interactif. C’étaient les seules indications qu’il nous ait données. Après, chacun de nous a commencé à faire des choses et à aller dans des directions différentes. Bien sûr, je ne peux parler que de ma direction, qui contient effectivement de l’interaction, une interaction assez fine, dans laquelle j’invite mon public à m’accompagner et à faire des choses à mes côtés. Mon concept est allé un peu plus loin, parce que je suis partie de cette idée de ce que privé et public veut dire. J’ai lu un peu, j’ai fait des recherches dans la littérature de spécialité sur ce sujet, et je suis progressivement arrivée à l’idée de limites et ce que sont les limites, où nous plaçons nos limites. Qu’est-ce que cela signifie si vous travaillez avec la limite de votre propre corps, où il s’arrête réellement, s’arrête-t-il à la peau ou plus loin, au muscle ? Et aussi avec la limite émotionnelle. Cela ne veut pas dire que j’essaie de provoquer un passage au-delà de la limite du spectateur, ce n’est pas ce que je fais, mais avec mon propre corps et mon propre émotionnel. J’essaie de me remettre en question et de voir ce que privé veut dire pour moi et ce que je peux rendre visible, pas public, ce que je peux montrer au public. »



    Le chorégraphe Cosmin Manolescu nous en dit plus :



    « Tout d’abord, je pense que l’expérience de danser dans la ville, dans les parcs, dans les rues, d’adresser la danse à des gens qui ne sont pas nécessairement des spectateurs courants de la danse contemporaine est quelque chose de très libérateur et de très fort. C’est extraordinaire quand quelqu’un vous sourit ou quand vous voyez que votre danse suscite une émotion pure et simple. C’est pratiquement une pause dans le temps, pendant laquelle vous pouvez profiter du moment présent. J’aime m’inspirer de la ville dans mes projets, de toute façon cela fait un moment que je n’ai plus dansé dans des salles de spectacles. Il me semble que la ville, avec ses rues, ses appartements, avec tout ce qu’elle est, avec l’architecture de l’espace, offre beaucoup pour la danse et pour moi en tant qu’artiste. En ce moment, nous préparons un projet qui s’appelle « Private Bodies », qui se produira en même temps dans trois villes, Bucarest, Braşov et Cluj Napoca, projet dans lequel nous partons d’une pièce très ancienne, une pièce unique, dans laquelle je dansais pour un seul spectateur. Avec mes collègues féminines, nous ferons un performance pour des spectateurs, mais chez eux, un format adapté aux temps pandémiques que nous vivons. Mais plus que cela, je trouve intéressante cette proximité des artistes, de danser avec les spectateurs. Nous attendons avec intérêt cette première qui aura lieu à la mi-novembre, en même temps dans les trois villes, où nous parlerons un peu de cette aventure du corps et de la danse. »



    Un appel a également été lancé aux spectateurs, car c’est ainsi que seront sélectionnés les hôtes des premiers spectacles de ce type. J’ai demandé à Cristina Lilienfeld quels étaient les prérequis pour les soi-disant « candidats » :



    « Ce n’est pas vraiment une sélection proprement dite, plutôt un appel. Ce qui est important pour nous, c’est d’avoir un espace. Bien sûr, nous avons pensé à un appartement. Nous n’avons pas besoin d’une scène maintenant, mais nous avons besoin d’un minimum d’espace. En outre, chacun de nous a également besoin de certaines choses spécifiques – en fonction de ce que la chorégraphie a conçu. Par exemple, je vais avoir besoin d’un coin de la maison qui puisse être plongé dans les ténèbres. Certains d’entre nous ont besoin d’une fenêtre. Chacun a besoin de certains éléments spécifiques, qui ne tiennent pas tant au spectateur qu’à la maison. On pourrait dire que ce casting est plutôt de maisons que d’hôtes. Sinon, nous sommes ouverts à tout type de public qui souhaite nous accueillir. »



    Toutefois, la nécessité d’un espace permettant le mouvement ne devrait pas non plus vous retenir, si vous êtes tentés de postuler pour inviter les artistes, le spectacle, à la maison, précise Cristina Lilienfeld :



    « Nous avons même pensé à des studios, s’ils sont assez grands, nous n’avons pas besoin d’avoir un palais. N’importe quel type d’espace peut être performatif et nous sommes ouverts à toute offre. C’est pourquoi une courte vidéo de l’espace proposé est également nécessaire pour déterminer si nous pouvons vraiment danser dans cet espace ou pas. Oui, je pense que nous pouvons nous adapter à la plupart des espaces, et nous sommes prêts à nous adapter et à aller de l’avant, au-delà de ce paradigme de la scène classique. »



    Selon le succès qu’ils auront, les artistes réfléchiront à l’opportunité de poursuivre ce genre de spectacles.


    (Trad. : Ligia)

  • La pandémie et le changement de préférences à la consommation des Roumains

    La pandémie et le changement de préférences à la consommation des Roumains

    Selon une étude EY de l’indice consacré à l’évolution des modes de consommation, la crise sanitaire provoquée par la pandémie de coronavirus met en lumière quatre catégories distinctes de comportements au sein des consommateurs. Ceux qui réduisent leurs dépenses, ceux qui restent calmes et continuent à débourser, ceux qui épargnent et refont leurs stocks et ceux qui restent enfermés chez eux, tout en continuant à dépenser. 27,3 % des sujets questionnés font partie du premier groupe de consommateurs et l’enquête indique que la diminution de leurs dépenses s’est produite de manière générale, puisqu’elle est survenue à un changement de statut social suite à la pandémie.La deuxième catégorie englobe 26,2 % des consommateurs dont les pratiques de consommation n’ont pas été influencées par la pandémie. La plupart des consommateurs, à savoir 35,1 %, font partie de ceux qui « font aussi bien des économies que des stocks ». Leur caractéristique ? Le regard méfiant et pessimiste posé sur l’avenir. Enfin, la dernière catégorie est la moins représentative, puisqu’elle englobe seulement 11,4 % des consommateurs qui continuent à débourser, sans pour autant sortir de chez eux.

    Interrogé sur la façon dont la pandémie a influencé les habitudes de consommation des Roumains, Bogdan Voicu, sociologue à l’Institut de recherche sur la qualité de la vie, a précisé :« Impossible à dire. Les deux dernières années se sont avérées des périodes particulières, marquées par la pandémie, pendant lesquelles différents types de consommation se sont succédés, ce qui nous met dans l’impossibilité d’avoir un modèle clair de consommation. Pour en avoir un, on devrait prendre en considération une période de temps plus longue, et surtout plus stable, qui ne soit pas marquée par des changements de type confinement, restrictions etc. Apparemment, on constate dernièrement une hausse de la consommation en ligne, notamment en raison de la majoration du nombre de ceux qui achètent sur Internet et qui avant ne le faisaient pas. C’est un changement majeur. Sauf que je ne le mettrais pas forcément en rapport avec la pandémie. La pandémie n’a fait qu’accélérer ce processus en Roumanie aussi, car avant la pandémie, notre pays se situait plutôt en queue du peloton en matière de commerce électronique. Voilà pourquoi je ne m’empresserais pas de mettre le commerce sur Internet en rapport seulement avec la pandémie ».

    Récemment, un célèbre chocolatier de Roumanie avait véhiculé l’idée que la pandémie avait boosté la consommation de chocolat parmi les Roumains. Bogdan Voicu opine : « Il y a pas mal de choses auxquelles la pandémie a donné un coup de pouce. D’ailleurs, les événements négatifs de ce type ont souvent le rôle de pousser l’humanité en avant. Cela ne veut pas dire qu’ils sont souhaitables, mais que leurs effets ne sont pas tous forcément négatifs. J’ai vu moi aussi l’étude sur la consommation du chocolat en Roumanie. Toutefois, on ne saurait dire si c’est vrai ou pas, car les chiffres présentés dans le rapport font état du volume financier. Du coup, il y a des nuances. Si les prix ont augmenté, et c’est bien le cas, les différences entre les sommes antérieures et celles rapportées à présent devraient en tenir compte. Les choses deviendraient vraiment intéressantes si l’on constate une hausse des quantités, mais aucun rapport ne mentionne un tel aspect. Je pense qu’il est tout simplement prématuré de nous prononcer là-dessus. Peut-être que la consommation de chocolat s’est légèrement accrue, mais pour en être certain, il faut comparer avec les chiffres d’avant. En plus, comme les vacances à l’étranger ont quasiment disparu, il est normal que la consommation interne ait connu une relance. En l’absence de voyages dans d’autres pays, on consomme davantage dans le nôtre. »

    Sur les réseaux sociaux, le nombre de Roumains qui s’activent dans leur cuisine est, lui aussi, à la hausse. Un changement qui n’a pas de chances de perdurer pour devenir une mode, selon Bogdan Voicu :« C’est une situation qui s’est fait jour au moment où les gens se sont vu interdire de sortir de chez eux, de se rendre au travail où la plupart d’entre eux prenaient leur pause déjeuner. Du coup, ils ont commencé à cuisiner davantage à la maison, mais reste à voir si cette tendance durera à long terme. Je n’y crois pas. Tout au contraire, je m’attends à voir plutôt augmenter le nombre des ceux qui préfèrent manger en ville, car c’est ça en fait la tendance qui caractérise actuellement notre société. »Et Bogdan Voicu d’ajouter :« Je suis plutôt sceptique quant à la possibilité que les changements intervenus ces derniers mois et pendant le confinement opèrent de changements profonds dans les habitudes de consommation des Roumains. Je m’attends à ce que la majorité reprenne ses habitudes une fois la pandémie terminée. En revanche, il y a un autre aspect intéressant qui se passe et qui influencera certainement les habitudes des gens : le fait qu’aussi bien les patrons que les salariés ont découvert les avantages du télétravail, ce qui fait qu’un pourcentage important de salariés ne retournera pas au bureau. Ce type de travail existait déjà, mais la pandémie a accéléré sa mise en place. On a plus de flexibilité, mais on a perdu la pause déjeuner que l’on avait l’habitude de passer avec nos collègues. Voilà pourquoi je pense que les restos qui font de la livraison auront le vent en poupe et que leurs clients deviendront bien plus nombreux qu’auparavant. C’est un aspect que l’on peut déjà constater, puisque de plus en plus de traiteurs ouvrent des commerces en Roumanie », a conclu Bogdan Voicu.

  • Le Musée de l’Abandon

    Le Musée de l’Abandon


    Récemment lancé dans l’espace public, le Musée de l’Abandon se veut un
    projet participatif et un espace censé contribuer à l’exploration du trauma de
    l’abandon. 21 courts-métrages consacrés au phénomène de l’abandon et à la
    manière dont ce trauma nous a marqué en tant que société ont été produits dans
    le cadre de ce projet. Nous nous sommes entretenus sur cette idée avec Simina
    Badica, commissaire d’exposition et historienne :




    « Le Musée de l’Abandon est une initiative récente qui date de cette
    année. C’est un projet financé par l’Association du Fonds culturel national et
    il s’agit d’un musée numérique qui récupère une partie difficile et
    traumatisante de notre histoire et de nos vies. D’habitude, les gens évitent
    les sujets douloureux, sauf que ça ne sert à rien de les éviter, car ils
    restent là, ils ne se dissipent pas et ils continuent à nous hanter. Bien qu’il
    s’agisse d’un musée virtuel, on l’a ouvert dans un endroit bien réel : l’Etablissement
    pour mineurs en situation de handicap irrécupérable de Sighetu Marmatiei dont
    le bâtiment a été scanné sur support numérique. C’est sous ce titre que cette
    institution fonctionnait en 1989. Elle a été fermée en 2003 et elle est restée
    comme une sorte de capsule temporelle. Du coup, à force de l’avoir scanné, les internautes
    du monde entier pourront la découvrir de la même manière que nous, on l’a fait
    l’été dernier, avec tous ses drames et ses histoires. On a donc ouvert un musée
    virtuel dans un endroit réel que les visiteurs peuvent découvrir virtuellement
    et où des expositions seront organisées comme dans n’importe quel musée du
    monde. Une visite du musée ne se réduit pas à une balade à l’intérieur d’un
    bâtiment abandonné, c’est une occasion d’apprendre l’histoire de l’abandon et
    des enfants institutionnalisés. Par ce musée, on essayera de répondre à la
    question : comment un tel drame a-t-il pu avoir lieu dans les années 90 quand
    les images des orphelinats roumains ont fait le tour du monde ?
    »




    C’est un musée qui raconte l’histoire des enfants abandonnés de la Roumanie
    communiste et post-communiste, une histoire que nombre de Roumains ont préféré
    ignorer, affirme notre interlocutrice qui passe en revue les incontournables
    d’une visite de ce musée virtuel :




    « Le musée comprend beaucoup de choses. Des objets de la vie de tous
    les jours des personnes institutionnalisées là. Ses portes ont définitivement
    fermé en 2003, mais beaucoup d’objets – meubles, lits, jouets, bureaux,
    dessins, décorations, panneaux avec les noms des enfants ou avec le nom de
    différentes sections – sont toujours là et contribuent à refaire virtuellement
    cette ambiance pesante. Dans chaque salle, on a fait en sorte qu’il existe au
    moins un objet à même de raconter une histoire, de témoigner du sort de tous
    ces enfants délaissés pas forcément par leurs parents, que par l’Etat, par la société
    tout entière qui normalement aurait dû les protéger. Dans chacune des pièces,
    une histoire se tissera à partir d’un seul objet. Cela pourrait être un vêtement,
    car de nombreux articles d’habillement sont restés sur place, un jouet, une
    cuillère tordue qui servait pour nourrir les enfants ou une assiette en
    inox »
    .


    Nous
    avons demandé à Simina Badica de nous raconter l’une des histoires que ce musée
    raconte et elle a eu du mal à en choisir parmi tous les témoignages
    présents :




    « L’une
    des raisons pour lesquelles on a choisi de présenter toutes ces histoires dans
    le cadre d’un musée, c’est parce que ce sont des histoires difficiles à
    entendre. Parmi les documents trouvés ici, il y avait un procès-verbal dans
    lequel un atelier de lingerie expliquait comment il avait utilisé les 30 mètres
    de tissu qu’il s’était vu attribuer. Et on apprend qu’il les a employés pour en
    faire des camisoles de force de trois tailles : petite, moyenne et
    universelle. On a donc pensé que puisque de telles camisoles avaient été
    fabriquées, elles devraient être quelque part dans le bâtiment, car ce n’était
    pas le genre d’article que l’on aurait eu envie de garder pour soi. Et
    effectivement, on a fini par trouver les camisoles de force de taille moyenne
    . »




    Nous
    avons voulu apprendre si Simina Badica était au courant de ce que tous ces
    enfants sont devenus.




    « Oui,
    on a retrouvé la trace d’une grande partie d’entre eux et le musée présentera
    aussi des histoires à fin heureuse de certains survivants, comme on a
    l’habitude d’appeler tous ceux ayant survécu à ce système de soi-disant protection
    de l’enfance. Ceux qui ont été adoptés ou qui ont été placés dans des familles
    d’accueil à un âge tendre, ils ont fini par surmonter leurs traumas. Lors d’une
    visite du musée vous pourriez, par exemple, apprendre l’histoire de Robi, placé
    à l’âge de 5-6 ans chez une assistante maternelle qui a fini par l’adopter, ce
    qui lui a permis de se transformer en un brave jeune homme, âgé actuellement
    d’une vingtaine d’années, au discours équilibré, qui a un emploi et qui est
    très peu traumatisé par tout ce qu’il a subi, vu l’âge qu’il avait à l’époque.
    En revanche, à le regarder, on ne saurait ne pas se demander comment ce fut
    possible qu’un tel enfant soit enfermé dans un établissement pour mineurs en
    situation de handicap irrécupérable
    ».




    Le Musée de l’Abandon se veut une invitation à connaître, ne serait-ce que
    virtuellement, une page douloureuse de l’histoire communiste qui ne devra
    jamais se répéter. (trad. Ioana Stancescu)







  • Se rendre à l’école en Pedibus…

    Se rendre à l’école en Pedibus…

    Un projet inédit appelé « Pedibus » a été lancé à la fin de l’année
    scolaire dernière, à Sfântu Gheorghe, dans le comté de Covasna, dans le centre
    de la Roumanie, et redémarré à la rentrée de septembre dernier. Objectif :
    accompagner les écoliers du primaire dans leur route vers l’école par deux
    adultes dans le cadre de groupes organisés. Les principaux ingrédients sont le
    sport, la bonne humeur et la santé.






    Mme Székely Kincső conseillère locale à la mairie de la ville de Sfântu
    Gheorghe et coordinatrices du programme nous explique d’où est venue l’idée de
    ce projet : « Ce programme est une initiative de la mairie de la
    ville de Sfântu Gheorghe, qui vise à encourager les élèves à se rendre à
    l’école à pied, puisque marcher – c’est la manière la plus sûre et la plus
    saine de commencer sa journée. Sachez aussi que ce programme est une initiative
    d’un activiste environnementaliste du Canada et qu’elle fonctionne très bien en
    Europe aussi. La première étape de ce programme a démarré à Sfantu Gheorghe le
    17 mai et elle s’est achevé le 27 juin dernier. »






    L’idée a connu un tel succès, qu’elle a été reprise à la rentrée scolaire,
    en septembre dernier. Du 20 au 24 septembre, une trentaine de médecins et
    aides-soignants de presque toutes les sections de l’hôpital de la ville, à
    savoir des sections de néonatologie, pédiatrie, bloc opératoire, chirurgie,
    réanimation – soins intensifs et radiologie – tous sont devenus les « chauffeurs »
    du « Pédibus ». Et la communauté locale est très fière de tous
    ceux qui réussissent à trouver le temps de s’impliquer dans de telles actions
    de bénévolat.




    Székely Kincső : « Le premier jour, nous avons réuni une
    soixantaine d’enfants, ce qui nous a beaucoup réjoui ; puis nous avons
    même atteint un nombre record de 80 écoliers accompagnés à l’école. Et leur nombre
    ne cesse de croître. Lorsque nous avons lancé ce programme, des profs de sport
    de la ville étaient en charge. Des collègues de la presse aussi. Les parents sont ainsi rassurés que leurs
    enfants se rendent à l’école en toute sécurité. A la rentrée, des docteurs et
    infirmiers sont venus nous rejoindre, des acteurs aussi – une semaine durant,
    ainsi que des conseillers locaux et des politiciens. On essaie de les faire
    venir par catégories, mais en fin de compte, tout bénévole peut nous rejoindre,
    puisque c’est un programme dont tout le monde tire profit ! »






    L’initiative a été très bien reçue par les parents aussi, constate Székely
    Kincső : « Les enfants en sont ravis. Nous avons eu beaucoup de retours
    de la part des profs, qui affirment que les enfants sont heureux quand ils
    arrivent à l’école, qu’ils ne sont pas stressés. L’activité physique régulière les
    aide à développer leur capacité d’apprendre et leurs habilités sociales, mais
    aussi à accroitre leur contrôle émotionnel et leur confiance de soi. Ces
    dernières années de plus en plus d’enfants sont emmenés à l’école en voiture
    par leurs parents. Cela affecte non seulement leur indépendance, mais rend le
    trafic très chargé et contribue à la pollution autour des établissements scolaires.
    C’est une autre raison importante pour laquelle nous avons lancé ce programme :
    réduire le trafic routier. Ainsi, le programme Pedibus est-il une alternative
    pour le transport des enfants vers l’école et pour faire d’avantage d’activité
    physique. »








    Le Pédibus ne pollue pas et il ranime la ville. Autre avantage, il
    fonctionne très bien, comme nous l’explique notre invitée : « Il y a
    5 points de rendez-vous, marqués par le logo du Pedibus, où les parents amènent
    leurs enfants. Tous les matins, quelle que soit la météo, nous, on est là. Et
    pour cause. Lorsque nous étions petits, on se rendait à l’école à pied par tout
    type de météo. Et s’il pleut, alors la rue se remplit de parapluies multicolores.
    Cette année, nous avons essayé de motiver les élèves, on fait un album d’autocollants
    et chaque enfant en a reçu un. Ils peuvent les collectionner pour recevoir à la
    fin de jolis prix – un mug, des rollers. Donc ça vaut la peine de se rendre à l’école
    en Pédibus ! »






    Voilà donc un programme intéressant surtout pour les petites villes où les
    écoles sont accessibles à pied. En attendant que d’autres villes suivent cet
    exemple, les enfants de Sfantu Gheorghe continueront à se rendre à l’école à
    pied et dans la bonne humeur. S’amuser et faire du sport en route vers l’école :
    oui, c’est possible. (Trad. Alex Diaconescu, Valentina Beleavski)

  • L’abeille, notre super-héros

    L’abeille, notre super-héros

    Nous sommes dans le sud-ouest de la Roumanie dans une contrée appelée le
    Pays de Hateg. C’est ici que se trouve le Géoparc international du même nom,
    inscrit au patrimoine de UNESCO. C’est un endroit unique, puisque c’est ici que
    l’on a découvert des restes de dinosaures sur le territoire de la Roumanie. Du
    coup, une promenade dans ces parages est un voyage dans le temps, à 4,6 milliards
    d’années de distance. C’est aussi un endroit riche en valeurs naturelles et
    culturelles. Qui plus est, le Géoparc de Hateg bénéficie d’un programme de
    développement durable et ne cesse de surprendre par les activités qu’il propose
    à ses visiteurs.






    Un de ses plus récents projets est ciblé sur les abeilles. Histoire d’éveiller
    les consciences sur cet insecte si nécessaire à l’humanité, mais dont la situation
    générale n’est pas des meilleures en ce moment, comme nous le dit le professeur
    à l’Université de Bucarest et représentant du Géoparc international UNESCO « Le
    Pays de Hateg », Cristian Ciobanu :


    Cristian Ciobanu : « Ici, au géoparc, nous nous penchons sur une multitude
    de sujets. On parle du « Temps de l’homme », de « La préhistoire »,
    du « Temps de la Terre » – c’est-à-dire de la géologie. On vise aussi le
    tourisme et on veut aussi éduquer les générations futures. Alors ce projet
    intitulé « L’abeille super-héros. 100 millions d’années au service de
    l’environnement » répond à toutes nos préoccupations. Déjà le titre en dit long sur
    le sujet. C’est un sujet sensible de nos jours, vu que la situation des
    abeilles n’est pas très bonne. »






    Cristian Ciobanu nous décrit en quoi consiste ce projet consacré aux abeilles :
    « Il s’agit d’une installation artistique, quelque chose d’innovatif, où l’art
    et l’environnement se marient pour parler de la « Cohabitation ». C’est le
    titre donné par l’artiste Dragos Neagoe à cette installation que l’on peut voir
    au Centre pour la science et l’art du Géoparc, dans la commune de Général Berthelot.
    L’artiste, qui est aussi apiculteur, y a imaginé une sculpture de grandes dimensions
    sur laquelle il a attaché une famille d’abeilles élevée spécialement pour ce
    projet, dans le sens où elle a été dès le début habituée à vivre dans des conditions
    différentes de la ruche. »







    Pour mieux comprendre, il faut dire que la sculpture représente le visage d’un
    homme et que les abeilles y construisent leur nid en permanence, d’où l’idée de
    cohabitation de l’homme avec ces insectes sans lesquels notre planète aurait du
    mal à survivre.








    L’apiculteur et sculpteur Dragoş Neagoe a trouvé son inspiration dans une triste
    réalité : de nombreuses familles d’abeilles meurent, notamment durant la
    récolte de colza et de tournesol, à cause, principalement, des insecticides et
    des pesticides. Il a donc voulu prendre attitude. Ainsi voyait le jour, en 2019,
    au Palais de Mogoșoaia, près de Bucarest, une petite exposition à ce sujet.
    Histoire de montrer que les abeilles sont en voie de disparition.








    Cet été, le visage humain sculpté par Dragoş Neagoe, devenu abri pour des
    abeilles, a été installé dans le Géoparc de Hateg. Pour l’instant, ces abeilles
    pas comme les autres se portent très bien, avoue notre invité, Cristian Ciobanu
    : « Elles sont en train de se préparer pour l’hiver. Le projet touche à sa
    fin. Initialement on voulait transférer les abeilles dans une ruche, mais je pense
    que nous allons plutôt aménager un espace où elles puissent passer l’hiver sans
    quitter leur habitat actuel. La sculpture peut être admirée sur Internet aussi,
    via une caméra web qui transmet en direct, en permanence. C’est sur notre site
    geoparc.ro »






    Somme toute, le projet a été un succès, puisque cette communion homme-nature
    a fonctionné même mieux que prévu. Cristian Ciobanu explique : « Les
    abeilles travaillent plus vite que l’on avait imaginé. Elles se sont déjà très
    bien installées sur la sculpture. Elles ont grandi. A regarder la caméra live
    ou à visiter le Géoparc, vous verrez la beauté de leur construction. Normalement,
    à l’intérieur d’une ruche, on ne voit pas ce que les abeilles construisent. Ici
    on a l’occasion ce qui se passe d’habitude à l’intérieur, comme si on avait une
    ruche transparente, si vous voulez. On veut bien continuer le projet le plus
    longtemps que possible, pour que les insectes puissent continuer leur travail
    et le développer. Ce projet ne s’arrêtera pas là donc, il fait déjà partie de
    nos préoccupations pour l’art. En fait notre parc accueille plusieurs
    installations artistiques. »








    La survie des abeilles est en danger et si les abeilles disparaissent, le
    monde entier concerné, tellement important est le rôle de ces petits insectes
    sur notre la planète. Le Géoparc de Hateg en tire la sonnette d’alarme. Par
    conséquent, la cohabitation entre la sculpture et la vie quotidienne des
    abeilles donne naissance à un type hybride d’art, ayant le rôle d’éduquer, mais
    aussi de promouvoir le Géoparc de Hateg. L’art et la nature ne sont pas les seuls
    concernés, car les différents projets organisés par le parc visent à mettre en
    valeur la culture et l’identité des communautés locales. (Trad. Valentina Beleavski)

  • Quand le basket-ball inspire

    Quand le basket-ball inspire


    La ville de Braşov
    a accueilli récemment l’exposition Supporter, censée mettre en lumière, à
    travers différentes installations artistiques, des figures marquantes du basket-ball
    féminin de Roumanie. Derrière cette initiative on retrouve Flavia Dobrescu, spécialiste
    en Design d’expérience. Appelé souvent DX, ce type de design conçoit des services,
    des produits, des parcours clients et plus généralement des environnements, en
    mettant l’accent sur l’excellence de l’expérience vécue et perçue par ses
    utilisateurs. Flavia Dobrescu :


    « Supporter
    est une exposition interactive qui place au centre le basket-ball de Roumanie.
    On s’est proposé de montrer au public le rôle d’un supporter, la manière dont
    celui-ci s’implique afin de soutenir les sportifs sur le terrain. Cette
    installation artistique est le fruit d’un travail de recherche que nous avons
    mené. On a demandé à des joueuses de basket-ball de choisir un moment quand
    elles se sont senties encouragées par le public et de nous en parler. Leurs
    réponses se retrouvent dans cette exposition qui a aussi un côté interactif.
    Concrètement, on a mis en place un panier intelligent qui, à chaque fois que le
    ballon entre, réagit en indiquant le panneau suivant. De cette manière, les
    visiteurs peuvent découvrir les personnalités du basketball féminin de Roumanie. »


    Où avez-vous
    puisé l’idée d’un tel projet ? Flavia Dobrescu :


    « D’une
    part, parce que moi-même je fais partie des femmes de Roumanie qui font du
    basket-ball, à un niveau amateur. Et du coup, je me suis rendu compte à quel
    point ce sport est difficile pour les femmes. On a du mal à pénétrer dans cet
    univers plutôt masculin et c’est ce qui m’a poussée à vouloir faire quelque
    chose. Mise à part cette première étincelle à la base de ce projet, il convient
    de mentionner que pour faire les installations, on a agi comme une sorte
    d’équipe sportive où chacun avait son rôle : création, documentation, robotique.
    Je voudrais remercier mes collègues de Creative Motion pour leur soutien, et
    toutes ces femmes s’activant dans le domaine du basket-ball féminin de Roumanie
    et qui ont accepté de s’impliquer. Ce fut, après tout, un projet qui a
    privilégié la collaboration entre les gens. »


    Organisée le
    dernier week-end de l’été, l’exposition Supporter de Braşov a fait du lobbying
    en faveur d’une série de noms sonores du basket-ball féminin autochtone,
    affirme Flavia Dobrescu :


    « On a
    présenté dix joueuses, soit des membres de l’équipe nationale ou olympique,
    soit des sélectionneuses ou des managers. On a essayé de les choisir afin de
    couvrir le plus de domaines possibles, justement pour montrer que l’univers de
    ce sport a de multiples facettes. Sur l’ensemble des joueuses, on a eu aussi
    bien des séniores que des juniores, toute une panoplie de personnalités que
    nous avons souhaité présenter. »


    On a invité
    notre interlocutrice à nous raconter l’une des histoires apprises dans le cadre
    de ce projet.


    « Je
    voudrais vous raconter ce qu’Alina Podar du Club Olimpia de Braşov nous a dit.
    Elle a choisi de remémorer un incident lorsque son équipe avait essuyé une
    défaite et que toutes les sportives avaient le moral en berne. Sauf que voilà,
    juste à la fin du match, quand elles déploraient leur défaite, un petit garçon
    est descendu de la tribune et il est venu la voir sur le terrain. Il lui a
    tendu une petite paire de baskets et un feutre, en lui demandant d’y apposer sa
    signature, car, avait-il dit, il l’avait considérée la meilleure
    . »


    Organisée
    seulement à Braşov, l’exposition – installation Supporter cherche à présent des
    solutions pour devenir itinérante, précise Flavia Dobrescu :


    « Pour
    l’instant, cette exposition a figuré à l’affiche du Festival AMURAL organisé fin
    août, à Braşov. Du coup, l’événement a fermé ses portes une fois le festival
    fini. Mais nous, on voudrait bien pouvoir présenter ces installations à
    d’autres personnes aussi. Par exemple, on aimerait bien sortir un peu de la
    bulle des sportifs pour rejoindre un public pas forcément en rapport avec
    l’univers du basket-ball. On cherche donc de nouveaux espaces d’exposition. Cette
    attitude de décourager les femmes à faire un sport, ne serait-ce qu’au niveau
    amateur, je l’ai souvent rencontrée. Je la vois dans les écoles, sur les
    terrains de sport, là où le plus souvent, le professeur demande aux garçons de
    jouer au basket-ball ou au football et aux filles, de se tenir à l’écart. Voilà
    pourquoi je me dis qu’il serait important que nos idées soient assimilées au
    niveau institutionnel aussi, et mises en œuvre dans les écoles. »


    Les festivals
    d’arts visuels ont le don de nous faire changer de perception, en encourageant
    les artistes à trouver de nouvelles formes d’expression pour provoquer de
    l’émotion. (Trad. Ioana Stancescu)







  • La chasse au trésor au musée

    La chasse au trésor au musée

    Auriez-vous envie de vous lancer dans un
    jeu de piste à la fois enrichissant et ludique ? Car c’est justement par
    ces mots que l’on pourrait décrire « Museum Quest », un projet sur lequel son
    initiatrice, Catalina Stanciu, affirme:




    « Museum Quest, c’est un projet lancé
    en 2020 et financé par le Ministère de la Culture. Il y a six ans, on a mis en
    place à Bucarest un jeu d’évasion, et j’avoue que nous aimons beaucoup toutes
    ces activités qui permettent de s’amuser en équipe, de manière intelligente. Nous
    avons souhaité offrir aux Bucarestois la chance de se divertir dans un
    environnement culturel. C’est ainsi qu’on a proposé à plusieurs musées de la
    capitale des partenariats pour qu’ils organisent, avec notre soutien, des
    chasses au trésor. Ce sont des activités qui s’adressent à des groupes de 2 à 6
    personnes, durant lesquelles les participants sont invités à récolter des
    indices culturels en visitant les musées, afin de résoudre différentes énigmes.
    »




    Quels sont les musées partenaires et
    comment les courses se déroulent-elles concrètement ? Cătălina Stanciu explique :




    « Actuellement, on a signé des
    partenariats avec le Musée Antipa des Sciences naturelles, le Musée du village,
    le Musée d’histoire et le Musée militaire. Les équipes qui souhaitent participer
    doivent s’inscrire sur notre site, à l’adresse
    www.museumquest.ro, en choisissant le jour et l’heure à laquelle elles
    souhaitent partir en course. Le jour J, un de nos représentants les accueillera
    sur place pour leur expliquer les règles du jeu et le but à atteindre. A la
    ligne de départ, chaque équipe aura plusieurs sacs banane verrouillés et entre
    60 et 90 minutes à sa disposition pour découvrir tous les indices que nous
    avons préparés afin de résoudre les énigmes et terminer la course.
    »




    Pas la peine d’insister auprès de Catalina
    Stanciu pour qu’elle dévoile ne serait-ce qu’une partie des indices imaginés
    par son équipe. Elle ne va pas le faire. En revanche, elle a accepté de nous
    expliquer en quoi ce jeu consiste.




    « Les participants interagissent
    beaucoup avec les éléments culturels à retrouver dans les musées. Ils sont
    censés mettre à profit tout leur esprit d’équipe, leur logique, mais aussi leur
    intuition et leur ambition pour pouvoir résoudre une série de mini-puzzles et
    d’énigmes leur permettant de passer d’un niveau à l’autre. Chaque participant
    se voit confier un sac banane cadenassé qu’il arrive à déverrouiller au fur et
    à mesure qu’il découvre de nouveaux indices. C’est une activité interactive,
    d’équipe, sorte de mélange entre un jeu d’évasion et une chasse au trésor. Les
    équipes qui choisissent les Musées Antipa, d’Histoire et Militaire doivent
    avoir deux participants au minimum, tandis que celles qui optent pour le Musée
    du Village ont besoin de quatre membres pour le moins. Les équipes ne doivent
    pas dépasser six personnes, et je vous assure que la bonne humeur sera assurée. »




    Une bonne nouvelle, c’est qu’une telle
    activité s’adresse à tout un chacun, puisqu’il ne faut pas avoir des connaissances
    dans tel ou tel domaine avant de se lancer dans une telle course :




    « En fait, ce que nous essayons de
    faire, c’est de nous servir des musées et de leurs collections pour encourager
    le public à apprendre, d’une manière ludique, une série d’informations
    culturelles et scientifiques. Il ne faut pas nécessairement connaître
    l’histoire de la Roumanie avant d’entrer dans un musée, puisqu’une fois à
    l’intérieur et à force de participer à nos jeux et à résoudre nos énigmes, à la
    fin, on retiendra toujours des informations.
    »






    Selon Cătălina Stanciu, cette activité
    s’adresse aussi bien aux familles avec enfants de plus de 7 ans qu’aux groupes
    d’adultes, amis, collègues de bureau ou voisins qui souhaitent passer du temps
    ensemble et apprendre tout en s’amusant. (Trad. Ioana Stancescu)